Association féministe intersectionnelle à l'origine de #TwitterAgainstWomen, notre objectif est de sensibiliser et d'informer sur les cyberviolences, les droits des victimes et les recours possibles.
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[Tribune] L’appel d’une centaine d’ONG : « L’IA telle qu’elle est développée alimente un système d’exploitation global »
À l’initiative de Féministes contre le cyberharcèlement, VoxPublic, Amnesty International France et la Ligue des Droits de l’Homme, une tribune dans Le Monde signée par une centaine d’organisations appelle à adopter une approche de l’intelligence artificielle fondée sur les droits humains et la justice sociale et environnementale.
Alors que la France est sur le point d’accueillir le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA), une centaine d’organisations de la société civile tirent la sonnette d’alarme : les droits humains et la protection de l’environnement doivent cesser d’être sacrifiés sur l’autel du progrès technologique. L’IA telle qu’elle est développée perpétue les discriminations, aggrave les inégalités, détruit la planète et alimente un système d’exploitation global. Parce que ces constats ne figureront pas au programme officiel du Sommet, nous les exposons ici.
Le texte entier est à retroouver ici : www.vscyberh.org/tribune-IA
Premier·es signataires : Erika Campelo, déléguée nationale de VoxPublic ; Laure Salmona, directrice et cofondatrice de Féministes contre le cyberharcèlement ; Anne Savinel-Barras, présidente d’Amnesty International France ; Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l’homme.La liste complète des signataires est à retrouver ici.
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Nous recrutons notre futur.e Directeur.ice !
Pour postuler à l' offre d'emploi ci-dessous et (disponible en téléchargement .PDF - 78 ko) , merci d’envoyer : - votre CV et une lettre de motivation en français, en .PDF, titre au format CV_NOM_Prénom & LM_NOM_Prénom - à l’adresse mail [email protected] - Objet du mail : “DirecteurIce d’association - candidature de xxxx xxxxx” (votre prénom et nom svp) Date limite de dépôt de votre candidature : 25 septembre 2024
Les candidatures incomplètes ne pourront être retenues. A ce stade des candidatures, nous n'acceptons pas les lettres de recommandation. Si vous n’avez pas reçu de réponse avant le 10 octobre, veuillez considérer que votre candidature n’a malheureusement pas été retenue. ----------- Fiche de poste
Le·la directeur·trice de l’association est autonome dans la mise en œuvre de ses missions. Il·elle collabore étroitement avec le Bureau de l’association, le consulte et lui rend des comptes régulièrement. Il·elle pourra être amené·e à être responsable hiérarchique d’une équipe salariée. Il·elle participe aux temps forts de l’association.
Missions
Le·la directeur·trice a en charge la gestion globale de l’association.
Coordination générale et participation à la politique associative :
En lien avec le bureau de l’association, les bénévoles et la future équipe salariée, définir et mettre en oeuvre le projet associatif dans le respect des statuts et des orientations stratégiques ;
Animer la réflexion sur les orientations stratégiques de l’association et ses missions, être force de propositions sur des points de changements et de développements.
Rendre compte de l’activité annuelle. Favoriser la participation de tous·tes à la mise en oeuvre du projet
Participer à la coordination des réunions du Bureau, en y favorisant le débat sur les orientations stratégiques des projets de l’association ;
Gestion administrative et financière :
Construire et suivre le budget consolidé annuel en lien avec le Bureau ;
Rechercher et mobiliser des financements : élaboration des projets et des budgets, constitution de dossiers, établissement des conventions, rédaction de bilans ;
Suivre la comptabilité, les déclarations fiscales et sociales et la clôture des comptes en lien avec l’expert-comptable et le·la commissaire aux comptes ;
Gérer les aspects administratifs et juridiques liés au personnel et à son évolution ;
Effectuer et contrôler les dépenses, gérer les comptes bancaires et le plan de trésorerie ;
Analyser l’équilibre financier de la structure et coordonner la réalisation du bilan comptable annuel ;
Gestion des ressources humaines :
Piloter les recrutements des salarié·e·s permanent·e·s ou vacataires, les services civiques et stagiaires, en lien avec le Bureau ;
Assurer l’encadrement et l’accompagnement des équipes ;
Animer et mobiliser l’équipe sur la base du projet associatif ;
Superviser la planification annuelle des activités et l’organisation du temps de travail ;
Animer une concertation régulière sur les modalités de fonctionnement interne ;
Représentation et communication :
Appuyer la définition et la mise en œuvre la stratégie globale de communication, dans le respect des orientations du Bureau ;
Appuyer la représentation de Féministes contre le cyberharcèlement auprès des partenaires et lors d’événements internes ou externes ;
Accompagner la rédaction et superviser la réalisation des supports de communication ;
Coordonner la rédaction du rapport annuel d’activités de l’association ;
Intendance et vie associative :
Contractualiser et suivre les prestataires et fournisseurs ;
Participer aux temps forts et aux réunions des instances (séminaires, AG, etc.)
Profil et compétences
Idéalement de formation bac + 5 en sciences humaines ou équivalent. Expérience professionnelle de plus de 5 ans en milieu associatif.
Adhésion aux orientations et missions de l’association. Bonne connaissance du fonctionnement d’une association et du milieu associatif féministe et antiraciste. Intérêt pour les droits humains et les enjeux liés aux questions numériques.
Expérience de coordination d’équipe et de conduite de projet. Solides compétences en montage de dossiers de subvention et en gestion administrative et financière.
Capacités rédactionnelles, d’analyse et de synthèse, force de proposition. Prise de décision, esprit de concertation, capacités d’arbitrage et de négociation. Autonomie, esprit d’équipe.
Anglais courant (lu, écrit, parlé).
Conditions
CDI à temps plein en télétravail.
