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crempi · 3 years ago
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Plusieurs millions de personnes sourdes exclues du débat politique
La France compte quatre à six millions de personnes sourdes et malentendantes. Le manque d’accessibilité des débats politiques (interprètes LSF, sous-titrages de qualité) prive ces personnes de leur citoyenneté. 
Jeudi 24 mars 2022, plusieurs candidats à la présidentielle étaient invités sur le plateau de France 2 pour débattre sur leurs programmes. Aucune interprétation en langue des signes n’était assurée, le sous-titrage de leurs propos était incomplet et en décalage. À la télévision, les sous-titres étaient illisibles car ils n’avaient pas de fond opaque, au contraire de ceux figurant dans le replay.
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Une personne sourde peut-elle saisir les propos de Valérie Pécresse ? Extrait vidéo du replay de l’émission « Élysée 2022 » du jeudi 24 mars 2022, France Télévisions
Comment les personnes sourdes et malentendantes peuvent-elles suivre la campagne électorale et faire leur choix si elles ne bénéficient pas d’une accessibilité totale à l’information ?
Des efforts marginaux
La campagne électorale débute officiellement le 28 mars 2022 mais les douze candidat.e.s à la présidentielle ont déjà entamé leur prospection depuis plusieurs mois. Le CNCPH (Comité national consultatif des personnes handicapées) a lancé le 27 janvier 2022, l’Observatoire de l’accessibilité des campagnes électorales et des scrutins de 2022. Ce dernier publie chaque semaine un état des lieux de la mise en œuvre des dispositions d’accessibilité par les candidates et les candidats à l’élection présidentielle.
Globalement, les efforts sont marginaux : seuls deux candidat.es rendent en partie accessible leur campagne électorale, Anne Hidalgo et Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la France insoumise rend accessible les retransmissions simultanées de ses meetings et a diffusé sa profession de foi, ainsi que son programme en langue des signes française. La candidate socialiste signale les informations relatives à l’accessibilité de sa campagne sur son site internet et a également signé le manifeste de la Fédération nationale des Sourds de France.
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Non-respect de la législation
La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, retient l’interprétation en langue des signes française comme mode d’accessibilité.
Cette loi fait également obligation aux chaînes de télévision publiques et aux chaînes privées dont l'audience nationale dépasse 2,5 % de l'audience totale des services de télévision de rendre accessible aux personnes sourdes ou malentendantes la totalité de leurs émissions, en dehors des messages publicitaires et de quelques programmes dérogatoires.
En ce sens, l’Arcom a émis des recommandations pour l’accessibilité des chaînes télévisées et des clips de campagne. Encore faudrait-il qu’elles soient suivies par les candidats…
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crempi · 3 years ago
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« Rape & revenge », décryptage d’un genre très controversé du cinéma
Les films « rape & revenge », genre cinématographique reposant sur un scénario qui met en scène un ou plusieurs viol(s), suivi(s) d’une vengeance, soulèvent de nombreuses critiques.
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Films « rape & revenge » du haut vers le bas et de gauche à droite : « I Spit On Your Grave » de Meir Zarchi, The Jerry Gross Organization (1978), « Baise-moi » de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, Pan-Européenne Distribution (2000), « Elle » de Paul Verhoeven, SBS Distribution (2016) et « Promising Young Woman » de Emerald Fennell, Universal Pictures (2020)
Taxé de misogynie, de sensationnalisme ou carrément d’apologie du viol (comme ce fut le cas de Elle), le rape & revenge traîne une réputation sulfureuse. Ce sous-genre cinématographique s’est développé au cours des années 70, avec des classiques comme I Spit On Your Grave ou La Dernière maison sur la gauche qui, effectivement, ne lésinaient pas sur les tétons, ni sur la violence gratuite. Au début des années 2000, la France a produit son propre cru, avec Irréversible de Gaspar Noé, et surtout Baise-Moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, taxé de pornographie et retiré de l’affiche quelques jours après sa sortie.
