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#Dictionnaire amoureux de Bordeaux
journaljunkpage · 6 years
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À TABLE AVEC ALAIN JUPPÉ
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Joël Raffier / Déjeuner lors de Bordeaux SO Good 2014 avec les grands chef de la gastronomie bordelaise (Dutournier, Etchebest, Guérard…) ©Thomas Sanson - Mairie de Bordeaux
Une bonne partie du Dictionnaire amoureux de Bordeaux est consacrée à la gastronomie. Était-ce prévu ou est-ce la passion qui a parlé ?
Sans doute la passion. Je me suis laissé aller à ce que j’aime, les plaisirs de la table font partie des grands plaisirs de la vie. Je suis né dans une région et dans un département, où comme partout en France mais peut-être un peu plus encore, la table compte. Je ne suis pas un praticien émérite mais je suis très attaché à la tradition et à la gourmandise.
Quel est votre plus ancien souvenir gustatif ?
Difficile à dire. Il faut remonter à l’enfance. Ah oui, ce n’est peut-être pas la meilleure spécialité de mon terroir, mais je dirais le pastis landais que nous avions au petit déjeuner.
Quel est votre vin préféré ?
Un bordeaux naturellement, mais il y a tellement d’appellations que cela ne dit pas grand-chose. J’ai toujours refusé de donner mes préférences pour ne vexer personne. En plus, c’est très difficile car il y a des pépites partout et pas seulement dans les très grands crus qui sont devenus difficilement abordables. Il y a des milieux de gamme qui sont tout à fait excellents. Peut-être une petite préférence pour le pessac-léognan.
Vous citez Claude Lévi-Strauss dans le dictionnaire…
Très curieusement, il a été professeur au lycée Victor Duruy, à Mont-de-Marsan, où j’ai fait mes études secondaires. Il a écrit sur ce séjour montois de façon plutôt sympathique pour la ville, mais un peu plus sévère pour les élèves qu’il n’a pas trouvés très futés. Il parle d’un repas extraordinaire pris à proximité de Mont-de-Marsan dans un très bon restaurant. Je ne suis pas sûr de moi, c’est une déduction, mais j’ai identifié la ville comme étant Villeneuve-de-Marsan et le restaurant Chez Darroze.
Sont-ce les fonds d’artichauts farcis au foie gras et aux champignons qui vous ont mis sur la voie ?
J’ai encore le souvenir de ces fonds d’artichauts recouverts d’une sauce et qui étaient une des grandes spécialités de Darroze, dont je me délectais lorsque j’étais adolescent. Ce restaurant n’existe plus. Un des fils, Francis, a essayé de reprendre l’affaire avec sa fille Hélène il y a une quinzaine d’années et j’y étais revenu à ce moment-là, mais finalement Hélène a préféré se réorienter vers Paris et Londres. Francis, lui, s’est spécialisé dans l’armagnac où il fait un très beau négoce.
Vous donnez votre recette de la brouillade aux truffes…
C’est très modeste. C’est une des seules choses que je sais faire. Il faut déposer les oeufs entiers la veille dans un récipient fermé avec les truffes. Les battre, les cuire au bain-marie et puis tourner, tourner, pour que cela n’accroche pas. Le point de coagulation est absolument essentiel. Quand c’est prêt, c’est prêt. C’est là que ça me défrise car les gens parlent quand il s’agit de manger alors que les oeufs continuent leur cuisson. Le problème est de trouver de bonnes truffes. Heureusement, j’ai quelques amis périgourdins qui m’approvisionnent.
Quelles sont vos autres recettes ?
J’aime bien faire des omelettes. Je découpe le poulet (rires).
Vous donnez aussi la recette de la lamproie à la bordelaise…
Ce n’est pas ma recette, on me l’a donnée. J’ai un bocal énorme à la maison mais malheureusement ma femme n’est pas fana de lamproie et je ne peux pas la manger tout seul.
Pourquoi écrivez-vous une recette que vous ne pratiquez pas ?
Pour la transmission peut-être. Une de mes grandes préoccupations. Ce patrimoine va-t-il se transmettre ? Parfois on a des doutes, mais, en même temps, on se rend compte que des jeunes gens ont le souci de rester fidèles à ce qui fait aussi notre culture.
Vous racontez que Freud disséquait des lamproies pour en étudier les terminaisons nerveuses. N’est-ce pas effrayant d’avoir le même système nerveux que ces parasites ?