Statut cadre, indemnité télétravail, tickets restaurant, 50% carte transport sur justificatif, mutuelle prise en charge à 70%.
39h hebdomadaires, 2 RTT par mois. Disponibilité occasionnelle en soirée et le week-end. Déplacements en France.
Siège de l’association situé en Ile-de-France.
Salaire brut de 39 K€ par an. #OffreDemploi #Recrutement #Association #Asso
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Communiqué
Projet de loi SREN : des mesures liberticides et inefficaces pour lutter contre les cyberviolences.
Cette semaine, le projet de loi visant à Sécuriser et réguler l’espace numérique (dit SREN) est en discussion à l’Assemblée nationale.
En tant qu’association qui lutte contre les cyberviolences faites aux femmes et aux groupes minorés nous alertons sur la menace que représente ce projet de loi qui, sous prétexte de rendre l’espace en ligne plus sûr, propose des mesures bancales, liberticides, et inefficaces pour lutter contre les violences en ligne.
De la vérification de l’âge des internautes pour réguler l’accès aux sites pornographiques au bannissement des réseaux sociaux des personnes condamnées pour cyberharcèlement, tout en passant par le blocage de sites au niveau du navigateur Web par ordre du gouvernement, cette loi nous inquiète, car elle attente aux libertés individuelles. Il n’existe pas, aujourd’hui, de solution satisfaisante de vérification de l’âge garantissant un respect de la vie privée (y compris les solutions en double anonymat). Le Royaume-Uni et l’Australie ont d’ailleurs abandonné l’idée de recourir à des systèmes de vérification de l’âge sur les sites pornographiques, faute de pouvoir les appliquer.
Des mesures inefficaces et inapplicables
Concernant l’article 5 relatif à la peine complémentaire de bannissement : le temps de la justice est long, quelle pertinence aura cette mesure si elle n’est appliquée que plusieurs mois, voire plusieurs années après les faits de cyberviolences ? Par ailleurs, quelle solution technique de blocage de l’inscription des internautes bannis pourra être envisagée ? Le projet de loi ne rentre pas dans les détails, or, bloquer l’adresse IP sanctionnerait quiconque utilise le même réseau que la personne concernée, tandis que le blocage de l’adresse électronique associée n’empêchera pas la création d’un nouveau compte via une nouvelle adresse. La rendre applicable techniquement impliquerait donc de rendre systématique un contrôle de l’identité des internautes lors de la création d’un compte sur les plateformes en ligne, ce qui revient à mettre fin au droit à l’anonymat en ligne – normalement garanti par le droit européen et par la Convention européenne de sauvegarde des libertés fondamentales (CESDH).
D’autre part, l’anonymat, bien que souvent pointé du doigt par les représentant·es du gouvernement lorsque l’on parle de cyberviolences, est un outil important pour les femmes, les militant·es des droits humains et les personnes issues de groupes minorés qui souhaitent assurer leur sûreté en ligne. Cela leur permet de se prémunir d’éventuelles discriminations, voire de violences physiques : pour rappel, dans 72% des cas, les cyberviolences se poursuivent dans le monde tangible.
Quant à l’article 5 bis, qui souhaite créer une nouvelle infraction d’outrage en ligne sur le modèle de l’infraction d’outrage sexiste, c’est à notre sens une ineptie qui constitue une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression. Créer une amende pour des contenus déjà considérés comme des infractions ou des délits par la législation en vigueur revient à dresser le constat que la loi n’est pas appliquée et qu’il faut trouver d’autres solutions pour réguler les contenus haineux en ligne. Peut-être est-il temps, plutôt que de légiférer à tout va (ce qui, il est vrai, ne coûte pas cher au gouvernement), de se doter des moyens humains, financiers et techniques, pour faire appliquer la loi.
Lutter efficacement contre la haine en ligne nécessite d'y allouer un budget conséquent
Par ailleurs nous avons l’intime conviction que la judiciarisation des cyberviolences et la seule répression ne peuvent représenter une solution satisfaisante pour lutter efficacement contre les violences en ligne. Internet est le reflet de nos sociétés et pour mieux combattre ces violences, il est nécessaire de comprendre qu’elles sont un prolongement des discriminations et oppressions sexistes, racistes, LGBTIQphobes, validistes. C’est contre les représentations haineuses, les préjugés et les stéréotypes de genre qu’il faut lutter : et cela passe par la sensibilisation des jeunes (notamment en milieu scolaire), des personnels éducatifs et des familles, par la formation des personnels de police et de justice, et par la mise en œuvre de grandes campagnes nationales de sensibilisation pour informer les personnes sur leurs droits à la sûreté numérique et lutter contre l’impunité sociale dont bénéficient les auteurs de cyberviolences.
Aujourd’hui, en France, alors que 41% des Français·es et 87% des 18-24 ans ont déjà été victimes de cyberviolences, il n’existe toujours aucune plateforme nationale d’accompagnement, de conseil et d’orientation des victimes de violences en ligne à destination d’un public adulte. L'urgence est là !
L’arsenal législatif actuel permet déjà de punir les cyberviolences, le problème réside davantage du côté de l’application de ces lois. Seuls 3% des actes de cyberviolences font l’objet de poursuites judiciaires et 67% des personnes s’étant rendues dans un commissariat dans le but de porter plainte se sont vues refuser le dépôt de plainte, alors que ces refus sont illégaux. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une volonté politique d’allouer un budget conséquent à la lutte contre la haine en ligne, pas d’un empilement de lois liberticides.
En mai 2023, auditionnées par le cabinet de Jean-Noël Barrot nous avions alors tenu le même discours qu’aujourd’hui, et partagé les chiffres issus de nos enquêtes. Nous déplorons de voir que le gouvernement a, une fois de plus, préféré créer des mesures liberticides plutôt que de mettre en œuvre un véritable plan de lutte contre les cyberviolences.
