Tumgik
#gloria daavil
Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 6
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Sali-salout les voisinous, voici la suite de la critique du tome 10 de Tara Duncan !
Dans le (très court) chapitre précédent, Magister était ridicule, ça parlait changelins et tentatives d’assassinat, et Selenba voulait adopter du gamin alors qu’elle est toujours une vampyr sanguinaire badass !
Place à la suite, mes aïeux ! :D
Le chapitre s’intitule « Lisbeth : ou comment très bien arriver à mettre quelqu’un en colère et ne pas du tout savoir comment l’arrêter. »
« La tempête était si violente que les meubles, les tentures, les armures, les statues, tout volait. Les courtisans affolés s’étaient, heureusement, très vite mis à l’abri, et en dehors des gardes désespérément agrippés à tout ce qui était encore attaché au sol, il ne restait que quatre personnes dans la salle d’audience encore bondée quelques minutes plus tôt.
Tara, Moineau, Mourmur et l’Impératrice.
Tara avait voulu être discrète.
C’était carrément raté. »
Bon, il semblerait que Lisbeth n’ait pas très bien pris l’annonce que lui a fait Tara. Elle aurait pu s’abstenir de lui révéler ça en public.
« Et au centre du Maelström l’Impératrice d’Omois était dressée, majestueuse, dans une longue robe d’un rouge sang, les cheveux et les yeux assortis tant elle était folle de rage. »
Mais ne vous inquiétez pas, chers fans, on est quand même mis au courant de la couleur que madame Monochrome porte aujourd’hui !
Non, en vrai je me moque, mais c’est qu’un détail. Pour l’instant, tout se passe bien et l’ambiance marche plus ou moins. Ce n’est pas si souvent qu’un chapitre dans ce bouquin ne m’interpelle pas pour une stupidité dès sa première page. Réjouissons-nous et continuons !
« Tara n’avait pas envisagé une seconde une telle réaction. Afin de ne pas déranger les audiences, la jeune fille avait fait passer un message papier à l’Impératrice afin qu’elle soit la seule à le lire, parce qu’un hologramme aurait été trop visible, lui indiquant l’empoisonnement, mais aussi la tentative d’assassinat de Mourmur et pourquoi il fallait qu’ils en parlent en privé. »
J-P : Aïe aïe aïe, la tuile, la tuile…
L-B : Est-ce que cet échec est réglementaire, mon cher Jean-Paul ?
J-P : Il l’est, selon toute vraisemblance, ma chère Louise-Bernarde ! Mais tout de même, vous admettrez que dès le début de la deuxième page du chapitre, on a affaire à une jolie ironie dramatique pour la commentatrice de ce tome, qui…
Oh non mais ça va vous allez pas devenir des personnages récurrents dans cette critique non plus, hein. Shoo.
Bon, c’est reparti pour les erreurs de syntaxe ! Décidément, c’est une habitude en début de chapitre !
« la jeune fille avait fait passer un message papier à l’Impératrice afin qu’elle soit la seule à le lire, parce qu’un hologramme aurait été trop visible, lui indiquant l’empoisonnement, mais aussi la tentative d’assassinat de Mourmur et pourquoi il fallait qu’ils en parlent en privé. » Bon. « lui indiquant l’empoisonnement », on parle de l’hologramme ou du message papier ? À la lecture, on est tenté de l’associer à l’hologramme, puisque c’est l’élément qui est introduit juste avant, mais non.
On avait eu le même problème dans le premier chapitre, au moment où ce que Cal et Robin pensaient être des crapauds se transforment en goules.
Vu que ça fait longtemps, voilà une formulation qui peut être plus claire, à mon sens :
« Afin de ne pas déranger les audiences, la jeune fille avait fait passer un message papier à l’Impératrice, lui indiquant l’empoisonnement, mais aussi la tentative d’assassinat de Mourmur. Écrire une lettre concise en si peu de temps avait été pour le moins complexe, mais un hologramme aurait été trop visible. Au moins, avec un message écrit, elle pouvait être sûre que Lisbeth serait la seule à le lire, et qu’après les audiences, elle serait en mesure de les faire appeler en privé. »
Bref, la suite.
« Ça, pour être privé, c’était devenu très privé, pas de doute. Même privé d’oxygène si ça continuait (ok j’avoue c’est drôle). Parce que, après avoir lu le message, comme une marmite chauffée au rouge, l’Impératrice avait littéralement explosé de colère. Les gens avaient raison. Cela ressemblait effectivement à une sorte de bombe ultra-puissante. Tara se dit que, si elle survivait, elle essayerait de modérer ses propres explosions, parce que, vu de l’extérieur, c’était bien terrifiant. (Non mais par contre, c’est bien drôle, vos conneries, mais Lisbeth pète vraiment un plomb en public alors que le message de Tara suggérait suffisamment qu’il fallait traiter la question de manière discrète ? Parce que là, c’est mort, y a zéro moyen que personne n’ait repéré ça, l’assassin compris ! Lisbeth est vraiment Impératrice…?)
Mais ce ne fut que lorsqu’elle vit que les joyaux du plafond commençaient à s’envoler que Tara décida d’agir. S’énerver, OK, mais démolir la moitié du palais, surtout lorsqu’elle se trouvait en dessous, là, elle était nettement moins pour.
Elle envoya un Amplificatus sur sa voix et hurla soudain :
— AH ! ÇA SUFFIT ! (Pfrrrr paye ta phrase pleine d’autorité)
Mais l’Amplificatus avait bien fait son travail et elle faillit basculer en arrière sous la force du mugissement qui surgit de sa bouche.
Malheureusement, la tempête mugissait tout autant et les deux sons s’annulèrent mutuellement »
Non mais là c’est grotesque et ridicule. Lisbeth perd vraiment tout contrôle à cause de ça ? Le palais d’Omois doit l’entendre chaque fois qu’elle se cogne l’orteil sur un coin de meuble. Ça doit être sympa de se trimballer deux ogives nucléaires hypersensibles en guise de souveraines.
« Tara grimaça. Ses longs cheveux étaient en train de s’emmêler, ça allait être l’enfer de les brosser. Elle subvocalisa à la changeline pour que celle-ci s’en occupe tant bien que mal, histoire de ne pas se faire à moitié scalper plus tard. La changeline obéit et composa un lourd chignon qui tirait sur la nuque de la jeune fille, mais avait au moins le mérite de ne pas l’aveugler. »
MAIS METS PAS DE COMMENTAIRES CAPILLAIRES AU MILIEU DE-
Bon, je vais faire un compteur « L’Oréal, c’est pas du tout le moment », parce que c’est ridicule. Histoire que vous sachiez, je prends aussi le concept des compteurs à Patricklemorse, qui avait fait le début d’une critique assez fun sur Le cas Jack Spark. D’ailleurs, Plm, si tu me lis, j’avais adoré ce début de critique. J’ai pas du tout envie de lire Dixen, mais je me suis quand même attachée à Joshua grâce à toi, donc gg wp ;;;)
L’Oréal, c’est pas du tout le moment : 2 (pour la mèche de Fafnir qui s’était faite couper en début du chapitre 2, et ça).
Au cours de la tempête, Tara remarque une personne qui tente de s’enfuir. Elle le soupçonne d’être celui qui a tenté d’assassiner Mourmur, et le capture et l’attache pour pouvoir avoir une discussion avec lui après. Vous savez quels sont ses signes distinctifs ? Il est habillé en noir et armé.
Au milieu d’une audience menée par l’Impératrice d’Omois.
La subtilité.
Soudain, le pouvoir de Lisbeth décroît, et je vais vous laisser ces beaux paragraphes parce que j’ai BIEN phasé dessus en les lisant :
« Tara oubliait tout le temps que la majorité des gens n’étaient pas aussi puissants qu’elle. Lisbeth pouvait déployer une impressionnante quantité de pouvoir, mais à part pour affronter un ennemi qui la menaçait, sa magie la fatiguait assez rapidement.
À moins qu’elle n’ait pris conscience que ce qu’elle faisait n’était pas très productif. D’autant que des tas d’ambassadeurs de différents pays ou planètes avaient dû se réfugier dans les couloirs, et que les instincts politiques de l’Impératrice ne se débranchaient que très rarement.
Bon, là, lesdits instincts, submergés par un seul et unique mais très, très vindicatif, l’instinct maternel, avaient pris des vacances pendant une vingtaine de minutes. Tara était très, très contente de les voir revenir. »
Non.