Oui, enfin, en plus développé quand même ! Un jour à Sainte-Terre, au bord de la Dordogne, qui se présente comme la capitale de la lamproie, je suis tombé sur une équipe de chercheurs québécois. Je leur ai demandé ce qu’ils faisaient là et ils m’ont expliqué qu’ils étudiaient le système nerveux de la lamproie, qui n’est pas un poisson mais un vertébré et qui présente quelques caractéristiques proches de celui de l’être humain. Dans un format diminué bien sûr.
Vous parlez de la morue qui semble vous enthousiasmer un peu moins que les fonds d’artichauts…
Ce n’est pas tout à fait vrai. Quand j’étais enfant, le vendredi nous faisions maigre et le plat traditionnel était la morue dessalée avec des pommes de terre, un filet d’huile d’olive, de l’ail et du persil. Non, j’aime bien la morue et le cabillaud, c’est délicieux. Ce qui m’avait amusé c’est l’intronisation dans la confrérie de la morue, vêtu d’un ciré de pêcheur. On m’a donné un grand coup de morue sèche sur l’épaule et ensuite on m’a fait boire un verre d’huile de foie de morue qui m’a rappelé mon enfance. Aujourd’hui, on la donne en pastille. C’est moins désagréable et moins poétique.
Selon vous, quel plat serait emblématique de la cuisine aquitaine ?
La garbure ! La béarnaise mais aussi la landaise. Elle doit être suffisamment dense en haricots, en cou d’oie et en gras. Elle est à point quand la cuillère tient debout. C’est très bon.
Quel est votre plat de Noël ?
Le chapon. J’ai encore une filière dans les Landes où je vais chercher des bêtes énormes. Il faut être nombreux. Mais pour moi, la grande fête, c’est le 15 août. Ma mère s’appelait Marie et elle a appelé tous ses enfants Marie. Mon frère s’appelait Jean-Gabriel-Marie, ma soeur aînée Janine-Marie, ma soeur cadette Marie-Martine et moi je m’appelle Alain-Marie. C’est aussi mon anniversaire. On mangeait des langoustes. Mon beau-frère allait s’approvisionner à Capbreton.
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Déjeuner avec Jacques Chirac à La Tupiña, 2009 - ©Thomas Sanson - Mairie de Bordeaux
Vous les faisiez griller ?
Non, je ne suis pas fana de la langouste et du homard grillés. C’est délicat à cuire et peut vite devenir sec. Je la préfère pochée avec une bonne mayonnaise. Le crustacé le plus extraordinaire reste pour moi la langoustine. À condition qu’elle ne soit pas minuscule comme on en trouve parfois sur le marché. Juste saisie à point, quelques instants, c’est d’une grande finesse.
Vous parler du rite du repas funèbre. En quoi consistait-il ?
Ce n’était pas un repas particulier, mais après la messe et le cimetière on se retrouvait à table. Ma mère possédait des métairies et lorsqu’il y avait un décès à la campagne nous allions aux obsèques qui se terminaient par un repas très arrosé, un peu trop parfois. À Mont-de-Marsan, nous nous retrouvions au restaurant fétiche de la ville, Le Richelieu. C’était un moment de convivialité dans la peine, pour se donner du courage. Un point de passage important.
Avez-vous déjà observé une diète ?
Oui, oui. Pas volontairement. Quand il m’arrive d’avoir une bonne dysenterie, je me mets deux jours à la diète complète et c’est formidable. Cela fait du bien.
Complète ?
Presque complète. Un peu de riz quand même. J’ai résisté jusqu’à présent car ma femme essaie de me convaincre d’aller dans un de ces établissements où on vous affame pendant 8 jours. Je cite toujours l’exemple du chancelier Kohl qui pesait 120 kilos et qui s’abstenait tout les ans de nourriture pendant une semaine. Il paraît que le troisième jour est difficile et qu’après ça va. Le problème est qu’en sortant on compense et on reprend tous les kilos.
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Pendant la foire aux jambons place des Quinconces.
Comme ministre des Affaires étrangères avez-vous constaté que des discussions se dénouaient parfois à table ?
Bien sûr. Lors de négociations internationales un peu difficiles, un bon repas peut aider. Dans nos ambassades, on sert du bon vin. Cela facilite le dialogue et peut permettre de faire avancer des dossiers qui paraissent bloqués dans la salle de négociations.
