Tumgik
tenebreuseclique · 4 years
Text
HALFNAKED et mise à nu
Tumblr media
Attends, Mehdy, t'as vraiment repris ton site juste pour faire la promo d'un deux titre? 
Complètement. 
C'est mon site, je fais ce que je veux. Connivences, pas connivences, j'ai le désavantage d'être corruptible au talent. 
PSA : la rédaction de TNBRSCLQ ne valide pas la diffusion de dick pics via rétroprojecteur. Fut-ce en référence à Fight Club ou pour n'importe quelle autre raison.
Bluume. Comme d'habitude, j'ai deux semaines de retard sur l'actu la plus chaude de ta région, mais c'est pas grave. Être dans les temps, c'est pour les journalistes. Bluume donc, prononcé bloum arrive d'un peu nul part, ayant à son compteur deux titres disponibles sur les plateformes avant la sortie de son deux titre HALFNAKED. 
On a ici un rap vaporeux, assez lent, très balade sous la pluie avant la fin du monde, ou avant sa propre fin, au choix. Ce deux titre nous offre une véritable carte de visite de la musique (et de la psyché) de Bluume. Véritable musique cathartique, son auteur nous propose de traîner dans les déboires de sa vie par ses mentions diffuses d'addictions, de relations mal finies, d'incompréhension globale et de doute existentiel. Ce message, au fond pas si rare, mais toujours aussi crève cœur pour qui peut (ou veut, ne soyons pas sectaires,) s'y retrouver est porté par le flow lancinant, murmuré presque parfois adolescent de Bluume. 
Aucune démonstration technique, juste de l'émotion brute soulignée par une utilisation de l'autotune assez inhabituelle sur Swoosh rappelant presque ITSOKTOCRY. 
À noter aussi, la prise son de la voix semble avoir été rudimentaire ce qui renforce cette sensation de pénétrer dans un journal intime. Les prods sont correctes, assez classiques, mais font le travail, et ce bon Bluume les sublime. 
HALFNAKED, la suite est grave fucked up, bien sûr qu'on va en parler.
A la suite de sa victoire au tournois de freestyle organisé par les frères de Cul7ure, on est allés passer le bonjour au jeune homme et avons échangés quelques brèves de comptoir, confiné cela va de soi.
Autant je déteste cette question la plupart du temps, autant dans ton cas ça semble important. Est ce que tu peux, brièvement, te présenter? 
J’habite à Toulouse, je rappe sous le pseudonyme de Bluume et je commence à sortir des trucs depuis le début de cette année 2020 à côté de mes études, en solo, et avec le collectif Anesthézik! 
Est-ce que tu pourrais nous expliquer d'où est venue l'envie de rapper?  Et quelle a été l’étincelle qui a fait que tu as finalement pris le micro?
Ça fait plus de 5 ans que je rappe et c’est venu naturellement parce que j’en écoutais. Depuis petit j’ai toujours aimé jouer avec les mots et écrire donc ça s’est fait comme ça. J’ai commencé au début du lycée à remplir des notes sur mon iPhone comme beaucoup sauf que j’ai jamais arrêté. J’ai rencontré des personnes qui avaient du matériel à différents moments et j’ai notamment posé quelques sons il y a 2 ans grâce à ça, mais j’avais du mal avec le fait de pas pouvoir enregistrer quand je veux donc j’ai acquis mon matériel cette année. 
L’étincelle qui m’a fait poster mes sons c’est un contexte personnel qui a fait que je me suis senti plus libre, plus indépendant et plus à même de contrôler par moi-même ce que je renvoyais. Je suis content d’avoir attendu autant de temps parce que ça me permet d’être assez sûr de ce que je propose.
On voit un peu partout cette posture du rappeur français qui dit qu'il écoute pas de rap français. Ça semble pas être le cas chez toi, je me trompe? 
Non en effet j’écoute presque que du rap français. Ça me complexe un peu d’ailleurs parce que je sais que la scène américaine est super fournie (et plus inventive sûrement). J’essaie de me tenir au courant mais la barrière de la langue me gène beaucoup.
Du coup, t’écoutes pas de musique dont tu comprends pas les paroles ou c’est spécifiquement pour le rap?
En dehors du rap, la majeure partie de ce que j’écoute n’est pas en français! Ce qui a particulièrement retenu mon attention l’année passée, ça a été James Blake, FKA Twigs et Lana Del Rey.
Quels ont été les retours pour HALFNAKED? 
Ce qui m’a marqué en premier lieu c’est la profusion de retours par rapport à mes singles précédents. Les gens ont vraiment compris que même si c’était un deux titres ça avait représenté bien plus de travail que la somme du travail nécessitée par deux morceaux séparément. Des gens qui me suivaient depuis quelque temps sur les réseaux mais qui ne m’avaient jamais communiqué leur enthousiasme vis à vis de ma musique l’ont fait et ça m’a vraiment fait plaisir! 
La seule critique négative que j’ai eu s’attardait sur la violence et la presque misogynie de l’écriture de Swoosh. C’est quelque chose que j’entends totalement mais qui ne me représente pas dans la vie, j’ai d’ailleurs beaucoup de mal à écouter le morceau pour ça. J'étais d’ailleurs conscient de ça avant le retour, dans un prochain titre je rappe « j’me sens comme Orelsan, j’écris des choses horribles, personne me touche. ». Mais si j’ai proposé le morceau c’est que je trouve que la musique est aussi intéressante quand elle est sans concession, radicale, la traduction directe et sans filtre d’une pulsion. Le domaine de l’art permet ça sans que ce n’ait trop d’impact négatif je pense. Après je ne suis pas sûr de sortir des morceaux aussi frontalement violent, parce que ça me met dans une position vis-à-vis de mon entourage qui écoute ma musique assez bizarre.Sinon pour évoquer les retours du côté des médias, Cul7ure (@Septculture) qui m’a répondu très vite et m’a donné beaucoup de force, et 6e sens by Trillshit (@6emesensbyTS) m’a contacté pour une playlist. C’est des médias que je suis personnellement depuis longtemps et que j’estime beaucoup donc ça représente quelque chose pour moi.
Tu t'attendais a des retours pareils? 
Je m’attendais pas à un tel engouement à mon échelle et ça fait vraiment plaisir! Après rien a changé dans ma vie, c’est plutôt l’image que je renvoie qui est différente. Quand tu rentres dans certaines playlists et que Genius France tweete sur ton projet beaucoup de gens ont l’impression que c’est quelque chose de fou alors que c’est quelque chose que le réseau permet sans trop de difficultés.
J'aimerai rebondir sur ce retour négatif. Autant, de par la mise en scène de Swoosh, la violence du texte ne me dérange pas du tout, autant, sur Turtleneck, "je lui fait la bise avec la main" me gène vraiment. (NDLR : Les deux auteurs avaient compris cette line de la même manière.) Tu penses que cette ligne avait vraiment sa place? 
Ça m’étonne que tu parles de cette line c’est une de mes préférées. Peut-être tu penses que je parlais d’une femme?Je parle de l’ex masculin d’une copine. J’aime beaucoup l’énergie très primitive que cette line dégage. C’est quelque chose qui me parle beaucoup dans le rap cet espèce d’égo démesuré retranscrit par des tournures de phrases toujours plus farfelues. 
J'ai l'impression que tu écris sans fard, et sans relecture, tu penses continuer dans cette voie?
Mon processus de relecture est immédiat, si je dis une line qui me correspond pas en général je m’en rend compte très vite et je la change dans la minute. Je pense que ça a beaucoup de charme cette absence de contrôle et ça me rappelle quelque chose que VALD a dit en interview, c’est pas parce que tu passes plus de temps sur un truc qu’il sera mieux. Après je pense tout de même essayer de cadrer mon processus pour la suite et de réfléchir en amont à ce que je veux dire.
Venons en à ton univers. En dehors des références directes a Fight Club, je trouve ton écriture très imagée, presque cinématographique dans l'approche. C'est quelque chose qui t'influence? 
Clairement je trouve que ce que le rap a de plus intéressant dans l’écriture c’est la création d’images. Les artistes dont l’écriture me marquent le plus (SCH, sean, Rufyo, PNL...) ont tous cet aspect là au sein de leur écriture. Tout ce qui est visuel est super important maintenant et je pense que pour faire quelque chose de marquant il faut qu’il y ait cette connexion de l’oreille aux yeux de l’auditeur.
J'ai l'impression que certains vont chez le psy pour exorciser leurs démons, toi tu murmures face à un micro, tu vois la musique comme une catharsis? 
