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MOSTLA IV: Hjaltalin

6'39, c'est probablement long pour un morceau avec comme seuls arrangements un piano et une voix. Les changeurs de jeu, pour en faire une lente épiphanie? Des ponctuations silencieuses, une voix 'emo amor' (Kurt Cobain meets Patrick Watson), et un orchestre philarmornique pour l'ascension finale, épique.

L'enregistrement: Högni Egilsson, frontman blond réservé/illuminé de Hjaltalin, a lutté avec ses démons - son extrême sensibilité fragilise sa santé mentale, quelques hospitalisations en témoignent. Longue session de studio vaine. Et puis, au milieu de la nuit, après des heures d'incapacité, une prise, 'la performance de sa vie'. Epique, donc.

'Ethereal' clôt le troisième album de Hjaltalin, groupe-prophète en son pays - leur second album a été élu 'meilleur album de l'année' à l'équivalent islandais des victoires de la musique, vendu à 9000 copies (rapporté à la population française, ça donne plus d'un million de ventes, notre "génération goldman", en somme).

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Small Feet: Rivers

Stockholm based Simon Stålhamrhe has one of those vocal tones that just drags the listener helplessly into a world of beautiful despair. His EP, _Liar Behind the Sun_, drops next week on Kning Disk Records. Check this rather striking video whilst you wait. http://dlvr.it/3Yn3rc

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MOSTLA IV: Julien Gasc

Julien Gasc est un auteur-compositeur-interprète plutôt heureux. Il vit (de) son art avec humilité et conviction. Fondateur d'Aquaserge, groupe psychédélique pop, "à moitié virtuose, à moitié mathématicien" (Kevin Parker, leader de Tame Impala), multi-instrumentiste (la basse, la guitare, le piano, la contrebasse et la batterie) et manipulateur d’objets, il joue au présent et à l'imparfait avec Bertrand Burgalat, Stereolab, Laetitia Sadier, April March, Damo Suzuki (Can) et Hyperclean.

Ce printemps, il a sorti avec Aquaserge un album en collaboration avec April March, sur l'excellent label belge Freaksville.

Depuis 2012, il travaille sur son premier album solo, "Cerf, biche et faon" (2000 records). Un disque mélancolique, très personnel et tellement universel. Un album lo-fi grande fidélité, enregistré sur quatre pistes cassette et pro tools, avec quelques micros, à moitié seul, l'autre moitié ouverte aux amis de passage. Sans superflu.

Julien Gasc, à propos du titre "Canada":

"C'est une histoire d'amour sur fond d'histoire familiale. En effet mon grand-père a passé plusieurs séjours à l'hôpital avant de finir ses jours à la maison de retraite, tout est allé très vite. A Noël j'ai revu une fille, elle est venue passer du temps avec moi à la maison familiale. C'est une chanson qui traite de ce que j'ai vécu durant la période de Noël en 2012. Au studio, nous avons pas mal répété le morceau puis enregistré avec Benjamin à la basse, Jens à la guitare folk et moi au piano. Benjamin a enregistré des parties de guitares mélodiques que je lui ai en partie soufflées au coin du feu. J'ai essayé de garder la prise la plus énergique ensuite, j'ai enregistré et gardé une prise de batterie et enfin la voix."

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MOSTLA I: Kim Ki O

(photo par www.bicheohmabiche.fr) 

Ekin Sanac et de Burna Göl, de Kim Ki O, se sont filmée par elle-même, lors de leurs 2 concerts français, à Strasbourg (Troc Café) et Paris (la Maroquinerie) les 14 et 15 juin, organisés avec l'aide du magazine Gonzai. "Resistance shows".

La première fois que le nom de Kim Ki O est apparu sur la scène musicale parisienne, c'était en février 2008, quand elles gesticulaient sur/autour de la scène du Nouveau Casino, avant/pendant/après le concert de Jens Lekman - le Suédois crooner les avait choisies pour sa première partie européenne, elles n'avaient pas pu jouer à Paris, faute de permis de travail, mais étaient là, en route pour le Royaume-Uni. 

