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Dessins réalisés au fusain (A3 – 29,7x42 cm – 300 g/m²)

A travers ce dessin j’ai voulu représenter le ou les visages de la schizophrénie. Ce trouble psychotique qui se caractérise de vivre dans une forme de paranoïa par l’impression d’entendre des voix jugeant ou commentant sa propre personne, peut impliquer une pluralité de la personnalité. La personne schizophrène a l’impression d’être contrôlée par une force extérieure, de ne plus être maîtresse de sa pensée ou d’être la cible d’un complot à la finalité mal circonscrite.

C’est donc par cette impression d’être plusieurs en une seule personne que j’ai voulu représenter ces visages très simples dont l’unité d’ensemble peut nous faire penser à la représentation d’un seul cerveau. Pour vêtir l’œuvre et l’accompagner dans sa démarche, j’ai inclus plusieurs fois des empreintes digitales en fond pour revendiquer l’identité d’un seul corps et d’une seule conscience faussé par cette maladie qui implique donc la multiplicité des visages.

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Dessin réalisé au fusain (A3 – 29,7x42 cm – 300 g/m²)

           L’Homme ressent, entend, voit, sent et goûte à l’aide de ses cinq sens. Ils sont plus que bénéfiques et vitaux à la constitution physique et psychique de celui-ci. La vie avec ses expériences, ses odeurs, ses souvenirs, ses regards, ses perceptions, sgoûts. La vie sans un de ces sens pourrait être handicapant, comme pour les aveugles ou les sourds (même si celle-ci serait quand même vivable). Mais la vie sans aucun de ces sens serait impossible et très amère, elle ne serait plus vibrante.

             C’était alors très important pour moi de les représenter car chanceuses sont les personnes qui peuvent s’épanouir et vivre sans complexe avec leurs cinq sens.

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Dessins réalisés aux marqueurs et à la bombe aérosol (A3 – 29,7 x 42 cm – 300 g/m²)

Ces différents corps ont tous leurs particularités physiques qui les caractérisent et qui présentent un être différent. Chaque corps est unique, par ses courbes, ses formes, sa constitution, sa formation, etc. Une forte pression sociale sur l’apparence et particulièrement sur le corps est subie par des stéréotypes de canons de beauté à atteindre pour être « femme et belle ». Le terme de « Body Goal », sur « Instagram » par exemple, est très employé pour définir le corps idéal et parfait qui se caractérise par un ventre plat, des fesses bombées et une forte poitrine chez la femme et un corps musclé pour l’homme. Beaucoup de suicide ont lieu dû à cette pression médiatique et de ce que représente le « Body Goal ». Il ne cesse d’influencer notre quotidien avec des publicités minceurs par exemple, apparaît dans toutes formes de médias (magazine féminin, cinéma, réseaux sociaux), ce qui par conséquent maintient en obsession les personnes pour l’atteindre.

           Chacun de ces corps représentés n’est pas réaliste et ne vise pas à être beau ou bien à être laid, mais seulement à mettre en valeur les caractéristiques de chacun. Car il faut accepter le fait d’être unique, d’aimer ses qualités comme ses défauts. Car en soi qu’est-ce qui est pire, par la chirurgie esthétique par exemple, de vouloir ressembler à tout le monde ? De vouloir représenter un stéréotype voire même une esthétique non unique et purement canonique ? Et ainsi, ne plus savoir vivre ou avoir sa propre identité physique. Cette objectivité de la beauté risquerait  sûrement de nous enlaidir par sa banalité, il est donc important d’entretenir une vision subjective de celle-ci. C’est ce que j’ai voulu dégager aux seins de la problématique de mes corps et de leur unicité.

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Dessin réalisé aux marqueurs et à la bombe aérosol (50x65 cm – 120g)

 En cette femme j’ai voulu représenter ma propre « Gorgone ». Même si elle n’est pas forcément laide par son effroi et que l’expression de son visage est neutre, elle représente des canons de beautés qui sont différents de ceux qui sont actuels. Cette femme a subit, de la même manière que Orlan, des implants de cornes situés au niveau de son crâne. Mais aussi d’autre transformations physiques tels que ses dents taillées, la coloration de ses pupilles en noir, des piercings, des écarteurs et des tatouages. Pour réaliser ce dessin je me suis inspirée du personnage atypique Maria Jose Cristerna.