Pourtant, depuis quelques années, le genre attire à nouveau, et connaît une résurgence qui l’éloigne du cinéma d’exploitation de ses débuts : au Elle de Birke et Verhoeven, viennent s'ajouter M.F.A., Revenge, The Nightingale, Violation, ou encore Promising Young Woman, qui a carrément remporté l’Oscar du meilleur scénario en avril 2021. Ils sont en majorité produits, écrits et réalisés par des femmes, et généralement plus soucieux des dynamiques de genre.
Exploration des dynamiques de domination
Si les cinéastes se tournent encore vers le rape & revenge, malgré son héritage ambigu, et sans forcément en apprécier les codes, c’est parce qu’il peut fournir un riche terreau scénaristique. Le genre, proche du cinéma d’horreur, permet d’explorer les dynamiques de domination de manière viscérale.
Leah McKendrick, scénariste, productrice et actrice, a passé un an et demi sur le script de M.F.A., l’histoire d’une étudiante aux Beaux Arts qui se lance dans une quête sanglante de revanche après avoir été violée. Elle espérait offrir, à travers son film, une justice qui manque cruellement aux victimes de viol dans la vie réelle. « Je voulais présenter une histoire très familière, avant de dévier vers un chemin plus fantastique, qui soit cathartique pour les survivantes. Peut-être que le système judiciaire nous a abandonnées, mais Noelle, mon héroïne, ne nous abandonnera pas. »
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Vengeance de Noelle, « M.F.A. », Leah McKendrick, Dark Sky Films (2017)
Comme Leah McKendrick, la scénariste et réalisatrice Coralie Fargeat ne connaissait pas les codes du rape & revenge lorsqu’elle a décidé de faire Revenge, un thriller sanglant où une jeune bimbo pourchasse ses agresseurs en plein désert. Inspirée entre autres par Mad Max et Rambo, la cinéaste française voulait avant tout faire un revenge movie, sur la renaissance d’une jeune femme sous-estimée de tous. « Je voulais décrire un ensemble de violences qui pouvaient avoir lieu à l’encontre des femmes. Et c’est l’image du viol qui m’est venue comme la pire des violences, en tout cas celle qui, cinématographiquement, a un symbole et englobe presque toutes les autres. »
Mais inclure un viol dans un film comporte ses propres spécificités. Avant la sortie de Elle, David Birke était inquiet : « J’étais conscient du fait qu’avoir un viol dans un film allait attirer une certaine attention qui dépasserait le cadre du film ». Le scénariste n’a donc pas été surpris par l’édito taxant le film d’« apologie du viol », publié dans le Huffington Post par la co-fondatrice d’une association féministe – au contraire, c’est l’absence d’un plus grand nombre de retours négatifs qui l’a étonné. « Si on avait fait un film sur une femme qui se venge d’un meurtre, jamais de la vie il n’y aurait eu d’édito dessus. Comme il s’inscrit dans un contexte de domination masculine, le viol est un crime qui aura toujours une dimension politique, c’est indéniable. »
Filmer le viol, occultation ou voyeurisme ?
L’un des questionnements les plus épineux du rape & revenge porte sur la représentation même du viol : faut-il le filmer, et si oui, comment ? « Certains cinéastes ne filment pas le viol de manière très graphique, ou le filment du point de vue de l’homme, de manière voyeuriste ou fétichisante, ce qui rend ces scènes plus faciles à consommer », analyse Leah McKendrick. « Parfois ils font un raccord sur un visage, ou un gros plan sur une boucle de ceinture que l’on défait ». D’autres, comme Emerald Fennell avec Promising Young Woman, choisissent carrément d’occulter ce moment.
