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diariodebicicleta · 6 years
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Brésil: la boucle est (presque) bouclée
Entrée au Brésil
Nous entrons donc de nuit au Brésil par Foz do Iguaçu. On passe la douane et on file directement à la gare routière. Il nous reste deux semaines et plus de 1600 km pour aller à Rio de Janeiro, alors nous faisons le choix de prendre le bus pour avoir le temps ensuite de profiter des endroits que nous traversons. Mais avant de partir on prend le temps de manger. C’est gras et pas terrible comme souvent. On se rend au guichet pour demander les horaires des bus de nuit qui vont à Curitiba. Le dernier part 10 minutes plus tard… en 5 minutes nos vélos et nos bagages sont dans la soute, que c’est simple ici! On passe ensuite une dizaine d’heures dans le bus, seulement perturbé par une fouille musclée de la police brésilienne. Des vrais cowboys: les armes sont dégainées, les visages agressifs et on se sent présumés coupables.
Paraná
Après la nuit dans le bus on visite Curitiba, ville de 2 millions d’habitants, qui nous paraît bien plus organisée, moderne et agréable à vivre que la moyenne. On visite le centre ville, le jardin botanique et on grimpe dans une tour pour profiter de la vue. On sort en début de soirée en passant par l’autoroute qui va vers la côte. C’est galère pour trouver un endroit où camper et on finit entre deux champs brûlés, à cuisiner de la polenta. Pas la soirée la plus luxueuse.
Le lendemain, on s’attend à avoir un peu de pente. Il y en a effectivement mais c’est uniquement de la descente: 15km sans avoir besoin de pédaler et nous arrivons à Paranaguá. C’est une ville côtière assez jolie avec ses maisons coloniales colorées et ses rues animées. Ensuite on reprend le vélo en direction de Pontal Do Sul où on doit retrouver Catherina, une amie de Gabriela, cycliste brésilienne que j’avais rencontrée à Chuy en Uruguay. Pour pouvoir la contacter on se rend dans une agence immobilière pour profiter de la connexion. L’accueil est très chaleureux et on passe un bon moment à discuter avec les employés qui nous paient le café. On finit par arriver à Pontal Do Sul et Catherina nous rejoins. Problème, elle vient de déménager et n’a plus de place chez elle. Pas grave elle demande de l’aide à ses amies et c’est comme ça qu’on se retrouve chez Bruna, Christina et Duda. Je résume donc: on est reçu chez les amies d’une amie d’une fille avec qui j’ai discuté une heure. Vive le Brésil. L’accueil est incroyable. La journée, Romaric et moi visitons la région et le soir on sort avec les filles dans les bars de Pontal. La côte est partagée entre les plages tranquilles et les collines boisées entre lesquels serpentent les cours d’eau. On n’avait pas vraiment prévu de passer dans ce coin du Brésil et on se retrouve jour après jour à repousser le départ. Finalement après avoir grimpé le Morro do Cabaraquara, fait la tournée des bars, partagé un barbeuc brésilien de picanha accompagné de caipirinhas puis des tourtes et des crêpes, goûté la Cataia (alcool local à base de cachaça, et de feuilles de cataia) et fait du canoé dans la baie, on reprendra la route vers Ilha do Mel.
La traversée des îles
Un bateau nous y dépose, puis on fait le tour de l’île, parfois en roulant sur la plage, mais le plus souvent en portant les vélos au milieu des rochers. L’île est magnifique et on y passe toute la journée. Le lendemain on décide de continuer vers le nord d’îles en îles. On se rend au bout de l'île du Miel et on alpague un bateau de pêcheur pour traverser le bras de mer. On atterrit sur la Ilha das Peças et on continue de pédaler sur la plage déserte en direction du nord. On arrive au bout et on aperçoit la Ilha do Superagui en face. On enlève nos T-Shirt de cyclistes aux couleurs flashys que l’on met au bout d’un bâton pour faire des gestes en direction des pêcheurs qui passent par là. Ca finit par marcher et on s'arrête dans le village de Superagui où l’on fait une pause casse-croûte en laissant passer la pluie. On parcours ensuite une trentaine de km de plage déserte, seulement parsemée d’animaux morts échoués. On voit ainsi 3 dauphins, dont un encore enroulé dans un filet de pêche, une tortue géante et même… une baleine! Nous sommes de nouveau bloqués par un cours d’eau avant d’avoir atteint le bout de l’île. Pas de bâteau en vue pour nous sortir de là cette fois-ci. “On n’a qu’à construire un radeau”. Mon idée qui est limite une blague au début se transforme rapidement en projet concret quand Romaric sort cordes et tendeurs de ses sacoches. On rassemble un bon paquet de bois échoués sur la plage que l’on assemble ensemble. Et pour améliorer la flottaison on rajoute par dessous une dizaine de bouteilles en plastique qui polluent la plage. Incroyable, ça flotte! On parvient même à mettre les deux vélos dessus en une seule fois. On nage en poussant notre navire de fortune et on parvient à traverser le bras de mer sans encombre, si ce n’est le froid qui nous gèle rapidement. Hey oui, c’est toujours l’hiver en septembre dans cette partie du Brésil! On arrive dans le minuscule village d’Ararapira où l’on trouve un pécheur qui nous fait traverser sur la Ilha do Cardoso. On plante la tente pour la nuit sur cette île après cette journée bien chargée. Le lendemain on la traverse avant de prendre de nouveau le bateau direction Cananéia. On visite cette petite ville coloniale de l’état de São Paulo avant de prendre le bac pour camper sur la Ilha Comprida, dernière des 5 îles que nous traverserons au total. Le lendemain est une journée difficile, la marée étant haute, on a le choix entre pousser le vélo dans le sable mou ou de rouler sur du sable tassé mais dans l’eau. On choisit de rouler dans l’eau pour pouvoir pédaler. Mon vélo agonise. Je suis obligé de m’arrêter régulièrement pour remettre ma chaîne qu’une vague un peu plus forte que les autres a fait sauter de la roulette guide chaîne. On s'arrête bien fatigué pour manger dans un restaurant de plage abandonné. On finit par réussir à sortir de la plage et à rejoindre une route que l’on suit jusqu’à Iguape. On y passe la nuit dans une auberge où on profite de l’eau douce pour nettoyer les affaires.
