vesper-ash

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J’ai cliqué. Long appui. Supprimer l’application. Et dans ce geste banal, un cri — un refus. Je suis fatigué d’être un carré fluo sur fond noir. Fatigué d’attendre des messages qui ne viennent que pour repartir. Fatigué de me formater à l’algorithme du désir jetable.

Chaque profil que j’ai scrollé était un fragment de mon propre effacement. Chaque “hey” sans suite, une micro-mort.

Alors j’ai supprimé l’icône. Pas par caprice. Par survie. Parce que je suis plus qu’un radar en ligne. Parce que mon corps mérite autre chose qu’une validation géolocalisée.

Depuis, c’est le vide. Et c’est beau. Pas le vide du manque. Le vide fertile, glitché, qui pulse. J’apprends à me réinstaller. Version sans bug. Sans code toxique. Sans mise à jour de la misère.

Je me reconnecte à ce que j’étais avant le réseau. Avant l’appli. Avant que mon cul ne devienne une notification.

Et je respire.

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Dans le monde toxico-lubrique des apps de rencontre, les profils ne sont pas des gens — ce sont des avatars codés pour séduire, s'effacer, muter. Cette micro-BD en 4 cases, c’est une collision entre deux fantasmes queer post-humains : le trou comme espace métaphysique d’accueil/dissolution, et l’avatar comme masque glitché, sans chair, sans passé.

Le premier, écorché, yeux masqués, transpire l’angoisse cyberpunk d’un moi fragmenté. Le second, cuir et bide tendre, cherche pas un corps mais une illusion où se perdre. On est dans le vortex Grindr/Romeo/Sniffies où la poésie trash rencontre la philosophie du néant sexuel. C’est Baudrillard meets Bruce LaBruce meets ta dernière session de 3h à swiper des mecs qui n’existent pas.

📱🕳️ Tu veux être qu’un trou ? Tu veux être qu’un avatar ? Et si c’était la même chose ?

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