Dans Elle, David Birke et Paul Verhoeven ont eu recours à plusieurs outils pour éviter de rendre les scènes de viol érotiques. Le film s’ouvre sur un chat qui observe, de loin, le viol de sa maîtresse, « pour que dès le départ, on soit dans la position d’un spectateur distant. Et puis, on arrive à la toute fin de la scène. »
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Michèle Leblanc (Isabelle Hubert) est violée par un agresseur inconnu dans « Elle » de Paul Verhoeven, SBS Distribution (2016)
Coralie Fargeat, elle, a préféré ne pas montrer frontalement le viol de son héroïne, s’appuyant plutôt sur des symboles, et sur la puissance du hors-champ. « Comme pour moi, le viol en lui-même n’était pas le sujet du film, je n’avais pas la nécessité de le montrer crument. Je voulais que la mise en scène puisse mettre en valeur la violence de ce moment, mais différemment. » À la place, on voit la main de Jennifer qui tape contre la vitre, ou l’ami du violeur qui, dans la pièce d’à côté, monte le son de la télé pour couvrir les cris. L’image la plus forte, c’est ce très gros plan sur la bouche du complice, qui mâche au ralenti des oursons en guimauve, « comme si toute la violence de la scène était vue dans cette mâchoire, qui écrabouille les oursons comme l’héroïne est en train de se faire écrabouiller ».
Pour M.F.A., Leah McKendrick et sa réalisatrice Natalia Leite ont au contraire opté pour une scène graphique et sans fard, avec un plan moyen qui montre la violence de l’acte dans son ensemble, avant de se focaliser sur le visage tétanisé de la victime. « Je pense qu’il est plus facile pour nous de consommer des images que l’on a déjà vues. Et c’est peut-être pour ça que la scène est si dure à regarder, parce que les films ont l’habitude de nous ménager lorsqu’il s’agit de viol. Mais si la scène vous met mal à l’aise, c’est normal », explique Leah McKendrick.
Stéréotypes de genre et financement sexiste
Si Promising Young Woman, produit par Margot Robbie, a récemment bénéficié d’un budget d’un peu moins de dix millions de dollars, la grande majorité des rape & revenge sont des films à micro-budget. Philippe Godeau, qui a produit Baise-moi en 2000, relativise : « Si on fait un film différent comme l’était Baise-moi, moi je trouvais ça normal qu’on prenne un part de risque importante. Il y a des films qui doivent se faire avec moins d’argent pour avoir plus de liberté. »
Coralie Fargeat, elle aussi, a eu du mal à obtenir le budget nécessaire pour Revenge, mais elle l’attribue plus au fait qu’il s’agissait d’un film de genre. La cinéaste se dit cependant marquée par les retours de certains financiers, « qui disaient que le scénario était très misogyne, parce que mon héroïne était une fille qu’on qualifierait de “légère”, et que tout le monde aurait été beaucoup plus à l’aise si c’était une fille plus éduquée, plus “respectable”. On m’a suggéré plein de fois de changer le personnage, de la rendre “un peu plus smart”, et je disais que non, mon propos, justement, c’est qu’on projette cette violence sur cette figure-là, et ce n’est pas pour rien. »
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Jen (Matilda Lutz) dans « Revenge » de Coralie Fargeat, Rezo Films (2017)
Dans les rape & revenge traditionnels, les violeurs sont souvent des voyous terrifiants, des hommes masqués ou des rednecks dégénérés. Les victimes, elles, sont passives et virginales. Coralie Fargeat avait bien en tête les tropes féminins de l’horreur lorsqu’elle a écrit son personnage: « je ne voulais surtout pas que ce soit la scream queen qui n’arrête pas de crier. Et je ne voulais pas non plus que ce soit quelqu'un d’autre qui la sauve ». Pour Leah McKendrick, c’est le personnage du violeur qui méritait d’être revisité ; elle en a ainsi fait quelqu’un de charmant, discret et respectueux. « C'était très important pour moi qu’il ne s’agisse pas d’un inconnu caché dans un buisson pendant qu’elle rentre tard la nuit. Souvent, le violeur, c’est ton ami. C’est un garçon sur qui tu avais un crush, ou bien juste un mec du cours d’Histoire. »
Clivages post #Metoo
