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#Macron a éborgné
aurevoirmonty · 1 year
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POURQUOI MACRON NE CÉDERA PAS
Macron ne cédera rien parce qu’il n’est pas là pour gouverner. Il n’est même pas là pour être réélu et encore moins pour faire une carrière politique. Il se fout de tout ça, et donc il se fout de ce qu’on pense ou dit de lui, de sa cote de popularité, de son avenir politique, il se fout de tout ça. Macron est un condottiere mandaté par des commanditaires pour détricoter et privatiser tout ce qui est collectif et solidaire en France. Et sa récompense ne sera pas d’être réélu ou de prendre place dans le paysage politique français, sa récompense sera d’aller siéger dans tous les conseils d’administration des sociétés qu’il aura privatisées pour ses commanditaires.
Ce n’est rien d’autre qu’un homme de main qui obéit à des ordres et qui a agi en deux temps : en pourrissant l’État français de l’intérieur sous un Hollande complètement manipulé, et en prenant ensuite prétexte de ce pourrissement pour mener à bien son pillage en règle de l’état. Voilà pourquoi il se moque de tous ces scandales à répétition le concernant et concernant son gouvernement.
Voilà pourquoi nous avons un gouvernement « de crise » composé sans vergogne à moitié de millionnaires, voilà pourquoi il garde un Président de l’Assemblée mis en examen, pourquoi sa ministre de la justice peut dire en rigolant qu’elle a juste oublié de déclarer trois appartements au fisc.
Voilà pourquoi il met sans honte un voyou à la tête de la police et autorise à cette police des comportements de voyous. Voilà surtout pourquoi il ne cède et ne cédera devant aucune grève.
Parce qu’il s’en fout. Il se fout de vous, il se fout du pays, il se fout de la misère et de la pauvreté, il se fout des éborgnés et des amputés par sa police. Il s’en fout. Il détricotera tout jusqu’au bout sans écouter personne, sans état d’âme, et ne pense qu’à la fortune personnelle que chaque action contre le bien public lui garantit. Et il partira en laissant un pays épuisé et exsangue, trop sonné pour se défendre contre le plus violent des systèmes de finance ultralibérale qu’on puisse imaginer. Il laissera tomber tout le monde. Le pays comme ceux qu’il aura manipulés pour en faire ses pires factotums et qui, seuls, devront affronter la vengeance populaire.
Voilà pourquoi il ne cède et ne cédera pas, et voilà pourquoi la seule façon de le faire céder est de nous montrer plus obstinés, plus jusqu’au-boutistes, plus tenaces et plus violents que lui. Nous ne pouvons plus rester sur le terrain politique. Le seul mouvement qui l’ait ébranlé, c’est celui des Gilets Jaunes, parce qu’il l’a désarçonné là , politiquement et sur le terrain, où il ne s’y attendait pas. En un an, il a neutralisé ce danger en le ramenant dans les mains de ceux qui défilent dans les clous, dans des couloirs et dans des nasses où ils acceptent pratiquement de se faire tabasser. Il faut sortir des clous. Disperser le mouvement, redéfinir les manifestations. Sortir des clous et des nasses. Il faut qu’enfin se bougent ceux pour qui nous nous battons vraiment, étudiants et lycéens. Il faut reprendre les ronds-points, les ponts, les périphériques, éclater les défilés dans les villes et dans le pays. Le forcer à disperser et affaiblir ses milices.
C’est une question de survie du pays. Il a déjà entrepris la privatisation des hôpitaux, de la SNCF, des gares, des aéroports, des barrages, de la Sécu. Il s’attaque à celle des routes, de la police, des universités, de la culture, de la justice. Cet homme ne veut plus d’État, sinon pour l’armée et la police, et nous savons tous qu’un tel état s’appelle une dictature.