São Paulo et Rio de Janeiro
Le lendemain on prend le bus pour São Paulo et on arrive le soir dans la ville. On monte et descend les collines qui parsèment la ville pour aller dans une auberge de jeunesse. C’est difficile pour mon vélo entre la chaîne qui saute sans arrêt et les freins qui ne fonctionnent plus vraiment. On passe le week-end avec mon cousin Florian à visiter le musée d’Art Moderne et le musée d’Art. Le soir on sort dans le quartier de Vila Madalena pour profiter de la vie nocturne de la plus grande ville d’Amérique du sud: 20 millions d’habitants quand même! (44 millions dans l’état de São Paulo, l’équivalent de la population de l’Argentine).
Ensuite on reprends le bus pour aller jusqu’à Rio de Janeiro. On arrive encore plus tard cette fois, après 22h, et on doit traverser la ville à vélo. La pauvreté est criante et on prend bien soin de rester dans les grands boulevards pour éviter les ruelles pauvres qui s’étendent de chaque côté. Les rares détours que nous y faisons nous passent l’envie de nous y attarder. En plus nous devons faire attention au trafic: après 22h les automobilistes ne sont plus tenus de respecter les feux tricolores pour éviter les agressions aux carrefours. Nous sommes donc obligé de redoubler de vigilance à chaque feu, même s’il est vert pour nous. On est bien content quand on arrive à l’auberge.
On s’éveille au milieu de la misère et de la saleté dans le quartier de Lapa, pourtant près du centre ville. On prend un açai et on se dirige vers le Corcovado. On monte au sommet à pied. La balade, au milieu des arbres, est sympa et nous sommes presque seuls. En haut par contre c’est la cohue. Les foules de touristes se bousculent pour avoir son selfie au pied du Christ Rédempteur. Je crois que les longs mois à pédaler seul m’ont rendu un peu misanthrope et je déteste instantanément cet endroit. Néanmoins la vue sur la baie de Rio est vraiment magnifique et c’est sans doute la seule chose que j’apprécierai de cette ville.
Le lendemain on laisse nos vélos à l’auberge et on se rend dans le parc national Serra dos Órgãos pour faire une randonnée. On part un peu précipitamment et avec le strict minimum. On achète à manger dans le terminal de bus, quelques bananes et oranges, c’est un peu court pour deux jours de randonnées… Le début est pentu puis on enchaîne les montagnes russes. Malheureusement le temps est trop brumeux pour profiter pleinement du paysage. Le soir arrive et on tombe sur un passage à escalader. Pas que ce soit hyper difficile mais le fait d’avoir le sac à dos sur les épaules et le précipice juste à côté le rend assez impressionnant. On arrive juste à la tombée de la nuit dans le refuge où des Brésiliens partagent avec nous leur reste de pâtes. Ouf! La journée du lendemain est toute en descente et très facile et nous arrivons le soir à Rio. Le lendemain est le jour du départ de Romaric. Moi il me reste un jour de plus avant de monter dans l’avion direction Toulouse.
