Des nouvelles de ma mission à Hornsund, pas loin du pôle Nord
Don't wanna be here? Send us removal request.
Photo

Fin
C’est la fin de l’expédition. Bartek prolonge son séjour à Ny-Alesund tandis que Nacho, Esteban et moi retrouvons le sud de l’Europe dans les jours qui viennent. Daniel est resté à Hornsund pour une semaine de plus. Tout le monde est satisfait. On a pu réaliser toutes les mesures souhaitées grâce à une météo très favorable. Les habitants de la station n’ont pas connu ça depuis le mois d’août dernier et Bartek s’attendait à avoir au maximum un ou deux jours aussi bons. On repassera pour connaitre une tempête arctique mordante. Maintenant on revient sur l’ordinateur pour traiter les données et d’ici un an, présenter les résultats dans des conférences et articles scientifiques.
Il est temps de remercier Bartek pour sa gestion efficace et bienveillante du projet de bout en bout, Nacho, Esteban pour la bonne ambiance les mains dans la neige, Daniel pour partager les histoires de ses hivernages arctique et antarctiques, les résidents de la station de Hornsund pour leur accueil et Simon pour m’avoir inclus dans ce beau projet. Un merci au CESBIO, mon laboratoire, pour le soutien administratif. Et un dernier merci à Flavie pour l’édition du blog quand internet à la station permettait à peine de charger une image. N’hésitez pas à m’écrire si vous avez des questions et à bientôt !
César Deschamps-Berger
cesar point db @hotmail.fr
0 notes
Photo


La mer comme on l’aime
Bartek est réveillé à 7h pour répondre à Stig sur la radio. Le bateau est arrivé dans la baie, il nous attend. On a le temps de manger un bout, de signer le livre d’or et de dire au revoir à nos nouveaux amis. La caravane de motoneige nous emmène pour un dernier trajet grandiose sous le soleil. Dernière accolade sur le quai improvisé devant le front du glacier et on embarque.
Sur le bateau, bien moins de péripéties qu’à l’aller et personne pour s’en plaindre. On a eu droit à un des très rares jours sans vent, avec peu de vagues. La banquise s’était déplacée un peu plus loin sur notre chemin mais à peine de quoi nous freiner sur une mer lisse comme un lac. Par précaution, on a quand même passé la journée allongé à somnoler. On arrive à Longyearbyen peu après minuit, frais comme les fruits de la station après l’hiver. Moyennement quoi. Le retour de la 4G perce la bulle du voyage. On pousse les portes de la station tchèque qui nous héberge et finalement, on arrive facilement à se rendormir.
0 notes
Photo

Capitaine Stig, le retour
C’est déjà la fin. Il faut ranger, rendre le fusil et le casque de motoneige. Stig et son bateau naviguent déjà lentement vers nous. L’embarquement devrait avoir lieu près du front du Hansbreen à 6h. Mais on se souvient qu’il faut souvent s’adapter sur ce trajet. On serait quand même bien resté quelques jours de plus. Juste pour voir comment fond la neige par ici bien sûr.
1 note
·
View note
Photo

Meteorologia
Patrycja, Wojteck et Patrycja* se relaient pour observer le ciel. Un sacré boulot car pendant un an ils sont de garde un jour sur trois et doivent rapporter le temps qu’il fait toutes les trois heures à la météo norvégienne. Ils ont hâte de retrouver un rythme de sommeil un peu plus normal.
Ici, la température de l’air augmente, comme ailleurs dans l’Arctique. Tout le monde parle encore du mois de juillet dernier où le record du Svalbard depuis le début des observations a été battu avec plus de 20°C à Longyearbyen. La mine a du fermé exceptionnellement à cause des parois qui fondaient. Chaud.
*photo piquée sur la page facebook de la station de Hornsund
1 note
·
View note
Photo


Les oiseaux
Les falaises se sont remplies d’oiseaux depuis qu’on est arrivé. Quelques dizaines de « little auk » sont devenus rapidement des milliers. Ils ont l’air de bien rigoler en s’envolant en grandes nuées piaillantes pendant toute la journée. Ça explique la montagne « des oiseaux ».
2 notes
·
View notes
Photo

