You can call me M. I'm nineteen, in love with literature and the beauty of poetry. My texts are personal but blurry enough for you to read them. As long as you don't know who I am, I don't mind you reading. My sidebar picture is Slevin Aaron's.
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Tipping point
Il était deux heures du matin quand je t’ai laissé au comptoir de notre bar fétiche, pour me perdre dans la nuit.
J’avais arraché mes clés de mon sac, laissé derrière moi ma boisson et mon blouson, pour courir à la voiture et démarrer sous les cordes qui tambourinaient furieusement sur le métal élimé. J’avais les cheveux trempés, les mains tremblantes, et la gorge nouée par une réalisation qui m’avait donné la nausée.
Je me perdis dans les dédales de la ville sous la pluie, et observai, à travers mes cils gorgés de larmes, les lumières dansantes sur le goudron mouillé passer du rouge, au jaune, au vert. Les néons des échoppes se reflétaient dans mes yeux, et défilaient, déformés et criards, sur mes vitres comme un kaléidoscope d’histoires. Les rues étaient vides. La ville était assoupie. Toute cette jungle de béton semblait m’attendre.
Sans vraiment formuler consciemment le désir de m’y rendre, je me retrouvai sans surprise devant l’océan. On avait trouvé cet endroit il y a quelques années déjà, tu te souviens? Caché après une route sinueuse se détachant de la côte, il donnait sur une falaise qui surplombait la ville et la mer, où les vagues venaient s’échouer après un long voyage. A cette heure ci, on voyait la silhouette de la métropole lancer des lumières sur des flots tapageurs, furieux de la violence de la pluie.
J’arrêtai le moteur de ma voiture et restai un moment, les bras croisés, à regarder le ciel. J’avais trop bu. Trop fumé. Trop sniffé. Trop aimé. Trop donné. Trop oublié.
Je m’allumai à la hâte une cigarette avant d’ouvrir brusquement la portière pour sortir sous le vent. J’accueillis solennellement les bourrasque tempétueuses de cet orage d’automne, et tendis les mains vers l’océan, laissant la nature me laver de mes pêchés. Dans un cri déchirant les battements de la pluie, je confessai à l’immensité du cosmos toutes ces paroles brulantes que je n’ai pas eu le courage de te dire, toutes nos peines, tous mes projets d’avenir.
Il était quatre heures du matin quand j’ai enfin compris.
Je te ne te reverrais probablement plus.
Ce soir là, j’ai résolu, à défaut de m’aimer, d’honorer ma propre lumière.
Et tu sais ce qu’on dit des phoenix.
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Rough love, tough love
I’ve always been pretty naive. Love for me always kind of rhymed with beauty and happiness and respect.
I even perceived sex as a perfect osmosis between two people who couldn’t express their affection with words, and who chose to whisper their tenderness after each sigh of pleasure.
I never thought I’d turn out to be so disillusioned. I never thought I’d stop seeing love as a chill indie song, as a breathtaking journey.
I don’t mind getting heart broken. Those things happen. A lot.
But you, oh you. How could you pretend there’s nothing between us? How cruel are you to use me when you’re full of thirst and insatiable lust, and then just throw me away like a used napkin, until the next time?
I’m human you know. I like to pretend I don’t care. I like to tell you that I see other boys and that our story is as complicated and as impossible as it could be.
But I hear your words, and I see your eyes.
Sometimes, just sometimes, you tell me sweet words and you play with my hair, and I feel your tenderness and your warmth. It makes me feel good. And then I remember that the only warmth you want is my pussy’s, and the only love you want is the one we passionately make in the middle of the night like mischievous criminals hiding from a higher judgment.
Maybe I’m only pretending. Has it ever crossed your mind that maybe I was just setting up this huge barrier just not to be hurt ?
Be nice to me.
I can be so much better than I am now.
But you put that doubt in me, that wakes my inner demons. Maybe I’m not good enough. Maybe I’m too fat, too ugly, too loud, too wild. Maybe I’m not your type?
So please tell me, why do you keep coming back each time I convince myself I’m over you?
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Timbre
Les relents psychédéliques lui tranchèrent la poitrine comme une lame de bistouri qui plonge dans l'échine.
A la dilatation de ses pupilles, la langue encore pourpre et délicieusement sucrée, elle se retrouva, à la manière des petites filles, à observer un nouveau monde, à regarder de plus près.
Elle se pensait de l'autre côté du miroir, dans le jupon d'Alice et son pays des merveilles, et goûtait, emportée par ses déboires, à la douce acidité de ses lèvres vermeilles.
Les courbures de son corps dansaient au sein d'une géométrie sacrée. Elle se sentait infinie, belle et immortelle, consciente de chaque parcelle de beauté, émue par chaque soupir de plaisir.
