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ADIDAS 10K PARIS 2018 – le compte rendu
Dimanche 10 juin, c’est le grand jour. Le réveil vient de sonner. J’ouvre les yeux sans difficulté, l’adrénaline est déjà présente.
Nous n’avons pas de préparatif d’avant course. Le petit déjeuner sera le même que la veille : un muesli protéiné, une banane et un thé à la menthe.
Mon téléphone vibre, je viens de recevoir un SMS.
Il est 8h, Paris s’éveille ! La Concorde entend tes pas, les quartiers sont prêts pour l’exploit, et la tour Eiffel n’attend que toi ! Go
Pas de doute, nous sommes à quelques heures du départ pour le plus grand 10K de France organisé pour la première fois par Adidas. 20 000 runners attendus. Je comprendrai plus tard l’intérêt de bien choisir son SAS de départ.
La tenue de sport attend sagement depuis hier soir sur la chaise, il est temps de l’enfiler. Pour moi ça sera :
Le t-shirt Adidas noir officiel de la course
Un short noir Kalenji
Des manchons de compression Kalenji
Des Vibram FiveFingers V-Run aux pieds, acheté un mois plus tôt
On ajoute le portable, le pass navigo, les clés dans les poches et nous sommes partis pour une matinée exceptionnelle.
30 minutes se sont écoulées, dans les dédales du métro parisien. Plus on s’approche du but, plus le métro se remplit d’hommes et de femmes vêtus du t-shirt noir de la course, arborant fièrement leur quartier. Batignolles est notre quartier et nous porterons haut ses couleurs ou, du moins, essayerons.
À peine arrivés à la surface que l’émerveillement est présent. Il est 10h et les premiers SAS sont partis. Une marée humaine a envahi les rues, sur la route comme sur les trottoirs. Certains sont déjà en plein effort tandis que les autres marchent en direction de la ligne de départ. Quelques touristes matinaux sont disséminés dans la foule compacte des runners sur les trottoirs. Certainement une activité qu’ils n’avaient pas prévue en cette belle matinée de juin.
Premier objectif de la journée : réussir à traverser la rue sachant que des milliers de fauves ont été lâchés. Ça nous laisse le temps d’admirer le spectacle. Ils ont parcouru un peu plus d’un km, mais les visages sont déjà tendus. Nous sommes loin de la sortie dominicale, les bavardages seront possibles une fois la ligne franchie.
C’est bon il y a une brèche, il faut vite s’y engouffrer.
Nous passons dans le jardin des tuileries. Des runners arrivent de toute part, le sourire aux lèvres. Certains sont en plein échauffement, mais pour la plupart nous marchons à bons pas vers la place de la Concorde.
À gauche, les différents camions pour déposer nos affaires que nous retrouverons à l’arrivée. À droite, la ligne de départ avec déjà des milliers de personnes attendant patiemment leur tour. Au milieu, une rangée de WC de chantier et l’interminable file d’attente. L’envie est présente, certainement le stress.
10h30. Toujours dans la file. Ça n’avance pas. Ça n’avance jamais ! Le stress est toujours présent. Il était indiqué que nous devions nous rendre dans notre SAS 30 minutes avant le départ. Le délai vient d’être passé. On se rassure en voyant des personnes qui attendent leur tour alors que leur départ est imminent.
10h45. C’est bon, la vessie est vide et l’esprit est libre. Nous rejoignons le dernier SAS de ce 10K fixé à 1h05. Pour notre première course, nous partons dans l’inconnu. On sait courir 10km sans s’arrêter. Nous l’avons réalisé une seule fois, quelques jours plus tôt dans le parc Monceau. Finir cette course est notre objectif, le temps est anecdotique. Enfin presque, j’ai quand même pour ambition de le boucler en moins d’une heure.
11h. le départ vient d’être lancé. Les personnes devant nous sautillent, crient, s’embrassent. Pour la plupart c’est certainement leur première course. Une fois franchie cette ligne de départ, nous passerons des joggers du dimanche à compétiteur amateur. Une pression pour certains, une fierté pour nous tous.