Ian Manook, écrivain
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sarahc351 · 3 months
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Martyanov : Le problème avec Macron, c’est qu’il est caissier de banque, Napoléon était officier d’artillerie. Et il s’en sortirait très bien s’il restait loin de la R…
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blog59-world · 2 years
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" Nous sommes en guerre " a dit le monarque qui sous ses airs graves en fait prenait " son pied " en prononçant ces mots terribles . La guerre sans canon , sans bombe , sans char. Une guerre psychologique tue certes moins rapidement que les bombes mais , tout aussi surement ..Et quand tu as l'audace de résister , au monarque en manifestant , tu prends le risque d'être mutilé , éborgné , matraqué , nassé , jeté en prison , de voir ta vie ravagée pour avoir résisté . Madame Borne a détruit la vie de combien de salariés de la SNCF ? Combien de familles détruites ? Combien de suicides dans les rangs des cheminots ? Combien de vies sacrifiées par les décisions de cette femme ? Combien de chômeurs dont la vie a été ravagée , et combien d'autres vont suivre dans cette descente aux enfers de la misère à cause de cette dame ? Quand une demandeuse ou un un demandeur d'emploi se voit privé de ces indemnités en partie ou en totalité sur simple décision décidée dans un bureau , que ces chômeurs , ne sont plus considérés comme des êtres humains , mais comme des courbes , des couts , des chiffres , c'est les déshumaniser . Et , en plus ils" punissent " aussi leur famille , leurs enfants de ces chômeurs qui sont traités comme des coupables , des parias , des délinquants . Pas besoin de mettre les gens dans des camps , il suffit de les laisser crever de misère , de pauvreté extrême , parce que la pauvreté tue ! Elle tue moins rapidement que les bombes , mais tout aussi surement . Elle détruit les corps et , ravage l'âme humaine . Quand je lis et entend les commentaires dithyrambiques des journaleux à propos de Madame Borne , je suis plus que choquée ! Je suis révoltée ! Cette mauvaise farce , cette manipulation grotesque est insupportable quand on sait comment les femmes qui travaillent dans les métiers du soins ont été traitées par Macron , Borne et toute cette bande de malfaisants cyniques , méprisants et méprisables pendant et après la crise sanitaire . Et que malgré tout ce que ces femmes ont eu de courage , pendant cette crise sanitaire et , souvent au risque de leur propre vie , et que madame Borne qui , elle les a en plus traitées moins que des mer..Il y a vraiment de quoi être dans une rage noire ! Est-ce que ce monde du bloc bourgeois nous prend vraiment pour des crétins , des lapins de 6 semaines avec une mémoire de poisson rouge ? Est-ce que il est possible d'aller toujours plus loin dans le grotesque , le ridicule et , le saugrenue ? Oui ! la preuve !
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cpolitic · 4 years
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Castaner, Macron, Lallemant dans “Mutiler & Se Servir” Ils auraient dû "Protéger et Servir" mais ce n'était pas dans leur nature. Pour eux, l'objectif demeurait tout autre: faire peur à tous les opposants de leur politique fasciste ultra-libérale, et les inciter à ne pas manifester!
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mfslg · 2 years
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Les scandales et le bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron
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La liste, sans les images éloquentes, et pas du tout exhaustive :
1/ L'affaire Benalla
2/ Les gilets jaunes éborgnés
3/ La vente d'Alstom à General Electric
4/ Le rachat des turbines Arabelle deux fois plus cher que leur prix de vente
5/ Macron prêt à céder 20% du capital de ces turbines au géant russe Rosatom
6/ Florilège de mépris
7/ Les mises en examens des ministres d'Emmanuel Macron
8/ Ridiculisation de la fonction présidentielle
9/ Immigration massive
10/ Hausse des violences
11/ Mensonges d'Olivier Véran
12/ Mensonges de Jean Castex
13/ Fermeture de lits, même en pleine pandémie
14/ Dette faramineuse
15/ Le faux débat à Poissy
16/ Vouloir "redéfinir le contrat social" en faisant passer "les devoirs avant les droits
17/ Autonomie corse en échange d'un soutien au second tour
18/ Soutien manifeste au gouvernement corrompu algérien
19/ Crise des sous-marins
20/ Les rencontres humiliantes avec Donald Trump, Joe Biden et Vladimir Poutine
21/ Hommage à Samuel Paty en même temps que le gage de McFly et Carlito
22/ L'inconsistance idéologique d'Emmanuel Macron
23/ Le mépris de l'identité française
24/ L'impassibilité face à la souffrance d'une soignante
25/ L'affaire Benjamin Griveaux
26/ La "guerre économique" de Bruno Lemaire et son résultat
27/ Jean-Michel Blanquer à Ibiza
28/ Emmanuel Macron donne 140 millions d'euros à la Chine, pourtant 2e économie mondiale
29/ Agnès Buzyn reçoit la légion d'honneur
30/ Macron sauve Le Monde
31/ Le cabinet Mc Kinsey, qui conseille Emmanuel Macron, n'a pas payé d'impôts sur les sociétés depuis 10 ans.
