Tumgik
sagadhistoire · 2 years
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J’aurais tendance à nuancer le propos qui est cité ci-dessus. En effet, le contexte de la série House of The Dragon n’est pas du tout le même que celui de Game of Thrones. Cela a bien plus d’impact qu’on pourrait le penser. (Outre l’aspect esthétique du « j’aime le visuel » ou pas bien entendu.) Il y a une logique à mon sens au choix de l’équipe des costumes.
 ATTENTION ! SOUS LA BARRE SE TROUVE DES SPOILERS DE LA SAISON 1 DE HOUSE OF THE DRAGON ET DE GAME OF THRONES BIEN QUE CE SOIT PLUS DIFFUS DANS LE DERNIER CAS.
Alors, pour poser les bases, il faut rappeler que la série House of The Dragon se déroule 150 ans avant Game of Thrones. Ca était relevé aisément pour l’aspect des lieux ou encore les vêtements des personnages, faut garder à l’esprit que l’écart dans le temps a aussi un impact sur les armures et le système de combat dans l’univers (le plus massif étant bien entendu le gros cheat code des Targaryens à savoir les dragons). Et je ne pense rien vous apprendre en disant que dans le monde réel, il y a aussi eu des variations dans les armures à travers le temps.
Quelques exemples :
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Illustration d'un chevalier dans le Codex Manesse (1305-1315)
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Portrait de Charles Quint par Juan Pantoja de la Cruz (d'après Le Titien). (Tableau fait vers les années 1605. L’original date de vers 1550.)
Comme on peut le voir sur les illustrations, on pourrait dire que le modèle d’armure de Charles Quint pourrait être plus l’inspiration de l’armure de Jaime Lannister. Le chevalier représenté sur le Codex serait, quant à lui, plus l’inspiration du costume de Matt Smith/Daemon Targaryen.
 PAR CONTRE, ce qui est important ici (et je dirais même l’essentiel), c’est le contexte des évènements de la série qui sont représentés.
 En effet, les photos représentent les évènements soit du tournoi de Viergétang de 103 ou 104 soit du tournoi de Port-Réal de 111. (J’écris ce post avant la diffusion de la série. Les deux dates me semblent possibles et j’ai du mal à me départager.) Cependant, plus que la date et le lieu précis de l’évènement, ce qui nous intéresse ici est le fait que cela se passe dans un tournoi.
 Un tournoi, pour simplifier énormément les choses, c’est un endroit où on va jouer à faire la guerre et où on va pouvoir faire de l’épat’ dans un cadre défini. Autrement dit, on cherche à montrer qui est possiblement le guerrier le plus fort sur un champ de bataille mais aussi à… montrer qu’on a le plus de thunes en ayant l’armure la plus chère possible. C’est vraiment comme cela qu’il faut comparer l’armure de Daemon Targaryen à celle de Ser Criston Cole/Fabien Frankel. En tant que prince et frère du roi, l’armure de Daemon se doit d’être forcément plus prestigieuse que celle de Criston qui vient d’une famille bien moins prestigieuse. Et cet aspect prestigieux doit sûrement s’appliquer aux autres participants vu que les Targaryen sont au-dessus de tout le monde en termes de pouvoir.
  De plus, l’autre impact du contexte du tournoi joue également sur l’armure. Vu que c’est qu’un jeu, le tournoi permet des extravagances sur les armures. Alors que quand c’est la « vraie » guerre, on va virer le superflu et le clinquant pour privilégier la praticité et la protection. Un truc tout bête : le casque de Daemon ferait une magnifique cible vivante vu comment il doit être visible. Une flèche peut être vite arriver (ou un dragon ayant une faim, au choix). Et l’équipe en charge des costumes l’a bien compris puisque dans un « vrai » combat montré dans l’un des trailers, Daemon porte une armure plus adapté que celle des photos.
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(A 1:21 pour voir Daemon Targaryen en combat dans ce trailer.)
(Oui, il y a pas de casque alors que c’est totalement WTF en termes défensif mais il y a un besoin qu’on identifie facilement les acteur.rice.s à l’écran donc ça compte pas.)
