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ghostandbot · 4 years
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Quelques planches d'Henry Bergia, généralement sur un coin de table, avec une patience limitée à 2 mn. Il a fait toute sa carrière à la Mairie de La Seyne-sur-Mer Il est décédé le 3/12/2017 Mon ami est parti mais sa magie doit rester.
Je t'embrasse mon “riton”
Je n'ai mis que ses propres dessins autobiographiques par respects pour celles ou ceux qu'il a croqué 😅😅…
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ghostandbot · 4 years
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Père et mari ne font pas bon ménage
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Version 2 (essai corrigé) du 12/11/2020
Lorsque l’on a souffert dans son enfance, les traces sont indélébiles.
Je ne vais bien sûr pas faire une quelconque hiérarchie car rien n’est comparable et ce qui pourrait paraître bénin pour l’un peut être dévastateur pour l’autre.
Des pères absents, sévères, violents, humiliants, il y en a malheureusement un nombre très important. Que va-t-il se passer quand on va devenir père mais aussi mari ?
Je m’intéresserai plus à la deuxième partie.
Une enfance déscolarisée, une vie sociale aux abonnés absents, des humiliations permanentes sur mon physique quelque peu ingrat, surtout venant de la gent féminine, peuvent créer très facilement un rejet de soi-même. Cette situation, si elle perdure, peut être obsessionnelle et limite les chances de trouver son âme sœur, son âme de cœur.
Pourtant rien n’est impossible, mais quel type de mari devient-on ?
Il n’y a pas de réponse inéluctable à cela. On peut reproduire le comportement de son propre père, on peut fuir, incapable de gérer la situation, en se focalisant sur le travail, les copains, les soirées… Ou on peut vouloir compenser et être pour sa famille le père que l’on aurait voulu qu’il soit.
C’est ce troisième cas qui m’interpelle. L’inconscient ayant fait son travail, le conscient aussi au passage, on porte en soi les blessures de l’asocial et du rejeté. On a la chance d’avoir une conjointe, je dis bien « chance » car ce n’était pas gagné, on va tout faire pour la garder.
Il n’est pas rare, dans ce contexte, que la conjointe ait elle aussi ses fragilités avec une histoire qu’elle porte elle aussi comme un karma.
Le père arrive alors en sauveur. S’il n’est rien physiquement, sans confiance en lui donc sans atouts facilement discernables, il va surcompenser et tout faire pour aider sa conjointe à s’élever, à vaincre ses traumas et prendre confiance. C’est un processus long mais tellement valorisant pour celui qui le fait. Il est père, il gère non pas pour dominer son conjoint, mais pour lui donner un cadre de vie au sens large lui permettant son évolution comme devrait le faire un père avec ses enfants.
Commence alors une épuisante ascension de la montagne où on soutient son conjoint pour arriver au sommet, Graal de son accomplissement.
Aimer, c’est désintéressé, c’est donner la priorité à l’autre, c’est être « père » dans son rôle de conseiller, c’est être « frère » pour le côté consolateur, c’est être « amant » pour le côté qui pétille et puis surtout c’est être là quand ça ne va pas.
Dans le cas présent, cette définition s’applique sans problème car le père peut revêtir tous ces rôles. Nombre d’enfants n’ont pas de frères.
Amant ? Là le bât blesse car de façon inconsciente de toute façon, un père n’est pas l’amant de ses enfants.
Le sommet de la montagne est là, il est enfin atteint. Mais comme un enfant, une fois « armé », il quitte le nid pour vivre sa vie.
C’est malheureusement ici la même chose. Le conjoint, fort de son état nouveau peut enfin partir découvrir d’autres horizons.
Et le monde s’écroule, on retombe en bas de la montagne, dans la fosse même, mais seul car « l’oiseau est parti ».
Tout ce qui nous paraissait essentiel à bien sûr permis la construction d’une personne mais vous détruit du jour au lendemain.
Une autre façon « moins élégante » de présenter la situation est celle d’avoir vécu avec un vampire. Une fois le sang, l’énergie, suffisante puisée, il choisit une autre proie. Après tout, Émile-Michel Cioran disait ; « L'art d'aimer ». C'est savoir joindre à un tempérament de vampire la discrétion d'une anémone »
Freud disait : « Sisyphe reconnaît la futilité de sa tâche et la certitude de son sort, il est libre de réaliser l'absurdité de sa situation et de parvenir à un état d'acceptation »
Ce n’est pas mon cas.
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ghostandbot · 4 years
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La fin des couples : vers un bouleversement sociétal.
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version 12 du 12/1/2020 (synthèse et base de réflexion)
Les femmes n’ont pas été sous le joug de l’homme depuis toujours. De très nombreuses populations anciennes ont connu une société où la place de la femme était plus importante en matière de mœurs, sur le plan social comme au plan politique et symbolique que celle de l’homme. Certains parlent alors de couples matriarcaux. Pour autant, l’apparition des grandes civilisations, qu’elles soient grecques, romaines ou égyptiennes, ont vu naître la prédominance de l’homme dans la société et donc l’émergement de « couples patriarcaux ».
Le mariage a été pendant longtemps le moyen de réunir des familles, de créer des alliances, en somme un outil de pouvoir quel que soit le niveau social. Mais très rapidement l’homme tout-puissant a pu décider de la vie ou de la mort de son épouse.
Ce n’est qu’à compter du XIXe siècle que l’on commence à parler de mariage par amour.
Aujourd’hui, la société tente de donner le même droit aux femmes qu’aux hommes même au prix de lois car les choses ne sont pas encore « naturelles » et il reste encore du chemin à faire.
