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Ce dont je suis sûr, c’est que les gens qui pensent “à l’endroit” ont encore la faiblesse de croire à un continuum de la société. L’absence d’imagination, ou la peur de l’avenir, ou la crainte d’être traité de complotiste, ou encore celle d’être taxé de défaitisme, les empêche d’assumer la seule issue possible de leur raisonnement : la France, comme d’autres pays européens, n’a quasiment aucune chance de se redresser par les voies normales et très constitutionnelles du vote, fut-il référendaire.
“Alors quoi ? Comment vois-tu la suite ?”, me rétorque-t-on avec une pointe d’agressivité trahissant un malaise ténu (et en me prêtant d’étonnantes extensions médiumniques). Que pourrais-je entrevoir ? Pas grand chose, à vrai dire. La palette des possibles est tellement vaste, que fixer un choix est une manœuvre délibérée, fictionnelle, romanesque.
Il faut se tenir à ce que l’on sait, et non à ce que l’on suppute.
Nous savons que la crise de l’État approche son paroxysme : institutions, dettes, services publics, sécurité... cet écheveau a pris feu et les Français souchiens font l’expérience quotidienne d’injustices devenues inévitables. Voilà qu’ils comprennent enfin que les ennuis pleuvent sur eux parce qu’ils sont ce qu’ils sont : plus ou moins blancs, réputés solvables, respectueux par principe des lois communes, plutôt obéissants. Cet assemblage positif est devenu leur pire handicap existentiel et les tourments surgissent de partout : police, justice, fisc, administration... Ces composantes de la puissance publique ne sont plus des représentations de la puissance collective, mais l’émanation infectieuse d’un mal public global, la bave acide d'une créature obèse et jamais repue.
Nous savons également le fléau dramatique que représente cette stratégie d’État qui a consisté – toute coloration politique confondue – à initier, puis à intensifier, une politique démente d’immigration de masse visant à remplacer la population française historique. La venue de millions d’individus issus de cultures et de religions lointaines, étrangers et hostiles à notre civilisation (sentiment aggravé par notre décadence et la faiblesse endémique qui en découle), signifie bel et bien la disparition programmée du peuple autochtone par les moyens de la nocence démographique, du chaos organisé et de la violence tous azimuts.
Nous savons enfin qu’aucun parti politique présent sur l’échiquier n’a l’envie, la mission ou les moyens de réformer en profondeur l’État afin de pouvoir à nouveau gouverner.
Car ce préalable est indispensable : karchériser l’État non comme des nihilistes vidés d’eux-mêmes, mais bien pour le nettoyer de fond en comble, le “réinitialiser”, lui qui fut assez corrompu pour tenter d’installer le “great reset”. Neutraliser la haute fonction publique, expurger la magistrature, réformer le régime du fonctionnariat, bref : remettre l’État à sa place, à savoir utiliser le régalien pour assurer le bien commun et se tenir au service des forces réelles du pays ; on pense aux paysans, aux artisans, aux entrepreneurs, aux chefs d’entreprise qui renouent chaque jour les mailles d'un tissu économique vif et ambitieux.
On aura également compris, à l’évidence, que l’abandon de l’UE est une urgence absolue. Mieux encore, elle doit s’accompagner, elle aussi, d’une dénonciation virulente des pratiques de corruption et de coercition mises en œuvre par cette bureaucratie tentaculaire, outil infernal conçu par et pour une caste de ploutocrates complètement cintrés.
Par quels moyens tout cela se fera-t-il ? Je l’ignore. La seule chose que je sais et que je puis dire, c’est que celui qui veut sauver son pays doit avoir les idées claires et s’armer d’une détermination sans faille. Quand l’heure des décisions difficiles et des réformes douloureuses sera venu, il faudra laisser de côté la naïveté, les bons sentiments, toute cette mièvrerie larmoyante qui retient le force et dissipe l’énergie. Plus rien ne pourra se faire avec des menaces ou des promesses. Soyez certains que les gens d’en face – qui qu’ils soient et ils sont tous ennemis de la France – n’auront aucune pitié pour vous. Ils ne vous épargneront rien.
J.-M. M.
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Joachim Patinier a peint, aux alentours de 1520, une toile magnifique, somptueuse même, qui figure Charon, le passeur d’âmes, représenté au mitan du Styx, conduisant sur sa barque un défunt. À gauche, l’étendue sublime d’un Paradis rêvé, où les anges devisent avec les bienheureux, passant d’une clairière apaisante à un bois charmant aux abords duquel paissent de tranquilles créatures animales. Le Paradis rêvé, enfin retrouvé.
Sur l’autre rive, au premier plan, s’étend un paysage non moins tranquille qui rappelle le jardin d’Eden, en vis-à-vis. Végétation claire et abondante, oiseaux charmants. Ce sont les Limbes, un territoire incertain, mal délimité, sur lequel les âmes en proie au doute vont devoir s’amender, méditer, patienter. Un peu plus loin, hélas, la lumière s’estompe. On aperçoit Cerbère, le chien à trois têtes, gardien des Enfers. Les Enfers... ils sont là, derrière, par delà une entrée d’eau noire et béante, dans une pénombre fatale. Depuis les ruines et les foyers ouverts roule une fumée noire que forment les flammes enragées où se consument les âmes perdues, promises à l’éternelle damnation.