La résurgence du rape & revenge dans les années post #Metoo n’a certainement rien d’anodin. Lorsqu’elle travaillait sur son script en 2016, Leah McKendrick dit avoir reçu le conseil d’un grand producteur hollywoodien: « Il m’a dit “C’est le moment. Fais ton film maintenant”. Je me demande ce qu’il savait ». Son film est sorti en salle le 13 octobre 2017, six jours après l’article du New York Times accusant le producteur Harvey Weinstein de viol et de harcèlement sexuel. Coralie Fargeat, dont le film est sorti quelques mois plus tard, a aussi été frappée par cette concomitance. « Il y a eu la rencontre d’un sujet avec son époque, qui a permis au film de s’envoler. »
Mais l’accueil semi-controversé de ces films en atteste : malgré toutes les précautions, faire un rape & revenge consensuel reste encore une mission impossible aujourd’hui. « Forcément que c’est clivant, et quelque part j’ai envie de dire tant mieux », estime Coralie Fargeat. « Quand Revenge est sorti en France, le film se faisait assassiner sur internet par des mecs blancs de 40 balais. Je pense qu’ils se sentaient agressés (rires). Mais être clivant pour moi n’est pas du tout négatif, c’est que le film a un parti pris fort et qu’il déclenche quelque chose ». Une opinion partagée par David Birke : « comme le viol est une expérience humaine extrême, si on tente de le capturer et que ça ne fait pas réagir le public, c’est très mauvais signe ».
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crempi · 3 years ago
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Invasion de l'Ukraine par la Russie : diplomatie, victimes et économie
Lundi 21 février, le président russe Vladimir Poutine a reconnu l'indépendance des territoires de Donetsk et Lougansk, rompant ainsi les accords de Minsk. La Russie a enclenché jeudi matin une opération militaire en Ukraine pour défendre les séparatistes de l'est du pays.
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Invasion dénoncée par le gouvernement ukrainien
Le Kremlin a précisé que cette opération ayant pour objectif l'imposition d'un “statut neutre” à l'Ukraine, durerait le temps nécessaire, en fonction de ses “résultats” et sa “pertinence”. Vladimir Poutine, quant à lui, déclarait “Nous nous efforcerons d'arriver à une démilitarisation et une dénazification de l'Ukraine”.
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Vladimir Poutine annonce l'invasion de l'Ukraine jeudi 23 février 2022 matin - Crédit : Figaro live
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a de son côté annoncé le début d'une “invasion de grande ampleur de la Russie”. Cette opération vise à “détruire l'État ukrainien, s'emparer de son territoire par la force et établir une occupation”, a renchéri son ministère.
Mouvements militaires vers la capitale
Des forces terrestres russes ont pénétré dans la région de Kiev à partir du Bélarus pour mener une attaque sur des cibles militaires, selon Kiev.
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L'armée russe, qui dit viser les sites militaires ukrainiens avec des “armes de haute précision”, a affirmé avoir détruit les systèmes de défense anti-aérienne et mis “hors service” les bases aériennes de l'Ukraine.
Selon le ministère russe de la Défense, les séparatistes ont avancé de trois kilomètres dans la région de Donetsk et d'un kilomètre et demi dans celle de Lougansk.
De nombreuses victimes
Au moins 40 soldats et une dizaine de civils ont été tués, selon Kiev. L'armée ukrainienne a également affirmé avoir abattu cinq avions et un hélicoptère de l'armée russe et avoir tué une cinquantaine “d'occupants russes” dans l'est du pays.
Un avion militaire ukrainien s'est écrasé près de Kiev avec 14 personnes à bord. Les autorités de la région d'Odessa ont par ailleurs indiqué que 18 personnes avaient été tuées dans un village par des frappes, sans qu'on sache si ces victimes avaient été comptabilisées dans le bilan global.
Réprobation des Occidentaux et menaces de sanctions
Les États-Unis, l'Otan, l'Union européenne, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, le Japon, la Finlande, la Suède, la Turquie, entre autres, ont condamné l'attaque.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a averti que les Occidentaux imposeraient des sanctions “massives” contre la Russie.