En vrai oui, j’aime pas trop l’image que ça renvoie de poètes torturés parce que c’est pas comme ça que je me considère mais souvent je fais spontanément du son quand j’ai un problème intérieur à régler. Après je suis clairement capable de créer quand je vais bien, ça me prend juste plus de temps, c’est moins direct.
Est ce que l'exercice du featuring t’intéresse? Si oui, est ce qu'il y a quelqu'un avec qui tu voudrais faire un projet?
Ça m’intéresse énormément mais pour être tout à fait honnête c’est quelque chose qui me stresse parce que c’est nouveau pour moi. Il y en a quand même quelques uns qui sont en discussion et devraient aboutir je l’espère!Concernant un projet en binôme, c’est quelque chose qui serait très dur à mettre en place pour moi parce que j’ai beaucoup de mal avec le travail de groupe et les concessions, il faudrait que ce soit avec quelqu’un pour qui j’ai des affinités humaines plus que musicales. 
Ça fait quoi d’être le premier champion Cul7urel? 
C’est cool d’être le champion et Cul7ure m’a donné de la force dès le début, grosse big up à eux, mais le côté bataille de communauté ça m’a un peu saoulé, haha.
Le mot de la fin?
La suite est grave fucked up, bien sûr qu’on va l’fêter.
3 notes · View notes
tenebreuseclique · 7 years
Text
Bise d’hiver et Saraha
Tumblr media
D'aucuns seraient tentés de comparer Triplego à PNL parce-que ces deux groupes partagent quelques points musicalement, grosse autotune, manière de rapper assez lente, prods vaporeuses, univers créé de toutes pièces en répétant énormément les mêmes références, au point que les deux groupes arrivent à donner un univers presque cinématographique à leur oeuvre. Mais la comparaison s'arrête là. PNL, c'est la déprime sous le soleil, le coup de blues sous les millions, surtout dans DLL. Triplego c'est la dépression sur fond de rue sombre et brumeuse qui sort d'un film noir. 
C'est des prods cloudy mais sombres, qui marchent d'un pas traînant dans des faubourgs mal famés, agrémentés de chants en arabe, c'est la voix ultra profonde de Sanguee qui ne prend la peine d'accélérer que pour reprendre son espèce de spoken words sombre. Un seul feat sur l'album, de Prince Waly qui vient apporter un peu de son groove pour respirer un peu au fond de cette zone industrielle désaffectée, au beau milieu d'un Cali tout en flows hachés. Il est intéressant de noter la science du refrain qui émane des productions des deux Montreuillois, je met au défi n'importe qui de ne pas fredonner le refrain du Cali après avoir écouté l'album. 
Un petit mot sur l'excellente cover dont je ne connais pas l'auteur mais qui a réussi à parfaitement retranscrire l'ambiance de l'album, sombre, épuré, éthéré.
Il est difficile de parler de Triplego sans répéter que les prods sont froides, gothiques et particulièrement réussites, que Sanguee est plus proche du maître de cérémonie au sens religieux du terme que d'un rappeur de base, mais je pense que c'est pas nécessaire. 2020 est un voyage à mi chemin entre le Sahara et un entrepôt froid, parcouru de vents coulis contre lequel l'homme serait tenté de lutter mais finirai par devoir abandonner et s'abandonner car il y a des choses que l'on explique pas. La perfection de cette offrande en est une.
C’est téléchargeable gratuitement avec leurs trois autres projets sur http://www.eaumax.com/ 
Will.I.Hram
2 notes · View notes
tenebreuseclique · 7 years
Text
Yung Sherman - Innocence
Tumblr media
Le gars Sherman du SBE (Sad Boys Entertainment, soit maintenant Yung Lean, Yung Gud et donc Yung Sherman) balance enfin son premier EP straight from l’internet de Stockholm pour nous montrer que même quelques années passées la fraicheur, il est encore bon dans ce qu’il sait faire le mieux : des beats cloud rap ultra-vaporeux, quand ils ne sentent pas la witch-house ou le seapunk, en ajoutant à ça une esthétique musicale eurodance-eurotrap, soit ce que la Suède offre de mieux depuis cinq ans. Et du côté du metal sombre et autres joyeuseries undergrounds ? c’est cramé les gars, c’est zéro total.
Si le nom de l’EP n’est pas expliqué dans quelques paroles que ce soit - puisqu’il n’y en a pas, il pourrait très fortement faire référence au deuxième film de Ghost in the Shell, sous-titré lui aussi « Innocence », et dont le côté nippo-futuriste pourrait clairement se ressentir dans la musique de Sherman et sur cette pochette fantomatique laissant apparaitre d’immenses buildings en arrière plan d’une espèce de silhouette de tête déglingué, le tout baignant dans la lumière blanche. On y retrouve d’ailleurs des relents des gimmicks favoris de Kenji Kawai, musicaux, instrumentaux, et presque même vocaux sur I D C, pour exemple. Le reste reste très marqué de l’empreinte du Sherman : des grosses sub-bass à la limite de la saturation, des sonorités new âge et des mélodies légères ultra-mélancoliques, beaucoup d’éléments partagés avec son camarade Yung Gud (Frozen est très proche de ce qui pouvait figurer sur l’EP Beautiful, Wonderful de ce dernier). Un cinq titres efficace, bien qu’il ne balance pas les meilleurs titres du gars à ce jour. On attend maintenant l’album avant de s’assurer que la jeunesse Suédoise va enfin enterrer l’insulte suprême au monde de la musique, au monde moderne et au monde du bon gout qu’est ce malaise éternel : Europe. Bientôt le Final Countdown pour les ancêtres du kitsch suédois. Tati Mane
1 note · View note
tenebreuseclique · 7 years
Text
Laylow, mégalomanie dépressive et autotune
Je devrais être en train de taffer les tops 2016. 
Tumblr media
Ouais. MAIS. Laylow. Un rappeur qui arrive à faire cracher un morceau de qualité à Sneazzy mérite son propre article, c'est certain. Alors, Laylow, c'est qui, c'est quoi? 
C'est un OVNI. Littéralement. J’ai commencé à m’interesser à lui après une suggestion youtube, déjà ça part mal, et juste après un titre de Triplego. Passer après ces derniers étant plutôt compliqué, on peut se mettre d'accord sur la difficulté de sa position. Mais là, révélation. Incompréhension totale. La production noie encore plus tout que chez Triplego, par moments, le mélange de prod hyper en avant, distordue, de pistes de back et de sa voix, plus pimpée que l'intégralité du parc automobile d'Atlanta. Pour un gars qui vient du metal extrême, c'est aussi agréable que surprenant de retrouver des vrais magmas sonores dans un genre qui ne contient pas vraiment de guitares. Mais la prod ne suffit pas à faire un truc fort. 
Dans son dernier épisode, Maskey (s/o à lui) se "plaint" des rappeurs qui chialent et du rap laissant une place toujours plus grande aux backs, Laylow fait les deux. Beaucoup de backs totalement improbables tout le temps, des envolées ultra aiguës à faire passer Og da Juiceman pour un ténor suivies d'un retour à une voix normale. Je ne sais pas si on parle de polyvalente ou de schizophrénie à ce niveau. 
Quand bien même elles sont difficiles à entendre, les paroles sont très bien écrites, de nombreuses petites phrases de ci de la qui rappellent que, contrairement à la pensée populaire, faire de la trap ne veux pas dire être mongole. Laylow aborde des thèmes devenus communs, les femmes, l'argent, l'autodestruction, mais de manière ultra personnelle, sans jamais essayer de se faire passer pour un autre, sauf peut être pendant ses egotrip, mais c'est l'exercice qui veut ça. Une line a particulièrement retenu mon attention : "ton sourire est faux il est presque inutile / du rouge à lèvres pour embrasser le pire", 
En résumé, Laylow, c'est l'enfant illégitime de Jorrdee et d'un trappeur très énervé, qui se serait mis à écrire du screamo. 
Will.I.Hram
2 notes · View notes
tenebreuseclique · 8 years
Text
Ténébreuse sélection spéciale HALLOWEEN
De ce côté du globe, personne n’en a plus rien à battre d’Halloween, nous les premiers, mais au fond de nous vit encore cet enfant terrifiant qui, vous savez, faisait peur au voisinage tous les jours de l’année, et pas seulement le soir du 31 octobre. Alors, masqués, gants noirs, sapés aussi noir que Tati Mane, seau à bonbons remplis des pilules louches du voisin du 14 dans les mains, on vous a préparé une petite sélection de ce qui nous évoque le plus cette période de l’année dans un rap qui, depuis le début des années 90 en passant par l’horrorcore jusqu’à la trap d’aujourd’hui, a toujours aimé l’intro de Tubular Bells de Mike Oldfield plus que sa suite et les histoires de meurtres dans les ruelles crades.
