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Chroniques par Philippe WOLDERMARIAN
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philippewoldermarian-blog · 10 years ago
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KOOL KEITH « SEX STYLE » (Funky Ass Records, 1997)
Pourquoi réécouter Kool Keith en 2015 alors que Snoop Dogg vient de sortir un treizième album dont la pochette ressemble à un brouillon en futura de Wes Anderson ? Réponse : parce que se trimbaler à poil dans ce pays est toujours puni par la loi et qu’il faut bien trouver des palliatifs légaux à cette absurdité. Tout le monde sait désormais que l’attrait principal du rap est niché dans les interlignes, mais jusqu’à quel point est-il sérieux dans ses postures les plus ridicules et les plus vulgaires ? Réponse : « (Sex style !) Niggas want it free / They dogs drink my piss (Girls wanna see) / You want freestlye, that's right, the style is free / Niggas suck my dick and they girls drink my pee. » 
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philippewoldermarian-blog · 10 years ago
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BIG K.R.I.T. « CADILLACTICA » (Def Jam, 2014)
Premièrement, Big K.R.I.T. a eu la bonne idée de ne pas s'appeler Lil K.R.I.T. comme le reste des niggaz cramés d'Atlanta ou de Houston. Rien que pour ça il mérite notre respect le plus pur. Ensuite, l'éternel bon élève du Dirty South est en train de gagner ses galons de fol en Christ du rap pour la simple et bonne raison qu'il se bat contre bien pire que la street life ou le vaudou. Big K.R.I.T. mène un combat pour la liberté dans la créativité... combat qu'il ne cesse de perdre, album après album. Dans son cas, étrangement, ça n’est pas grave du tout. Il porte cette marque indélébile entre les deux yeux comme Moïse ses lasers divins sur le front. Big K.R.I.T. tient les tablettes de la loi du rap sudiste comme personne. Avec Cadillactica, il abandonne le poulet fris de Pim C pour sauter dans les chemises chatoyantes d’Outkast. On ne compte plus les enfants cachés d’ATLiens et Aquamini, c’est entendu, mais parlant de Big K.R.I.T. c’est un peu plus... disons, pastel. L'atavisme est transféré, mais reste indépassable. Selon d’où on observe la scène ça le rend soit totalement ringard soit vraiment vraiment chou. Une fois qu’on a dit ça, il faut regarder les choses en face : Cadillactica est un album au storytelling impressionnant, dont le flow serré et les thématiques - le « sud » (Mississippi un jour, Mississippi toujours), mais aussi la « Création », ou plus précisément « l’Homme sans Dieu face à la Création » et la « lucidité » - dessinent la silhouette d'un artiste peu commun. C’est assez rare de voir un MC qui choisit d’ouvrir son album par un aveu d’imperfection. Bon, après il se fait une planète entière rien qu’avec des mots, épèle son nom une bonne dizaine de fois, écrit « Creation » avec un K et bien entendu il fuck ta bitch à toutes les sauces.
Ces derniers temps je lis beaucoup de hip hop et une frange non négligeable du jeu en est venue à confectionner des albums qui dépassent largement le cadre thématique qui les a vus naître ; j'aurais tendance dire que ces petits saligauds cavalent nonchalamment vers un abstraction aux alentours quasi postmodernes unique en son genre. Détachée du Native Tongues et de l’intellect hip hop dont l’unique objectif philosophique semblait viser une espèce d’incarnation rigide de Gardiens du Temple, cette nouvelle cartographie joue avec la masse boursoufflée d’un éventuel canon hip hop et trace les traits d’un arc narratif de plus en plus complexe. Tout ça, sans toucher aux livrets A de Jay-Z et Kayne West. On n'en est pas encore à parler d’ironie critique, mais tout de même, il est tout à fait permis de frissonner des fesses devant un tel éclat de conscience commentée. Et au final, on se dit qu’écouter un album de Big K.R.I.T. c’est un peu comme aller bouffer chez Sauveur : ça n'est pas lui qui l’a inventé, ça n’est certainement pas lui qui la révolutionnera, mais il fait encore l’une des meilleures pizzas de la ville et quand qu’on veut manger une margherita en étant certain de ne pas se faire avoir, eh bien c’est chez lui que l’on va.
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philippewoldermarian-blog · 10 years ago
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TYLER THE CREATOR « CHERRY BOMB » (Odd Future, 2015)
Comme tous les hipsters trentenaires qui ont un vague passé skate j'ai malgré tout quelques prétentions intellectuelles et tous les albums du collectif Odd Future dans mon iPhone 6. Bien sûr je fais semblant de tous les aimer alors que je sais très bien que la règle universelle du banlieusard hip hop c'est qu'il faut en moyenne une bonne douzaine de disques pour faire une seule compile rap potable. C'est une théorie qui vaut ce qu'elle vaut, mais c'est la mienne petit frère.
Ben du coup Cherry Bomb arrive comme un œuf de Pâques une semaine avant Noël. D'abord, parce que j'attendais la clôture du cycle Bastard - Goblin - Wolf avec un truc comme Earl Wolf. Ensuite, parce que le disque se pointe sur iTunes quelques semaines après le totem west coast To Pimp a Butterly et que, comme lui, il ressemble furieusement à une grosse Intention, une tentative plutôt réussie de… De faire sa version fluo-branleur-2.0 d'un album de Great Black Musique ? D'être plus sérieux ? Moins spontané ? D'être plus con pour cacher qu'on est plus sérieux et moins spontané ? Un peu comme les petits garçons quand ils tombent amoureux des filles ? On dirait bien. En tout cas, ça correspond exactement à la technique de drague marketing que Tyler the Creator a mis au point depuis les débuts de sa petite horde de déglingos. Sauf qu'aujourd’hui, il en a peut-être marre de ne voir que des petits blancs tout mimis venir à ses concerts, s’abonner à ses vingt comptes Instagram et commander ses t-shirts sur internet.
Sans aller jusqu'à dire qu'il s'est racheté une conscience black (je pense sincèrement qu'il n'en n'a rien à foutre) il a clairement opté, comme Kendrick Lamar, pour un acte cathartique (plus discret quand même) aux teintes historiques et référentielles d'envolées jazz, de copié/collé de riff de guitare (N.E.R.D, quasi note pour note) et de chœurs r'n'b fourrés au chocolat. Ceci dit, il y a autant de différences entre les deux disques que, disons, entre un club d’allumés ésotériques et le pasteur d’un monde exotérique. Ce qui résume assez bien la situation du rap américain. La street contre le undie. Le Game of Throne perpétuel contre La Conférence des Oiseaux. Mais la question que tout le monde se pose au sujet de Tyler the Creator c'est : va-t-il grandir un jour ? Sous-entendu : jusqu'à quel point cela pourrait changer sa vision des choses ? Le gars est paraît-il atteint du syndrome de Peter Pan (Jumangi est le premier film qu’il a partagé sur Golf Media, sa nouvelle plateforme en ligne depuis la semaine dernière) et clairement victime de personnalités contradictoires. Évidemment plus on avancera dans le temps, plus il pourrait avoir l'air couillon ou envie de finir comme Robin Williams ou, pire, comme Van Ghog, ce qui dans le cas de Tyler serait un sacré exploit.
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