Visiblement, Charon va obliquer et tourner le dos au Paradis, qui restera perdu. Dès lors, où l’âme qu’il transporte se dirigera-t-elle ? Dans la bouche de l’Enfer, sous les yeux de Cerbère, ou vers la rive qui marque le champ des Limbes ?
Tout est là. Merci Joachim Patinier, cher peintre wallon qui, je l’espère, put se tenir loin de l’ombre angoissante d’un Charon indécis. C’est Dieu qui décide de tout. Le dernier souffle expiré, la destinée et l’espérance se résument à un coup de rame. L’âme que transporte Charon semble sereine, disposée à accepter son sort, qu’il soit de pénitence ou de damnation. D’évidence, le jugement s’impose à lui, maintenant.
J’ai mis cette toile en fond d’écran afin qu’à aucun moment je ne risque d’oublier que tout se joue ici et maintenant. Pour nous même, ainsi que pour nos adversaires, nos ennemis, les prédateurs de nos vies, les saccageurs de destin. Ils seront nombreux dans cette barque, aussi nus que les rois qu’ils singèrent, résolus à clore le cycle de leurs fautes et de leurs crimes dans les feux affamés de la révélation.
À nous la force, le courage et la dignité. À eux la ruse, la fuite et la honte.
J.-M. M.
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J’aurai eu le privilège étonnant de traverser l’existence en la parcourant depuis l’illusion d’un sommet jusqu’à la certitude du gouffre. La démonstration est assez facile à réaliser, puisqu’il suffit de regarder les images produites en Europe au début des années 60 avant d’enchainer en posant son doigt, dès maintenant, sur la touche “News” de n’importe quel canal d’information en continu. Environ soixante années d’écart séparent les vestiges flamboyants et encore fertiles d’un Occident en croissance, créatif, dynamique, intelligent, innovant, engagé sur la voie supposée vertueuse – et pourtant fatale – d’un société redéfinie par le rapport économique, et le spectacle atterrant d’un monde en complète décomposition, failli, perdu, assailli et méprisé. Notre monde.
Tout était prévisible et d’ailleurs, ne soyons pas rétrospectivement oublieux – en plus d’avoir souvent été insouciants et méprisants – des beaux esprits qui observant les ruines des empires qui nous avaient précédés, prophétisaient notre chute et notre fin. Ces pointures-là ont pesé sur mes illusions. J’aurais tellement voulu croire à notre éternelle ascension économique, au primat de notre intelligence, à la force de nos institutions, à l’intégrité de notre élite... Un monde où l’on pouvait cracher sur tous et sur tout, bien au chaud sous la couette des certitudes et du confort éternel. Un monde de cafards déguisés en guépards. Un monde qui aimait tant devenir idiot, qui jouissait de s’avilir, qui louait la vulgarité et défendait toutes les facilités, tous les raccourcis, pour ne produire, au final, que des slogans, du prêt-à-penser, du prêt-à-vomir, du vide conditionné sous vide.
Ainsi fut parcouru le chemin qui me conduisit des cimes de la félicité fossile et productiviste aux affres de l’angoisse existentielle à vecteur numérique.
Devrais-je regretter ce parcours ? Certainement pas, puisque ce voyage s’appelle ma vie et que la somme de mes lâchetés, de mes manquements, de mes trahisons et de mes ratages n’égalera pas la montagne de mes courages silencieux, de mes combats intimes, douloureux et épuisants, des moments d’amour vrai – dont je fus souvent le chanceux récipiendaire, des arrangements raisonnables, des renoncements aux passions fulminantes.
En fait, le véritable défi fut de tenter de s’élever en dévalant les chemins d’un monde condamné.
J.-M. M.
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On peut toujours se consoler de la fin de cette France qu’on a aimée en se disant que le Temps emporte tout, de toute façon. Mais une fois que l’on s’est convaincu de cela, demeure cependant une angoisse terrible qui creuse l’âme insidieusement, comme le ver creuse sa galerie dans un fruit condamné. Cette peur naît de l’idée que ma génération est celle des Mohicans, car nous sommes les derniers à avoir entendu les accents locaux, celui du Lubéron, de la campagne normande ou des faubourgs de Paris. Nous sommes les derniers à avoir pu faire la différence entre une ville asphaltée saturée de lumières bavardes, et un champ enclavé entre deux bois bleuis par les rayons de lune. Nous avons connu, aux portes de la capitale, les terrains vagues au-delà desquels commençait le monde prolétarien, nous avons rêvé devant les vitrines animées des grands magasins, nous avons traversé les bidonvilles aux accents hispaniques, nous avons rempli nos encriers et écouté nos maîtres, nous avons vu les façades noires des immeubles où s’entassaient les “bicots” d’alors, venus par bateaux entiers enrichir les entrepreneurs des trente glorieuses. Nous avons connu les marchés où gueulaient d’authentiques maraîchers arrivés des Yvelines à l’aurore, en “tube” Citroën, pour vendre leurs patates et leurs navets. Nous avons connu la bourgeoisie décomplexée avec sa propriété solognote, son fusil de chasse, son épagneul et sa DS. Nous avons vu des dactylos choucroutées avec des seins en pointe se laisser draguer par des blousons noirs à banane. Nous avons vu les militants communistes vendre l’Huma en veste de cuir, la gapette vissée sur le crâne. Nous avons connu les flippers mécaniques, les œufs durs au comptoir, le Paris-beurre dans sa baguette et le demi sans faux col.