On voit bien que le psychique, intimement lié à la structure sociétale, évolue bien plus lentement que d’autres secteurs comme la médecine ou la technique par exemple. Il y a 130 ans sortait la première voiture de Karl Benz. Voiture ou plutôt tricycle à moteur. Aujourd’hui, des Formule 1 roulent à 350 km/h et l’évolution est exponentielle. En 5 000 ans (apparition de la civilisation égyptienne par exemple, la femme n’est pas encore égale à l’homme dans nos sociétés occidentales (seules sociétés dont je parle ici).
Mai 1968 a été un marqueur dans l’histoire, où on voit apparaître « la notion d’amour libre » qui pourtant était antérieure. Ce mouvement revendiquait l'absence de régulation par la loi des relations amoureuses engagées librement.
Peu à peu, la notion de mariage s’est vue de plus en plus remise en question. La peur de souffrir dans le couple, la peur d’être enchaîné, la peur de la solitude même dans un couple, et tout simplement la peur de l’échec. L’enfant est un frein à cette démarche, mais pour combien de temps ? Il a un père, il a une mère, s’ils ne vivent plus ensemble il a toujours ses deux piliers. Souvent même, certains considèrent que, libérés du carcan du couple, ils seront plus à même de gérer leurs enfants.
La « porno culture » vient aussi ces dernières années fondamentalement perturber cette notion. « Je préfère regarder un film que te faire l’amour ». Cette dépendance crée bien sûr des ravages car le côté amant du couple s’effrite voir s’effondre. Pour Freud, « Rien de bien neuf là-dedans, mais la jonction entre les deux courants devient de plus en plus problématique à cause de la place particulière accordée à la sexualité ».
En 1999 apparaît le PACS, plus souple et procurant des avantages fiscaux. Ce nouveau modèle social vient bien sûr concurrencer le modèle ancestral qu’est le mariage.
Si on regarde en 2017 (INSEE), il y avait 43 % de personnes mariées, 41 % de célibataires, 8,6 % de divorcés et 7,4 % de veufs.
Entre 2000 et 2014, les mariages ont baissé de 16 % et même les PACS commencent à stagner.
Être libre est donc le maître mot de ces dernières années mais ceci n’est pas sans quelques paradoxes.
Il est évident qu’aujourd’hui nous sommes tous en train de décrier une société individualiste. Certes un individu est avant tout propriétaire de son propre corps sans quoi il est un esclave mais si l’on s’attache à observer la situation de la France, il est évident que nous avons un problème avec l’individualisme qui jouit d’une méconnaissance absolue. Il ne s’agit pas de dire, comme on l’entend souvent des politiques et des individus, que les hommes sont individualistes mais de constater que l’on on renie le collectif. Attention, je parle bien ici du collectif non coercitif.
L’individualisme a plusieurs sens. ,
Dans un sens courant, généralement accepté, l’individualisme est vu comme un repli sur soi, il est synonyme d’égoïsme et de rupture du lien social. C’est un principe alors assimilé au « chacun pour soi », à la perte d’un sentiment collectif et de solidarité.
Mais il est aussi, dans un sens plus sociologique, une libération de l’individu par rapport aux contraintes sociales. Il n’est plus seulement un membre du groupe parmi d’autres mais une personne avec sa différence, des droits et des devoirs particuliers. L’individualisme se comprend comme un  affranchissement par rapport aux tutelles traditionnelles (sociales, familiales, religieuses).
Quelle que soit la définition que l’on choisisse parmi celles qui sont pourtant aux antipodes, les conséquences sont multiples au niveau sociétal. Dans l’entreprise, le chacun pour soi amène son lot de suffisance et de perversité pour réussir. Dans la solidarité avec des remises en cause de la protection sociale universelle, par exemple, visant à niveler les inégalités, la remise en cause de la fonction publique, garante de l’équité entre autres des chances qui est forcément bouleversée par des « prédations individualistes exacerbées »…
Regardons les USA aujourd’hui ou Donald Trump incarne en partie l'individualisme américain traditionnel : se faire soi-même sans attendre d'assistance d'un État toujours trop intrusif. Je ne mettrai pas en balance cela avec le collectivisme et les multiples formes dérivées du communisme qui ont donné pour la plupart des modèles avérés de dictature que je ne cautionne bien évidemment pas. Mais la société américaine va-t-elle bien ? Combien de morts par violence par jour, combien de condamnations à mort ? Un clivage énorme entre riches et pauvres lié en très grande partie à un accès totalement inégal aux études par des tarifs inabordables pour la plupart des personnes.
En psychologie, « l’individualisme est un comportement indépendant et autonome, le contraire du suivisme. En politique, c’est la valorisation de l'initiative privée, la volonté de privilégier le développement des droits et des responsabilités de l'individu – par opposition au collectivisme » Alain Laurent (L'Autre Individualisme), avec la fameuse devise d'Emmanuel Kant : « oser penser par soi-même ». Mais les dés sont en grande partie pipés. L’argent et l’hégémonie du système bancaire ont fait voler en éclats la plupart des initiatives et bonnes volontés avec la bénédiction d’états incapable de comprendre qu’il faut changer le monde et son modèle sociétal et casser les hégémonies dynastiques.
Certaines études tendent à dire que ceci n’est qu’une mutation. Que l’individualisme ne détruit pas forcément le lien social car il reste un pilier : La famille comme le refuge ultime, moral, affectif, et n’oublions pas financier, au risque d’être terre à terre.
C’est là ou le bât blesse. La notion de famille est en train de se fissurer et risque de ne plus être qu’un faible rempart dans un monde « individualisé ».