Elle s'abandonna à son corps comme on s'abandonne a la mort. Avec une lenteur appréhensive, et timidement curieuse.
Elle était un tout, et elle n'était rien. Petit individu filant dans les rouages mécaniques des méandres de sa pensée, elle perçut, dans le néant cosmique d'une aurore boréale, la voix de son créateur.
Elle vit l'arbre respirer dans les vibrations de ses feuilles, transportant au gré d'un vent gorgé de vapeur des effluves confuses de vanille et de brioche ; Elle vit des gouttes de pluie en suspension entre l'azur et la poussière, réfléchissant le prisme poly chromatique d'un soleil éphémère.
Dans son immobilité fascinée elle tendit l'oreille, silencieuse, et fut frappée de plein fouet par une mélodie nouvelle. C'était une vague insurmontable de musique moussante d'écume, une symphonie primitive des anciens dieux oubliés.
Shiva la destructrice, dans sa suprême grandeur, lui conta à l'oreille les secrets de la création, puis se laissa couler, par une amère candeur, dans les eaux sanglantes d'un fleuve vermillon.
Éthérée, transcendante et sans limites, elle goûta à l'exquis breuvage de Bacchus l'épicurien, et sombra, happée par son ivresse fortuite, dans les feuillages denses et cramoisis d'un été indien.
Les palpitations de son cœur tambourinaient contre son torse, et leur rythme effréné prit des airs de compte à rebours. Des tambours macabres cadençaient les sauts d'une aiguille capricieuse, et le temps autrefois d'une clémence rassurante, sembla ralentir et se tordre, laissant dans son sillage impitoyable le souvenir pâle et si peu probable de civilisations enterrées.
Elle vit la fin de tout. L'ultime soubresaut de l'univers, la dernière expiration de Gaia.
Puis elle se vit elle même, âme parmi les âmes, étendue dans la poussière et les membres gelés, revenant une fois encore d'un voyage astral, vers une écorce terrestre amèrement méprisée.
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Fizzle bomb
Elle avait en elle la poésie si sincère des passionnés damnés. Guidée par les excès de son univers, au rythme des cœurs et des basses, elle s'enflammait pour tout, elle s'enflammait pour rien. De sa lunatique crinière de lionne à ses sourcils anarchiques, ses éclats de rire osés et ses yeux moqueurs, elle semblait à tout instant prédisposée à l'implosion la plus ultime, à la rage la plus destructrice, à la joie la plus innocente, à la morosité la plus mélancolique. Bourrée de café, bourrée de nicotine ou bourrée tout court, peu lui importait. Il lui fallait toujours et à tout instant satisfaire ses pulsions; jusqu'aux palpitations, jusqu'aux brûlures, jusqu'à l'oubli. Qu'il était bon de lâcher prise. Qu'il était bon de rugir. Et qu'elle était bonne !
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Fire (Throwback 2010)
C'était bien l'ultime fois que tu me serrais dans tes bras. Chair contre chair. Frisson contre frisson. Une osmose parfaite, tandis que le soleil derrière nous embrasait l'océan. Le couchant se teintait des douces couleurs de l'astre brûlant, et dorait le flux et le reflux des flots salés. Tu avais ce parfum suave de coquillages et de lotion après rasage qui me faisait fondre. Ce parfum si délicat qui me réduisait au rang d’esclave. La musique de ton corps me transportait dans une valse passionnée. Jamais je n'oserais dire que je t'ai aimé du premier coup. Je ne crois pas aux stupides coups de foudre. Mais ton côté sauvage, ton sourire moqueur, et ton regard de braise m'ont immédiatement entraîné sous ton charme irrésistible. Nos pieds nus glissaient nonchalamment sous le sable froid que la chaleur du soleil avait déjà abandonné. Tu me tenais par la main. A mes cheveux était accrochée une rose que tu m'avais offerte. Ma légère robe à volants virevoltait dans les airs, sous tes tendres caresses et tes élans emportés. J'avais le coeur qui battait beaucoup trop fort. Sa cadence endiablée me rendait folle.
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Paper
Elle était passée, sa petite phase rebelle. Elle fumait toujours, mais plus par addiction que par défi. Elle buvait toujours, mais plus par habitude que par excitation.
Elle avait gardé en elle une partie subtilement moqueuse, avec toute la confiance et la beauté sauvage qu’elle lui conférait.
Mais elle avait à présent peur de le montrer à qui que ce soit.
Les regards tranchants n’étaient plus aussi satisfaisants qu’avant. La différence et la singularité la rendaient fière, et bizarrement, le non contentement d’autrui l’encourageait encore plus à pousser ses limites.
