Tumgik
#c'était samedi mais je suis seulement en train de me réveillée ...
miak19 · 2 years
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Toujours une bonne journée
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diariodebicicleta · 7 years
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Equateur: Prêts à manger du volcan?
Entrée en équateur
Je profite de mon passage par Tulcan pour échanger mes derniers pesos colombiens contre la monnaie locale: le dollar. Oui bon on a vu plus local… C’est aussi l’occasion d’acheter une carte du pays et de prendre la température. La ville me parait plus calme que celles du pays voisin: moins de circulation, moins de monde, moins de musique qu’en Colombie.
Je prends la route en début d'après-midi. La route est large et nickel. L'après-midi est à la pluie (comme d’habitude) et je passe un bon moment à faire une sieste sous un abribus. C’est là que je croise mes premiers cyclo-voyageur depuis longtemps: un couple qui fait Ushuaia -> Alaska. Je repars et roule jusqu'à San Gabriel, à 2900m d'altitude. Je campe sur la place principale de la ville.
Le lendemain je roule jusqu'à La Esperanza, paroisse proche d’Ibarra où je me pose dans une auberge. Je visite la ville le lendemain et j’en profite pour me rendre dans une librairie. Je demande un livre facile à lire au libraire. Il m’en tend un, je lui dis que c’est trop gros car je voyage à vélo. Il me répond que c’est son rêve de voyager à vélo et m’offre “Chronique d’une mort annoncée” de Gabriel Garcia Marquez. J'espère qu’il n’y a pas de sous entendu :).
Le lendemain matin je marche jusqu'au lac de Cubilche avec Hugo, un français rencontré à l’auberge. On refait le monde en marchant, parfois ça fait du bien de parler dans sa langue maternelle pour avoir des discussions approfondies.
Otavalo
Après la rando je roule jusqu'à Otavalo. Le lendemain c’est samedi, jour de marché et je ne veux pas le manquer. Je trouve une zone de camping gratuite près de la cascade de Peguche et je m’y pose pour la nuit.
Le marché d’Otavalo est l’un des plus célèbre d'Amérique du Sud. Les indiens viennent y vendre leurs produits aux locaux ou aux touristes. Je me rends d’abord au marché aux bestiaux, me fais discret dans un coin et observe. Les indiens Otavalo s'échangent poulets, cochons, bovins… Ils ont gardé leurs traditions et les voir déambuler en costume traditionnel rend le marché très typique. Cependant il me laisse une impression mitigée car plusieurs groupes de touristes (surtout des retraités en voyage organisé) traversent le marché en agitant sans cesse leur appareil photo sous le nez des locaux. La foire au bétail prend un peu l’allure d’un zoo humain. J’ai souvent été dans le rôle de la bête curieuse durant ce voyage, mais on ne m’a jamais pris en photo sans me demander mon avis et j’ai honte de l’attitude de ces touristes occidentaux sans gêne. L'après-midi je visite le marché d’artisanat. Je sympathise avec des amérindiens et leur confie mon vélo le temps de faire tranquillement le tour du marché. En fin d'après-midi, je repars en direction de la laguna de Cuicocha. Je pédale presque 2h de nuit sur la route tranquille et brumeuse qui y monte et je campe à l’entrée du parc en arrivant.
Je fais le tour à pied le lendemain matin puis je passe 3h à installer un logiciel de topologie piraté au gardien du parc. Je reprends la route, repasse par Otavalo et campe près du lac San Diego dans une maison en construction. L’endroit est propre et une fenêtre donne directement vue sur le lac. Comme à Genève en moins cher.
Cayambe
Le lendemain je prends la direction de Cayambe, à seulement 2h de route. Le temps est moche et je passe le reste de la journée à me reposer dans une auberge en périphérie de la ville. Le lendemain, le temps se dégage, je me bricole un sac en bandoulière avec mon sac à compression et un tendeur, fourre dedans nourriture, eau et sac de couchage, laisse le reste à l’auberge et pars à l’assaut du volcan Cayambe. Au bout de 4h de marche j’ai fait les deux tiers du parcours quand un 4x4 me rattrape. Jenny et Vladimir, le couple d’équatoriens qui l’occupe m’invite à monter avec eux. J’ai les épaules douloureuses à cause de mon sac de fortune et j’ai envie d’arriver avant le mauvais temps de l'après-midi alors j’accepte. On grimpe ensemble jusqu’au glacier, puis on redescend par le lac. Par moment le vent chasse les nuages et le paysage est vraiment magnifique. Les minéraux rendent le lac incroyablement bleu. En repartant, Jenny et Vladimir me déposent devant mon auberge, je récupère mes affaires et après un rapide repas je repars en direction de Quito.