Brexit: Brésil Exit
Avant de partir je passe une journée à chercher des souvenirs, ce qui s'avère étonnement difficile malgré la taille de la ville et sa renommée touristique. Ensuite je prends la direction de l’aéroport 7h avant le décollage. Déjà parce que je m’y rends en vélo et qu’il y a environ une heure de route, ensuite parce que je n’ai pas réservé de place en soute pour mon vélo et que je ne sais pas très bien comment ça va se passer. Sans doute pas très bien. Je regarde rapidement la carte et je me mets en route. Une fois sorti du centre ville j’hésite sur la route à prendre: j’ai le choix entre l’autoroute bondée ou une route parallèle. Je tente ma chance par la petite route et me perds rapidement dans les dédales d’une favela. C’est pauvre mais ça me choc finalement moins que la misère qui s’étale dans le centre ville. Des jeunes m’interpellent et me demandent ce que je fais là. Ce n’est évidemment pas la place d’un voyageur et de toute façon la route ne mène même pas à l’aéroport. L’un d’eux me raccompagne en mobylette jusqu’à la sortie de la favela et m’indique l’autoroute qui mène à l’aéroport. Je m’y engage donc et y passe les 10 derniers km sur la bande d’arrêt d’urgence d’une route qui est parfois large de 4 fois 4 voies. Pas vraiment le trajet le plus plaisant du voyage. J’arrive à l’aéroport et me rends au guichet de TAP, ma compagnie aérienne. Ils me disent que pour pouvoir embarquer le vélo je dois le démonter et le mettre dans une caisse. Je n’en ai pas et eux non plus. Je fais le tour des autres compagnies pour leur demander une caisse. Je finis par en trouver une chez Iberia pour 20 euros. Ça fait cher le bout de carton… Mais bon pas le choix, je démonte mon vélo, le range ainsi que mes sacoches dans la caisse et vais faire l’enregistrement. Ils me demandent de payer 100 euros pour embarquer le vélo. Pas le choix encore une fois, je m'exécute et charge le vélo après m’être assuré qu’il allait bien jusqu’à ma destination finale. Ca m’aura quand même coûté 120 euros supplémentaires alors qu’à l’aller, avec la même compagnie, j’avais réussi à embarquer sans carton, ni supplément pour le vélo, ni même un bagage supplémentaire. Bon pour être honnête je crois que c’était pas complétement normal.
Finalement, le détour sur la route et les démarches pour l’enregistrement m’auront pris plus de 5h sur les 7. J’ai bien fait de m’y prendre à l’avance. Il me reste cependant un peu de temps pour écrire avant d’embarquer. Je pense à toutes les choses que je ne ferai plus tous les jours en rentrant: chercher un endroit où dormir, rencontrer des gens nouveaux, découvrir des paysages, apprendre de nouveaux mots, avoir faim (mais une de ces faim!), faire 6h de sport, avoir du temps, demander mon chemin... Il y a aussi toutes les choses que je vais recommencer à faire comme dormir dans un lit, prendre une douche tous les jours, avoir un chez moi, passer du temps avec mes proches, jongler entre boulots, sorties, sport et sommeil… J’écris les dernières lignes et les dernières pensées, referme mon carnet de voyage et me dirige vers la porte d’embarquement.
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diariodebicicleta · 6 years
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diariodebicicleta · 6 years
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diariodebicicleta · 6 years
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diariodebicicleta · 6 years
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diariodebicicleta · 6 years
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Paraguay: un pays singulier
Le dernier pays d’Amérique du Sud pour moi
Quand je termine les formalités douanières la nuit est déjà là depuis longtemps. Mais je rentre au Paraguay avec un sentiment d’aboutissement: ça y est j’ai posé les roues dans tous les pays d’Amérique du Sud! En arrivant à Encarnacion, je repère un chauffeur de taxi et lui demande quelques informations du genre: quel est le nom de la monnaie paraguayenne? Quel est son taux? Y a-t-il un endroit pour camper? Réponses: la monnaie s’appelle le guarani, un dollar vaut 5300 guaranies et pour camper c’est galère. Je retire de l’argent dans un distributeur, m'achète un lomito (sorte de sandwich avec un steak), passe un bon moment à discuter avec le cuistot puis me rends sur ses conseils à la plage en bord de Parana. Ça ressemble à la promenade des anglais, ce n’est donc sans doute pas l’endroit le plus approprié pour planter une tente, mais il est tard et je suis fatigué alors je m’installe. Vers 1h du matin, deux flics viennent me réveiller et me disent que c’est interdit de camper ici. Je leur demande s’ils connaissent un endroit pas trop loin. C’est compliqué et je les vois hésitants… Je finis par leur donner 10000 guaranies et ils me laissent terminer ma nuit tranquillement.
Les missions jésuites guaranis
Le lendemain je prends la route en direction de Trinidad, mission jésuite que je visite dans la journée. Comme celles d’Argentine et du Brésil, les missions jésuites paraguayennes sont des villages utopiques fondés sur les croyances et principes religieux de l’époque.
Pour les populations guaranis qui subissent les colonisations espagnol et portugaise, elles leur confèrent une protection de la part de la couronne d’Espagne et représentent une alternative à l’esclave car elles leur permettent d’échapper à l’encomienda. Dans ces missions, les indigènes guaranis sont libres mais doivent se soumettre à la religion catholique. En échange, ils ont accès à l’éducation en espagnol et en guarani et aux connaissances européennes. Les missions se développèrent rapidement et devant le pouvoir grandissant des jésuites, le roi d’Espagne finit par les interdire.
Aujourd’hui, il reste de ces missions de jolies ruines de couleur rouge dont certaines sont inscrites à l’UNESCO. Après la visite du site de Trinidad je me rends à celui de Jésus. La disposition des bâtiments trahit une même organisation sociale. Plus récente, cette mission n’a en fait jamais été terminée ni occupée. Les trois premières villes dans lesquels je fais halte au Paraguay s’appellent Encarnacion, Trinidad et Jesus. Ca promet.
