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SÉANCE #13 – Le numérique et la santé de la démocratie
 La démocratie implique nécessairement une place publique où les différents acteurs ou représentants sont libres de s’exprimer et de débattre. À l’heure du numérique, dans la mesure où les plateformes deviennent une place publique virtuelle, les enjeux de désinformation viennent compromettre des aspects constitutifs de nos régimes démocratiques, comme la liberté d’expression.
 C’est ce qu’aborde M. Trudel dans son article : « la disponibilité des fausses informations met en danger la possibilité d’échanger, de se contredire, de débattre » (Trudel, 2022). Il explique qu’en plus « d’accroître la polarisation », la désinformation accentue également « la perception de menaces entre les groupes », menaçant la santé démocratique (Trudel, 2022). Un des meilleurs exemples pouvant appuyer ces propos serait certainement celui du président Trump, à qui l’on accuse la « corruption endémique d’un régime à la fois kleptocrate et ploutocrate [la] diabolisation populiste de la presse comme ennemie du peuple [l’]utilisation effrénée du pouvoir présidentiel afin de favoriser [...] l’intérêt particulier du grand capital [et] la politique du vide contre le coronavirus » (Cantin, 2020). Parmi les moyens pour lutter contre la désinformation se retrouve donc la question de la censure, comme utilisée par Facebook et Twitter en bannissant l’ancien président américain de leurs plateformes. Dans un autre article du Devoir, on exprime cependant certaines craintes par rapport à cette censure que pourraient appliquer les plateformes sur des contenus avant même qu’ils soient rendus publics, dans le cas où les réglementations de l’État sur la désinformation soient trop strictes, par exemple (Bourgault-Côté, 2021). Qu’elles proviennent des États ou des plateformes numériques, la censure peut causer des préjudices importants à la liberté d’expression. Toutefois, à ce sujet M. Breton affirme que la création et l’intériorisation de normes, bien qu’il soit un moyen restrictif, « libèrent en quelque sorte la parole qu’un acte de manipulation toléré conduit en fait à refermer. C’est en déjouant la désinformation que l’on peut faire advenir l’information » (Breton, 2020. paragr. 32).
 Pour terminer, selon Denedek et Kettermann, « la protection de la liberté d’expression sur internet [reviendrait] avant tout aux États, mais une approche transversale devrait appeler tous les autres acteurs – organisations internationales, secteur privé et société civile – à apporter leur contribution » (Benedek, W. & Kettemann, M. 2014).
    Bibliographie :
 Benedek, W. & Kettemann, M. (2014). Chapitre 9. Conclusions. Dans : W. Benedek & M. Kettemann (Dir), Liberté d’expression et internet (pp. 157-165). Strasbourg: Conseil de l'Europe. https://www-cairn-info.acces.bibl.ulaval.ca/liberte-d-expression-et-internet--9789287179111-page-157.htm
 Breton, P. (2020). 9. Les normes de la parole. P. Breton, La parole manipulée (p. 167-182). Paris: La Découverte. https://www-cairn-info.acces.bibl.ulaval.ca/la-parole-manipulee--9782348057489-page-167.htm
 Bourgault-Côté, Guillaume. (2021, 27 janvier). Agir, mais sans ressac pour la liberté d’expression. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/culture/medias/594063/discours-haineux-agir-mais-sans-ressac-pour-la-liberte-d-expression
 Cantin, É. (2020, 5 novembre). Le trumpisme et le complot contre la démocratie américaine. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/opinion/idees/589095/elections-americaines-le-trumpisme-et-le-complot-contre-la-democratie-americaine
 Trudel, P. (2022, 25 janvier). Contre les infox, la responsabilité numérique. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/664041/chronique-contre-les-infox-la-responsabilite-numerique
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SÉANCE #12 – Les changements socioéconomiques et les mutations des formes de travail dû aux plateformes numériques.
 Les plateformes numériques et l’augmentation significative de leur utilisation au cours de la dernière décennie ont considérablement changé les formes de travail et ont participé à modifier l’économie de nos sociétés occidentales, tant au niveau municipal, provincial ou fédéral.
