Alma et le sang
Du sang ?
Pour quoi faire mon amour
Pour quoi faire ?
La rivière noire coule paisible et sainte sur les pierres polies
La rivière noire coule paisible et ahurie sur tes idées folles
Rivière noire sur tes désirs empiétés
Tes volontés crues comme des souhaits d’enfants
Que sois ! ont l’air de crier tes yeux
Mais Alma ça ne marche pas comme ça
On ne peut pas hurler le sang et cracher l’amour à tout bout de champs
Tu es responsable Alma
Tu détestes ce mot tu dis que c’est une insulte
Mais ton cœur qui bat te rend responsable
Responsable du sang que tu réclames et responsable de tes désirs saccadés
Responsable du sang dans tes veines
Tes veines qui scarifient ta peau d’opale et tes yeux de jais
En un mot responsable de l’amour
Et tu hurles que non que tu n’es pas responsable de l’amour
Que tu n’as rien demandé que c’est une salope qui court les rues
Sans doute as-tu raison
Tu es impétueuse mais tu as rarement tort
En même temps tu parles si peu…
Tu préfères vivre
Qui saurait être responsable de l’amour
Qui à part un menteur ?
Responsable…
De l’amour qui lui coule dessus et lui emplit la poitrine
L’amour qui noie
Qui noie des chatons dans des bassines
L’amour qui remue les tripes et qui fait hurler au sang
L’amour qui baigne et prend le vent
Qui sort un matin de toute humanité et vient arracher les peaux
Alma tu es belle dans la nudité de ta sauvagerie
Dans l’âpreté de ta douceur émiettée
Belle dans l’horreur gracieuse de ton humilité
Et dans l’effronterie de ton sang
Dans les délices de tes désirs de reine
Rivière noire sur tes volontés empiétées
Tes envies crues comme des doigts d’enfants dans une tarte aux fruits
Le bain Alma
Le bain de ton sang et de ton amour tremblant
Dans une gorge tranchée
Un dernier spasme
Et c’est là que… divine
La rivière noire coule paisible et ahurie sur tes idées folles
Tes désirs d’immensités claires balayées par le soleil brulant
Dans les champs inondés de sang
Champs de blés fauchés dans la mort suave de l’été
Ô doux été que ne m’as-tu pas donné
Alma et ses yeux graves
Sa jupe en dentelle et son air de madone
Sainte touchée par la Grâce
L’amour
L’amour c’est au présent
Et tu hurles son nom avec tes mains égarées sur les monts de mon âme
Tes mains égarées sur les plis de mon cœur
Sur mon corps décharné
Enchevêtré endimanché entaché de blanc et de toute l’atrocité de la beauté nue et crue
Ignorante fragile si vulnérable et belle
Ton ignorance qui crie dans les vignes à l’aube
Vulnérable et belle
Ton ignorance qui crie dans les églises vides
Dans les cimetières vides
Où seuls les morts et les cyprès t’écoutent
Alma Alma Alma
Rivière noire sur tes désirs empiétés
Tes volontés crues comme des souhaits d’enfants
L’église le banc le cierge
Le champs la paille la lune pleine
La hêtraie la pluie les bruyères
Les chemins qui nous ramènent au début
Ces chemins de pierres qui abandonnent nos pas
Et toujours tu veux le sang Alma
Que le sang coule
Rouge et beau
Noir et chaud
Sur ta peau dans tes bras
Dans tes yeux
Écarquillés comme une bête qu’on égorge
Quand l’amour n’est pas assez beau
Combien de fois es-tu morte Alma ?
Et combien de fois la Renaissance ?
Autant de fois et c’est bien ça la beauté nue dont je veux te parler
Le recommencement
La nouvelle fois où l’on se jette tout entier
Habillé dans la mer glacée du bout de la jetée
Du haut des falaises en février
La belle renaissance quand le feu renait
Encore…
D’une dernière braise qu’on croyait soufflée
Sentir le chaud dans ses tripes ça n’a pas de nom
Prier pour que jamais ça ne s’arrête
Que plus rien ne s’arrête
Comme les étoiles
Comme tes désirs impossibles et immortels
Ô Alma si présente
Si chaude et brulante en mon corps extasié
Tu coules dans mon sang
Je suis le sang que tu réclames
Aime-moi comme au dernier jour
Au dernier pas dans l’immense hêtraie sur les pentes pluvieuses de juillet
Aime-moi comme le sang qui tu pries
Ce sang qui te brule les entrailles et qui brille dans la nuit
Dans l’infini nuit de ceux qui toujours rêvent
Et jouent sans fin la chanson de l’autre monde
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LES YEUX DES PAUVRES
Ah ! vous voulez savoir pourquoi je vous hais aujourd’hui. Il vous sera sans doute moins facile de le comprendre qu’à moi de vous l’expliquer ; car vous êtes, je crois, le plus bel exemple d’imperméabilité féminine qui se puisse rencontrer.