Quel est votre meilleur souvenir de repas à l’étranger ?
J’ai un souvenir d’un repas très raffiné au Département d’État. Une cuisine d’inspiration européenne très agréable. On dit souvent que les Américains ne savent pas cuisiner, mais ce n’est pas vrai. Les repas officiels en Chine sont un peu décevants. On y sert des quantités de plats ! J’adore pourtant la cuisine chinoise. Au Japon, j’ai adoré les tempuras, ces beignets délicieux, mais avec le poisson cru j’ai un peu plus de mal.
Le pire souvenir ?
Ah ! Je ne citerai pas le pays… C’était en Afrique. On m’a servi des tripes, des boyaux qui surnageaient dans un liquide indéfinissable. J’aime les tripes à la mode de Caen. J’étais invité, j’ai mangé, mais c’était long.
Est-il vrai que votre mère a demandé à Jacques Chirac de vous faire grossir afin d’être plus crédible en politique ?
Oui, c’était comme une saga. Jacques Chirac était habile. Il savait que c’était un des soucis de ma mère. Il lui disait : « Madame Juppé, est-ce que vous ne trouvez pas qu’il est un peu maigre ? » C’est vrai qu’à 30 ans je n’étais pas très rebondi, mais j’ai toujours eu bon appétit. Je faisais beaucoup de sport. Aujourd’hui, je me surveille. Comme j’ai l’occasion de participer à beaucoup de repas avec des vins auxquels il est difficile de résister, le soir, chez moi, je dîne souvent d’un yaourt. Mon médecin m’a dit que je pouvais boire avec modération en passant au moins une journée à l’eau par semaine. J’en suis à deux jours sans vin, parfois trois.
À la table de quel président avez-vous le mieux mangé ?
Mitterrand ! Il était très fine gueule et avait un très bon cuisinier à l’Élysée. Matignon avait aussi un très bon service de bouche. J’ai parfois retrouvé des chefs qui y avaient travaillé, Adamski par exemple qui est passé au Gabriel à Bordeaux.
Est-il vrai qu’une fois vous avez mangé un repas et puis le même repas à l’envers, du dessert au hors-d’oeuvre ?
Je ne me souviens pas. J’ai souvent pris deux repas mais dans le même restaurant je ne vois pas. Qui a dit cela ?
Jean Cadet [un de ses condisciples à l’ENA, ex-ambassadeur de Russie, NDLR]…
Un très bon ami. S’il le dit, ce doit être vrai pourtant je ne me souviens pas.
Quel souvenir avez-vous de votre première ivresse ?
Très précis. Un souvenir moscovite. J’avais 16 ans et nous étions partis avec un de mes copains. Nous avions traversé l’Europe en train. C’était à Noël, il faisait un froid de gueux. À Moscou, accueillis par un des amis de mon copain, nous avons été invités dans un restaurant au bord de la Moskova. Nous avons porté des toasts de vodka. Nous avons bu à la santé du camarade Krouchtchev, à celle du Général de Gaulle, à l’amitié franco-soviétique et, au milieu du repas, je me suis effondré sous la table.
Si vous aviez à choisir de prendre un repas avec Montaigne, Montesquieu ou Mauriac…
Montaigne. C’est le meilleur vivant qui soit. Montesquieu était un grand amateur de vin. Mauriac était un peu austère et je ne suis pas sûr qu’il accordât une grande importance aux plaisirs de la table mais je me trompe peut-être.
Que pensez-vous de la scène gastronomique à Bordeaux ?
Une extraordinaire richesse. Un classement montre que ce serait la ville où l’on mange le mieux en France et où il y a le plus grand nombre de restaurants. Je suis sidéré par le nombre de restaurants qui se créent. Je ne sais pas s’ils fonctionnent tous. Il y a les grands – Gagnaire, Ramsay –, et puis ces petits endroits comme Garopapilles, Miles et d’autres. Les restaurants asiatiques qui font de la cuisine d’influence française comme Akashi rue du Loup aussi. De petits restaurants raffinés qui ne multiplient pas les couverts. Il y aussi les halles en plein renouveau. Les Capucins bien sûr, mais aussi Bacalan et dernièrement la Boca à Paludate. Cela rejoint le besoin de s’approvisionner en produits de proximité. C’est très important pour l’économie agricole locale.