Je me retourne, nous sommes les deux derniers à nous élancer. D’ici quelques minutes les bénévoles commenceront déjà à désinstaller tout le matériel et la vie parisienne reprendra ses droits. En attendant, nous réalisons nos premières foulées. Ça fait 6 semaines que nous attendons ce moment. Nous y sommes et nous allons profiter de chaque instant.
Km 1 – 6:40
Surtout ne pas s’enflammer. À notre niveau 10K est une longue distance et si je ne veux pas finir cramé, je dois m’économiser les premières minutes. J’aurai tout le temps d’accélérer par la suite.
Je décide de courir avec la miss le premier km afin de vivre ensemble nos premières sensations de course officielle. C’est très étrange. Nous sommes entourés d’inconnus et pourtant ils nous ressemblent tellement à ce moment précis. Eux aussi ont-ils décidé, presque sur un coup de tête, de participer à cette course ? Durant ce premier km, sont-ils aussi dans l’inconnu ? L’arrivée est tellement loin, les efforts pour l’atteindre si importants. Malgré nos différences, nous avons au moins un point commun : ce matin nous nous sommes levés avec comme certitude de finir ce 10K. Nous ferons abstraction des points de côté ou des douleurs articulaires. Nous sommes partis d’un point A. Nous rejoindrons le point B.
Km 2 – 5:29
La course commence maintenant. Nous venons de passer la banderole du km 1, il est temps d’accélérer après un dernier « bonne chance pour ta course ».
Écouteurs dans les oreilles, musique éléctro pour me motiver à garder la cadence, je commence ma longue remontée.
Km 3 – 5:22
J’ai l’impression d’être dans une descente de ski et le but du jeu est d’esquiver les arbres. À gauche, à droite. Hop ! Je n’étais pas loin de la collision. Une chose est sûre, la prochaine fois je me mets dans un SAS adapté à mon niveau. Ça tombe bien, c’est justement l’objectif des SAS de départ. Erreur de jeunesse.
Km 4 – 4:32
Après avoir monté l’avenue de l’opéra jusqu’au palais Garnier, nous la redescendons. Un petit coup d’œil sur la droite pour essayer d’apercevoir la miss. L’écart n’est pas si important, elle doit certainement déjà faire le tour du palais Garnier.
Au départ, je n’avais pas vraiment de stratégie concernant mon allure. Les sensations feront le travail. J’avais seulement réglé Runkeeper pour qu’il me donne la vitesse tous les 250m. Une autre erreur que je découvrirai dans les prochains km.
Km 5 – 5:04
Toujours à slalomer entre les autres coureurs. J’arrive enfin à la hauteur d’une fille qui a un bon rythme. Sentant que mon souffle commence à s’emballer (le dernier km en 4:32 était élevé), je décide de la suivre quelque temps.
Km 6 – 5:26
Je viens de passer la banderole 5km alors que je n’ai pas souvenir d’avoir vu celle annonçant les 4km. C’est vraiment une bonne nouvelle. Par contre je ne vois pas le ravitaillement des 5km. J’avais cru comprendre qu’il était présent à ce moment de la course. Que se passe-t-il ? Ils l’ont supprimé ?
Virage sur la droite, ouf, il est là. Les souvenirs sont assez vagues. Je me rappelle d’avoir pris le temps de recharger les batteries. C’était mon premier ravitaillement, je voulais en profiter pour gouter un peu à tout.
Pour finir, je prends ma bouteille Evian et commence à la boire. Merde, il n’y a que deux grosses poubelles. J’ai envie de bien faire les chances. En plus, c’est ludique, il y a une cible sur le couvercle pour nous inciter à jeter nos bouteilles dedans. Je marche le temps de la finir et je la jette à l’endroit approprié.
Virage à droite. Des dizaines de poubelles se suivent sur le bord de la route. Je me trouve un peu con sur le moment. Finalement ils avaient tout prévu. Erreur de jeunesse.
Km 7 – 5:04
Je me re-concentre dans ma course. De nouveau nous croisons les autres coureurs. Toujours à la recherche de la miss. Je ne la vois pas. J’espère que tout se passe bien.
Km 8 – 4:45
Je viens de passer les 7km. Encore une fois je n’ai pas vu la banderole des 6km. Je sens que je suis frais, il est temps de passer la seconde. Il serait dommage de franchir la ligne d’arrivée en pleine possession de mes moyens.