Cette France-là, qui la racontera quand nous serons partis ? Il y aura bien quelques films de la cinémathèque, des numéros déchirés de Paris-Match ou Jours de France, la gueule de Couve de Murville dans l’Aurore ou les derniers essais à Mururoa à la une de France-Soir. On pourra voir sur Internet des vieux paysans parler de leur quotidien laborieux avec une voix rocailleuse taillée à la maïs et brûlée à la prune. On pourra revoir des journalistes avec un semblant de culture interviewer des intellectuels portant cravate et fumant la pipe.
Cette France, qui se voyait moderne, incarnait l’héritage de longs siècles d’Histoire parsemés d’évènements glorieux et de parenthèses honteuses. Nous étions son prolongement, nous portions en témoignage la gouaille du passé, nous voulions nous croire dignes de cet héritage formidable.
Mais wesh, mon pote. Y’a eu 68, Cohn-Bendit et Chirac. Y’a eu Touche pas à mon Pote, Mitterrand et le mur qui tombe. Y’a eu l’informatique, l’avion à 35 € et l’envie de ne plus rien foutre. Et puis les hordes, la violence, la clanification, le continuum irrémédiablement brisé. Ces poisons-là et tant d’autres ont affalé les générations nouvelles. Souffrez et mourrez sans entraves et surtout, loin de toute espérance, de toute idée de devoir. Vous ne devez plus rien à personne et vous n’aurez bientôt plus rien à transmettre à qui que ce soit qui en voudrait encore.
Je nous imaginais bénis des Dieux. Nous sommes en réalité maudits à nous-même.
J.-M. M.
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Bismarck a dit : “Alors on songe aux grandes villes disparues de la scène du monde : Tyr et Babylone, Thèbes et Sparte, Carthage et Troie. Et cela parce que la France, reniant son passé glorieux, livrée aux avocats et aux casse-cou, aura cessé d'être française pour devenir républicaine.”
J’entends parfois dans la bouche de gens très assurés qu’il faudrait avant tout restaurer une république forte, sûre de ses institutions, servie par d’inflexibles cerveaux, surveillée par de scrupuleux comptables, sécurisée par d’incorruptibles prétoriens. Allons bon. Ne manquerait plus que Charlton Heston en empereur aux dents blanches.
A-t-on vraiment besoin d’une république lorsque l’on a perdu la France ? Bien sûr que non. Une république dument épurée et rénovée serait, éventuellement, l’étape très consensuelle d’une patrie rétablie dans son histoire, ses frontières, sa spiritualité et son homogénéité culturelle. À vrai dire, la république ne remplacera jamais la nation. Ce qui est indispensable, bien sûr, c’est cette France bannie et oubliée, car elle seule peut assurer et garantir sa propre sauvegarde. Elle est l’objectif premier, et le moyen unique de rejoindre cet objectif car elle ne souffre naturellement aucune approximation, aucun compromis. Ce faisant, la restaurer dans toutes ses dimensions, ce serait déjà lui garantir un avenir politique, quelles qu’en soient la forme première et l’intention dernière.
Bismarck avait tellement raison. Il faut combattre d’abord pour la France, ensuite pour la nation et enfin, le cas échéant, pour la “république”.
J.-M. M.
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La gauche, c’est surtout la laideur. La laideur érigée en culte, la laideur militante, la laideur comme étendard. Chez ces gens-là, ce qui est laid, moche, triste, ringard, choquant, absurde, bête, avilissant ou erratique devient automatiquement une œuvre d’art.
C’est la gauche bourgeoise qui s’est fait une spécialité de remplir les lieux publics de bouses peintes, reproduites ou sculptées au titre de “la culture pour tous” – à ne pas confondre avec la “culture populaire”, accumulation de matériels propagandistes soviétoïdes et apanage du parti Communiste jusqu’au début des années 80. À partir de cette époque, c’est Jack Lang qui prend le relais, multipliant les initiatives visant à ériger la laideur en doxa absolue et indiscutable, qu’elle soit mise en scène ou en images, imposée en formes ou diffusée en bruits.
