Tumgik
lenddemains · 8 years
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Nomade
Son coeur bat aussi vaillamment que les tambours d’automne, son rythme voyage d’un oreiller à l’autre, et elle devine ses intentions de fuite, de poursuite; elle voit en lui l’oiseau qui batifole d’un coup d’aile ou deux, et les horizons de feu promettant des lendemains bleus. Le nomade assagi repose au creux des draps, l’instant d’une illusion. Il se laisse dompter par la nuit, maîtresse de ses rêves et de ses oublis, mais jamais son pouls ne faiblit, car la beauté éphémère du monde le séduit. Et elle, la chevelure éclose, écoute les yeux ouverts sa respiration triomphale, son esprit en éveil plus que jamais. Demain, enfin, c’est le crépuscule d’une vie de sédentaire, c’est le spectacle centenaire des gens qui s’aiment.
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lenddemains · 8 years
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Créative
La créativité, elle s’en va où?
La plupart du temps ces dernières années, je me sens comme un imposteur chaque fois que je prétends avoir la qualité primordiale des innovateurs. Je me souviens pourtant bien d’une époque pas si lointaine où les idées se bousculaient à la porte de mes pensées, où les histoires naissaient en moins de trois notes de piano, de deux traits de pinceau sur une toile, ou même d’un simple songe... Où il m’est arrivé de ressentir un plaisir physiologique, une onde au creux de mon ventre, au moment précis de mettre au monde, dans ma tête, le lien entre deux personnages, deux histoires, deux mondes. Où ce qui me tenait éveillée la nuit, c’était la fièvre accompagnant l’esquisse d’un nouveau projet, et non pas les mille angoisses de regretter la personne que je ne suis plus.
Pourtant je connais, je rencontre encore souvent des adultes créatifs. Je ne peux donc pas, tout simplement, attribuer ma perte intime aux soucis de l’âge: manque de temps, manque d’énergie, manque d’argent... ces choses qui semblaient (ou l’étaient-elles réellement?) si inconcevables il y a quelques années, et qui prennent leur place, insidieusement, sans que l’on puisse y changer quoi que ce soit.
Je ne peux pas non plus attribuer le foisonnement créatif de mes plus jeunes années aux sentiments nés de fluctuations hormonales. La preuve: il m’arrive encore de rire en sentant un vent tiède sur mes joues en plein été, ou de pleurer quand je suis fatiguée et que j’échappe un truc qui se brise. L’émotion qui n’existait pas hier encore, c’est l’anxiété face à demain, l’anxiété face à moi-même.
Ce serait trop facile de pointer le doigt au hasard dans la foule et de tomber sur le bon coupable - je n’ai pas droit à cette grâce non plus. Mais, si je ne sais plus m’enthousiasmer pour la création, la mienne (car celle des autres me plaît toujours, alors je me dis que la cause n’est pas totalement perdue!), et que ce n’est pas le passage obligé de l’amertume de vieillir qui est responsable de mon état, alors c’est peut-être que c’est l’adolescence, elle, qui n’était qu’un passage obligé dans le bain de la créativité. Une sorte de puberté créative. Une irrévocable phase qui force la main des jeunes à créer, et qui s’évanouit un bon soir, en laissant des victimes trompées croire qu’elles ont déjà eu des pouvoirs magiques.
Si c’est ainsi, je dois m’avouer être bien plus triste encore que lors de la présentation de l’hypothèse initiale. Cela veut dire que j’ai longtemps été menteuse - certes par omission - en me croyant, en me prétendant artiste! Et en vérité je ne l’ai peut-être jamais été. Toutes les idées que j’ai eu n’ont peut-être rien produit. Les plus grandioses, assurément, ne m’étaient pas dûes, étant plutôt le résultat de la pensée d’un autre. Et fièrement, je faisais des broderies au hasard sur une robe déjà parfaitement confectionnée.
Ni l’âge, ni l’émotion (je sais encore pleurer pourtant, mais plus écrire avec la fougue d’avant), ni la culture ou l’expérience (que j’ai l’une comme l’autre en plus grande quantité qu’auparavant) ne sont donc des facteurs déterminants.
