Mornings in Lisbon were easy. No holds barred sitting at the window, singing, even when Kai was there. Days were long, the smell of the apartment comforting each time I returned home, the streets narrow, the bookstores aplenty. Reading on the sofa all day, a cup of coffee at a taberna, and a pastry. Painting. Dreaming of Pessoa. Taking the tram down to Chiado, the Baixa. The Terreiro do Paco always so glorious. Lunch in the Praca da Figueira. Lisbon was so beautiful, the calcadas, the azulejos, the atmosphere, the culture, the walking up to Alfama past the Se, and stopping for a cold refreshment of Cha Verde on the way. The little balconies and cafes selling Pasteis de Natas. No need to perform, no need to cull my edges, freeform. Lisbon, dream; dancing and watching the river Tejo from home. Happiness, sharing it, showing people, sending gifts, writing letters. / Somebody who knows me. But it hasn't been so free or so easy for a year, not with this dude. Some cracked idea that doesn't fit over me comfortably. No even keel, ship always listing. Never seen me in my own element. I want to unclasp the heavy iron cuffs. Want it on my terms. Drop weight. Boxes overboard.
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Je marche seul(e).
Ce voyage à Lisbonne, je l’ai décidé en fin d’année dernière, pendant une période plutôt down. Une période qui avait pourtant si bien commencée, pleine d’enthousiasme vis-à-vis d’une nouvelle vie, aussi exaltante que prenante. J’ai eu l’impression d’être une des rares personnes à aller vraiment bien dans mon entourage, et j’ai voulu donner cet extra oxygène à ceux que j’aime, qui en avaient besoin. Mais rapidement j’ai eu l’impression de porter le monde sur mes épaules, de ne plus rien faire pour moi, et pour moi seule, ce qui m’envoyait dans un tourbillon d’autodestruction par récompense, comme façon de gérer ça. Il fallait que ça change, que je me reprenne en main. Ce que j’ai assez bien réussi à faire dès janvier, avec de la volonté et beaucoup d’aide. Mais reprendre un rythme de vie plus sain et aller régulièrement à la salle de sport n’allait pas forcément aider cette impression de ne plus faire pour moi-même des choses qui me feraient me sentir bien.
Je n’étais pas partie seule depuis Bali, presque 2 ans auparavant. Ce voyage m’avait fait un bien fou. Il était très différent parce que beaucoup plus loin, beaucoup plus long, j’allais y retrouver des amis... mais sur le fond, l’idée était similaire : j’allais découvrir un endroit inconnu, que je rêvais de découvrir, seule. Ce voyage a non seulement été un des plus beaux et enrichissants de ma vie, il l’a également véritablement changé. Je suis rentrée de Bali resourcée, en paix, calmée de l’intérieur. En phase avec qui j’étais, et surtout, en phase avec mes besoins et mes envies. Je ne renoncerai jamais à l’idée que sans ce voyage, je n’aurais jamais décidé d’enfin bousculer toute ma vie, qui ne me correspondait plus vraiment depuis longtemps, seulement quelques jours après mon retour.
J’aime voyager seule. Beaucoup de gens ne le comprennent pas. Comment peut-on passer un bon moment lorsqu’on n’a personne avec qui le partager ? Comment ne peut-on pas se sentir seule ? Comment ne peut-on pas avoir peur ? Mais pour moi, c’est un véritable plaisir. Faire ce que je veux, quand je le veux, au rythme que je le veux. Je suis quelqu’un qui se préoccupe énormément du bien être des autres, et qui le fera toujours passer avant le mien. Rarement de par leur faute, je suis juste construite comme ça, et j’ai encore beaucoup de mal à me détacher de ce schéma, qui est pourtant souvent bénéfique (autant pour eux que pour moi). Mais lors de ces pérégrinations solitaires, je n’ai rien d’autre à me préoccuper que mes envies et mes besoins. Aucune raison de ne pas manger dans ce petit resto qui me fait envie parce que quelqu’un a envie d’autre chose, aucune raison de ne pas aller voir ce qui se trame au fond de cette allée parce que je ne veux pas ralentir le groupe, aucune raison d’être essoufflée et courbaturée parce que j’ai voulu suivre un rythme impossible pour mon pauvre corps si peu sportif. Alors j’ai besoin, en général une fois tous les deux ans si la vie me le permet, de faire ce genre de voyage.
Est-ce que parfois je me sens seule ? Je mentirai si je disais que ça n’arrive jamais, mais c’est en général assez rare. Je suis trop occupée à regarder ce qui se passe autour de moi, à admirer les couleurs des ruelles et à absorber l’ambiance de la ville, à lire un bon bouquin en terrasse, à profiter du soleil, à trouver l’angle parfait pour cette photo. Le plus dur, ce sont surement les repas ou il est difficile de faire autre chose que de regarder son assiette. Je suis en plus une addict à l’écran, qui ne plongera jamais sa fourchette dans ses tomates farcies tant que son épisode de Friends n’est pas lancé, lorsque je suis à la maison. Alors devoir manger, sans écran (puisque j’essaye de profiter de ces voyages pour faire des detox numériques, ou au moins audiovisuelles), ce n’est pas toujours évident. Mais au fur et à mesure des voyages, j’ai trouvé des parades. J’essaye de manger dans des restos avec de jolies vues, pour pouvoir m’extasier devant ces jetées, cet océan à perte de vue, cette rue commerçante bouillonnante de passants qui me permet de faire du people watching.