Geto Boys - Chuckie
youtube
Lord Infamous - Scarecrow Melody
youtube
Bones - Blackmold
youtube
Spark Master Tape - Lonely The Night
youtube
$UICIDEBOY$ - Chariot Of Fire
youtube
Eevil Stöö - Mvda Fvck
youtube
GHOSTEMANE - Euronymous
youtube
Lil Ugly Mane - Cup Fulla Beetlejuice
youtube
DJ Smokey - Trap House Of Horrors
youtube
Lil Prod - Dompté par Lucifer
youtube
Mayhem - Freezing Moon
youtube
1 note · View note
tenebreuseclique · 8 years
Text
Grizzli dans ce rap jeu brumesque
Tumblr media
Au fur et à mesure, Toad devient le MC duquel la ténébreuse clique parle le plus. Une chronique, un interview, et une deuxième chronique. Et on est même pas payés pour ça! Faut dire que le bonhomme aligne un talent aussi brut que son imposante barbe. MC presque géométrique, usant et abusant d’un flow très haché et d’une voix très lourde, comme si un rappeur de Chicago avait fusionné avec un grizzli, Toad est de retour avec une nouvelle mixtape. Et je me devais évidemment d’en parler, puisqu’encore une fois, la qualité est au rendez-vous. 
Mixtape, disais-je, du début à la fin, les prods sont toutes choisies depuis YouTube et Toad commet meurtre sur meurtre, d’une manière encore plus méthodique que sur SYC, posant alternativement sur de la trap mongole, des instrus plus cloud, samplant de la variété, avec son flow si caractéristique. Vous l’aurez compris, j’ai pas grand chose à dire des prods, elles sont efficaces, mais mixtape oblige, c’est moyennement cohérent même si globalement solide. Mais les morceaux sont déjà vieux et on peut légitimement se dire que les prods seront beaucoup plus mémorables pour le prochain projet. Grosse mention cependant à Memento Mori, mélange improbable de Witch House et d’Eurodance qui offre la meilleur prod de l’album et pour laquelle je regrette sa durée, il y avait un freestyle du CNN entier à faire! 
Toad, c’est quelqu’un de constant, pour une grosse partie des titres, on sait un peu ce qu’on va avoir, de l’egotrip sale, la mise en avant de son coté “on fait tout nous mêmes”, une certaine qualité d’écriture et une qualité d’écriture certaine, des références au jeu vidéo, au cinéma, à la fantasy, il pousse le vice jusqu’a sampler To Zanarkand. On retrouve cependant deux morceaux plus calmes, voire mélancoliques, Minuit et Alchimie. Sur le premier, Toad s’essaye au chantonnement avec plus ou moins de réussite, mais dès qu’il se remet à rapper, il rappelle qu’il est plus boucher que crooner canadien. Alchimie, présentant en filigrane son attachement à son équipe pour un gros morceau chopped’n’screwed. Le très solide FGE Cypher a été clippé aussi.
Cette mixtape drapée dans un brouillard sombre et menaçant est un paradoxe. Toad est plus fort qu’avant, c’est un monstre de présence sur CD mais le manque de Nacree qui apportait une autre manière de faire du rap se fait sentir par rapport à SYC. Toad affûte sa lame valyrienne et travaille de nouveaux arts. Impressionnant bonhomme.
7.5/10
2 notes · View notes
tenebreuseclique · 8 years
Text
Chateaunoir, Toad, Dofus et 91
Pour notre première interview, on a choisi un rappeur qui nous tenait à coeur, un type qui nage dans les profondeurs, qui a probablement pas audience qu’il mérite (mais qui à l’audience qu’il mérite à part Booba, hein?) et qui est foutrement talentueux. Rappeur multipolaire qui peut poser sur tout et n’importe quoi en gardant un peu toujours le même flow, la même haine et venant de sortir son premier projet solo après une tape commune avec son pote Nacrée; on a rencontré pour vous ce ténébreux zigoto.
Tumblr media
• Salut gros, tu peux nous présenter les membres de ton collectif ? 
Toad, rappeur du collectif chateaunoir, on est 7 à rapper. Les membres du groupe sont Nacrée, Tahity, Mollo, Jeune Maître, Sinay, Sinbad et moi même.
• On a pu vous retrouver, toi et Nacrée sur a première tape du collectif et pour laquelle j’ai la désagreable impression d’avoir été le seul à en parler, vous avez eu des retours?
Ouais, on a eu quelques bons retours pour le peu de personnes qui ont écouté, pour un premier projet, on est plutôt fiers de nous. 
• Comment vous gérez votre promo? Vu que vous êtes pas très gros et nombreux, talent mis à part, ça doit être compliqué de se faire connaitre.
Bah, moi, je m’occupe pas trop du côté promo, je laisse Nacrée gérer, il s’y connait mieux que moi. Moi tout c’que j’sais faire c’est rapper, j’m’occupe uniquement de ça.
• Et tu le fais bien. Qu’en est il de tes influences au niveau du rap? Si je devais te décrire, je dirais que t’es un mélange improbable de mecs de Chiraq couplés à un français énervé genre LIM?
MDR, déjà faut plus jamais parler de LIM, s’il te plait, et mes influences, j’en ai beaucoup et c’est uniquement du rap, à la base, j’écoute Snoop, Twista, Tech N9ne, Freddie Gibbs et en rap français Sexion d’Assaut, d’ailleurs, le rappeur qui m’a donné envie de rapper, c’est Maître Gims et la Sexion à l’ancienne, j’parle des projets type L’Ecrasement De Tête, Les Chroniques du 75, pas les merdes qui sortent pour gagner de l’argent.
• Gims? Marrant, j’aurais jamais cru ça, ça se traduit pas du tout dans ta musique.
Nan, vraiment pas, mon rap ressemble pas vraiment à ce que j’écoute mais tant mieux.
• Du coup, t’écoutes pas de trucs actuels? Français, américains ou même italiens?
En ce moment, Tory Lanez, Migos, Denzel Curry, A$AP Rocky, Montana of 300 et en français, Ninho, Kaaris mais vu qu’il n’y a pas grand chose, j’écoute beaucoup beaucoup Nubi et Futuristiq. J’attends fort le projet d’Hayce Lemsi aussi.
• Si j’avais cru que le nom de Nubi sortirait pour mon premier interview... J’en suis presque honoré ! Tours et le 91, ça à l’air d’être le même problème, gros talent mais pas d’exposition..
Ah mais Nubi c’est l‘un des plus puissants en France, faut pas le négliger, haha. A Tours, les rappeurs ils sont éclatés, c’est normal. Alors que dans le 91, il y a une école de ouf, trop de monstres niveau 100!
• Je me désolidarise pour Tours, y a Les Chimistes et Youno! C’est terrible que le 91 soit aussi sous estimé, je sais pas si t’as écouté l’Orgasmixtape 2 mais Nubi y pose un énorme couplet. J’te remercie de faire ma transition pour moi, ton rap est emprunt de vachement des références aux jeux vidéos et à la fantasy, ça te vient d’où cette passion?
Nan, j’écoute rarement les projets, ça me fait mal à la tête, mais ouais, faut que j’écoute, mais Nubi il a mal vieilli en terme de rap, donc j’appréhende, haha. La fantasy, ça me vient de mon enfance, j’ai toujours joué aux jeux vidéos, j’aime ça plus que le rap je crois, et quand je dis jeux vidéos, je parle de vrais jeux, pas de Fifa ou de Call Of Duty.
• Dans ta dernière tape, tu samples tranquillement To Zanarkand, je me souviens de références à Silent Hill dans SYC aussi, c’est des choses que t’as découvert sur le tard ou t’as grandi avec avec ? 
A leur sortie, c’est des jeux qui sont des bases pour moi!
• La chance ! J’ai découvert FF8 à la sortie puis je m’y suis sur le tard. On ressent un gros attrait pour les JRPG, si tu devais faire un petit ténébreux top 5? 
Monster Hunter en haut de tout, parce que c’est des jeux de fou, Dragon Quest 9, Dark Souls, j’suis obligé de le mettre dans mon top parce que le jeu m’a bouleversé, Final Fantasy 12, un des meilleurs FF pour moi même si personne va être d’accord et bien sur Diablo 2. C’est évidemment pas dans l’ordre. Ah, et, parenthèse, j’ai un sacri air 12 PA 6 PM niveau 199 sur Dofus haha.
• J’ai un Xelor 200, 1V1 map aggro ou quoi?
MDR, j’en peux plus, j’te fume en pvp, c’est sur. 