 Et à mon sens, c’est pour ça que les armures peuvent être dites moins « fantasy » dans Game of Thrones. Dans le contexte de la série, les personnages sont principalement en armure dans un contexte de guerre, pas franchement le lieu où on va sortir toute l’artillerie du « j’ai plus de thunes que vous ».
this is exactly the kind of ridiculous shit we should've gotten in the original show... jaime's lion helm...renly and robert with their antlers...thank you hotd for finally bringing us grrm's vision of insane helmets
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criston you are so swagless it's embarrassing
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sagadhistoire · 2 years
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Anne d’Autriche de Jean-François SOLNON
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Résumé : Le premier portrait intime de celle qui « méritait d’être mise au rang des plus grands rois » (Louis XIV).
Lorsqu’elle est nommée régente du royaume de France à la mort de son époux, Louis XIII, en 1643, Anne d’Autriche se retrouve confrontée à des crises majeures sur le plan international (la France et l’Espagne, son pays d’origine, sont en guerre depuis 1635, ainsi qu’à des conflits internes : la Fronde voit les nobles et les parlementaires remettre en cause l’autorité royale dès 1648. Avec le concours de Jules Mazarin, son principal ministre, elle parvient à surmonter ces obstacles. Mais qui est vraiment Anne d’Autriche ? Un second rôle confiné derrière le tout-puissant cardinal, comme on l’a trop souvent prétendu ? Ou au contraire la reine maîtresse d’un pouvoir pourtant ébranlé ? Et surtout, quelle femme se cache derrière la reine ? Faut-il donner du crédit à ceux qui l’ont décrite comme une personne frivole et légère ?
Plutôt qu’une énième biographie, le talentueux Jean-François Solnon propose ici une approche inédite centrée sur 20 dates-clés de la vie d’Anne d’Autriche. Telles des faisceaux, elles font revivre la veuve de Louis XIII en éclairant son intimité, son caractère et sa psychologie. Car que sait-on de la jeune espagnole arrachée à son pays natal et sa famille aimante dès ses 14 ans ? Comment a-t-elle vécu son union avec un époux qui l’a délaissée pendant près de trente ans ? Quelle mère a-t-elle été pour le jeune Louis XIV, dont on n’attendait plus la naissance après vingt-trois années d’infertilité ? D’une plume vivante et enlevée, l'historien nous offre ici le premier portrait de l’enfant, l’épouse, la reine, la mère, en un mot, la femme d'Etat que fut Anne d’Autriche.
 Sortie le 6 janvier 2022 aux éditions Perrin. Vous trouverez ici le lien de la fiche du livre sur le site de l’éditeur et mon avis sur le livre est juste en-dessous. :)
Mon avis : Ayant eu l’occasion de travailler sur la première moitié du XVIIe siècle en France, à l’annonce de la sortie du livre par l’éditeur, j’étais assez enthousiasmée. En effet, les éditeurs ont tendance à mon sens de mettre en avant les publications liées au règne de Louis XIV plutôt que ceux de son père. Alors, une annonce d’une biographie sur Anne d’Autriche, mon porte-monnaie savait déjà qu’il allait souffrir.
Cependant, je reconnais que la lecture de cette biographie m’a laissé avec un gros mouais. Il y a certes une part d’enthousiasme déçue mais il y a surtout plusieurs points à la lecture qui m’ont interpelé.
Tout d’abord, la lecture en elle-même de l’ouvrage. Le livre est divisé en chapitres se voulant de raconter un évènement de la vie d’Anne d’Autriche avec un peu de contextualisation. En soit, c’est une composition plus ou moins classique d’une biographie ce découpage. Par contre, je ne trouve pas que le format ait été géré. En effet, pour la Fronde, on a quasiment une narration des évènements mois par mois tandis que pour l’époque où elle est reine de France, on a des fois des ellipses de plusieurs années. Ca donne une sensation de manque d’informations ou d’envie d’en savoir plus sur l’éducation ou encore de comment elle vit à la cour de France (son entourage, son réseau…). En soit, le fait qu’on n’ait pas tout dans un ouvrage est normal. C’est sûr que si on mettait tout, on se retrouverait avec des livres d’une taille décourageante pour lire. Par contre, là où cela peut devenir gênant, c’est que, pour éviter des répétitions, on alterne entre des titres de noblesse sans préciser que tel titre et tel titre = tel personnage. Je m’y suis retrouvée car j’ai étudié ces personnes il y a quelques années. Je pense que des personnes ne connaissant pas spécialement la période risquent d’être littéralement perdu à la lecture.