               A première vue, par ces transformations physiques nous pouvons considérer ces personnes comme « laides ». Par exemple, quand nous les croisons dans la rue nous avons par habitude de détourner le regard ou de les fixer, comme si celles-ci nous repoussaient ou nous intriguaient. C’est pour cette raison que j’ai voulu rendre cette laideur attractive en embellissant ses « défauts » physiques. Ses pupilles noires approfondissent son regard, ses tatouages nous sont curieux, ses piercings nous semblent beaux et décoratifs comme pour ses écarteurs. L’utilisation des couleurs rose et argenté participe à la brillance et à la mise en valeur de cette beauté.

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Dessin réalisé au marqueur noir et à l’aquarelle (50x65 cm – 400g) collage sur feuille noire (120g)

Abîmée par la culture occidentale, la culture des tribus africaines est à l’opposé et est remise en question par celles des occidentaux. Celle-ci constitue tout d’abord des principes et des valeurs très différents de l’Occident, et cela même avec les canons de beautés mais aussi avec les significations de leurs multiples transformations physiques.

 Cette femme africaine a 5 transformations physiques sur elle, normalement celles-ci varient selon les tribus, mais j’ai voulu les rassembler ensemble en une seule femme pour pouvoir ainsi mieux les mettre en valeur. Le labret qu’elle a à la bouche (insérer sur la lèvre inférieure) a pour but de rendre moins attirantes la femme comme pour le bandeau sur les seins. Cette pratique appelée « le repassage des seins » est faites pour enlaidir la femme afin d’éviter des viols trop tôt et des naissances non désirés. Mais les ornements au cou des « Femmes Girafes » participent à la beauté de la femme par l’exposition de sa richesse et l’appartenance à sa tribu. Comme ainsi avec les scarifications sur tout le long du corps qui représentent l’appartenance à une tribu, en une croyance métaphysique ou bien représente le signe d’une force et d’une puissance.

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Projet film : « My Kitchen »

 J’ai créé cette vidéo afin de montrer dans un premier temps le processus de création qu’un  artiste peut avoir au cours de la réalisation de son œuvre. Dans le circuit de la création d’une œuvre,  beaucoup de procédés et de processus varient. Quand nous créons nous choisissons, et ce sont ces mêmes choix qui vont façonner le résultat final de notre œuvre. En tant qu’artiste on revient parfois sur nos choix pour prendre d’autres décisions, pour les améliorer, les modifier ou bien les supprimer. C’est une forme de défragmentation car l’œuvre se constitue par la constitution de plusieurs choix qu’ils soient positifs ou négatifs pour celle-ci. Elle s’imbrique de plusieurs variations d’idées, ce processus est alors paradoxalement une structuration et une déstructuration.

 J’ai voulu alors mettre l’accent sur cette structuration et cette défragmentation en jouant sur le montage de l’objet qui est en parallèle avec le montage vidéo. Avec beaucoup de « slow-motion » de « time-lapse » qui introduit des rythmes différents tout au cours de la vidéo, qui recopie donc la défragmentation de la création artistique. Lorsque je montais en désordre cette cuisine  c’est comme si je dessinais ou que je créais quelque chose. Soudainement j’ai eu des élans ou bien des moments de réflexions dans la façon de disposer les objets afin de trouver une harmonie entre eux.  Avec des idées qui vont fuser, d’autres qui vont se répéter, d’autres qui sont longues à mettre en œuvre ou bien même impossible à trouver. Le montage de l’objet affiche clairement ce processus créatif, l’artiste pense et regarde son « œuvre » même s’il ne connaît pas son résultat final il l’a réfléchit. Nous voulons la rendre complexe ou bien esthétique, alors nous réfléchissons toujours à comment disposer les choses que ce soit avec les couleurs, les formes, les matières, etc.

 Les sons étaient aussi très importants à la démarche de celle-ci. Tirés du monde du data, du mobile, du téléphone, ils vont participer à créer une ambiance particulière et donc susciter l’impression d´un « bug ». Comme quand l’artiste crée et que soudainement, il revient sur ses anciens choix, ou à ses nouveaux ou bien quand ils les assemblent tous. Il peut avoir cette panne d’inspiration qui peut être comparable à un « bug » informatique, comme une sorte de pause de son esprit ou de ses idées. Il a besoin d’y réfléchir ou d’y revenir dessus. Il peut alors ressentir un sentiment d’angoisse, d’anxiété ou de stress (comme de joie et de bonheur) face à ça, mais c’est ce qui va ainsi lui permettre de pousser et d’approfondir le fond de sa démarche de sa création artistique.