La zapette
Ambiance dans le salon de la station. Branchés sur le cable et Canal plus, l’équipe adore les reportages animaliers. C’est pas toujours épique l’Arctique !
1 note
·
View note
Photo

Fichier endommagé – Carte SD corrompue
Dimanche soir, c’est la panique dans le regard de Bartek. La carte SD qui aurait dû enregistrer les points GPS ne veut pas se connecter à l’ordinateur et une fois chargée sur l’ordinateur, le scan laser a moins bonne allure que prévu. Pas de soucis, on ressort les outils pour le dernier jour et on corrige le tir. Sous ce soleil, ça ne pose aucun problème.
1 note
·
View note
Photo


Pendant ce temps-là, dans l’espace
Une fois rentré à Toulouse, ma contribution principale à l’étude sera de traiter des images du satellite Pléiades pour calculer une carte de hauteur de neige de la zone. Auparavant, il a fallu commander ces images qui sont généreusement payées par le CNES pour ce projet. Le satellite passe tous les jours au-dessus de la zone mais ne peut acquérir une image que s’il n’y a pas de nuages et que le programme d’acquisition du satellite n’est pas trop chargé. Lors de la commande, on a défini une période d’un mois et demi entre le 15 avril et le 31 mai au cours de laquelle Pléiades essayerait d’acquérir une image. Le meilleur cas pour nous étant d’avoir une image satellite proche dans le temps de notre campagne de mesure mais…on pourrait aussi n’avoir aucune image.
Cette fois, on a eu une chance incroyable à ce petit jeu. Pléiades a réussi à trouver une trouée dans les nuages lundi 26 avril à midi, au moment même où on effectuait les mesures de référence avec un scan laser terrestre*. On va pouvoir faire l’hypothèse que la neige n’a pas changé entre les deux mesures. C’est parfait !
*C’est normal qu’on ait l’air de ne rien faire sur la photo, à ce moment il faut laisser le laser travailler.
© CNES 2021, Distribution Airbus D&S
1 note
·
View note
Photo

Suggestion de présentation
On ne m’aurait toujours pas vu sur les photos. On me soupçonne d’être resté en quarantaine à Oslo…Voilà une preuve irréfutable pour faire taire les rumeurs.
1 note
·
View note
Photo

Sous le soleil
On est en plein sous le soleil de minuit : le soleil ne se couche jamais sous l’horizon. Au mieux il passe derrière la montagne. Il n’y a jamais besoin de lampes pour sortir mais les rideaux sont bien utiles pour imaginer la nuit au moment de s’endormir. La photo est prise à 01h40.
0 notes
Photo

La santé des ours
Krystyna, Katarzynascia, Tomasc et Filip s’intéressent aussi à la neige mais sous un autre angle que nous. Ils prélèvent des échantillons et mesurent les concentrations de polluants organiques (PCB, pesticide DDT). Leur objectif est de comprendre comment ces composés transitent entre l’océan, l’atmosphère, la neige et les rivières. Même si on a arrêté de les émettre, ces polluants continuent de se concentrer dans l’Arctique et de poser des problèmes de santé…aux ours polaires ! Tout est lié !
0 notes
Photo



Le glacier de Hans
Même si on est très très concentré sur la neige*, il nous arrive de jeter un coup d’œil sur les glaciers aux alentours**. En photo, le front du glacier de Hansbreen. C’est là que le glacier rencontre l’océan et que des morceaux s’en décrochent pour donner des icebergs. Les changements de forme du glacier sont suivis depuis plusieurs décennies par les polonais. Désormais c’est pas mal Bartek qui s’en occupe. Malheureusement, le front du glacier est sur le recul. Il est remonté de plus de deux kilomètres depuis 1900.
*Simon, Marie, je le jure!
**Coucou Etienne!
1 note
·
View note
Photo


Au sommet
Aujourd’hui on a effectué les mesures les plus hautes de notre programme, à 400 m d’altitude. La neige était particulièrement dure et compactée par le vent mais on a compris pourquoi. L’ascension n’a pas été trop éprouvante grâce à une porte dérobée. Le col où on a effectué les mesures est accessible en motoneige grâce au Fuglebreen, un glacier en pente douce derrière notre montagne, la Fuglebeket. En français, on est allé à la montagne de l’oiseau par le glacier de l’oiseau. Je vous présenterai les oiseaux une prochaine fois !
1 note
·
View note
Photo