Que me manque-t-il aujourd’hui, que j’avais hier?
Des cours: parfois faciles, parfois moins, qui me forçaient à enrichir ma pensée et ma connaissance, par leur contenu ou bien par celui que ma tête imaginait à sa place - personnages, lieux, mélodies, quêtes... Des sources de stimulation: livres, films, jeux - pourtant cela existe toujours dans mon quotidien... Des médiums de canalisation: role play, poésie, dessin - j’ai même ajouté à cette liste en me mettant à la couture...
Rien de tout cela n’est hors de portée, même maintenant. Mais l’envie n’y est plus vraiment ailleurs que dans l’amer souvenir qui me trotte entre les deux oreilles quand je me retrouve dans le noir.
Alors, quoi? Que dois-je vraiment me poser comme question?
Que faire pour retrouver l’étincelle? Ou dois-je simplement arrêter de croire que j’ai même déjà possédé cette étincelle...?
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lenddemains · 10 years
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Inspiration nocturne
Un soir sur deux, depuis une semaine, je me sens comme si j'étais projetée à quinze ans (dans le bout de l'époque de ma courte vie où écrire était encore une seconde nature). Témoignage.
À l'instant où ma chevelure sauvage frôle l'oreiller, le soir d'une journée sans événement digne de mention (On l’a encore fait. On a gamé toute la journée, jusqu’aux petites heures du matin. Euh. Merde.), mon cerveau s’active comme un dératé. Je suis réellement, profondément crevée, je bâille depuis au moins deux heures, répandue en flaque devant la télé avec le copain, et c’est au moment exact et précis de dormir que ma culpabilité, elle, se reveille: « J’ai un blogue, et j’ai fait plein de trucs chouettes dernièrement sur lesquels ce serait génial d’écrire, et je n’ai rien écrit pourtant depuis deux semaines, et je devrais écrire plus et m’y forcer s’il le faut, go, vraiment, ahhh… » Et dans mon esprit, soudainement, tout s’active. Et, étendue entre les draps, je rédige des romans entiers dans ma tête, qui déboulent maladroitement quand j’essaie de les mettre sur papier, et je dessine aussi parfois, je fabule et je pense…
…Pour être parfaitement honnête, ce côté-là de l’écriture ne me manquait pas tant que ça. Mais je dois m’exercer à redevenir familière avec la petite plume, comme un animal sauvage resté trop longtemps seul, abandonné. Alors j’ai écrit ce petit brouillon à 3:30 du mat, et finalement… Malgré le problème que cela occasionne de toujours être frappée par l’inspiration au moment d’aller me coucher, il y a une charmante nostalgie dans cet acte fou, la magie de choisir d’écrire maintenant, juste parce que, au plus creux de la nuit.
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lenddemains · 10 years
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Créer des souvenirs
Il y a quelque chose de curieux dans la façon dont les souvenirs fonctionnent. Parfois, on se souvient par exemple d’un endroit avec une acuité impressionnante, et, si on a la chance d’y retourner un jour, on peut constater que le souvenir était fidèle. Dans les moindres détails, le tableau est le même. D’autres fois, l’émerveillement relié aux images qu’on a gardées en tête dépasse largement la réalité. Le moment où on réalise que c’est le cas est toujours source de confusion : « Il me semble que dans mon souvenir, c’était tellement plus cool… ». Les raisons de cette prise de conscience peuvent être multiples. Mais on ne peut pas prédire la façon dont un souvenir va évoluer, parce que le temps qui passe érode les émotions, les idées et la mémoire avec une force changeante qui fait de nous de petites créatures bercées par le hasard des évolutions. Si je parle de ne pas connaître la façon dont on se rappelle les événements de notre passé, c’est que dans l’instant présent, nous ne pensons pas au futur, et que ce qui importe, c’est de créer ces souvenirs, c’est de vivre. Carpe diem, oui?