Nous avions passé ensemble une longue journée qui m’avait paru courte. Nous nous étions bien promis que toutes nos pensées nous seraient communes à l’un et à l’autre, et que nos deux âmes désormais n’en feraient plus qu’une ; - un rêve qui n’a rien d’original, après tout, si ce n’est que, rêvé par tous les hommes, il n’a été réalisé par aucun.
Le soir, un peu fatiguée, vous voulûtes vous asseoir devant un café neuf qui formait le coin d’un boulevard neuf, encore tout plein de gravois et montrant déjà glorieusement ses splendeurs inachevées. Le café étincelait. Le gaz lui-même y déployait toute l’ardeur d’un début, et éclairait de toutes ses forces les murs aveuglants de blancheur, les nappes éblouissantes des miroirs, les ors des baguettes et des corniches, les pages aux joues rebondies traînés par les chiens en laisse, les dames riant au faucon perché sur leur poing, les nymphes et les déesses portant sur leur tête des fruits, des pâtés et du gibier, les Hébés et les Ganymèdes présentant à bras tendu la petite amphore à bavaroises ou l’obélisque bicolore des glaces panachées ; toute l’histoire et toute la mythologie mises au service de la goinfrerie.
Droit devant nous, sur la chaussée, était planté un brave homme d’une quarantaine d’années, au visage fatigué, à la barbe grisonnante, tenant d’une main un petit garçon et portant sur l’autre bras un petit être trop faible pour marcher. Il remplissait l’office de bonne et faisait prendre à ses enfants l’air du soir. Tous en guenilles. Ces trois visages étaient extraordinairement sérieux, et ces six yeux contemplaient fixement le café nouveau avec une admiration égale, mais nuancée diversement par l’âge.
Les yeux du père disaient : Que c’est beau ! que c’est beau ! on dirait que tout l’or du pauvre monde est venu se porter sur ces murs. - Les yeux du petit garçon : Que c’est beau ! que c’est beau ! mais c’est une maison où peuvent seuls entrer les gens qui ne sont pas comme nous. - Quant aux yeux du plus petit, ils étaient trop fascinés pour exprimer autre chose qu’une joie stupide et profonde.
Les chansonniers disent que le plaisir rend l’âme bonne et amollit le coeur. La chanson avait raison ce soir-là, relativement à moi. Non-seulement j’étais attendri par cette famille d’yeux, mais je me sentais un peu honteux de nos verres et de nos carafes, plus grands que notre soif. Je tournais mes regards vers les vôtres, cher amour, pour y lire ma pensée ; je plongeais dans vos yeux si beaux et si bizarrement doux, dans vos yeux verts, habités par le Caprice et inspirés par la Lune, quand vous me dites : Ces gens-là me sont insupportables avec leurs yeux ouverts comme des portes cochères ! Ne pourriez-vous pas prier le maître du café de les éloigner d’ici ?
Tant il est difficile de s’entendre, mon cher ange, et tant la pensée est incommunicable, même entre gens qui s’aiment !
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Oh! You want to know why I hate you today. It will undoubtedly be less easy for you to understand than it will be for me to explain, for you are, I believe, the most beautiful example of feminine impermeability one could ever encounter.
We had spent together a long day that had seemed short to me. We had indeed promised that we would share all of our thoughts with one another, and that our two souls would henceforth be one — a dream that isn’t the least bit original, after all, if not that, dreamed of by all men, it has been realized by none.
In the evening, a bit tired, we wanted to sit down in front of a new café that formed the corner of a new boulevard, still strewn with debris and already gloriously displaying its unfinished splendors. The café was sparkling. The gaslight itself sent forth all the ardor of a debut and lit with all its force walls blinding in their whiteness, dazzling sheets of mirrors, the gold of the rods and cornices, chubby-cheeked page-boys being dragged by dogs on leashes, laughing ladies with falcons perched on their wrist, nymphs and goddesses carrying on their heads fruits, pies, and poultry, Hebes and Ganymedes presenting in out-stretched arms little amphoras filled with Bavarian cream or bi-colored obelisks of ice cream — all of history and all of mythology at the service of gluttony.