• Probablement, c’est vraiment nul, Xelor, de toute façon. Plus sérieusement, dnas le collectif, qui s’occupe du design et des clips?
Nacrée et Mark Heiss, notre DA.
• Il y a une grosse influence cinéma d’horreur 90 ou c’est moi? Entre les nouvelles covers, le clip de Belias, le clip de Phantom...
Nan, même pas, c’est juste qu’on aime la sombritude, si ça ressemble à du cinéma des années 90, c’est pas volontaire, mais c’est tant mieux.
• Pour en revenir à la musique, t’es un rappeur très polyvalent, on peut t’entendre poser sur de la pop, de la grosse trap, sur des ost, on peut s’attendre à te voir sur des feats? Sur des trucs encore plus barrés?
Euh, barrés, je sais pas parce que je suis plutôt fermé, musicalement parlant, et si je fais des feats, ce sera surement avec es mecs de mon groupe parce que je me vois pas poser avec quelqu’un s’il y a pas d’affinité. Aussi, mon rap ne colle pas avec celui de beaucoup de monde, je trouve. L’alchimie est compliquée à obtenir.
• C’est un peu compliqué, vous êtes deux rappeurs qui font pas de feats, mais je te verrais bien avec Kekra. 
Ah, peut être, mais je suis difficile. J’peux rapper avec quelqu’un que je connais mais il faut que je le trouve fort. S’il est fort, pas besoin de le connaitre. Mais si le feeling passe pas, c’est impossible.
• Une posture vachement rare dans le rap. Avant de clore ce petit interview, Arizona ou 7Up Mojito ?
Arizona Green Tea, mon pote. Les vrais savent.
• Sisi. Je te laisse le mot de la fin?
Mot de la fin.
• Cimer gros! 
0 notes
tenebreuseclique · 8 years
Text
TENEBREUSE TAPE - SOUTHSIDE HEROES
Salut, les ténébreux acolytes. Pour ceux du fond qui auraient remarqué notre absence pour l'entièreté d'une sortie d'Alkpote, on se justifiera simplement en disant qu'une tête était loin à l'est et que l'autre a un vrai job, contrairement aux fans de rap à moins d'avoir la chance d'être Mehdi Maizi, Yeerim ou Genono. Tati Mane revient avec une petite compile de gros classiques du rap du sud, avec du DJ Screw un peu partout, ses potes autour et plein de lean. On est de retour et ça va donner bientot. ET BOUM. La mixtape est ici, attendez vous à entendre les grosse faces qui marquèrent le rap à jamais tout en restant le plus intègre possible, des ruelles les plus sombres de Memphis aux aires les plus codéinées de Houston, l'influence des DJ Screw ou des membres de la Three Six Mafia plane encore comme un vautour au dessus du trap jeu actuel. (Tracklist sur le lien)
1 note · View note
tenebreuseclique · 8 years
Text
Bones - Useless
Tumblr media
Ceux qui n’ont jamais écouté d’album de black metal ou de post-hardcore sombre de leur vie ne vont rien comprendre et risquent de passer à côté d’une bonne partie de l’ambiance de USELESS.
Chose dite, Bones est - encore - de retour depuis le 7 février avec un neuf titres explosif, aussi sombre que surprenant, toujours plus travaillé que le précédent, comme à chaque fois avec le gars, gardant encore cette manie des titres à rallonges sans espaces, comme pour nous étouffer, nous empêcher de respirer jusqu’à la lecture même des noms des tracks. Mais pour revenir sur mon intro, on va prendre la sienne : Useless, le morceau titre placé en tête, mot r��pété sur lit de guitares électrique et acoustique, n’a rien à envier à n’importe quelle bonne introduction black metal dépressif random. Ensuite, et plus loin, RestInPeace et ses grosses basses aussi grasses qu’une motte de beurre trempée dans de l’huile de rose noire, et GladWeHaveAnUnderstanding, dans les deux, un chant gueulé et saturé s’y fait d’ailleurs entendre, mix parfait entre deux univers sinon opposés, pourtant très similaires dans leur approche de la musique. Tempo et Soil, eux, plus calmes, balancent une trap chamanique à refrains entêtants, Translucent - juste avant le très simple mais très efficace RightOnSchedule - le dernier morceau avant l’auto-nommé « BONUS » Coinstar », plus léger, permettant une légère pause dans la noirceur. Coinstar qui se pose d’ailleurs en véritable hit avec son instru’ à mi-chemin entre musique glitch et dream-pop rap du démon.
Malgré l’aspect squelettique, cheveux longs noirs et peau pâle, le flow est bon, la trap tabasse, le chant quand hurlé est pourtant plus screamo que black purement orthodoxe, mais les ambiances sont là semblables aux sphères et spectres des meilleurs groupes de black metal dépressifs, des pianos les plus molletonnés aux synthés les plus pinçants et kitchs, comme ce que l’ont retrouve facilement en masse dans les interludes ou intro du sous-genre sus-cité.
Et pour ceux à qui ce paragraphe précédent ne parle pas et qui comprennent plutôt le langage rap : imaginez si la scène de Memphis des 90s’, tout en horrorcore vétue, en thèmes horrifiques mais calmes, inquiétants, avait mutée - en trap donc - pour être jouée par un maigrelet pâle dépressif aussi stone que n’importe quel crackhead accro à la meth nord-américain.
L’ensemble passe assez (trop) rapidement, comptez à peine trois minutes par morceau, mais le résultat est là, comme souvent : des bangers explosifs entrecoupés de balades trap nourries au spleen lean et à la bile sombre, confirmant les bases de l’église du corbeau Bones et appliquant un lavis noir définitif sur l’aspect de sa jeune carrière dans le rap. Du bon, du très bon, du rap sombre de caves moites.
Tati Mane
3 notes · View notes
tenebreuseclique · 8 years
Text
2015, c’était pas mal.
La dépression serait le mal du 21ème siècle d'après les sociologues. Autant dire que 2015 sera une année hautement représentative. On a assisté à un espèce d'avènement du rap 2.0, sorte de rap coupé à un spleen où la weed ne serait plus seulement vendue mais consommée par palette entière, maquée a des litres et des litres de codéine pour noyer les humeurs suicidaires et sanguines d’hommes ayant décidé de condenser leur haine sur la feuille. Avec d'un côté un spleen autotuné de (presque) tous les instants à grands renforts de PNL, de Jorrdee, Jul, Semaphore, A-Wax, des quelques extraits, à l'heure où j'écris ces lignes, de Tenebreuse Musique.. De l'autre, la surpuissance des vétérans qui ne se sont toujours pas passés la corde au cou, Vîrus en tête, DFHDGB en relève plus que talentueuse. Comme le monde entier l'a fait remarquer avant moi, c'était l'année de Future (et du meilleur morceau de Drake, soyons sérieux un instant), avec 56 Nights, DS 2 et la collab avec le Drake sus-dit qui, étonnamment, est un rappeur déprimant sous codé. À croire que les États Unis ont 10 ans d'avance. Vu qu'on s'en bat un peu les couilles des codes chez tnbrsclq, vous n'aurez pas la chance d'avoir de top 10, juste un vrac des projets qui nous ont marqués. 
Jorrdee / La Nuit Avant Le Jour 
Tumblr media
Commençons par le commencement, avec rien de moins que le rookie de l'année (désolé Russ), Lestat De Lyoncourt,  son blase de producteur, Jorrdee, Jorrdee, membre du 667, dont je n'ai pas encore écouté le projet, et dont, de fait, je ne parlerai pas ici. Jorrdee, c'est une espèce de Fuzati pour les sorties off beat maîtrisées de A à Z, pour la déprime absolue, sauf que contrairement à Fuzati, Jorrdee a appris à se servir de son environnement. Grosse maîtrise de l'autotune, des adlibs complètement fous, et surtout des prods. Jorrdee, en plus de toutes ces choses qui en font un ovni, c'est une voix. Un genre de mouette tellement haut perchée que Teki ou Libann Style passent pour des rappeurs normaux à côté... Le seul problème de La Nuit Avant Le Jour, c'est la surpuissance de Rolling Stones et Tri6Cle Mafia, qui font passer tout le reste des titres pour des morceaux moyens, alors que ces deux derniers sont simplement trop bons. 
Jorrdee / La 25ème Heure
Tumblr media
L'homme est prolifique. Deux "albums" gratuits, ainsi qu'un EP trois titres inégal mais comprenant l'exceptionnel Inomek au refrain plus qu'entêtant, un passage plus que remarqué dans la Boulangerie Française de Weedim... Le recette reste ici inchangée, toujours plus de dépression, plus de vide, plus de nanas et de pulsions de morts. Et des refrains encore plus effrontément hypnotiques. Il m'est absolument impossible d'écouter l'album en entier, arrive Ri1NeChange et le repeat mode s'active. Je pourrais en répéter des tonnes sur la qualité des prods, la maîtrise des techniques utilisées. Mais à quoi bon, si vous ne donnez pas sa chance au produit après un paragraphe, vous ne le ferez pas après deux. 