Un projet de loi dangereux et liberticide qui n'apporte rien au DSA
Sous couvert de réguler l’espace numérique et de lutter contre les violences en ligne, le gouvernement a donc créé un texte de loi attentatoire aux libertés individuelles, qui s’appuie sur des solutions techniques autoritaires de censure administrative ou contrevenant au droit à l’anonymat en ligne, et ne permettra pas de lutter efficacement contre les cyberviolences. Ce projet de loi ouvre également la porte à d’autres mesures liberticides, comme illustré par le dépôt d’amendements sur l’utilisation des VPN. Il est d’ailleurs intéressant de noter que cette loi fait l’objet d’une procédure accélérée et qu’elle est passée à l’Assemblée en première lecture puis au Sénat durant l’été, limitant de ce fait une mobilisation de la société civile.
Nous ne serons pas les idiotes utiles du gouvernement. Nous luttons contre la haine en ligne et les cyberviolences, mais cette lutte ne doit en aucun cas mettre en danger nos droits et nos libertés fondamentales.
Le Règlement européen sur les services numériques (Digital Services Act, ou DSA) est une bonne loi, qui, si elle est bien appliquée, permettra de contraindre les plateformes à davantage de transparence sur leurs systèmes de modération et de recommandation, et surtout à mettre tous les moyens nécessaires en œuvre pour prévenir les risques systémiques liés à leur fonctionnement et leur modèle économique. Il n’y avait pas besoin d’en rajouter.
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Stop aux cyberviolences : demandons aux plateformes sociales de consacrer 1% de leurs recettes à de grandes campagnes internationales de d’information et de prévention sur les violences en ligne !
Les violences en ligne sont un phénomène extrêmement répandu : 1 jeune femme sur 2 a déjà subi des cyberviolences à caractère sexiste. Ces violences sont fréquentes et visent en particulier les femmes, les jeunes et les personnes appartenant à des groupes minorisés. Bien qu’elles aient de lourdes conséquences sur la vie et la santé des victimes, parfois jusqu’à la tentative de suicide pour plus d’une victime sur 10, elles restent pourtant largement banalisées et impunies. Les campagnes d’information sur le sujet sont rares et les recours quasiment inexistants, d’ailleurs plus d’1 personne sur 2 déclare ne pas savoir comment réagir ou à qui s’adresser en tant que victime d’un acte de cyberviolence.
Nous nous appelons Coumba, Laure, Ketsia, et Johanna-Soraya. Nous avons créé l’association Féministes contre le cyberharcèlement et cela fait 7 ans que nous luttons contre les cyberviolences car nous sommes convaincues qu’il s’agit d’un enjeu politique, féministe et démocratique. Durant des années nous avons accompagné et informé des milliers de victimes. Nous n’avons pas compté nos heures pour faire bénévolement un travail de sensibilisation, d’information, de prévention et de recherche qui devrait être du ressort des plateformes d’hébergement de contenus et des États. Cela ne peut plus durer. La lutte contre les violences en ligne ne peut, ni ne doit, reposer uniquement sur le travail bénévole de quelques militantes qui manquent cruellement des moyens humains et financiers nécessaires pour agir contre un phénomène dont l’ampleur ne cesse de s’accroître.
C’est pourquoi, en cette journée internationale du #SaferInternetDay, nous avons décidé d’interpeller les médias sociaux via cette pétition et notre campagne en ligne #TechGiantsDontCare. Comme 65% des Français·es nous estimons que les plateformes n’en font pas assez. Nous sommes fatiguées de l’étendue et de la banalisation des cyberviolences sur les réseaux sociaux. Fatiguées par la violence générée par les algorithmes de recommandation. Fatiguées du manque d’information et d’accès au droit dont souffrent les utilisateurs et utilisatrices de ces plateformes.
Les plateformes phares d’hébergement de contenus génèrent des milliards de bénéfices sur nos usages numériques quotidiens et capitalisent sur la violence en ligne et les contenus sensationnalistes à chacun de nos clics. Elles se targuent de participer à des projets de sociétaux, mais se désengagent et restent passives lorsqu’il s’agit de faire d’Internet un lien plus sûr pour chacun·e. Les cyberviolences ont des effets délétères pour la société, la démocratie et la sécurité des personnes, mais les médias sociaux continuent de s’en moquer. Il est temps de les responsabiliser. Ces entreprises construisent leurs profits sur le dos des femmes, des enfants, des personnes LGBTQI+ et de toutes les personnes discriminées qui subissent en ligne des violences qui se poursuivent hors-ligne. Or, la lutte contre ces violences est un enjeu éthique et une question de respect des droits humains. Il est temps de leur demander des comptes.
C’est pourquoi nous demandons aux réseaux sociaux de consacrer 1% de leurs recettes à la création de grandes campagnes internationales de communication et prévention sur les cyberviolences. Nous attendons des plateformes qu’elles assument cette charge en interne et ne se contentent pas de déléguer mollement le sujet aux associations en leur octroyant des fonds dérisoires. Ces campagnes de prévention participeront à sécuriser leurs plateformes, à en faire des endroits plus sûrs et plus épanouissants au sein desquels les utilisateurs et utilisatrices auront envie de rester, de s’exprimer, d’apprendre, de créer, de se mobiliser et de s’organiser. Elles permettront d’informer le public sur les règles et les risques encourus et donc de limiter les violences et le nombre de signalements à traiter. Ces campagnes œuvreront également en faveur de la liberté d’expression, d’opinion, et du débat démocratique puisqu’elles contribueront à faire d’Internet un espace plus sûr, où les personnes les plus discriminées ne seront plus contraintes à l’autocensure par peur d’être cyberharcelées. Sans cela les internautes continueront de quitter les plateformes, de les craindre, d’être victimes de violences en ligne et de s’auto-censurer. Quant aux contenus violents, toujours banalisés, ils ne cesseront de proliférer en ligne. Ce monde qui nous est proposé par les géants de la Tech n’est pas celui que nous souhaitons construire. Nous nous devons de combattre les violences et les discours de haine sexistes, racistes, LGBTQIphobes, validistes et grossophobes qui gangrènent l’espace numérique et mettent en danger les femmes, les enfants et les personnes les plus discriminées. Il est temps que les plateformes arrêtent enfin de détourner les yeux et qu’elles mettent réellement la main au porte-monnaie pour lutter contre les cyberviolences. Vous pouvez nous aider à les convaincre en signant et partageant cette pétition.