Pourriez-vous commenter la phrase de Rabelais citée dans votre livre : « de la panse vient la danse » ?
Le plaisir de la table est une grande joie pour l’esprit. On ne fait pas de grand repas seul, ou exceptionnellement.
Quel est votre dessert préféré ?
Ah c’est compliqué ! Je vais en donner deux. Une bonne tourtière bien fraîche, bien grasse et moelleuse avec une goutte d’armagnac par-dessus. Ou bien un bon tiramisu aussi, qui n’est pas landais.
Dictionnaire amoureux de Bordeaux, Alain Juppé, Plon.
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lemsprod · 6 years
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Le “climat délétère” que vit le monde politique actuellement que Alain juppé a souligné a eu raison de la détermination de celui qui avait été qualifié de “meilleur d'entre nous”. Si il laisse Bordeaux, qu'il a plus que largement contribué à faire rayonner, il restera “sage” au Conseil Constitutionnel. Comment vont réagir les bordelais ? Avec sont extraordinaire CV qui peut avantageusement remplacer cet homme d'Etat à la tête de notre ville ? Comment vont évoluer les grands projets qu'il a mis en chantier ? Est-ce l'irrémédiable grande perte que l’on peut soupçonner ou la possibilité d'un renouveau qui pourra être salutaire pour Bordeaux et la Métropole ? L'avenir, que chacun devrait souhaiter plus apaisé, nous le dira.
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Mon discours du jeudi 14 février 2019  par Alain Juppé à  l’Hôtel de Ville de Bordeaux (Seul le prononcé fait foi*** source ) :
C’est avec une profonde émotion que je m’exprime aujourd’hui devant vous. Quitter cet Hôtel de Ville est pour moi un crève-cœur. Comme vous le savez, j’ai accepté la proposition de Richard Ferrand, Président de l’Assemblée Nationale, de me nommer au Conseil Constitutionnel. C’est pour moi un honneur et je l’en remercie. Mon entrée en fonction devrait se faire début mars après mon audition la semaine prochaine par la Commission des Lois de l’Assemblée Nationale, puis ma prestation de serment. A cette date, j’aurai démissionné de tous mes mandats électifs -maire de la Ville et président de la Métropole de Bordeaux. Je ne m’attendais nullement à cette proposition. J’ai dû me décider en 24 heures. Pourquoi ai-je accepté ? Depuis plusieurs semaines, j’ai, en moi-même, pris la décision de ne pas me représenter en mars 2020 à l’élection municipale. J’avais prévu de l’annoncer après les élections européennes, à la fin de mai prochain. Deux raisons m’ont conduit à cette décision : La volonté de ne pas faire le mandat de trop. Je suis fier du travail que j’ai accompli dans notre ville depuis près de 25 ans. Comme tout bilan, le mien peut prêter à critique. Mais je suis heureux de l’attachement réciproque qui me lie aux Bordelais. Il y a tant de choses à faire encore et j’ai tant de projets en tête ! Mais je sens aussi le besoin de renouvellement qui monte ici et là. Le temps est venu de nouveaux visages et de nouvelles équipes. J’ai aussi une raison plus personnelle. La vie politique est, comme toujours, un combat. J’ai aimé livrer ce combat et je l’ai fait pendant plus de 40 ans avec des bonheurs divers mais toujours avec passion. Aujourd’hui l’envie me quitte tant le contexte change. L’esprit public est devenu délétère. La montée de la violence sous toutes ses formes, verbales et physiques, le discrédit des hommes et des femmes politiques -réputés « tous pourris »-, la stigmatisation des élites dont un pays a pourtant besoin (pourvu qu’elles ne se reproduisent pas par cooptation mais qu’elles soient ouvertes à la société tout entière), bref dans ce climat général, infecté par les mensonges et les haines que véhiculent les réseaux sociaux, l’esprit public est difficile à vivre et lourd à porter. Je souhaite continuer à servir notre pays et notre République dans un environnement de travail plus serein. Le Conseil Constitutionnel m’en donne la chance. C’est la clef de voûte de l’architecture institutionnelle de la République, le garant du respect de la Constitution et des libertés fondamentales de l’Etat de droit, de l’égalité des citoyens devant la loi et devant l’impôt, de la fraternité aussi et de l’humanisme qui l’inspire. Je mesure l’honneur qui m’est fait de pouvoir d’y siéger. Je n’ai pas pris ma décision de gaieté de cœur. Avec Bordeaux et son peuple, nous sommes en quelque sorte un vieux couple. C’est un arrachement