*
Vendredi soir, quand l’amoureux est rentré du travail, j’avais rien préparé pour souper, alors on a décidé de se faire des sandwiches avec ce qui traînait dans le frigo. Et QUELS sandwiches (c’était délicieux). La semaine s’était très bien passée, j’étais en « rémission » de mes petits ennuis de santé et je me sentais finalement en pleine forme! D’attaque pour le weekend, donc. Tout en regardant un épisode de Doctor Who, on a parlé de faire des plans pour la fin de semaine. En soirée, j’ai regardé la température qu’on annonçait pour samedi et dimanche. Soleil-nuage, un peu plus chaud dimanche que samedi.
« On pourrait aller se promener à Seattle, comme t’avais suggéré la semaine passée? » « Oui ok! » « Hm, y’a quoi à Seattle? Je connais juste les places où on est allés l’an passé, moi… Pike Place Market, Seattle Center…? »  « Ouais ben, moi non plus je connais pas tant autre chose. » « Oh, y’avait le Seattle Underground machin qui avait l’air cool. Faut acheter les billets en avance, pour ça? » « Heu, non… j’pense pas. »
Puis, comme c’est le cas la majorité du temps, on n’a pas vraiment conclu qu’on allait faire quelque chose en particulier et on est allés se coucher, mais pas avant que le copain prépare un petit mélange à crêpes pour le lendemain matin. Yum! Depuis quelques semaines, on essaie de se faire un « matin crêpes » le dimanche, comme ça, ben, les souvenirs peuvent aussi devenir gravés dans le temps, comme une habitude…, mais pas une habitude plate là! Ça fait agréable, on a un déjeuner plus spécial que les autres chaque semaine. Par contre, là, la semaine passée on avait sauté les crêpes à cause de ma visite impromptue à l’hôpital, alors on a devancé ça au samedi matin (on aime vivre follement)! Avant de m’endormir, j’ai fouillé sur les Internets à la recherche de choses à faire à Seattle, un peu trop motivée pour l’heure qu’il était, et j’ai trouvé de chouettes musées, des parcs, etc. Ma dernière pensée, après la fermeture de mon téléphone et avant celle de mes yeux : « Tu sais ce qui serait vraiment l’fun aussi? Faudrait trouver un mini-putt quelque part! »
Samedi, je me suis levée du mauvais pied. Super brainstorm du vendredi soir, qu’est-il advenu de toi? Enthousiasme pour les attractions touristiques de la région, pourquoi t’es-tu éteint? Je me suis rarement sentie aussi démotivée au réveil, tout m’agaçait exponentiellement. Va savoir, ça ne m’arrive vraiment pas souvent, mais là, sérieux, tout allait mal. Tout ce que je touchais tombait par terre, je n’avais envie de rien faire, j’étais vraiment maussade et ce, sans aucune raison valable. Pourtant, le déjeuner n’avait que du bon : crêpes au sirop d’érable, nutella, fruits frais (bananes, pêches, fraises), café aux noisettes… Après avoir eu fini de manger, le copain se lève et entreprend de ranger la cuisine tandis que je me répands comme une flaque sur le lit défait.
« Bon allez, on sort, ça va te faire du bien. » 
Fait qu’on est allés jouer au mini-putt.
Ça devait bien faire quatre ans depuis la dernière fois que j’avais fait une partie… Disons que ma performance fut moyenne, mais mon adversaire avait à peu près le même handicap, donc ça allait. ;) (J’ai gagné de trois points, si ça intéresse quelqu’un. Mais en réalité c’est lui qui a gagné, parce que mon humeur à partir de là s’est effectivement considérablement améliorée.) Le terrain était vraiment joli et il faisait tellement bon dehors, la température était PAR-FAITE. Parfaite. 25 degrés, soleil-nuages, petit vent tiède, juste… wow. 100%. Une fois le parcours fini, on s’est transportés jusqu’à un petit centre d’achats où on était allés l’an dernier quand j’ai fait ma visite. Il y a plein de petites boutiques mignonnes comme tout au Redmond Center : des magasins de jeux, de vêtements, de cupcakes, de cosmétiques, un cinéma, etc. On n’y allait pas vraiment pour acheter quelque chose, plus pour passer le temps un peu avant le souper, mais le copain a trouvé que c’était une bonne idée d’essayer de trouver des jeux de société pour deux! Effectivement, ça nous change de regarder la télé ou de gamer sur un ordi / une console.