En chemin je discute avec un allemand qui vit au Paraguay depuis une trentaine d’années. Quand il est arrivé dans ce pays, la forêt était impénétrable. Puis une route a été construite. Depuis la forêt n’a cessée d’être coupée, le bois entreposé sur le bord de la route puis brûlé sur place. Pendant deux ans, la fumée a recouvert le paysage. Le Paraguay est devenu le champion de la déforestation, notamment à cause du bétail et de la culture du soja.
Fram
Le lendemain je fais demi tour et prends la direction de la capitale du Paraguay, Asunción. Pour varier un peu je sors de la nationale et m’enfonce dans les coins paumés, au milieu des champs. Je retrouve des cultures de blé et de colza, je n’en avais pratiquement pas vu jusqu’ici en Amérique du Sud. Au bord des champs, des panneaux vantent l’utilisation de produits chimiques pour avoir de belles cultures; sur les boîtes de lait en poudre la liste des vaccins faits aux vaches laitières sert d’argument commercial… le bio ne semble pas encore être arrivé dans ce pays.
La route est toujours aussi vallonnée, je dévale donc de courtes pentes avant de bourriner pour arriver en haut de la côte qui ne manque pas de suivre sans perdre trop de vitesse. “CRACK”. Un drôle de bruit se fait entendre alors que j’étais en danseuse pour appuyer fort sur les pédales. Trop fort peut-être, c’est le tube d’axe du pédalier qui vient de casser. Oui, oui, c’est possible de casser ça aussi! Les deux pédales pendent, inutiles. Il ne me reste qu’une solution, pousser mon vélo jusqu’au prochain village. C’est ainsi que j’arrive à Fram et je me mets aussitôt à la recherche d’une bicicleteria. Je fais le tour des mécaniciens de la ville qui n’ont pas le matériel nécessaire pour m’aider car “il n’y a aucun vélo à Fram”. Merde. En chemin vers la gomería, atelier de rechapement de pneu très répandu en Amérique latine, je rencontre Danny qui me propose de m’aider. Sa solution est de faire ressouder l’axe car je ne trouverai pas de pièces de rechange dans le village et peut-être pas dans tout le Paraguay. On se rend d’abord chez un ferrailleur pour acheter un beau morceau de fer que l’on glisse dans le tube. Ensuite on se rend dans un atelier pour souder le tube sur le morceau de ferraille. Un coup de scie circulaire pour poncer le tout et hop, j’ai un pédalier tout neuf! En guise de paiement le mécano me demande seulement de quoi s’acheter une bière. Il ne m’a pas fallu une demi journée pour résoudre cette casse grâce à l’aide incroyable des habitants de Fram. Comme si ça ne suffisait pas, Danny m’invite chez lui. On partage un repas de manioc et des tortillas paraguayennes, mélange d’œuf, de farine, de fromage paraguayen et de ciboule. Comme d’habitude je ne peux m'empêcher de dévorer le plat. Le village est composé à 80% d’immigrants, principalement d’Europe centrale et de l’est et quelques asiatiques, mais tous parlent guarani. C’est assez étonnant de voir comment cette langue indigène parvient à garder son importance au Paraguay contrairement aux autres pays d’Amérique du Sud.
La Ruta 1
Le lendemain, une journée de 140 km me rapproche encore un peu plus d’Asunción. J’ai contacté mes amis cyclistes américains avec qui j’avais pédalé pendant 2 semaines: Adrian, Colin et Thomas. Mais si, souvenez-vous, je les avais rencontré en Equateur, déjà 9 mois auparavant. Nous étions resté en contact et je savais que leur destination finale était le Paraguay, la maman d’Adrian étant originaire d’Asunción. J’ai hâte de les retrouver et je presse le pas.
Les deux dernières journées de vélo me font passer par des villages particuliers. D’abord Coronel Bogado d’où est originaire la chipa, sorte de petit pain au fromage qui me permet d'agrémenter mes repas depuis que je suis rentré au Paraguay. Les chiperias s'enchaînent le long de la Ruta 1 et je me fais un devoir de les goûter. Ensuite Quiindy, la ville des ballons, où les gens vendent sur le bord de la route des milliers de ballons fait main. C’est un concept assez particulier au Paraguay de concentrer un certain type de commerce dans un unique village, comme cet autre village qui vend uniquement des vêtements en laine. Le soir j’installe le campement dans un village et un homme vient me voir pour m’offrir une bière. A midi, je mange dans un restaurant: milanesa de poulet, œuf et quelques tranches de tomates qui se battent en duel. La restauratrice aussi bien que les clients viennent discuter avec moi. Le Paraguay n’est pas franchement sur le chemin des routards et des cyclovoyageurs et mon arrivée quelque part attire souvent la curiosité des gens. Comme souvent ils aiment échanger quelques mots avec moi en guarani, langue parlée par presque 80% des paraguayens. Ils m’offrent en dessert des Ka’i Ladrillos, mélange de sucre et de cacahuètes.