Nous sommes donc nous-même notre propre démon. Nous adoubons l’individualisme au travers de la multiplication des séparations de « couples » avec son côté facile que l’on pourrait résumer à  « je n’aurais que mes propres contraintes, pas celle de mon mari ou conjoint, ou je ne serais plus un oisillon dans une cage, fût-elle dorée » mais tout en critiquant les conséquences d’une société qui fonctionne sur le modèle que l’on crée. On inculque bien sûr ce modèle aux futures générations qui considèrent aujourd’hui normal de voir des séparations à la chaîne. Quoi qu’en disent certains, nous verrons bien les effets de « mimétisme » et la montée en puissance de l’individualisme. Attendons de voir avant d’être certains que cela n’aura que peu d’effet car ce n’est pas la première fois que des « savants » nous aurons bernés, probablement eux-mêmes manipulés par des « holdings du savoir ».
Un autre paradoxe concerne le développement durable. Et oui, même là.
Les ex-foyers se transforment en multi logements. Chacun son chez-soi, chacun sa liberté et fini la maison ou l’appartement commun.
Les conséquences sont sans appel. Multiplication des logements entraînant une urbanisation dévastatrice, multiplication des pollutions liées à l’énergie consommée par les foyers et les multiples trajets entre les domiciles des uns et des autres quand il y a des enfants.
Mais c’est aussi des achats en double, provenant essentiellement de pays pauvres car les ressources financières des parents séparés sont moindres. On contribue ainsi là encore à de la pollution liée au fret, et on conforte le désordre sociétal clivant encore plus les pays riches et les pays pauvres.
Cette multiplication, notamment celle des logements, créé une inflation démesurée des prix favorisant encore plus le système bancaire internationalement souverain et les hégémonies dynastiques. L’accès au minimum vital dans un pays développé comme le nôtre devient des plus complexe et l’individualisme va entraîner des attitudes des plus socialement nauséabondes comme « J’aurai mon logement même si je dois mettre une famille dehors qui n’aura que peu de moyens de se retourner ». C’est le chacun pour soi.
Alors, oui, la fin des couples crée un bouleversement sociétal et environnemental et risque de fortement s’amplifier avec les générations futures, bercées dans ce mode de pensée.
Mais un couple est complexe et sans le mesurer, sans l’analyser, les choses n’évolueront pas dans l’autre sens.
10 ou 15 ans avec une personne et les choses s’émiettent, les non-dits s’installent, les tensions s’accumulent, le désordre commence à s'établir.
Vous m’excuserez le parallèle, mais je suis un « factuel ». Une maison sans entretien pendant 10 ans est forcément en total délabrement. Pour remédier à cela on essaye de faire les travaux et réparations nécessaires en se renseignant pour faire les choses au mieux, on prend conseil pour améliorer le rendement du chauffage, on consulte des spécialistes pour limiter sa consommation d’eau…
Un couple devrait avoir la même attention mais ce n’est pas dans nos mœurs. Aller faire quelques séances de psychologie toutes les x années pour faire un point, faire émerger la parole enfouie, analyser les refoulements, se faire guider pour grandir ensemble, n’est pas audible dans notre société. Pourquoi aller voir un psy, je ne suis pas malade ! J’ai moi-même longtemps pensé cela mais la vie m’a fait changer d’angle de vision.
Et rien ne nous aide. Ni la vox populi avec sa vision du « malade », ni l’aspect financier car bien sûr cela n’est pas remboursé.
Logique, diviser pour mieux régner est applicable dans tous les systèmes politiques même si c’est une vision à court terme. Divorce équivaut aussi à des frais perçus par l’État et les notaires, donc la Caisse des Dépôts et Consignations, ce sont des logements à créer qui impulseront l’économie du bâtiment mème si on ne se sait plus où et comment construire, c’est alimenter la consommation double même si elle contribue à détruire notre environnement et notre société.
On pourrait faire un parallèle avec l’économie. Pourquoi n’est-elle pas enseignée dès le plus jeune âge comme matière fondamentale ? La raison est simple, comment feraient les politiques pour nous vendre leurs programmes tous plus irréalistes les uns que les autres ? Il est clair que l’essentiel est de laisser les gens dans leur ignorance.
Pourtant, le couple doit survivre pour être un des derniers remparts face aux inégalités et à l’avenir de notre planète, mais en se transformant lui aussi.
Il faudrait probablement envisager des « couples avec maintenance » assuré par des personnes spécialisées et à une fréquence que seul les professionnels en psychologie peuvent définir, j'en suis pour ma part incapable. Bien évidement, ceci devra être pris en charge par la sécurité sociale avec des règles bien établies.
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ghostandbot · 4 years
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A mon ami heureux dans les cieux étoilés mais si loin de moi.
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Je voulais simplement te dire Que ton visage et ton sourire Resteront près de moi sur mon chemin Te dire que c'était pour de vrai Tout ce qu'on s'est dit, tout ce qu'on a fait Que c'était pas pour de faux, que c'était bien Faut surtout jamais regretter Même si çà fait mal, c'est gagné Tous ces moments, tous ces mêmes matins Je vais pas te dire que faut pas pleurer y a vraiment pas de quoi s'en priver Et tout ce qu'on a pas loupé, le valait bien Peut-être on se retrouvera Peut-être que peut-être pas Mais sache qu'ici bas, je suis là Tu resteras comme une lumière Qui me tiendra chaud dans mes hivers Un petit feu de toi qui s'éteint pas Parole de Jean-Jacques Goldman que je permets d’utiliser pour toi Henry pour ceux qui veulent écouter : Morceau officiel
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ghostandbot · 4 years
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Quelques planches d'Henry Bergia, généralement sur un coin de table, avec une patience limitée à 2 mn. Il a fait toute sa carrière à la Mairie de La Seyne-sur-Mer Il est décédé le 3/12/2017 Mon ami est parti mais sa magie doit rester.
Je t'embrasse mon "riton"
Je n'ai mis que ses propres dessins autobiographiques par respects pour celles ou ceux qu'il a croqué 😅😅...