Quito, Cotopaxi et Quilotoa
C’est de nuit que je passe pour la seconde fois l’équateur. La dernière fois c'était à Macapa, au Brésil, environ 4 mois et demi plus tôt. Je campe en bord de route dans un endroit ni calme, ni propre, ni vraiment sûr… c’est toujours plus difficile de chercher le lieu de bivouac de nuit. Je finis les 50 derniers km pour arriver à Quito le lendemain matin. S’ensuit encore 25km dans cette ville allongée avant d’arriver au centre ville. L’enfer. Un 4x4 m’emporte le bras d’un coup de rétro, heureusement je ne perds pas l'équilibre. Pas de geste d’excuse de la part du conducteur, ça doit être normal…
Je passe 4 jours à Quito où je rencontre d’autres voyageurs sympas, retrouve Hugo et par surprise recroise Gen et Benjamin, les deux canadiens que j’avais rencontrés en Colombie. Le passage par Quito me permet de racheter réchaud et sac à dos (il ne me manque plus que lentilles et filtres à eau) et de retrouver la vie nocturne d’une grande ville. Après un dernier foot dans le parc de la ville, je dis au revoir à tout le petit monde et prends la route en direction du Cotopaxi, sans doute le volcan le plus célèbre d’Equateur. Je dors le premier soir dans une maison à vendre de Machachi. J’en profite pour réparer une crevaison. Ensuite j’attaque le chemin qui grimpe jusqu’au plateau qui passe entre les volcans Rumiñawi et Cotopaxi. Je me suis rendu compte en chemin que j’ai oublié à Quito la nourriture que j’avais acheté… Obligé de redescendre un peu pour faire le plein, puis j’attaque la montée du volcan... à vélo. Ça ne doit pas être banal car tous les gens que je croise et qui sont bien au chaud dans les 4x4 m’encouragent, m’applaudissent, voire s'arrêtent pour me prendre en photo. Je finis par être obligé de marcher et de pousser mon vélo. Le vent souffle et la difficulté change à chaque lacet… elle alterne entre difficile et très difficile. Le soir arrive et je suis toujours en train de monter. Je repère une zone à peu près plate et monte le camp. A minuit je suis réveillé par le vent qui souffle terriblement fort et la tente qui s’agite dans tous les sens… c’était à prévoir. Je me relève et attache une corde de la tente à mon vélo pour soulager l’armature. Le vent n'arrêtera pas de souffler de la nuit mais mon abri tient bon. Décidément un très bon choix cette tente. Le thermomètre indique 3 degrés quand je me lève. Je ne traine pas et continue l’ascension. Deux lacets plus haut il y a un abri où j’aurais pu passer une nuit tranquille, dommage. J’arrive au parking. Le refuge, situé à 4800m d’altitude est à peine à 1km de là, mais le vent froid qui ne cesse pas rend l'ascension trop difficile. Je ne suis pas équipé pour des conditions pareilles et mes mains ne sont plus que deux glaçons. Je décide donc de faire demi-tour, lentement, le chemin cahoteux et les rafales rendant la descente dangereuse. En sortant du Parc Naturel quelques km plus loin j’ai une nouvelle crevaison. J’avais retiré deux morceaux de verre de mon pneu la veille, mais un clou m’avait échappé. Les bords de route ne sont vraiment pas propre… Je répare tout ça et redescend dans la vallée et je m’arrête dans un restaurant. Je discute avec un couple d'équatoriens qui mangent à la table à côté. Ils vont comme moi à Quilotoa et me proposent de m’emmener. Le temps est maussade et l’envie de sortir au plus vite de la Panaméricaine me poussent à accepter. Nous voilà donc en route pour Quilotoa où je campe sous un toit au milieu du village. Quilotoa est habité essentiellement par des indigènes. Les infrastructures sont récentes et de bonne qualité. Les bienfaits du gouvernement Correa (Rafael, pas Pablo), me dit-on. Le vent souffle encore cette nuit là mais j’ai bien pris soin d’attacher correctement ma tente. Le matin suivant je prends la direction de Chugchilan après une brève rencontre avec une Nancéienne. Ça descend fort et je fais une pointe à 79 km/h. Le paysage est déchiqueté, entre hautes montagnes et canyon. Comme vous pouvez l’imaginer, le retour est beaucoup plus compliqué et je suis encore obligé de pousser mon vélo contre le vent. Je retourne dans la vallée, dépasse Latacunga et pose ma tente pour la nuit.