Non, c’est pas de l’instinct maternel. Pour la simple raison que Lisbeth a jamais eu de gosse, donc définir la raison de cet emportement sur l’instinct maternel, c’est n’importe quoi. L’instinct politique, elle l’a, ça fait partie de son personnage : elle est Impératrice, elle veille sur Omois, c’est son devoir qu’elle applique depuis des années. Mère, elle ne l’a jamais été.
Si c’était l’émotion qui l’avait saisie, j’aurais compris. Si c’était le sentiment d’injustice lié au fait d’avoir été empoisonnée sans le savoir, ou si le conflit entre sa position de souveraine et le fait de s’être fait berner l’avait mise en colère, là, j’aurais carrément compris. L’instinct maternel n’a rien à voir là-dedans.
Je sais que ce que je dis est redondant, surtout si vous avez déjà lu la critique de Plm du tome 9, mais le côté « screugneugneu une femme c’est avant tout une mère en devenir screugneugneu », c’est épuisant. Non. Beaucoup de femmes n’éprouvent aucun désir d’être mères, elles n’auront jamais l’instinct maternel, et n’en seront pas malheureuses ni incomplètes pour autant.
Bref, ce grand élan dramatique en mode « omg ! Lisbeth se défait de ses obligations politiques, parce que ça touche à sa maternité ! » me crispe.
« Mourmur passa une tête prudente au travers de son étrange cocon.
— Ça y est ? C’est terminé ? Par la barbe de mes ancêtres, j’aime bien les choses qui explosent, mais c’est la première fois que je vois une impératrice exploser. Intéressant. (Mourmur est tellement défini par un seul trait de caractère qu’il le répète à voix haute, quel désastre)
La salle d’audience avait ceci de particulier que les paroles, sans l’aide d’aucun sort, s’entendaient très bien, quel que soit l’endroit où l’on se trouvait. Un travail merveilleux dû aux nains, experts en acoustique malgré leur incapacité chronique, et malheureusement célèbre, à chanter juste. »
Allez, c’est parti pour un nouveau compteur.
Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 3 (les us capillaires des nains, la régularisation de la grossesse par la magie et ça)
« L’Impératrice entendit donc fort bien le commentaire de Mourmur, qui en fait se voulait juste commentatif et très probablement admiratif, mais qu’elle ne vit que sarcastique.
— VOUS AURIEZ EXPLOSÉ AUSSI SI ON VOUS AVAIT EMPOISONNÉ PENDANT LA MAJEURE PARTIE DE VOTRE VIE ! hurla-t-elle, encore furieuse. »
Bon bah, nique la discrétion, j’imagine. J’aime bien Lisbeth, pourtant, mais là c’est même pas drôle, c’est juste ridicule.
« Moineau se transforma, s’approcha et, se méfiant de l’acoustique, marmonna du coin de la bouche :
— Oh là là, elle n’a pas très bon caractère, ta tante, dis donc !
— Mince alors, persifla Tara, et ce n’est que maintenant que tu t’en rends compte ?
Moineau était vraiment gentille (PFFFFFRRRRR. On se rappelle du « lol votre planète de moyennâgeux » du chapitre 4, hein. Moi j’oublie pas, et j’appelle pas ça de la gentillesse). Elle avait beaucoup de mal à voir le côté négatif des gens.
Enfin… sauf chez Fabrice dont, curieusement, elle n’avait tendance à voir que les côtés négatifs. »
Ah bah c’est ballot, hein, Fabrice est littéralement le seul personnage qui aurait besoin d’un peu de bienveillance, puisqu’il essaie de bien faire et se trompe. Mais non, tu sais quoi, continue de voir que les côtés négatifs de Fabrice, tant que tu les observes de loin, ça me va. Le boug est sur Terre, content de remplir son devoir de gardien et d’être en sécurité, alors déteste-le autant que tu veux, tant pis. De toute façon, vous n’êtes plus ensemble.
Mourmur sort péniblement du cocon dans lequel il s’était planqué pendant que Lisbeth pétait sa durite. Il est surpris de constater qu’il a mal, alors que les loup-garous guérissent tout de suite normalement.
Et en vrai, si Mourmur était capable de se tenir en sa présence, une discussion Mourmur-Fabrice m’intéresserait. Vu que le jeune homme est aussi loup-garou, et depuis plus longtemps que le savant.
« — Dans mon bureau, fit une voix froide derrière eux, tout de suite !
Ils sursautèrent. Pendant qu’ils s’occupaient de Mourmur, l’Impératrice s’était rapprochée d’eux. »
Comment ça, « dans mon bureau » ? T’es prof, maintenant ? Ça a un bureau, une Impératrice ?
« Comme toujours, Tara fut frappée par sa beauté (AAZBRHIERFU AAAAABFVVEBNIFOZIKBONUNBSORNIS). Elle avait été tellement occupée par les prétendants, que cela faisait des jours qu’elle n’avait pas vu sa tante (qui elle-même était à la fois occupée par les affaires d’État, mais surtout par la préparation de son mariage, ce qui était bien pire) en chair et en os. Elle était toujours en rouge, ses cheveux aussi, mais à son grand soulagement, ses pupilles n’étaient plus pourpres. Elles étaient redevenues bleu marine, comme celles de Tara, même si elles étaient, là, carrément plus froides. Et furieuses »
L’Oréal, c’est pas du tout le moment : 3
« — Nous ne sommes que les messagers, osa Tara. Tuer les messagers ne se fait pas, tu sais.
— Si j’avais voulu vous tuer, vous seriez morts, gronda l’Impératrice. Ne dis donc pas de bêtises. Je sais très bien que ce n’est pas votre faute. (merci, c’est trop d’honneur) Mais nous devons en discuter. Allons dans mon bureau. (okay madame Pavoshko) Nous y serons plus au calme.
Dans sa main fine, lourdement chargée de bagues, le mot de Tara était tout chiffonné. Mais Lisbeth avait pris la précaution de le conserver afin que nul ne sache pourquoi elle s’était mise dans une telle colère (c’est… c’est une blague ?). Pour plus de précaution, elle incanta d’ailleurs un Destructus qui carbonisa le message. »
Ahem… Dois-je rappeler que, cinq minutes avant, Lisbeth a hurlé texto qu’elle avait été empoisonnée sur une longue durée ? Vous les estimez à où, les capacités de déduction des ministres et autres gens de la cour ?
« — Juste une minute, ma tante, j’ai attaché un type à une des colonnes. Je trouve qu’il est assez louche. Si cela ne t’ennuie pas, j’aimerais faire venir un Diseur. Si c’est un inoffensif Omoisien, nous le saurons très vite. Si, comme je le soupçonne, c’est l’assassin qui tente d’avoir la tête de Mourmur, il aura certainement des tas de choses à nous raconter.
L’Impératrice blêmit.
— Un assassin ? Dans mon palais ? Ah, ça commence à bien faire ! »
Bon, on va considérer que tout Omois est complètement con et point barre, hein. Non parce qu’on lui a expliqué dans le message qu’un assassin a tenté de tuer Mourmur. Mourmur qui se trouve dans le palais. L’assassin il est pas aux Caraïbes, hein.
Avant même que Lisbeth ou Tara puisse l’interroger ou faire venir un Diseur, l’assassin déballe tout, depuis son ordre de mission et l’arme utilisée jusqu’à qui l’a commandité (un sangrave, selon tout ce qu’il sait). Et là, pour le coup, on a un passage qui m’a sincèrement fait rire, dans le bon sens du terme :
« — Encore ce maudit Magister ! gronda l’Impératrice en ignorant la requête du prisonnier. Mais quand donc quelqu’un me débarrassera de ce sale type ?
L’assassin n’allait pas laisser passer une occasion pareille.
— Euh, justement, à ce sujet, on peut peut-être en discuter ? Nous avons des tarifs très avantageux. Même si éliminer le maître des sangraves doit aller chercher dans le million de crédits-muts d’or, ce n’est pas impossible… »
Non mais c’est vraiment giga drôle. Ça fait très Naheulbeuk, dans la construction, j’adore. Le mec vient de se foirer dans son objectif, il avoue tout sans qu’on ait besoin de l’interroger, et EN PLUS il saute sur l’opportunité pour proposer un contrat d’assassinat contre Magister, alors même que tout le monde a pu voir son incompétence étalée au grand jour ? Je l’adore. Oubliez Mourmur, c’est le meilleur personnage de la série, là.