Jul / Je Tourne En Rond
Tumblr media
Avant même de parler du marseillais, il me semble important de lâcher un petit shoutout à Hyacinthe sans qui j'aurais jamais pris la peine d'écouter deux des entités que j'ai le plus écoutées cette année. J’ai découvert Jul en me baladant dans la jungle internet avec Je Tourne En Rond, le titre éponyme. Un spleen que je n’aurais jamais pu imaginer émaner du petit blondinet de Saint Jean La Puenta, et qui a eu un effet d’electrochoc, voire de révélation divine. A quoi bon écouter autre chose quand ce titre apporte tout ce qu’il faut?
Le morceau tourne en boucle jusqu’à la sortie de l’album, avec la découverte du début de la carrière du bonhomme, au fur et à mesure. Au début, c’était hit or miss, titre par titre, puis j’ai fini par m’habituer aux gimmicks du bonhomme, à son flow, son autotune omniprésent, ses références à la pop musique des années 90, pour finalement comprendre le génie du bonhomme et déplorer, d’un coté les gens qui refusent de l’écouter, et de l’autre, ceux qui l’érigent au pinacle. Le tout pour de mauvaises raisons.
Jul / My World
Tumblr media
Après s’être brouillé avec son label pour une histoire que je n’ai pas totalement suivie, le boug décide de lancer son propre label, D’Or Et De Platine, pour toujours plus de tee-shirts importables et de sons dance 90′ qui sont plus déprimants qu’un album de black dépressif.
Enfin, c’est ce que je croyais. My World s’avère être son album le moins déprimant, ce qui est encore plus marqué de par sa proximité temporelle avec Je Tourne En Rond. L’album aligne tube sur tube, dont l’excellent feat avec le non moins excellent Alonzo mais il manque, pour moi, cette tristesse inhérente à Je Tourne En Rond pour vraiment l’apprécier à sa juste valeur. Nul doute que les gens qui écoutent Jul pour ses morceaux dansants un peu stupides vont adorer. Kudos tout de même à Ne M’en Voulez Pas (et à ses rivals.), C’est réel, Mama et Pour Les Taulards.
Jul, c’est un peu comme PNL. Si t’aimes pas, t’as simplement pas assez écouté.
Rufyo / 00h92
Tumblr media
Pendant longtemps, un gars de ma clique m’a dit “gros, tu devrais rapper.”, la réponse était toujours la même. “Aucun intérêt, Vive la Vie a déjà été écrit.”. Après la découverte de Rufyo et de sa musique, le refrain a changé. “Aucun intérêt, 00h92 a déjà été écrit.”
Les similitudes entre les deux MC’s sont assez légères, pourtant. Les deux rappent le rapport complexe aux femmes... Et c’est à peu près tout. D’aucuns diront que je me répète, mais Rufyo, contrairement à Fuzati, sait rapper. Rufyo sait aussi chanter, et Rufyo sait écrire. Et créer un univers. Honnêtement, Rufyo sait tout faire, et c’est plutôt frustrant. A la manière d’un Metek, l’homme est protéiforme, passant d’un sample de Booba à un passage rappé en espagnol tout en restant hyper cohérent et en rappant sur des instrus qui ne semblent pas être la copie de la copie d’une instru moyenne. Un projet étrange, que j’écouterais encore dans longtemps.
LK de l’Hotel Moscou / San Francisco
Tumblr media
Je sais pas si le “nouveau public” rap, constitué de mecs comme moi qui débarquent d’autres genres musicaux avec des codes qui sont pas du tout ceux du rap, sont la cause ou la conséquence des récents changements dans le rap. Toujours est-il que les ambiances enfumées portées par des flows glaçants sont devenues un genre à part entière, comme si ClouDDead était enfin reconnu à sa juste valeur, que Teki Latex était enfin unanimement accepté comme l’un des meilleurs kickeurs français, que Ceci N’est Pas Un Disque avait enfin sa place au panthéon du rap français et qu’Alpha 5.20 était écouté.
L’Hotel Moscou, dont j’avais presque pas entendu parler avant de jeter une oreille sur ce projet est un groupuscule de deux hommes, l’un MC et graphiste, et l’autre, nous intéressant plus ici, LK, beatmaker et rappeur. Il a produit tous les beats de la tape, et il est indéniable que ces derniers sont excellents. Des nappes froides entrecoupées de quelques notes de piano ici et là, une espèce de musification de la solitude et du vide. Chape de plomb musicale portée par la voix et le flow monocorde, pour un projet étonnement cohérent. On signalera la présence de Bones, qui est parfaitement à sa place et la grande qualité des textes, surtout celui de Les Hommes, sortes de Psykick Lyrikah 2.0 coupé à la haine et au lean.
MZ / Affaire de Famille
Tumblr media
J’adore Jok’Air. Son passage sur Ténébreuse Musique est absolument dantesque et je pense que se faire des câlins comme les napolitains est devenu mon activité favorite. Donc avant même d’en parler, je vais simplement souhaiter que Jok’ cesse de taffer avec ses compères talentueux de la MZ et se lance en solo. Ouais.
J’ai d’abord détesté Affaire de Famille. Ne pouvant me concentrer que sur des morceaux qui me hérissent les poils, typiquement, Dans Le Bendo ou Un Noir Tue Un Autre Noir. Même après 30 écoutes, ça passe toujours pas, d’ailleurs. Mais l’album à de nombreux atouts à faire valoir, la surpuissance de Kalina et du couplet absolument tellurique de Jok’air, les ambiances totalement violettes d’un Coca’n’Bourbon, et ce refrain de Jok’air... Bref, Jok’air..
Vous en allez pas, c’est sans doute pas un album immense, et j’ai sans doute un problème de fanboyisme pour Jok’Air, mais putain, les diamants côtoient la boue sur cet album, j’attends beaucoup de la suite.
Et de la carrière solo de Jok’Air. Ou de son intégration dans la Ténébreuse Musique. Oh ouais.
Vîrus / Huis Clos
Tumblr media
Pour finir en beauté. Le projet de l’année, selon votre humble serviteur. Avant même de parler de Vîrus, il faut parler de Banane, unique beatmaker du rouennais qui ne dépareillerait pas dans des OST d’obscurs films japonais malsain, sa maîtrise des ambiances glauques n’a d’égal que le talent du MC qui l’accompagne. Vîrus n’est absolument pas là pour rigoler, en témoigne la rareté des morceaux qu’il envoie, 4 par CD pour ce projet, pour un total de 8 dans un packaging que ne renieraient pas les plus gros fétichistes.
Inadapté socialement, l’homme raconte son quotidien, constitué d’alcool, de perte d’êtres chers, d’alcool, d’un passage en prison qui l’a marqué, d’alcool, de solitude, d’alcool, de littérature et d’alcool. Son flow glacial semble être à l’image de sa personnalité. Les aigles et les pigeons ne se mélangeant pas, l’homme ne fait aucun feat, seulement un passage avec Lalcko, autre demi dieu du rap français s’il en est. Toute collaboration avec Vîrus est de toute façon vouée à l’échec tant il est trop bon pour s’adapter à qui que ce soit, en témoigne l’Asocial Club sur lequel même Casey semble être un rookie du quartier à coté de l’écorché.
Vîrus fait de la musique pour lui même, comme une thérapie, avant tout. Son cynisme omniprésent, une espèce de non-humour très sombre qui fait mouche à chaque fois, “j’tiens pas l’alcool, mais j’y tiens tellement”, “que je vous noue importe plus que ce que je nous voue”. Ce qu’il nous raconte est tellement viscéral, tellement ancré qu’il est impossible d’y rester insensible.
L’EP est plus noir que l’ébène, plus monolithique que la discographique de Sunn o))) et plus dangereux qu’une lame dans la main d’un suicidaire. 16 minutes comme une longue redescente.
Passez pas à coté de DFHDGB, LOAS + Hyacinthe + Krampf, dont j’ai déjà beaucoup parlé ici, de Russ Le Chou parce qu’il est cool, des derniers Booba parce qu’ils tabassent (92i Veyron, classique absolu du DUC), PNL dont j’ai déjà beaucoup parlé aussi, SCH qui a le sans doute le flow le plus surpuissant de 2015 et bonne année 2016 à mes negros.