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a-room-of-my-own · 3 years
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Tilly regarde ce que l'EN a pondu... "Pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l'identité de genre en milieu scolaire" Il fallait bien que cela arrive chez nous. Bien lire le passage sur les lieux intimes surtout hein (toilettes et vestiaires donc)
Alors voilà le passage en question:
Les élèves concernés peuvent également exprimer des préoccupations liées à l'usage des espaces d'intimité (toilettes, vestiaires, dortoirs) lorsqu'il n'y a pas de lieux appropriés (par exemple des toilettes mixtes). À la demande des intéressés et selon la disponibilité des lieux, différentes options peuvent être envisagées :
- l'établissement, lorsque cela est possible, peut autoriser l'élève à accéder à des toilettes individuelles et à des espaces privés dans les vestiaires et au sein de l'internat 
- l'établissement peut autoriser l'élève à utiliser les toilettes et vestiaires conformes à son identité de genre, en veillant, quand l'élève concerné est identifié par ses pairs comme étant transgenre, à accompagner la situation > ingérable pour les profs. Ça veut dire quoi "accompagner la situation" exactement? Est-ce que les élèves peuvent refuser? Ou est-ce que le rôle du prof consiste à les contraindre à accepter?
- l'établissement peut autoriser l'élève à occuper une chambre dans une partie de l'internat conforme à son identité de genre dans les mêmes conditions (hahaha mais bien sûr, genre les parents des filles vont accepter) ; une solution peut être recherchée en concertation avec les camarades de l'élève concerné pour le partage d'une chambre (en concertation iel a dit) ; en tout état de cause, les solutions mises en œuvre devront nécessairement avoir fait l'objet d'un consensus (looooool)
- l'établissement peut convenir avec l'élève de la mise en place d'horaires aménagés pour l'utilisation des vestiaires et des salles de bain/douches collectives. (Pratique!)
J'ai été en internat, et le critère numéro 1 des parents pour y mettre leurs filles c'est avant tout la sécurité, ce qui dans le mien n'a empêché ni le harcèlement, ni les agressions. Si mes parents avaient su que les douches / vestiaires et les chambres étaient potentiellement mixtes, j'y aurais jamais été. Et je pense que bien des parents pensent pareil. Ça va juste complètement clasher.
Et évidemment ils publient ça au moment idéal
Ça va devenir un sujet de la présidentielle à tous les coups. Hollande avait le mariage gay comme cause "sociétale" est-ce que Macron va prendre les droits des trans pour s'attirer des voix de gauche? C'est pas très subtile mais c'est bien possible. Surtout pour faire oublier les dérives sécuritaires et les gilets jaunes éborgnés...
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albad · 3 years
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Le billard du chaos
Le recours du gouvernement à la rhétorique de « islamo-gauchisme » révèle une perte inquiétante de repères. Après trois reprises par trois ministres différents et importants, la dernière étant assumée deux jours plus tard par une intervention à l’Assemblée Nationale puis une autre au JDD, une stratégie gouvernementale affleure qui révèle une certaine nervosité. Et si LREM n’était pas au deuxième tour de la présidentielle en 2022 ?
Les mouvements sociaux de 2018, les gilets jaunes éborgnés, la pandémie qui n’en finit pas de finir, la crise économique sans précédent qui s’annonce, tout cela fait désordre et n’a pas permis à Emmanuel Macron de développer pleinement son programme. Il y a de quoi s’inquiéter. Comme en 2017, les partis politiques semblent se résoudre à avoir Marine Le Pen au second tour, jeu dangereux étant donné les failles de notre système de vote[14]. Pour passer les deux tours, LREM devra donc éliminer LFI au premier tour, actuellement son opposant le plus structuré hormis le RN, puis battre le RN au deuxième tour. Accréditer l’existence d’un « islamo-gauchisme », c’est à la fois affaiblir LFI en emboîtant le pas de l’extrême droite et montrer aux électeurs qui seraient tentés par le RN que, dans le domaine de la lutte contre l’islamisme radical, LREM peut tout à fait faire aussi bien, voire mieux, qu’une Marine Le Pen qualifiée de « molle » par Gérald Darmanin[15].
Ce billard à trois bandes qui relève du « en même temps » est cependant extrêmement dangereux et a toutes les chances de devenir incontrôlable.