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Joyeux anniversaire à notre collectif !! 🎊 Il s'est réellement formé à l'automne 2015 autour de l'auto-défense digitale, improvisée et en urgence. Nous participions à des conversations privées sur Twitter entre des dizaines de féministes pour aider des victimes de diffusion punitive de contenu intime à caractère sexuel sur les réseaux à faire retirer les contenus et être soutenues.
Le manque de réaction des plateformes que nous sollicitions depuis des semaines, la culpabilisation des autorités policières, familiales et scolaires infligées aux jeunes filles que l'on accompagnait, l'absence totale d'informations disponibles et de politisation du sujet nous ont conduit à lancer une campagne.
Le hashtag #TwitterAgainstWomen a été diffusé le 3 janvier, la parole des victimes et concernées s'est libérée autour, nous sommes formées en collectif (une forme inédite pour les assos féministes à l'époque) pour porter pour la première fois en France une campagne virale sur le #cyberharcèlement dont le retentissement a été colossal.
Nous portions dès le premier jour la dimension intersectionnelle de cette lutte en adressant notamment que les victimes noires et d'origine maghrébines, que les personnes LGBTQIA+ que nous soutenions étaient surviolentées et surexposées au #Cyberharcèlement & ce de façon unique.
Depuis ce jour, nous constatons que la question des cyberviolences et de notre épanouissement digital est présente et enrichie dans les combats et luttes féministes et antiracistes chaque jour.
Nous déplorons que les lois et décisions politiques auxquelles nous avons contribuées ne soient pas dotées de moyens à la hauteur des enjeux et que l'état des lieux soit si désastreux plus de 7ans APRÈS.
Nous continuerons à lutter pour notre sûreté dans tous les espaces de nos vies, nous continuerons à apprendre et nous former dans tous les combats de justice sociale qui retentissent avec nos valeurs.
Nous avons hâte de partager avec vous les super nouvelles de ce début d'année !!
1001 MERCIS à toutes les personnes qui nous font confiance, à celles qui nous suivent et nous soutiennent, À celleux qui nous apprennent, nous nourrissent, aux sœurs et adelphes des mobilisations que l'on continuera d'enrichir ou d'initier, aux partenaires qui travaillent avec nous, à toutes les personnes qui luttent dans leur quotidien, leur histoire, leur chair ou leur militantisme contre le blantriarcat validiste cishétéro-normatif, à nous pour notre détermination et notre résilience #CyberAngel #engagement #digital
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Les cyberviolences ont un coût fort et durable sur la santé des victimes. Les personnes LGBTQI+ sont d'autant plus exposées et impactées par ces violences en ligne. Cette vidéo pédagogique présente quelques résultats phares de l'#enquetecyberviolences afin de mieux comprendre l'ampleur du phénomène. Elle comporte des mentions sensibles telles que l'automutilation et le suicide.
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CYBERVIOLENCE ET CYBERHARCÈLEMENT : LE VÉCU DES VICTIMES
À la suite de son enquête nationale « Cyberviolence et cyberharcèlement : état des lieux d’un phénomène répandu », notre association Féministes contre le cyberharcèlement publie les résultats d'une enquête auprès des victimes de violences en ligne, « Cyberviolence et cyberharcèlement : le vécu des victimes », conduite à sa demande par l’institut de sondage IPSOS auprès de 216 victimes de cyberviolence âgées de 16 à 60 ans et plus, du 30 septembre au 2 novembre 2022. L’impact de ces violences sur la vie et la santé des victimes est encore peu documenté, c’est ce constat qui nous a incitées à questionner directement les victimes de cyberviolences sur leurs parcours. Or, les résultats de cette enquête réalisée avec le soutien de la Fondation Kering et du Fonds pour les Femmes en Méditerranée dressent un état des lieux alarmant et soulignent le caractère genré de ces violences ainsi que leurs conséquences délétères.
UN PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE
Les données collectées auprès des victimes de cyberviolences dessinent une situation d’urgence sanitaire et sociale. Comme le pointait la précédente enquête nationale de l’association, ces violences sont répandues : plus de 4 Français·es sur 10 qui déclarent avoir été victimes de cyberviolences. Elles visent surtout les personnes les plus vulnérables ou discriminées et le phénomène touche en particulier les 18-24 ans, qui sont 87% à en avoir subi, les personnes LGBTQI+ (85%), les personnes racisées (71%) et les femmes de moins de 35 ans (65%).

D’ailleurs, parmi les répondant·es de l’enquête auprès des victimes on retrouve en majorité des femmes (84% des répondant·es) ainsi que des personnes discriminées en raison de leur identité de genre et leur orientation sexuelle (43%). Dans plus d’1 cas sur 2 (51%) la victime était âgée de moins de 30 ans au moment des faits. Quant à la dimension genrée des attaques en ligne, elle apparaît également via les données recueillies sur les personnes identifiées comme responsables des cyberviolences : des hommes sont impliqués dans la perpétration de ces violences dans au moins 74% des cas.