 Dans son article, M. Desrosiers affirme par exemple que durant l’année 2016, « la rapide expansion du commerce électronique a contribué [...] à faire disparaître plus de 2000 commerces au Québec [...], effaçant du même coup pour 3 milliards en valeur foncière en privant les villes [...] de quelque 65 millions de revenus en impôts fonciers » (Desrosiers, 2018). Devant de telles données, force est de constater que l’économie, au niveau municipal, subie des changements importants puisque l’écart se creuse entre les revenus fiscaux des villes (diminution des espaces à bureaux) et la croissance des industries de l’information en ligne, des assurances et des finances (Desrosiers, 2018). Pour les entreprises, il devient alors nécessaire de s’adapter numérique. Au niveau provincial, M. Kabbaj affirme que « Québec prévoit d’investir 130 millions de dollars d’ici le 31 mars 2022 dans des projets visant à accélérer le virage numérique des entreprises et à favoriser la croissance de PME innovantes grâce à un accompagnement spécialisé » (Kabbaj, 2021). « Du côté du fédéral, c’est une enveloppe de 1,4 milliard de dollars qui a été allouée, en juillet dernier, au Programme canadien d’adoption du numérique » (Kabbaj, 2021). Dans son oeuvre, M. Casilli soulève une transformation sociale/économique intéressante qu’aurait apportés les réseaux numériques : « le brouillage des frontières entre travail et loisirs ». L’auteur explique à ce sujet qu’en apposant une valeur sur le temps, les deux aspects de loisir et de travail se sont mélangés au point où toutes activités sociales entrent désormais « dans un contexte de production de valeur marchande » (Cassini, 2018. p.223). Les plateformes numériques viendraient accentuer le phénomène en connectant sans intermittence chaque individu.
 En terminant, M. Cassini soulève un changement important au niveau international : « Derrière la viralité des contenus, derrière l’effervescence des partages et la richesse des échanges se cacherait alors un monde submergé, fait de conditions de travail souvent déplorables, de volatilité des rémunérations, où le travail est invisible parce que délocalisé à l’autre bout du monde » (Cassini, 2018. p.226).
     Bibliographie :
 Desrosier, É. (2018, 17 mai). L’Économie numérique plombe les revenus des villes québécoises. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/economie/528017/l-economie-numerique-plombe-les-revenus-des-villes-quebecoises
 Kabbaj, R. (2021, 25 septembre). Le train de la transformation numérique est désormais en marche. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/economie/634506/transformation-numerique-le-train-est-desormais-en-marche
 Casilli, A. A. (2018). Réinterroger les sciences sociales à l’heure du numérique sociabilité, vie privée et digital labor. In M.-H. Soulet (Ed.), Sociétés en mouvement, sociologie en changement (pp. 207–230). Les Presses de l’Université Laval. https://doi.org/10.2307/j.ctv1g247p7.14
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SÉANCE #10 - Les algorithmes et leurs impacts sociaux
 Bien que les algorithmes s’exercent dans le monde numérique, ils ont des impacts réels en société. Ces impacts semblent difficiles à réguler, ce qui préoccupe certains auteurs.
 L’article du Devoir de M. Proulx soulève des préoccupations concernant l’exposition des internautes à des contenus filtrés selon leurs préférences par des algorithmes. L’internaute en vient à consomment un même type de contenu, sans bien peu de diversité, une conséquence du filtrage par ces algorithmes (Proulx, 2021). Le résultat, selon M. Proulx, serait une polarisation marquée entre les individus. M. Proulx termine son article par ajouter que “ selon la littérature scientifique, les algorithmes des grands réseaux sociaux favorisent des contenus extrémistes, d’extrême gauche et d’extrême droite” (Proulx, 2021). À ce sujet, Mme Balicco affirme que progressivement, la prévisibilité et la lisibilité des actions et réactions sur le réseau socionumérique s’intensifient, “ainsi que la normalisation culturelle de nos jugements relatifs à ce qui est convenable de ce qu’il ne l’est pas”  (Balicco, 2018.). À cela, il ajoute que le débat public sur l’éthique des algorithmes se fait rare: “ les problèmes éthiques s’expliquent par la nouveauté du phénomène des Big data et par le manque de normes formelles pour régulariser son usage dans plusieurs situations” (Balicco, 2018.). Dans son article, M. McKenna affirme de surcroît que les capacités des géants du web “à agir pour renverser la tendance sont limitées par des objectifs de rendement et de croissance qui ont peu à voir avec la justice sociale” (McKenna, 2021). Renverser la tendance n’est donc pas si simple. 