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ghostandbot · 4 years
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Expression des sentiments
Version 2 du 6 /10/ 2020
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Être amoureux, c’est une commodité, c’est avoir besoin de quelqu’un pour satisfaire ses besoins, c’est être là quand c’est pratique, amusant, excitant, valorisant. C’est d’être bien quand tout est facile.  Aimer par contre, c’est désintéressé, c’est donner la priorité à l’autre, c’est être « père » dans son rôle de conseiller, c’est être « frère » pour le rôle de consolateur, c’est être « ami » car il faut partager des valeurs, c’est être « amant » pour le côté qui pétille et puis surtout c’est être là quand ça ne va pas.  Trouver la personne avec qui on partage sa vie, c’est trouver la stabilité et la confiance. C’est chercher un être qui aime, pas un(e) amoureux(se). 
Malgré tout, entretenir “les papillons dans le ventre” restera toujours un gage de longévité mais aura beaucoup à perdurer sans des remises en cause permanentes
“Comme les grandes œuvres, les sentiments profonds signifient toujours plus qu'ils n'ont conscience de le dire.” Albert CAMUS - Le mythe de Sisyphe. “L'expression des sentiments est d'autant moins démonstrative qu'ils sont plus profonds.” Honoré de Balzac La comédie humaine. “Quand les sentiments se vantent d’être profonds, c’est qu’ils manquent de surface.” Benoîte Groult - La part des choses. A méditer pour les couples, ceux en devenir ou ceux qui se défont !
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ghostandbot · 4 years
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Le suicide inconscient
Version 1 du 2/10/2020
Version 2 du 12/11/2020
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La crise suicidaire débute lorsque le suicide devient une solution face à la souffrance. Il s’agit d’un processus par étapes allant de penser à se suicider, à définir un scénario, et passer à l’acte.
« Les malheurs humains ont des teintes multiples : jamais ne se retrouve même nuance de douleur. » ESCHYLE (Éleusis) illustre parfaitement les multitudes de cas et de souffrances possibles. Il n’est bien sûr pas le but ici d’en faire une liste exhaustive.
Mais cette souffrance est-elle toujours consciente, car l'inconscient active en permanence nos fonctions vitales (respiration, battement du cœur, système immunitaire….) On respire sans en avoir conscience, et d’ailleurs si on s’y intéresse, notre cycle de respiration change immédiatement. L’inconscient répète ses tâches qu’il fait tourner sans varier, sans vaciller tel un robot.
Mais il peut aussi stocker de l’information dans une mémoire cachée de notre cerveau qu’il va rendre imperméable, inaccessible, souvent pour nous protéger en enterrant des choses dont on ne veut pas se rappeler. On va même, dans certains cas, nier des faits qui se sont réellement passés car notre inconscient ne nous donne plus accès à cette information. On va pouvoir dire que certains mécanismes de l’inconscient sont « les gardiens des oublis ».
Cependant le cerveau humain peut enregistrer infiniment plus que n’importe quel ordinateur. Mais à la différence de ce dernier, la mémoire humaine est sélective car elle ne garde que les informations « potentiellement utiles ». Après 45 secondes, le cerveau évalue l’information et décide s’il doit l’oublier ou la passer dans la mémoire à long terme. L’inconscient peut agir à ce moment-là pour cacher l’information.
Dans ses écrits, Freud parle de refoulement en parlant des pulsions, mais « en un sens plus vague : le terme de refoulement est parfois pris par lui-même dans une acception qui le rapproche de celui de “défense” en tant que l'opération du refoulement prise au sens (premier) se retrouve au moins comme un temps dans de nombreux processus défensifs complexes » (Jean-Bertrand PONTALIS et Jean LAPLANCHE).  
Ce processus de défense piloté par notre inconscient va donc pouvoir à notre insu, logiquement par protection, nous dissimuler de l’information dans sa mémoire cachée afin de permettre notre survie.
Cette mémoire pour autant n’est pas extensible à volonté. Sa « taille » dépend d’un ensemble de facteurs dont le principal reste l’utilisation des mécanismes neuronaux principaux liés au volume d’activités et de son implication de la personne. Plus la personne a des missions complexes journalières à gérer, moins la mémoire cachée pourrait s’étendre et passer à travers les mailles du filet du cerveau. Pourtant c’est là où il y a le plus à refouler. Comment le cerveau va-t-il gérer cette contradiction ? Il y a de fortes chances qu’elle s’entende, limitant quelque peu les capacités principales de la personne.
Mais « Les souvenirs reviennent toujours. On n’en finit pas de liquider un passé qui ne passe pas. » (Freud)
Il est donc possible que, dans un contexte précis, nous puissions commencer le processus de suicide en totale inconscience.
De trop grandes sources de stress, un décès non accepté, des situations familiales complexes, un passé douloureux, des choses peu avouables, des brimades, un contexte social tendu, le tout mélangé devient un cocktail explosif. Le refoulement de Freud s’évertue à stocker les éléments majeurs que l’on ne veut pas voir dans une cache du cerveau et permet donc une survie que la personne elle-même considère comme la vie, mais le ver est dans la pomme. Le refoulement va atteindre ses limites et va donner vie au « retour du refoulé »
Pour Freud “ce n'est pas le refoulement lui-même qui a des effets morbides, mais seulement le retour du refoulé, dû à l'insuffisance ou à l'échec du refoulement, et sans doute aussi à une vulnérabilité de la personne”.
En effet, le refoulement a tout fait pour le maintien en survie de la personne mais tout système à ses limites. Mais il se retrouve comme un temps dans de nombreux processus défensifs complexes » (Jean-Bertrand PONTALIS et Jean LAPLANCHE) et n’a ni le temps ni les ressources pour maintenir le patient à flot. Oui, à ce stade, il s’agit bien d’un patient.