Fait qu’on est ressortis avec deux jeux.
Après ça, je me suis fait guider vers un resto non loin… la surprise m’avait déjà été révélée, et j’avais tellement hâte à ce repas! Cuisine coréenne! (Ça aussi, ça faisait un moment depuis la dernière fois que j’avais apprécié.) Pour info, j’aurais difficilement pu être plus souriante que là. Ma cauchemardesque humeur matinale n’était plus qu’un mauvais souvenir… La bouffe était un vrai délice. Et le resto était rempli de Coréens (toujours un bon signe!). Japchae, dolsot bibimbap, avec une soupe au tofu épicée que je n’avais jamais essayée. On a vraiment pris notre temps, on a jasé en mangeant et tout et tout. Ensuite, on a roulé jusqu’au centre d’achats, où j’ai trainé l’amoureux dans des boutiques, où on a perdu du temps à être ensemble et à ne rien considérer acheter (ou presque). Puis la soirée s’est finie par un café Starbucks en guise de dessert (rendus là, y’avait un petit trou qui s’était créé à travers toute la boustifaille coréenne). On est rentrés et on s’est installés tous les deux à l’ordi, un en face de l’autre sur la table de la cuisine. Et on a joué un peu.
Fait qu’on s’est couchés à 5h30 du matin parce qu’on avait bu des gros cafés vers 21h30 et qu’on n’a juste pas vu le temps passer. (Maudit jeu qui rend addict…)
Je me suis endormie en riant : « Tsé, y’a beaucoup d’affaires plates quand tu pars de chez tes parents et que t’es pris avec toutes les responsabilités qui relevaient de quelqu’un d’autre avant… C’est stressant et tout, mais, y’a aussi des bons côtés quand même. Comme ça. Gamer un en face de l’autre « chez nous », et se coucher avec le bruit des oiseaux qui chantent en se traitant d’irresponsables et en rigolant parce qu’on s’en fout, qu’on fait ce qu’on veut et que personne va en dire quoi que ce soit! »
Dimanche, le réveil fut tardif. Oups. Mais ça n’allait pas être suffisant pour rester sagement à l’appart en tournant en rond. La superbe journée d’hier  Il faisait encore un temps magnifique, et après avoir mangé, il était à peine 13h45! On avait encore amplement le temps de composer de nouveaux souvenirs! On est donc partis, avec comme destination le centre-ville de Seattle. Arrivés là où commençait la visite du Seattle Underground, on nous informe que la prochaine visite commence dans cinq minutes. Pros du timing! Le tout dure 1h15, où un guide nous explique que la ville a un sous-sol à l’historique fascinant. Le plus gros de l’histoire racontée a lieu entre les années 1880 – 1910. Avec mon intérêt légendaire pour les vieilleries et surtout, les vieux trucs semi-démolis, je peux dire que j’ai été servie! Il y avait une tonne d’anecdotes bizarres, drôles, un peu dégueu ou suggestives (sur les toilettes et la marée… les nids-de-poule qui étaient nommés et notés sur les cartes (!)… la chasse aux rats dans les rues… l’incendie qui a brûlé toute la ville de Seattle -nommée d’après un chef amérindien-… et le fameux club de « couture » des femmes de la ville où 90% de la population était masculine…)
Après la visite, on est allés acheter des noms. (Noms = Choses que l’on mange avec grand plaisir et qui nous font faire plein de bruits indéfinis pendant la mastication, genre : « om nom nom ») Ben, quoi, il y avait un rabais à une chocolaterie adjacente si on montrait nos bracelets de la visite… Qui n’aurait pas craqué… On a rapporté notre butin avec nous (des truffes et des pommes au caramel, MIAM) et on s’est dirigés vers le bord de l’eau, non loin du centre-ville. Sur notre chemin, OH LÀ LÀ, une ADORABLE boutique avec des robes style vintage, des petits souliers plein de boucles et de froufrous, des ombrelles en dentelle lilas, jeveuxjeveuxjeveux.