Il n’y a pas de « en même temps » dans le monde manichéen de l’alt-right qui s’attaque aux personnalités avant de s’attaquer aux idées. Une fois les représentations ad-hoc adoptées, l’électeur préférera toujours l’original à la copie et l’anti-système au système. Le vainqueur de 2022 sera celui qui arrivera à contrôler le cadre dans lequel s’effectueront les raisonnements des électeurs, et si ce cadre contient en son centre des termes tels que « islamo-gauchisme », il est fort à parier qu’Emmanuel Macron pourra faire ses valises. Pour ne pas perdre en terrain ennemi, la meilleure stratégie est de ne pas s’y aventurer.
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tomub · 5 years
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Ceci n’est pas le fruit d’une violence policière.
Ce que vous voyez n’est pas ce que vous voyez et si vous persistez à le voir, on vous crèvera les yeux.
Quel étrange rapport au réel que celui mis en place par le Pouvoir depuis quelques temps ! Montrer les exactions de Daech vous vaudra poursuites pénales et tracasseries psychiatrisantes : ce qui est grave, ce n’est donc pas ce que fait Daech mais c’est de le dire et de le montrer. Circulez, il n’y a rien à voir.
Parler, dans un autre registre, de violences policières est décrété «inacceptable» par le chef de l’État. Parler, dire, montrer, rire : tous les champs de l’expression sont peu à peu contingentés et recouverts par un pouvoir devenu fou qui ne supporte viscéralement plus la simple notion de liberté mais qui également pervertit le rapport au réel. À quel titre un chef d’État peut-il décréter qu’une expression linguistique, correspondant à la description d’une réalité ou à une perception de la réalité, ne serait pas «acceptable » : est-il un logicien analytique? Un moraliste? Un métaphysicien? Un religieux? Un Grand Inquisiteur? Est-il un Dieu? De quel «lieu» s’exprime ainsi Emmanuel Macron pour décréter tout seul dans sa petite tête que telle ou telle expression aurait ou non droit de cité en France ? Et si, pour ces idéologues de l’extrême-centre, le problème était précisément l’énonciation du réel ? Je ne vois structurellement pas de différence entre ce mode de fonctionnement et les logiques totalitaires. C’est extrêmement inquiétant.
Ceci n’est donc pas une jeune fille éborgnée par la violence policière rendue possible par le désir de répression du pouvoir. Non. Ceci peut-être est un poème ou une oeuvre d’art contemporain ou une chimère morbide. LREM c’est l’abolition du réel et l’abolition de sa libre expression.
Visiblement il y en a qui aiment.
Anne-Sophie Chazaud
https://www.facebook.com/100004919973758/posts/1216776151829706?sfns=mo
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cassatine · 5 years
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Concédons d’emblée que la catégorie de « sociopathe » n’est sans doute pas ce qu’on fait de mieux en la matière. Ici, du moins à condition de lui donner ce qu’il faut de prolongements, elle suffira amplement pour ce qu’il s’agira de faire entendre. Le plus grand mérite du procès France Télécom, c’est de nous faire passer des abstractions aux réalités sensibles, avec au surplus un effet de récapitulation qui laisse abasourdi. Les prévenus sont là, et ils « s’expliquent ». À les écouter, on se demande presque si ça n’est pas pire encore que la commission des faits mêmes. « Sociopathe » désigne cette catégorie d’individus étrangers à toute régulation de la moralité élémentaire et parfaitement insensibles à la souffrance d’autrui, on pourrait même dire à l’humanité des hommes. Lombard, Wenès, Barberot : ce sont des sociopathes. D’humanité, ou plutôt de sa disparition, il est question dans le témoignage du médecin du travail qui a eu à connaître de France Télécom, et parle d’« une violence insoutenable, une inhumanité qu’elle n’aurait jamais imaginée dans cette entreprise ».
De la manière dont les dirigeants de France Télécom discouraient à l’époque, nous savons à peu près tout : les départs qui « se feront par la porte ou par la fenêtre », « la fin de la pêche aux moules », la « mode des suicides », la « crise médiatique », et même, a-t-on découvert récemment, « l’effet Werther », sous-daube pour pensée managériale, à base de fausse science (« l’effet Trucmuche ») et de rehaussement culturel en toc (« nous sommes des humanistes tout de même »), qui « élabore » à partir de la vague de suicides mimétiques qu’aurait occasionnée Les souffrances du jeune Werther — entendre : les suicidés se sont beaucoup émulés les uns les autres, qu’y pouvons-nous donc ?
