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L’indifférenciation est l’une des caractéristiques majeures de la génération des 18-30 ans. Garçon ou fille, le mixage mental est presque complet, qui se retrouve dans la mode, les mœurs, l’inéducation, l’a-culturation, la sexualité. Je parle ici d’individus des deux genres biologiques vrais, issus de foyers souchiens, sans distinction sociale particulière. J’en ai croisé quelques-uns cet été. Gentilles personnes pour la plupart, souriantes, prévenantes, attentives – du moins pendant les petits moments de répit que leur laissent leurs écrans.
Première observation : une assez large majorité d’entre eux a envie d’apprendre sur à peu près tout, de glaner des informations sur des sujets d’actualité, de comprendre l’origine des choses, d’être en mesure d’adopter un angle d’observation différent de celui des médias, médias sur lesquels ils ne se font d’ailleurs plus beaucoup d’illusions.
Deuxième observation : l’impossibilité de se situer au monde, que ce soit dans la géographie culturelle ou le continuum chronologique. Ils flottent tous dans une sorte de piscine remplie d’une eau trouble, se cherchant du regard, ne se reconnaissant pas, mais s’agrégeant quand même, de peur de l’isolement et de la noyade qui s’en suivra. Ils ne savent pas qui ils sont. Leurs racines s’arrêtent à la proche parentèle. Ils n’ont ni héros personnel, ni patrie charnelle, pas plus qu’ils n’ont d’attachement aux odeurs, aux sons ou aux images d’un passé censuré par la dictature numérique du présent. Ils confondent l’empreinte d’un frère, l’exemple d’un cousin et l’empathie du voisin. Ils sont sans boussole, et en cela ils sont émouvants.
Troisième observation : ils refusent de s’attribuer les caractéristiques de leur sexe. Certes, elles portent parfois des jupes courtes et des hauts échancrés, mais point de soin dans leur coiffure ni de goût dans leur tenue de tous les jours. Eux se trainent dans leurs pathétiques “pantacourts” ou braies assimilées. Ils ont aux pieds tantôt d’ignobles claquettes de campeur batave, tantôt des espadrilles enfilées en savate. Pour sortir, ils osent parfois la Nike en tissu, supposément plus bourgeoise que racailleuse. Leurs tatouages, insipides autant que laids, sont interchangeables, installant déjà l’indistinction dans le genre, l’égalité entre les épidermes, peaux tristes comme des rocades de banlieue, l’hiver.
J.-M. M.
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Plus tard, dans longtemps, des historiens – s’ils s’appellent encore ainsi – vous raconteront la fascinante passivité de tout un peuple assumant, sans jamais en avoir conscience, sa propre déliquescence. Que de temps brûlé à écouter les chroniqueurs éberlués, les témoins porteurs de vérité chronométrée, les victimes éplorées de massacres arrangés, les décideurs obstinément contrariés... Toute cette piétaille d’acteurs à cachets douillets invités à s’épancher sur un oui ou pour un non, consciences supposément éveillées, authentiques témoins d’une époque faillie, improbables auteurs d’ouvrages invendables, parasites compassés errant de salons en terrasses, accoucheurs de querelles idiotes, recycleurs de lunes brûlées, passeurs de plats indigestes et retraités à implants, tous éclairés par cette lumière médiatique qui, entre deux publicités racisées, glorifie l’égo et fait scintiller les céramiques dentaires.
Un peuple devenu idiot, notoirement décérébré par l’Éradication Nationale, du CP à la Terminale, instituteurs abrutis, institutrices toxiques, produits de Marx, de Lacan et de Brigitte – commandos de pathétiques travelos invités à montrer toutes les subtilités de la fellation amicale et de la sodomie sans douleur, ratages humains planqués sous de pleines truelles de maquillage obscène. “Qui tu es Monsieur ?”, disent les gosses. “Mais je suis une dame”, répond le taré subventionné. “Non, t’es un Monsieur” affirment les gamins, comme autant de sales petits fachos réactionnaires. Convocation pendante des parents irresponsables, beaufs gaulois à bout de souffle et de budget, condamnés à la faillite “all inclusive”.
Un peuple soumis au sadisme du monde oligarchique et de ses menaces pré-fabriquées : précarité sociale, dangers sanitaires, sévérité policière, guerre imminente. Un peuple qui ne sait plus qu’il doit compter d’abord sur lui-même. Un peuple qui donne le deux-coups de Pépé aux gendarmes en attendant d’être torturés pour une chaine en or ou éventré pour une clope. Un peuple qui perdrait son sang-froid devant un Leclerc fermé ou une pompe vidée.
Un peuple qui refuse obstinément de voir la réalité de sa condition alors qu’il est déjà sur un quai de gare, quelque part en Pologne.
J.-M. M.
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Tours, Rennes, Angoulême... Mimizan, Saint Malo... Ils sont partout, dorénavant.