La différence est frappante avec mes camarades d’infortunes. Alors qu’autour de moi, les visages se ferment, les jambes se crispent, je me sens pousser des ailes.
Km 9 – 4:30
Les tunnels s’enchainent avec à chaque sortie un mur se dressant devant nous. Tout le monde est à l’agonie. Les personnes marchent. D’autres essayent péniblement de trottiner sur ces pentes infernales (pour une course parisienne).
Je dois me faufiler. Passant de la gauche à la droite à la moindre ouverture. Les jambes commencent à être lourdes, le souffle de plus en plus présent. Il ne faut surtout pas que je me fasse enfermer. Je n’arriverai pas à relancer mes 82 kg.
Runkeeper commence à m’énerver. Il m’annonce des allures en 6:00 ou 7:00 dans les oreilles. Sachant que je suis en accélération depuis le 8e km, ça ne correspond pas à la réalité. Je ne peux pas me fier au GPS du portable. J’enlève les écouteurs !
Km 10 – 4:33
Le dernier km. Plus de banderoles, mais deux imposants « 9 » gonflables de part et d’autre de la route. Cette fois, je les ai vus.
J’essaye encore d’accélérer, mais c’est difficile, trop difficile. Je garde mon allure et c’est déjà une bonne nouvelle.
C’est rapide 1 km. Surtout lorsque nous sommes au bord d’une voiture. En quelques secondes c’est fait. Mais en cette journée du 10 juin 2018, ces derniers 1 000m sont interminables.
Elle est où cette foutue ligne d’arrivée ? J’en ai marre. Ce n’est plus drôle. Mes jambes me lâchent. Mon souffle me lâche. Les autres coureurs me dépassent. Il est temps d’en finir.
Un long virage sur la gauche et je la vois enfin. 10km que je l’attendais. 6 semaines d’entrainements pour arriver à ce moment précis. Un dernier effort et tout sera fini.
Bravo ! Tu as couru ton 10km en 53 :07 ! Merci d’avoir fait vibrer Paris ! Rejoins-nous sur le Village pour célébrer ton exploit ! Belle journée !
Je viens de récupérer ma médaille. Je la trouve belle. Tant mieux pour la première d’une longue série. Pas le temps de m’enthousiasmer. Je me cale derrière la ligne d’arrivée et j’attends que la miss finisse sa course. Elle arrive 10 min plus tard. Elle récupère sa médaille. Elle sourit. Bonne nouvelle.
Nous nous dirigeons vers les consignes pour récupérer nos sacs. Un petit tour vers le village arrivée, mais le cœur n’y est pas. Mes mollets me font souffrir, à la limite de la crampe. Il faut un temps d’adaptation lorsqu’on porte des chaussures minimalistes. Je le confirme. Je n’ai qu’une envie, m’affaler dans le canapé pour le restant de la journée.
Cette première expérience se termine dans la douleur, mais nous avons maintenant une certitude, nous voulons recommencer !
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Paris-Versailles – seconde reconnaissance
Il y a 15 jours, nous avions réalisé, pour la première fois, une reconnaissance de Paris-Versailles. La course nous intéressait, mais nous n’avions pas pris de dossards. Passer de 10K à 16K n’était pas une décision simple à prendre. Nous avons hésité, d’autres se sont chargés de les prendre. Ce n'est pas grave, nous verrons l’année prochaine. Maintenant nous sommes prêts.
Rendez-vous à 10h au pont de Grenelle. C’est 1km de moins que le parcours initial qui commence au pied de la tour Eiffel. La course la Parisienne avait capturé l’espace d’une journée la dame de fer. Déçu de ne pas faire une reconnaissance complète, mais la Parisienne permet d’aider à lutter contre le cancer du sein, donc on applaudit le geste et on essayera d’accélérer sur le dernier km pour compenser ce tronçon manquant.
Tout le monde semble être présent, c’est parti !
Les 4 premiers km, le long de la seine, se courent gentiment. Je suis même devant à mener l’allure. Calé entre 5:00 et 5:15, ça permet de discuter avec les amis et de faire chauffer les cuisses avant d’affronter la fameuse côte des Gardes.