Je partage de temps en temps des petites choses sur les réseaux sociaux, malgré la detox, parce que c’est une façon de quand même partager un peu mon voyage avec les autres. Mais je ne suis pas tellement le genre à discuter avec des inconnus comme la plupart des voyageurs solo. Souvent parce que ces voyages sont une façon pour moi de m’obliger à être seule et me recentrer sur moi-même, et que je ne veux pas prendre le risque de me retrouver taxée par des interactions sociales trop fatigantes. Parce que lorsque je donne de moi, je donne à 200%, même avec des étrangers. Je ne veux pas qu’ils me fassent oublier que c’est moi, le personnage principal de cette histoire. Pourtant, parfois, cela arrive, et je ne l’ai jamais regretté. Je rencontrerais une allemande sur une plage balinaise qui me demandera si elle peut regarder le coucher de soleil avec moi, et nous finirons pas aller diner ensemble. Je rencontrerai deux jeunes Suisses devant un bar fermé, nous irons en tester un autre ensemble, et passerons la soirée à partager nos vies. Je ne reverrai plus jamais ces personnes, mais ils resteront partie intégrante de ce beau voyage. Des personnages secondaires d’une histoire pourtant écrite à la première personne.
J’ai toujours été très à l’aise avec l’idée d’être ma seule compagnie. Un des nombreux avantages d’une vie essentiellement célibataire, et des années de thérapie dont le but principal était de m’aimer moi, avant de pouvoir aimer les autres. Est-ce que j’ai peur parfois ? Pas vraiment. Je n’ai jamais vraiment été angoissée à l’idée de traverser une rue sombre seule, même s’il m’arrive de me retourner pour vérifier que je ne suis pas suivie. J’essaye de choisir de voyager dans des endroits où je suis à peu près sûr qu’être une jeune femme seule dans la rue un peu tard ne sera pas problématique. Jusqu’ici, j’ai souvent été plus mal l’aise à quelques rues de chez moi, qu’à l’autre bout du monde.
Ce voyage à Lisbonne a été une merveilleuse parenthèse. Comme tous mes voyages solos avant lui, même s’il a été plus court. Pas de décision aussi drastique au retour que de décider de déraciner ma vie tout entière, mais beaucoup de réflexion, de remise en question, et de petites décisions de prises quand même. Pendant un peu plus de 72 heures, j’étais l’héroïne de cet épisode spécial, et ça a fait un bien fou.
J’ai vu Graca et son mirador, ainsi que tous les autres superbes points de vue que cette ville à offrir. Portas Do Sol, Santa Luzia, Senhora do Monte et Sao Pedro. J’ai vu la majestique Praca do Comercio, son arc de triomphe Augusta et sa rue commerçante. J’ai pris un bateau sur le Tage au coucher du soleil, suis passe en dessous du petit Golden Gate Bridge et ai pu admirer le Cristo Rei. Des dauphins sont même venus me saluer. J’ai vu le Mosteiro dos Jeronimos, le Jardim da Praca do Imperio, le Padrao dos Descobrimentos et la tour de Belém. J’ai mangé les meilleures pasteis de nata de ma vie et j’ai flâné le long de la cote, puis j’ai pris le tram 28 pour remonter. J’ai vu la Praca da Figueira, le quartier de Rossio et de Chiado, l’elevador de Santa Justa et je me suis promené au Bairro Alto, puis j’ai bu un mojito sur un toit suspendu. Je suis partie à Cascais et je me suis exaltée devant ses merveilleuses jetés, ses eaux bleu turquoise, sa Boca Do Inferno et le Cabo Da Roca, le point le plus à l’ouest de l’Europe. J’ai vu la Praia do Guincho et ses surfeurs et j’ai profité du soleil à la Casa da Guia. Et je ne me suis pas sentie seule. Je passais ce séjour avec les meilleurs des compagnons : Moi-même, et ce merveilleux pays.
Je n’ai pas encore vu tout ce que Lisbonne et ses alentours avaient à offrir, mais j’en ai vu une belle partie. Suffisamment pour savoir que si ce n’était que le début de mon histoire d’amour avec le Portugal, ça n’en n’était certainement pas la fin.
Despedida carinhosa Lisboa, ate logo, voce pode ter certeza.
Comme un bateau dérive
Sans but et sans mobile
Je marche dans la ville
Tout(e) seul(e) et anonyme
La ville et ses pièges
Ce sont mes privilèges
Je suis riche de ça
Mais ça ne s'achète pas
Je m'en fous
Je m'en fous
De tout
De ces chaînes qui pendent à nos cous
Je m'enfuis
J'oublie
Je m'offre une parenthèse, un sursis
Je marche seul(e)
Dans les rues qui se donnent
Et la nuit me pardonne, je marche seul(e)
En oubliant les heures
Je marche seul(e)
Sans témoin, sans personne
Que mes pas qui résonnent, je marche seul(e)
Acteur et voyeur
Se rencontrer, séduire
Quand la nuit fait des siennes
Promettre sans le dire
Juste des yeux qui traînent
Quand la vie s'obstine
En ces heures assassines
Je suis riche de ça
Mais ça ne s'achète pas
Je marche seul(e)
Quand ma vie déraisonne
Quand l'envie m'abandonne, je marche seul(e)
Pour me noyer d'ailleurs.
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