J’entends encore ces gauchistes qui, il n’y a pas dix ans, accouplaient les mots “grand remplacement” et “complotisme”, riant de nos observations en leur opposant l’absence de statistiques ethniques, lacune voulue par l’État lui-même – après tout, il serait absurde de communiquer à la police le numéro de série d’un revolver assassin.
Ces gens sont les seuls coupables d’avoir institutionnalisées les banlieues africanisées, dominées par la saleté, constamment dégradées, creusets d’une violence endémique synonyme de sous-développement et d’apathie génétique. C’est vers eux qu’il faudra se tourner à l’heure des comptes. Il faudra qu’ils répondent en responsabilité de leurs actes inhumains. Car oui, imposer de force l’installation de populations exogènes aux mœurs et à la foi si différentes des nôtres constitue l’acmé de l’inhumanité, tant il est vrai que l’on n’a jamais vu des groupes aussi éloignés et antagonistes s’agréger pour le seul plaisir de valider le concept très franco-républicain d’égalité dans l’universel.
Mais de la banlieue au centre-ville, il n’y a que quelques kilomètres et c’est maintenant le cœur même des cités pluriséculaires qui est endommagé par l’étalage permanent de la laideur physique et morale. Entre les aménagements sordides voulus par les édiles socialistes dès les années 80 et les caliquots propagandistes mélangeant égalité de genre et climato-vigilance, ce qui faisait l’esprit et le charme de la plupart des cités françaises a disparu. Les chaussées elles aussi sont victimes de la mobilité correcte : couloirs à bus, couloirs à vélo, file unique pour les automobiles, trottoirs végétalisés, mobilier urbain moche et systématiquement tagué... au milieu de ce capharnaüm citadin, des dealers dressés sur de très électriques trotinettes toisent les rares flics osant encore porter l’uniforme. Je n’oublie pas non plus les nombreux couples de “blancs dégénérés”, double boule de graisse à cheveux rose, le derme ignoblement bleui par d’improbables slogans bolcho-rebelles, génération de crétins perdus dans la cuvette embrennée de la décadence durable.
Traverser aujourd’hui une cité française, qu’elle soit de taille modeste ou déjà étendue, suppose d’être doté d’un moral en béton. Les Français d’hier sont morts ou partis. Les Français d’aujourd’hui filent le long des trottoirs, la tête baissée, la fierté en berne.
Nous avons traversé ces avenues, ces boulevards et ces rues la boule au ventre. Le spectacle de ces champs de batailles perdues nous afflige. Tout cela va très mal finir. Mais où aller, ailleurs que dans une armurerie ?
J.-M. M.
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Plus tard, au cours de notre périple, nous ferons étape à Tours, Indre-et-Loire. Mon camarade de route et moi y avons fréquenté l’École d’Application du Train – entendez l’arme des transports et de la logistique militaires, de la bonne circulation aussi. Nous y fûmes élèves à quelques années de distance lui et moi. Mais cet écart ne nous a pas empêché de partager de nombreux souvenirs topographiques et, au-delà des lieux de séjour, d’exercices et de manœuvres. Je me souviens des sentiments mêlés qui m’habitaient alors, ceux-là même que connurent tous les appelés amenés à affronter seuls un vrai défi de jeune homme : l’école d’officiers.
Il nous a fallu déployer des trésors d’astuce pour retrouver un lieu que même Internet avait oublié. Au bout d’un parcours alambiqué, nous avons découvert l’enceinte. Quel choc... Les deux édicules gardant l’accès aux quartiers sont toujours là. Mais passé cette limite, c’est une friche qui nous accueille. Les bâtiments ont disparu : un peu partout, nous décelons les indices de chantiers en gestation, de travaux liminaires. Là où nous vivions, des hautes herbes. La piste d’athlétisme ? Envolée. Le parcours “du combattant” ? Disparu. Plus rien que nos neurones affairés à reconnecter les images mentales, les bruits du pas commandé et l'harmonie des chants. “Ô la fille vient nous servir à boire”... Plus rien n’a subsisté. Les gorges restent sèches. Et nouées.
En regagnant notre voiture, nous apercevons des “palissades informatives” sensées présenter au péquin de base les desseins des grands urbanistes en charge de fracasser nos passés. Un couple de retraités résolument africains s’enlace, le sourire aux lèvres. “J’habite aux Casernes” nous dit la palissade. “Oui à la lumière, la lumière et... les grands espaces extérieurs !” a renchéri le concepteur-rédacteur d’astreinte sur cette flaque publicitaire. Pauvre de nous, qui avons passé quelques mois de nos vies dans cette enceinte très militaire pour la défense de notre patrie. Quel raccourci, quelle triste farce.
J.-M. M.
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À l’été commençant, j’ai passé un peu de temps en Bretagne. Court séjour dédié à de menus travaux d’entretien, à quelques découvertes campagnardes, à d’amusants échanges. Nous étions entre hommes, ce qui s’avère être reposant en matière de rythmes et de conversations.