Ambato et le retour dans la jungle
Le lendemain matin je prends la route et me rend à Ambato. J’ai encore des problèmes de dérailleurs et je suis a la recherche d’un lieu pour le réparer. Je passe devant une boutique de vélo et m'arrête. En fait en y regardant de plus près je me rends compte que c’est une des fameuses “casa de ciclistas”. On me parle depuis quelques temps de ces lieux pourvus d’un atelier où les cyclistes sont accueillis gratuitement. Ici c’est chez Leo que ça se passe et je reste deux jours pour réparer tente déchirée, sacoche trouée, vélo grinçant et matelas gonflable qui fuit. Et surtout, je change le roulement de la roue arrière qui n’est plus tellement lisse. Mon matériel et moi approchons des 6 mois de voyage et ça commence à se sentir. Dans ce chaleureux foyer pour cycliste je rencontre Adrian, Colin et Tom, trois américains partis de Quito en vélo il y a 2 mois et avec qui je reprends la route pour Baños. Pas vraiment le même rythme donc, mais ils sont de très bonne compagnie et avec eux je retrouve l’enthousiasme et l'émerveillement du début du voyage. On arrive à Baños, se pose dans un camping puis on regarde défiler les danseurs puis les bars (c’est la fête de la création de la ville). Réveil 7h, départ midi. On longe le fleuve Pastaza, ses cascades et ses collines foisonnantes. Le soir on se pose sur un promontoir rocheux près de Mera d'où on peut admirer le canyon en contrebas et la forêt amazonienne qui commence… et oui, on n’est pas encore sorti des montagnes qu’on entre déjà dans l’Amazonie. C’est Paul “Unyawa” (le tigre) qui vit sur ce promontoir et qui nous autorise à y passer la nuit. Paul est un indien Shuar qui nous parle longuement et avec plaisir et fierté de sa culture. Il nous invite à nous enfoncer plus avant dans la forêt pour rencontrer sa famille et en apprendre plus. Après un petit déjeuner de poulet, fruits et guayusa on reprend la route. Il y a de l’eau partout autour de nous: pas de doute je suis bien de retour dans la forêt amazonienne. On traverse le rio Pastaza en tyrolienne et on arrive à Palora pour le déjeuner. On roule encore un peu jusqu’à poser nos tentes dans une cabane au milieu d’un petit village. Le lendemain on reprend la route en direction de Macas, la grosse ville du coin. La pluie s’abat régulièrement sur nous mais on finit par arriver dans cette ville. Je fête en chemin mes 8000km. Le lendemain c’est l’anniversaire de mes 6 mois de voyage. A Macas, on loge dans une caserne de pompier. On sympathise avec l’un d’eux, Charlie, qui nous invite à manger chez lui, puis, le lendemain, plus loin dans la forêt où vivent son frère et son père. On en profite pour goûter la chicha, boisson fermentée à base de manioc. Croyez moi ou non, mais c’est encore plus nourrissant que la Guinness. Après Macas on s’enfonce dans la forêt, jusqu’à Kumpas, une communauté Shuar pour rencontrer la famille de Paul. On nous a mis plusieurs fois en garde contre le risque que cela représente de se rendre en forêt, il y a encore des réducteurs de tête paraît-il. Mais on est invité et je ne suis absolument pas inquiet. On passe deux jours avec eux entre promenade dans la forêt, baignade dans les cascades et échanges culturels. Il y a une trentaine d’année il n’y avait pas de chemin pour arriver à Kumpas, la vie était alors beaucoup plus difficile et plus traditionnelle. Puis la route est arrivée et avec elle une école, un dispensaire et une vie un peu plus occidentalisée. Cependant la cohabitation semble bien se passer, les gens sont contents de cette route qui leur facilite la vie, je n’ai pas vu d’alcoolisme comme en Guyane, Guyana, Brésil, Vénézuela… et les anciens continuent d’enseigner leur langue et leurs coutumes aux plus jeunes. On passe le dernier après-midi à jouer au foot. Les équipes sont mixtes, ce qui est surprenant car depuis le début du séjour on ne s’est pas assis à table une seule fois avec les femmes. L’heure du départ arrive, les américains se séparent pour quelques jours. Je reprends la route avec