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groupeofbs · 11 years

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Collège Arthus Bertrand : l’éducation d’une société nouvelle

Le rythme scolaire a changé en France pour les écoles maternelles et primaires. Désormais les enfants ont cours le mercredi et ils finissent, selon les écoles, plus tôt. On peut se demander pourquoi ce changement ? Et bien c’est que l’on juge nécessaire de revoir le système éducatif qui semble actuellement inadapté et en retard face aux évolutions de notre monde.Il est temps de changer nos programmes et de revoir nos objectifs. C’est d’ailleurs ce que s’emploient à faire des collèges et des lycées aussi.

Nous avons voulu en savoir plus sur ces nouvelles méthodes d’éducation, c’est pourquoi nous sommes allés visiter le collège Arthus Bertrand à Amiens où le directeur, monsieur Christophe Leclaire, a souhaité mettre en place une architecture des bâtiments atypique et un programme scolaire dit innovant.

Voici l’intégralité de l’interview :

« Quel bilan faites-vous du système scolaire français ?

C’est globalement un système dépassé ne parvenant plus à sortir d’un certain nombre de carcans : on peut y noter une notation « rigide et inefficace », des programmes chargés et inadaptés, une conception de la réussite basée essentiellement sur la constitution d’une élite et non pas sur la formation et la valorisation des talents. Bref, un système qui doit être repensé et changé aussi bien dans le fond que dans la forme.

En quoi votre pédagogie est-elle innovante ?

Elle se veut plus qu’innovante. Elle a vocation à être audacieuse. Nous partons du postulat que les recettes que nous employons depuis des années ne fonctionnent plus et se sont épuisées. Comment expliquer que l’Allemagne ait une compétitivité, une croissance meilleure que la France ? C’est bien qu’il y a un problème qu’il convient de résoudre à la source, c’est-à-dire au sein même du collège. Nous faisons à nos enfants un bourrage de crâne ; il faut qu’ils puissent développer, au-delà du savoir, des savoir-faire et un savoir-être.

Nous devons les évaluer à travers des aptitudes, des compétences, des valeurs, de la motivation. Aristote définissait le travail comme étant « scholé », c’est-à-dire à la fois une méthode rigoureuse mais surtout un loisir.

Beaucoup trop d’étudiants quittent l’école en 3ème en gardant un souvenir amer du collège et de l’école en général. Ce sont généralement, quand on y regarde de plus près, des étudiants curieux et ouverts sur le monde. Il faut donc pouvoir stimuler leur curiosité et leur sens de l’ouverture d’esprit en ce sens que les méthodes d’enseignement doivent s’adapter à la réalité du monde.

Quel est le profil du collégien que vous souhaiterez former ?

Un collégien qui, à travers notre pédagogie scolaire, aura un background suffisant pour être responsable socialement et professionnellement. Un élève créatif, audacieux, qui sait s’investir pour les autres et pour lui-même, qui a déjà une idée de ce qu’il veut faire. Un élève qui possède les outils pour devenir un constructeur, un développeur, un entrepreneur.

A quoi ressembleront vos programmes scolaires ?

Nos élèves auront des cours académiques avant tout le matin et parfois jusqu’à 15h l’après-midi. Dès 15h30 ou 13h30 selon les jours, ils auront des activités stimulantes, enrichissantes et instructives. Ils auront le choix entre des modules riches : sport, musique et théâtre, photographie, Networking, innovation et création, voyage. A noter que tous les élèves devront passer par au moins trois modules. Nous valoriserons ainsi le travail de groupe. Des modules plus poussés seront proposés aux élèves de 4ème ou 3ème comme la création d’entreprise, les enjeux du développement durable.

Par ailleurs, une troisième langue deviendra obligatoire parmi le chinois, l’arabe, le russe, le japonais et le portugais. Elle ne fera pas l’objet d’une notation mais d’une évaluation et d’un suivi. Il s’agit bien entendu d’un module d’ouverture afin d’acquérir les bases d’une langue et d’une culture étrangère. Ils auront également de façon régulière des intervenants externes qui viendront leur parler de leur métier et les aider à penser métier avant de penser études.

Pour les plus grands, ils auront une semaine banalisée par trimestre un séminaire d’ouverture dans lequel ils seront amenés à créer une œuvre, quelle qu’elle soit.

Ils auront un oral par trimestre pour qu’ils parviennent à développer leur sens de la communication, de l’élocution, de la prise de parole en public. Notre école répond aux besoins du futur. Notre objectif est de former des individus qui deviendront entrepreneurs et surs d’eux-mêmes. »

De belles perspectives qui peuvent devenir réalité si les élèves acceptent de jouer le jeu, mais... sont-il prêts ?

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