La nature est bien jolie dans cet ouest reculé. On y traverse des bocages entretenus, on y croise des moissoneuses affairées, on découvre la silhouette discrète de manoirs cachés. Les gens sont plutôt calmes et souriants. Un petit compliment, un mot d’esprit et dans les commerces, les caissières s’amusent, rougissent un peu. C’est plaisant et tellement apaisant. À la terrasse de l’unique bistro d’un bourg peu fréquenté, on peut, en fin de journée, déguster la paella préparée pour le midi, un peu comme ces Parisiens qui boivent des mojitos vendus à prix d’or, profitant d’une “happy hour”, qui n’a de “happy” que le sourire appris du garçon qui vous jette une coupelle de cacahuètes polluées et immangeables. Ma paella bretonne, elle, étonnante d’authenticité cuisinière, avait une toute autre allure, engageant l’appétit et gainant généreusement un gosier refroidi par la pression bue très fraîche.
La brise légère dispersant les calories restituées par nos caboches abandonnées au soleil mordant de l’après-midi, j’ai réalisé que la province vit une chronologie décalée, bien plus en phase avec le tempo d’une existence qui retrouve instinctivement le langage de la lumière, jaillissante ou descendante, qui écoute le chant des grenouilles et celui des oiseaux, qui profite du bruit d’un moteur au loin et sourit au meuglement des vaches au pré.
Fantasme de crétin urbain en rupture de stress ? Peut-être. N’empêche : quelques jours passés là-bas suffisent à faire remonter au corps et à l’esprit le souvenir lointain du chant des campagnes et du regard tranquille des paysans, la journée achevée. Le soleil se couche doucement, comme se tourne la dernière page d’un livre éternellement recommencé.
J.-M. M.
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Ce dont je suis sûr, c’est que les gens qui pensent “à l’endroit” ont encore la faiblesse de croire à un continuum de la société. L’absence d’imagination, ou la peur de l’avenir, ou la crainte d’être traité de complotiste, ou encore celle d’être taxé de défaitisme, les empêche d’assumer la seule issue possible de leur raisonnement : la France, comme d’autres pays européens, n’a quasiment aucune chance de se redresser par les voies normales et très constitutionnelles du vote, fut-il référendaire.
“Alors quoi ? Comment vois-tu la suite ?”, me rétorque-t-on avec une pointe d’agressivité trahissant un malaise ténu (et en me prêtant d’étonnantes extensions médiumniques). Que pourrais-je entrevoir ? Pas grand chose, à vrai dire. La palette des possibles est tellement vaste, que fixer un choix est une manœuvre délibérée, fictionnelle, romanesque.
Il faut se tenir à ce que l’on sait, et non à ce que l’on suppute.
Nous savons que la crise de l’État approche son paroxysme : institutions, dettes, services publics, sécurité... cet écheveau a pris feu et les Français souchiens font l’expérience quotidienne d’injustices devenues inévitables. Voilà qu’ils comprennent enfin que les ennuis pleuvent sur eux parce qu’ils sont ce qu’ils sont : plus ou moins blancs, réputés solvables, respectueux par principe des lois communes, plutôt obéissants. Cet assemblage positif est devenu leur pire handicap existentiel et les tourments surgissent de partout : police, justice, fisc, administration... Ces composantes de la puissance publique ne sont plus des représentations de la puissance collective, mais l’émanation infectieuse d’un mal public global, la bave acide d'une créature obèse et jamais repue.
Nous savons également le fléau dramatique que représente cette stratégie d’État qui a consisté – toute coloration politique confondue – à initier, puis à intensifier, une politique démente d’immigration de masse visant à remplacer la population française historique. La venue de millions d’individus issus de cultures et de religions lointaines, étrangers et hostiles à notre civilisation (sentiment aggravé par notre décadence et la faiblesse endémique qui en découle), signifie bel et bien la disparition programmée du peuple autochtone par les moyens de la nocence démographique, du chaos organisé et de la violence tous azimuts.
Nous savons enfin qu’aucun parti politique présent sur l’échiquier n’a l’envie, la mission ou les moyens de réformer en profondeur l’État afin de pouvoir à nouveau gouverner.
Car ce préalable est indispensable : karchériser l’État non comme des nihilistes vidés d’eux-mêmes, mais bien pour le nettoyer de fond en comble, le “réinitialiser”, lui qui fut assez corrompu pour tenter d’installer le “great reset”. Neutraliser la haute fonction publique, expurger la magistrature, réformer le régime du fonctionnariat, bref : remettre l’État à sa place, à savoir utiliser le régalien pour assurer le bien commun et se tenir au service des forces réelles du pays ; on pense aux paysans, aux artisans, aux entrepreneurs, aux chefs d’entreprise qui renouent chaque jour les mailles d'un tissu économique vif et ambitieux.