Quand le soleil refait son apparition je fais des pauses prolongées entre midi et deux pour éviter de brûler, mais en général le temps est plutôt frais.
Je termine les derniers km qui me séparent encore de la capitale. Au loin j’aperçois déjà le nuage de pollution qui couvre la ville de 500 000 habitants. Ma gorge me brûlera pendant tout mon séjour dans cette ville.
Asuncion: le début des retrouvailles!
Je parviens enfin à Asuncion bien fatigué, après 3 semaines sans une seule journée de pause. J’y retrouve Adrian et Thomas. Colin est rentré aux USA quatre jours auparavant. J’y rencontre aussi Emily, une de leurs amies d’université qui se prépare pour un voyage à vélo. Je passerai une semaine avec eux à Asunción. On se rendra aussi à San Bernardino dans la maison de campagne de la tante d’Adrian qui est députée. On discutera avec elle des problèmes du Paraguay avec son barrage hydroélectrique Yaciertá, construit sur le Parana et partagé avec l’Argentine. Les amis de sa fille sont là en nombre, tous vivent à Asunción. Contrairement aux gens de la campagne paraguayenne, ils ne parlent pas guarani mais manient très bien l’anglais.
Il y a aussi les soirées que l’on fait à Asunción, tranquillement en buvant une bière dans un bar ou à l’auberge où je me suis installé. Je prends alors pleinement conscience à quel point retrouver des amis et faire des soirées avec eux me manque. Mais je le sais, dans quelques jours il faudra à nouveau partir et leur dire au revoir sans savoir s’il y aura une prochaine rencontre. Voir et revoir des gens connus plutôt que recommencer en permanence de nouvelles relations éphémères est sans doute ce qui me manque le plus. La fatigue du voyage s’est installée peu à peu en moi et commence à se faire ressentir. Plus que la fatigue physique de l’effort quasi quotidien, c’est la fatigue mental et émotionnelle qui me pousse à mettre une fin à ce voyage. Cette fatigue diminue l’envie de faire des rencontres, d’aller au devant des autres. Après plus de 15 mois de voyage,, les surprises se font plus rares et à quoi bon après tout, puisqu’il va falloir se dire au revoir dans les heures ou les jours qui suivent. Je le sais, je serai très heureux des retrouvailles en France.
Les retrouvailles commenceront en fait dès Asunción car Romaric, un ami de Grenoble, me rejoint avec son vélo pour partager mes 3 dernières semaines de voyage. Pour moi, c’est un peu un voyage dans le voyage qui commence. Je n’avais pas encore voyagé avec un ami, je sais que ce sera différent et tant mieux!
On passe un après midi à visiter le musée sur la dictature Stroessner, sujet qui semble tabou car certains responsables sont encore en vie et n’ont pas été jugés. Après une soirée à partager de la bonne bouffe française qui me manquait tant avec les amis américains, nous nous mettons en route vers Rio de Janeiro, direction plein est.
Le départ
Il nous faudra 4 jours pour arriver à la frontière. Le premier nous fera monter par une route qui est sans doute une plus haute du Paraguay. Pas de quoi s’alarmer pour autant dans ce pays qui culmine à 850 m d’altitude. En haut, un groupe de jeune nous offre une bière bien méritée. Le soir nous campons sur un terrain de volley dans un village. Les chiens ne se lasseront pas d’aboyer près de nos tentes cette nuit là.
Le lendemain, nous parcourons 130km. Le soir, nous achetons des tomates et des œufs dans une petite épicerie et la propriétaire nous propose de les cuisiner pour nous. Après avoir mangé, on s’éloigne du village pour trouver un endroit calme où camper. L’armature de la tente se casse pendant que nous la montons mais nous la réparons avec une sardine.
Le lendemain, nous continuons notre route vers l’est sur la Ruta 2. A midi nous nous arrêtons pour manger et nous nous faisons inviter. Après un nouveau cours de Guarani nous reprenons la route. Mon vélo est de plus en plus abîmé et la chaîne saute sans cesse. La faute au pédalier qui se décale vers la droite et en même temps que lui, les plateaux. Le soir nous ne sommes plus qu’à une trentaine de kilomètre de Ciudad del Este, qui marque la frontière avec le Brésil. Nous demandons de l’eau dans une épicerie, et le propriétaire nous invite à planter la tente dans sa propriété. “En fait à chaque fois qu’on s'arrête on rencontre des gens” me dit Romaric. Bienvenue dans le monde du voyage à vélo en Amérique du Sud. Le lendemain nos hôtes nous offrent le petit déjeuner, tortillas et manioc et nous reprenons la route. Soudain, un bus s'arrête devant nous et deux personnes en descendent. Elles nous font signe de nous arrêter et nous apprennent que Romaric a oublié son téléphone dans la chiperia où nous avions fait une pause chipa. Sympa! Et honnête. Romaric y retourne, je l’attends à l’ombre dans une station essence. Ensuite on file aux chutes du Monday, un affluent du Parana. On se pose dans un camping à côté et les propriétaires nous offrent des couvertures par peur qu’on ait froid la nuit. Ensuite on se rend à l'embarcadère pour traverser le fleuve en direction de l’Argentine.