Right in front of us, on the sidewalk, a worthy man in his forties was standing, with a tired face, a greying beard, and holding with one hand a little boy and carrying on the other arm a little being too weak to walk. He was playing the role of nanny and had taken his children out for a walk in the night air. All in rags. The three faces were extraordinarily serious, and the six eyes contemplated fixedly the new café with an equal admiration, but shaded differently according to their age.
The father’s eyes said: “How beautiful it is! How beautiful it is! You’d think all the gold in this poor world was on its walls.” — The eyes of the little boy: “How beautiful it is! How beautiful it is! But it’s a house only people who aren’t like us can enter.” — As for the eyes of the smaller child, they were too fascinated to express anything other than a stupid and profound joy.
Song-writers say that pleasure makes the soul good and softens the heart. The song was right this evening, as regards me. Not only was I moved by this family of eyes, but I also felt a little ashamed of our glasses and our carafes, which were larger than our thirst. I turned my gaze toward your’s, dear love, to read my thoughts there; I plunged into your so beautiful and so bizarrely gentle eyes, into your green eyes, inhabited by Caprice and inspired by the Moon, and then you said to me: “I can’t stand those people over there, with their eyes wide open like carriage gates! Can’t you tell the head-waiter to send them away?”
So difficult is it to understand one another, my dear angel, and so incommunicable is thought, even between people in love!”
Charles Baudelaire
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New Moon Full of light Within darkness Dense like the jungle Floating as a feather lifted by the wind Send me some of your love For the weeks to come As I have new miracles to perform As life is a never ending path Of magic tricks. Nouvelle Lune Pleine de lumière Au sein de l'obscurité Dense comme la jungle Flottant comme une plume portée par le vent Donne-moi un peu de ton amour Pour les semaines à venir Car j'ai des miracles à accomplir Puisque la vie Est une suite sans fin De tours de magie. #art #newmoon #happynewmoon #witchesofinstagram #witchcraft #lune #nouvellelune #prayer #priere #magic #love #amour
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Des airs d’opéras sous les étoiles
Que reste-t-il encore…
De toi encore
De ton corps à corps
Qui hurle à tort à mort
Je crie aussi dans les vignes
Dans tous ces ceps en fanfares comme dans des cornes de brume
Le vol nuptial est achevé la reine est pleine
Doux et symphonique vol nuptial de l’abeille
Comme toi quand tu chantais par-delà les blés coupés
Chantais dans les champs
La tête hors de la tente les étoiles nous tombant dessus
Je crie dans les vignes
La tête hors de la tente au crépuscule tendu et mort tu chantais des airs d’opéras
La tête or encore tu bois mon lait et
Tout mon amour ténu
…et mon essence entière
Les derniers étourneaux sont partis au loin
Se terrer comme j’aurais dû le faire
Tu chantes des airs d’opéras sous la lune noire
Te rencontrer ma croix mon tombeau mon extase
Agacée par le sang de l’excès
Tu pleurais tu criais tu courais
Te rencontrer mon rêve inimaginable
Intouchables étoiles qui me lorgnent tous les soirs
Mes bras sont trop courts seuls mes yeux y peuvent quelque chose
Et encore sous la tente tu es nue et tu murmures
Tu murmures tes indécisions belles et chaudes
Des savoirs faire des savoirs dire
Des savoirs voir des savoirs boire
Du Meursault plein les yeux et ta culotte à tes pieds
Ton odeur inégalable
Mon cœur intarissable bientôt exsangue de tant de beauté
Pure et crasse
Pute comme une Sainte ingénue
Croqueuse de pomme qu’as-tu fais de nous ?
Hein ! Nous ? Qu’en reste-t-il ?