[...]
Le plus frappant, et le plus caractéristique, dans le procès France Télécom, c’est que les prévenus, à l’évidence, ne comprennent absolument pas ce qui leur est reproché ou, plus exactement, parviennent sans cesse à le ramener à un système de justifications admissibles, au simple respect de la « nécessité économique », sans doute regrettable à certains égards, mais qui, enfin, s’impose, et dont ils ne sont, à la limite, que les desservants quasi-mécaniques. Un système qui broie les individus jusqu’à la mort, opéré par d’autres individus qui se prévalent d’un commandement supérieur (ici la « loi du marché »), déniant toute responsabilité, hermétiques à tout sentiment de culpabilité, c’est une configuration qui nous rappelle des choses — mais Adorno et Horkheimer avaient déjà eu une ou deux idées à ce propos.
La panne de compréhension des dirigeants de France Télécom est le symptôme qui dit la vérité du capitalisme : le capitalisme traite communément les hommes comme des choses, or nous sommes des capitalistes, donc nous traitons les hommes comme des choses — et, puisqu’il est admis que nous sommes en capitalisme, qu’est-ce qu’on pourrait bien nous reprocher ? Qu’y a-t-il de mal à cela ? Voilà sur quoi bute l’entendement de Lombard et Wenès, la chose qu’ils ne peuvent pas comprendre. Que des individus meurent, c’est l’équivalent d’objets qu’on déclasse (jette) : où est le problème ? Voilà comment pensent des sociopathes.
[...]
Que le sociopathe soit le type néolibéral accompli, la preuve ultime en est donnée — comme toujours — par le sommet de l’édifice. Ce qu’aura été la réaction de Macron aux victimes de la répression inouïe des « gilets jaunes » parle pour lui, et dit tout — formidable éloquence du silence. Car la réaction, c’est qu’il n’y a eu aucune réaction. Littéralement : ça ne lui a rien fait — l’indice sociopathique par excellence. Une morte, 5 mains arrachés, 25 éborgnés, 289 blessures à la tête, mais rien. La même considération que pour du bois mort. Avec, comme à France Télécom, le même déni : « Après des semaines et des semaines, je constate qu’il n’y a eu aucun mort à déplorer du fait des forces de l’ordre » –- c’est vrai, c’était une femme arabe, ça ne compte pas ; « Je n’aime pas le terme répression parce qu’il ne correspond pas à la réalité » ; « Ne parlez pas de répression ou de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit ». Face à des annulations aussi massives de la réalité, n’importe quel psychiatre ferait interner le sujet responsable de ces faits réellement commis et mentalement effacés. Mais dans la sociopathie néolibérale devenue norme, rien de tout ça n’est vraiment sérieux. Le sociopathe peut faire tuer, faire mutiler, et continuer d’arborer le même sourire entre stupide et effrayant, la même éclatante et terrifiante satisfaction de soi. Dans la version pour abruti, Castaner, lui, va en boîte pour « se relaxer ». Dans la version pour violent à sang froid, le préfet Lallement jouit du travail bien fait dans le silence de son bureau.
Voici les types auxquels les pouvoirs suprêmes ont été remis. Quand ils ont à commenter en public leur action, on les reconnaît à cette phrase caractéristique entre toutes, devenue comme leur motto : « j’assume ». Le propre des sociopathes, c’est d’« assumer » à la face du monde. Je détruis des lieux, je détruis le travail, je détruis des existences, mais j’assume. Il fut un temps où, si le pouvoir était violent, les hommes de pouvoir « assumaient » un peu moins facilement. Pasqua, dit-on, était resté quelque peu chamboulé de la mort de Malik Oussekine — Pasqua ! Trente ans plus tard, Pasqua deviendrait presque une borne-témoin de la décence, c’est dire le chemin parcouru entre temps, un chemin dont le sourire de Macron est le terminus. Quand on parle de gens comme de « riens », il est assez logique qu’on finisse par les traiter comme des « riens », et par compter leur démolition physique pour rien.
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luciolebrune · 2 years
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Michel ou la faim soufferte au soleil
Comme le chantait Aznavour : « Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil ».
 Mais non, en vérité, la misère, certes moins pénible en hiver dans notre ville ensoleillée de Toulon, est partout. Pour ces gens qui ont travaillé toute leur vie, ont usé leur corps précocement à ce travail, l’ont arrêté plus tôt que voulu ou pas, mais finissent leurs jours isolés ou dans des mouroirs que leurs enfants paient à prix d’or.