La France a été marquée par cette époque, formant au mauvais goût universel plusieurs générations de branleurs proclamés “artistes” par d’avides “marchandarts”. Il fallait voir ce qu’était la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain) dans les années 80. Il y avait plus de foire que d’art, clairement. On y croisait des tombereaux de débris humains labellisés “créateurs” par des aigrefins s’enrichissant à grands coups de zéros après la virgule.
La dame montrée ici (on peut postuler qu’il s’agit d’une femelle de l’espèce humaine), représente bien l’art de la gauche. N’essayez surtout pas de trouver un sens quelconque à ce triste étalage de peinture encéphalo-faciale. Cette manière de Caliméro décadent, croisement entre un kiwi périmé et une autruche avortée, veut peut-être faire passer un message, symboliser quelque chose ou, a contrario, ne rien dire en n’exprimant que le vide de sa désincarnation colorée. Que l’on se rassure pourtant : il se trouvera toujours une critique de Télérama ou un pisse-copie des Inrocks pour vous expliquer la charge émotionnelle ou le sens caché puis révélé. Franchement, qui s’en fout ?
L’art contemporain a été colonisé par la gauche. Elle en a fait un champ de laideur infinie. Il est à l’image de cette contemporanéité vide de tout car privée de la beauté simple et lumineuse du monde tel qu’il nous fut donné. L’un des premiers devoirs des reconstructeurs de demain sera d’utiliser toutes ces merdes comme combustible, puis d’inviter la clique qui en est la source à découvrir les joies simples du labeur forestier en Guyane.
J.-M. M.
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Tout est tellement plus beau depuis les hauteurs célestes ! À vue d’aéronef, les villes se résument à l’idée de leur urbanisme, et l’on déchiffre la cohérence des axes de circulations, l’intelligence des places conçues pour l’échange ou le rassemblement, la pertinence des rues dont la largeur et la portée varient en fonction de l’habitat desservi. On ne voit ni les défauts architecturaux, ni les atteintes à l’équilibre du bâti, pas plus que la banalité des façades, la vulgarité des enseignes ou l’agressivité des éclairages. Même la présence humaine, à pied ou en automobile, semble harmonieuse – c’est dire.
Et pourtant, Dieu sait que l’expérience des villes de l’ère post-moderne est pénible. Incohérence, saleté, décrépitude, promiscuité... peu de cités d’Europe ont conservé la force et le charme que commandaient les préceptes d’une architecture respectueuse des témoignages du passé et de l’équilibre né d’une géométrie urbaine pensée.
La mainmise de la dictature économique a été fatale en matière d’esthétique, produisant un résidentiel mathématique et fonctionnel réalisé dans les pires matériaux. Et aussi vrai que le beau attire et encourage la vertu, la laideur appelle la violence des rapports humains et la perpétuelle dégradation de l’environnement. Les impressionnants parallélépipèdes formant quartiers ou cités, cauchemardesques clapiers urbains abritant une population rustre et négligeante de tout, paraissent sobres et rationnels vus d’en-haut. Cependant, une fois au sol, on découvre dans ces méandres infects l’expression du mépris des gouvernants pour des populations allogènes aux mœurs abruptes, plus ou moins administrées. Et ce ne sont pas quelques immondes peinturlurages de façades ni les rares “équipements collectifs” – expressions mochissimes du socialisme banlieusard générateur de pots de vin et d’incendies criminels – qui pourront y changer quoi que ce soit.
Les villes de la post-modernité ne sont regardables que depuis un siège d’avion, qui donnent l’illusion d’un ordre disparu depuis longtemps, à rebours des réalités d’une société multi-conflictuelle qui s’enivre des alcools de sa propre décadence.
J.-M. M.
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Poutine ou Trump ? Alors que le public observe, avec une certaine sidération orchestrée par la pourriture médiatique, le prévisible balai des opinions préfabriquées, balançant entre guerre et paix, angoisse et soulagement, l’évidence se fraie un chemin dans les méandres de la propagande omniprésente. Son message ? Notre destin est entre nos mains, fussent-elles plus pâles et décharnées que jamais.
Personne, sur cette Terre, n’a vocation à sauver un peuple qui veut se perdre. Seule l’horreur du vide suscitera, peut-être, l’envie et l’énergie d’un sursaut, qu’il ne soit même qu’une faible étincelle dans la nuit des renoncements, ou le fugace tremblement du corps brisé de la nation.
Oui, Français, le plus grand malheur de la France, c’est vous. Vous qui refusez de mesurer la profondeur de vos compromissions et l’étendue de votre déchéance. Vous qui aménagez en souriant l’espace que l’on vous vole quotidiennement à coups de couteau. Vous qui voudriez encore ignorer les gifles de celles et ceux qui, si nombreux, vous méprisent. Vous qui riez aux railleries et aux crachats de cette pensée nihiliste subventionnée par vos soins. Oui, Français... méritez-vous d’exister encore, vous qui ne voulez plus entendre parler de l’étendue de votre génie ni des qualités de votre sang ?
