Tumgik
#tentativedesuicide
yourfredericstuff · 4 years
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Une ligne sous-jacente, dans “Mon père a les cheveux longs, comme moi…” : The Seagull. Ce mot — la mouette — est le nom de l’immeuble où Ian vit avec sa femme et sa fille ; c’est aussi un surnom pour lui-même ; enfin c’est le titre d’une scène à part dans le roman. Au cours d’une soirée où il est seul chez lui, le chanteur du groupe, Ian, est pris par le vertige du suicide. 
Cette scène est postérieure à l’action du roman lui-même. Elle est divisée et disséminée, comme en filigrane, cinq fois au cours du livre, et ne trouve son dénouement qu’avec le livre lui-même. Alors, mourra, mourra pas ? 
The Seagull (3) 
NEW YORK, Greenwich Village, The Seagull 
8 Bank Street, 6ème et dernier étage
23 décembre 2020, 23:47
Ian a passé un pull ; il allume une cigarette de sa marque exclusive, Silk Cut. En général, pas plus de deux par jour, le soir. Le reste du temps, il se sert d’une vapoteuse dosée à 3 mg de nicotine, ce qui est peu. Arôme : Framboise fraîche. Il sort sur la terrasse de son penthouse, tourne autour de la piscine, s’accoude au muret. Le Village est encore animé. Il y a de beaux et de moins beaux jeunes gens ; une grande partie des garçons a les bras intégralement tatoués ; les filles arborent des dessins moins encombrants, plus déliés. Ian se dit que son propre corps tatoué n’a plus rien d’original. C’est la rançon de la gloire.
Il se demande lesquels parmi ces jeunes ont téléchargé Moonlight, son nouvel album ? Depuis Bricks en 2005, sa première tentative solo, la foule de ses fans ‘d’avant’ lui est restée fidèle, et il a su séduire les générations qui les ont suivis. Ses chiffres de vente sont plus importants qu’à l’époque de Bricks ; jusqu’à aujourd’hui en tout cas… 
Il a fini sa cigarette, qui était bonne. Il n’éprouve d’écœurement que moral, doublé d’une vive agitation neuronale. Il y a ces accès de froid malgré le pull en cachemire.
Toxicomane repenti, il avait gardé une petite boîte en marqueterie du Canada, contenant de quoi faire deux shoots mortels, comme un alcoolique abstinent conserve, pour le reste de sa vie, une seule bouteille de son alcool préféré, dont il regarde l’opercule scellé comme sa force. Va-t-il le faire, ce shoot ? Il se retient de téléphoner à son fils…
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