Elle était libre. Enchaînée à sa litanie continuelle de refus et de contradictions systématiques, elle était libre. Elle n’aimait pas la musique que tout le monde écoutait, elle ne portait pas les vêtements que tout le monde arborait, elle n’aimait pas se fondre dans la masse, elle n’aimait pas que l’on oublie son visage.
Fière et sans aucun tabou, elle repoussait chaque infime parcelle de ressemblance, de conformité, de beauté stéréotypée. Et dans cette folle liberté où ses limites s’étendaient jusqu’au ciel, elle avait cru, dans un sens, toucher au sens même de la vie : le but n’était pas de survivre, non. Le but était de faire de chaque choix une aventure.
Qu’était-il arrivé à sa personnalité si explosive ? Qu’était devenue sa plume si délicatement acerbe ? Et son orgueil superbe qui lui donnait tout son charme indomptable, avait-il disparu en même temps que ses rêves ?
Elle avait appris à se ranger. Plus par culpabilité que par envie. Elle était devenue sans saveur. Insipide. L’ombre d’elle même.
Elle espérait encore quelques fois que sa vie allait changer. Que tout reviendrait comme avant. Que ce plateau insupportable qui ne cessait de s’étendre dans le temps n’était qu’une phase. Un mauvais médicament à avaler, une gueule de bois qui allait finir par partir. A force de s’enivrer de vie, elle s’était noyée dans sa douce liqueur, et la tête embuée de tant de fêtes, elle n’arrivait plus à reprendre ses esprits.
Les paroles la touchaient à présent, et les regards lui faisaient peur. Elle entendait bourdonner tout autour d’elle les jugements de ces tribus primitives, de ces troupeaux sans vie au regard vide, et ses sentences silencieuses et aliénantes finirent par faire d’elle ce qu’elle se refusait d’être : Une silhouette parmi tant d’autres.
Elle pouvait parfaitement briser les barreaux qu’elle avait minutieusement créé autour de sa personne. Il fallait juste du courage. Un shot de tequila, une bouffée de sa cigarette à trois sous, et un grand cri de libération. Savait-elle seulement que sa prison n’était que de papier ?
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Dead Duck (Throwback 2011)
Elle était assise en tailleur, une main sur son cœur. Quelque chose dans sa posture semblait trahir une quelconque détresse. Un appel à l'aide. Était-ce son échine courbée ? Les commissures tombantes de ses lèvres ? Ou cette amertume si délicate, au fond de ses prunelles ?
La nuit était impénétrable. Aucun rayon de lumière ne venait trahir l'impassibilité d'une soirée sans étoiles. Le ciel était d'un noir d'encre. Il ne reflétait rien. Ni l'amour, ni la vie, ni les rêves. Cet horizon, satiné d'obscurité, lui donnait l'impression que les astres se moquaient d'elle.
Un vent glacé souffla, et un frisson lui parcourut l'échine, tandis que tout son corps cédait avec un certain abandon à la sensation enivrante de ne plus rien contrôler. Ses pieds nus avaient quelque peu bleui au contact d'une surface si froide, située si haut. Ses ongles s'enfonçaient dans la chair de ses avant-bras. Au moins, la douleur était là pour lui assurer qu'elle était toujours vivante, sous cet enchevêtrement de peau, vaisseaux sanguins, et entrailles.
Elle regarda devant elle, et fut surprise de voir fuser, dans l'océan de silence qu'étaient autrefois les cieux, une traînée de poudre rouge, puis une pluie d'explosions. L'éphémère humaine se fit bleue et jaune, illumina le ciel, puis s'évanouit, comme un soupir, transportant dans l'air ses fines particules de lumière.
Elle se rendit peu à peu compte de ce privilège qu'elle avait de vivre, de respirer. C'était un acte tellement simple. Bomber le buste, gorger ses poumons d'air, compresser sa cage thoracique, faire sortir l'oxygène comme pour des volutes de fumées. Sentir son cœur battre. Quelle aventure, chaque choc contre sa poitrine sonnait comme une victoire.
Elle eut un sourire quelque peu amer, en repensant à son passé. Après tout, en avait-elle vraiment un ? Qu'étaient-ce ces quelques années de débauche qu'elle avait vécu ? Ce n'était qu'un ramassis d'ordures. Une grande déception. Le huitième d'une vie. Mais comment aurait-elle pu avancer, avec cet horrible secret, qui lui rongeait tranquillement les quelques fils qui la liaient encore à la vie ?
Cette fille se nommait Emily. Emily Vanns. Je le sais parce que je la connais assez bien. J'étais à ses côtés, ce jour-là. Enfin, à ma façon.