Au retour du refoulé, où tout s’enchaîne très vite, où la personne elle-même, n’y étant pas préparée, pensant vivre normalement, il bouleverse tous ses prétendus équilibres et précipite la tentative de suicide.
La psychiatrie s’est penchée sur les notions d’agir. Pour désigner certaines formes impulsives de l’agir, c’est le terme de « passage à l’acte » qui a été le plus fréquemment usité pour souligner la violence ou la brusquerie de diverses conduites court-circuitant la vie mentale et précipitant le sujet dans une action, ici dans notre cas, le suicide « physique ».
Il est donc impossible d’anticiper ce « suicide inconscient » pour la personne elle-même. Seuls des tiers proches peuvent en voir les signes et créer les conditions pour casser à son insu ce processus morbide..
«Les mots » ne suffiront pas car ils seront filtrés et stockés dans les méandres de l’inconscient.
Charles de Gaulle, personnage très influent du XXe siècle, proclame le rétablissement de la République, au balcon de l’Hôtel de Ville de Paris, en 1944, et déclare « qu'il n'y avait aucunement lieu de le faire, puisque la République n'avait jamais cessé d'être », et que « le régime de Vichy était nul et non avenu ». Mais voilà : il ne suffit pas aux victimes de cet État collaborateur que soit déclaré « nul et non avenu » le régime de Vichy et ses millions de morts et souffrances multiples à son actif pour empêcher que le refoulement continue à produire des effets incontrôlés dans le psychisme des gens.
Seuls des actes forts permettront peut être d’éviter le pire. Quand je dis actes forts, je parle d’internement anticipé, de signalement psychiatrique et autres mesures de ce niveau.
2020 est et sera une année dangereuse avec deux éléments exogènes majeurs : le Covid avec son lot de morts, de faillites d’entreprises ou personnelles, de tensions dans les couples, et le contexte social tendu comme rarement, qui vont contribuer à créer un semble de signaux négatifs en continu.
On pourrait d’ailleurs considérer que le mouvement initial des gilets jaunes est la manifestation collective « du fameux retour du refoulé. », Soudaine et violente alors qu’elle mûrissait, cachée dans le cortex des citoyens. Il faut quand même souligner que chaque personne est unique, a sa psychologie et que les motifs de refoulements sont bien sûr différents dans leur contenu et dans leur intensité. Le terme manifestation collective est donc à prendre avec précaution.
Et la résilience chère à Boris Cyrulnik dans tout cela ? “La capacité à réussir à vivre et à se développer positivement, de manière socialement acceptable, en dépit du stress ou d'une adversité qui comporte normalement le risque grave d'une issue négative.”
Ce concept nous aide à abandonner tout fatalisme, toute idée de reproduction transgénérationnelle à l’identique afin que chacun puisse espérer se construire une vie propre et « heureuse ». Il prône des mesures « assistancielles » à tout âge. Il fait changer les éléments de langage des praticiens, enseignants, éducateurs, en mettant l’accent sur la valorisation. Mais est il incompatible avec le « suicidaire inconscient » ou « au retour du refoulé » ?
Non, car on peut être résilient durant une grande partie de sa vie avec pour autant le mécanisme de refoulement qui reste actif et va à un moment donné ressortir car la résilience c’est aussi un déni des traumatismes qui ont réellement eu lieu et qui ont trouvé leur place dans une mémoire de notre cerveau.
Les soldats qui ont débarqué à Omaha Beach ont subi des traumatismes terribles, sans compter ceux liés à leur propre vécu. Combien de soldats se sont suicidés ou ont sombré bien après la guerre ? Pourtant ils ont fait face durant une partie de leur vie, ils ont été résilients.
Il est donc essentiel de garder cette vigilance sur les nôtres, afin d’anticiper et surtout de casser une situation « suicidaire inconsciente » car nous serons les seuls à pouvoir peut-être les sauver.
Bibliographie
Anna FREUD, Le Moi et les mécanismes de défense, PUF, 2001.
Jean LAPLANCHE et Jean-Bertrand PONTALIS, Vocabulaire de la psychanalyse, PUF, 1976
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ghostandbot · 4 years
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Suis-je un robot ? Métaphore absurde ou questionnement pour un changement de vie ?