Vous comptez sur la marche du monde pour vous en sortir. Encore un Stalingrad ou un 6 juin. Encore votre pays livré aux appétits sans limites de féroces libérateurs ou de bienveillants prédateurs. Ces périls qui ravagent vos villes, vident vos campagnes et, pour finir, égorgent vos fils et vos compagnes, ne pourront être chassés que par vous. Le comprenez-vous ?
La reprise en main de notre identité et, ce faisant, l’acceptation d’une destinée à contre-pied de la résignation, demeure le préambule à toute idée de renaissance. Le retour de la France doit être celui de la France millénaire, ou il ne sera pas. Nous avons le devoir de conserver l’héritage pour semer nos envies d’avenir. Le retour de la France aimable, de la France courtoise, de la France si belle à regarder et si douce à vivre forment les conditions autant que le socle de cet avenir.
Le comprenez-vous ? L’assumerez-vous ?
J.-M. M.
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Le “système” vous a complètement anesthésié. Il suffit d’une petite accélération des évènements et ça y est, tout le monde se calte, se barre, s’enferme – claquemuré, extrait, disparu. Il ne vous en faut pas beaucoup les mecs. Un souffle froid, un coup de chaud, c’est la panique.
Abonnés aux certitudes étincelantes de votre culture bon teint, mais toujours absents quand ça gronde suffisamment pour interroger vos équilibres mentaux. Le bruit de fond engendré par le cascade excrémentielle vous perturbe. Beaucoup d’inconfort, un peu comme quand les pieds dépassent du plaid. Beaucoup de remise en question aussi, entre un Nespresso et deux mini macarons Ladurie.
Le confort littéraire et son coutil culturel, la certitude tranquille des citations, la beauté sobre et immuable des belles images, tout cela est chamboulé par le bavardage médiatique, le chronologie de l’incompétence, ses accélérations absurdes, ses coups de freins déconcertants.
Vous voilà avec un temps de retard, vous qui ne jurez que par l’anticipation des pensées, des modes, des échecs. Vous aviez la main et vous l’avez rendue à des inconnus, comme on remet son épée à l’ennemi. Vous n’êtes déjà plus, par votre seule faute, ce héraut des salons et des réseaux, prophète parfumé venu tourmenter les certitudes feintes des bourgeois encanaillés. Vous qui baisiez avec un bel appétit leurs épouses dévergondées et rougissantes, vous voilà qui biaisez en bafouillant, la virilité en berne, le regard fuyant, conscient de risquer le jugement lapidaire, le licenciement sec. Même les grands crus s’effacent, plus de corps ni de nez, relégués dans la profondeur de caves à l’obscurité mortifère. C’est dire si vous allez mal.
J.-M. M.
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Nous vivons dorénavant dans une république Potemkine. L’ensemble des institutions a été dégradé au point que nul point de référence ou d’appui ne peut, aujourd’hui, sauver les apparences du droit, en particulier celles du droit constitutionnel. D’ailleurs le Conseil qui s’y rapporte, tout comme le conseil d’État, ont été infiltrés par les créatures du petit marais politicien qui, très naturellement, y grenouillent leurs arrangements dégueulasses en vue de se maintenir le plus longtemps possible aux manettes d’une machine devenue folle, qui s’épuise à sortir du chemin tracé en 1958.
Plus loin, les instances judiciaires, la cour des Comptes ou les ministères dits régaliens ne peuvent plus déployer que l’illusion de leurs actions. Ce que le marigot républicain n’a pas pourri, c’est l’U-E qui s’y emploie, jour après jour, norme après norme. Tout cela constitue d’ailleurs un jeu à somme nulle, puisque dans son infinie lâcheté, le personnel politique au complet se cache derrière le principe de subsidiarité qui place le salmigondis législatif européen très au-dessus des lois nationales. Le statu quo est ainsi garanti, qui empêche toute action corrective, interdit toute initiative pratique qui tenterait de minimiser le diamètre et la profondeur du cratère mortel odieusement creusé par les diktats successifs de la sacro-sainte Commission.
L’avantage que l’on peut voir à cette situation inédite réside dans l’extrême fragilité de l’édifice étatique qu’elle provoque. Il suffira dorénavant de peu de chose, même d’un évènement mineur, pour que les façades d’abord, les fondations ensuite, s’effondrent sous le poids de leur impuissance, donc de leur inutilité.
Le régime est maintenant mûr pour s’effacer, quelle que soit la clé d’entrée utilisée pour déclencher ce que la gauche bourgeoise appellera une catastrophe, et que nous appellerons un processus chaotique de renaissance.
J.-M. M.
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Les évènements politiques se succèdent maintenant à un rythme assez inédit. L’analyse des données est complexe et toute prévision semble hasardeuse. Pour autant, ce à quoi l’on assiste pourrait bien constituer les prolégomènes de la chute du triste potentat que forme l’U-E.