On aura également compris, à l’évidence, que l’abandon de l’UE est une urgence absolue. Mieux encore, elle doit s’accompagner, elle aussi, d’une dénonciation virulente des pratiques de corruption et de coercition mises en œuvre par cette bureaucratie tentaculaire, outil infernal conçu par et pour une caste de ploutocrates complètement cintrés.
Par quels moyens tout cela se fera-t-il ? Je l’ignore. La seule chose que je sais et que je puis dire, c’est que celui qui veut sauver son pays doit avoir les idées claires et s’armer d’une détermination sans faille. Quand l’heure des décisions difficiles et des réformes douloureuses sera venu, il faudra laisser de côté la naïveté, les bons sentiments, toute cette mièvrerie larmoyante qui retient le force et dissipe l’énergie. Plus rien ne pourra se faire avec des menaces ou des promesses. Soyez certains que les gens d’en face – qui qu’ils soient et ils sont tous ennemis de la France – n’auront aucune pitié pour vous. Ils ne vous épargneront rien.
J.-M. M.
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Joachim Patinier a peint, aux alentours de 1520, une toile magnifique, somptueuse même, qui figure Charon, le passeur d’âmes, représenté au mitan du Styx, conduisant sur sa barque un défunt. À gauche, l’étendue sublime d’un Paradis rêvé, où les anges devisent avec les bienheureux, passant d’une clairière apaisante à un bois charmant aux abords duquel paissent de tranquilles créatures animales. Le Paradis rêvé, enfin retrouvé.
Sur l’autre rive, au premier plan, s’étend un paysage non moins tranquille qui rappelle le jardin d’Eden, en vis-à-vis. Végétation claire et abondante, oiseaux charmants. Ce sont les Limbes, un territoire incertain, mal délimité, sur lequel les âmes en proie au doute vont devoir s’amender, méditer, patienter. Un peu plus loin, hélas, la lumière s’estompe. On aperçoit Cerbère, le chien à trois têtes, gardien des Enfers. Les Enfers... ils sont là, derrière, par delà une entrée d’eau noire et béante, dans une pénombre fatale. Depuis les ruines et les foyers ouverts roule une fumée noire que forment les flammes enragées où se consument les âmes perdues, promises à l’éternelle damnation.
Visiblement, Charon va obliquer et tourner le dos au Paradis, qui restera perdu. Dès lors, où l’âme qu’il transporte se dirigera-t-elle ? Dans la bouche de l’Enfer, sous les yeux de Cerbère, ou vers la rive qui marque le champ des Limbes ?
Tout est là. Merci Joachim Patinier, cher peintre wallon qui, je l’espère, put se tenir loin de l’ombre angoissante d’un Charon indécis. C’est Dieu qui décide de tout. Le dernier souffle expiré, la destinée et l’espérance se résument à un coup de rame. L’âme que transporte Charon semble sereine, disposée à accepter son sort, qu’il soit de pénitence ou de damnation. D’évidence, le jugement s’impose à lui, maintenant.
J’ai mis cette toile en fond d’écran afin qu’à aucun moment je ne risque d’oublier que tout se joue ici et maintenant. Pour nous même, ainsi que pour nos adversaires, nos ennemis, les prédateurs de nos vies, les saccageurs de destin. Ils seront nombreux dans cette barque, aussi nus que les rois qu’ils singèrent, résolus à clore le cycle de leurs fautes et de leurs crimes dans les feux affamés de la révélation.
À nous la force, le courage et la dignité. À eux la ruse, la fuite et la honte.
J.-M. M.
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J’aurai eu le privilège étonnant de traverser l’existence en la parcourant depuis l’illusion d’un sommet jusqu’à la certitude du gouffre. La démonstration est assez facile à réaliser, puisqu’il suffit de regarder les images produites en Europe au début des années 60 avant d’enchainer en posant son doigt, dès maintenant, sur la touche “News” de n’importe quel canal d’information en continu. Environ soixante années d’écart séparent les vestiges flamboyants et encore fertiles d’un Occident en croissance, créatif, dynamique, intelligent, innovant, engagé sur la voie supposée vertueuse – et pourtant fatale – d’un société redéfinie par le rapport économique, et le spectacle atterrant d’un monde en complète décomposition, failli, perdu, assailli et méprisé. Notre monde.
Tout était prévisible et d’ailleurs, ne soyons pas rétrospectivement oublieux – en plus d’avoir souvent été insouciants et méprisants – des beaux esprits qui observant les ruines des empires qui nous avaient précédés, prophétisaient notre chute et notre fin. Ces pointures-là ont pesé sur mes illusions. J’aurais tellement voulu croire à notre éternelle ascension économique, au primat de notre intelligence, à la force de nos institutions, à l’intégrité de notre élite... Un monde où l’on pouvait cracher sur tous et sur tout, bien au chaud sous la couette des certitudes et du confort éternel. Un monde de cafards déguisés en guépards. Un monde qui aimait tant devenir idiot, qui jouissait de s’avilir, qui louait la vulgarité et défendait toutes les facilités, tous les raccourcis, pour ne produire, au final, que des slogans, du prêt-à-penser, du prêt-à-vomir, du vide conditionné sous vide.