L’homme se fait donc arrêter. La narration rappelle qu’il y a des sorts de protection autour du trône de Lisbeth, mais que laisser s’approcher un assassin d’elle relève quand même d’une forte incompétence. Je suis d’accord, surtout quand il s’habille en noir et apporte des armes avec lui.
« Décidément, ce n’était pas leur jour. Mais, à voir la lueur spéculative qui passait dans le regard de Lisbeth, il sembla à Tara que la proposition de l’assassin ne serait pas forcément ignorée… »
… non mais Lisbeth c’est Zandgar, en fait.
Zandgar, c’est un perso qui apparaît dans Le Donjon de Naheulbeuk. Et Le Donjon de Naheulbeuk, pour ceux qui connaissent pas, c’est une série audio et une bande-dessinée humoristiques très basées sur les jeux de rôle. On y suit une troupe d’aventuriers tous plus antipathiques les uns que les autres, qui souhaitent accomplir une quête et se retrouvent ensemble de façon un peu circonstancielle. Il y a quelques chansons dérivées de cette histoire, dont les rôlistes, les GNistes et autres fréquenteurs de conventions médiévales sont assez friands. J’aimais beaucoup lire les péripéties de ces personnages, au collège, même si maintenant, l’humour n’est plus trop à mon goût.
Il n’empêche que Pen of Chaos et le Naheulband, le groupe de musique à l’origine des quelques chansons tournant autour de cet univers, a créé beaucoup de choses catchy. Parmi mes préférées, il y a Maître du donjon, Chicken quest, A l’aventure compagnons et Mon Ancêtre Gurdil
Zandgar, dans tout ça, c’est le maître du donjon de Naheulbeuk. Un antagoniste cruel mais qui s’entoure constamment d’incapables, au point qu’il traverse échecs sur échecs, et qu’on puisse beaucoup lui reprocher d’être tout aussi incompétent que ses subordonnés.
Je pourrais aussi l’associer à Magister, techniquement. On va dire que Lisbeth et Magister se partagent le titre de « leaders d’un truc important mais tellement stupides qu’ils ignorent tous les red flags des sidekicks qui les entourent ».
Toujours est-il que Lisbeth amène Tara, Mourmur et Moineau à l’un de ses bureaux… parce qu’apparemment elle en a plusieurs. Qu’elle utilise en fonction des gens qu’elle reçoit.
Le palais d’Omois est donc partiellement occupé par des bureaux inutiles, ça fait plaisir…
Elle dit qu’elle va se changer, et affirme qu’elle aimerait bien avoir une changeline comme celle de Tara, parce que ça lui permettrait de changer de vêtements plus rapidement. Très digne, l’Impératrice qui veut chiper sa changeline à sa nièce, j’aime bien/sarcasme.
On a droit à un paragraphe qui nous explique qu’elle a mis une tenue qui la fait sembler jeune, et ça ne sert strictement à rien.
« D’un onctueux beige crème, qui accentuait son côté « jeune fille » soigneusement entretenu à coups de sorts et de potions. À côté de Tara, elle paraissait à peine quelques années de plus, alors qu’elle approchait de la cinquantaine. Tara songea que les Terriennes tueraient pour avoir accès à ce genre de pouvoir, la jeunesse presque éternelle… »
Alors, pour être Terrienne, je peux moi-même témoigner : non. Pas trop. Certes, je suis encore jeune, à titre personnel, mais si c’est pour être définie toute ma vie en fonction de mon apparence physique et mon potentiel d’attraction, je préfère me tirer une balle tout de suite.
« Lisbeth s’installa derrière son bureau et les regarda, particulièrement Mourmur. Le savant, qui avait supporté l’épouvantable caractère d’Isabella Duncan, la grand-mère d’acier de Tara, pendant plusieurs mois, ne broncha pas. (P T D R. Tu as passé lesdits mois à faire exploser son sous-sol avec tes expériences à la con, chéri. Si quelqu’un a dû supporter l’autre, c’est certainement pas toi. Ah oui, et maintenant Isabella est en acier, c’est bon à savoir, j’espère qu’elle se remettra vite de son passage chez les X-Men). Après tout, c’était lui qui avait tous les atouts en main. L’Impératrice le savait, car elle céda.
— Haut Mage Mourmur Duncan, dites-moi ce que vous avez trouvé et comment, ordonna-t-elle d’une voix irritée d’avoir dû abdiquer la première.(mais c’est pas possible d’être une gamine à ce point… eh, ta tenue, elle te retire de l’âge mental aussi ?)
Mourmur répéta ce qu’il avait révélé à Tara, en donnant quelques explications très scientifiques qui passèrent largement au-dessus de la tête de l’Héritière et de Moineau, mais qui parurent littéralement fasciner Lisbeth. »
Bon, okay, franchement ? Ce passage ne sert à rien, mais j’aime bien l’idée que Lisbeth montre de l’intérêt pour des explications scientifiques. Ça la sort de son rôle strictement politique.
Après, c’est absolument pas le moment. La personne qui a envoyé l’assassin va finir par se douter que celui-ci s’est fait avoir, et donc potentiellement en envoyer un autre, ou trouver un autre plan pour éliminer Mourmur. Mais à ce stade, ils en sont pas à leur première erreur de timing, ils sont plus à ça près.
« — Ah, murmura-t-elle à un moment de l’exposé, c’est donc ainsi que cela agit ?
Mourmur confirma gravement. Ils échangèrent encore pendant presque une heure. (Non par contre, la qualité d’un scientifique, c’est la vulgarisation. Ça t’a pris cinq minutes de résumer ce qu’il s’est passé auprès de Tara et Moineau, pourquoi tu flexes auprès de Lisbeth, au juste ? Quel intérêt ?) Tara somnolait à moitié, heureuse d’avoir échappé à la corvée de rencontrer les prétendants, lorsque enfin la discussion s’acheva. »
Ils en reviennent aux interrogations de plus tôt, car même si l’assassin affirme que le compte qui l’a recruté était celui d’un sangrave, ça ne veut rien dire en soi. Ils prennent le temps d’examiner l’hypothèse d’un complot des vampyrs. Mourmur demande à Tara combien de vampyrs buveuses de sang humain elle avait guéri, quand elle s’était rendue en Krasalvie, mais elle ne s’en souvient pas. C’est bien arrangeant qu’elle se rappelle distraitement de l’emplacement des objets démoniaques et pas de ça, mais passons.
Ils doutent que contacter Drakul (le président des vampyrs, vous vous en doutez au nom, je crois) soit une bonne idée, puisqu’il est potentiellement dans le complot. Moineau demande alors à Tara ce que Safir Dragosh, qui est venu lui parler pendant la réception du chapitre 4, lui voulait.
« — Il était inquiet.
Houlà, songea Moineau, Tara ne s’en rendait sans doute pas compte, mais vu leur légendaire maîtrise, un vampyr inquiet, c’était l’équivalent d’un humain terrifié ou d’un elfe fou furieux.
— De quoi ? fit Mourmur, devançant de peu l’Impératrice.
— De l’arrivée des démons, répondit Tara. Il m’a suppliée de ne pas conjurer le nouveau roi des démons pour le faire venir ici. Il pense que nous allons tomber dans un piège et tous mourir. Je suis d’ailleurs tout à fait d’accord avec lui ainsi que je l’ai dit, répété et re-re-re-répété. »
Lisbeth accepte que Safir soit informé de ce qui a eu lieu. Elle convoque ensuite son secrétaire, un certain Intimais, afin de faire répandre la nouvelle de son empoisonnement et de prévenir les Services Invisibles. Ceux-ci sont chargés de la protection impériale, et prêts à assassiner pour accomplir leur mission. Que d’excitation en perspective. Elle évoque ensuite Sandor, son frère, qui règne à ses côtés. Il est chargé de l’Armée et de la sécurité du palais. Autant dire qu’apprendre que Lisbeth se fait empoisonner depuis des années va lui mettre un seum monumental.
Pour une raison ou une autre, Lisbeth embraye sur le fait que Sandor est toujours célibataire et qu’elle aimerait bien qu’il prenne soin de lui plutôt que de tout le temps vivre pour son devoir. Et huh… okay, mais d’une c’est pas le moment, et de deux, une amourette c’est pas l’accomplissement d’une vie, merde.