C'était une fille tout à fait banale, dans les standards les plus basiques de la normalité. Rien ne la distinguait particulièrement des autres filles que l'on voyait dans la rue. Elle avait des cheveux bruns, des yeux marron. Son corps, à ses débuts, était tout à fait normal, quelque peu potelé, mais rien de bien méchant. Sa tenue vestimentaire, quand-à-elle, ne relevait certainement pas d'une passion pour la mode. Elle n'en avait pas. Mais quelque chose en elle, émanait comme une aura de passion. Elle rougeoyait, qu'importe l'endroit où elle se trouvait. Elle semblait bouillonner de l'intérieur.
Je dois vous avouer qu'au commencement, je ne comprenais pas sa fureur de vivre, sa fougue de se battre, son caractère bien trempé. Je ne la connaissais pas après tout. Pas encore. Je ne savais pas pourquoi elle tenait tant à foncer, toujours et encore, tête baissée. C'était Thoreau, qu'elle citait le plus souvent, les yeux étroitement fermés, elle me récitait alors, de sa voix douce : « Je voulais vivre intensément et sucer la moelle de la vie. Et ne pas, quand je viendrai à mourir, découvrir que je n'aurai pas vécu. » Je ne comprenais point non plus cette peur qu'elle avait de mourir, cette conviction en elle qu'elle allait bientôt quitter le monde. Cette fille était complètement folle à lier. Et elle me rendait fou.
La première fois que je la vis, c'était durant ce match de football. Chaotiques et bouillonnants de monde, comme à leur habitude, ils étaient une façon pour un mâle d'amplifier son ego déjà surdimensionné. Les bruits de la foule, et les froufrous des pompons des Chauffeuses de terrain agissaient comme une bonne dose d'adrénaline. J'étais « Quarter Back », et mon énergie semblait monter en bloc au fur et à mesure que les clameurs gagnaient en intensité. C'était le dernier match de la saison : Le plus décisif, le plus difficile, le plus important. Les gradins étaient remplis à ras bord. C'était l'anarchie.
Je ne me souviens plus très bien de ma petite amie de l'époque. Je me souviens qu'elle était blonde, mais la couleur de ses yeux m'échappe étrangement. J'étais bien connu de l'institution dans laquelle je faisais mes études. Je ne vais pas m'étendre dans les clichés bien connus, véhiculés par l'industrie du rêve qu'était l'Amérique. Ma vie me filait entre les doigts, comme du sable, et je ne m'en rendais pas compte, trop obnubilé par les étoiles et la renommée.
Dire que cette fille avait sauvé mon âme serait un euphémisme. C'était bien plus que ça.
Son entrée dans ma vie fut aussi rapide qu'inoubliable. Il avait suffit d'un arrêt du jeu, d'un moment de flottement, d'une goutte de trop de vodka cerise. Elle avait débarqué, comme un ange, un ange enivré d'alcool, son innocence teintée de défi. Son sourire fut la première chose que je vis. Puis sa démarche maladroite mais fière, devant ces centaines de personnes qui la regardaient. Elle avait traversé le terrain sans trébucher une seule fois, son regard de braise posé sur moi. Elle avait ensuite collé sa poitrine contre mon torse, et m'avait soufflé, dans l'oreille, de sa voix douce qu'elle n'arborait que pour moi : Dis, à quoi elle sert, la vie ?
C'était bien là que je me rendis compte de l'importance que cette étrangère avait tout d'un coup pris dans ma vie. Était-ce son souffle chaud sur mon cou, ses doigts glacés, ou son clin d’œil complice qui m'avaient charmé ? Je ne compris point mon attirance irrésistible envers elle. Je fus troublé, ne sus que répondre, me contentai de la regarder dans les yeux. Elle soutint si fort mon regard que je me surpris à sentir mon cœur battre, d'une toute nouvelle manière. Celle où le cœur s'affole, danse et s'arrête, comme un fou.
Une bulle de sérénité m'avait enveloppé, elle, puis moi. La chamade de mon cœur atteignit son paroxysme, en même temps qu’une larme solitaire coula sur sa joue.
Jamais je ne fus aussi touché par les larmes d’une fille. Ma si belle inconnue avait fondu en pleurs. Pris par un élan qui ne m'était point commun, je la pris par la main, et l'emmenai loin. Loin de la foule, loin du bruit. Nous nous perdîmes dans les dédales de la nuit.
Nous traversâmes, en silence, des ruelles et ses pavés, le souffle court, les cheveux emmêlés et le froid nous fouettant le visage. Elle souriait, toujours en pleurs. Elle était déboussolée, la tête encore remplie de délicieuse liqueur.