 Les données des internautes, recueillies, filtrées et dirigées par les algorithmes semblent donc soulever différents enjeux préoccupants qui ont des conséquences sur nos sociétés de demain. Selon les faits soulever dans ce billet, tenter de limiter les impacts sociaux des algorithmes en ligne s’avère très complexe, notamment parce qu’ils sont gérés par les géants du web qui sont motivés par des objectifs de profit.
Bibliographie:
Balicco, L., Broudoux, É., Chartron, G., Clavier, V. & Pailliart, I. (2018). L'éthique en contexte info-communicationnel numérique: Déontologie, régulation, algorithme, espace public. Louvain-la-Neuve: De Boeck Supérieur. https://www-cairn-info.acces.bibl.ulaval.ca/l-ethique-en-contexte-info-communicationnel--9782807315778.htm
McKenna, A. (2021, 7 mai).  Les algorithmes, cause et remède à la polarisation. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/600306/serie-tous-polarises-les-algorithmes-cause-et-remede-a-la-polarisation
Proulx, B. (2021, 6 mai).  Ces algorithmes qui nous divisent et nous polarisent. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/600191/serie-tous-polarises-ces-algorithmes-qui-nous-divisent
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SÉANCE #9 -  Les enjeux des nouveaux formats de l’information en réseaux
L’apparition des réseaux sociaux comme Facebook a engendré une multitude de changements dans le domaine de l’information journalistique. Désormais, la majorité d’entre nous, par exemple, recevons les actualités par l’entremise de nos réseaux sociaux, engendrant un lot d’enjeu.
À l’ère du numérique, le partage de l’information en réseau amène de nouvelles dynamiques communicationnelles. « What is historically novel [...] is the articulation of all forms of communication into a composite, interactive, digital hypertext that includes, mixes, and recombines in their diversity the whole range of cultural expressions conveyed by human interaction » (Castells, 2009. p. 85). Dans son texte, M. Castells explique les changements technologiques ayant mené à la nouvelle réalité du partage d’information en réseau, ainsi que les changements de rapport entre le récepteur et l’émetteur des messages. Désormais, la communication commerciale des médias est répandue dans la majeure partie du monde et est segmentée par les identités culturelles des récepteurs (Castells, 2009. p. 86). L’auteur soulève des enjeux au niveau de la division que ces nouvelles dynamiques engendrent entre les pays (et au sein des pays) où le pouvoir d’achat des consommateurs est inégal, de même que la qualité des infrastructures d’information : « [...] abysmal inequality in broadband access and educational gaps in the ability to operate a digital culture tends to reproduce and amplify the class, ethnic, race, age, and gender structures of social domination between countries and within countries » (Castells, 2009. p. 87). Une recherche de Boyadjian conclut quant à elle que les informations consultées par la majorité des étudiants sont des « biens viraux » qui rempliraient « la même fonction sociale que les faits divers ou l’actualité sportive : ils servent de monnaie d’échange dans les discussions ordinaires » (Boyadjian. 2020. P. 48). L’auteur soulève ainsi un enjeu concernant la pauvre qualité de l’information consommée en réseaux sociaux numériques.
 Bien que cette nouvelle réalité d’information en réseau comporte certains avantages comme la facilité d’accès conjuguée à l’interactivité rendue possible entre les internautes, elle amène son lot d’enjeu concernant la désinformation, la qualité de l’information et le prolongement des hiérarchies entre les pays.