« — D’ailleurs, en parlant de mariage, fit Lisbeth en braquant ses impitoyables yeux bleus sur Tara, où en es-tu avec les prétendants ? J’ai l’impression qu’il n’y a rien de bien fameux parmi ceux que j’ai eu l’occasion de croiser, non ? »
Yessaï, les transitions subtiles./sarcasme
« Ben tiens. Même avoir appris qu’elle avait été empoisonnée ne pouvait pas éloigner Lisbeth de son obsession très longtemps. Ce qui surprenait le plus Tara, c’était que, pas plus que les très ordinaires représentants qu’elle avait pu rencontrer jusqu’à présent, le futur mari de Lisbeth, Various, n’était de loin le plus puiss… »
Je comprends pas la dernière phrase.
Y a pas de vanne, je comprends pas la dernière phrase. Les points de suspension l’interrompent parce que Tara fait une déduction après, mais du coup, ça prive la phrase de son sens. Ça essaie de dire quoi, que Various n’est pas puissant, tout comme les prétendants qu’on a filé à Tara ? Dans ce cas, il devrait plutôt y avoir écrit quelque chose comme « tout comme les très ordinaires représentants qu’elle avait pu rencontrer jusqu’à présent, le futur mari de Lisbeth, Various, était de loin le moins puiss... », non ?
Bon, euh, passons. C’était gênant.
« Soudain, Tara prit une grande inspiration. Elle avait évité d’affronter Lisbeth, estimant qu’il était plus important de la convaincre de ne pas faire venir les démons que de lutter contre l’avalanche de prétendants, mais à présent, elle n’avait plus le temps de jouer.
[...]
— Tu m’as submergée de prétendants alors que tu savais très bien qu’en voir autant ne me laisserait jamais le temps d’approfondir mes relations avec l’un d’eux. Je trouvais ça bizarre aussi, cette incroyable avalanche de types plus mignons les uns que les autres, mais qui donnaient l’impression soit d’être terrifiés par moi, soit de n’avoir pas assez de neurones pour être capables d’aligner autre chose que des propositions commerciales. (Lisbeth a les mêmes méthodes que le clan de Fafnir, ça fait plaiz.)
Elle se leva et se planta devant sa tante.
— Tu as sélectionné les plus mauvais d’abord afin de me dégoûter, parce que ce que tu vises, toi, c’est le top du top, je me trompe ?
Lisbeth se contenta de la dévisager, restant de marbre. Tara accentua la pression.
— Sauf que le top du top, cela signifie ou Maître Chem, ou Archange. Et comme je n’épouserai ni un vieux dragon ni un jeune démon, quoi que tu puisses en penser, peut-être que je pourrais m’abstenir de perdre mon temps avec des gens à qui je n’ai rien à dire ?
Lisbeth laissa filer un léger soupir. Parfois, elle se disait que c’était assez pénible d’avoir une héritière trop maligne. »
Bon, euh, corrigez-moi si je me trompe, mais… toutes ces phrases alambiquées, là, ça signifie simplement que Lisbeth file des prétendants barbants à Tara pour qu’elle se dise qu’il n’est finalement pas si mal d’épouser Chem ou Archange, c’est ça ? Parce que moi je peux le résumer en trois lignes, donc l’« héritière trop maligne » qui a besoin d’étaler son explication et qui, en plus, a mis cinquante-sept prétendants avant de se rendre compte de la supercherie, elle peut aller se faire rhabiller par sa changeline.
« Vintimis revint avec le communiqué, ce qui la dispensa, les dieux en soient remerciés, de répondre à la question de Tara. »
C’est qui, Vintimis. Le secrétaire s’appelle Intimais.
Comment tu peux changer le nom d’un personnage en trois pages. Genre, je sais qu’il est pas important, mais quand même. Ça se fait pas.
Lisbeth dit qu’elle va laisser Tara tranquille avec les prétendants, et celle-ci décide qu’elle ira expliquer la situation à Safir quand le jour sera levé. Mourmur incite Lisbeth à surveiller son alimentation pendant le prochain mois, et à ne pas consommer de ce que lui prépareront ses cuisiniers. À la place, il propose que ce soit Various qui lui fasse à manger !
Et le… chapitre se finit là-dessus… pour une raison ou une autre.
En vrai, ce chapitre était plutôt marrant à commenter, même s’il était très stupide. Au moins, je ne me suis pas ennuyée, je l’ai fait d’une traite.
Le prochain chapitre se concentrera sur Safir ! Yay ! J’aime bien ce personnage, pour une fois j’ai sincèrement hâte.
À la prochaine !
5 notes · View notes
mello-t-befan · 4 months
Text
youtube
The video accompanying this project (turn the english subtitles ON ^^)
For the final of my Redesign series'season 2, I'll be working on a story that's surely more famous in France than in english-speaking countries : "Tara Duncan" !
Tumblr media Tumblr media
Name : Tara Duncan Age : 12 Species : Human Home world : Earth (France) Institute : Lowcospeed Affinity(ies) : rune magic Magic's color : blue Familiar : unknown (for now) Likes : adventure, exploring, helping people, eating Hates : boredom, injustice, bullies, broccoli
The main problem with Tara is that she's a Mary-Sue and her author refuses to see it. So if I could rewrite the story, she'd be a daredevil girl from Earth always looking for thrills despite her parents and her friend Fabrice's lectures. In the first episode, the 2 kids would get to the planet OtherWorld and, excited by this new environment, they decide to stay for a while and learn magic. But how since earthlings are normally incapable of it ? Well Tara found a method : learning to recognize ancient runes, reproducing them, combining them and using them to obtain different effects, like this luminous trail upon her head (any resemblance with "The Owl House" would be purely fortuitous ^^"). Throughout the story, Tara would learn to pay more attention to others and no longer take stupid risks, even when the situation seems to demand it.
Tumblr media
Name : Fabrice de Besois-Giron Age : 12 Species : Human-otherworldian metis Home world : Earth (France) Institute : Lowcospeed Affinity(ies) : none Magic's color : dark gray Familiar : Barune the blue mammoth Likes : History, reading, studying magic, charades Hates : troubles, being weak, bullies, celery
If I could rewrite the story, Fabrice would be born from a mixed union between a human and an otherworldian (who're a parent but nevertheless different species from humans). Thus, he'd have slightly pointed ears and diminished powers according to otherworldian norms. Childhood friend with Tara but a thousand times calmer than her, he always ends up following her in her most unlikely trips to escape daily routine. Until the day they'd discover OtherWorld, magic and the rest. By discovering his own powers, Fabrice would become fascinated by magic and would like to study it more, even more when he binds himself with Barune. Even to the point of an unhealthy obsession...
Tumblr media
Name : Caliban "Cal" Dal Salan Age : 11 Species : Otherworldian Home world : OtherWorld (Lowcospeed) Institute : Lowcospeed) Affinity(ies) : illusion magic Magic's color : pale cyan Familiar : Blond the reynard Likes : eating, playing with Blondin, pranking people, bragging Hates : bullies, being lectured, idiots, vegetables
If I could rewrite the story, Cal would stay the good buddy Ron-Weasley-style who likes pranking people and eating all while being kinda kleptomaniac. He'd be Fabrice and Tara's first otherworldian friend and will have to face the reality of lowcospeedian Agents which will not necessarily correspond to his own principles.
Tumblr media
Name : Gloria "Sparrow" Daavil Age : 12 Species : Otherworldian Home world : OtherWorld (Lowcospeed) Institute : Lowcospeed Affinity(ies) : nature magic (animals & plants) Magic's color : greyish purple Familiar : Sheeba the silver panther Likes : reading, quietness, caring for plants, writing Hates : bullies, changing into a Beast, loud noises, tzinpaf
If I could rewrite the story, Sparrow wouldn't be a descendant of Beauty and the Beast but would carry an orphan curse (like an orphan disease, but with extremely ancient spells with no trace or counter-spell known) that she can only regulate with a potion specially prepared for her case. And if she doesn’t take it regularly, she turns into an enraged Beast that attacks everything at sight. Sheeba paid the price a few years ago, hence why she has a damaged ear. Since then, Sparrow has been researching in the hope of finding a definitive cure and no longer posing any danger to anyone. During the series, she will eventually learn to live better with her curse and control her Beast side.