Nous finîmes par nous arrêter devant une piscine municipale, probablement vidée par manque de budget, ou tout simplement parce que nous étions en hiver.
- Il n'y a pas d'eau, dis-je alors.
Elle m'avait lâché la main, s'était dirigée vers une échelle, et escaladait méthodiquement des barreaux menant vers un haut plongeoir. Je la suivis par derrière, comme par instinct. Parce que je le devais. Parce que c'est ce que je voulais. Nous nous assîmes, et je fus subjugué de la vue qui s'offrait à nous. Toute la ville était à nos pieds.
- Bien sûr qu'il y a de l'eau, se contenta-t-elle de dire.
Sa réponse me troubla une nouvelle fois. Je ne répondis pas, et je jetai un regard sur son sourire comblé.
-Tu ne regardes pas le monde à travers tes propres yeux. Moi je la vois, l'eau. Elle est bleue, elle est miroitante. L'odeur du chlore me chatouille les narines, dis, tu ne le sens pas, le chlore ?
- Qui es-tu ? Finis-je par lâcher.
- Quelle importance ? Répondit-elle en posant sa tête sur mon épaule.
Elle avait raison. Qu'importait son prénom, son nom de famille ou son âge. Je savais que jamais je n'aurai ni le courage, ni l'envie de quitter cette inconnue.
Ma vie avait subitement changé, ma vision du monde était toute autre. Cette fille n'était pas un amour, ce n'était pas une amitié. Elle n'était rien, puis tout à la fois. Aussi incompréhensible qu'elle n'était mystérieuse, elle brûlait les étapes, elle revenait en arrière, accélérait, ralentissait, puis s’arrêtait souvent pour observer le monde autour d’elle. Tout son quotidien n'était rythmé que par les battements de son cœur.
Puis il a fallu qu'elle ait à s'en aller. Il a fallu que son corps la rattrape, que la réalité éclate, que le rêve s'évanouisse, et que l'univers parle. Il a fallu que je sois loin, pour recevoir cet appel. Celui qui me disait, et que je n'oublierai jamais :
- Je voulais vivre intensément et sucer la moelle de la vie. Et ne pas, quand je viendrai à mourir, découvrir que je n'aurai pas vécu. Il est finalement, arrivé, ce moment, mon amour. Je me battrai jusqu'au bout, tu sais. Je l'ai fait. Mais tu sais, mourir ravagée d'une tumeur, ce n'est pas la mort que je veux. Je veux cette mort si douce que celle de plonger dans une eau bleue miroitante. Notre eau, celle à l'odeur si particulière de chlore. Tu sais, du haut de ce plongeoir. Ne crois pas que je vais m'écraser comme une poupée de chiffon, oh non. Je vais plonger dans un autre monde. Ne laisse pas un disparu t'égarer. Alors dis-moi. A quoi elle sert, la vie ?
Mais finalement, tu sais, la vie n'a plus de sens pour moi. Tu m'as appris qu'il ne servait à rien de se lamenter. Je me battrai pour toi.
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Downhill
I've tried to talk myself out of the urge. As hard as it seemed, I've kept myself busy. I really did. I replaced my need to cut, with a need to breathe, to love and be loved. Especially be loved, actually. I've had many boyfriends. They stole my virginity, my heart, my sanity. They lived in my mind and kept my inner monsters away. I developed a taste for addiction, replaced my blood with caffeine, nicotine and the sweet Mary. I drowned in dreams of love and wild and careless nights filled with extravagant parties and rivers of alcohol. I made myself look at the world differently. It was all pretend of course, but I trusted I could end up believing my beautiful lies. I'm not dealing with eating disorders. I healed from self harming. I have plenty of self confidence. I love my body. I am loved. I reckon those were beautiful thoughts. But I eventually fell back into my old habits with an indescribable pleasure, and all at once, without even holding my breath. I didn't have scissors or a razor. So I used a pen. Sharpened it, locked myself in the bathroom, and let the blood flow. I'm scared.
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Il est six heures du matin à New York (Throwback 2013)
Une cigarette, à ma fenêtre ce soir, m'a suffi pour que les mots me reviennent, aussi naturellement que toujours. Ma chambre est dans l'obscurité. La seule lumière qui diffuse sa clarté dans ma petite pièce encombrée est celle de mon ordinateur. Il fait chaud. Les stores entrebâillés de ma fenêtre laissent percer une brise nocturne et les klaxons discrets de quelques automobiles perdues sur la route. Je suis étendue sur mon lit, la gorge un peu esquintée de ma dernière clope de la journée, et le plaisir si saint d'écrire m'emplit d'une sérénité perdue depuis longtemps.