Si les menaces et les insultes sont les situations les plus fréquemment rencontrées par les victimes (93%), la diffusion non consentie de contenu intime ou dégradant concerne plus de la moitié d’entre elles (52%). Les revictimisations sont fréquentes et 93% des victimes déclarent avoir vécu plusieurs situations de cyberviolence, 40% d’entre elles rapportent même en avoir vécu entre 7 et 10. Les insultes, les menaces, l’envoi de photos de parties génitales ainsi que l’exposition à des contenus violents sont des situations que la majorité des victimes a subi plusieurs fois.
Loin d’être un mal virtuel, les cyberviolences ont un impact extrêmement lourd sur la santé des victimes, mais également pour leur épanouissement relationnel, familial, scolaire et professionnel. Les conséquences peuvent être extrêmes et 14% des victimes déclarent avoir tenté de se suicider suite aux violences subies. Il est aujourd’hui impossible de tracer une ligne de démarcation nette entre le hors-ligne et le en-ligne : les cyberviolences s’enchevêtrent avec les violences subies dans l’espace tangible et s’inscrivent dans un continuum de violences qui visent le plus souvent les femmes, les filles et les personnes les plus discriminées.
Or, la lutte contre ces violences repose encore en majorité sur les victimes, qui, faute de recours satisfaisants, se sentent isolées et développent des stratégies d’adaptation coûteuses et épuisantes. Moins d’une victime sur 10 déclare avoir su comment réagir au moment des violences et plus d’un tiers d’entre elles (36%) rapportent avoir été culpabilisées lorsqu’elles se sont confiées à leur entourage ou à des professionnel·les, ce chiffre s’élève même à 69% pour les victimes de diffusion non consentie de contenu intime ou dégradant.

LES PRINCIPAUX RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE
Des violences qui s’inscrivent dans un continuum et se poursuivent hors-ligne.
L’espace numérique n’est pas disjoint du monde tangible : les menaces faites en ligne n’en restent pas qu’au stade de menaces et sont mises à exécution, ainsi, 72% des victimes déclarent que les cyberviolences se sont poursuivies en présentiel. Elles sont même près d’1 sur 5 (16 et 18%) à rapporter un vécu de violences physiques ou sexuelles accompagnant les violences en ligne. Les victimes de cyberviolences encourent donc de grands dangers : il ne suffit pas d’éteindre son ordinateur ou de désactiver ses comptes sur les réseaux sociaux pour faire cesser ces violences.

D’ailleurs, pour une victime sur deux (49%) la situation s’est installée dans la durée et les violences se sont poursuivies durant au moins un mois — voire plus d’un an pour un quart des victimes. Ces violences conduisent les victimes à se plier à des stratégies d’adaptation et d’évitement coûteuses qui engendrent un épuisement physique et psychique et sont néfastes pour leur agentivité et leur liberté d’expression. 32% d’entre elles ont d’ailleurs désactivé leurs comptes sociaux suite aux violences.

De lourdes conséquences sur la santé et la vie des victimes.
Les conséquences psychiques et sociales des cyberviolences sont nombreuses et significatives chez les victimes, encore plus lorsqu’il s’agit de femmes et de personnes discriminées. Dans 1 cas sur 2, un impact moyen à très fort est rapporté par les victimes sur leur études ou leur vie professionnelle. Les violences en ligne sont aussi à l’origine de troubles majeurs pour leur santé : elles engendrent un impact psychologique dans 80% des cas, et même un impact physique pour 1 victime sur 2 (46%).

Parmi les conséquences rapportées par les victimes, on retrouve de nombreux symptômes de stress post-traumatique : hypervigilance (91%), troubles anxieux et dépressifs (88%) et insomnies (78%) et pensées suicidaires (49%). 45% des victimes développent des troubles alimentaires et près d’1 victime sur 5 déclare s’être déjà auto-mutilée suite aux violences. Enfin, 31% des victimes confient avoir augmenté leur consommation d’alcool et de substances en raison des violences subies.

Une surreprésentation de femmes et de personnes discriminées parmi les répondant·es.
Le monde numérique est le reflet de notre société : on y retrouve toutes les oppressions et les inégalités constatées hors-ligne et les violences qui y sont perpétrées ciblent souvent les personnes les plus discriminées. Ainsi, les victimes de cyberviolence qui ont pris le temps de répondre au questionnaire pour témoigner de leur vécu sont en majorité des femmes (84%) et des personnes qui déclarent faire partie d’un groupe minoré et/ou être en situation de handicap (80%). 72% des personnes se déclarant d’une autre identité de genre rapportent avoir subi 7 à 10 situations de cyberviolence contre 40% des répondant·es au global. De surcroît, les personnes issues de groupes minorés ou en situation de handicap déclarent des conséquences sensiblement plus importantes sur leur vie et leur santé. Ainsi, les personnes LGBTQI+ ont plus tendance à se sentir désespérées et anxieuses que celles qui ne font pas partie d’un groupe minoré, elles ont aussi 3 fois plus de risques de s’automutiler.

Les personnes handicapées déclarent 2 fois plus souvent un impact physique des violences que les personnes valides et encourent 3 fois plus de risques qu’elles de rater leurs études — d’ailleurs les violences qu’elles subissent ont 6 fois plus souvent des conséquences très lourdes sur leur scolarité ou leurs études. Quant aux personnes racisées, elles rapportent 2 fois plus fréquemment être devenues hypervigilantes que les personnes n’appartenant pas à un groupe minoré. Les victimes discriminées en raison de leur religion sont, elles, 3 fois plus nombreuses à affirmer ne plus pouvoir aller à l’école ou au travail suite aux violences subies en ligne.

Un accès au droit déficient.