« On peut aller voir?! … Ça doit être super cher anyway, c’est trop cute. Juste voir! »
Mon intention était VRAIMENT de juste regarder, je vous le jure. (C’est vraiment difficile de ne pas donner une impression de sarcasme sur Internet… heuu… J’étais sérieuse.) Sauf que finalement, c’était pas si cher que ça pour le produit. Merde. Dans le fond, j’espère toujours que c’est super hors de prix, comme ça je me raisonne et je ne considère rien acheter, mais en même temps je peux rêver et peut-être même me sentir assez effrontée et essayer une tenue même si je prévois pas la prendre, histoire de voir de quoi je pourrais avoir l’air si j’étais riche. Sauf que quand les prix sont raisonnables, ARGH, c’est la pire chose… Parce que si je me sens assez aventureuse pour essayer une robe, il y a de forts risques que je décide finalement de l’acheter. Et à ce prix-là je me permets d’en essayer trois ou quatre, pour me décider après… Heu, j’ai dit que je l’achetais PEUT-ÊTRE… Non ok. Quand j’essaie plusieurs trucs, ça veut dire que je suis tombée dans le piège et que je vais juste avoir à décider combien je dépense… Alors j’ai joué au mannequin un petit peu et j’ai effectivement essayé de jolies robes, avec l’amoureux assis sur un petit canapé savamment disposé pour les messieurs (ou les copines) qui accompagnent.
« Tu devrais essayer de me trouver une robe que tu voudrais que j’essaie. »
C’est un de mes jeux préférés dans un magasin de vêtements. Je le faisais souvent quand on allait magasiner ensemble, ma sœur et moi. Après avoir fait le tour du magasin et avoir fait notre propre sélection, on se donnait la mission de trouver quelques trucs pour l’autre, et on les essayait avec le reste. Étonnamment, dans un nombre assez haut de cas, l’autre avait bon œil, et on finissait par trouver que ce morceau qu’on n’aurait jamais choisi nous-même nous allait plutôt bien.
Ce qui est arrivé dans ce cas-ci. Ma propre sélection de robes était (évidemment) adorable, mais celle qui me faisait indéniablement le mieux fut choisie par Monsieur. Superbement flatteuse, dotée d’une bonne dose d’inspiration vintage, et UNIE. (Je ne porte que très rarement des vêtements unis…). Le coup de cœur.
Il a offert de m’acheter celle que je voulais.
Tandis qu’on marchait vers le Pike Place Market en direction du bord de l’eau, après mes remerciements, le copain a cette pensée sur les souvenirs. « C’est pas difficile de payer pour des jolies choses quand j’ai la meilleure mannequin pour les porter. Et avec ça maintenant, chaque fois que tu vas porter la robe, tu vas pouvoir te souvenir de ce petit moment agréable qu’on a passé ensemble. Et moi aussi. Et quand tu vas y penser, j’espère que tu auras toujours le sourire. Et si je peux te faire sourire, je suis heureux. »
Nul besoin de vous dire que le sourire était au rendez-vous. Cette robe était devenue la relique qui nous rappellerait toujours à quel point cette fin de semaine avait été plaisante. Après avoir marché près du port pendant une petite heure de plus et avoir gravi quelques centaines de marches pour revenir du bas de la colline jusqu’au centre-ville, on est rentrés à Bellevue et on est allés souper à un resto pas très loin de l’appart. Un souper de flâneurs, à se regarder dans le blanc des yeux et à parler de notre avenir, et de tout plein d’autres sujets largement moins importants aussi, comme il en faut.
Je me suis endormie en quelques secondes ce soir-là, repue de petits et de grands bonheurs, les cheveux en bataille, la bouche en coin, le cœur bercé par la chance que la vie m’apporte à chaque tournant.
*
Si je prends le temps de détailler autant les aventures d’une seule fin de semaine avec mon amoureux, c’est que « les paroles s’envolent mais les écrits restent » … Et si je fais l’éloge du mystère qui entoure l’évolution des souvenirs dans l’esprit, je souhaite plus que tout être capable de me propulser dans ce souvenir-ci quand je me sentirai maussade, dans un futur à moyen ou à long terme. (Bon, ok, j’admets que c’est aussi pour me vanter d’avoir un amoureux absolument parfait et vous péter de la broue avec mes histoires fantastiques du bout du monde, oui oui. Ne soyez pas jaloux!) ;)
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lenddemains · 10 years
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Un café après le souper?