que de me séparer de qui j’ai tant aimé, à qui j’ai tant donné et qui m’a tant donné en retour. Dans mon « dictionnaire amoureux » qui porte bien son nom, j’ai voulu faire partager les sentiments que j’éprouve pour « ma » ville, notre ville, ses hommes et ses femmes. Je garderai en moi sa marque indélébile. Nous ne la quittons pas vraiment puisqu’Isabelle et moi y garderons une résidence. Mais je ne jouerai pas à la statue du commandeur ! Place maintenant à la relève. Nous ne sommes pas en monarchie et il ne me revient pas de désigner un « dauphin ». Je réunirai cette semaine la majorité municipale puis la majorité métropolitaine. C’est collectivement que nous choisirons celui ou celle qui se présentera ensuite aux suffrages du Conseil Municipal et du Conseil de Métropole. J’ai pleine confiance dans le sens des responsabilités de celles et ceux que j’appelle encore mes équipiers. J’ai pleinement confiance aussi dans l’avenir de notre ville, aujourd’hui injustement abimée (une pensée pour ceux qui souffrent) mais qui s’épanouira demain, attractive et fraternelle. Bordeaux la belle – tout court – je te souhaite bon vent.
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reseau-actu · 6 years
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Le maire de Bordeaux n’est officiellement plus membre du parti de Laurent Wauquiez depuis le 1er janvier 2019. Plus libre que jamais, il entend intervenir dans le débat européen.
Alain Juppé n’avait que 31 ans quand il a adhéré au RPR en 1976, fraîchement créé par Jacques Chirac. Voilà 42 ans que l’ancien Premier ministre était membre sans discontinuer du parti gaulliste, devenu entre-temps l’UMP puis Les Républicains (LR). Mais depuis le 1er janvier 2019, le maire de Bordeaux n’en fait officiellement plus partie, pour la première fois.
Une nouvelle étape qui n’est pas vraiment une surprise. Il y a un an, lors de ses vœux à la presse dans la capitale girondine, Alain Juppé avait fait savoir qu’il n’avait pas payé sa cotisation en 2017 et qu’il n’avait pas l’intention de le faire en 2018. Une façon de manifester sa mauvaise humeur vis-à-vis des choix politiques de Laurent Wauquiez. Mais il précisait aussitôt qu’il n’avait « pas quitté LR » et qu’il pouvait « toujours reprendre » sa cotisation. Las, il ne l’a pas fait.
Or, l’article 5 des statuts de LR est clair : « Toute personne n’ayant pas renouvelé sa cotisation pendant deux années consécutives perd la qualité d’adhérent ». « Je l’ai vu ce matin, je n’ai pas senti qu’il allait verser une larme », glisse, ce jeudi, l’un de ses collaborateurs. Plus libre que jamais, Alain Juppé entend bien se faire entendre dans les prochains mois. « Il ne veut plus faire de grandes déclarations sur les événements à chaud. En revanche, il interviendra dans la campagne des européennes, le seul débat public qui compte vraiment à ses yeux », glisse son entourage. En témoigne son tweet du 1er janvier : une photo de l’Hôtel de Ville de Bordeaux, garni de pas moins de sept drapeaux européens.
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Alain Juppé✔@alainjuppe98723:36 - 1 janv. 2019
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Vers une candidature aux européennes ?
Selon nos informations, Alain Juppé a accepté, début décembre, le principe de coécrire un livre de défense de l’Europe. « L’idée, c’est de faire un bouquin offensif ; de montrer, par exemple, pourquoi l’espace Schengen est utile dans la politique migratoire », explique le proche qui a soumis la proposition. Ce dernier, pour des raisons personnelles, pourrait finalement abandonner le projet.
Reste qu’Alain Juppé, qui a publié en octobre son « Dictionnaire amoureux de Bordeaux » (Plon), a les yeux de Chimène pour Strasbourg. De là à l’imaginer se présenter sur une liste aux européennes, il n’y a qu’un pas que certains de ses fidèles le poussent à faire. « Des proches le voient en queue d’une liste La République en marche (LREM) qu’il pousserait. Mais je ne le vois pas aller dans cette direction, souffle un ami. Cela cautionnerait tous les noms de la liste dont certains ne le bottent pas. »
S’il ne se lance pas dans l’aventure européenne, Alain Juppé pourra encore décider de rempiler aux municipales l’année suivante. Son directeur de cabinet a, en tous les cas, lancé en juin un micro-parti, Esprit Bordeaux, pour promouvoir sa candidature. La page LR est bel et bien tournée.