Version 2 du 6/10/2020
Version 3 du 22/11/2020
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Suis-je un robot ? Métaphore absurde ou questionnement pour un changement de vie ? Je suis un robot mais puis-je changer ? Quelle drôle de question pour une personne de plus de cinquante ans, cadre de la fonction publique, mais aujourd’hui c’est bien celle-ci que je me pose et ainsi que je me définis.  J’entends déjà les premières critiques tomber comme « Une métaphore inutile de plus » ou « Encore un informaticien fan de science-fiction ». Pourtant, je pense que la question mérite d’être développée.  Le robot : Habituellement on considère qu’à la différence d'un robot qui n'éprouve aucune émotion propre mais est programmé pour les simuler (au sens propre du terme), l'être humain a ses propres émotions et ne cesse normalement jamais de les développer. C'est la logique de sa biochimie, ancrée dans son ADN.  « Ce qu'on appelle un robot, c'est quelque chose produit par un être humain, c'est un artefact non biologique. Évidemment, on peut étendre le concept de robot et nous décrire comme robots biologiques, mais ce n'est qu'une métaphore. Il n'y a pas d'intériorité dans un robot, il y a zéro conscience » [Markus Gabriel]  À ce stade, mon qualificatif ne tient donc pas et tout cela reste métaphore de comptoir.  Mais un robot peut être aussi « une machine à l'aspect humain, capable de se mouvoir, d'exécuter des opérations, de parler… » [Larousse].  À l’origine, c’est une machine faite pour gérer des tâches répétitives, longues, complexes, fatigantes et qui ne l’enrichissent pas lui, car il n’a pas de conscience, mais sert la cause publique.  Depuis quelques dizaines années est apparue la notion d’intelligence artificielle (IA). Elle est très implantée dans les jeux vidéo (World of warcraft, jeux de poker, Starcraft…) Mais on la retrouve aussi dans Google car c’est bien lui qui optimise votre recherche et arrive à traduire très souvent et efficacement des demandes très imprécises et mal orthographiés. SIRI (d’Apple) ou CORTANA (de Microsoft) utilisent bien sur eux aussi l’IA pour analyser et traiter vos demandes vocales. Plus récemment, une distillerie suédoise a créé le premier whisky produit entièrement par de l'intelligence artificielle. Il est aussi reconnu que beaucoup de jurys de recrutement utilisent des logiciels pour choisir leurs candidats. De quoi bien prouver que cette révolution technologique touche tous les aspects de notre vie, des plus sérieux aux plus légers.  « La recherche sur l’intelligence artificielle consiste, grâce à l’informatique, à la neurologie et à la psychologie, à recréer les fonctionnalités techniques du cerveau. L’approche de l’intelligence artificielle remet profondément en question notre conception de l’humanité et de ce que nous appelons l’intelligence. » (IONOS).  Le concept n’est pas récent, car ce fut l’équipe de Geoffrey Hinton qui, en 1986, développa le concept d’intelligence artificielle neuronale, amenant le concept d’IA « forte » et créa les fondations de ce que l’on connaît aujourd’hui car Il existe deux familles d’IA, la « forte » et la « faible ».  Le postulat de l’IA forte est qu’elle pourrait développer une conscience autonome et une volonté propre, ce qui ne manque déjà pas de soulever plusieurs questions éthiques et légales. Nous sommes encore dans la science-fiction, mais le chemin semble tracé.  C’est Elon Musk, fondateur de Tesla et de SpaceX, pourtant très impliqué dans la haute technologie, qui lance un pavé dans la mare : « L'intelligence artificielle est l'un des rares cas où je pense que nous devons être proactifs dans la régulation, au lieu d'êtres réactifs. Car le temps que nous réagissions, il sera trop tard ». Ce qui est clair dans ces propos est que la question homme/robot est loin d’être une simple métaphore. Aujourd’hui, la recherche et l’innovation se basent sur des super logiciels capables d’apprendre par eux-mêmes, qu’il s’agisse d’apprendre une langue, de conduire (comme on le voit en Asie notamment), ou de reconnaître une écriture manuscrite que l’on trouve aujourd’hui dans le domaine grand public.  Je ne rentrerai pas plus ici dans la technique car elle risque de dépasser de trop loin ma question initiale qui reste « suis je un robot ? »  Alors prenons un exemple. Un cadre par définition est en charge de prendre les décisions. Un agent vient le voir et lui dit « j’ai un gros souci je dois partir en urgence ». S’il fait mon travail correctement, il cherche dans son cerveau une règle, basée sur plusieurs critères : 1/ quelle est l’urgence ? 2/ est-ce une attitude habituelle de l’agent ? 3/ a-t-elle une urgence professionnelle immédiate qui perturberait l’entreprise si elle n’absentait ? En fonction de ces trois éléments, il peut donner sa réponse. Cette mécanique mentale est normée, fait fi de toute émotion. Il cherche une règle juste qui s’appliquera à tout le monde en tenant compte cependant de certaines particularités individuelles car on parle bien d’équité par d’égalité . Il n’y a pas de place aux sentiments. C’est forcément binaire sans quoi c’est forcément injuste. Pourquoi lui faire une faveur ? Parce qu’elle est sympathique, parce qu’il est un copain ? Ne pas appliquer de règle matricielle et binaire amène le favoritisme, le clientélisme et tous les dégâts qui en découlent. Dans ce cas, le robot à l’avantage de pas pouvoir être un pervers narcissique, car il n’a pas d’image de lui, et il n’est pas corrompu ni ne se complaît à faire du mal. Je ne dis cependant pas que tout le monde doit être traité de la même manière. L’équité conduit à des traitements différenciés mais à même situation humaine, traitement similaire
Attention cependant à la remarque de Elon Musk, les choses pourraient changer et, dans tous les cas, un modèle déviant pourrait déjà être implanté dans un robot. Pour ma part, les algorithmes boursiers sont depuis des années « amoraux ». 