   Bibliographie :
 Castells, M. (2009). Communication power. Oxford University Press.
Boyadjian, J. (2020). Désinformation, non-information ou sur-information ?: les logiques d’exposition à l’actualité en milieux étudiants. Réseaux, 222(4), 21–21. https://doi.org/10.3917/res.222.0021
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SÉANCE #6 — [Des débuts des réseaux sociaux à aujourd’hui]
Cet article de Paul Cauchon datant de 2008 si situe directement dans la période de la montée en popularité des réseaux sociaux. Il est intéressant de voir qu’en l’espace de 14 ans, la vision de la société sur les nouveaux médias a évoluée et que les préoccupations concernant la vie privée, l’identité et l’apparence soient toujours d’actualité.
Dans son article, M. Cauchon cite l’histoire de “Jessica, [une] jeune fille de 14 ans isolée, sans amis, mal dans sa peau, qui s'était inventé sur le web un personnage gothique sexy devenu une véritable star, sans que ses propres parents s'en rendent compte”. L’auteur démontrait visiblement certaines inquiétudes par rapport à l’utilisation de site comme MySpace ou Facebook par les jeunes, seulement quelques années après leur apparition. Aujourd’hui, avec l’apparition de nouvelles plateformes comme instagram et TikTok, ce phénomène est chose courante, voire normalisé. À ce sujet, dans son ouvrage intitulé La réification (2007), Axel Honneth affirmait  un an plus tôt que les rapports sociaux seraient pénétrés par les valeurs économiques et en viendrait à ne s’apprécier qu’en fonction de leurs caractéristiques quantifiables et de leur utilité (Honneth, paragr. 4). Cette quête de popularité est criante chez la plateforme TikTok de nos jours (recherche de la viralité) ainsi que sur instagram (nombre d’abonnés).
D’un autre côté, déjà on remarquait dans l’article de M. Cauchon l’importance des réseaux sociaux au niveau des identités, notamment en s’appuyant sur l’exemple d’un jeune homosexuel: “[...]  les ados peuvent avoir une vie sociale entière sans que leurs parents soient au courant et sans quitter la maison, ce qui représente une coupure radicale avec la façon traditionnelle de fonctionner” (Cauchon, 2008). À ce niveau, les lectures recommandées pour la séance 6 soulèvent l’importance des relations en ligne et des appartenances aux groupes sociaux virtuels: “ ces espaces en ligne permettent aux individus de rechercher et d’explorer progressivement une cohérence narrative d’eux-mêmes dont l’enjeu est la maîtrise (de soi et des supports choisis pour supporter son identité)” (Beuscart, 2016. p.66). 
Pour terminer, selon  Jauréguiberry, ces espaces en ligne permettraient plutôt “la manipulation identitaire à laquelle l’individu va pouvoir se livrer en superposant une identité virtuelle à son identité réelle” (Jauréguiberry, 2000. p.136). Au fil du temps,  cette identité virtuelle s’autonomiserait par rapport à son créateur et s’éloignerait de l’identité réelle de celui-ci, à savoir si les groupes d’appartenance en ligne auraient plus d’impacts négatifs, que positifs sur les internautes.
BIBLIOGRAPHIE:
Nicolas Marquis, « Honneth Axel, La réification. Petit traité de Théorie critique », Recherches sociologiques et anthropologiques [En ligne], 38-2 | 2007, mis en ligne le 07 mars 2011, consulté le 14 février 2022. URL : http://journals.openedition.org/rsa/490 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rsa.490
Beuscart, J.-S. et al. (2016). « Interagir et se présenter sur Internet ». In Beuscart, Dagiral et Parisie (2013) Sociologie d'internet, 49-69. 
Jauréguiberry Francis. (2000). Le moi, le soi et internet. Sociologie Et Sociétés, 32(2), 136–152. https://doi.org/10.7202/001364ar
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