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L'Union européenne prépare un nouveau train de sanctions qui est le “plus sévère jamais mis en oeuvre”, a indiqué son chef de la diplomatie Josep Borrell.
De son côté, la Chine dit qu'elle “comprend les préoccupations” de la Russie.
- Diplomatie tous azimuts -
Le Comité des ministres du Conseil de l'Europe tiendra une “réunion extraordinaire” jeudi après-midi. Les dirigeants des 27 pays de l'UE doivent se réunir en sommet jeudi soir.
L'Otan a activé des plans de défense et prévoit vendredi un sommet en visioconférence.
- Économie mondialement touchée -
La chute des Bourses européennes s'accélérait en milieu de journée, perdant jusqu'à 5%.
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Le prix des céréales a atteint des niveaux records sur le marché européen, avec un pic totalement inédit pour le blé à 344 euros la tonne sur Euronext. Le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars jeudi pour la première fois en plus de sept ans.
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crempi · 3 years ago
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Ellen Pompeo, l’héroïne de “Grey’s Anatomy” et de toute une génération
Lorsque Meredith Grey est apparue pour la première fois sur nos écrans, nous étions en juillet 2006 et cette toute nouvelle série médicale, créée par une certaine Shonda Rhimes, impressionnait immédiatement par son rythme, ses intrigues amoureuses, et son groupe d’internes en chirurgie aussi ambitieux qu’attachants.
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Un rôle modèle qui a vieilli avec Ellen Pompeo
Aujourd’hui, après dix-sept saisons, la majorité des membres du casting original ont disparu et l’hôpital a changé trois fois de nom. Mais Meredith Grey, elle, est toujours là. Rares sont les héroïnes qui peuvent se targuer d’une telle longévité : Ellen Pompeo, qui avait 33 ans lorsqu’elle a joué dans le pilote, en a aujourd’hui 51. Plus que n’importe quelle autre actrice du moment, elle a vieilli et évolué sous nos yeux, se fondant presque entièrement dans le personnage qui l’a rendue célèbre et auquel elle a consacré sa carrière.
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L’évolution d’Ellen Pompeo depuis 2006 à travers son rôle dans Grey’s Anatomy - Crédit photomontage : Céline Remplon - Source images : ABC 
Si Meredith semble à première vue moins révolutionnaire que des personnages comme Cristina Yang ou Miranda Bailey, son impact sur la pop culture, et toute une génération de jeunes femmes qui ont grandi avec elle, est non négligeable. Lorsqu’elle débarque dans une ère télévisuelle encore majoritairement dominée par des figures d’antihéros masculins, Meredith frappe par son esprit de compétition, son amitié incommensurable avec la tout aussi brillante Cristina Yang, mais aussi son côté sombre assumé (« dark and twisty »).
Un personnage féminin parfaitement imparfait
Elle amorce une tendance désormais bien répandue: celle des personnages féminins difficiles à aimer. « Elle est imparfaite », explique Barbara Dupont, chercheuse en communication et études de genre. « C’est un personnage qui est parfois en dépression, voire avec des tendances suicidaires, qui peut se tromper et faire des erreurs. » Une « noirceur profonde » qui a beaucoup parlé à Clémentine, 31 ans : "Je me suis toujours beaucoup reconnue en elle, son rejet du bonheur parce qu’elle pense ne pas le mériter. Dans la saison 3, elle se noie et elle hésite à remonter, et ça m’a saisie."