Ainsi fut parcouru le chemin qui me conduisit des cimes de la félicité fossile et productiviste aux affres de l’angoisse existentielle à vecteur numérique.
Devrais-je regretter ce parcours ? Certainement pas, puisque ce voyage s’appelle ma vie et que la somme de mes lâchetés, de mes manquements, de mes trahisons et de mes ratages n’égalera pas la montagne de mes courages silencieux, de mes combats intimes, douloureux et épuisants, des moments d’amour vrai – dont je fus souvent le chanceux récipiendaire, des arrangements raisonnables, des renoncements aux passions fulminantes.
En fait, le véritable défi fut de tenter de s’élever en dévalant les chemins d’un monde condamné.
J.-M. M.
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On peut toujours se consoler de la fin de cette France qu’on a aimée en se disant que le Temps emporte tout, de toute façon. Mais une fois que l’on s’est convaincu de cela, demeure cependant une angoisse terrible qui creuse l’âme insidieusement, comme le ver creuse sa galerie dans un fruit condamné. Cette peur naît de l’idée que ma génération est celle des Mohicans, car nous sommes les derniers à avoir entendu les accents locaux, celui du Lubéron, de la campagne normande ou des faubourgs de Paris. Nous sommes les derniers à avoir pu faire la différence entre une ville asphaltée saturée de lumières bavardes, et un champ enclavé entre deux bois bleuis par les rayons de lune. Nous avons connu, aux portes de la capitale, les terrains vagues au-delà desquels commençait le monde prolétarien, nous avons rêvé devant les vitrines animées des grands magasins, nous avons traversé les bidonvilles aux accents hispaniques, nous avons rempli nos encriers et écouté nos maîtres, nous avons vu les façades noires des immeubles où s’entassaient les “bicots” d’alors, venus par bateaux entiers enrichir les entrepreneurs des trente glorieuses. Nous avons connu les marchés où gueulaient d’authentiques maraîchers arrivés des Yvelines à l’aurore, en “tube” Citroën, pour vendre leurs patates et leurs navets. Nous avons connu la bourgeoisie décomplexée avec sa propriété solognote, son fusil de chasse, son épagneul et sa DS. Nous avons vu des dactylos choucroutées avec des seins en pointe se laisser draguer par des blousons noirs à banane. Nous avons vu les militants communistes vendre l’Huma en veste de cuir, la gapette vissée sur le crâne. Nous avons connu les flippers mécaniques, les œufs durs au comptoir, le Paris-beurre dans sa baguette et le demi sans faux col.
Cette France-là, qui la racontera quand nous serons partis ? Il y aura bien quelques films de la cinémathèque, des numéros déchirés de Paris-Match ou Jours de France, la gueule de Couve de Murville dans l’Aurore ou les derniers essais à Mururoa à la une de France-Soir. On pourra voir sur Internet des vieux paysans parler de leur quotidien laborieux avec une voix rocailleuse taillée à la maïs et brûlée à la prune. On pourra revoir des journalistes avec un semblant de culture interviewer des intellectuels portant cravate et fumant la pipe.
Cette France, qui se voyait moderne, incarnait l’héritage de longs siècles d’Histoire parsemés d’évènements glorieux et de parenthèses honteuses. Nous étions son prolongement, nous portions en témoignage la gouaille du passé, nous voulions nous croire dignes de cet héritage formidable.
Mais wesh, mon pote. Y’a eu 68, Cohn-Bendit et Chirac. Y’a eu Touche pas à mon Pote, Mitterrand et le mur qui tombe. Y’a eu l’informatique, l’avion à 35 € et l’envie de ne plus rien foutre. Et puis les hordes, la violence, la clanification, le continuum irrémédiablement brisé. Ces poisons-là et tant d’autres ont affalé les générations nouvelles. Souffrez et mourrez sans entraves et surtout, loin de toute espérance, de toute idée de devoir. Vous ne devez plus rien à personne et vous n’aurez bientôt plus rien à transmettre à qui que ce soit qui en voudrait encore.
Je nous imaginais bénis des Dieux. Nous sommes en réalité maudits à nous-même.
J.-M. M.
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Bismarck a dit : “Alors on songe aux grandes villes disparues de la scène du monde : Tyr et Babylone, Thèbes et Sparte, Carthage et Troie. Et cela parce que la France, reniant son passé glorieux, livrée aux avocats et aux casse-cou, aura cessé d'être française pour devenir républicaine.”