La nuit. Rien que la nuit noire et les étoiles qui percent. Voilà ce dont j'avais besoin. De ce lampadaire solitaire et des papillons de nuit qui batifolent autour de sa lueur. De la couleur bleutée des volutes de fumées qui s'échappent de mes lèvres pour danser avec l'air environnant. De la beauté si particulière d'un monde endormi ou somnolent.
La résidence est vide. Les chats rasent les murs. Au loin, j'entends des pas feutrés, je vois une lumière qui s'éteint. J'observe un monde qui, pour une fois, ne m'observe pas en retour.
Il y a quelque chose de très paisible dans ce paysage que je vois sous mes yeux. Tout me semble si sincère et si dénué de mensonges, que l'émotion m'arrache des soupirs et m'étouffe de sa candeur.Le sommeil, en lui même, m'aura toujours fasciné. Car c'est lorsque les paupières se ferment aux cruautés du monde, que l'âme d'enfant se réveille. Je le vois en chaque être humain qui se livre aux bras de Morphée. Les rides disparaissent et ne laissent que de doux sillons de souvenirs sur la peau à présent apaisée. C'est le monde des rêves et du repos qui submerge chacun. Les paumes, délicatement posées sur les couvertures, sont orientées vers le ciel, comme une prière à dieu, un dernier soupir au créateur avant l'assoupissement. La personne, quelle qu'elle soit, retrouve toute son humanité. Le répit la dispense de son passé, de son présent, de ses tergiversations et de ses craintes.
Plus rien n'est pareil lorsque le monde est assoupi. Je le vois partout, et cette harmonie m'enchante.
(Je m'en rappelle encore, c'était le premier texte que j'avais écrit après des mois et des mois de syndrome de la page blanche.)
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Une pensée pour mon pays ce soir, qui vient de subir une attaque terroriste. Ma Tunisie, je suis loin ce soir, ma Tunisie, je ne peux que verser des larmes en langage binaire à travers les pixels de mon écran. Mais je pense à toi et je pense à ton peuple. Quatre ans sont passés et tu te bat encore, envers et contre tout.
Nous resterons debout, nous resterons unis, et pour citer ton hymne national : “Lorsqu'un peuple veut la vie, force est au destin de répondre, au ténèbres de se dissiper et aux chaînes de se rompre.”
https://m.youtube.com/watch?feature=share&v=-iDLyWFDH28 🇹🇳❤️
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Woman
J’aime. Je suis femme. Je donne mon cœur et je goute à l’amour dans toutes ses formes. J’aime les baisers, j’aime les touchers, je donne autant de tendresse que je n’en reçois, et je vois dans les courbures de mon anatomie la beauté mystique de l’humanité. Mes courbes jouent en plicatures et plissements, le temps se marque sur ma peau et mes cheveux se fanent. Je suis jeune, je suis âgée, je suis une femme, et dans mon amour salvateur si égoïstement beau, je veux serrer tout homme contre mon sein. Je suis l’humaine nourricière, je suis l’humaine douce et exquise. Je suis faite de tant de facettes que j’en deviens folle, et ma danse amoureuse m’aura toujours étourdi l’esprit, et libéré l’âme. Mon poing se serre dans les airs, tout autant qu’il ne se crispe sur le torse nu à la respiration régulière des entichés de Morphée. Et quand je regarde, à la lumière du jour naissante, l’ombre de ma main qui se projette dans les tourbillons poilus de ses pectoraux taillés à la serpe, j’y vois une victoire. Ce soir là, j’ai aimé. Ce soir là, j’ai souri, j’ai donné de l’affection et j’en ai reçu. Et si c’était à refaire, j’irais toujours voir ailleurs. Je ne suis pas constante et je vous cache beaucoup de choses. Je regarde vos moments de faiblesse, vous, hommes, qui croyez appartenir à un autre genre. Je vois vos déficiences, je vois vos masques qui tombent, qui dégringolent, qui se décollent. Et je vous observe, dépitée, les remettre avec maladresse. Je connais les éclats illuminés qui vous dressent l’échine, et loin de m’en servir, je me les approprie. Voyez-vous, je suis un tout. Je suis amoureuse, mais amoureuse de vous. Je suis amoureuse du musicien et du professeur. Je suis amoureuse de l’étudiant, je suis amoureuse du poète. Je suis amoureuse de votre gente masculine, et je veux vous le faire savoir. Je veux ressentir votre amour, je veux recueillir les frémissements de mon corps sous vos camaïeux cutanés, et vous laisser le souvenir si agréable d’une tendre et belle nuitée. J’ai fait de mon plaisir l’offrande à mon Dieu qu’est mon âme, et mon temple est la liberté de mon corps. J’aime. Je suis femme. Et je goute à l’amour, et à tous ses trésors.