La réunion des “chefs d’État” à l’Élysée, en formation restreinte bien sûr, flanqués de l’incontournable Ursula, du pitre Zelensky et de la girouette batave responsable de l’OTAN, en dit long sur la panne de gouvernail de ce gros bateau ivre. Rien n’en est sorti, si ce n’est le rappel des intérêts et fantasmes discrétionnaires des uns et des autres.
Pendant ce temps, à quelques milliers de kilomètres de là, Poutine et Trump redéfinissent la cadre du nouveau rapport de force russo-américain. Par delà l’intérêt domestique, les efforts d’assèchement du marais où prospèrent les mondialistes et “l’État profond”, coordonnés avec Musk, Kennedy et quelques autres, sont un message fort envoyé au reste de la planète. On peut croire, en effet, à la volonté réelle de changer de partition et de réouvrir le fil du dialogue sauvagement tranché par les “so called” Démocrates. Cela ne peut être que positif, y compris pour l’Europe et la France, qui n’ont plus d’autres choix que celui de suivre le même chemin.
Ce chemin, précisément, va être long et mouvementé. Dans tous les pays de l’U-E, une volonté de changement profond – pas nécessairement ou exclusivement institutionnel – existe ou existera. Il y aura ceux qui, tétanisés par l’horreur d’un changement de paradigme, feront tout pour empêcher la page de se tourner. Et puis il y aura les autres, dont je pense être, qui poussent à la roue, dans l’espoir de voir la courbe d’un destin fatal s’infléchir. Les élections allemandes des 22 et 23 février vont sans doute être déterminantes. Nous verrons. Nous sommes prêts.
J.-M. M.
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Et le voilà qui glapit à l’encans maintenant, comme un chiot idiot qui a perdu sa mère nourrissière et se retrouve face à la réalité d’une basse cour hostile. Perdu, trahi, assomé par le changement de cap américain, cherchant du regard les alliés d’hier qui, pour certains, ont déjà retourné leur veste, Perlinpinpin a décidé d’accélérer dans le grand n’importe quoi belliciste, en binôme avec le pianiste pénien.
Il le dit lui même : on va y aller franco et à la baïonnette, quoi que les autres pays affidés à l’UE en disent et surtout, surtout, “quel que soit ce qu’en pensent les peuples”. Cette phrase, à la syntaxe foireuse, il l’énonce avec un léger rictus de défiance, grisé par sa prose guerrière, tellement en érection devant son sentiment de puissance. Triste sire. Pathétique paltoquet.
Tu n’intéresses plus personne que les racailles tiktokeuses et les pédés instagramés. Tu as la cote de popularité d’une coiffeuse de province. Au-delà de la rue du Faubourg Saint-Honoré, plus personne ne te regarde. Casse-toi, bon sang.
J.-M. M.
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Ce qu’il advient du génie des peuples, je l’ignore. Ce que je sais – ce que l’on m’a appris – c’est que les nations européennes avaient bâti des empires, que leurs serviteurs avaient offert au monde des cerveaux et autant d’artistes majeurs, que leurs idées et leur talent avaient rayonné très au-delà des océans et que leur foi, parfois, avait élevé le cœur des hommes.
Qu’est-il advenu, donc ? Où que je me tourne, en tout lieu du continent et jusque sur Albion, je ne vois que laideur et médiocrité, je respire un air frelaté, j’entends d'affreux langages, je ne croise que regards acérés. Voilà les femmes incarcérées dans l’étoffe et marchant la honte. Elles qui hier s’étaient émancipé du poids des fautes et des malédictions, je les vois maintenant blêmes et apeurées, rasant les murs dans l’espoir de ne point être vues. Est-ce là tout ce qui resterait de ce qui fut, bon an mal an, notre civilisation ? A-t-il fallu que nous soyons bêtes, ou négligents, ou plus simplement cupides, belliqueux et oublieux de la transcendance pour en arriver à nous échouer sur les hauts fonds de la facilité, de l’ignorance et de la soumission.
La bourgeoisie triomphante a produit des hordes de rentiers frileux, des gens gris et ternes occupés à surveiller le flot des rentes. Elle a aussi imaginé des êtres hâbleurs, des forts en gueule incarnant à grands renforts de gesticulations une autorité en carton-pâte. Ces faux durs sont des marionnettes que l’on agite dans la lumière pour rassurer le citoyen terrorisé par les agissements de la racaille, le laxisme des tribunaux et le cycle des violences que cela engendre.
La bourgeoisie vit dans ses palais cossus, dans un entre-soi ouaté où la transmission des privilèges, le népotisme et la cooptation sont la r��gle prévalante, et où il n’existe de mérite que dans l’art de la dissimulation et de reconnaissance que dans celui de la trahison.
En cela, les ors de la république valent largement ceux d’une noblesse de cour, dévoyée, au service de ses privilèges, ne concevant que mépris et charges pour un peuple à la fois détesté et craint.
Il faut s'émanciper du poids terrible de l'élite auto-proclamée.
J.-M. M.