Le parcours judiciaire des victimes est semé d’embûches : 61% des répondant·es pensent que porter plainte ne sert à rien et on ne peut pas vraiment leur donner tort. Bien qu’une victime sur 4 se soit déplacée au commissariat ou à la gendarmerie, elles déplorent dans 70% des cas que leur plainte n’ait donné lieu à aucune poursuite, tandis qu’un tiers des victimes se sont vues refuser le dépôt de plainte — bien que ce refus soit illégal. Quant aux personnes issues d’une minorité religieuse, elles ont 4 fois plus de risques d’être mal accueillies par la police et la gendarmerie et de ne pas pouvoir déposer plainte que les personnes qui ne font pas partie d’un groupe minoritaire. Au global, les violences en ligne subies par les répondant·es n’ont donné lieu à une plainte suivie de poursuites judiciaires que dans 3% des cas. L’accès au droit des victimes est clairement insuffisant et 17% d’entre elles affirment ne pas avoir porté plainte parce qu’elles ne savaient pas qu’elles pouvaient le faire.

Un manque cruel d’information et de recours.
69% des victimes admettent ne pas avoir su comment réagir lorsqu’elles ont été confrontées à une situation de cyberviolence. Si elles sont 74% à avoir pu parler des violences subies à au moins une personne, plus d’un tiers de celles qui ont gardé le silence l’ont fait parce qu’elles ne savaient pas à qui en parler ou parce qu’elles avaient peur des conséquences/que la situation empire, et plus d’un quart se sont tues parce qu’elles se sentaient coupables. Lorsqu’elles se sont confiées, les victimes l’ont avant tout fait dans la sphère amicale — nettement moins dans le cadre familial ou médical. Par ailleurs le niveau d’information en ce qui concerne les dispositifs d’accompagnement demeure très faible : 81% des victimes se déclarent mal informées sur plateformes à disposition pour leur venir en aide, ce chiffre s’élève même à 92% pour celles qui avaient moins de 25 ans au moment des violences. Seules 27% des victimes disent avoir entendu parler d’un dispositif comme le 30 18 et elles ne sont que 3% à y avoir eu recours. Ces chiffres pointent de sérieuses et regrettables lacunes en matière d’initiatives gouvernementales pour assurer l’information du public et la prise en charge des victimes de cyberviolences.

Des revendications pour améliorer le parcours des victimes.
Au vu cet état des lieux, notre association appelle les pouvoirs publics à mettre en place de toute urgence des campagnes d’information et de prévention sur les cyberviolences, mais également une plateforme d’écoute et d’orientation destinée à toutes les victimes de violences en ligne — quel que soit leur âge, ainsi qu’un observatoire des cyberviolences de genre. Nous souhaitons aussi que soit mis en œuvre un grand plan national d'information et de formation à destination du personnel éducatif, social et de santé, du corps juridique et des forces de police, afin d’améliorer le parcours des victimes et leur accès au droit.
TÉLÉCHARGER LES INFOGRAPHIES EN HD
TÉLÉCHARGER LE RAPPORT IPSOS
TÉLÉCHARGER LE COMMUNIQUÉ
#cyberharcèlement#cyberviolence#infographie#enquetecyberviolences#violences faites aux femmes#violences en ligne#enquête#féministes contre le cyberharcèlement
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Les résultats de l'enquête « Cyberviolence et cyberharcèlement : le vécu des victimes », conduite à notre demande par l’institut de sondage IPSOS sont disponibles. Les résultats de l'enquête réalisée avec le soutien de la Fondation Kering et du Fonds pour les Femmes en Méditerranée dressent un état des lieux alarmant et soulignent le caractère genré de ces violences ainsi que leurs conséquences délétères. Nos analyses, ressources et interviews disponibles sur nos réseaux
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Nous sommes heureuses de vous annoncer la sortie du 2ème volet de notre #EnquêteCyberviolences consacré au vécu des victimes. L'enquête a été conduite à notre demande par @IpsosFrance en novembre 2022.
Le 15 décembre à 21h (heure de Paris), nous organisons un Space Twitter pour présenter les résultats qui soulignent le caractère genré de ces violences et dressent un état des lieux alarmant : l'impact sur les victimes est colossal, elles souffrent du manque de recours et d'accompagnement, notamment les personnes les plus discriminées. Les co-fondatrices du collectif Johanna-Soraya Benamrouche, Ketsia Mutombo et Laure Salmona partageront leur analyse des résultats aux côtés d'intervenantes expertes et concernées. #Cyberharcèlement #Cyberviolences #Victimologie #AccesAuDroit #Justice #VSS
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🗞️Dans Le Monde, retrouvez les analyses sur la "libération de la parole des victimes" dans la communauté du #JeuVideo de streameuses et de notre co-fondatrice Johanna Soraya Cayre Benamrouchee ainsi que les analyses et messages de ces videastes 🙌 «Etre streameuse en 2022 est devenu un acte politique», analyse Johanna Soraya Benamrouche du collectif @vscyberh «parce que quand on est visible en direct et de façonmassive dans des communautés aussi forgees par la masculinité toxique et la culture du viol, c’est une résistance aux dynamiques patriarcales». La cofondatrice de l’association de sensibilisation aux cyberviolences et aux droits des victimes tranche net : «Il n’y a pas de #metoo dans le streaming actuellement. Ça fait des années que les streameuses essaient de s’organiser. Mais la police ne reconnaît pas ce qu’elles subissent comme des violences.» Selon l’enquête du collectif menée par Ipsos, 67 % «des victimes de cyberharcèlement qui ont fait la démarche d’aller porter plainte se sont vu refuser ce dépôt" #EnquêteCyberviolences #streaming #police #culture Article par Constance Vilanova
