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Philosophie - Culture - Histoire du cinéma
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Pour les amoureux de l'histoire du cinéma et des grands noms de la culture.
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frantz-kadubol-blog · 2 years ago
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"Ce qu'elle attend c'est que le temps se mette adieu. Voilà elle va venir maintenant, la voilà, elle vient paisible, comme un oiseau de parodie, elle se péripatte en titienne, port-épique en sautîlant, avec un cuicui de quoi-quoi qu'elle béguibagoûte du bouc de son bec, dont le flic flac éflobouse d'archibourdes les paxottises de son illuverbe, un grain par-ci, un grain par-là, pousse-pousse plein de puces. Mais c'est l'armistice ce soir, le vermillon, et demain nous souhaiterons un boueux noël à ceux qui travaillent deux mains, il va y avoir une grande rasade de trève pour la plus grande joie des enfants du monde. Viens donc chez moi pour unisonner le jour que nous célébrons." Joyce, Finnegans Wake
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frantz-kadubol-blog · 2 years ago
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"Le paysage devint accidenté, abrupt, le train s'arrêta à une petite gare entre deux montagnes. On ne voyait au fond de la gorge, au bord du torrent, qu'une maison de garde enfoncée dans l'eau qui coulait au ras des fenêtres. Si un être peut être le produit d'un sol dont on goûte en lui le charme particulier, plus encore que la paysanne que j'avais tant désiré voir apparaître quand j'errais seul du côté de Méséglise, dans les bois de Roussainville, ce devait être la grande fille que je vis sortir de cette maison et, sur le sentier qu'illuminait obliquement le soleil levant, venir vers la gare en portant une jarre de lait. Dans la vallée à qui ces hauteurs cachaient le reste du monde, elle ne devait jamais voir personne que dans ces trains qui ne s'arrêtaient qu'un instant. Elle longea les wagons, offrant du café au lait à quelques voyageurs réveillés. Empourpré des reflets du matin, son visage était plus rose que le ciel. Je ressentis devant elle ce désir de vivre qui renaît en nous chaque fois que nous prenons conscience de la beauté et du bonheur. Nous oublions toujours qu'ils sont individuels et, leur substituant dans notre esprit un type de convention que nous formons en faisant une sorte de moyenne entre les différents visages qui nous ont plu, entre les plaisirs que nous avons connus, nous n'avons que des images abstraites qui sont languissantes et fades parce qu'il leur manque précisément ce caractère d'une chose nouvelle, différente de ce que nous avons connu, ce caractère qui est propre à la beauté et au bonheur. Et nous portons sur la vie un jugement pessimiste et que nous supposons juste, car nous avons cru y faire entrer en ligne de compte le bonheur et la beauté, quand nous les avons omis et remplacés par des synthèses où d'eux il n'y a pas un seul atome. C'est ainsi que bâille d'avance d'ennui le lettré à qui on parle d'un nouveau "beau livre", parce qu'il imagine une sorte de composé de tous les beaux livres qu'il a lus, tandis qu'un beau livre est particulier, imprévisible, et n'est pas fait de la somme de tous les chefs-d'œuvre précédents mais de quelque chose que s'être parfaitement assimilé cette somme ne suffit nullement à faire trouver, car c'est justement en dehors d'elle. Dès qu'il a eu connaissance de cette nouvelle oeuvre, le lettré, tout à l'heure blasé, se sent de l'intérêt pour la réalité qu'elle dépeint. Telle, étrangère aux modèles de beauté que dessinait ma pensée se quand je me trouvais seul, la belle fille me donna aussitôt le goût d'un certain bonheur (seule forme, toujours particulière, sous laquelle nous puissions connaître le goût du bonheur), d'un bonheur qui se réaliserait en vivant auprès d'elle." Marcel Proust
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frantz-kadubol-blog · 2 years ago
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frantz-kadubol-blog · 2 years ago
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frantz-kadubol-blog · 2 years ago
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