De ton corps à corps
Qui hurle à tort à mort
Arg… mais j’en veux encore de toi
De tes méfaits de ton sang chaud sur mes mains
De tes jambes d’albâtre comme des colombes enragées
Qu’on leurs coupe les ailes qu’elles restent à terre ici avec nous
Seront-elles moins belles… moins pures…
Aériennes
Peut-être…
Un rien de toi m’habite encore chaque nuit que je meurs
Chaque nuit que je pleure ton toi
Toi ! Que toi et tes airs d’opéras chantés sous la tente verte qui nous abritait
Un château pour l’amour fou
L’amour qui se fout de tout
Qui court comme un poulet sans tête
Celui qui n’a besoin de rien car il Est tout
Cette tente comme une forteresse contre l’ivresse de la défaite
J’avais l’ivresse des perdants collée au sang collée au cœur
L’ivresse collée au cœur comme une vermine
Je l’avais prise pour l’ivresse des montagnes des sommets hauts comme tes seins et tes bras opalins qui me serraient comme un mort parti trop tôt
Tes mains indécises
Peut-on mourir trop tard…
Je le veux
Et chante encore quand dans ma chambre je pleure ton corps et ton sang
Quand je pleure ton étreinte serré à mon oreiller sans odeur
Plus aucune odeur
Plus d’étreinte
Quelle horreur un corps qu’on ne comprime pas qu’on ne touche même plus
Je veux qu’on m’emmaillote comme un nouveau-né dans le linceul de notre amour
Dans tes bras fussent-ils deux serpents
Deux vestiges quand on courait les églises
Tu sais comme je les aime…
J’y priais toujours sans savoir pourquoi
Juste pour prier
Prier pour toi prier pour prier
Prier pour qu’on ne m’oublie pas peut-être
Pour exister encore mais à travers toi…
Enfin par-delà toi devrais-je dire
Ah Dieu que vais-je faire de tous ces jours
Vivre…
À quoi bon quand on peut mourir si aisément
Avec autant d’envie
Vivre sans odeur comme un mort
Vivre enduit de paradoxe et d’horreur tentaculaire
Vivre inerte comme une pierre au fond du puits d’un torrent
Je veux ressauter du pont dans le Salat glacé
Faire le saut de l’ange de ses huit mètres sous tes yeux amoureux et ébahis
Je veux vivre encore
Mais tout s’est envolé et moi j’hurle en vain dans les vignes seul ici
Sans rien ni toi
Ni tes seins
Ni ton odeur
Ni tes airs
Au diable Lucia
Je deviendrai fou comme elle
Voilà où vont maintenant mes prières
Dans la folie pure
Dans le puits des âmes perdues
Dans tes mains qui s’écartent
Dans l’impossible
Pour maintenant et l’éternité
L’éternité et son double
Quand moi je crie
Quand je crie encore ton nom mon amour
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Voyant Maître SOBOU :Marabout africain au service de votre vie
AMOUR
Les difficultés relationnelles dans un couple sont nombreuses. Le comportement de votre conjoint, partenaire, amant ou amie vous inquiète? Le maraboutage de l’envoûteur permet la fin de l’infidélité, le retour de l’être aimé, la reconquête affective, la possession du cœur, etc…*
LES POUVOIRS
de maître couvrent un large spectre de possibilités offertes par les traditions et les valeurs africaines du maraboutage
Retour affectif – divorce – mariage – examens – chance – permis de conduire – déblocage – désenvoûtement – héritage – fidélité
RITUEL
Les rituels d’amour, de retour affectif, de reconquête de l’être aimé permettent d’exhausser tous les voeux de protection de coeur. * Les rituels du marabout sont des appels aux forces spirituelles de la nature.
FILTRE
Les filtres se composent de préparations destinées à renforcer les rituels de magie maraboutique au cours d’une savante et dangeureuse combinaison de forces occultes. Les filtres sont des potions salvatrices.
PRIÈRE
Les prières du maraboutage concernent des demandes adressées directement aux forces divines pour obtenir la lumière protectrice sur soi et ses proches. Le prêtre est le médiateur auprès du Tout Puissant.
Maraboutage
Le maraboutage africain est une science occulte qui couvre un très large spectre de possibilités pour agir sur des domaines tels que la chance, l’emploi, la protection, les sortilèges, le succès scolaire et professionnel, etc…
Envoûtement
Véritable sorcier chaman, ce grand maître des puissantes magies africaines lutte contre les envoûtements, les esprits malins, les ondes négatives, le mauvais œil ou sort qui peuvent vous détruire au quotidien.
voyant médium
Votre voyant médium d’Afrique est compétent pour analyser l’ensemble de votre environnement de vie. Ses visions divinatoires vous permettent d’anticiper votre futur et de maîtriser votre destin. Aussi, il offre de communiquer avec les esprits défunts.
Le marabout
est un fin spécialiste des relations amoureuses et un vrai conseil sur vos soucis en amour. Il propose des remèdes contre infidélité et pour le retour affectif de l’être aimé. Ses solutions de possession œuvrent pour le bonheur du couple.
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