Tumblr media
Name : Fafnir Fireforge Age : 66 dwarves years (21 otherworldian/earth years) Species : Dwarf Home world : OtherWorld (Hymlia) Occupation : armorer in Lowcospeed Affinity(ies) : none (refuses to use magic) Magic's color : greyish yellow (refuses to use magic) Familiar : unknown (doesn't want any) Likes : fighting, forging (mostly weapons), great meals, bargaining Hates : magic, being hexed, being scammed, poorly-made objects
If I could rewrite the story, I'd keep the dwarves' hatred for magic and the idea that those of them with powers are more or less voluntarily exiled from Hymlia to other countries. In Fafnir’s case, she would have moved to Lowcospeed and joined a forge in the capital that supplies the palace's guards. But she’s still looking for a way to get rid of her own magic between 2 adventures with her friends.
Tumblr media
Name : Robin M'angil Age : 14 Species : Half-elf Home world : OtherWorld (Lowcospeed) Institute : Lowcospeed Affinity(ies) : plant magic Magic's color : deep green Familiar : Sourv the hydra Likes : archery, reading, caring for plants, well-crafted plans Hates : bullies, specists, lies, beans
If I could rewrite the story, Robin wouldn't want to hide his mixed heritage and would assume his horns and rounded ears (full elves in my take have long pointy ears and horns -any resemblance with "Dragon Prince" would be purely fortuitous ^^"). To the point of wearing partially the colors of his father’s native country (Selenda Kingdom) in his lowcospeedian uniform. He'd still be the gang's big brother trying to keep the ship in order and struggling to let go. Something he'd learn to do during the series.
2 notes · View notes
Text
Avant Tara Duncan 1
Par I_am_Isile 
Imaginez... Et si, alors qu'elle avait treize ans Tara avait suivie Magister ? Laissant sa famille et ses amis sans nouvelle, que ce serait-il passé ?
Nombre de chapitres : 6 
Langue : Française 
Statut : Terminée 
Fandom : Tara Duncan
Personnages : Tara Duncan, Caliban Dal Salan, Robin M’angil, Fabrice de Besois-Giron, Gloria Daavil - Moineau, Magicgang, Magister
Découvrez-la sur https://w.tt/2L2xOvE
On se lance dans une grande série de partages des fan-fictions sur Tara Duncan. Si vous avez des conseils de lectures, des coups de coeur ou que vous êtes vous-mêmes auteur·ices de fan-fictions, faites-nous signe ! Puis découvrez une nouvelle fanfic chaque semaine ! 
Retrouvez les Taraddicts sur notre serveur Discord et profitez du salon "Fan-fiction" pour échanger des conseils d'écriture ! Trad : We get into a big serie of Tara Duncan fanfiction sharing. If you have any advice, favourite fic or if you are a fanfiction writer yourself, contact us ! Then, discover a new fic every week !  Meet the Taraddicts on our Discord server and enjoy the channel “fan-fiction” for exchange writing advices ! 
2 notes · View notes
javidluffy · 10 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Anonymous: Blonde hair or brunette hair?
29 notes · View notes
Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 4 (2/2)
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Bonjour la dream team, j’espère que vous allez bien ! Aujourd’hui, on repart sur la lecture du chapitre 4 de Tara Duncan 10 : Dragons contre démons !
Dans la première partie du chapitre, Moineau expliquait à Tara qu’elle était fiancée, elles se rendaient à une réception où elles faisaient la rencontre d’un certain Glubl, et Safir Dragosh le vampyr venait de s’en aller après un mystérieux échange avec notre blonde à mèche blanche.
Continuons ! :’D
Quelques heures plus tard, donc, Moineau et Tara sont sur le chemin du retour. Elles discutent des Diseurs de vérité, et Tara, encore influencée par les restes de Dark Tara, se dit qu'exploiter les plantes télépathes pourrait lui permettre de diriger Autremonde.
« Ils n’étaient que ceux qui révélaient la vérité, sans juger, sans condamner. Cela faisait d’eux des êtres très précieux et la principale ressource exportable de leur planète glaciale. Moineau en avait parlé avec Tara, qu’une idée incongrue avait traversée alors qu’elle écoutait son amie. La jeune fille blonde avait songé que des gens... OK, des végétaux, capables de lire les pensées de tout le monde, détenaient sans doute de dangereux secrets. Si elle était quelqu’un de tordu (OK, elle était devenue tordue à cause de cette planète) elle enlèverait les dirigeants de la planète, qui étaient sans défense contre la magie ou les armes, et obligerait les Diseurs à lui obéir en lui révélant tout ce dont elle pourrait avoir besoin pour diriger le monde. »
Déjà, ça me paraît un peu couillon. Je sais que madame S.A.M. s’en fiche du lore étendu, mais ses petites plantes vertes télépathes, si tentantes à exploiter, ont probablement un système de défense pour contrer ce genre de tentatives, non ? Des assassins à leur service ? Une procédure pour éliminer toute personne pouvant développer ce genre de pensée ? Vous ne croyez pas que voir ça serait plus intéressant que de se dire tout de suite que ramasser les Diseurs de Vérité serait du gâteau ? Ça paraît débile et ce sera peut-être expliqué plus tard, mais le fait que Tara “Mastermind” Duncan ne l’envisage pas un seul instant est grotesque.
(Bon je parle de la meuf qui théorise sur le fait que sa meilleure pote est enceinte parce qu’elle pleure, mais c’est pas le sujet.)
Puis bon, ensuite, Tara a, je cite, “un mince sourire” en songeant à ça. Je ne sais pas ce qui te fait sourire, Tara. L’entité qui t’a contrôlé menace de revenir, et toi tu souris ? L’entité qui t’amène à t’éloigner de tes meilleurs potes et seuls supports émotionnels, parce que tu as peur qu’elle les attaque ? Ah oui, et comble du pittoresque, il y a visiblement des résidus de ladite entité en toi, et elle est prête à s’en prendre à un peuple pacifiste pour ton propre intérêt.
Le fait qu’elle se donne l’impression d’avoir le contrôle et qu’elle réagit de façon ultra détendue m’agace. Après, on parle toujours de la meuf qui exploite les objets démoniaques. La seule chose qui devrait me surprendre là-dedans est qu’elle pense que vouloir exploiter les Diseurs relève de la volonté de Dark Tara.
«— Ouf ! fit-elle, dès que la porte de la suite se fut refermée sur les cohortes de courtisans qui les suivaient, dans l’attente d’obtenir quelque chose d’elle, je n’en peux plus. Bon sang ! Tout cela m’ennuie tellement que j’ai presque envie de...
— Stop ! [...] Tu allais dire que tu avais « presque envie d’une bonne bagarre », n’est-ce pas ?
— Euh oui, enfin, à peu près, pourquoi ?
— Parce qu’avec toi j’ai remarqué que les choses se réalisaient un peu trop souvent. Et particulièrement ce que tu souhaitais. Donc, si cela ne te dérange pas, nous allons éviter tous les « j’aimerais bien une bonne bagarre » ou les « bon sang, ce que nos périlleuses aventures me manquent » ou encore « je ne sais pas ce que je donnerais pour une bonne petite trahison ». »
rtbhitubhnsuinoushg^soçUUIBGRBGUISGH
QUITTE CE TON DETENDU TOUT DE SUITE.
J’EN AI MARRE.
Tara, tu croules sous les prétendants, ta planète est menacée par les démons, tu vis une situation stressante depuis des semaines avec les objets démoniaques et tu éloignes prétendument tes amis de toi, sans parler de ton triangle amoureux à la con avec lequel tu as probablement fort à faire. Si tu veux t’encombrer d’une bagarre pour enrichir ton quotidien, c’est soit que tu es inconsciente, soit que tu veux fuir tes responsabilités, soit que tu es complètement maso, soit que ce livre est écrit avec des moufles.
Dans tous les cas, ça n’a pas lieu d’être.
« Tara ouvrait la bouche pour protester, lorsque soudain la porte claqua, les faisant sursauter toutes les deux, ainsi que les meubles de la pièce. Mourmur, le grand-oncle inventeur et très agité de Tara, surgit, les cheveux formant une sorte d’auréole blanche autour de la tête, le regard furieux.
— Tara ! hurla-t-il. Nous avons été trahis !
Moineau et Tara échangèrent un regard.
Moineau soupira. »
Et coupure.
Ah là là, Mourmur, ce cher Mourmur.
Jusque-là je n’ai pas pris la peine de parler en longueur des personnages de cette série. La raison principale est que je n’ai pas grand-chose à en dire. Je n’ai pas de feeling particulier avec les personnages principaux, et les personnages secondaires qui m'ont motivé à continuer la série jusque-là ne sont pas encore apparus.