Néanmoins, c’est plus sur le plan scientifique qui m’a laissé le plus gros mouais. J’ai été interpellé de voir uniquement des sources imprimées et aucune source manuscrite. Pour les personnes non habituées au monde universitaire, petit topo. Quand on fait quelque chose un tant soit peu sérieux, on utilise des sources. Ces sources peuvent être de différentes natures. Et afin de hiérarchiser un minimum toutes les sources qu’on utilise, on fait des catégories pour les regrouper. A l’époque moderne, bien souvent, quand on fait des catégories, on en fait généralement deux. La première c’est les sources manuscrites : bien souvent, ce sont celles-là qu’on consulte en archives. La deuxième catégorie c’est les sources imprimées : dans ce cas-là, c’est une personne qui a eu un jour l’idée de « et si on les publiait dans un ouvrage parce que c’est trop cool et que c’est dommage que cela reste aux archives ! ».* Or, quand on se limite à un seul type de sources quand on fait une étude telle qu’une biographie, c’est qu’on risque de passer à côté d’un certain nombre d’éléments qui pourraient faire changer la perception donnée par les sources imprimées. De plus, les sources imprimées mentionnées sont, en grande majorité, des Mémoires. Or, les Mémoires sont connus pour être des sources souvent objectives.** Ces différents constats sur les sources n’ont pas arrangé la sensation d’avoir un point de vue biaisé à la lecture.*** Après, on pourrait dire que vu la date de sortie du livre, la rédaction a dû se produire pendant l’un des confinements en raison de la pandémie de COVID. Or, comme vous le savez et vous vous en doutez, les archives publiques ont aussi fait l’objet de la fermeture pendant cette période. C’est compliqué de consulter dans ces conditions, je vous l’accorde. Seulement, quand on sait le nombre de sources qui ont été numérisés par différentes centres d’archives et qui sont gratuites à la consultation en ligne (au hasard Gallica), c’est compliqué d’expliquer pourquoi on ne les mentionne pas voire de les utiliser. On peut espérer aussi que cette absence de mentions de sources manuscrites puisse provenir de l’édition numérique que j’ai utilisée. Je n’ai pas eu l’occasion de vérifier mais j’ai des doutes qu’il y ait eu un bug à ce point dans la numérisation.
Un autre point qui m’a fait prononcer un mouais est par rapport à la contextualisation (à prendre au sens large) apportée par Jean-François SOLNON à certains évènements ou à certains personnages. En effet, j’ai repéré plusieurs passages où Jean-François SOLNON utilise des sources telles quelles sans donner des infos dessus. Et, forcément, quand on a les infos manquantes, ce n’est pas du tout la même lecture. De même, tout un pan de l’historiographie récente ne semble pas pris en compte. J’ai vu ces éléments pour Gaston d’Orléans (en même temps, je l’ai étudié donc normal que je le vois). Le concernant, pendant la Fronde, il utilise à plusieurs reprises des passages du cardinal de Retz pour décrire son action. Or, il est reconnu que le cardinal de Retz, s’il est effectivement proche de Gaston d’Orléans pendant la Fronde, il finit par se brouiller avec lui. Or, le cardinal de Retz écrit ses Mémoires après les évènements et cette brouille. Forcément, il a un avis quelque peu biaisé dessus. Concernant l’historiographie autour de Gaston d’Orléans, les dernières études ont clairement tendance à revoir la perception du personnage. Grosso modo, la vision traditionnelle de Gaston d’Orléans est qu’il est un éternel comploteur, brouillon, sans projet politique en contradiction avec la raison d’état de Richelieu. Ces dernières années, grâce aux travaux de personnes comme Jean-Marie CONSTANT ou Pierre GATULLE, on revient sur cette vision. Or, même si la biographie de Jean-Marie CONSTANT figure dans la bibliographie, j’ai pas eu l’impression que c’était pris en compte. Enfin, il y a eu des éléments non sourcés dans les notes et que je n’avais croisé jusque-là. Je n’ai pas la prétention de tout connaître (LOIN de là !) mais j’aurais clairement pouvoir aimer retrouver ces éléments pour creuser. (Car clairement, j’ai des gros doutes si c’est quelque chose de vraiment mentionnées pour les sources de l’époque au vu des différents mouais détaillés plus haut).
