(À propos de Ronnie Rocket, un film qu'il a toujours rêvé de tourner)
Le scénario entrecroise deux fils conducteurs complexes. Avec le premier, on suit un policier qui traverse une zone interdite, baptisée la ville intérieure, à la poursuite d’un gangster qui détourne toute l’électricité de la ville et en inverse les effets, de sorte qu’elle produit de l’obscurité au lieu de la lumière. Le second fil conducteur retrace les mésaventures d’un garçon de seize ans, une sorte de monstre à la Frankenstein, sujet à des crises provoquées par l’électricité.
Lynch présentait ce film comme profondément lié à la naissance du rock’n’roll, et Ronnie Rocket devient une star du rock qui se fait exploiter, parce qu’il génère des gains financiers, mais reste incorruptible. L’électricité constitue la métaphore centrale du scénario, et elle ressurgit partout – elle saute et claque dans les fils électriques, jaillit au bout des doigts, fuse et danse sur les câbles des caténaires qui quadrillent le ciel de la ville. Certains éléments récurrents de l’œuvre de Lynch sont imbriqués dans ce script, notamment quelques rencontres sexuelles singulières, une famille dysfonctionnelle et des bouffées de violence à l’extravagance théâtrale.
« Pothos » parle de l’envie, de la jalousie, et illustre le troisième principe. Dans les paroles j’utilise l’image de la pie. La pie symbolise l’attrait pour tout ce qui a de la valeur matérielle et les moyens mis en oeuvre pour en prendre possession qui souvent sont le vol ou la manipulation. J’ai choisi le personnage de Pothos car il l'un des quatre compagnons de la déesse de la beauté, Aphrodite, est l’un des quatres Érotes avec Éros, Himéros et Antéros. J’évoque également "la douleur d’Eurydice" dans le deuxième couplet : épouse d’Orphée, ce dernier tente de la sortir des Enfers en réussissant à convaincre Perséphone et Hadès. La seule condition à ce retour dans le monde des vivants est qu’Orphée ne doit pas se retourner et regarder Eurydice avant de sortir des Enfers. En apercevant la lumière du jour, Orphée ne résiste cependant pas à la tentation de jeter un coup d’oeil sur sa bien aimée : sa passion pour l’être cher aura causé sa perte.
Pothos :
Raclant le vide, grinçant et gris, porteuse de mort, insufflant l'envie. Elle compresse et tord, étend mes tripes au caténaire où se pose une pie. Illumine et fais tienne la douleur d'Eurydice. L'ignorance sans tristesse s'appelle l'oubli. De l'absence de vitesse naît la nostalgie. Branche et débranche, attrape et lâche.. Une seconde et fais tomber du nid, une pie. Rendez-vous aux Célèbes, ces îles détestables. Retirons à la plèbe leurs si chères Vestales
"L'#autoroute #électrique" pour #camions pourrait bientôt arriver en France
D'après Les Echos, un consortium public-privé se met en place pour tester un réseau de caténaires de deux kilomètres sur un grand axe routier dans le sud de l'Alsace, avant 2026.
Des cigognes ont pris l'habitude d'installer leurs nids sur des poteaux caténaires en forme d'ogive de la ligne TER Dax-Bayonne au niveau de la commune de Rivière-Saas-et-Gourby, dans les Landes. Les oiseaux profitent du support pour implanter leur nid, pesant entre 400 et 500 kilos, à environ 6 mètres de hauteur. Dans ce secteur, les conducteurs de trains peuvent alors voir un nid quasiment sur chaque poteau et l'envol de quelques cigognes durant leur passage. Une vidéo réalisée par Liono pointcom.
Tout est givré mais on ne sent pas le froid. Le train arrive. Le caténaire fait des éclairs verts.
O, qui ne me parlait plus, me demande des nouvelles. Parfois il ne faut pas chercher à comprendre les gens.
R est sage. Terrible de parler d'un homme de 80 ans comme si c'était un enfant.
Pondu ma présentation dans la matinée. Légèreté.
Karl Dubost (carnets de la grange) dit que Tsushido est à la même longitude que l’Algérie. Il parle de là où il à grandit. Moi j'ai grandi à la longitude de Vancouver ou au nord d'Oulanbator.
Ces derniers jours je n'ai que peu écrit et peu dessiné (pas grand chose à part des voitures) et ça ne m'a pas tellement manqué. Je note ça pour moi pour l'enregistrement. Pas de conclusions à en tirer.
L’hellébore ("Elles sont bien grosses les hellébores") s'est inclinée sous le givre et a redressé la tête au soleil. Quelle force.
Me rend compte que ta mort et le déclin de R m'ont appris que dramatiser ne servait à rien. Qu'il y avait toujours à rire et toujours à pleurer. Alors autant rire.
Ra dit qu'il à chopé le covid. Qu'il ne fait que lire et manger et dormir. Je ne rêve que de ça.
En Allemand perroquet c'est papageien. Ça m'évoque papagayo, boite tropézienne. Et après recherches ça n'est ni de l'italien ni de l'espagnol mais du portugais (papagaio). La boite et encore ouverte ou fermée ? J'y étais allé il y a une éternité. Avant l'armée. Polaroid existait encore. Ils fabriquaient encore des films. J'ai les photos et les couleurs n'ont pas bougé. Mais le Papagayo est fermé.
On devrait tenir au courant les auteurs des endroits dans lesquels ils nous ont accompagnés. Je ne lis qu’en voyage, dans les trains, les églises, sur les terrasses, les bancs, les sols en minéral, au bord des rivières, contre les frênes.
Je me souviens de Beckett à Žilina, en attendant au milieu de la place centrale où je n’attendais personne. Finir Houellebecq à Graz, puis rentrer au soir couchant en suivant les rails du tramway, songeant aux particules élémentaires qui composaient le caténaire. Zweig dans le métro parisien : un mois, 2 fois 30 minutes de trajets, ça fait 24 heures à associer son style à l’odeur de métal crasseux. Hornby à l’auberge de jeunesse de Münich, la fille qui m’a annoncé que l’adaptation était avec Hugh Grant, et j’ai imaginé la tête du type toute la deuxième moitié du livre. Schmitt au Café Roxy de Tanger, déconcentré par la télévision diffusant la Liga en continu.
Le décor dans lequel on plante le décor de l’auteur importe.