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Quelle confusion. L’élection du géant blond à l’oreille percée semble réjouir une large partie de la droite authentique, comprenez celle qui s’emploie à défendre l’identité de la nation et les intérêts du peuple qui l’incarne et qu’elle incarne en retour. Les décrets succèdent aux discours et déjà quelques promesses semblent vouloir être tenues. “Voilà comment nous devrions être gouvernés ! Les initiatives de Trump inaugurent le processus de renaissance des États-Unis !” Certes, cela se défend tout à fait. Le problème, ajoutent les plus modérés, serait qu’un retour en force de “l’ami américain” serait une catastrophe pour l’Europe, ce grand asile psychiatrique à ciel ouvert, et en particulier pour la France, profondément dévitalisée par l’abandon de ses valeurs morales et la multiplication des initiatives visant à la détruire, ni plus ni moins. Les deux réactions se comprennent et les arguments s’entendent.
Ce sont toutefois là d’assez vaines discussions. L’Amérique reste aux Américains, c’est à dire aux tenants de la “destinée manifeste”, concept qui supplante toute idée politique un tant soit peu raisonnable et cohérente. Trump semble vouloir sauver son pays du monde, mais pas de lui-même. Il annonce que le temps n’est plus aux conquêtes guerrières et aux croisières pétrolifères sur fond d’accès à la sacro-sainte démocratie. Pour le pétrole – et tout ce qui se trouve au-dessus, en dessous et à côté – c’est toujours oui, mais par d’autres moyens. La guerre sera donc économique, ce sera celle du dollar centripète contre la dynamique centrifuge des BRICS, et elle se jouera à coups de technologies, d’intelligence très artificielle, de sanctions, d’embargos et autres réjouissances financières. Si, comme prévu à Washington, les États-Unis maintiennent leur domination sur l’Europe en étendant l’emprise toujours plus soviétoïde de Bruxelles sur ses peuples, alors le règne de Trump sera peut-être le dernier clou de notre cercueil. Les gouvernements provinciaux continueront d’œuvrer contre leurs intérêts vitaux, et donc le grand remplacement s’accélèrera, les économies seront mises sous perfusion, les dernières manifestations de souveraineté disparaîtront, la répression deviendra létale.
Si, en revanche, le sentiment national parvient, en Europe, à supplanter les manœuvres mondialistes sous l’influence et avec le soutien d’esprits agités comme celui du très fameux Elon Musk, alors on peut espérer la mise en place, ça et là, de gouvernements qui en s’émancipant opportunément de l’autorité supposée de l’UE par des violations répétées des traités-carcans, finiront par jeter à terre cette monstruosité technocratique. Après tout, il suffit juste de constater que c’est la Commission qui a commencé ces viols manifestes en s’arrogeant des prérogatives politiques et décisionnelle jamais conférées par aucun de ces funestes traités.
C’est donc plutôt vers Musk et ses agissements – assez erratiques en apparence – qu’il convient de porter notre regard. Car Trump va faire du Trump, c’est à dire du yankee dans l’acception la plus vulgaire du terme. Si j’étais taquin, je dirais “Torah, pollution et moraline à tous les étages”. Avec Musk, on peut espérer quelques bonnes surprises qui accéléreront la déstabilisation de l’UE, en riposte aux entreprises de la pieuvre Soros et de ses affidés tentaculaires. Une sorte de rééquilibrage, en quelque sorte. Pour autant, on n’oubliera pas Neuralink et ses potentielles dérives, ni la folie d’une inutile conquête martienne.
Et puisque tout ce qui advient aux États-Unis est sensé se produire un jour chez nous, souhaitons que le retour aux fondamentaux voulu par le peuple américain et incarné par Donald, Elon et leurs nombreux nouveaux amis, soit un succès. C’est peut-être de ce pragmatisme que notre survie dépend.
J.-M. M.
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Il est donc parti pour de bon, ce menhir qui a tant pesé sur la conscience tourmentée de nos chevaliers de la démocratie. Il s’est barré, il s’est cassé mais il n’a pas vraiment rompu sous la pression renouvelée des faquins et des coquins du grand bal politico-médiatique.
Le personnage est controversé, non pas sur les scories de ses provocations multiples, voulues et dirigées. Il le serait plutôt par une certaine perméabilité aux opportunités politiques, à l’ivresse des contacts confidentiels, au vertige du confort matériel. Mais cela, c’est de la poussière pour chroniqueur d’hebdomadaire bon teint.