J’entends parfois dans la bouche de gens très assurés qu’il faudrait avant tout restaurer une république forte, sûre de ses institutions, servie par d’inflexibles cerveaux, surveillée par de scrupuleux comptables, sécurisée par d’incorruptibles prétoriens. Allons bon. Ne manquerait plus que Charlton Heston en empereur aux dents blanches.
A-t-on vraiment besoin d’une république lorsque l’on a perdu la France ? Bien sûr que non. Une république dument épurée et rénovée serait, éventuellement, l’étape très consensuelle d’une patrie rétablie dans son histoire, ses frontières, sa spiritualité et son homogénéité culturelle. À vrai dire, la république ne remplacera jamais la nation. Ce qui est indispensable, bien sûr, c’est cette France bannie et oubliée, car elle seule peut assurer et garantir sa propre sauvegarde. Elle est l’objectif premier, et le moyen unique de rejoindre cet objectif car elle ne souffre naturellement aucune approximation, aucun compromis. Ce faisant, la restaurer dans toutes ses dimensions, ce serait déjà lui garantir un avenir politique, quelles qu’en soient la forme première et l’intention dernière.
Bismarck avait tellement raison. Il faut combattre d’abord pour la France, ensuite pour la nation et enfin, le cas échéant, pour la “république”.
J.-M. M.
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La gauche, c’est surtout la laideur. La laideur érigée en culte, la laideur militante, la laideur comme étendard. Chez ces gens-là, ce qui est laid, moche, triste, ringard, choquant, absurde, bête, avilissant ou erratique devient automatiquement une œuvre d’art.
C’est la gauche bourgeoise qui s’est fait une spécialité de remplir les lieux publics de bouses peintes, reproduites ou sculptées au titre de “la culture pour tous” – à ne pas confondre avec la “culture populaire”, accumulation de matériels propagandistes soviétoïdes et apanage du parti Communiste jusqu’au début des années 80. À partir de cette époque, c’est Jack Lang qui prend le relais, multipliant les initiatives visant à ériger la laideur en doxa absolue et indiscutable, qu’elle soit mise en scène ou en images, imposée en formes ou diffusée en bruits.
La France a été marquée par cette époque, formant au mauvais goût universel plusieurs générations de branleurs proclamés “artistes” par d’avides “marchandarts”. Il fallait voir ce qu’était la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain) dans les années 80. Il y avait plus de foire que d’art, clairement. On y croisait des tombereaux de débris humains labellisés “créateurs” par des aigrefins s’enrichissant à grands coups de zéros après la virgule.
La dame montrée ici (on peut postuler qu’il s’agit d’une femelle de l’espèce humaine), représente bien l’art de la gauche. N’essayez surtout pas de trouver un sens quelconque à ce triste étalage de peinture encéphalo-faciale. Cette manière de Caliméro décadent, croisement entre un kiwi périmé et une autruche avortée, veut peut-être faire passer un message, symboliser quelque chose ou, a contrario, ne rien dire en n’exprimant que le vide de sa désincarnation colorée. Que l’on se rassure pourtant : il se trouvera toujours une critique de Télérama ou un pisse-copie des Inrocks pour vous expliquer la charge émotionnelle ou le sens caché puis révélé. Franchement, qui s’en fout ?
L’art contemporain a été colonisé par la gauche. Elle en a fait un champ de laideur infinie. Il est à l’image de cette contemporanéité vide de tout car privée de la beauté simple et lumineuse du monde tel qu’il nous fut donné. L’un des premiers devoirs des reconstructeurs de demain sera d’utiliser toutes ces merdes comme combustible, puis d’inviter la clique qui en est la source à découvrir les joies simples du labeur forestier en Guyane.
J.-M. M.
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Tout est tellement plus beau depuis les hauteurs célestes ! À vue d’aéronef, les villes se résument à l’idée de leur urbanisme, et l’on déchiffre la cohérence des axes de circulations, l’intelligence des places conçues pour l’échange ou le rassemblement, la pertinence des rues dont la largeur et la portée varient en fonction de l’habitat desservi. On ne voit ni les défauts architecturaux, ni les atteintes à l’équilibre du bâti, pas plus que la banalité des façades, la vulgarité des enseignes ou l’agressivité des éclairages. Même la présence humaine, à pied ou en automobile, semble harmonieuse – c’est dire.
Et pourtant, Dieu sait que l’expérience des villes de l’ère post-moderne est pénible. Incohérence, saleté, décrépitude, promiscuité... peu de cités d’Europe ont conservé la force et le charme que commandaient les préceptes d’une architecture respectueuse des témoignages du passé et de l’équilibre né d’une géométrie urbaine pensée.