C’en est fini de notre séjour au Paraguay, petit pays aux gens très accueillants et à la culture plutôt bien préservée. Bien qu’il ne paye pas de mine, le pays a cependant été l’un des plus riches du monde avant la guerre de la triple alliance. Ce terrible conflit qui l’a opposé au Brésil, à l’Argentine et à l’Uruguay et à la fin duquel le Paraguay perdit 90% de sa population masculine, les territoires revendiqués par le Brésil et l’Argentine, ainsi que son organisation économique protectionniste qui avait fait le succès de ce petit pays jusque là en faisant naître une industrie bien plus développé que ses voisins. 
Trois pays en une journée
Nous entrons en Argentine en bateau mais nous passerons moins d’une journée dans ce pays. Nous parcourons le parc Iguaçu que je connais déjà, mais que Romaric ne peut évidemment pas rater. A vrai dire je ne suis pas déçu de revoir les chutes et en fin de journée nous parvenons même à voir plusieurs toucans. Ensuite nous reprenons les vélos de nuit pour aller au Brésil, à Foz do Iguazu. Nous voilà au Brésil, dernier pays avant le retour.
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diariodebicicleta · 6 years
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diariodebicicleta · 6 years
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diariodebicicleta · 6 years
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diariodebicicleta · 6 years
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De retour au Brésil et en Argentine
Brésil: Rio Grande do Sul
Avant de passer la frontière pour entrer officiellement au Brésil, je croise un couple de cyclo-voyageurs. Ils ont pédalé une semaine en Uruguay et se rendent maintenant en bus sur la côte du Brésil dans l’état du Paraná. Ensuite j’enfourche mon vélo et parcours environ 80 km avant la nuit. La route a beau être plate, la reprise est difficile après 3 semaines de pause. Le temps est toujours gris et le soir je trouve refuge dans une ferme où le propriétaire m’autorise à dormir dans son entrepôt. Le lendemain je traverse le parc écologique du Taim. Il s’agit d’une zone inondée où je roule tranquillement en regardant les oiseaux. Ma journée est rythmée par les “ploufs” des capybaras qui se jettent à l’eau quand je passe. Ils sont gros ces rongeurs! Trouver un endroit où camper dans cette zone inondée est compliqué, alors je demande la permission pour dormir dans le QG des gardes du parc. Un jour et demi de plus et me voilà à Pelotas, dernière ville avant de rentrer dans les terres. Je passe une demi journée dans un cyber café et le soir c’est Igor, qui y bosse, qui m’invite chez lui. Au top, il fait déjà nuit est ressortir de la ville pour trouver un endroit où camper sentait le plan galère. Il insiste pour m'offrir le petit déjeuner le lendemain et je redécouvre l’expression brésilienne “que legal!” qui signifie “génial!”. Mais attention, ce qui est génial n’est pas forcément légal. Legal est sans doute l’un des premiers mots que l’on apprend dans ce pays et qui reflète bien l’esprit optimiste des brésiliens. Ensuite je remonte en selle et prends la direction nord-est. L’idée est d’arriver à Asuncion le plus tôt possible. J’attaque les routes vallonnées de l’état de Rio Grande do Sul avec l’envie d’en sortir rapidement. D’autant plus que les routes sont encombrées par les camions et plutôt dangereuses. Après quelques jours j’arrive à São Sepé. En chemin je dépasse 3 cyclistes arrêtés. On se salue mais je ne traîne pas, je dois trouver à manger et un coin pour camper avant la nuit. Ils me rattrapent un peu plus loin cependant. Lorsque je leur raconte d’où je viens et ce que je fais là l’un m’invite à dormir chez lui et l’autre à manger dans sa pizzeria. Bon, bin je n’ai même pas eu le temps de rentrer dans la ville pour trouver gîte et couvert. Je passerai une bonne soirée pizzas/bières avec eux
Je dépasse Santa Maria puis rejoins la frontière à São Borja. Je traverse le rio Uruguay et me voilà de retour en Argentine.