Je la reconnais au loin. Excité de me tester une seconde fois sur ces 2,1km de montée et déjà impatient d’arriver au haut, car les prochaines 10 minutes ne seront pas de tout repos !
11 min 30 pour être exacte. La première partie jusqu’au rond-point au pied de l’avenue du château s’est déroulée à un bon rythme. La difficulté était bien présente, mais je ne piochais pas autant que la première fois. Les choses se sont gâtées en attaquant la seconde pente correspondant à l’avenue Marcellin Berthelot. La route est étroite et il est difficile de courir sur le bitume sans gêner les voitures. Malheureusement les trottoirs ne sont pas très bien entretenus et les dangers sont nombreux. Une fois le dernier virage sur la droite terminé, j’ai pu relancer la machine avant d’entrer dans la forêt domaniale de Meudon.
C’est vraiment une partie plaisante de la course. Un vrai manège durant 6 km avec ses belles descentes qui ne sont pas spécialement reposantes et quelques montées courtes, mais casse-pattes.
L’avant-dernière difficulté arrive à 13km avec la côte du cimetière : 300m à 9%. Je n’avais pas un souvenir précis des sensations qu’elle m’avait procurées la première fois. Maintenant je peux le dire avec certitude, elle pique !
Les 2km suivants sont assez roulants. Parfait pour récupérer et reprendre son souffle. C’est important de le faire, car le dernier km n’est pas agréable. Une longue ligne droite en faux plat montant, un enfer. J’essaye d’accélérer progressivement pour finir en beauté, mais les 2 ou 3 passages piétons cassent mon élan et les reprises après 15 km sont difficiles.
Je les vois. Les premiers runners du groupe de ce matin viennent de franchir la ligne d’arrivée virtuelle. Il ne me reste plus que 200 ou 300m. Mes jambes se font de plus en plus légères. J’accélère.
Fini ! Pour la seconde fois, nous terminons ce parcours. Toujours aussi difficile, notamment à cause de la côte des Gardes. Toujours aussi plaisant avec le changement d’environnement durant ces 16km.
Il y a du changement ! Nous avons gagné des dossards pour participer à la course.
Maintenant nous attendons impatiemment le dimanche 23 septembre pour s’élancer dans cette 41e édition. Il reste 15 jours pour finir notre préparation, ça va le faire et d’ici là, on garde le sourire :-)
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Marathon de Paris 2019 - 222 jours
12h50, la LED verte de mon smartphone s’allume. Je viens de recevoir l’email d’Amaury Sport Organisation.
Félicitations ! Vous êtes maintenant inscrit à l’événement Schneider Electric Marathon de Paris 2019.
Mes sentiments sont mitigés. Ne viens-je pas de commettre une erreur en cliquant sur le bouton de confirmation ? Après tout, je me suis mis à la course à pied seulement depuis quelques mois. Le 22 avril 2018 pour être exacte.
Déjà à ce moment, nous avions pris cette décision sur un cou de tête. Nous étions tranquillement installés dans un bouchon lyonnais, à savourer notre quenelle de brochet. Plusieurs de mes cousins/cousines avaient participé au trail du lac de Paladru et l’idée de les rejoindre en 2019 me trottait dans la tête.
Il y a un 10km début juin à Paris, ça peut être un bon début.
Excellente remarque chérie ! Va pour la première édition de l’Adidas 10K Paris. Même si nous n’avons jamais couru cette distance, ça devrait le faire… 6 semaines pour préparer la course, nous sommes larges !
4 mois plus tard, nous venons de confirmer notre inscription au marathon de Paris 2019. Pas vraiment serein, car c’était plutôt l’objectif pour 2020. Un peu d’insouciance ne peut pas nous faire de mal. Et puis quitte à se mettre à la course à pied à 32 ans, autant de lancer de beaux objectifs.
Maintenant je me rends compte que le challenge est élevé. La marche serait-elle trop haute ? Rendez-vous dans 7 mois pour connaitre la réponse. En attendant nous allons devoir enchaîner les sorties longues, faire du fractionné pour « prendre de la caisse ». Avec le froid qui va pointer le bout de son nez prochainement, des heures de plaisirs nous attendent !
222 jours, ça devrait vite arriver. Tant mieux, nous sommes impatients :-)
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