Ce qu’il faut retenir du bonhomme, au-delà des controverses surgies et parfois entretenues dans son camp même, c’est sa stature de chef, servie par une carrure morale solide, une culture magnifique et un courage physique indiscutable. Il fut, sur ces trois points, l’incarnation d’une race d’homme qui ne se produit presque plus sous les auspices de cette France pourtant si densément pourvue en héros et héroïnes passés. La première fois que je l’ai entendu en public, j’avais dix-sept ans. Je m’étais pointé avec un copain à l’un de ses meetings mouvementés (c’était au tournant des années 70/80) et l’on m’avait réclamé “une participation”. J’étais fauché. Je fis donc demi-tour et c’est un sympathique malabar du S-O qui engueula le préposé en lui disant, avec un fort accent du midi: “laisse-les passer. On a besoin des jeunes !” Debout dans une salle pleine, je fus ébloui par la faconde du bonhomme, par sa façon d’emballer son auditoire, de le balader entre idée et argument, de susciter ses réactions, d’arpenter sans cesse la scène pour la remplir en tout point. Il avait la présence charismatique d’un bateleur talentueux, et je me souvins alors du récit que m’avait fait mon père du talent infini d’un Léon Degrelle, le rexiste combattant qu’il était parti écouter au palais de Chaillot.
Je me dis que derrière les mots pointait là aussi la figure du chef, de celui qui transmet l’énergie virile et fédératrice, qui organise les rangs, qui gagne les combats avant même de les avoir entamés.
Voilà ce qui restera de JMLP dans ma mémoire d’homme. Je laisse aux analystes de tout bord le soin de postfacer sa vie politique. Je laisse les hyènes à leurs glapissements mauvais, à leur joie minable, à l’étroitesse de leur champ visuel, à leur haine de la France. Je me recueille une minute, le temps d’espérer qu’il y aura, sur la route de notre destin collectif, une personne pour prendre sa place – avec succès.
J.-M. M.
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Lorsque j’étais enfant, la fin d’une année et le commencement d’une autre constituaient des évènements majeurs, d’une très forte portée symbolique. Je ressentais alors de façon claire le poids des cycles, leur puissance, et j’imaginais Chronos tournant la roue des Temps, inlassablement, jusqu’au moment de retrouver cette petite marque gravée dans la roche, qui indiquait, indique et indiquera longtemps encore, le course des années.
J’étais impressionné par le réglage parfait des secondes, des heures et des jours. Nous négligions les premières, comptions les deuxièmes et traversions les troisièmes, tantôt embourbés dans la lenteur étirée des sables universels, tantôt effarés par l’accélération scélérate de la lune et du soleil, arrachant à notre présent de précieux instants de joie, de repos et de paix.
Le Temps passait ainsi en ce temps-là, celui de l’insouciance et des émois, des découvertes et des peurs bleues, des paroles douces et des tonnerres de Brest. Nous passions d’un jour à l’autre, sans savoir ce que signifiait le mot “routine”, tant chacune de ces journées nous révélait à nous-même par le spectre des pensées, des savoirs, des émotions. Nous étions les découvreurs de nos existences. Chaque jour vécu jetait sous nos yeux la redoutable complexité des faits et de leur enchainement. Il nous fallait dès lors comprendre et admettre que la trajectoire de notre destin nous échapperait toujours, faite d’une inlassable succession d’enfantements et d’avortements, de possibles et d’improbables, de volonté et d’impuissance. Et pourtant, nous nous réalisions.
Thor, chaque jour, frappait nos vies de son lourd marteau, et de la gerbe de lumière qui jaillissait de ce choc redoutable, une seule une étincelle – partie haut et loin – nous montrait la route à suivre.
J.-M. M.
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Nous tous savons très bien que ce Noël a des accents un peu particuliers. Il ressemble à une veille de bataille, quand les hommes passaient de tente en tente, une bouteille à la main, flanqué de quelque compère, au fait de la situation et de son issue possible, probable, certaine. Équipage à la dérive, la peur au ventre et l’orgueil à fleur de sabre.
Boire et rire, boire un peu trop et rire trop fort, à tenir la camarde éveillée, à l’agonir d’insultes et de mots gros comme des boulets. Saloperie qui affute sa faux, qui veillera personnellement à ce que personne ne sorte vivant de ce rang – qui fauché par la mitraille, qui éparpillé par le canon, gerbes de sang, puanteurs tripardes. Le tambour bat au rythme des cœurs, cœurs frénétiques pompant pour chaque pas, pas de plomb dans la boue sale du matin, semelles tenues, valves dilatées, artères tendues...
La France sait bien que cet assaut est sans issue. Crise de régime, oligarchie, médiocratie. La flûte des gamins sonne l’assaut au loin, sonne pour rien, sonne pour BFM et TF1. Déficits abyssaux, illusoires, fictions financières qui voudraient dire aux peuples la fin de leur histoire. Français, réveillez-vous, ne soyez pas les derniers à vous révolter, montrez à l’Europe qu’il coule encore en vous un accent de vérité, un amour du vrai, une parole de justice, une envie d’avenir.
Chassez de la maison les monstres calculateurs, les faiseurs de prince, princes d’illusion, narcissiques fossoyeurs de votre histoire. Hurlez à pleins poumons votre envie d’exister, de chasser les intrus, de punir les assassins. Soyez-vous et re-vous, enfants de putain. Battez-vous, bordel, gagnez votre pain, élevez vos enfants et célébrez Noël, enfin.
J.-M. M.
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