En résumé, si le livre pouvait se montrer intéressant (ce n’est pas tous les jours qu’on a une biographie sur Anne d’Autriche après tout), je reconnais qu’il y a beaucoup trop de mouais pour que je puisse recommander cette biographie à une personne totalement néophyte à l’époque XVIIe siècle. Malheureusement, quand j’écris cette critique, pour une biographie spécifique à Anne d’Autriche, je n’ai rien qui me vient à l’esprit pour proposer en substitution. Mais n’hésitez pas à me solliciter dans les ask. Si ça se trouve, je pourrais vous répondre plus facilement à l’avenir ! :)
* C’est ultra simplifié et ne prend absolument pas en compte d’autres types de sources comme des sources artistiques (tableaux, gravures…), numismatiques (monnaies) etc. Il y a aussi l’époque étudiée dans les sources. Je me prendrais peut-être le temps un jour de faire un post mais voilà. Gardez à l’esprit que c’est ultra simplifié et que j’ai peut-être dû faire saigner du nez un ou deux archivistes avec la description. (Désolée. ->)
** Les Mémoires sont un genre (souvent) autobiographique visant à raconter le point de vue de l’auteur‧rice sur un évènement. Je pense que vous pouvez vous en douter mais, il y a bizarrement plus tendance à se mettre en avant et à passer les moments gênants sous silence.
***En plus de la part prépondérante des Mémoires que j’ai pu remarquer dans la liste des sources que, dans la classique mention des éditions des lettres de Richelieu, il y avait des manques (Marie-Catherine VIGNAL SOULEYREAU a fait publier plusieurs tomes de lettres inédites du cardinal et de ses collaborateurs ces dernières années par exemple). Je ne le mentionne pas dans le propos principal pour plusieurs raisons. D’une part, cela peut être une méconnaissance de ces travaux ou alors il y a eu une étude de ces lettres et qu’il n’y avait rien dedans « d’utile » pour la biographie d’Anne d’Autriche. D’autre part, cela fait un petit moment que j’ai dépouillé ces ouvrages pour le second mariage de Gaston d’Orléans et je reconnais que je ne me souviens pas spécialement dans quelle proportion Anne d’Autriche est mentionnée dedans. En tout cas, par acquis de conscience, je le mentionne même s’il y a des si.
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sagadhistoire · 2 years
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La falsification de l’Histoire : Eric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les juifs de Laurent JOLY
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Résumé : Spécialiste de l’extrême droite et du régime de Vichy, Laurent Joly resitue Éric Zemmour dans la tradition politique du « nationalisme ethnique », né au tournant du XXe siècle et dont les idées ont été portées au pouvoir en 1940. Si Zemmour veut réécrire l’histoire de Vichy et de la persécution des juifs, c’est que son projet vise à rendre possibles des politiques disqualifiées depuis les crimes de la collaboration : mettre à bas l’État de droit, stigmatiser des minorités, expulser deux millions d’étrangers et de « mauvais Français »… Se fondant sur des sources inédites, exhumant des controverses oubliées, Laurent Joly démontre dans cet essai implacable qu’Éric Zemmour n’hésite pas à falsifier les faits historiques afin d’unir les droites sous l’étendard de  la haine de l'étranger. Ce que le polémiste dit et écrit sur Pétain, Vichy et la Shoah est révélateur de ce qu’il est, de ce qu’il pense et de ce qu’il veut faire si lui-même ou ses idées arrivaient au pouvoir. Les mensonges anciens ne font pas des « vérités » nouvelles : l’histoire scientifique est un acte de salubrité publique à l’ère de la malhonnêteté intellectuelle triomphante.
 Sortie le 5 janvier 2022 aux éditions Grasset. Mon avis sur le livre est à dérouler juste en dessous ! :)
Mon avis : Dans la continuité de Zemmour contre l’Histoire, le livre de Laurent JOLY est particulièrement intéressant pour approfondir le rapport entre l’extrême droite et Vichy. En effet, le tract montre de manière factuellement pourquoi ce que dit Z* sur la période sont des conneries. Ce livre, quant à lui, montre comment l’extrême droite française s’est positionnée par rapport aux actions de l’Etat de Vichy dans le temps. L’étude couvre dès les premiers procès de collaboration (dont le plus éminent est celui de Philippe Pétain) jusqu’à l’époque actuelle  (grosso modo jusqu’à la déclaration de candidature à l’élection présidentielle 2022 de Z*).