Adrian. On prend un chemin qui serpente dans la forêt avant de rejoindre l’axe principale Puerto Morona -> Mendez. Crevaison de la roue arrière, je m'arrête pour changer la chambre à air. En remontant la roue je casse la tige d’axe. C’est embêtant, vu où je suis, j’ai à peu près autant de chance de trouver une pièce de rechange qu’une quiche Lorraine. Il faut pourtant avancer et je devrai me contenter de bananes. Et accessoirement d’une roue attachée d’un seul côté au cadre avec des collier rislans. S’ensuivent 26 km de chemin cahoteux puis 14 km de route avec une roue qui tient avec des ficelles. Mais le bricolage tient bon et je peux rouler jusqu’à Santiago de Mendez où je trouve enfin une pièce de rechange. Adrian prend le bus pour Cuenca et moi je me pose pour la nuit près d’un terrain de sport. De nombreux enfants y jouent et viennent me poser des questions à tour de rôle. Puis c’est une dame qui vient discuter avec moi et m’offrir de la nourriture. J’ai déjà mangé mais je garde le repas pour le petit déjeuner.
Retour dans les Andes
Je repars le lendemain en direction de Cuenca, prêt à attaquer la montagne, Mendez étant à 500m d’altitude et Cuenca à 2600m. La journée est très difficile, les montagnes boisées très belles. La pente est forte, le soleil aussi. Je bois rapidement les deux litres d’eau que j’avais emmenés et me retrouve à boire l’eau des torrents qui sont partout autour de moi. Je ne traverse aucun village, seules quelques maisons de paysans sont visibles en bord de route. En fin d'après-midi je ne me sens pas très bien et je suis obligé de m'arrêter pour me reposer. L’eau n’est sans doute pas très potable mais je n’ai pas le choix. Je reprends la route, mais c’est de plus en plus difficile de trouver l'énergie d’appuyer sur les pédales. Le soir arrive et je toque à une porte où les gens acceptent que je plante ma tente sous leur avant toit. Je n’ai pas faim et je me couche directement, épuisé par les efforts du jour. 7h50, 56km. Non je n’ai pas marché. Le lendemain matin je vais un peu mieux mais c’est pas encore la grande forme. Segundo, le proprio, m’offre le petit déjeuner que je me force à avaler. La route grimpe un peu moins fort que la veille et après 5h30 j’ai parcouru une soixantaine de km. Dans chaque petit village équatorien, même le plus petit, 2 constructions sont toujours présentes: une église et un terrain de sport couvert. Ma ferveur religieuse n’est pas assez forte pour m'intéresser de près à la première, cependant la seconde est pour moi bon moyen de poser la tente pour la nuit. De plus, le gouvernement semble avoir engagé pas mal de moyen pour lutter contre l’obésité, notamment avec des informations sur les valeurs nutritionnelles des aliments bien visibles et l’efficacité de ces efforts est flagrante. Le soir je monte donc la tente dans un de ces terrains de sport couvert. Je mange soupe et thon et je me prépare à me coucher quand une femme vient discuter avec moi. Elle va participer à une oraison dans l’église adjacente. Elle m’ouvre la porte d’une petite pièce “pour que je puisse dormir au chaud et en sécurité”. Il ne fait pas vraiment froid et l’endroit est tout sauf dangereux mais j’accepte, ça me permet de passer la nuit dans un endroit calme. Après une petite nuit de 12h je commence à retrouver des forces. En tout cas suffisamment pour rouler jusque Cuenca.
Me voilà donc à 400km de la frontière avec le Pérou. Je prends quelques jours de repos à Cuenca le temps de préparer la suite. Bonnes fêtes de fin d’années à tous et n'hésitez pas à me donner des nouvelles :)
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De retour à Reims, j'essayais de voir mes amis le plus souvent possible, je ne voulais pas à nouveau prendre le risque de m'éloigner d'eux, j'allais les voir en sortant de cours sans forcément le dire à Thibaud, je mentais sur mes horaires, où même pendant les cours, je séchais quelques matières pour pouvoir passer du temps avec eux. Coralie me demandait de rester pour manger de temps en temps.