Mais profitons de l’entrée en scène de Mourmur pour que je vous fasse une petite confidence...
J’aime bien Mourmur.
Bon, pas le personnage tel qu’il est apparu jusque-là : il est impiffable, mal écrit, les passages humoristiques à son propos sont désespérants et tout ce qui le distingue des autres personnages de la série repose sur le cliché éculé du savant fou doublé de celui du Gary Stu. C’est presque malheureux, parce qu’en soi, il avait tout le potentiel pour être mon personnage préféré.
C'est à cause du “potentiel”, justement, que je l’aime bien. Un scientifique plus porté sur la technique que sur la magie, un électron libre chaotique sur les bords, pas voué au combat, qui aurait pu explorer avec ses recherches toutes les limites de l’univers d’Autremonde, ça a de quoi me plaire. Surtout quand le personnage est âgé et qu’il a une histoire aussi compliquée que la sienne (enfermé pendant des années, a tué sa femme par accident...).
Vous me direz qu’il y avait déjà un personnage qui pouvait s’y apparenter : Cal, le Voleur, avait quelques caractéristiques similaires à celles de Mourmur au début de la série. Mais pour être sincère, voir ces traits-là dans un gamin de dix-sept ans… ça a tendance à m’insupporter. Ce n’est pas que je doute de l’existence de personnes de dix-sept ans douées, mais leur quantité dans les fictions me paraît proprement absurde et surreprésentée. Dans la littérature jeunesse, c’est en soi explicable : si tu veux créer un personnage auquel un jeune lecteur puisse s’attacher, autant lui donner un âge semblable au sien, ou pas trop lointain. Mais l’image du jeune homme/de la jeune femme doué(e), drôle, attirant(e), charismatique, aimé(e) par tout le monde… ça m’intéresse pas, en fait.
Déjà, parce que c’est le genre d’âge où on manque souvent de confiance, où on est encore beaucoup mené par la vie, où nos possibilités sont restreintes par les adultes. Et au lieu de parler de toutes ces choses, qui sont pourtant des points d’appui essentiels dans le réalisme de personnages, pas mal d’auteurs choisissent d’en faire des mini adultes, parce que c’est plus simple. Si les livres de fantasy se passent dans des mondes très différents du nôtre, il n’empêche que les règles de réalisme telles que « les parents veillent sur leurs enfants jusqu’à ce qu’ils soient adultes » sont essentielles, un genre de base. Controverser ce lieu commun doit s’accompagner d’une explication.
Ensuite et surtout, ne pas faire d’un personnage quelqu’un d’absolument doué, drôle, charismatique et gentil permet du clash. Ça lui permet de se heurter à la vie, aux autres personnages, aux opinions différentes, c’est là qu’on est pris dans l’intrigue ! Ce personnage qui nous ressemble peut accomplir des choses, il faut juste qu’il prenne la bonne approche, et pour ça, il doit se développer au contact de son monde et de son entourage, qui lui apportent des choses et auxquels il apporte des choses en retour ! Voilà comment on rend des interactions et un univers immersifs!
Voilà, en substance, pourquoi je préfère que le personnage du scientifique chaotique et déchaîné soit laissé à un adulte, et en particulier à une personne âgée, plutôt qu’à un jeune homme.
Si le monde de Tara Duncan était retombé sur ses pieds, Mourmur aurait pu devenir tant de choses : Tara aurait pu espérer créer un lien avec lui, en vue de sa bonhommie apparente, tout ça pour se rendre compte que c’est voué à l’échec car il n’est pas empathique, et la replonger dans le schéma de relation distante qu’elle a vécu avec Isabella et Lisbeth. Il aurait pu être motivateur de scénario, en déblayant des choses grâce à ses découvertes. Il aurait pu provoquer un accident grave plongeant l’univers d’Autremonde dans un état changé. Il aurait pu creuser un lien avec Fabrice, jeune homme perdu et plongé dans les recherches, par leur lien plus diminué à la magie. Il aurait même pu être un traître !
Mais à la place, Mourmur est un comic relief qui fait exploser des trucs, et parfois un deus ex machina.
Un magnifique gâchis.
J’ai la certitude qu’il existe une version correcte de l’univers, où l’introduction de Mourmur dans le tome 8 aurait permis de ramener un vent de fraîcheur dans la série. Même si la diégèse s’entête à le peindre comme un génie, c’est de loin le Duncan le plus problématique et catastrophique qu’on a croisé jusque-là, Tara exceptée. Et justement ! Pourquoi ne pas entièrement exploiter le fait qu’une de ses inventions ait provoqué la mort de sa femme ? Pourquoi ne pas l’introduire comme un ancien scientifique ayant décidé de réprouver sa profession parce qu’il sait à quelle perte celle-ci a pu conduire ? Pourquoi ne pas jouer sur le contraste entre sa réputation de grand inventeur loufoque et une personnalité plus sombre liée à ce traumatisme ? Pourquoi ne pas créer un genre de clash avec Cal, qui a de l’intérêt pour la science, et voit pour la première fois quelqu’un avec un vécu scientifique rejeter ce qui est pour lui si utile et si bien ? Pourquoi ne pas faire réaliser à Tara, à travers cet élément perturbateur, que tous les membres de sa famille ne sont pas parfaits, et faire traverser à notre personnage principal une remise en question sur Lisbeth, Isabella, Manitou, Demiderus, elle-même ? Pourquoi ne pas faire faire à Tara l’effort d’aider son arrière-grand-oncle à y voir plus clair, quitte à devoir déterrer elle-même ce qu’il y a de moins glorieux dans l’histoire de sa famille ?
Mourmur me fascine. Je suis passionnée par ce personnage. Il est le conglomérat de tous les actes manqués de cette série, à mon sens. Il réunit tout le potentiel d’un personnage que j’aurais pu adorer, et madame S.A.M. se contente de faire le minimum quand il s’agit de lui. C'est incroyable.
Bref, c’était un très gros aparté, mais j’ai enfin pu donner mon opinion sur deux personnages de la série, c’est déjà ça !
Continuons : mon mal-exploité préféré continue son annonce tonitruante :
« Le vieux savant brandissait une fiole d’un liquide rougeâtre qui tournoyait follement au rythme de ses mouvements.
— J’en ai la preuve, cria-t-il ! Un crime contre l’Empire !
Il s’interrompit en voyant que les deux jeunes filles le regardaient d’un air effaré, mais sans bouger.
— J’aimerais bien, renifla-t-il, soudain plus calme, que lorsque je fais une entrée aussi spectaculaire, vous ayez au moins l’obligeance de réagir un peu. Ne serait-ce qu’en vous exclamant : « Non, c’est incroyable ! Que se passe-t-il ? C’est horrible ! Qui nous a trahis ? Pourquoi ? Comment ? »
— En fait, lui expliqua Tara paisiblement, les deux dernières entrées vraiment spectaculaires ont été un dragon qui a atterri dans ma suite en essayant de me tuer, puis des fantômes qui ont voulu manger tout le monde. Donc, cher Mourmur, vous ne m’en voudrez pas si je me sens un peu blasée en matière d’entrée spectaculaire...
Le vieux savant en resta bouche bée. Puis se ressaisit.
— Hummpph, fit-il, évidemment, j’ai de la concurrence. Bref, je disais donc... (Il prit une pose majestueuse.) Un crime a été commis contre l’Empire ! »
Eh, mais vous auriez pu l’écrire comme ça dès le début, en fait ! Je me sens dévalisée, là.
Dans les tomes 8 et 9, Mourmur est essentiellement décrit comme un grand mégalo irresponsable et imbu de lui-même qui ne se soucie pas du mal qu’il peut faire aux autres personnages, et qui est, somme toutes, assez antipathique et non-empathique envers les autres personnages. Chose qui aurait pu lui faire gagner des points sincères dans mon cœur si les autres personnages le traitaient comme il se doit, c’est-à-dire en l’envoyant se faire foutre et en restant à distance de lui. Il aurait eu ainsi des conséquences à son comportement pénible. En l’occurrence, à part les malheureux assistants qu’il accapare et qui se laissent marcher dessus, personne ne réagit sauf pour le traiter comme un génie. Les personnages acceptent cet être chaotique et complètement à côté de la plaque sans se poser de question et en s’impatientant à peine, alors que lui n’a aucune considération pour la sécurité et le bien-être d’autrui. Merde, même une militaire comme Heagle 5, la cheffe des Amazones, le trouve “drôle” et se laisse séduire par son tempérament de gamin de douze ans !