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Retrouvez les analyses et revendications des streameuses ainsi que de notre co-fondatrice Laure Salmona sur les cyberviolences vécues en ligne par les femmes et personnes minorisées dans la communauté du jeu vidéo : "Au fond, est-ce que ces plateformes essaient vraiment de modérer ? Il ne faut pas oublier que pour elles, ces violences génèrent du profit et elles ont un impératif de rentabilité. Plus il y a de polarisation dans les discussions, plus il y a de violence, plus il y a de trafic, plus il y a de commentaires, et plus ça génère de l’argent pour elles », explique la cofondatrice de l’association. D’après Laure Salmona, il faudrait faire passer l’éthique avant le profit, et penser à des « systèmes où les communautés peuvent créer leurs propres règles de modération, pour permettre aux "streameuses" une forme de pouvoir sur les messages qu’elles reçoivent ». Merci RFI - Radio France Internationale pour l'espace de dialogue #Cyberviolences #JV #Streameuses #MeTooJeuxVidéos
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Extraits de nos contributions de cet article de Lucie Ronfault pour #lemonde auprès de chercheuses, militantes que l'on remercie pour leur travail depuis longtemps sur la manosphère et la politisation genrée d'Internet et l'antiféminisme plus largement. #METOO, LES CINQ ANS D’UNE RÉVOLUTION
"On ne peut pas l’écrire sans commencer par un dièse. Car, si #metoo est né loin d’Internet, c’est bien grâce aux réseaux sociaux qu’il s’est mué en mouvement mondial. #metoo mais aussi #yesallwomen, #timesup, #balancetonporc, #noustoutes… Son histoire est jalonnée de hashtags, d’abord diffusés en masse sur Twitter ou Instagram, puis devenus slogans sur des pancartes brandies dans la rue. Pourtant, cette année, en marge du procès opposant au mois d’avril Johnny Depp à son ex-femme, l’actrice Amber Heard, d’autres dièses ont envahi nos fils d’actualité : #justiceforjohnnydepp, #johnnydeppisinnocent ou encore #Amberturd (« Amber est une merde »).
Renouvellement misogyne
« Ce procès a fait office de paratonnerre : la possibilité d’un rejet total de #metoo », raconte Noémie Trovato. Titulaire d’un master 2 en sociolinguistique à l’université Sorbonne-Nouvelle et autrice d’un mémoire de recherche en analyse du discours sur le mouvement #metoo, elle travaille actuellement sur le procès Depp contre Heard. « Les médias numériques permettent la production d’un discours de haine dissimulé, produit via l’ironie, l’humour, explique-t-elle. Des femmes qui font du karaoké sur le témoignage du viol subi par Amber Heard sur TikTok, des entreprises et marques qui se servent du procès comme argument marketing, des vidéos YouTube monétisées de pseudo-analyse comportementale… Tout ça, c’est la misogynie qui se renouvelle via le numérique. »
Mécanismes de viralité
Une autre question, plus complexe à résoudre, est celle de la visibilité. Sur les réseaux sociaux, les contenus sont ordonnés dans les fils d’actualité grâce à des algorithmes. En théorie, ces programmes sont censés proposer les meilleures publications en fonction des intérêts de chaque internaute, afin de le retenir le plus longtemps possible. Mais, en pratique, ces algorithmes de recommandation tendent surtout à mettre en avant des contenus qui provoquent de fortes réactions, en attirant l’attention : l’hilarité, la colère ou l’indignation. Pour plusieurs chercheurs ou chercheuses, comme la sociologue américaine Jen Schradie, ce système privilégie la diffusion des idées conservatrices parce que celles-ci provoquent des débats en ligne, donc de la viralité. Fin 2021, Twitter a ainsi admis, à l’occasion d’une rare étude, que les partis et médias de droite sont davantage mis en avant par ses algorithmes de recommandation que ceux de la gauche.
Lire aussi l’entretien :
Sur Internet, la droite a-t-elle remporté le combat ?
Dès lors, les féministes seraient-elles défavorisées par les grandes plates-formes ? Les militantes critiquent depuis longtemps leurs dysfonctionnements : leurs contenus sont injustement modérés quand ils mentionnent certains sujets (notamment en rapport avec la sexualité) ou qu’ils sont la cible d’un très grand nombre de signalements d’internautes antiféministes. Elles dénoncent aussi la pratique du « shadow ban », un concept flou dont l’existence n’est pas officiellement reconnue par les plates-formes, qui rendrait certains comptes plus difficiles d’accès, par exemple en les retirant de la barre de recherche. L’année dernière, quatorze militantes féministes françaises ont assigné en justice Meta, maison mère de Facebook et d’Instagram, pour réclamer plus de transparence sur ses décisions de modération. Une médiation a été lancée, qui est toujours en cours.
Les contenus masculinistes, de leur côté, semblent profiter plus facilement des mécanismes de viralité. En témoigne le compte TikTok d’un adolescent fictif créé par des journalistes du Guardian : après avoir interagi quelque temps avec des vidéos comiques, d’animaux et d’autres, consacrées à la santé mentale des jeunes hommes, il s’est retrouvé bombardé de contenus masculinistes. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la viralité de ce genre de discours : le recours à des comptes automatiques (« bots ») pour partager ces contenus en masse, mais aussi des propos volontairement outranciers qui, parce qu’ils font réagir, même négativement, sont amplifiés par les algorithmes. Une personne qui dénonce une publication misogyne peut, indirectement, participer à son succès. « Pourquoi des hashtags très violents génèrent autant de viralité et d’engagement ? On est face à un problème structurel et de design : c’est comme ça qu’est construit le Web aujourd’hui », regrette #JohannaSorayaBenamrouche, cofondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement @vsycberh. Succès des idées conservatrices sur le Web
En plus d’être viraux, les discours antiféministes brouillent les pistes. Certains, y compris des femmes, reprennent par exemple le vocabulaire des militantes féministes pour le retourner contre elles. Ainsi, une « tradwife » (membre d’une de ces communautés en ligne, surtout implantées aux Etats-Unis, qui incitent les femmes à revenir au foyer) célébrera l’« empowerment » qu’elle a trouvé à ne plus travailler. Ou bien une militante anti-trans dénoncera une supposée « invisibilisation des femmes ».