Argentine: Corrientes et Misiones
La route est désagréable. Comme toutes les grandes routes en Argentine me semble-t-il. Pas de bas côté, les camions se décalent s’ils peuvent et s’ils ne peuvent pas c’est à moi de me mettre dans le fossé. Le vent souffle. 10 km/h, c’est ma vitesse moyenne sur cette route plate. Sur le côté j'aperçois un puma. Sa robe tachetée est intacte. Ce n’est pas le cas de sa tête, défoncée par un pare-choc. Depuis le début du voyage c’est incroyable le nombre d’animaux que j’ai vu ainsi: vaches, ânes, chevaux, paresseux, serpents, capybara, singes, moufettes et d’autres dont je ne connais même pas le nom. Un kilomètre plus loin, une croix et quelques jantes de vélo rouillées, cette fois c’est un cycliste qui a été percuté. En espérant que je ne sois pas le prochain. Je choisis toujours soigneusement mes routes en fonction de la largeur et du trafic, mais cette fois je n’ai pas le choix, je devrai suivre celle-là jusqu’au Paraguay. Après seulement deux jours de vélo j’arrive à Posadas sur le bord du rio Paraná. De l’autre côté du fleuve c’est Encarnacion et le Paraguay. C’est déjà le soir et j’aimerais traverser rapidement le pont (de 2.5 km quand même!) pour trouver un endroit où camper, mais les gabelous m’en empêchent: c’est interdit de passer le pont à vélo. Je me retrouve donc à faire du stop devant l’entrée du pont. Un pick-up finit par me charger et je traverse le pont assis dans la benne avec mon vélo.
Me voilà au Paraguay, petit dernier de mon périple sud américain!
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diariodebicicleta · 6 years
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diariodebicicleta · 6 years
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20000 bornes! A bientôt!
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diariodebicicleta · 6 years
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L’Uruguay, un pays rural
Bon, autant le dire tout de suite, l’Uruguay en hiver c’est pas fou. Il fait gris, la bruine ne cesse que rarement et le paysage n’a pas grand chose pour lui. Mais la déception pour moi vient surtout de l’accueil que j’y ai reçu. Tous les voyageurs uruguayens que j’avais rencontré jusque là étaient exceptionnellement sympas. Ce n’est pas le cas dans leur pays. Pas qu’ils soient antipathiques, mais plutôt désintéressés.
En posant le pied hors du bateau qui m’a amené à Carmelo je ne sais pas où aller. Nord? Est? Je n’ai absolument pas planifié cette partie du voyage. D’habitude j’ai vaguement en ligne de mire une ville ou un site touristique, mais là... Mais il fait nuit, je vais d’abord trouver un endroit pour dormir. Je me rend à la caserne des pompiers où ils me refusent. Je me renseigne pour trouver un endroit où camper et ils m’envoient le long du fleuve. En chemin je retrouve Leonardo qui était dans le même bateau que moi. Il est mexicain et voyage en stop depuis une dizaine de mois. On se trouve un endroit où poser nos tentes et on passe une bonne soirée à se raconter nos expériences respectives.
Le lendemain on se sépare et je me décide, sans bien savoir pourquoi, à suivre la côte jusqu’au Brésil. Il fait moche, les champs clôturés se succèdent le long de la route. C’est compliqué pour camper, et le soir je m’enfonce dans un chemin pour m'éloigner de la route. Je campe à côté du chemin, impossible de trouver un endroit un peu caché avec tous ces champs. Le lendemain, les propriétaires de la ferme non loin de là viennent discuter avec moi. Je leur raconte mon voyage. Avant qu’on se sépare ils m’offrent un saucisson maison. Trop cool. Ce seront les seuls curieux à m’aborder en Uruguay. Je continue ma route sur la route vallonnée. Le soir je demande l’autorisation dans une ferme pour camper dans un de leur champ. “Pas de problème”. Pas un mot de plus. Le lendemain soir c’est de nouveau galère. Je demande successivement à deux personnes l’autorisation pour camper près de chez elles. Négatif dans les deux cas. Il fait déjà nuit quand je repère un bosquet où planter la tente. Le lendemain c’est une grosse journée. Pas de vélo, de foot. France - Argentine suivi d'Uruguay - Portugal. Les uruguayens sont assez anti argentins en ce qui concerne le foot, je ne suis donc pas le seul supporter de la France devant l’écran de la station service où je me suis arrêté. Ensuite c’est l’Uruguay qui bat le Portugal, ce qui promet un France - Uruguay intéressant en quart de final. Comme en Argentine, voire encore plus, les uruguayens sont à fond derrière leur équipe nationale. Énormément de gens accrochent le drapeau national à la fenêtre de leur voiture. Et il faut dire que c’est assez étonnant de voir ce petit pays d’un peu plus de 3 millions d’habitants se qualifier aussi régulièrement pour la coupe du monde. Je pédale tout de même un peu ce jour-là, termine de contourner Montevideo et campe près d’Atlantida, de nouveau sur la côte. Je continue de suivre la  côte, qui est en fait toujours la rive du Rio de la Plata, traverse Piriapolis et campe le soir sur la plage à l’entrée de Punta del Este. Le coin a un petit air de côte d’Azur avec de grands immeubles qui accueillent les foules de touristes fortunés (principalement argentins et brésiliens) en été et restent tristement vide en hiver. Je traverse Punta del Este le lendemain, ville qui n’est pas sans me rappeler Cannes et qui a même sa Trump Tower en construction. C’est dire si l’endroit a tout pour me