J’ai trouvé particulièrement intéressant d’avoir une aussi grande période évoquée. N’étant pas particulièrement spécialiste de la période, j’ai pu ainsi découvrir que les questions sur la période de la collaboration ont été évoquées bien plus tôt que je ne le pensais. Je crois que le point qui m’a le plus surpris à la lecture est qu’on avait déjà pu étudier des archives françaises sur la période bien plus tôt que je le pensais. (Je reconnais que j’étais restée sur l’idée que les premiers grands travaux ne se sont basés uniquement sur les archives allemandes, les archives françaises étant fermées. En réalité, comme l’explique Laurent JOLY, il y avait d’autres sources disponibles et qui du coup ont été utilisé.)
Cependant, si le livre comporte énormément d’informations et d’explications sur le sujet traité, je trouve que le propos est clairement exposé. Je n’ai pas eu la sensation d’être perdue à la lecture bien que, comme dit plus haut, je ne sois pas spécialiste de la question. De plus, j’ai particulièrement apprécié le fait de ne pas être trop noyée par l’historiographie du sujet.
Si je devais recommander ce livre à quelqu’un, ce serait si cette personne cherche à comprendre l’évolution de l’héritage de Vichy au niveau de l’extrême droite. En revanche, même si le titre comporte Z* dans son titre, pour un débunkage en règle des conneries qu’il raconte, je le dirigerai vers le tract du collectif d’historiens et d’historiennes* dont je parlais ici. En effet, Z* est ici le représentant de l’extrême droite le plus bruyant de l’espace médiatique sur ces thématiques. Cependant, il n’est pas le seul à tenir ce genre de discours et Laurent JOLY le rappelle parfaitement dans son ouvrage sorti judicieusement au début d’un cycle électoral français important.
*Pour info, Laurent JOLY fait parti du collectif.
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sagadhistoire · 2 years
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Zemmour contre l’Histoire - collectif d’historien‧ne‧s
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Ouvrage d’un collectif composé des historiennes et historiens suivants : Alya AGLAN – Florian BESSON – Jean-Luc CHAPPEY – Vincent DENIS – Jérémie FOA – Claude GAUVARD – Laurent JOLY – Guillaume LANCEREAU – Mathilde LARRERE – André LOEZ – Gérard NOIRIEL – Nicolas OFFENSTADT – Philippe ORIOL – Catherine RIDEAU-KIKUCHI – VIRGINIE SANSICO – Sylvie THENAULT.
 Résumé : « Faire mentir le passé pour mieux faire haïr au présent… et ainsi inventer un futur détestable. »
Éric Zemmour aime à se faire passer pour un intellectuel et l’histoire occupe une place à part dans la construction de sa figure publique. Conscient de la force de frappe idéologique de l’histoire et de son attrait auprès du public, il se targue d’un savoir sur le passé qui lui donnerait une compréhension intime et profonde des dynamiques à l’œuvre aujourd’hui. Mais Éric Zemmour ne fait que déformer l’histoire pour la mettre au service de ses visions idéologiques. Aux travaux des historiennes et historiens, il prétend opposer un « roman national » idéalisant les gloires passées de la nation. De la première croisade à l’assassinat de Maurice Audin, de Clovis aux mutinés de 1917, de saint Louis au maréchal Pétain, cette histoire déborde d’erreurs, d’interprétations tendancieuses, voire de mensonges grossiers. Ignorant les sources et méprisant la recherche savante, le polémiste asservit l’histoire au profit d’un discours agressif, raciste et complotiste. Face à cette offensive, un collectif d’historiennes et d’historiens a décidé de répondre en corrigeant, point par point, les plus flagrantes et les plus dangereuses erreurs historiques d’Éric Zemmour.
 Sortie le 3 février 2022 chez Gallimard Tracts. 3.90€
 Mon avis : Cela fait des années que les historien‧ne‧s ne cessent de rappeler tous les problèmes que cela pose de le laisser débiter sans la moindre contradiction son discours nauséabond sur l’Histoire. Malheureusement, ceux-ci ne trouvent que peu d’échos sur les grands plateaux : l’avoir sur son plateau pour qu’il puisse déblatérer son discours abject sans la moindre contradiction apporte tellement plus d’audience. Il est condamné à de multiples reprises par la justice pour les propos qu’il tient ? Sûrement un détail pour ceux qui l’accueillent.