Depuis, les 2 Kim Ki O sont des activistes dans l'underground stambouliote, un des rares groupes turcs à émerger en Europe de l'Ouest. Elles nourrissent leur art en version "do it yourself", sortent des cassettes, vinyles, singles digitaux, cdr, autoproduits ou publiés sur des labels européens. Comme "Grounds", leur nouvel album, disponible sur le label parisien Lentonia Records. 

Les thèmes de "Grounds" (chanté entièrement en turc) dépeignent la dépression sociale, moteur des manifestations à Istanbul, depuis le 31 mai. La première video extraite "Insan Insan" ('Humain Humain') a été tourné l'hiver dernier, dans le Parc Gezi, tout près de la place Taksim, épicentre dédites manifestations. Un album-témoin, du coup, de son environnement.

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Mostla II : Angel Olsen

On a découvert Angel Olsen alors qu'elle scandait "Fuck Birds In The Bushes", dans la chanson Quail And Dumplings de l'album Wolfroy Goes To Town de Bonnie "Prince" Billy. Sur cette tournée, elle accompagnait Will Oldham sur scène, et faisait chavirer tout le Trianon (à Paris, pour nous). 

Le temps de rattraper notre retard (un EP, Strange Cacti, sorti en cassette et vinyle chez Bathetic en 2010/2011), qu'un premier album était disponible : Half Way Home, dont est extrait Lonely Universe. Une complainte épique down tempo, et sa production sèche et heavy, à l'opposée du grain de voix d'Olsen : possédée et intemporelle. Tout au long d'Half Way Home, la songwriter de Chicago alterne entre les textes violents, directs, et le romantisme universel. Toujours avec la même beauté naturelle.

L'album n'était sorti qu'en vinyle aux Etats Unis chez Bathetic, il a été réédité en CD pour le monde par Jagjaguwar. 

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MOSTLA III: Skating Polly

Skating Polly, 2 demi-soeurs de 12 et 17 ans, Kelli Mayo et Peyton Bighorse, de nulle part (soit Oklahoma City, dans le ventre mou des USA).

Forc��ment pas très loin des Flaming Lips (le plus grand groupe d'Oklahoma City) - leur second album "Lost Wonderfuls" est mixé par Kliph Scurlock, batteur des Lips. On pense aux Moldy Peaches, à Hole, ce genre d'icône du DIY américain des années 90's.

Le duo existe depuis 2009, dans sa chambre et sur scène (premières parties de Deerhoof, Band of Horses, Flaming Lips). Elles ont des choses à dire sur la pertinence de leur art. Et à jouer, dans des performances live à la fois punk (ou grunge, n'est-ce pas) et surréalistes. 

Les vidéos live que les filles postent sur leur chaine youtube en sont les documents-témoins, comme ici, "Placer" enregistré à Austin (festival SXSW) en mars dernier.

Pour l'histoire, leur tout premier concert, le 10 juin 2012, a été filmé, et il est disponible en 2 parties (1/2 et 2/2).

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MOSTLA II: Tee See Connection

The Tee See Connection, soul band californien groovy comme un après-midi à rien foutre, décide de pacifier l'US Air Force par le reggae: le "Take My Breath Away" de Top Gun est donc tranquillement déglingué en face b d'un premier 45 tours sur Colemine Records.

Ca sonne comme ce qu'on a eu de mieux dans le genre revival soul de ces dernières années, sauf que ces Californiens là ont l'air bien plus détendu que les New-Yorkais qui trustent le créneau.

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MOSTLA III: Cindy Lee

A la fin de la dernière décennie, Women a sorti 2 killer albums chez Jagjaguwar. Brillants. Un split, un mort. Feu-les-Femmes. 

Guitariste abrasif et chanteur outsider-martien, Pat Flegel écrit désormais ses emails depuis la bibliothèque municipale de Vancouver. Connexion lo-fi, il s'est entouré de 2 Yung Mums - combo punk local - pour créer Cindy Lee. 

Chant sensationnel au bord du gouffre et jeux des musiciens à peu près pas du tout coordonné, ce "Holding the Devil's Hand" s'extasie doucement en boitant. D'abord apparu sur une cassette, puis en face B superbe d'un 45 tours sur le zine/label de Vancouver Mongrel Zine Records, à l'esthétique so 90's.

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MOSTLA II: Omar Romero

Regarder un émigré mexicain de LA un peu poupon, la gominette authentique, jouer du rockabilly comme en 1954. Et être un peu coi. 