Will.I.Hram x Tati Mane
1 note · View note
tenebreuseclique · 9 years
Text
Musique dépressive protéiforme
Tumblr media
Je pense que ça fait au moins 3 articles que j'ai pas parlé de DFHDGB, je commençais sérieusement à trouver le temps long. Mais Pnl, Sch et Vîrus ont plutôt compensé l'attente interminable de SLRA 2... Le problème, c'est que depuis l'album du rappeur emo parisien est sorti, je n'arrive plus à écouter quoi que ce soit d'autre. Rien à faire, DFHDGB sont sur une autre planète. La musique a toujours été pour moi un moyen d'évasion, mais quand j'écoute les deux frères, je m'évade, effectivement. Mais uniquement pour revenir sur terre plus brutalement dès que les textes commencent à me parler un peu trop. Avant de parler des textes, il est important de parler des producteurs. Roro (GB Paris), Robotnik, Krampf, Holos Graphein, Nino Ice, un russe dont je n’ai jamais entendu parler, Old Jarvid, Dj Pie. En étant parfaitement honnête, les trois babtous ont purement et simplement alignés sur un même cd les tout meilleurs producteurs français, si l'on fait l'impasse sur Dela et le Weedim des grands jours. Ces derniers leur ont bien rendu, quelque part, Roro pondant une instru qui ressemble étrangement à un morceau de Nightwish, Krampf qui sample calmement Ital Tek, et, parallèle avec Butter Bullets s'il en est, Holos Graphein, Krampf et Noi balancent une prod qui aurait pu être celle de Seul à la Maison pour ce qui est, selon moi, un des titres les plus marquants de l'album. Hyacinthe nous raconte son spleen, sa haine, gratuite, et ses déceptions. Au fur et à mesure de ses projets, on parvient doucement à discerner son paysage, son univers, ses références qui reviennent. Contrairement à PNL qui jouent un peu dans la même catégorie, ici, c'est plus subtil, il s'agit moins de références claires, seulement un faisceau de symboles qui peuvent mener à différentes conclusions. Hyacinthe constate aussi, au travers du désormais célèbre triptyque célébré par Fuzati la mort, la drogue, les meufs. Et l'auditeur, presque spectateur, suit la leçon du Docteur Es Haine pendant les 12 morceaux de l’album. De plus, ses textes ne s'effeuillent qu'après de très nombreuses écoutes, même si certaines phases font immédiatement mouche : "mes rapports sexuels commencent à ressembler à du cinéma gore", "président nous connais pas, gros, mon père non plus". Contrairement à nombre de ses congénères, point n'est ici de surenchère dans la punchline grasse et un peu mongole. Preuve s'il en est qu’il est possible abuser d'images et pourtant rester subtil. Hyacinthe rappe encore mieux qu'avant, ce qui est un exploit en soi. Et n'hésite pas à tenter des choses. Si l'on pouvait voir poindre un faible pour la pop avec Lola's Song sur Ne Pleurez Pas Mademoiselle, ici, le virage est assumé à fond. Le rappeur n'hésite pas à (fort bien) pousser la chansonnette parfois et à s'aventurer sur des chemins sur lesquels je ne l'aurais pas nécessairement imaginé. Le plus triste dans tout ça, c'est qu'il le fait avec une aisance presque insolente, avec une maîtrise proche de celle de Metek. Une collaboration entre ces MC, ce serait quand même quelque chose... D'ailleurs, en parlant de collaborations, les personnes présentes sont aussi rares que récurrentes : LOAS, S. Ammour et Youno (Semaphore). LOAS que l'on retrouve dans une forme olympique dans deux titres sur trois, et en toute petite forme avec Youno, qui offre une déflagration sonore dont peu reviendront indemne.
Hyacinthe fait encore toujours la même chose, c'est à dire faire n'importe quoi et surtout, absolument ce qu'il veut. Il pousse encore plus loin, et je trouve ça encore plus génial. Seul reproche que l'on pourrait faire à l'album, c'est sa faible durée, 35mn, c'est définitivement pas assez quand on fait une musique de cette qualité.
1 note · View note
tenebreuseclique · 9 years
Text
PNL : rapport de guerre (Pt. 2)
J’entre dans la salle de concert. Putain, c’est grand. Pas un siège à l’horizon, dommage. Le mec systématiquement assis au fond de la salle jugeant constamment la perf des groupes, c’est moi. Autant dire que je me sens assez peu à ma place avec mes cheveux longs et mon teint blanc craie au milieu de cette déferlante de petits rebeus propres sur eux. 
Je tourne la tête, je vois le prix des consos. 6e le soft, c’est à dire le verre de jus multifruit Aldi ou la bouteille d’eau (c’est pas illégal ça? Je suis quasi certain qu’ils sont tenus de fournir au moins de l’eau gratuitement.)
La salle se compose de deux étages, une fosse, fort peu remplie quand j’arrive ainsi qu’un étage, apparemment destiné aux personnes bien plus riches que moi, mais eux ont la chance de pouvoir s’assoir.
Je m’appuie sur le bar, prend mon mal en patience et écoute ce que passent les deux jeunes hommes qui s’agitent sur scène. “La trap pour les nuls”, aux éditions Peace’n’lovés. Je pense difficilement qu’on pouvait faire plus cliché que ce dj set, à croire qu’ils n’ont pas essayé. Gradur, Chief Keef (et pas Love Sosa...), Kaaris, Niska, ils se sont quand même osés à tenter un petit Lifestyle pour faire bonne figure et pour me sortir de ma torpeur, mais c’état pas joli joli. J’ai suivi leur set pendant bien une heure et demi, parce que j’étais bien, moi, accoudé au bar, mais quand l’appel de la nicotine s’est fait fort, je les ai quittés sans un regret.
Je taxe une clope. Je rentre. Je m’assied au milieu du couloir, un sosie de Despo Rutti à la voix suraiguë vient me hurler dessus. Je le regarde. Je ne bouge pas. Il retourne hurler sur d’autres personnes et m’oublie, tant mieux, j’avais bien besoin de me reposer les pieds. Deux jeunes hommes s’assoient à coté de moi, on discute, nous avions une vue plus ou moins dégagé sur les toilettes des femmes, de fait, les commentaires fusent. 
Nous ne sommes que des hommes.
Puis l’un de mes nouveaux copains décide d’aller chercher un Kinder, qu’il partage. Merci frère, t’imagines même pas à quel point ça fait du bien, j’ai pas mangé depuis bien 11h.
Une fois mes pieds de nouveaux utilisables, je rentre de nouveau dans la salle. L’ambiance est un peu plus chaude, mais c’est toujours moyen. Un grand gars, l’air très sympa me demande s’ils étaient connus comme ça pour la sortie du premier album. Grands Dieux non. Je me souviens avec émotion des 6000 vues de La Petite Voix... Je ressors fumer une clope avec mon nouvel ami, et après une discussion passionnée sur Alkpote et Vald, je retente de rentrer. 
Nodey a pris le contrôle des platines, il tente de passer des trucs. Mais c’est inutile, il est quelque chose comme 2h30, les verres commencent à voler dans la salle, les sifflements sont nombreux et réguliers, dès qu’il lance un morceau n’étant pas estampillé PNL en fait. C’était profondément triste. Le pauvre a tenté de mixer pendant quelques minutes avant de se rendre à l’évidence, ça ne sert à rien. Il a simplement balancé Le Monde Chico en playlist, a cessé de mixer et... C’est triste à dire mais c’était probablement la meilleure chose à faire, le public ne venait que pour PNL, commençait, à raison, à s’impatienter.
A 3h, le soleil se lève enfin. Ils sont la, Ademo et NOS entrent en scène, avec leurs 18 bougs. Ils devaient pas être trop rassurés... Le public était tellement en feu, je pense qu’ils se sont rendus compte assez vite que la salle leur était totalement acquise. Le son était assez moyen, dans le fond on manquait de basse, mais on entendait clairement les MCs... Enfin au début. Après quelques titres, on entendait bien plus le public hurler les paroles, surtout sur les refrains, que les MCs, ils auraient pu débrancher le micro que ça n’aurait rien changé.