L’eau quotidienne
En hiver, la station est alimentée en eau grâce à de la neige fondue dans un grand bac. Deux fois par jour tout le monde se retrouve pour pelleter et mériter sa douche. Les eaux usées sont traitées par une mini station d’épuration, la plus ancienne et une des seules du Svalbard. Même Longyearbyen n’en a pas !
0 notes
Photo


Sur le terrain
Lundi, on a attaqué notre campagne de mesure. L’idée est de passer à la loupe un petit bassin de 2 km² sans glacier pour étudier comment fond la neige. On profite de ce site pilote pour tester des nouvelles méthodes qui pourraient être utilisées ailleurs dans l’Arctique. Concrètement, ça signifie qu’on mesure la hauteur de neige sur l’ensemble du bassin avec un scan laser terrestre, un drone et un satellite. Et en une vingtaine de point dans le bassin, on creuse la neige jusqu’au sol pour mesurer sa densité et son contenu en impuretés. Ensuite, on utilisera un modèle pour simuler la fonte du manteau neigeux. Nos mesures de terrain serviront à calibrer et valider le modèle. A la fin, on en saura un peu plus sur ce qui marche…ou ne marche pas. Des résultats qui intéresseront les biologistes qui étudient les rennes qui grattent la neige pour se nourrir ou les chimistes qui traquent les polluants dans l’atmosphère, la neige, le sol et les océans.
La campagne se fait dans de bonnes conditions pour l’instant. Le soleil de minuit ne nous impose aucun horaire et les -5°C ou -10°C sont très supportables. Par contre, on garde toujours le fusil à portée de main au cas où un ours voudrait participer à l’étude.
1 note
·
View note
Photo



La station de Hornsund
Dimanche soir, à notre arrivée à la station, on est venu présenter en offrande des sacs de fruits frais, un peu chahutés par le voyage mais appréciés par les résidents de la station. La station est habitée hiver comme été mais n’est ravitaillée que deux fois par an. Les résidents arrivent en bateau de Pologne et repartent par le même chemin au bout d’un an. Il y a des météorologues, un océanographe, un cuisinier, un mécanicien, deux administrateurs, un responsable informatique…de quoi maintenir des expériences scientifiques, parer une panne du générateur ou de la wifi.
0 notes
Photo


Capitaine Stig
Le capitaine Stig finit par décrocher son téléphone et nous donner rendez-vous samedi matin 9h au port. Et la banquise ? Il ne sait pas, on verra bien. Il nous annonce un trajet d’environ 16 heures. Son fils, endormi dans la chambre, le relayera. Une fois sorti du fjord de Longyearbyen, vers midi, la houle et les vagues gagnent en force. Nacho et Daniel prennent un cachet. On arrête d’écouter les histoires du capitaine et on s’allonge là où on le sent le mieux. S’en suit une après-midi nauséeuse pour certains. Vers minuit ça se calme, notamment grâce à la banquise qui parsème la surface. On reprend des couleurs. C’est magnifique mais à 2h du matin, la banquise est trop dense. Alors que l’arrivée est en vue, on ne se faufile plus que très lentement entre les plaques de banquise. Si les plaques sont trop épaisses, c’est juste impossible de passer. Le bateau reste à l’arrêt pendant des heures. Vers midi, Stig entre en contact avec la station polonaise pour savoir à quoi ressemble les conditions de l’autre côté. D’après les polonais, il y a l’air d’avoir un passage à quelques kilomètres devant nous, on réessaye. Peu bavard, on essaye de deviner ce que le capitaine pense et nos chances de réussite. Nouvel échec, on rebondit sur les gros blocs dans des bruits sourds. Il est décidé de rebrousser chemin et de se donner un point de rendez-vous loin de la banquise. On repart pour 6 heures de bateau jusqu’à une baie où on pourra enfin débarquer avec un zodiac et partir avec la caravane de motoneiges polonaises. Ils laissent deux des leurs repartir avec le capitaine Stig. Nous, après 36 heures sur le bateau, on savoure d’avoir les deux pieds sur la terre ferme.
1 note
·
View note