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Dans l’épisode 15 de la saison 3, Meredith se retrouve entre la vie et la mort après avoir fait un choix. Source : ABC
Absa, 27 ans, affirme que Meredith est son « remède anti-dépression. (...) Elle m'a aidée dans le deuil, les chagrins d'amour, dans mon burn out aussi. » Parmi ses épisodes préférés, elle cite celui de la saison 3, où Meredith fond en larmes après avoir voulu faire preuve de compassion envers un tueur en série condamné à mort. « Elle dit à Derek : "Je sais que tu ne me comprends pas. Moi non plus je ne me comprends pas." (...) J'ai été diagnostiquée avec un trouble de la personnalité borderline, donc il y a des moments où je vacille entre manie et dépression et ce passage là, c'est comme une sorte de miroir, qui me dit : "Laisse le moment passer, soit sombre et tordue, tu comprendras plus tard, quand tu auras retrouvé l'interrupteur". »
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C’est ce côté sombre qui rend aussi la chirurgienne particulièrement téméraire, n’hésitant pas à se mettre en danger pour sauver des vies – comme lorsqu’elle place sa main sur une bombe coincée dans le corps d’un patient. Pour autant, on peut difficilement ranger la ténacité de Meredith dans la case souvent réductrice du « personnage féminin fort ».
Dans ses scènes les plus marquantes, comme celle où elle plaide sa cause face à Derek, Meredith a souvent les yeux baignés de larmes et la voix brisée, sa vulnérabilité à fleur de peau en parfait équilibre avec son obstination. Ni « badass bitch » ni fleur fragile, Meredith Grey contient de nombreuses dimensions, et c’est cela qui fait d’elle un personnage encore intéressant dix-sept ans après sa création.
Une passionnante histoire d’amour avec le Dr Mamour
Impossible de parler de Meredith sans mentionner Derek Sheperd. Leur relation passionnée, qui durera onze saisons avant la mort tragique du fameux Dr Mamour, démarre pourtant sur un déséquilibre hiérarchique. Mais au fil des années, la jeune interne s’affirme professionnellement et intimement, déterminée à ne pas sacrifier sa carrière au profit de celle de son mari, et leur rapport finit par devenir égalitaire – parfois même teinté de rivalité.
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Alexandra est entrée en médecine alors que la série débutait, et a vu sa vie impactée par le personnage d’une manière assez inattendue. « En quatrième année, j'ai commencé les stages hospitaliers, j'avais 22 ans, je me sentais minuscule. J'ai rencontré l'interne qui allait nous encadrer et dans ma tête il n'a pas fallu une seconde pour que je le surnomme Dr Mamour. » De nature plutôt timide, la jeune femme s’inspire de l’audace de Meredith pour faire le premier pas. « Ça a levé pour moi une barrière mentale. J'avais beau penser que j'étais inintéressante, j'ai osé y croire. (...) Nous sommes maintenant en couple depuis 12 ans, avec trois enfants. »
Pour Laura, 28 ans, c’est l’autonomie radicale de Meredith dans son couple qui la distingue: « Je crois que le moment où elle m'a le plus inspirée, c'est lorsqu'elle dit à Derek “Je peux vivre sans toi, mais je n’en ai pas envie”. Ce fut la première fois que je voyais à l'écran une relation sans dépendance affective, où le fait pour une femme d'être en couple était un choix absolu et pas une nécessité. »
Prendre les devants pour avoir voix au chapitre
Cette autonomie, Ellen Pompeo et Grey’s Anatomy l’ont plus que jamais prouvée après le départ de Patrick Dempsey dans la saison 11. L’actrice principale, qui était presque deux fois moins payée que son collègue pendant les deux premières saisons, affirme dans une interview mémorable avoir vécu son départ comme un tournant. « Ils pouvaient toujours utiliser [Patrick Dempsey] contre moi dans les négociations : “On n’a pas besoin de toi, on a Patrick”.» Après ce rebondissement, elle renégocie et devient l’actrice la mieux payée pour une série de primetime, faisant écho aux mots de Cristina : « He’s very dreamy but he’s not the sun. You are. »
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Dans le dernier épisode de la saison 10, Cristina laisse un message à Meredith avant son départ. Source : ABC
À partir de 2017, Ellen Pompeo devient également productrice, et avec l’aide de Debbie Allen (qui produit aussi et incarne Catherine Fox), elle s’engage à rendre l’atmosphère sur le plateau moins toxique. Avec des combats égalitaristes de plus en plus assumés, Ellen Pompeo a su prouver que son personnage avait encore une multitude d’histoires intéressantes à raconter.