Cette stratégie rappelle celle de l’extrême droite, qui a su se positionner sur des sujets autrefois réservés à la gauche. « Les années 2010 ont été marquées par de nouvelles stratégies de guerre sémantique, analyse Florence Rochefort. L’idée est de vider le féminisme, et plus globalement la gauche, de son potentiel de mobilisation, en reprenant ses symboles et ses mots. C’est une tactique inspirée par la droite américaine, qui vise à déstabiliser complètement les discours progressistes. »
Aux Etats-Unis, l’extrême droite sait très bien utiliser les réseaux sociaux pour influencer l’opinion sur des sujets de société et obtenir des résultats concrets, par exemple l’interdiction de livres jugés trop progressistes dans des bibliothèques. Cette stratégie fait des émules en France, comment l’illustrent les polémiques régulières autour des événements en non-mixité, souvent nourries en ligne par des militants de droite ou d’extrême droite.
La vigueur de l’antiféminisme et du masculinisme s’inscrit donc, de façon plus générale, dans le cadre du succès des idées conservatrices sur le Web. « C’est une idéologie d’extrême droite, à une époque où ces courants progressent un peu partout. Les discours contre le féminisme sont un outil pour attirer l’attention des plus jeunes », relève Florence Rochefort. « On ne se bat pas à armes égales, parce qu’on est sur Internet, mais surtout parce qu’on vit dans une société patriarcale et qu’on remet en cause le pouvoir établi, conclut #KetsiaMutombo, cofondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement. Le féminisme, c’est encore subversif. »
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Les cyberviolences sont encore trop peu étudiées en France, notamment en regard de leur dimension genrée. Or il est nécessaire de les quantifier et de les documenter afin de susciter une prise de conscience du caractère massif du phénomène, de ses ressorts spécifiques et de l’urgence de mettre en place des campagnes d’information nationales et des recours satisfaisants pour les victimes.
Nous appelons ainsi les victimes de cyberviolences à participer massivement à une enquête nationale commandée par notre collectif à l'institut Ipsos afin qu'elles puissent témoigner de leurs parcours, de leurs vécus, de l'accompagnement dont elles ont pu bénéficier et des difficultés qu'elles ont rencontré.
Toutes les formes de violences en ligne peuvent être abordées, même si elles ont eu lieu il y a longtemps ou lorsque vous étiez mineur·e.
Nous vous remercions de votre participation : il est urgent d'évaluer et de comprendre quel est l'impact social des cyberviolences les répercussions qu'elles ont sur la vie des victimes. Collecter ces données nous permettra d'étudier en détail les conséquences de ces violences ainsi que leur dimension systémique.
> Je participe à l'enquête <
#enquetecyberviolences#ipsos#cyberviolence#cyberharcelement#collectif féministe contre le cyber harcèlement#violences genrées#cyberharcèlement
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Retrouvez le decryptage de notre cofondatrice Johanna Soraya sur le cyberharcèlement infligé à l'encontre des influenceuses
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Nous soutenons et participons à la #relevefeministe, mouvement organique et transpartisan qui vise à interpeller l'opinion publique, les décideur.se.s des partis politiques, asso, fédérations, syndicats, collectifs sur leur passivité et leur complicité envers les auteurs de violences genrées, racistes, validistes, LGBTQIAPHOBES et sexuelles. Rien n'est fait pour lutter contre la culture du viol au quotidien ou la masculinité toxique. En cas de signalements de violence, leurs "cellules" ou comité internes sont non indépendants et souvent revictimisants. Cellex qui osent parler sont culpabilisees, hystérisées, discréditées et traquées. Elles sortent des mouvements pour survivre, souffrent beaucoup et s'isolent pour la plupart. Alors comment continuer à militer aux côtés de nos agresseurs et de leurs complices ? Comment ne pas exiger plus et mieux dans leur engagement envers l'intégrité de tous.tte.x ? Le feminism washing on te voit, on te sait. Leurs alliees "féministes" qui continuent à les protéger, cocooner et placer de partout : on vous voit aussi. On continuera à interpeller nos "représentant.e.s" pour proposer des sanctions, process justes et indépendants, des endroits de militantisme accessibles, une transparence véritable
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RESSOURCES 📲 les cyberviolences sont réelles, leur impact sur la vie des victimes l'est aussi... Quelles sont les conséquences psychiques, physiques et matérielles des cyberviolences ? Notre co-fondatrice Laure Salmona répond à @diariatandiaye 🙌que nous remercions pour son engagement sans faille dans la lutte contre les violences sexistes & sexuelles avec notamment @app_elles
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Découvrez notre guide d’autodéfense contre le cyberharcèlement à l’usage des militant•e•s des droits humains
⚡️ Le #cyberharcèlement est une arme qui réduit les militant·e·s des droits au silence. Il contribue au renforcement des discours dominants et menace la richesse du débat démocratique en favorisant l'autocensure.
⚡️Les femmes et les personnes appartenant à des groupes sociaux minorés ont davantage tendance à s'autocensurer en ligne par peur du #cyberharcèlement.
❌Les violences en ligne nous privent ainsi de leurs voix.
⚠️ De plus, être témoin de discours de haine, de menaces ou d'insultes sur Internet dissuade de prendre part aux débats en ligne.
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