plaire. Je ne m’y attarde donc pas et continue le long de la côte qui est, après Punta del Este, bordée par l’océan Atlantique. L’endroit est peu habité, la nature plus sauvage et je m’attarderais bien un peu sur les grandes plages désertes sans ce temps désespérément gris et ce vent froid. Arrivent Rocha et ses quelques bâtiments coloniaux. Je fais rapidement le tour et campe en dehors de la ville. Je continue ma route vers la frontière brésilienne en restant cette fois dans les terres sur la nationale 9 et passe la nuit à Castillos. Quelques derniers coups de pédales me feront arriver à Chuy, ville frontière. Décidément je n’aurai pas beaucoup discuté durant ce trajet uruguayen. Cependant la conduite a été très respectueuse tout le long et l'Uruguay est sans doute le pays le plus sûr pour les déplacements à vélo. Je me mets à la recherche d’un endroit où laisser mon vélo en sécurité pendant environ 3 semaines. On le refuse dans un magasin de vélo, à la caserne des pompiers et dans un camping. Ce sont finalement les policiers qui accepteront de me le garder le temps que je fasse demi tour: direction Montevideo pour y retrouver ma soeur avec qui je voyagerai pendant 2 - 3 semaines. Dans un premier temps j’essaie le stop. Pendant la première demi journée je parcours une vingtaine de km, jusqu'à Coronilla où je passe la nuit. La seconde demi-journée je fais une cinquantaine de km, jusqu'à Castillos. Pour le conducteur “Le meilleur de l’Uruguay c’est la viande, à part ça il n’y a pas grand chose”. Me voilà bien. A Castillos je croise deux auto-stoppeurs péruvien et argentin qui ont déjà passé une journée complète à attendre sans succès. Je dois me rendre à l’évidence: je me déplace plus rapidement à vélo qu’en stop dans ce pays, alors je décide de prendre un bus. A Montevideo, je me pose dans une auberge, cela faisait bien une dizaine de jour que je n’avais pas eu accès à un lit et à une douche. La capital de l’Uruguay concentre la moitié de la population du pays, plus occidentalisée que jamais. La pauvreté saute au yeux et je ne m’attendais pas à voir autant de gens en difficulté et de bâtiments délabrés. L’immense gare est totalement abandonnée.
Le lendemain c’est France - Uruguay et je me rends seul pour regarder le match diffusé sur l'écran géant au centre de la capital. L’ambiance est au rendez-vous, les tambours et chants aussi. Dans l’air flotte une forte odeur de joint. Comme souvent me direz-vous, sauf qu’en Uruguay fumer du cannabis est légal depuis la présidence de Pepe Mujica, avec contrôle de L’État sur toute la chaîne de production et de distribution. Si vous voulez fumer, rendez vous dans une pharmacie. José Mujica, président atypique de la république Uruguayenne de 2010 à 2015 a fait de l’Uruguay le pays d'Amérique latine (hors Cuba sans doute) le plus avancé  en matière de droit sociaux: légalisation de l’avortement, du mariage/adoption pour les couples homosexuels et de la consommation du cannabis donc. L’Uruguay, pays laïc, est donc une exception dans une Amérique Latine si catholique. Mais je digresse et pendant ce temps la France a mis deux buts. Aïe. Sur la place je suis clairement le seul à être heureux du résultat à la fin du match. Mais Griezmann boit du mate, fierté uruguayenne, alors ça passe. Et puis les uruguayens sont plutôt bons perdants comme je m’en rendrai compte plus tard: à chaque fois que je dirai que je suis français j’aurai droit à un “félicitations pour le mondial”. Le soir, avec les autres voyageurs de l’auberge, on va écouter du Candombe, genre musical qui se joue sur trois tambours en déambulant dans les rues de la ville.
Ma sœur arrive et ensemble on visite Concordia de Sacramento puis Salto avant de passer en Argentine. En bus, car le stop ne fonctionne toujours pas. On passe une journée à Concordia, ville qui inspira à St-Exupéry l'écriture du Petit Prince. Ensuite on se rend à San Ignacio pour visiter les ruines jésuites. Mais avant, c’est la final de la coupe du monde! On rencontre 3 français dans le camping où on s’est installés. Au coup de sifflet final pas de coup de klaxon, les argentins se sont désintéressés de la coupe du monde, mais seulement 5 français contents et qui aimeraient être au pays pour profiter de l’ambiance. Ensuite on visite les chutes d’Iguazu et le parc naturel, côté argentin. Grandiose. Les chutes de Mocona que l’on visite ensuite nous paraissent bien petites. Le stop commence à fonctionner et nous retournerons à Montevideo quasiment sans prendre le bus, en passant par le Brésil. La traversé de l’Uruguay en stop nous en apprend plus sur l’intérieur du pays. La nature n’a plus rien de sauvage et les plantations ont pris la place des forêts. Un petit détour par une cave pour acheter du vin d’Uruguay avant le décollage de Sophie et me voilà de nouveau seul. Je tente de nouveau de faire du stop mais avec peu de réussite. Après une journée et 150 km je prends un bus de nuit pour aller jusque Chuy et retrouver mon vélo.
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diariodebicicleta · 6 years
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diariodebicicleta · 6 years
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diariodebicicleta · 6 years
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diariodebicicleta · 6 years
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Parque Nacional Iguazu
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