Mais, personnellement, quand j’ai lu le tract, je suis tombée sur le cul. Non pas parce que je ne savais pas qu’il tenait des propos comme ça. Non, je suis tombée sur mes fesses en voyant les citations choisies et débunquées. Rien que ce qui a été choisi, comment ça se fait qu’il puisse encore entrer sur les plateaux télé ? Comment est-ce possible que les journalistes qui le reçoive puissent le laisser dérouler sa rhétorique sans rien dire ? Ont-ils simplement lu les ouvrages dont il est venu faire la promotion à l’époque ? Vraiment, comment peut-on le laisser dire que « Vichy a protégé les juifs français et donné les juifs étrangers » sur une antenne nationale à heure de grande écoute* alors que les chiffres montrent clairement que ce n’est pas le cas ? Ou qu’il puisse sous-entendre que le capitaine Dreyfus puisse être coupable alors qu’on a prouvé à de multiples reprises (dans les archives mais aussi judiciairement) ?
Ce tract est pertinent à plus d’un titre. Tout d’abord, je trouve particulièrement intéressant le parti pris dans le choix des citations commentées. Toutes les citations choisies le sont parce qu’il y a remise en cause d’un fait unanimement admis par la science historique. Que ce soit par rapport à la présence de Clovis dans les publications scientifiques/grands publics ou dans le rôle de Vichy et de Pétain dans la collaboration, il n’est pas possible qu’un‧e historien‧ne admette le contraire. Un autre choix pertinent a été de revendiquer l’ensemble du tract en tant que collectif et non séparément en fonction des chapitres comme cela peut se faire dans des ouvrages collectifs. Je trouve que cela donne encore plus de force à l’ouvrage car ce n’est pas l’opinion d’une personne isolée qui est rapportée ici et qu’on pourrait facilement balayée. Enfin l’avantage du tract est qu’il est court. Chaque citation est analysée/débunquée en maximum deux pages et on peut très rapidement ressortir l’argumentaire. Cela est d’autant plus important dans cette période électorale où on risque de ressortir facilement ces propos dans les prochaines semaines.
Je recommande plus que vivement la lecture du tract. Si jamais vous ne pouvez pas le procurer, sachez que vous pouvez notamment trouver une vidéo de Manon BRIL de c’est une autre histoire qui reprend tous les points du tracts.
 *La phrase a été prononcée sur Europe 1 le 26 septembre 2021
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sagadhistoire · 2 years
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L’Atlas Molière de Clara DEALBERTO, Jules GRANDIN et Christophe SCHUWEY
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Résumé : Une incroyable somme d’informations présentée de manière ludique et accessible à tous.
Avec 150 cartes et infographies, cet atlas est une encyclopédie visuelle sur la vie, l’œuvre et l’époque de Molière. Les auteurs sont allés au-delà de la figure du saltimbanque mélancolique qui s’est imposée dans notre imaginaire collectif. Ils nous font découvrir un Molière entrepreneur de génie, un publicitaire en avance sur son temps, un créateur de spectacles extraordinaires.
En textes et en images, ce livre nous permet de revisiter nos classiques de manière vivante et décomplexée : Les Précieuses ridicules, Tartuffe, Le Misanthrope, L’Avare, Le Bourgeois gentilhomme, Psyché, Les Fourberies de Scapin, Les Femmes savantes ou encore Le Malade imaginaire… Parce qu’un dessin vaut parfois mieux qu’un long discours.
Le plus grand dramaturge français comme vous ne l’avez jamais vu !
Paru aux Editions les Arènes le 13 janvier 2022. Lien vers le site de l’éditeur et mon avis dessus est à dérouler en-dessous ! :D
Mon avis : Molière… Personnellement, le souvenir que j’en ai gardé, c’est l’adaptation télévisuelle avec Louis de Funès de l’Avare. Je pense que Louis de Funès a clairement aidé à ce que je me souvienne un tout petit peu de la pièce. J’ai étudié Dom Juan ou le festin de pierre au lycée et honnêtement… Je serais bien incapable de me souvenir de quoi il en retourne. Quant à la biographie de Molière, je reconnais que c’est aussi flou. Autant dire que j’ai apprécié qu’on rentre dans une année de célébration le concernant. L’un des avantages des célébrations est qu’on se retrouve inondé de créations par rapport à lui. On a clairement de tout et il faut savoir fouiller pour trouver son bonheur. C’est par le biais de twitter que j’ai vu passé l’annonce de la sortie de l’Atlas Molière. En effet, j’avais suivi de loin le projet autour du bébégraphe de Jules GRANDIN et de Clara DEALBERTO. J’avais plutôt bien aimé ce projet, aussi, quand j’ai vu qu’ils sortaient un livre d’infographie sur Molière… Pourquoi pas ? Cela me changera de ce que je peux lire habituellement en ce moment.