On dit souvent, dans les live reports, que la salle était chauffée à bloc, là, c’était réel. Impossible de garder mes lunettes, je suais jusqu’au cuir chevelu, mais je m’en foutais. C’était absolument génial. Les MCs posaient, au départ, sans vocoder, ou alors il était tellement discret qu’on l’entendait quasi pas, du coup. Dans d’autres reports, j’ai lu que les MCs posaient avec l’album en fond, on l’entendait pas non plus, où j’étais. Le concert s’ouvre par un Je Vis, Je Visser, très bien retranscrit, et qui passe bien l’épreuve du live sans trop de vocoder, le duo enchaîne avec PNL, en discutant avec Nodey après le concert, j’apprendrais que les frères avaient leur vocodeur sur le micro, du coup, une fois de plus, carton plein, les MCs mettent tout le monde d’accord. Les trentenaires à coté de moi ont l’air de prendre autant leur pied que moi. Le groupe enchaîne avec Plus Tony Que Sosa, petite bombe de live, mes cordes vocales ont commencé à être douloureuses sur le premier refrain, à force d’hurler comme une petite groupie. J’avais 15 ans pendant tout le concert. Il me semble que NOS a quelque peu cafouillé sur son couplet, mais au fond, tout le monde s’en foutait. L’ambiance et les backdrops rattrapaient toutes les erreurs que pouvaient faire les MCs. Pendant tout le concert, profitant de la salle et  de son prix, le groupe à balancé des séquences animées, tantot pour rappeler au public de hurler “khey” quand c’est nécessaire, tantôt pour coller la tronche d’un des deux MCs sur Sangoku. Comme l’a très justement fait remarquer un copain à coté de moi, “même dans le kitchs ils savent ce qu’ils font”. On enchaîne avec J’suis PNL, indispensable, je ne pouvais pas les imaginer ne pas la faire, c’est efficace, pas d’erreur à signaler, le groupe semble avoir apprivoisé son vocoder, on s’envole plus à Chicago qu’a Miami avec tous ces effets, mais c’est absolument réussi. Arrive Dans Ta Rue, première déception. Les MCs sont presque trop chauds pour le morceau, les phases sont posés de manière très agressive, beaucoup plus que l’originale, qui est déjà assez méchante pour PNL, et les balances étant ce qu’elles sont, le morceau est littéralement incompréhensible sur les couplets. C’est dommage, parce que le refrain est toujours génial.
Pause. Temps mort. Ce qui se passe maintenant est historique. Mowgli est un de mes morceaux préférés de PNL. Enfin, c’est un solo d’Ademo, mais il était prévu pour être sur l’album à la base. 
A la seconde où l’instru démarre, je passe à deux doigts de la syncope, j’étais absolument pas préparé, ça me semblait genre impossible qu’ils la jouent, NOS en étant réduit à assurer les backs, tâche qu’il assurera très bien; d’un Ademo complètement déchaîne qui donne vraiment tout et qui réussira à retranscrire tout le morceau sans perdre en émotion. Je pense que mes cordes vocales ont définitivement cassé quand le rappeur du 91 a avoué ne pas être un rappeur et avoir besoin d’un vocodeur.
Le groupe enchaîne avec, déjà, son dernier morceau. Forcément, Le Monde Ou Rien, dans une salle devenue fourneau/karaoké géant, ça ne pouvait que marcher. C’était.. Galvanisant. Il y a bien longtemps qu’un concert ne m’avait pas autant mis de bonne humeur, me fait me sentir vivre. Félicitations à PNL, félicitations. Malgré les 40mn de concert..
youtube
Après le concert, j’ai traînassé avec mes nouveaux copains, discutant de rap, me faisant des ennemis en disant que les Sages Po’ intéressent pas. J’ai vu Zoxea se casser la gueule dans les escaliers, j’ai finalement discuté avec mes nouveaux copains et Nodey, et j’ai réussi à me traîner jusqu’à Porte De La Chapelle pour enfin rentrer chez moi...
C’était grand.
1 note · View note
tenebreuseclique · 9 years
Text
PNL : Rapport de guerre (Pt. 1)
 7h30, le réveil sonne. Le sommeil fut trop court. Beaucoup trop court. Moins de 5h. On se rendort aussitôt.
7h50, le réveil sonne de nouveau. Je me dis qu’il serait bon que je me lève et que je me décide à me préparer, si je rate le concert parce que je suis en retard je me le pardonnerais jamais.
9h02, je démarre de chez moi vers Lille, le trafic est fluide.
9h22, j’arrive sur Lille, mon co-voiturage n’arrive qu’a 10h, j’allume une, deux, trois, quatre clopes. Anxieux comme pas possible parce qu’il s’agissait, d’une part de mon premier co-voiturage, d’autre part parce que je suis naturellement stressé et enfin parce que j’étais tellement hypé par l’idée de voir ces mecs que j’ai vu grossir poser leurs couilles sur la table et tout donner pour faire rêver 200 personnes. Si j’avais su... 
10h10, à l’arrivée de la dernière invitée du co-voiturage on démarre vers Paris, pour 2h de route, “si ça roule bien”, me dit mon chauffeur. Effectivement, on va bien rouler, tout va bien se passer jusqu’à l’entrée de Paris où ça ralentira jusqu’à 400 mètres avant porte de la Chapelle d’où j’étais censé rejoindre mes collègues Parapluie et Métèque.
12h25, je me retrouve à essayer de lire la carte du métro parisien, moi, le provincial, avec mes deux voies de métro. Evidemment, je n’y arrive pas, je me lance donc sur le site de la RATP qui refuse de répondre correctement, puis je me décide à appeler en catastrophe Parapluie de manière à ce qu’il me sorte de ce bourbier. Je prend deux tickets, il me reste de fait 26 euros jusqu’au lendemain matin.
13h05, j’arrive à Cardinal Lemoine. Je fume six, sept cigarettes en attendant que mes camarades arrivent. Je lis quelques chapitres de Cioran. Je mange des bonbons. Je nourris les pigeons. C’était long.
14h, ma compagnie est enfin formée et on va manger dans un restaurant chinois tout proche, bol de nouilles au boeuf haché, c’était un délice, une puissance sans pareil. 
On décide ensuite d’aller picoler aux arènes, puis de se poser en terrasse d’un café, puis d’aller à Gibert. 
Métèque nous lâche, vers 20h, Parapluie, attristé par le fait que je ne puisse me remettre à l’abri que dans 3h, le concert commençant (théoriquement) à 23h, m’invite à boire un verre dans un bar près d’Odéon. La barmaid nous offre une grosse souris en bonbon, en plus de la bière, ce qui fait plaisir.
L’avantage de venir à Paris, c’est que Parapluie à toujours des trucs à m’offrir ou à me vendre, voire qu’il à oublié d’envoyer, de fait je rentre avec plein de cadeau.
Tumblr media
21h, je me dirige vers le bus, je me trompe évidemment de coté et mets bien cinq minutes à me rendre compte que l’arrêt est dans une rue adjacente, sur le côté, et que, de fait, en m’éloignant, je ne trouverais pas le bon arrêt. Un petit quart d’heure d’attente pendant lequel j’admire les cadeaux/les objets divers et variés que j’avais a récupérer chez mes collègues et je fume encore quelques clopes.
Après m’être un peu perdu du coté de l’Alma, avoir demandé mon chemin a une dizaine de personne avant que quelqu’un ne puisse me répondre, avoir écouté Sur Paname au moins 14 fois en hurlant le refrain et avoir pris quelques photos, j’arrive enfin sur place. 
Tumblr media
Le Palais De Tokyo, jolie petite bâtisse d’influence romane, je crois, avec d’énormes pilonnes, un petit point d’eau, sa troupe de hippie circassienne, et ses colonnes majestueuses partout, la Tour Eiffel à sa gauche. Vraiment un beau lieu, encore, un élément montrant que le public de PNL, et je pense, le public rap, s’est vraiment transformé, passant des jeunes de tess à monsieur tout le monde, même de gros mecs aux cheveux longs en chemise.
22h07, je me pose sur une des colonnes, PNL dans les oreilles et regarde la faune, qu’elle fut circassienne ou PNLienne se divertir en attendant que les portes ouvrent. Apres quatre clopes, ne laissant, en mon malheureux paquet, qu’une sucette à cancer, je me vois forcé de prendre mon mal en patience, sans lire, car on était mal placés. Longtemps après, on aperçoit les videurs commencer à se mouvoir, il est genre 22h50. Il s’avère que les 50 personnes qui étaient devant moi n’étaient qu’un infime partie du public présent ce soir. Le palais de Tokyo est un monument carré. De fait, il est possible d’accéder à un endroit précis par deux voies à chaque fois. Ce qui nous mènera à notre perte. Voyant tout un groupe de personnes faire demi tour à la seconde ou ils arrivent à la porte, on se dit qu’on devrait peut-être aller voir ailleurs. De fait, on fait tout le tour du palais de Tokyo pour s’entendre dire qu’en fait, on était au bon endroit. Petit mot pour Mowgli Ou Simba qui m’a reconnu et qui est passé me dire bonjour. Rebelotte, on y retourne, on nous redit à nouveau que nous ne sommes pas du bon coté. Vers 23h10, les videurs ont finalement terminé d’installer leurs multiples portiques de sécurité afin de vérifier que personne ne s’introduise avec des armes pour tuer Nodey. Ce qui serait bête, avouons-le.