Dans la scène que je viens de retranscrire, certes il est loufoque et à côté de la plaque, mais ça reste dans le ton des bouquins, et au moins il me fait plus sourire ! Faire de lui un genre de Megamind, anti-héros imbu de lui-même qui ne voit pas à quel point l’effet qu’il essaie désespérément de produire ne fait pas le poids face à la réalité ! Et qu’il prenne ça comme un défi, qu’il fasse une “pose majestueuse”, ça je trouve ça drôle !
Bref, là pour moi la scène marche parce que Moineau et Tara étaient déjà d’humeur à se détendre avant que Mourmur ne débarque, donc sa présence n’arrive pas comme un cheveu sur la soupe. Après, c’est aussi possible que je sois biaisée.
Bref, Mourmur leur assure qu’il a trouvé le coupable du crime, à savoir (drlllll roulements de tambour tension artificielle amenée par un personnage drllll) les vampyrs ! Qui auraient empoisonné l’Impératrice d’Omois !
Coupure de suspense pour rajouter une couche de suspense sur le suspense !!! Wouw !
Pardonnez mon enthousiasme, l’arrivée de l'autre abruti dans l’intrigue me redonne envie de vivre quand je lis ce bouquin.
Mourmur finit enfin par cracher les infos. Il se trouve que Lisbeth a été rendue stérile par un lent empoisonnement au sang d’une vampyr buveuse de sang humain (quand des vampyrs boivent du sang humain ils deviennent stériles, me demandez pas pourquoi).
Or, la seule personne correspondant à cette description à la connaissance de Tara et Moineau n’est autre que Selenba, la sidekick de Magister.
Donc la petite discussion bêbête de Moineau et Tara sur le fait d’être enceinte et la stérilité choisie était une exposition forcée par l’ “humour” pour amener ce sujet. Que c’était fin.
Ils se demandent donc ce qui peut bien motiver Magister à empoisonner Lisbeth et à l’empêcher d’avoir des héritiers, d’autant que la dernière injection en date remonte à quelques jours à peine.
« — Il veut le pouvoir, dit Mourmur. Peut-être espère-t-il monter sur le trône ? (Ah ouais, grand génie, hein. « Ce mec qui a essayé de monter sur le trône les dix derniers tomes voudrait-il par hasard monter sur le trône ? » BAH OUI.)
— Il a déjà essayé, répliqua Moineau. Par la guerre, lorsqu’il a tenté de faire abdiquer Lisbeth en cernant Tingapour avec sa fausse armée de démons, illusion que tu as réussi à dissiper (on dirait que le « tu » s’adresse à Mourmur alors qu’elle parle à Tara...), par les fantômes lorsqu’ils nous ont envahis, par la possession lorsqu’il s’est emparé du corps de Lisbeth. Cela ne peut fonctionner. Seuls les descendants de Demiderus peuvent monter sur le trône, c’est dans la Constitution. (Mais elle lui apprend ça à l’instant, à Mourmur ? Ça fait quand même deux tomes que le boug est là, vous lui aviez pas passé les infos ? Ou alors c’est de l’exposition forcée pour le tome. Moi je pense que c’est de l’exposition forcée pour le tome)
— Mais il s’en fiche de la Constitution, répondit Tara en s’asseyant avant que les fauteuils ne deviennent fous de frustration à force de la suivre. Lui, il voit le pouvoir, il prend le pouvoir. C’est aussi simple que ça. »
Cette conversation tourne en rond.
« Mourmur voulut s’asseoir à son tour et se retourna soudain, gêné par quelque chose dans son dos.
Tara et Moineau se relevèrent aussi sec. Horrifiées.
Parce que ce n’était pas le fauteuil, dont le dossier était lisse, qui le dérangeait.
C’étaient trois courtes flèches métalliques, plantées dans le dos de Mourmur. »
AH.
« Le savant se leva, un peu affolé, et se mit à tourner sur lui-même afin d’essayer de voir son dos.
— Ne bougez plus ! cria Tara. Laissez-nous regarder. »
Ah.
Mince, pendant deux secondes la tension brutale a très bien marché. Bon, d’autant plus sur moi : j’ai pas particulièrement envie que ma seule motivation à lire ces bouquins meure, et je me suis quand même vaguement attachée au vieux scientifique. Sauf que la suite dissipe la tension.
À la première lecture, je pensais que Mourmur venait de se recevoir des flèches dans le dos, mais en fait, il s'avère que celles-ci étaient plantées depuis le début de la scène dans sa combinaison. Et que personne ne l'avait remarqué jusque-là.
Débunkons.
Depuis le prologue, une menace pèse sur trois personnes. Ces trois personnes sont connues, elles ont été nommées, il s’agit de Robin, Cal et Tara. Jusque-là, les personnages ont traversé très peu de danger : Cal et Robin ont été dans une mission périlleuse, dont ils se sont sortis grâce à leur cohésion, et nous n’avons ensuite eu que deux tensions artificielles, au début des chapitres de Fafnir et de Tara. On est donc dans un début de roman tranquille, sans trop d’enjeu. Bien.
Là, un vrai danger apparaît. C’est d’autant plus traître que c’est en plein milieu d’une scène assez chill où les personnages discutent des petits complots habituels de Magister. Mourmur, qu’on n’a jamais vu exposé à un danger de mort – pas plus que les autres personnages, et pas de façon spécifique – s'avère avoir reçu des flèches dans le dos. Non seulement c’est une attaque qui a été discrète et probablement planifiée, non seulement elle ne paraît pas viser Tara, comme on pourrait s’y attendre, non seulement elle vise à la place une personne qui n’y était pas préparée, j'en veux pour preuve qu'il ne s'est rendu compte de l'attaque qu'a posteriori mais en plus de tout ça, Mourmur est un comic relief. L’exposer à un danger alerte le lecteur et perce la bulle de confort qui le protégeait.
Mais immédiatement après, on comprend que les flèches dans le dos de Mourmur sont aussi gênantes pour lui que des petites mouches qui te tournent autour de la tête.
Va falloir justifier d’avoir cassé une bonne scène potentielle pour ça.
« — Hum, ce n’est pas empoisonné. Ça, c’est bien. Et c’est un mélange d’acier et d’argent. Ce qui est vraiment très bizarre parce que l’argent est un métal mou, pas du tout pratique pour confectionner des flèches. Celle-ci a été tirée par une arbalète. À forte puissance de pénétration.
Elle fit le tour et se planta devant Mourmur.
— Vous n’avez senti aucun choc ni picotement ?
Mourmur secoua la tête.
— J’étais très préoccupé par cette histoire de sang, je n’ai pas prêté attention à ce qui se passait autour de moi. À un moment, j’ai bien eu l’impression d’être bousculé, mais la combinaison que je porte a été fabriquée pour me protéger des explosions de toutes sortes et à amortir les chocs. J’ai failli me changer avant de sortir du laboratoire, mais j’étais trop pressé, alors je suis venu comme ça. »
uqerfbeursgiyyvUYVUERIYGUEBYIBSGRV UFQYIUSFUJWGBSOV
*inspire*
C’est pas comme ça que tu écris une histoire.
Dans le tome précédent, il y a déjà eu un problème similaire. Bel, le Familier de Fafnir, s’est fait tuer par Magister tout ça pour revenir tout pimpant la seconde d’après. S’en est suivie une explication sur les démons écraseurs de chatons roses (la race dont Bel fait partie), qui a mené le Roi des Démons à rendre ceux-ci plus ou moins immortels.
Expliquer la présence d'un danger, sans indices préalables permettant au lecteur de comprendre la présence du danger et comment celui-ci a pu être évité, tout ça a posteriori, c’est pas très bon. Ça donne un sentiment d’incohérence vite ramassée pour être expliquée et de deus ex machina.
Une règle d’écriture est que pour tout paiement, il faut une préparation. Ça s’illustre avec la notion du « fusil de Tchekhov ». L’intitulé de la règle stipule que s’il y a un fusil dans une pièce de théâtre, il doit finir par être utilisé par les personnages.