Hier soir après souper, le copain me kidnappe du salon et me dit de sauter dans mes souliers! Je ne sais pas où on va. Arrivés dans le centre-ville de Bellevue, on marche jusqu'à un Starbucks... qui devait être ouvert jusqu'à 10h30 selon l'horaire en ligne. Il est 9h10. Sur la porte, on nous informe que ça ferme à 6h30 les soirs de semaine... Ok... Il y a un autre Starbucks à un coin de rue. Fermé aussi. ("Sont où leurs Tim Hortons 24h !???!") Impossible de trouver un café ouvert à 9h15 un mercredi soir à Bellevue... À Montréal, ce serait impensable. C'est toujours occupé à cette heure du jour, un café!!! Finalement, un centre d'achats / hôtel / resto / cinéma était encore ouvert, où il y avait un Tully's (coffee). Je boude un p'tit peu Starbucks. Pendant qu'on donne notre commande, la fille au comptoir nous informe gentiment que le café ferme dans cinq minutes. "Heum... ok. Ça ferme vraiment tôt les cafés ici, c'était dur de trouver une place encore ouverte..." Elle, avec le sourire: "Ben c'est pas trop mal, il est quand même 9h30! ...Le weekend on ferme à 10h30!" ... Pas trop mal?! T'es sérieuse là?... Oh boy! Elle nous a quand même refilé le nom d'une place ouverte toute la nuit, "si jamais vous avez un craving de café à 2h du matin (elle se moquait gentiment)", mais on a regardé et y'en a pas a proximité de la maison... Bon... ok d'abord...
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lenddemains · 10 years
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Ah pis, personne me connaît, ici...
Dans une ville éloignée d’un endroit qu’on a toujours habité, la moindre différence est une cause d’émerveillement, d’étonnement. On peut se demander comment se porte Dame Nature dans ce coin du monde, comment fonctionne le système de transport en commun, ou comment les gens mangent. Ben quoi, on est aux States!
On peut se réjouir de constater que la végétation, ça les connaît! Si seulement j’étais en mesure de faire autre chose que les admirer, au nombre de plantes que j’ai vues pour la première fois ici, j’aurais pu commencer à rédiger un herbier plutôt qu’un blogue. Bon, après tout, Washington, c’est le « Evergreen State ». Il porte bien son nom! On peut aussi célébrer le fait que la température est clémente. Les rumeurs veulent que le nord de la côte ouest américaine, Canada inclus, soit dépeint par des paysages plutôt gris et mornes, mais où la température fluctue peu. So far so good, je ne trouve pas que c’est déplaisant. En fait, à tous les jours, il y a des heures de grisaille, et des heures de soleil, mais une température qui oscille entre 15 et 23 jusqu’à présent. Pis demandez-moi pas ça équivaut à quoi en fahrenheit, s’il-vous-plaît, j’en ai pas la moindre idée! C’est l’idéal quand même cette « chaleur » (pour moi, quoi)! …Même pas besoin de fermer les yeux, pour imaginer ma pauvre frangine, portant deux hoodies, un par-dessus l’autre, qui se plaint : « ON GÈLE. » (Ma sœur est une pro des phrases affirmatives, alors je ne mettrai point de point d’exclamation à ses protestations imaginaires.)
Les horaires d’autobus sont un peu ridicules apparemment. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’en faire l’expérience, mais il me semble que ça s’approche de la majorité des lignes à Gatineau, mettons. OH Montréal, comme tu es loin! Malgré ça, j’ai la chance de pouvoir utiliser une carte de bus qui n’est pas identifiée à l’usage unique de mon copain. On aime ça. Pour le moment, je me satisfais de la voiture le soir et les weekends, mais c’est quand même rassurant de savoir que je peux me déplacer de façon autonome si l’envie m’en prend. Après recherche, j’ai trouvé deux magasins de tissu et d’accessoires de bricolage, alors je suis bien satisfaite de ne pas être limitée par l’accès aux matériaux de base pour mes petits passe-temps créatifs. Je partagerai tout ça quand j’aurai fini de bricoler quelques trucs.