Et puis, comme il fallait s'y attendre, Thibaud voulait toujours plus, il a fini par acheter à nouveau une canette tous les jours, parfois deux et le week-end il me disait : « On est samedi, ça va, je peux me péter le crâne » et il partait au carrefour s'acheter un flash de Vodka et quelques bières.
J'avais beau le prévenir : « Thibaud, t'es en train de replonger », il ne m'écoutait pas et me répondait tout le temps la même chose : « Tu trouves vraiment que j'ai replongé ? Tu veux que je te montre ce que c'est de replonger ? » et il retournait chercher une bière pour me donner la leçon, comme il disait, ça m'apprenait, s'il buvait c'était de ma faute, cela l'arrangeait bien, il pouvait boire en rejetant la faute sur moi, il buvait une bière tout en ayant la conscience tranquille. Alors je ne pouvais rien dire, je devais le regarder replonger doucement, si je ne disais rien il retournait chercher une bière et si je lui faisais une réflexion, il revenait avec assez d'alcool pour passer sa soirée complètement ivre.
On passait nos soirées à se disputer encore, parfois il dormait en bas sur le clic-clac, avec la chienne, il ne voulait pas prendre de draps, de couvertures, d'oreillers... pour me faire culpabiliser et quand il se réveillait le lendemain matin, il était de mauvaise humeur et me reprochait : « T'as vu où j'étais obligé de dormir cette nuit ? Plus jamais ! C'est toi qui pétait les couilles, ça aurait du être toi qui dormait en bas et moi dans le lit avec Isis ! »
Un jour je me suis réellement énervée après lui, je lui ai dis qu'il ne faisait aucun effort, il s'est emporté, a appelé ses parents pour leur dire et il est parti. Le soir il est revenu avec son sac plein d'alcool. Il ne buvait plus seulement que de la bière, il s'achetait des flash de vodka maintenant : « C'est pour te donner une leçon que je vais me mettre mal ce soir ». Il a passé sa soirée à me faire des reproches et des réflexions, que je le rendais malheureux en l'empêchant de boire, que je l'empêchais d'être qui il était vraiment et que je devais être contente qu'il fasse tout cela pour moi, j'essayais de ne pas faire attention à ce qu'il disait, je lui répétais sans arrêt :« Je ne te parle pas quand tu es dans cet état, laisse moi dormir », mais il ne comprenait rien, il insistait, il essayait d'avoir les mêmes petites attentions qu'au début, en m'attrapant les pieds pour me les masser, mais je n'avais pas envie qu'il me touche, je voulais qu'il reste le plus loin possible de moi, il me dégoûtait dans cet état : « Laisse moi tranquille, je dors ». Et c'est au moment où il est venu s'allonger à mes côtés en essayant de me prendre dans ses bras que je l'ai repoussé, je ne l'aime pas comme ça, rien ne m'attire chez lui quand il est incapable de parler ou de se déplacer en ligne droite, alors il était hors de question que je m'endorme dans les bras d'un homme que je n'aime pas, et encore moins un homme que je ne reconnais pas. Je l'ai entendu râler, je l'ai senti se retourner. Puis on s'est endormi chacun de notre côté du lit.