Atteinte de la COVID, son personnage est actuellement sous respirateur et son destin en suspens comme celui de dizaines de milliers d’Américains. Si comme elle l’a suggéré, cette saison 17 s’avère être la dernière, la chirurgienne finira sa course comme elle l’a commencée : en se faisant le reflet de toute une génération.
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crempi · 3 years ago
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Lutte contre l'immigration en France pendant la pandémie
Demandes d'asile, expulsions, délivrance des visas... Tous les secteurs de l'immigration ont montré de premiers signes de reprise en 2021, après une année 2020 de chute record des flux migratoires, selon les statistiques publiées jeudi sur ce dossier brûlant en pleine campagne présidentielle.
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Des enfants afghans sont rassemblés dans un camp de réfugiés - Source : Staff Sgt. Andrew Smith (U.S Army Photographer)
Les réfugiés afghans en tête des demandeurs d’asile
Le nombre de demandes d’asile a augmenté de 28,3% en 2021, selon les données provisoires dévoilées par le ministère de l'Intérieur. Une hausse accentuée par l'évacuation de milliers de ressortissants afghans de Kaboul, après la prise de pouvoir des talibans mi-août 2021. D'autant que, "dans les campements on continue d'assister à l'arrivée continue de primo-arrivants afghans", abonde Delphine Rouilleault, patronne de l'association France terre d'asile. 
L'Afghanistan conforte ainsi sa place de principal pays d'origine des demandeurs d'asile en France, avec 16.126 dossiers déposés (+62%), loin devant la Côte d'Ivoire (6.268), le Bangladesh et la Guinée.
Migrations et capacité d’accueil des camps en période de pandémie
La pandémie "a encore contraint les flux migratoires en 2021", a résumé le ministère de l'Intérieur, affirmant que la demande d'asile a été "inférieure à (ses) prévisions". Reste que même modérées, ces arrivées continuent de déstabiliser les capacités d'accueil en France, où les campements insalubres ressurgissent à intervalles réguliers.
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Un camp de réfugiés - Source : David Mark - Pixabay
"La pandémie n'a pas fait disparaître les déterminants traditionnels de la migration de refuge (...). C'est une raison de penser que lorsque les freins aux déplacements internationaux se lèveront, on pourrait s'orienter vers des niveaux d'avant-crise", a pour sa part observé Julien Boucher, directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), chargé d'attribuer le statut de réfugié.
Expulsions des sans-papiers et visas délivrés au compte-goutte
Le frémissement timide d'une reprise se remarque également sur le dossier des expulsions, particulièrement scruté durant cette campagne présidentielle, notamment à droite et à l'extrême droite, et sur lequel le gouvernement peine à accélérer. Le total des éloignements d'étrangers en situation irrégulière est en hausse de 5,5% par rapport à 2020, mais reste là encore loin des niveaux pré-pandémiques.Ces éloignements avaient chuté de moitié, en 2020, sous l'effet des restrictions dues à la crise.Avec 10.091 expulsions à proprement parler, les "éloignements forcés" ont progressé de 10,8%.
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Banderole du Comité des sans papiers de Lille lors d’une manifestation - Source : Share Alike 4.0 International
La France avait ainsi annoncé fin septembre 2021 un durcissement drastique de la délivrance de visas aux ressortissants d'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, des pays du Maghreb vers lesquels elle peine à expulser. "Nous continuerons à augmenter la pression sur les pays qui ne veulent pas reprendre leurs nationaux" et il y aura "d'autres mesures pour ceux qui ne coopèrent pas", a encore averti l'Intérieur.
Régularisation des immigrés compliquée par la crise sanitaire
"La lutte contre l'immigration irrégulière se poursuit, dans un contexte toujours très contraint du fait des difficultés rencontrées à organiser des déplacements en période de crise sanitaire: activité consulaire réduite, difficulté d'obtention de laissez-passer consulaires, baisse du trafic aérien, refus de se soumettre aux tests", a expliqué la direction générale des étrangers en France (DGEF) du ministère.
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