La mainmise de la dictature économique a été fatale en matière d’esthétique, produisant un résidentiel mathématique et fonctionnel réalisé dans les pires matériaux. Et aussi vrai que le beau attire et encourage la vertu, la laideur appelle la violence des rapports humains et la perpétuelle dégradation de l’environnement. Les impressionnants parallélépipèdes formant quartiers ou cités, cauchemardesques clapiers urbains abritant une population rustre et négligeante de tout, paraissent sobres et rationnels vus d’en-haut. Cependant, une fois au sol, on découvre dans ces méandres infects l’expression du mépris des gouvernants pour des populations allogènes aux mœurs abruptes, plus ou moins administrées. Et ce ne sont pas quelques immondes peinturlurages de façades ni les rares “équipements collectifs” – expressions mochissimes du socialisme banlieusard générateur de pots de vin et d’incendies criminels – qui pourront y changer quoi que ce soit.
Les villes de la post-modernité ne sont regardables que depuis un siège d’avion, qui donnent l’illusion d’un ordre disparu depuis longtemps, à rebours des réalités d’une société multi-conflictuelle qui s’enivre des alcools de sa propre décadence.
J.-M. M.
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Poutine ou Trump ? Alors que le public observe, avec une certaine sidération orchestrée par la pourriture médiatique, le prévisible balai des opinions préfabriquées, balançant entre guerre et paix, angoisse et soulagement, l’évidence se fraie un chemin dans les méandres de la propagande omniprésente. Son message ? Notre destin est entre nos mains, fussent-elles plus pâles et décharnées que jamais.
Personne, sur cette Terre, n’a vocation à sauver un peuple qui veut se perdre. Seule l’horreur du vide suscitera, peut-être, l’envie et l’énergie d’un sursaut, qu’il ne soit même qu’une faible étincelle dans la nuit des renoncements, ou le fugace tremblement du corps brisé de la nation.
Oui, Français, le plus grand malheur de la France, c’est vous. Vous qui refusez de mesurer la profondeur de vos compromissions et l’étendue de votre déchéance. Vous qui aménagez en souriant l’espace que l’on vous vole quotidiennement à coups de couteau. Vous qui voudriez encore ignorer les gifles de celles et ceux qui, si nombreux, vous méprisent. Vous qui riez aux railleries et aux crachats de cette pensée nihiliste subventionnée par vos soins. Oui, Français... méritez-vous d’exister encore, vous qui ne voulez plus entendre parler de l’étendue de votre génie ni des qualités de votre sang ?
Vous comptez sur la marche du monde pour vous en sortir. Encore un Stalingrad ou un 6 juin. Encore votre pays livré aux appétits sans limites de féroces libérateurs ou de bienveillants prédateurs. Ces périls qui ravagent vos villes, vident vos campagnes et, pour finir, égorgent vos fils et vos compagnes, ne pourront être chassés que par vous. Le comprenez-vous ?
La reprise en main de notre identité et, ce faisant, l’acceptation d’une destinée à contre-pied de la résignation, demeure le préambule à toute idée de renaissance. Le retour de la France doit être celui de la France millénaire, ou il ne sera pas. Nous avons le devoir de conserver l’héritage pour semer nos envies d’avenir. Le retour de la France aimable, de la France courtoise, de la France si belle à regarder et si douce à vivre forment les conditions autant que le socle de cet avenir.
Le comprenez-vous ? L’assumerez-vous ?
J.-M. M.
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Le “système” vous a complètement anesthésié. Il suffit d’une petite accélération des évènements et ça y est, tout le monde se calte, se barre, s’enferme – claquemuré, extrait, disparu. Il ne vous en faut pas beaucoup les mecs. Un souffle froid, un coup de chaud, c’est la panique.
Abonnés aux certitudes étincelantes de votre culture bon teint, mais toujours absents quand ça gronde suffisamment pour interroger vos équilibres mentaux. Le bruit de fond engendré par le cascade excrémentielle vous perturbe. Beaucoup d’inconfort, un peu comme quand les pieds dépassent du plaid. Beaucoup de remise en question aussi, entre un Nespresso et deux mini macarons Ladurie.
Le confort littéraire et son coutil culturel, la certitude tranquille des citations, la beauté sobre et immuable des belles images, tout cela est chamboulé par le bavardage médiatique, le chronologie de l’incompétence, ses accélérations absurdes, ses coups de freins déconcertants.
Vous voilà avec un temps de retard, vous qui ne jurez que par l’anticipation des pensées, des modes, des échecs. Vous aviez la main et vous l’avez rendue à des inconnus, comme on remet son épée à l’ennemi. Vous n’êtes déjà plus, par votre seule faute, ce héraut des salons et des réseaux, prophète parfumé venu tourmenter les certitudes feintes des bourgeois encanaillés. Vous qui baisiez avec un bel appétit leurs épouses dévergondées et rougissantes, vous voilà qui biaisez en bafouillant, la virilité en berne, le regard fuyant, conscient de risquer le jugement lapidaire, le licenciement sec. Même les grands crus s’effacent, plus de corps ni de nez, relégués dans la profondeur de caves à l’obscurité mortifère. C’est dire si vous allez mal.
J.-M. M.