Le lendemain il s'est réveillé encore sous l'effet de l'alcool en me reprochant de ne pas avoir pu dormir près de moi : « C'est pas la vision du couple que j'ai, moi ma petite femme j'ai besoin de dormir avec elle, c'est quoi ça ? Autant que je dorme tout seul » et après ça, je ne peux rien expliquer, je n'ai aucun souvenir, j'ai oublié toute cette journée. Je ne me rappelle de rien, je ne sais pas si tout a commencé le matin, l'après-midi ou même le soir. Je déteste cette sensation, c'est horrible de ne pas avoir la capacité de se souvenir de ça, j'ai beau réfléchir et essayer de me remettre la situation en tête, je revois juste les coups habituels, et je trouve ça horrible d'appeler ça « des coups habituels » ce sont un peu les coups que je trouvais acceptables, mais la seule véritable scène dont je me souviens c'est lorsqu'il m'a attrapé par les cheveux, m'a traîné dans les escaliers comme ça pour m'allonger sur le sol en face de la porte d'entrée en me disant : « T'es sûre de vouloir partir ? », il n'arrêtait pas de me mettre des coups de pieds et dès que je criais ou pleurais il criait lui aussi : « Tu veux crier ? Moi aussi je peux me mettre à crier si tu veux, alors ferme ta gueule, ferme bien ta gueule ! ». Il s'est ensuite penché au dessus de moi, il a attrapé mes cheveux et les a tiré en arrière pour que je puisse le regarder et m'a dit : « Alors ? », je crois que c'est la première fois que j'ai cédé à ma peur, moi-même, j'ai senti mon regard dévier vers la terreur, j'étais terrifiée de le voir comme ça, c'était encore un visage différent de Thibaud que je voyais, il n'y avait pas juste de la colère dans ses yeux, tout son visage était méconnaissable, comme si je venais encore de monter d'un cran, comme si cette fois sa violence faisait partie de lui et n'était pas juste la cause de l'alcool. Je crois qu'il s'en est rendu compte, quand il m'a regardé, quand il a vu mon regard apeuré qui le suppliait d'arrêter et quand j'ai baissé les bras : « Oui Thibaud, d'accord je vais rester », il a dû comprendre que quelque chose était différent cette fois, ça a dû lui paraître étrange de voir que mon regard, d'habitude rempli d'amour et d'admiration, avait laissé part à toute la frayeur puisqu'il m'a lâché, a reculé, a dit : « dépêche toi de remonter, je suis en train de me rendre compte de ce que je te fais, remonte vite avant que je change d'avis ! », je me suis relevée, j'ai vite monté les escaliers et je suis allée m'allonger dans le lit, dans les couvertures. Il m'a suivi, mais lui a continué à marcher jusqu'à la salle de bain, il a pris un ciseau et s'est mis a essayer de se trancher la gorge face à moi en me regardant. Je l'ai laissé faire, pour plusieurs raisons, je savais bien qu'un ciseau comme ça ne ferait rien du tout, je savais aussi que dès que ça lui ferait un petit peu mal alors il arrêterait et de toute façon je n'avais plus la force de me battre pour lui et je n'en avais plus envie, qu'il crève.
Je ne me souviens pas non plus comment tout cela s'est arrêté, j'imagine qu'il a dû appeler ses parents pour qu'ils lui envoient de l'argent pour qu'il s'achète de quoi fumer, je ne me souviens pas à quel moment tout cela s'est arrêté. Je sais juste que le petit François, que j'appréciais beaucoup est passé, Thibaud est allé faire un tour avec lui et moi j'ai du aller dormir parce que je ne sais plus quand il est rentré et comment cela s'est passé après.
Le lendemain matin, Thibaud m'explique qu'il lui reste une bière de la veille, qu'il va la finir et qu'ensuite il n'en boira plus jamais. Je lai écouté, ou du moins j'ai fais semblant, mais je n'avais plus aucune confiance en lui. Il voulait se faire pardonner, il voulait me préparer à manger, me faire un petit plat, je n'ai rien dis et je l'ai laissé aller faire des courses tout seul pendant que j'allais me laver. Je suis rentrée dans la salle de bain, j'ai regardé mon visage dans le miroir et je me cherchais parce que je ne me reconnaissais plus, celle qui était face à moi n'était pas moi. J'étais si... froide, si distante, où était tout cet optimisme et cette joie sur mon visage, mon regard était triste et moi qui suis si souriante d'habitude, je ne voyais rien de tout ça, mon visage était creux, je n’avais plus une seule couleur sur mon visage.
Je suis rentrée dans la douche, qui était face au miroir, j'ai commencé à me laver et j'aperçois un petit bleu sur ma joue mais avec toute la condensation sur la porte de la douche, je ne voyais rien, alors j'ouvre la porte pour voir mieux et c'est pas juste un petit bleu que j'ai aperçu, je sais même pas comment j'ai fais pour ne pas m'en apercevoir avant, j'étais tellement focalisé sur l'expression de mon visage que je ne m'étais pas rendue compte que mon visage était recouvert de bleus, j'avais un coquard à mon œil gauche, ma joue droite était gonflée et toute bleue, j'avais un hématome qui commençait au dessus de mon œil droit et qui descendait jusqu'au milieu de ma joue, j'ai essayé de lever ma tête et j'ai senti tout mon cou qui se compactait et qui tirait, tout autour de mon menton j'étais bleue et sur tout le contour de mon visage, allant de mon oreille gauche à mon oreille droite, je voyais les traces de ses mains autour de mon cou, je voyais l'appuie de ses doigts sur ma gorge. Mon visage était complètement recouvert de bleus, un bleu presque noir.