À mon sens, ça s’applique moins dans l’univers des romans, car il est possible d’introduire un élément pour la seule esthétique ou la seule importance de l’émotion d’une scène ; mais la règle se tient. Si un élément narratif est introduit, on est en droit de se demander pourquoi il n’est pas réutilisé dans un contexte où il pourrait servir. Par exemple, pourquoi Tara ne réutilise pas la poubelle de Mourmur pour se débarrasser des objets démoniaques, dans ce tome. À l'inverse, si un élément arrive brusquement pour résoudre une scène, on est en droit de se demander d'où il sort, depuis quand il existe et pourquoi on n'en a pas entendu parler avant. Ici, c'est la combinaison protectrice de Mourmur qui fait office d'élément arrivant brusquement.
Bref, je digresse. Toujours est-il que là, on a différents problèmes.
1/ En retournant vérifier, il se trouve que oui, on sait dès le début de la scène que Mourmur porte une combinaison protectrice. Mais vous savez comment c’est écrit ?
« Mourmur était, comme d’habitude, échevelé, taché de partout et maculé de suie, dans sa combinaison bleue censée le protéger contre à peu près tout, mais qui avait l’air d’avoir sérieusement souffert. Ce qui était normal, la plus grande partie de ses inventions ayant, comme l’avait justement précisé Moineau, une fâcheuse tendance à exploser.
Le vieux savant brandissait une fiole d’un liquide rougeâtre qui tournoyait follement au rythme de ses mouvements. »
Alors déjà, je vois pas comment tu peux remarquer que la combinaison est abîmée sans t'apercevoir de la présence de flèches. Même si c'est dans son dos, personne ne lui a signalé pendant qu'il marchait qu'il s'était fait tirer dessus ? Non ?
Ensuite, l'info qu'il porte la combinaison arrive d'une manière un peu traître. C’est un élément de description à côté duquel on peut facilement passer. Surtout que dans la phrase où il est introduit, le rythme donne une lecture rapide qui ne permet pas de s’appuyer sur ce qu’on vient de lire.
Et en soi, ça ne me poserait pas de problème si madame S.A.M. jouait dessus : si au lieu de s’attendre à ce que les lecteurs aient saisi que Mourmur n’est pas en danger, elle faisait une coupure au moment de parler des flèches, le temps qu’on s’inquiète. On pourrait se demander, comme je l'ai fait, s'il ne venait pas de recevoir les flèches à l'instant. Ce serait le moment idéal pour qu’une rupture de scène se justifie. Là, elle enchaîne sur Tara qui réagit sereinement comme s’il venait de se faire piquer par un moustique.
Bref, c’est dommage, ç’aurait été le moment de faire une coupure de scène.
2/ Je n’ai pas souvenir d’avoir entendu beaucoup parler des combinaisons protectrices de Mourmur. Leur existence est vraisemblable, vu que oui, il a une forte propension à faire sauter ses équipements, mais vu que ceux autour de lui qui voient les choses exploser y survivent, je n’ai pas tendance à m’inquiéter de l’effet des explosions, quand je lis les scènes, perso. C’est l’équivalent d’un boom de cartoon laissant les persos avec de la suie sur le visage. C’est écrit comme ça, d’ailleurs. Donc la présence de combinaisons protectrices ne m’a pas marquée.
3/ Le fait que Mourmur, qui vient de manquer se faire tuer pour la première fois dans les bouquins, soit assez serein pour sortir une explication pour le lecteur, ça me rend folle. Je sais qu'il est à côté de la plaque, je sais qu'il est désormais loin du danger vu que le problème s'est passé quelques minutes avant, mais ça ne marche pas.
Imaginez deux minutes. Vous sortez d’une partie de paintball avec des amis, vous avez encore votre équipement sur vous, et soudain, vous entendez un bruit bizarre, comme un grand « pan ». Au même moment, vous avez l’impression que quelqu’un vous pousse au niveau de la tête, mais vu que vous heurtez un peu tout et n’importe quoi avec votre casque depuis que vous l’avez enfilé, vous vous posez pas de question. Vous continuez votre chemin pour retrouver des membres de votre famille qui vous attendaient sur le côté du terrain. Vous leur parlez de la partie, des points marqués, des erreurs. Et soudain, un de vos proches vous fixe, horrifié. Vous ne comprenez pas, vous retirez votre casque, et vous voyez, plantée à l’arrière, la relique encore fumante d’une balle de fusil.
Qu’est-ce que vous faites ?
Non, la bonne réponse, c’est que vous dites « Ah bah fort heureusement que j’ai pas retiré tout de suite mon casque en sortant du terrain, vous savez que l’achat d’une partie de paintball pour quatre personnes est à 200 euros le week-end ? C’est benef, non ? :D »
La scène devrait être écrite avec un décalage d'émotion d'histoire d'horreur, pas comme un truc tranquillou pilou. Si vous voulez un exemple d'histoire d'horreur où un personnage réalise en décalage à quel danger il a été exposé, je vous invite à jeter un œil à ce comic anglais d'Adam Ellis : The Hiker
Bref, c’est irritant de voir un potentiel de bonne scène partir en fumée. Mais n’est-ce pas l’histoire de la vie de Mourmur, finalement ?
Poursuivons.
« — Votre combinaison, Maître Duncan, vous a tout simplement sauvé la vie, annonça Moineau. Quelqu’un ne souhaite pas que vous parliez de l’empoisonnement à l’Impératrice. Et a tout fait pour que vos recherches disparaissent avec vous. (Ça sort d’où, ça ? De ce que je sache, le laboratoire de Mourmur n’a pas été détruit, pas à la connaissance des personnages, en tout cas.)
— Et ce quelqu’un, souligna Tara, pense que vous êtes un loup-garou. C’est le seul métal qui peut les tuer, en dehors de la décapita…
Elle s’interrompit net devant l’air gêné du savant qui regardait successivement en l’air, par terre et un peu partout sauf vers Tara. (j’adore quand des vieux types supposés être des génies se comportent comme s’ils avaient six ans et demi et venaient de voler des bonbons)
— Mourmur ?
— Hmmmm ?
— Qu’est-ce que vous avez fait ?
Mourmur se tortilla, puis soupira.
— Tu sais que je mène des expériences très dangereuses (DEPUIS QUAND ELLES SONT DANGEREUSES ? Chaque tome précédent, tout ce que fait Mourmur est traité de façon happy go lucky ! La seule fois où il a mis en danger quelqu’un, c’était quand sa femme est morte par sa faute ! Pourquoi ne penser à sa sécurité que maintenant ?). Je suis allé voir le président des loups, afin de lui expliquer que, pour le bien d’AutreMonde, il serait très dommage que mon génie s’éteigne dans une explosion. Je ne sais pas pourquoi, mais cela l’a fait beaucoup rire. Puis il a accédé à ma requête. Il m’a mordu.
Le vieux savant frissonna.
— Cela n’a pas été la partie la plus agréable du traitement. »
Deus ex machina bas du front, yada yada.
Eh, franchement, y a si peu à faire pour corriger tout ça, en plus.
Quand Tara et Moineau regardaient la pub pour le peuple des loups-garou sur les écrans de télécristaux, Tara aurait pu évoquer que Mourmur s’était rendu sur le Continent Interdit pour une raison qui lui échappait. Ça nous aurait permis d’être prêts à cette révélation. Là, on apprend en même temps que Tara que Mourmur est devenu un loup-garou, ce qui crée un décalage bizarre. En plus de ça, quelqu’un est au courant de la transformation de Mourmur, ce qui veut dire qu’il a été espionné par un ennemi, sans aucune raison apparente là encore.
Pour la blouse, j’en ai déjà parlé : faut le clarifier avant, et de manière plus explicite.
Bon, bref, Mourmur s’est fait mordre par prévention alors qu’il n’a jamais vraiment été en danger jusque-là, c’est débile, mais c’est tellement un génie qu’il a dû lire le scénario de l’histoire.
Tara, Moineau et Mourmur décident d’aller prévenir Lisbeth de ce qu’il se passe, Tara décommande tous ses rendez-vous avec le reste des prétendants, et c’est la fin du chapitre !
Celui-là était laborieux au début, mais l’arrivée de Mourmur m’a remis un petit coup d’enthousiasme. J’espère que la lecture sera restée plaisante malgré toutes mes digressions. Merci pour vos likes et vos quelques retours, les gens !
La prochaine fois, nous verrons Magister, dans un chapitre plus court que les autres, apparemment !
La bise !
6 notes · View notes