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Auburn
Tout est toujours plus doux aux environs de l’automne.
Je n’ai jamais vécu la beauté Auburn des étés indiens, mais je rêve sans cesse d’un matin nuageux enrobé de brouillard, où les feuilles rouges et orangées, emportées par un vent tumultueux, feraient danser mes rideaux gris.
En ces début d’automne je ferme les yeux, et je vois sous mes cils la promesse d’un amour d’Octobre. Je vois les écharpes et les nez rouges, je vois les cafés à la cannelle et les bougies parfumées.
Je le vois lui, terriblement beau, souriant au réveil comme sourirait un enfant, ses mèches folles aux reflets mordorés cachant le lagon de ses yeux.
Je vois la beauté si inatteignable d’un amour de jeunesse aux ailes coupées. Je vois l’appréhension frissonnante de retrouver son chez-soi, et d’humer les effluves de vanille et de pomme flottant dans l’air, dansant avec les fumées disparates d’une cigarette consumée.
Je n’ai vu de l’automne que ses pluies glaciales et ses nuits grelottantes. Je n’ai vu que les chaussettes mouillées et la boue dans les allées.
Je n’ai pas trouvé mon amour d’automne, il subsiste uniquement dans mes pensées quand, emmitouflée dans mes couvertures, je me souviens de l’été.
Je m’accroche, tourmentée, à la saison des plages. Je m’accroche, lassée, à la mémoire du rivage ; à la nuit estivale engourdie de chaleur et aux couleurs agressives et criardes des matinées de Juillet.
Je veux mon amour dans la douceur de Septembre.
Je le veux lui, terriblement beau, souriant à l’automne comme sourirait un enfant, mes mèches folles au reflets cuivrés lui chatouillant le nez.
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Homesick
Sunday, October 11th, 2015
I never was completely satisfied by my existence. I have lived for a long time in the family home with the horrible feeling of being trapped. The softness of Sunday mornings and of the tireless kitchen radio humming mainstream songs did not move me more than that. My room in pastel colors, my tidy bed, the small rays of sunlight slipping through my blinds, had never touched me as completely as after I moved away.
I live abroad now. I have a house, yes, but certainly not a home. And I do not like this terrible solitude. I miss my country, I miss my family, the noisy streets, the impatient horns, I miss everything.
Far from home, I do not feel like being myself. Something is missing in my life.
It’s just that I’ve always defined myself by my country, and the immediate environment in which I grew up. I am my high school, I am my neighborhood, I am my family, I am everything that I love in Tunisia. It’s just how it is.
I always wanted to change my life. Going far away, expressing myself and doing whathever I wanted to do.
But in hindsight, I realize that I am only a child seeking freedom, which ended up getting lost along the way.
There is something magical and endearing to wake up in my bed at home, to be warm in the blankets, and feeling the surrounding cold air. It’s been two years since I have not had the opportunity to witness a winter morning at home. And I found it incredibly beautiful.
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La meurtrière
Toi, l’illuminée, toi la guerrière, toi la douce, rends toi compte, je t’en prie, de l’emprise ultime que tu as sur ma vie.
Vois comment tu tire les fils de mon existence, prends conscience de l’insupportable prison dans laquelle tu m’enferme un peu plus chaque jour.
Tu m’as coupé mes ailes, tu m’as tranché la langue, tu m’as taillé telle un vulgaire caillou. Mais je ne suis pas un jouet.
Vois tu, je ne suis pas le reflet de ta propre existence. Je ne suis pas la réponse inéluctable à toutes tes prières. Rends toi-compte, je t’en prie, je suis la fille et tu es la mère.
Le modèle que tu arbore est si mystiquement macabre, et tes démons me rappellent les miens. Je les entends, moi aussi, ces voix qui guident ma douce folie. Et je t’aime aussi.
Mais tu m’emplis d’une redoutable rage, et tu m’inspire autant de dédain que d’admiration. Et quand tes accès de folie te prennent, quand tes joues se bariolent de violet et que tes mains tremblent, sache à présent que je n’y vois que du dégoût.
Qu’ils sont lointains les poèmes d’amour que je cachais sous ton oreiller. Je ne sais où est passée la tendre nourricière, celle dont les bras seuls pouvaient me protéger de tout.
Celle dont le sourire seul pouvait m’illuminer ma journée.
Celle dont la satisfaction seule était ma récompense.
Je vois dans les défis que tu me lance l’unique reflet de ta propre déception. Ne suis-je pas assez bien pour toi? Mais sais-tu seulement que je ne m’aime pas moi-même?
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Les matines
Ses nuits d’été s’étaient transformées en aventure.