J'ai fermé la porte de la douche, je ne voulais plus me voir, je me suis retournée, j'étais même pas capable de pleurer jusqu'à ce que je passe la main dans mes cheveux pour me laver et que des poignées entières de cheveux restaient accrochées à mes doigts, j'avais beau passer, et repasser ma main, j'avais à chaque fois autant de cheveux qui restaient là à l'intérieur de mes mains, et quand j'ai regardé à mes pieds et que j'ai vu tous ces cheveux dans l'eau, je n'ai pas pu m'empêcher de fondre en larmes.
J'ai entendu sonner alors je suis sortie de la douche pour ouvrir, François était là, quand il a vu mon visage il a dit : « Oh mon dieu, Thibaud ne m'avait pas dit qu'il avait levé la main sur toi... », j'étais super mal, je ne savais pas quoi dire là dessus. Alors on a parlé un petit peu tous les deux puis Thibaud est revenu au moment où j'avais rendez-vous avec ma psychologue. J'aide alors Thibaud à ranger vite fait les courses, j'ouvre son sac et je vois 4 bières... François les a vu aussi, il m'a tout de suite regardé et j'ai vu de la pitié dans son regard alors j'ai eu honte, honte de lui, honte de moi aussi, honte qu'un gamin de 15 ans ait de la pitié pour moi. François m'a fait un sourire de compassion, c’était horrible vraiment de voir ce regard de François, de voir cette émotion sur son visage. Je demande des explications à Thibaud, forcément il m'envoie balader et me dit qu'il fait ce qu'il veut. J'étais vraiment énervée après Thibaud alors au moment de partir je fais la bise à François et commence à partir à mon rendez-vous, mais Thibaud m'attrape, me pousse sur la chaise du bureau et commence à me menacer du poing, François essayait de le retenir mais Thibaud le repoussait, j'étais encore plus énervée qu'il fasse ça au petit François plutôt que la façon dont il me traitait et il me dit : « Comment ça tu dis au revoir à François et pas à moi ? Aller casse toi va ! » alors je suis partie.
En repartant de mon rendez-vous avec ma psychologue, je me suis dis, je laisse tomber mes affaires, j'en ai quelques unes chez Coralie et le reste, on verra. J'ai envoyé un message à Coralie pour lui expliquer la situation, encore une fois elle m'a accueilli et elle a pris soin de moi. Le soir même on est allé passer la soirée tous ensemble chez Camille, j'ai envoyé un message à Thibaud pour lui faire comprendre que je ne rentrerai pas et on a convenu que j'irai récupérer mes affaires le surlendemain, il partirait pour que je puisse récupérer mes affaires seule, sans lui.
Et deux jours plus tard je vais récupérer mes affaires, je prends ce qu'est utile, j'oublie quelques trucs, en prend d'autres inutiles puis j’amène tout chez Coralie. Je reprends contact avec ma maman en lui expliquant que j'aimerais bien passer Noël avec eux. Ma maman m'envoie des billets de train pour aller la voir. Et tout à coup j'ai réalisé, et je me suis mise à stresser, il faut absolument que tous ces bleus disparaissent de mon visage avant que je prenne le train. C'est ce qui m'inquiétait le plus, je refusais formellement que ma mère me voit avec ce visage. Je suis allée m'acheter de l'arnica et je priais pour que mes parents ne s'aperçoivent de rien.