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journaljunkpage · 6 years
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CARTE BLANCHE À URBS
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BAR À VINS Sébum urbain
Lorsqu’un jeune a de l’acné, il peste parce que ça lui ravage le paysage et ça réduit ostensiblement son lien social. Il est juste moche et peu ragoûtant. Mais c’est comme ça. On console les boutonneux en affabulant que c’est preuve de fraîcheur d’avoir des boutons plein la gueule qui font fuir les filles. Bordeaux est plein de bubons immondes baptisés « bars à vins ». Preuve de fraîcheur.
CANELÉ Faux diamant
Petit gâteau spongieux à l’intérieur et légèrement croquant autour. Recette mystérieuse assortie de fables quant à sa découverte. Se déguste en marmonnant que c’est « chuper délichieux », alors que c’est une bête pâte à crêpes avec du rhum.
CAPC Épine dans le pied
Semble pouvoir être traduit par Centre d’Arts Plastiques Contemporains ou, vu l’intérêt qu’on lui porte, Caché Avec Précaution Correctement.
CAUDÉRAN Banlieue moite
Quartier anciennement huppé de Bordeaux, en déliquescence depuis que les vieux rajeunissent. On notera que les lignes de bus climatisées reliant ce faubourg au centre-ville sont hantées par quelques électeurs de droite qui votent encore Chaban.
CHARTRONS Galerie marchande
Quartier de la ville dans lequel des galeries et des brocanteurs attendent le chaland pour lui vendre des croûtes et du meuble suédois en formica qui brille. Après leurs achats, les clients ont la possibilité de regretter dans les bars alentours avec d’autres clients qui cherchent eux aussi à se débarrasser de quelques sculptures, peintures et autres tables basses suédoises.
CHABAN Nom propre vintage
Homme politique, ancien résistant et ancien maire de Bordeaux. Candidat malheureux à la présidentielle, lui aussi. Comme quoi, les chats ne font pas des chiens.
CHOCOLATINE Patois
Mot du sud désignant le pain au chocolat. Même si c’est de la merde industrielle, grasse et sans saveur, il ne faut pas confondre avec un pain au chocolat. Indiscutable.
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CITÉ DU VIN Truc géant
Bâtiment hypermoderne qui abrite le musée du vin. On y explique la vigne, les cépages, le raisin qui fermente et qui sent si bon la bouse de nos terroirs mais on n’y raconte pas les maladies dues aux pesticides parce que c’est pas rigolo et moyennement vendeur.
DARWIN Disneyland® avec gazon
Ancienne mais jolie base militaire transformée en éco-quartier. Avec des éco-responsabilités, une éco-culture, des éco-citoyens, des éco-soirées, une éco-piste d’éco-skateboard, des éco-festivals avec des éco-bières chaudes. Le tout enrobé d’une énorme communication industrielle impropre à la consommation.
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(PHILIPPE) ETCHEBEST
Cuisinier et présentateur de Cauchemar en cuisine à la télévision
Fondateur d’un restaurant près du Grand-Théâtre. Un lieu joli avec un menu alléchant, mais dont le seul intérêt reste la possibilité d’y prendre un selfie avec le chauve d’un mètre cube qui ne sourit pas et terrorise les gens dans le poste de télévision.
EVENTO ou NOVART Noms propres, biennales d’art
Blagues de « Toto joue avec son caca » confiées par mégarde à des experts en communication. Présentation ubuesque du caca en focalisant sur Toto + histoire = culture populaire avec la démonstration d’une société participative dans laquelle jouer avec son caca est une évidence. On invoqua la liberté qui n’avait rien demandé et on convoqua l’internationalisme, en allant chercher du super caca ailleurs. On fit imprimer des drapeaux et autres signalisations démesurées. Et la blague fut. Hormis quelques réussites dénuées de suivi, tout le monde s’est posé la question : « Est-ce que ce ne serait pas un peu de la merde ? »
FÊTE DU VIN Fête à neuneus
Beuverie culturelle qui se déroule sur les quais. Chaque participant est orné d’un sac rouge contenant un verre autour du cou. Ainsi, il ressemble à un montagnard avec un forfait de ski. D’ailleurs, au bout de quelques heures de dégustation, c’est d’un mimétisme total : il zigzague et finit par se casser la gueule.