Le public de PNL attendant ressemblait à s’y méprendre à un troupeau d’adolescents, heureux d’être là, sans queue ni tête, masse informe grouillante de petits mouvements, de bruits de briquets, de bouteilles d’eau ou d’autre liquide translucide et de fond de teint orange, de cris déchirés dès que quelqu’un entrait, de musique diffusée à travers un Beats Pill. 
Tumblr media
Les videurs laissant entrer au compte goutte, c’est pourquoi, on a quitté la file après cinq minutes, préférant attendre assis. Les minutes commençaient à devenir longues à mesure que le froid devenait de plus sec et perçant. Quand il devint insupportable, on s’est dirigé vers la file, et miracle, s’il en est, les videurs laissaient entrer juste à cet endroit-là et on n’a fait que deux minutes de queue. Il est 23h40. J’entre dans le palais de Tokyo. Après tellement d’attente (Si j’avais su...), ça allait devenir vrai dans cette pièce pour quelques instants (Quelques, c’est bien le mot.)
Le Yoyo, salle dans laquelle se déroule le showcase est, à première vue assez austère, couloirs blanc, sol gris, barrières partout, froid mordant, ça ressemble très honnêtement plus à un asile qu’à une salle de concert pour groupe génial, mais soit. On arrive devant un autre portique pour accéder aux vestiaires. Un des videurs coupe la queue juste devant moi et nous invite à descendre directement et à aller voir les vestiaires du bas, ce que je fais. On s’était privé de manger le soir, parce qu’on redoutait le prix des vestiaires. Grand bien nous en a pris, c’était 6 euros. Soit un cinquième de mon budget total pour la journée. On dépose donc nos affaire et nous en allons vers des contrées, nous l’espérons, moins froides, et surtout moins chères...
Il est 22h, j’ai dormi cinq heures, je n’ai plus une once d’énergie, je finirais ce live report demain! 
0 notes
tenebreuseclique · 9 years
Text
Young Thug, encore et toujours.
Tumblr media
C’est bien simple, dans ma vie, j’ai trois centres d’intérêt que l’on pourrait résumer par quelque chose qui ressemble à PNL, Young Thug et Taylor Swift. 
Et aujourd’hui je reviens vous parler de Young Thug qui leak encore l’équivalent d’un album que je me fais le plaisir de vous compiler. Je me suis servi d’une base disponible sur l’ABCDR donc il est possible qu’il y ait quelques doublons si vous avez collectionné toutes les fuites du bonhomme comme un mort de faim, mais ça me semble correct.
Encore une fois, ça pourrait être la meilleure mixtape de l’année, alors que ça n’est que des chutes de studio, personne ne lui arrive à la cheville. Spaghetti Factory, c’est un tube international, Calling Your Name, c’est un tube continental, Like, c’est un tube mondial, en solo, comme en équipe et Hey I, c’est un tube stratosphérique.
Le roi est toujours sur le trône, en vie, à regarder les jaloux s’égosiller. Vive le règne du jeune bandit.
Tous les soirs je verse une larme pour Slime Season. Vite.
Tumblr media
0 notes
tenebreuseclique · 9 years
Text
TENEBREUSE CASSETTE?
Tumblr media
Le frère Tati Mane, entre deux diggings d’habits sales et moi-même vous avons concocté une petite tape de la plus fine fleur et des fragrances les plus dégueulasses qui traitent sur nos iPods d’hipster blancs. Histoire de faire ça bien, on a même sorti un remix perso chopped&screwed de l’Atelier, histoire de rappeler d’ou vient Sidisid et l’excellent Butter Bullets. 
Au départ, on part d’une “tape sombre”, et on se laisse aller pour au final lâcher un peu tout ce qu’on aime, en restant toujours dans une optique de rap sombre. On va de la petite messe sombre d’un Chief Keef à Escobar Macson qui réveille les enfers, en passant  par Kaaris qui devient mystérieusement blanc suite à l’abus de substances de mon collègue. Tout ça dans la bonne humeur.
Ce n’est que le début.
2 notes · View notes
tenebreuseclique · 9 years
Text
DU NOUVEAU YOUNG THUG?
Je pense avoir compris le sens de la vie lorsque Check a leak. Autant dire que chacun des nouveaux titres du jeune bandit juppé est un micro événement dans ma vie. 
 Et ce n'est pas un. Ni deux. Mais bien 103 (CENT TROIS) morceaux qui ont leaké il y a deux semaines. Et je ne découvre ca qu'hier! 
Bompton est un titre qui serait digne de se retrouver dans le best of du rap des années 2000, impossible de rester statique devant ces claps hypnotiques.
Et comme on peut s'y atteindre avec le Thugga (et Quan, et Birdman, ce sont des chutes de Rich Gang et de Thug en solo), le niveau est globalement super élevé. Période d'examens oblige je n'ai pas encore été en mesure de tout écouter mais le bootleg posté par un membre du forum de l'ABCDR tourne déjà en boucle dans mon mp3. 
Tumblr media
Pour le bootleg de l’ABCDR, retaggé correctement
http://www.mediafire.com/download/3q2ue4v63e32csr/Young+Thug+Good+Time.rar
Pour l’intégrale
https://mega.co.nz/#!7dZSxabT!M_2qdUUQEGJnYATVWt_u3puhSDhoEgSTYoE4gz_f_Uc
Pour la session I de Barter 6
Pour la session II
http://www.sharebeast.com/4kyll8d95tcd
Will.i.hram
0 notes
tenebreuseclique · 9 years
Text
Trapfia K1 Fric
Tumblr media
Châteaunoir, c'est un peu la version 2015 de la Mafia K1 Fry. Plusieurs MC, deux principalement ici, aux styles assez différents qui sont pas la pour rire et posent sur de (bonnes) instrus très actuelles, c'est à dire de la trap et de la witchhouse, dans le but de tout péter. 
Il est amusant de constater la transformation des références des MC, ma génération ayant le pris le relais dans mes oreilles, Dragon Ball et le Club Do’ ont de plus en plus tendance à disparaître au profit de Harry Potter, souvent cité chez Semaphore et érigé au rang de structure de l'album par ChâteauNoir. Mais que les références au magicien le plus célèbre du 21eme siècle ne vous effraient pas, certains préfèrent Ikki, Vegeta, Marc Landers, les tourangeaux préfèrent les mangemorts et les sortilèges interdits, a l'image de leur musique, sombre lugubre et oppressante. 
Cette mixtape est le projet commun de deux MC, Toad et DansLaMercedesNacrée. Le premier à plus d’ADN commun avec Graup, le frère d’Hagrid qu’avec Big Flo. Je n’ai pas souvent vu de MC rapper de manière aussi violente, une espèce de version continue du couplet de Slim Jxmmi sur le feat avec Riff Raff (meilleur morceau de l’univers, il faut le savoir.), l’écriture absolument mongole en moins, le bonhomme offrant quelques phases bien senties, au milieu de simples éructations brutalement excessives (”J’suis venu faire un holocauste”).
Nacrée est beaucoup moins vénère que son poto. Pendant que Toad jouait à Resident Evil en écoutant Booba, il écoutait Doc Gyneco et se marrait, et s’est dit qu’il se mettrait aussi à groover en lachant des adlibs méchants (”Rai’n’b chopped & screwed/Fuck S-Crew”) avec un coté plus chanté et il hésite pas à tenter des petites vibes de ci de là jusqu’a se lâcher complètement sur le complètement fou Zephyr84.
Cet tape nous renseigne assez peu sur ses jeunes auteurs, tout au plus on sait qu'ils aiment les jeux vidéos ("tu peux rien faire contre moi comme face à Pyramid Head"), la violence et les egotrip. Si je devais vraiment trouver un défaut, ce serait celui la.
Cette tape à la faculté de vous faire voyager, visiter un univers étrange, onirique et lugubre sans jamais se perdre dans des storytellings forcés, a aucun moment la clique ne se force a raconter des histoires, l’auditeur se retrouve engagé dans quelque chose dont il ne connait ni le début, ni la fin, dans laquelle il ne peut s’intégrer parce qu’il n’a aucune place, les morceaux se suffisent à eux même, et l’auditeur se retrouve dans une position de spectateur devant un spectacle de cracheur de feu.
Une grosse surprise qui confirme mes immenses attentes pour cette année 2015.
Will I Hram
2 notes · View notes