Mais c'était trop difficile sans Thibaud, je ne savais pas comment c'était possible d'aimer un homme aussi immonde que lui, aimer quelqu'un qui m'avait fait autant de mal, je le haïssais, j'avais peur de lui comme pas possible mais je l'aimais énormément, ma vie sans lui n'avait aucun sens, il manquait une partie de moi. Tout au fond de moi j'avais un vide énorme que je ne savais pas comment combler, j'errais sans but, je me levais le matin pour aller en cours, je rentrais chez Coralie et Schmitt, et j'allais dormir vers 19h00 ou 20h00, je retrouvais petit à petit de la vie, mais j'avais toujours ce je ne sais quoi qui me manquait. Je restais en contact avec Thibaud, on se voyait de temps en temps puis finalement presque tous les jours, j'ai même fini par passer une nuit à l'appartement, jusqu'à ce que Noël arrive et que je prenne le train pour retrouver ma famille. Les bleus sur mon visage sont partis la veille de mon départ, ils sont restés pendant deux semaines et ont viré du bleu, au marron, au jaune, au rosâtre avant de disparaître complètement.
C'est auprès de ma famille que je me suis rendue compte ce que c'était que d'être heureuse, j'avais totalement oublié ce qu'était le bonheur. J'essayais tellement de convaincre tout le monde que j'étais heureuse avec Thibaud que j'ai moi-même fini par m'en convaincre, j'ai fini par me tromper moi et croire à mon bonheur fictif. Mais ce Noël et ma famille m'ont fait ouvrir les yeux. Au moment de les quitter, c'était très dur, j'ai beaucoup pleuré en devant laisser Chlélia, ma filleule, la fille de ma grande sœur. Elle est mon trésor, le rayon de soleil qui illumine chaque instant de ma vie. Et je me suis dis : « Il ne manque que Thibaud », mais finalement, est-ce que j'avais vraiment envie de le voir où est-ce que c'est encore cette idée que je m'étais mise en tête, comme quoi ma vie n'avait aucun sens sans lui, peut-être même que l'amour que je lui portais était faux, une image comme tout le reste.
Quand je suis rentrée de Noël, je me suis rendue directement à l'appartement de Thibaud. Évidemment Thibaud était encore totalement soûl. J'envoie un message à Coralie pour la prévenir que je retournais vivre avec Thibaud mais juste sur une courte période, je voulais juste récupérer des affaires que j'avais oublié, alors les jours qui suivaient je faisais des allers-retours discrètement entre l'appartement de Thibaud et celui de Coralie et Schmitt. Thibaud ne se rendait pas compte que j'emportais toujours plus d'affaires à moi.
C'était le nouvel an, je l'ai passé avec mes amis. Thibaud m'a reproché de l'abandonner, encore une fois. Quand je suis rentrée le 1er janvier, qu'il avait passé le nouvel an seul à boire, il s'est énervé après moi, j'ai pleuré, il n'a pas était violent avec moi, pas que je me souvienne en tout cas, mais il me répétait tellement qu'il n'était pas violent avec moi que parfois mon cerveau s’entremêle et je ne sais pas s'il dit vrai ou non, il a réussi à me faire croire certaines choses pourtant tellement évidentes. C'est le voisin qui est venu voir si tout allait bien, c'était un petit jeune qui travaillait dans le Kebab en bas et qui vendait du Shit à Thibaud, il a ouvert la porte de l'appartement sans chercher à comprendre et il a commencé à s'énerver après Thibaud quand il m'a vu recroquevillée dans le clic-clac, Thibaud et lui ont commencé à se prendre la tête méchamment et finalement le voisin est parti et a appelé la gendarmerie qui est arrivée pour calmer la situation. Je remercie le voisin, dont j'ai oublié le nom et les gendarmes, qui cette fois se sont déplacés et qui ont été très gentils.
Depuis cela, Thibaud ne buvait plus une goutte d'alcool mais il me reprochait que c'était de ma faute s'il était malheureux maintenant et s'il déprimait. Que s'il ne sortait plus non plus et passait ses journées à ne rien faire, c'était aussi de ma faute parce que s'il sortait, alors il aurait envie de boire avec ses potes. Que j'étais la raison de son ennui et tout ce qui va avec. Moi j'étais de moins en moins affective avec lui, mon amour pour lui ne changeait pas, vraiment, je pense que je le regardais toujours avec admiration, je pense que si je me serais blottie dans ses bras, je me serais toujours sentie aussi bien. La seule différence c'est que plus le temps passait et moins j’en avais envie. Alors je continuais juste à ramener le plus d'affaires possibles chez Coralie et Schmitt, je voulais faire le plus vite possible pour que tout se termine le plus vite possible.
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