Mais revenons à notre exemple, la méthode de traitement de la demande peut relever, je dirais même relève, de la mécanique d’intelligence artificielle qui aura l’avantage d’engranger et traiter bien plus de paramètres et ce bien plus rapidement. Cela est sans surprise, on parle intelligence artificielle neuronale, elle est donc basée sur qui nous est familier.  Prenons un autre cas, Il doit décider de choisir entre tel ou tel gros investissement sur des bâtiments. La méthode est la même avec juste plus de critères. Il ne va pas le choisir car l’ouvrage lui plaît plus, car il est réalisé par un copain, ou parce qu’il laissera la trace de son passage sur cette terre. Non, un ensemble de critères factuels, combinés et pondérés, donneront le bon choix. Une décision qu’un robot peut prendre en ayant en plus l’avantage de sa constance, car peu touché par la notion de fatigue, de non-concentration, ou de problèmes personnels qui peuvent envahir son esprit.  Dans tous mes métiers, pour ma part, j’ai procédé de cette manière en engrangeant de l’information, en la croisant, en la classifiant et en mettant des règles. C’était pour moi la seule manière d’être juste et efficace, et sans même en avoir conscience, je me suis robotisé.  Pourtant Jerôme Capirossi écrit « S’agissant du diagnostic médical, l’IA sera capable de distinguer parmi des causes multiples les plus probables. Cependant sera-t-elle en mesure de prescrire certains traitements lourds en appréciant la probabilité de bénéfice par rapport au risque ? L’homme sait faire cela, en se trompant souvent, alors que la machine, sans règle précise, est incapable d’un tel niveau de spéculation, car elle ne peut se reposer sur un système émotionnel aussi complexe que celui de l’homme. »  L’homme sait faire en se trompant souvent ! C’est malheureusement vrai. On se trompe souvent quand on n’a pas de règles précises sur certains diagnostics. Pour autant, cela ne  rend pas plus efficace que l’IA qui pourrait elle aussi se tromper car ses règles sont incomplètes. Sur quoi s’appuie l’appréciation de la probabilité de bénéfice par rapport au risque propre à l’homme dont parle Jérôme Capirossi ? Le plus souvent sur l’analyse des cas passés et des occurrences de situations similaires, favorables ou défavorables. Un robot le fait très bien, bien mieux que l’homme d’ailleurs. Sinon c’est du pile ou face, et ça, tout le monde sait le faire.  Comment expliquer qu’en me qualifiant de robot, automatiquement je me différencie des autres et comment puis-je le faire ? En quoi suis je différent car pour mesurer cela ? Il faut avoir la notion de la « comparaison » et regarder autour de soi. Est-ce antinomique avec le fait d’être un robot ?  J’observe, je constate des différences souvent futiles : il est 19 h 30, tout le monde est à l’apéritif, et moi je continue ma tâche au téléphone pour finir le travail de la journée. Ou, lors d’un moment de convivialité, ma tête est ailleurs, je ne partage pas, je ne suis pas là, je n’en profite pas car mon cerveau continue mon métier à mon insu. Je traite mes dossiers en tâche de fond, ils traitent de la vie de tous les jours en présentiel. Les autres sont différents, ils vivent des choses que je ne vis pas et dont très souvent je ne comprends même pas l’utilité. Pour autant un robot observe, il sait parfaitement analyser les différences. Une caméra intelligente discerne un véhicule qui roule à 80 en ville d’une autre qui roule à 40, pour autant il continue sa tâche et passe aux voitures suivantes. Il n’intervient pas pour arrêter le véhicule, au mieux il informe de la situation. Il en est de même pour moi, car en agissant comme je l’ai fait, je constate la différence mais je continue sur mon modèle, sur mon schéma de pensée qu’est mon programme.  M’est-il arrivé de pleurer, d’avoir peur, d’avoir des émotions ? Si oui, mon analyse se complique. Bien sûr que cela m’est arrivé, mais pleurer et avoir peur sont le plus souvent des émotions bloquantes voire paralysantes. Elles sont comparables à un plantage nécessitant un REBOOT (redémarrage) chez un robot. Une fois redémarré, le cours du programme reprend mais, quelques nuits de sommeil après, la vie continue, seul le délai de « réparation » a changé. Pour les émotions, le bât blesse. Un robot n’est pas ému, il ne tremble pas en essayant d’approcher un autre robot (e).C’est une partie qui ne peut être effectivement comparée, mais quelle part représente-t-elle ou plutôt, quelle place le programme principal va-t-il lui laisser utiliser comme espace, combien de neurones va-t-il lui concéder ? En informatique, les ressources système sont attribuées prioritairement au logiciel principal en premier plan, les autres tâches étant « sous-allouées ». Au plus la mission principale (donc le programme) est importante, au moins l’émotion a sa place hors du processus robot et elle doit donc optimiser ses tâches afin de les traiter dans les plus courts délais. L’émotion devient un résidu qui échappe au robot – certes – mais devient une part congrue inversement proportionnelle à la performance du processus principal.  Le robot peut-il aimer ? Aimer, c’est désintéressé, c’est donner la priorité à l’autre, c’est être « père » dans son rôle de conseiller, c’est être « frère » pour le rôle de consolateur, c’est être « ami » car il faut partager les mêmes valeurs.  Est-ce la part résiduelle, émotionnelle, ou le robot lui-même qui va aimer ? Au vu de la définition d’aimer, un programme permet de gérer cela, toujours en appliquant des règles normées rationnelles, factuelles et mesurables. Le conjoint demande, souhaite, quelque chose, J’ai les moyens de le faire, c’est une vraie demande, pas un caprice, alors je fais. Le rôle de conseiller relève de la même logique. Tu as ce problème, on va le résoudre de telle et telle manière. Partager les mêmes valeurs c’est simplement comparer et choisir la personne avec qui on va vivre et qui a une distribution de valeurs compatibles et surtout aucune incompatibilité majeure. Le rôle de consolateur est plus complexe pour le robot car il l’oblige à appréhender des émotions qu’il ne maîtrise pas et là il va devoir utiliser la part congrue que lui laisse son cerveau hors de son enveloppe de robot. C’est certainement son point faible dans sa capacité d’aimer.  Peux il être amoureux ? Être amoureux, c’est une commodité, c’est avoir besoin de quelqu’un pour satisfaire ses besoins, c’est être là quand c’est pratique, amusant, excitant, valorisant. C’est d’être un être bien quand tout est facile.  