 Voilà la France de Macron !
Comme le disait Francis Lalanne avant de devenir con :
« Regarde-la ma France, elle tient plus debout - les gens s'y sentent mal, les gens s'y sentent à bout »
 Voilà ta France Macron. Et on devrait te remercier de nous avoir évité le « fascisme » ?
Regarde-la sur Var-Matin, sur Instagram, sur Twitter, sur Facebook  :
Celle qui crie famine, celle que tu as affamée, puis éborgnée, amputée quand elle a osé se plaindre.
https://www.varmatin.com/faits-de-societe/la-video-sur-le-quotidien-dun-retraite-toulonnais-qui-vit-avec-850-euros-par-mois-devient-virale-763168
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ezechiel5172 · 2 years
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Plus jamais ça !La haine, c’est lui !Le problème, c’est lui !McKinsey, c’est lui !La corruption, c’est lui !Les GJ éborgnés, c’est lui !Le génocide vaccinal, en France, c’est lui !Les violences policières, c’est lui. Ceux qui n’ont pas compris…Union sacrée contre Macron le dimanche 10 avril 2022.Dégageons Macron dès le premier tour !
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flotsam-gazette · 4 years
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Un appel de Vincent Lindon : « Comment ce pays si riche… »
Spécialiste en rien, intéressé par tout — transcript below
Specialiste en rien... comme il se définit lui-même, Vincent Lindon cultive une parole publique rare que la crise insensée que nous vivons a libérée. Radicalement absent des réseaux sociaux – il n'est ni sur Facebook, ni sur Twitter, ni Instagram, ni nulle part de ce genre –, le comédien a décidé de confier à Mediapart une longue réflexion, lue face caméra chez lui, sur ce que la pandémie révèle du pays qui est le nôtre, la France, sixième puissance mondiale empêtrée dans le dénuement (sanitaire), puis le mensonge (gouvernemental) et désormais la colère (citoyenne).
Ce n’est pas un comédien qui s’exprime ici, et encore moins un artiste coincé dans son écosystème, celui de la culture ; le mot est d’ailleurs absent de son texte. Non pas que le sujet ne lui soit pas d’une importance cruciale – il l’est, vu le péril qui guette (voir nos articles ici, ici, ou là) –, mais c’est au-delà de cet horizon que regarde le comédien.
Vincent Lindon parle à hauteur de citoyen. Un citoyen qui, d’où il est – et qui sait d’où il vient et où il est –, regarde la cité tétanisée par une crise sanitaire agissant au fil des semaines comme le puissant bain révélateur d’autres crises (sociale, politique et morale) qui sourdent dans le pays depuis si longtemps.
L’homme qui, probablement comme peu d’acteurs avant lui, a su incarner les voix indignées et les corps fourbus que le néolibéralisme détruit le temps d’une vie, livre ici un texte puissamment politique, au plus beau sens du terme. Il y est évidemment question de la crise de l’hôpital, mais aussi des institutions de la Ve République, du présidentialisme, de répression policière, de justice fiscale ou de corruption. En creux, de cette « décence commune » chère à Orwell qui semble tant manquer à notre époque.
Pour écrire son texte, Vincent Lindon s’est fait un peu journaliste – il a interrogé des spécialistes de médecine ou d’économie avant de prendre la plume. Il est aussi un peu politique – il ne fait pas que s’indigner, il propose.
C’est, en d'autres termes, un citoyen total, qui veut apprendre pour comprendre, comprendre pour juger, juger pour proposer, avec un objectif : ne pas en rester là. Afin que le monde d’après ne soit pas celui des idées d’avant qui ont concouru à cette perte que la pandémie fait ressentir à chacun de nous, bien sûr à des degrés divers, jusque dans son intimité confinée.
Images et montage: Max Jouan ; production : Pierre Cattan
* * * *
Ci-dessous la retranscription du texte de Vincent Lindon :
Comment ce pays si riche…
Traversé par le flot incessant des commentaires, désorienté par l’addition d’analyses souvent contradictoires, j’ai tenté de réfléchir à la question la plus banale : mais comment avons-nous pu en arriver là ? À cette situation inédite, littéralement stupéfiante.