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Nous vivons dorénavant dans une république Potemkine. L’ensemble des institutions a été dégradé au point que nul point de référence ou d’appui ne peut, aujourd’hui, sauver les apparences du droit, en particulier celles du droit constitutionnel. D’ailleurs le Conseil qui s’y rapporte, tout comme le conseil d’État, ont été infiltrés par les créatures du petit marais politicien qui, très naturellement, y grenouillent leurs arrangements dégueulasses en vue de se maintenir le plus longtemps possible aux manettes d’une machine devenue folle, qui s’épuise à sortir du chemin tracé en 1958.
Plus loin, les instances judiciaires, la cour des Comptes ou les ministères dits régaliens ne peuvent plus déployer que l’illusion de leurs actions. Ce que le marigot républicain n’a pas pourri, c’est l’U-E qui s’y emploie, jour après jour, norme après norme. Tout cela constitue d’ailleurs un jeu à somme nulle, puisque dans son infinie lâcheté, le personnel politique au complet se cache derrière le principe de subsidiarité qui place le salmigondis législatif européen très au-dessus des lois nationales. Le statu quo est ainsi garanti, qui empêche toute action corrective, interdit toute initiative pratique qui tenterait de minimiser le diamètre et la profondeur du cratère mortel odieusement creusé par les diktats successifs de la sacro-sainte Commission.
L’avantage que l’on peut voir à cette situation inédite réside dans l’extrême fragilité de l’édifice étatique qu’elle provoque. Il suffira dorénavant de peu de chose, même d’un évènement mineur, pour que les façades d’abord, les fondations ensuite, s’effondrent sous le poids de leur impuissance, donc de leur inutilité.
Le régime est maintenant mûr pour s’effacer, quelle que soit la clé d’entrée utilisée pour déclencher ce que la gauche bourgeoise appellera une catastrophe, et que nous appellerons un processus chaotique de renaissance.
J.-M. M.
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Les évènements politiques se succèdent maintenant à un rythme assez inédit. L’analyse des données est complexe et toute prévision semble hasardeuse. Pour autant, ce à quoi l’on assiste pourrait bien constituer les prolégomènes de la chute du triste potentat que forme l’U-E.
La réunion des “chefs d’État” à l’Élysée, en formation restreinte bien sûr, flanqués de l’incontournable Ursula, du pitre Zelensky et de la girouette batave responsable de l’OTAN, en dit long sur la panne de gouvernail de ce gros bateau ivre. Rien n’en est sorti, si ce n’est le rappel des intérêts et fantasmes discrétionnaires des uns et des autres.
Pendant ce temps, à quelques milliers de kilomètres de là, Poutine et Trump redéfinissent la cadre du nouveau rapport de force russo-américain. Par delà l’intérêt domestique, les efforts d’assèchement du marais où prospèrent les mondialistes et “l’État profond”, coordonnés avec Musk, Kennedy et quelques autres, sont un message fort envoyé au reste de la planète. On peut croire, en effet, à la volonté réelle de changer de partition et de réouvrir le fil du dialogue sauvagement tranché par les “so called” Démocrates. Cela ne peut être que positif, y compris pour l’Europe et la France, qui n’ont plus d’autres choix que celui de suivre le même chemin.
Ce chemin, précisément, va être long et mouvementé. Dans tous les pays de l’U-E, une volonté de changement profond – pas nécessairement ou exclusivement institutionnel – existe ou existera. Il y aura ceux qui, tétanisés par l’horreur d’un changement de paradigme, feront tout pour empêcher la page de se tourner. Et puis il y aura les autres, dont je pense être, qui poussent à la roue, dans l’espoir de voir la courbe d’un destin fatal s’infléchir. Les élections allemandes des 22 et 23 février vont sans doute être déterminantes. Nous verrons. Nous sommes prêts.
J.-M. M.
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Et le voilà qui glapit à l’encans maintenant, comme un chiot idiot qui a perdu sa mère nourrissière et se retrouve face à la réalité d’une basse cour hostile. Perdu, trahi, assomé par le changement de cap américain, cherchant du regard les alliés d’hier qui, pour certains, ont déjà retourné leur veste, Perlinpinpin a décidé d’accélérer dans le grand n’importe quoi belliciste, en binôme avec le pianiste pénien.
Il le dit lui même : on va y aller franco et à la baïonnette, quoi que les autres pays affidés à l’UE en disent et surtout, surtout, “quel que soit ce qu’en pensent les peuples”. Cette phrase, à la syntaxe foireuse, il l’énonce avec un léger rictus de défiance, grisé par sa prose guerrière, tellement en érection devant son sentiment de puissance. Triste sire. Pathétique paltoquet.
Tu n’intéresses plus personne que les racailles tiktokeuses et les pédés instagramés. Tu as la cote de popularité d’une coiffeuse de province. Au-delà de la rue du Faubourg Saint-Honoré, plus personne ne te regarde. Casse-toi, bon sang.
J.-M. M.
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