Outre ses matins passées à languir à la plage, ses après-midi intellectuels où elle lisait et tentait du mieux qu’elle pouvait d’éveiller sa créativité, la nuit s’était à présent imposée à elle comme chargée de délices.
Elle, la dormeuse, celle qui aimait tant profiter du soir pour se gorger de sommeil, avait trouvé en sa compagnie si spéciale la réparation que le sommeil ne lui avait pas donné.
Elle l’avait vu pour la première fois entouré de monde,assis à une table, torse nu, la barbe broussailleuse, et une bière à la main.
Etendue sur son transat, elle l’avait longuement toisé, et quelque chose dans son demi sourire, ses yeux à mi-clos, ou ses jambes agitées qui trahissaient son apparent stoïcisme, la fit frissonner.
Elle était habituée à ses poussées d’adrénaline, elle savait ce qu’elles signifiaient. Seule et en manque d’amour, elle avait comme mauvaise manie de chercher l’affection dans les bras d’un garçon. Les baisers qu’elle recevait et les sourires qu’on posait sur elle lui donnaient assez de force pour rejeter ces démons. Elle avait appris à apprivoiser ses folies; elle échangeait des moments de répit contre des moments d’amour, et c’était bien normal que son coeur s’emballe alors : sa chair l’appelait, les monstres en elle avaient faim.
Discrète et subtile, elle avait commencé à se distiller dans sa vie. Entre rires, taquineries, et discrets touchers sous les tables et les napperons, elle s’était rapprochée de ce garçon si mystérieux.
Ils se retrouvaient au bord de la mer, chaque soir, sous de multicolores paillotes aux lumières dansantes, pour s’enivrer de vin, d’histoires, et de calme euphorie.
A l’abri du regard de ses parents qui dormaient alors, elle s’enfuyait tous les soirs de ce cercle familial si étouffant, et le retrouvait, comme on retrouve un asile.
Il ne parlait pas beaucoup, préférait écouter, quelques fois entendre, et se perdait si souvent dans ses pensées, qu’il arrivait fréquemment à la jeune fille de se demander ce qui pouvait bien se tramer dans son esprit.
Il semblait opaque. Elle qui lisait si facilement en chacun comme dans un livre ouvert, elle qui discernait en un instant le bon du mauvais, le vrai du faux, le joueur de l’amant, n’arrivait pas à le cerner.
C’était comme essayer d’attraper la fumée à mains nues. Les volutes s’enfuyaient toujours de son emprise, et elle les regardait s’échapper au grès du vent, sa curiosité emportée avec leur danse nocturne.
Elle qui voulait tout savoir, tout contrôler, tout guider, avait trouvé en lui la rebelle candeur, la calme folie, la singulière liberté qu’elle cherchait tant.
Elle n’essayait plus de lire son esprit, de décoder ses mots. Elle préférait parcourir son corps comme on feuillette un livre, et en apprenait beaucoup plus sur lui qu’en utilisant sa voix et sa parole.
Leurs deux corps s’étaient retrouvés et semblaient s’attirer tels des aimants, inlassablement appelés l’un à l’autre, toujours en convoitise, continuellement à la recherche d’un plaisir qui, entre deux gémissements perlés de sueur, emplissait la nuit d’étoiles.
Elle marquait son territoire sur sa peau, griffait son torse, mordait ses lèvres, et voyait en ses cicatrices l’empreinte de sa possession, et l’expression ultime de sa passion.
Lui jouait de ses mains, tordait ses cheveux entre ses poignets et l’emprisonnait milles fois contre lui. Il rencontrait ses yeux au détour d’un frisson, et ne trouvait dans son regard que le reflet de sa propre extase charnelle.
Elle pensait souvent à ses nuits, ses folles nuits d’été où ils veillaient jusqu’aux matines. Elle se remémorait son toucher, ses baisers, son silence si empli de paroles, la couleur mordorée de ses yeux, et elle sentait encore une fois la même poussée d’adrénaline courir dans ses veines.
A 1500 kilomètres de son été secret, elle percevait encore l’odeur si remarquable du sable froid, de la mer calme, et des bières renversées.
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Superficial
Security, after a while, seemed pretty boring for her. Even though the comforting love and the glow in his eyes brought her what she needed –enough appreciation so she could have a bit of self esteem, she started to wander on her own, looking for new faces, and above all, someone else to adore her.
That’s the danger of being loved. It seems so easy yet so deep, that you think you can find it anywhere else.
She took the love she had for cheap and granted. And it was her biggest mistake.
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Like a lemon
I secured my memories like a crime scene:
riddled with “POLICE DO NOT CROSS” yellow tapes;
I just like to pretend they’re not there.
Their pain is still burning me, of course.
But I can always say I don’t feel it.
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