L’endroit où on habite est vraiment magnifique, le coin est charmant, l’appartement très grand, et, mieux encore, l’épicerie est à cinq minutes à pied. Oh yeah! Toujours un avantage de poids quand on reste dans un logis temporaire où il n’y a d’autre chose à faire que de la boustifaille (je rigole). Une épicerie est une épicerie, probablement. Rien de très dépaysant malgré qu’on soit aux États-Unis. Les rangées sont parallèles, la pâtisserie est dans un coin, les produits laitiers contre un mur, et tout est bien en ce monde. Mais il y a quand même quelques éléments qui surprennent. Par exemple, on peut trouver des fromages à 4 endroits différents dans l’épicerie, et le fromage à la crème semble être rangé avec les fromages fins (?). Il est impossible de trouver des haricots JAUNES en conserve, cependant on y retrouve des bouteilles d’alcool à 9$ et un quart de rangée d’épicerie de sirops de sucre – le truc que ces sauvages mettent sur leurs « pancakes », oui oui -, plus 3 sortes de sirop d’érable (IL FAUT BIEN, SVP – De toute façon mon chum n’aurait jamais accepté de revenir en stage dans la région s’il avait dû passer un été en sevrage de sirop d’érable.) Notre épicerie a aussi en stock beaucoup de légumes organiques et des fruits et légumes asiatiques (daikon, bokchoy, caramboles, etc.). Je le souligne, les formats de certains aliments emballés me semblent aussi sensiblement plus gros que les nôtres. Ce qu’il faut retenir de l’épicerie à Bellevue, cependant, ce sont ces deux choses : Il y a un café Starbucks à l’intérieur (!!!) et les caisses ne sont pas comme chez nous. On laisse notre panier du côté du caissier (côté qui est beaucoup plus large que celui du client), et c’est lui qui s’occupe de sortir nos achats du panier avant de les scanner. Je dois dire que le processus est pas mal plus efficace, mais ma perplexité est grande chaque fois que j’arrive devant la caisse en me demandant de quel côté je dois passer (pas celui où le panier passe, non plus… ahhh)…
L’autre jour, il me manquait un ingrédient pour faire une recette. (Et oui, en plus, je voulais un café Starbucks, je l’avoue.) Je sors assez rarement habillée n’importe comment, en ayant juste pris le premier tshirt sur la pile, avec les cheveux tout croches (surtout que ça arrive beaucoup trop facilement…) ou pas maquillée. Mais dans une place où tu parles une langue qui est une curiosité, de l’autre bord du continent que celui auquel tu es habituée… La tentation est forte.
D’un côté, personne me connaît. Je pourrais aller prendre une marche en pyjama, ou bien avec l’ensemble le plus dépareillé jamais vu. Après tout, quelles sont les chances que d’ici à ce que je rentre, au mois d’août, à Montréal, quiconque m’accuse formellement d’un faux-pas vestimentaire? Même si quelqu’un m’accostait avec une remarque choquée, je pourrais toujours faire semblant de ne pas comprendre et/ou baragouiner une réponse avec un gros accent pâteux. Pis si c’est pour une émission de relooking, ben, anyway, ça serait pas genre, Jean Airoldi.
D’un autre côté, well, personne me connaît! Pour cette raison exactement, j’ai aussi l’envie occasionnelle de ne pas sortir du tout à moins d’être une parfaite carte de mode (à ma mode personnelle, on s’entend!). Les franges de dentelle, les bas au genou, les boucles dans les cheveux, le mascara… Ben quoi? Quand je commande mon café Starbucks avec mon petit accent exotique et que je le sirote avec un bouquin dans un endroit public, j’aimerais bien entendre les rumeurs sur « cette-jolie-jeune-femme-au-look-vraiment-mignon-et-original » qui passe parfois…
Je ne sais pas quel est votre usage vestimentaire, dans un endroit qui vous est familier ou non. Vous pensez que mon questionnement tout-à-fait légitime s’appliquerait à vous? Vous êtes plus du genre : confort peu importe? Style peu importe? La tribune est ouverte ;)
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