FOOTBALL CLUB DES GIRONDINS DE BORDEAUX Pieds pour balles
Club de football racheté récemment pour 60 M € par Joe DaGrosa, un Américain qui avait précédemment obtenu Burger King. Alain Juppé est content. À juste titre : personne n’a osé lui dire que Burger King n’est pas une équipe de football. Vu les résultats, les Girondins non plus.
GAUCHE BORDELAISE Toujours second au concours Lépine
Groupe politique de diverses personnalités dont la particularité est de rejouer électoralement la fable de La Fontaine, Le lièvre et la tortue. Avec un handicap, la tortue est sur le dos.
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GINKO Escape game
Quartier de Bordeaux tellement sympathique que même les balcons essayent de s’enfuir.
JARDIN BOTANIQUE Rondeurs de la rive droite
Joli lieu de promenade dans lequel on peut admirer plein d’arbustes et de plantes rares mais aussi des bâtiments gris en forme de couilles de brontosaure qui sont du plus bel effet et prouvent que les architectes sont aussi illuminés que les fleurs de ces lieux.
JUNKPAGE Journal dont vous lisez le dernier numéro
Né après avoir tout piqué au journal Spirit qui avait lui-même siphonné le réservoir à Clubs & Concerts.
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(ALAIN) JUPPÉ Montaigne 2
Maire de Bordeaux. Ancien adjoint au maire de Paris, député, ministre, Premier ministre, puis seconde place aux primaires de la droite en 2015, ratant à un Fillon près la place d’Emmanuel Macron. Il se reconvertit dans l’écriture d’ouvrages reconnus tels que Bordeaux pour les nuls, Bordeaux guide poche pour 3 jours, Dictionnaire amoureux de Bordeaux, et son best-seller Le Guide des meilleurs Airbnb girondins. Contrairement à la légende calomnieuse, dont il fut la victime, il n’est pas l’auteur du livre Survivre au Québec en 2004.
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(MICKEY) LESBORDES Gentil fou chantant, malheureusement décédé
La légende qui le précédait le présentait médecin, radié de l’ordre et tout autant des bistrots. Il jetait les verres et s’engueulait avec les tauliers. Chanteur approximatif d’un disque psychédélique, couverture signée Cabu, Un jour l’amour. Le tube Votez Soleil appelait à se caresser et faire l’amour sur les pelouses de la mairie. Mickey graffitait donc « Votez Soleil » partout.
Certains de ses graffitis sont encore visibles et on regrette qu’après 2006 on garde le souvenir d’un idiot du village plutôt que d’un idéaliste attendrissant.
LION BLEU Météore décoratif
Jouet Kinder® fabriqué en matériaux composites de polystyrène, structure en métal et résine polyester, mesurant 8 mètres de long sur 6 mètres de haut, posé sur la place Stalingrad. Ainsi, les Bordelais se rappellent que durant la bataille de Stalingrad les nazis ont été vaincus par des lions bleus et aucunement comme le prétend la légende par de fiers partisans bolcheviques.
MATMUT ATLANTIQUE Salle de jeu d’envergure stalinienne
Gigantesque stade de football pouvant accueillir des matchs internationaux voire quelques majestueux spectacles. Malheureusement, les Girondins de Bordeaux tutoient les vestiaires et Johnny ne semble pas prêt à remonter sur scène. Deviendra à terme le plus grand Pizza Hut® du monde.
MÉRIADECK Legoland gris
Zone post-apocalyptique composée d’immeubles de bureaux, de bureaux à coté des bureaux et de bureaux autour des bureaux. Au milieu, trônent une galerie marchande et un supermarché dans lesquels viennent quotidiennement se réfugier les survivants des bureaux. On croise fréquemment des morts-vivants sur les terrasses à l’abandon en quête de l’officine de Pôle Emploi.
(PIERRE) MOLINIER Chaman, 1900-1976
Amusant peintre et photographe proche des surréalistes, connu pour ses photomontages érotiques, la mise en scène de son propre corps et son fétichisme des jambes. Adulé depuis sa mort, parce qu’il est mort.