Spécialiste en rien, intéressé par tout, il m’a paru pourtant utile de contribuer en faisant entendre une voix simplement citoyenne. Suis-je légitime pour interpeller nos dirigeants, tous professionnels de la chose publique, tous diplômés des meilleures écoles ? Pas plus qu’un autre sans doute, mais pas moins non plus, ayant pris soin de consulter nombre d’avis autorisés, notamment dans le domaine de la santé, où André Grimaldi [professeur émérite de diabétologie au CHU de la Pitié-Salpêtrière – ndlr] m’a apporté son éclairage.
Comment ce pays si riche, la France, sixième économie du monde, a-t-il pu désosser ses hôpitaux jusqu’à devoir, pour éviter l’engorgement des services de réanimation, se résigner à se voir acculé à cette seule solution, utile certes, mais moyenâgeuse, le confinement ? Nous qui, au début des années 2000 encore, pouvions nous enorgueillir d’avoir le meilleur système de santé du monde.
C’était avant.
Avant que s’impose la folle idée que la santé devait être rentable, puisque tout désormais devait être marchandise, jusqu’à la vie des hommes.
Un espoir s’était pourtant levé avec le nouveau chef de l’État Emmanuel Macron, et son programme promettant un « investissement massif dans le système de santé ». Hélas, l’élection acquise, il préféra poursuivre l’action de ses prédécesseurs. S’il n’est donc que le dernier avatar d’une même politique, il porte pourtant une responsabilité particulière, pour avoir ignoré tous les signaux d’alerte.
Douze mois de grève des urgences ? Les patients patienteront.
1 200 chefs de service démissionnent de leurs fonctions administratives ? Moins de paperasse.
Présence massive des soignants dans toutes les manifestations ? Sortez les LBD et les grenades de désencerclement…
Au-delà de la santé, c’est l’ensemble du secteur public qui subit depuis des décennies les coups de boutoir des présidents qui se succèdent avec toujours la même obsession : réduire la place de l’État dans l’économie. La recette est simple : privations pour ce qui coûte (l’éducation, la justice, la police, l’armée, la santé…) et privatisations pour ce qui rapporte.
Tandis que les budgets des ministères régaliens sont comprimés et les salaires de leurs fonctionnaires bloqués, la grande braderie est ouverte. Villepin solde les autoroutes, Nicolas Sarkozy fait absorber Gaz de France par un groupe privé, Suez, et enfin François Hollande, sous la férule de Macron, démembre Alstom pour le plus grand profit de l’américain General Electric.
Avec l’arrivée d’Emmanuel Macron, la fête continue. Deux entreprises publiques, la Française des jeux (FDJ) et Aéroports de Paris (AdP), sont très rentables ? Vendez-les !
Pour comprendre l’attachement aveugle de notre président à cette ligne idéologique, il est nécessaire de revenir sur trois années d’exercice de son pouvoir, que notre Constitution a voulu absolu.
Qu’en retenir ?
Dès les premiers jours, une évidence : le goût du nouveau président pour la pompe et les rites de la monarchie, se mettant régulièrement en scène dans les décors de la royauté ; ainsi a-t-il choisi le palais du Louvre pour son intronisation, marchant seul devant la pyramide, le château de Versailles pour recevoir Vladimir Poutine, l’empereur du Japon ou 150 millionnaires high-tech et, enfin, celui de Chambord pour célébrer son 40e anniversaire.
Une prédilection annoncée par des déclarations antérieures – en 2015, il affirmait déjà : « Dans la politique française, l’absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort » – et confirmée jusque dans son programme, qui prévoyait de rétablir les chasses présidentielles. Ce qui n’a rien d’un détail.
L’ego comblé, le jeune homme allait pouvoir s’attaquer à son grand œuvre : bâtir cette « start-up nation » où les « premiers de cordée » allaient tirer vers les cimes ces « Gaulois réfractaires ». Au pas de charge : suppression de l’ISF et allègement de l’impôt sur les profits financiers pour les uns, réformes restrictives du droit du travail ou des allocations chômage et baisse des APL pour les autres. Cinq euros en moins sur les APL ! Mais qu’est-ce qui peut bien passer par la tête d’un dirigeant pour accoucher d’une aussi mauvaise idée ? La brume des sommets obscurcit-elle le jugement au point de lui faire oublier le poids des symboles ? C’était donc ça le « en même temps » macronien, des offrandes pour ceux qui n’ont besoin de rien, des sacrifices pour ceux qui ont besoin de tout ?