 Déjà, ce qui m’a plu rien qu’en achetant le livre, c’est que ce n’est pas une simple biographie mais une infographie. Certes, on retrouve les grandes caractéristiques d’une biographie (chronologie des évènements, une remise dans le contexte…). Mais, vu que c’est une infographie, on va mettre en scène les chiffres de manière à ce que ce soit compréhensible. Et là, on peut clairement dire que c’est l’une des forces du livre. Les infographies ne sont pas simplement des illustrations pour rendre la lecture plus digeste car les images sont jolies. Non, les infographies remplissent parfaitement leur rôle car elles sont à elles seules bien souvent plus parlantes que des pages d’analyses chiffrés. Certes, un chiffre reste un chiffre mais celui-ci devient tellement plus parlant lorsqu’il dépasse l’échelle de la représentation graphique pour finir sous le texte. C’est également aussi plus parlant de pointer sur une carte les lieux pour se faire des représentations graphiques. Je pourrais multiplier les exemples par rapport à ses diverses représentations car il y en a énormément. (Mention spéciale au graphique sur les ambitions des auteurs pour l’Atlas Molière en page 13 qui m’a énormément fait sourire !)
 L’un des autres points forts de l’ouvrage est le travail scientifique de SCHUWEY. Christophe SCHUWEY enseigne la littérature française à l’université de YALE et un spécialiste de l’époque de Molière. Si l’ouvrage mentionne des éléments assez courants sur l’époque de la seconde moitié du XVIIe siècle et de la vie de Molière, j’ai été agréablement surprise de lire des éléments peu courants dans l’historiographie française du XVIIe siècle. Je ne prétends pas tout connaître de l’historiographie du XVIIe siècle surtout côté Louis XIV (je suis groupie de Gaston d’Orléans après tout). En revanche, Louis XIV est une figure plus ou moins incontournable des programmes scolaires (et pas que). De ce que j’ai pu lire, les auteurs français sont bien souvent sur des visions quasiment uniquement franco-françaises. Ca se traduit par exemple dans le fait que « Louis XIV est le plus grand roi du monde », « Louis XIV est le plus [INSERER UN SUPERLATIF] », Stéphane Bern qui passe par là pour raconter l’histoire de la fistule anale de ce cher Louis XIV qui finit en God Save The Queen (oui, c’est facile, je sais…). Là, dans l’Atlas Molière, on n’hésite pas par exemple à resituer Louis XIV dans le contexte mondial (et c’est pas grand-chose contrairement à ce que la propagande royale veut faire croire). Ce genre de vision à contre-courant de ce qu’on peut entendre dans les médias français, je ne l’ai bien souvent entendu que de la part de lecture anglophone/traduction d’ouvrages anglophones. Je ne dis pas que cela n’existe pas dans la littérature scientifique française (et je suis certaine que cela existe en cherchant un peu) mais celle-ci demeure trop rare dans les ouvrages à destination du grand public. C’est donc quelque peu rafraîchissant de voir ça dans un livre relativement grand public.
 Enfin, l’Atlas Molière sait aussi trouver le bon compromis entre vulgarisation scientifique et ouvrage très érudit. Il est donc tout à fait accessible à celleux qui ne sont pas du tout spécialement au fait du XVIIe siècle comme pour ceux qui en savent deux ou trois choses. Après, cela reste un ouvrage de vulgarisation. Cela implique qu’on pourrait dire que certains éléments ne sont pas forcément assez traités ou qu’on aimerait en avoir plus. Cependant, entre les notes et la bibliographie fournies, il y a suffisamment de pistes pour pouvoir approfondir et devenir incollables sur Molière. :)
 En somme, l’Atlas Molière est un livre que je recommande chaudement surtout dans cette année de célébrations des 400 ans de la célébration de la naissance de l’auteur. D’autant plus que vous risquez comme moi de vouloir relire/revoir les pièces de Molière afin de pouvoir pleinement apprécié les clés de lecture fournis dans l’ouvrage.
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