MONTAIGNE, MONTESQUIEU, MAURIAC Terreurs des lycéens
Écrivains locaux qui ont en commun la première lettre de leurs noms. Ce n’est pas une obligation pour être un auteur de la région reconnu du public. Par exemple, Christine Mangot et Michel Mouellebecq ne sont pas bordelais.
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NOIR DÉSIR Catastrophe locale
Groupe de folklore aux poses de durs à cuire face à Jean-Marie Messier, aux cheveux de rebelles libérés de toute contrainte et aux chansons qui fleuraient bon la révolte et le poing en l’air. Puis un jour, les spectateurs ont grandi et tout s’est arrêté.
OUIGO Nom bleu clair et propre
Ersatz de la SNCF entre Bordeaux et Paris, peu onéreux et plus rapide. Plus franchement, une bétaillère de troisième classe qui promène les Parisiens et évacue les Bordelais. Ou l’inverse. Définitivement l’inverse.
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PLUIE Plaie locale qui aide à la contrepèterie
À Bordeaux, je ne sais plus comment m’accoutrer avec cette pluie.
QUAIS Noms devenus propres après avoir été très communs
Longs emplacements bornés de bittes ceinturant le fleuve. Grillagés pour éviter les chutes depuis que cet espace est devenu le repère des jeunes qui ne savent pas boire. Tout Bordelais qui se respecte regrette le temps où les quais étaient noirs de saleté et arpentés par des dames vêtues trop court en hiver et qui louaient leurs corps avec un fort accent de l’est.
(RUE) SAINTE-CATHERINE Niveau 7 dans L’Enfer de Dante
Plus grande rue commerçante d’Europe, à éviter entre 10 h et 19 h. Débute place de la Victoire avec les étudiants pour finir au Grand-Théâtre avec ceux qui les méprisent.
SAINT-MICHEL Quartier chaleureux de Bordeaux
Creuset de l’immigration dans lequel les Parisiens sont détestés par les Bordelais, eux-mêmes regardés avec méfiance par les maghrébins en froid avec les Turcs qui sont tout autant occupés à mépriser les Kurdes remplacés depuis peu au bas de l’échelle alimentaire par les Bulgares. Les sympathisants de gauche qui ont survendu ce quartier s’étonnent aujourd’hui que les promoteurs aient décidé de faire de même : le survendre. Au sens propre.
TRAMWAY Bus sur rails
Moyen de transport moderne, rapide et silencieux qui a servi à éliminer les distances et parfois quelques piétons sourds ou étourdis, qui sont bien les seuls à ne pas l’avoir attendu. Un mal pour un bien finalement.
(SIMONE) VEIL Hommage architectural
Nom donné au projet du pont reliant la partie de Bordeaux sans pont au morceau de la rive droite sans pont. C’est-à-dire, à peu près d’ici à là. Puis, on décida que le projet serait avorté. Et comme on l’a appelé Simone Veil, le monde est bien fait.
VCUB Bicyclettes qui font « klong » quand on appuie sur le pédalier
Le Vcub pèse 17 kg, soit 400 fois moins que son homologue parisien, le Vélib. Le Vcub fut enfanté par la Communauté urbaine de Bordeaux, sous la présidence de Vincent Feltesse. La mairie de Bordeaux, jalouse du succès des cycles qui font « klong », décida d’entamer une guerre politique de la pédale. Il suffit de héler le designer Philippe Starck qui passait par là pour lui demander d’imaginer un vélo. Habitué à pondre des presse-agrumes improbables, Philippe Starck conçut gratuitement (si si) un joli vélo-patinette jaune poussin et fuma de la moquette pour trouver le nom : « Telle la pibale, ondoyant et se jouant des courants, le Pibal. » Seul grain de sable pour l’anguille de la route : un défaut de conception promettant de transformer le cycliste en donneur d’organes. Fin du Pibal, mais pas de Philippe Starck qui, à l’instar du Vcub, continue à faire « klong » quand on appuie sur le pédalier.
(JEAN-PIERRE) XIRADAKIS Légende du goût
Petit cuisinier malin dont le restaurant étoilé en plein quartier pauvre est très souvent peuplé de personnalités célèbres, comme par exemple Nicolas Sarkozy. Malgré les jugements, « Xira » est resté dans son quartier populaire, à l’inverse de Nicolas Sarkozy qui malgré sa popularité va passer en jugement.
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