Ce n’est bien sûr pas là son terrain de prédilection. Il doit manipuler des données « floues », désordonnées, difficilement mesurables et qui vont obligatoirement à l’inverse de ses règles justes dites « sans affect » et qui le conduisent de facto le plus souvent à son blocage ou son inaction.  Comment peut-on en arriver là ? Sans un événement majeur dans ma vie, je n’aurais jamais pu analyser cela aussi froidement. Ma matrice mentale n’avait pas la place pour les « futilités ». Un robot ne cherche pas à savoir comment il a été conçu, il est, c’est tout, et fait ce pour quoi il est programmé, aussi vastes soient ses champs d’action.  Quatre semaines à l’isolement dans une clinique que l’on qualifiera de « psychiatrique », quelques petites gélules pour apaiser, pour dormir et pour se vider le cerveau, du temps, beaucoup de temps à penser et de nombreuses séances avec psychiatres et psychologues m’ont permis une véritable introspection. Comme tout robot, il y a un bouton « RAZ - Remise à Zéro », pas « REINIT » qui ne fait que redémarrer le processus dans les conditions identiques programmées. Celui-là, je l’avais déjà utilisé très souvent. J’ai enfin appuyé dessus. Plus un seul mail travail, plus un seul appel téléphonique, plus une seule pensée de ce que je dois faire dans les deux heures qui suivent. Mon système neuronal s’est soudainement vidé de son programme principal, laissant la place à... ? Et là sera la probablement la question.  Alors, j’ai passé des jours à faire mon autobiographie, en levant tous les filtres car mon cerveau était comme neuf et ma mémoire encore très bonne car élément essentiel d’un robot.  Dans cet état zéro, l’enfance, la préadolescence, la majorité, deviennent de manière évidente, les bases de se que l’on est devenu et peut-être de ce que l’on sera. On s’aperçoit alors que l’avoir ignoré a eu comme conséquence de se perdre au milieu des humains.  J’ai pris le temps de tout décortiquer en moi, non pas par narcissisme, mais pour me comprendre et expliquer cette dérive car un robot au milieu des humains est forcément source de complexité et d’incompréhension. Une enfance asociale, lié à une entrée à l’école très tardive, une adolescence en quartier de haute sécurité dans ma famille, sans ami, sans hobbies, sans vie. Si on rajoute à cela une très faible estime de ma personne physique et morale, la sortie des études direction le travail a été le seul terrain ou je me sentais bien. Doté de compétences techniques correctes, on me donnait les informations, je les traitais. Un module complémentaire m’a été ajouté, celui de vérifier les sources et de les contrôler. Un troisième est rapidement venu, consolider et diffuser. Puis un autre, le module d’optimisation. D’une mono activité je suis passé à la gestion d’une quarantaine avec toujours le mème cerveau. Les processeurs ont tourné plus vite grâce à l’adrénaline, la mémoire a été optimisée et exit les tâches secondaires, entre autres les sentiments. Quand il a fallu passer à 120 services et 1 800 agents, la machine a quasiment supprimé la possibilité d’accéder à la case sentiment en rendant nulle les ressources  allouées.  Vous devienez ainsi un robot au service de la cause publique, mais vous, vous n’êtes plus, votre part humaine a été vampirisée.  Comment s’en sortir ? Pour commencer, la question majeure est « et ce que l’on veut changer ? ». Veut-on passer de robot à humain car cela va avoir des conséquences importantes ? Un robot de haut niveau est généralement assez bien payé. Soit il est seul et il peut épargner car il n’a que peu de temps pour les dépenses, soit il est en couple et dépense pour sa famille, pensant sincèrement combler les manques évidents car aimer, c’est désintéressé, c’est donner la priorité à l’autre. Cela peut durer longtemps, souvent à quel prix, mais moi ça a cassé.  Être un robot a des conséquences qui découlent de tout ce que l’on vient de lire. Un Homme Robot (homme au sens générique bien sûr) est un outil magique pour une entreprise. Elle va vite comprendre que son mode de fonctionnement va lui permettre d’absorber de plus en plus de tâches sans grandes contreparties. Un salaire correct oui, mais sans plus car un robot a des règles dont une est celle des grilles salariales dont il ne voudra pas sortir car une règle ne se transgresse pas (ou que dans des cas très exceptionnels préprogrammés). Au plus il prend de services, au plus il limite son côté « humain émotionnel », au moins il ne pose de congés, au plus il garantit la fiabilité des opérations qu’il gère. N’étant pas narcissique, il ne perturbe en rien les guerres intestines de pouvoir. Il ne se valorise et ne se nourrit que par la réalisation la plus optimale des services aux publics.  Pour le robot, lui, c’est une chute aux enfers garantie. Vie sociale quasi inexistante qui ira de mal en pis, vie familiale vouée à l’échec et souvent source de liaisons extraconjugales pour la personne délaissée, enfants quelque peu abandonnés, alcoolisme, drogue et j’en passe, le tout sans même s’en apercevoir. Il s’agit d’une forme inconsciente de suicide (sujet d’un prochain essai) et la chute fait alors très mal.  Chacun peut faire son choix, encore faut-il, je pense, faire cette analyse le plus tôt possible car cela peut être malheureusement trop tard.  Mois j’ai décidé de faire un RAZ du robot et réutiliser l’espace gigantesque libéré pour une autre vie, pour moi et ceux avec qui je vais pouvoir partager, ou plutôt ceux qui seront restés. Ce changement brut et majeur ne peut être fait seul, et va nécessiter un accompagnement sur mesure, pas des consultations de forme, de vrais travaux où on doit être 100 % ouvert, donner 100 % d’informations et totalement volontaire.  Avec quelle garantie que cela fonctionne ? L’avenir me le dira mais une chose est sûre pour moi, l’analyse homme/robot n’est en aucun cas absurde. « L’expérience de l’absurde est celle de l’authenticité., le non-sens des choses doit être assumé avec sérénité. » [Albert Camu]. L’absurde est donc de ne pas voir les non-sens de sa vie, faute d’authenticité si on ne se connaît pas soi-même.  Bibliographie L’intelligence artificielle, bientôt notre meilleur rival de jeu - Siècle Digital Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ? - IONOS Voici le premier whisky généré par une intelligence artificielle - JDG L’étranger (1 942) et le Mythe de Sisyphe (1942) Albert Camus Les limites de l'intelligence artificielle – les Échos Jérôme Capirossi .
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