On l'aurait volontiers signé sur Almost Musique, pour l'Europe, cet Omar. Il paraît même qu'il a gagné un concours de "groupes de rockab-sosie d'Elvis", à Las Vegas. Mais ce qui se passe dans le rockab reste dans le rockab: Omar Romero sort ses disques sur Wild Records, label angelinos radicalement dévoué au genre. "Hog Wild", son deuxième album sorti en 2009 (et réédité cette année - en cd, ha-, pour faire durer) ne vieillit pas (pas plus). 

Et ça joue ses concerts à toute allure, en France notamment, dans un réseau extra-muros (hors périphérique, hors hype, en outlaw) en mode rural coopératif dans les festivals d'images d'Epinal du far west. Le retour à la danse.

Tarantino aurait clairement pu kiffer pour un générique de fin, Mich le Guen (de Quimper) l'a choisi avant.

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MOSTLA II : Younolovebunny

Daniel Johnston, R. L. Burnside, Jeffrey Lewis, Phil Elvrum, Jonathan Richman, c'est à cette famille des songwriters doux-dingues à l'hypéractivité obsessionnelle, innocente et lo-fi qu'appartient Claus Frøhlich. Claus Frøhlich est Younolovebunny : un artiste multi-instrumentiste, à moitié anthropologue - il s'est arrêté en cours d'études.

Claus est né en 1982 et a grandi dans une ferme dans le sud du Danemark, à la campagne en banlieue d'une petite ville, entouré de vaches, de tracteurs, de chevaux, de chasseurs et d'élevages de porcs. il préfère sensiblement la musique aux travaux de la ferme. Aujourd'hui, il vit à Copenhague. 

Quand il a eu besoin d'un nom de groupe, il choisit le nom de ce jeu vidéo, Younolovebunny. C'est aussi ce que rétorquent les prostituées thaïlandaises aux hommes qui rejettent leurs avances : YOU NO LOVE BUNNY.

Younolovebunny a composé et enregistré plus de 700 chansons, et bricolé une quarantaine d'albums - dont un album de 200 chansons - semi diffusés sous le manteau, sans calculs. Quand un ami lui demande son dernier album, il préfère enregistrer un nouveau disque : plus simple, plus logique, plus fun. Ou comment développer sa carrière à l'envers, sans s'en faire. Si Claus était né à Seattle, il aurait probablement une longue discographie sur des labels indépendants établis, et/où mythiques. Mais Claus a grandi dans une ferme, et, au lieu de dorer sa pilule aux Bahamas, il travaille pour la seule chaine de télévision pour personnes handicapées au monde. Un fragment de pop culture underground américaine en direct live d'une ferme d'élevage porcin danoise.

Chez Almost Musique, on est tombé sur Younolovebunny en toute s��rendipité, sur l'internet : une nuit d'errance, sur le site du label anglais Fat Cat Records (Animal Collective, Sigur Ros), on enchaine les écoutes. Fat Cat avait sélectionné le lapin pour sa compilation annuelle de démo en 2011 (http://demo.fat-cat.co.uk/). Un morceau, une tonne de vidéos bootleg louches et quelques investigations nous conduisent à la conclusion que le petit génie est passé entre les mailles de tous les filets pour demeurer l'heureux et anonyme auteur d'une discographie pléthorique et merveilleuse encore inédite au sens industriel du terme. Claus nous envoie ses 700 morceaux, on s'y plonge, on écume des jours entiers la curieuse oeuvre du Danois. On y entend l'esprit K records (Beat Happening, Microphones/Mt. Eerie), du grunge (The Breeders meet Nirvana à poil et poli), de la bidouille analogique, des morceaux de Modern Lovers, de l'indie folk simple et sensible et sombre, des impressions encore indécryptées qui font toutes appel à une sorte de rapport avec les années 90's, de la pop hautement psychédélique, du presque punk, du complètement lo-fi, une espèce de comédie musicale et "un album qui change le monde" ("Albummet Der Aendrede Verden") et ensuite le monde a changé.

Une quintessence générationnelle enregistrée sur 4 pistes-cassette comme en 1992. Un OVNI déconnecté de la production de masse, anti-autoroute, ré-édité avant d'avoir été édité.