Mais c’est le premier été du quinquennat, et tout semble encore permis au conquérant de l’Élysée. Malgré quelques protestations, le nouveau monde impose ses lois grâce au soutien de sa majorité obéissante et reconnaissante.
Premier grain de sable à l’été 2018, l’affaire Benalla et son traitement rocambolesque, qui jette une lumière crue sur la conception et les pratiques du pouvoir.
Avec l’automne, un vent se lève, une révolte inattendue et pourtant évidente : des femmes et des hommes en jaune envahissent les ronds-points et les Champs-Élysées, naturellement accompagnés par une très faible minorité qui prétexte le port de la chasuble pour casser plutôt que pour revendiquer, une revendication légitime qui emporte l’adhésion de l’opinion, contraignant le gouvernement à un repli tactique : 10 milliards jetés à la hâte pour tenter d’éteindre la colère sociale.
Trop tard. Les sacrifiés de la mondialisation ultralibérale veulent plus. Plus de moyens, certes, mais aussi plus de pouvoirs, notamment celui de contrôler ceux dont la mission est de les représenter.
Après la carotte, vient le temps du bâton. Une répression brutale, policière, avec mains arrachées et manifestants éborgnés, mais aussi judiciaire, avec une distribution massive de condamnations fermes. Pendant que les pouvoirs exécutif et judiciaire répriment, les législateurs ferraillent pour imposer une réforme des retraites dont une majorité des Français ne veut pas.
Occupés à bâtir leur nouveau monde, les responsables n’accordent qu’une attention distraite à un virus agressif qui, parti de Chine, va très vite ravager la planète et envahir la totalité de l’espace politique, donnant à nos gouvernants l’occasion de montrer l’étendue de leur compétence.
Dans les hôpitaux, la situation est dramatique. On manque de tout, de masques, de gel, de tests, de respirateurs, de lits et de personnels en réanimation. Le 29 février, après que le Covid-19 a fait ses premières victimes en France, Édouard Philippe convoque un conseil des ministres extraordinaire consacré au virus. Une grande décision en ressort : utiliser le 49-3 pour faire adopter la réforme des retraites !
Alors que l’épidémie progresse, se faisant pandémie, le pouvoir s’affole, s’agite comme un poulet sans tête. Sur quoi s’interroge l’exécutif aux premiers jours de mars ? Mais sur le maintien des municipales, bien sûr ! La veille du premier tour, le premier ministre joue les contorsionnistes, invitant les Français à rester chez eux, mais, en même temps, à aller voter. Chapeau l’artiste !
Pendant que nos voisins allemands se mettent en ordre de bataille, le gouvernement français peaufine sa communication.
Une seule stratégie, mentir.
Relayant le discours présidentiel, l’équipe gouvernementale multiplie les déclarations absurdes et contradictoires. Ainsi affirme-t-on successivement qu’il ne s’agit que d’une « grippette », que l’épidémie, comme le nuage de Tchernobyl, ne touchera pas la France – alors même qu’à notre frontière sud, l’Italie est frappée –, puis qu’elle est « sous contrôle », avant de devoir avouer la gravité de la situation.
Sur la question cruciale des masques de protection, la parole officielle est schizophrène : aux premiers temps, leur utilité est affirmée. D’ailleurs, il y en a des millions en stock, prêts à être distribués à la population en cas de besoin. La menace virale se précisant, les masques sont soudain déclarés inutiles, voire dangereux puisqu’on ne sait pas s’en servir. Ce qui est fort opportun, puisque les stocks se sont volatilisés.
Pschitt…
Plus de masques.
Pas même de quoi équiper tous les soignants qui doivent monter au front armés de leur seul courage. Bon, d’accord, pas de masques, mais ils arrivent. Quand ? Mais demain, bien sûr ! Hélas, les jours et les semaines passent, la pénurie persiste. Ignorés, méprisés et matraqués quelques semaines plus tôt, les soignants sont désormais portés aux nues.
Pour le commun des Français, le confinement est la règle, chômage technique pour les uns, télétravail pour les autres. Tous les Français ? Non. Pour les caissières, les livreurs, les éboueurs, les policiers ou les pompiers, l’activité doit se poursuivre, quels que soient les périls. Eux qui formaient le gros des bataillons en gilet jaune, naguère vilipendés, sont désormais officiellement essentiels. Exit les premiers de cordée, place aux premiers de corvée.
Le 23 avril, dans une adresse solennelle à la nation, le président Macron annonce enfin le déconfinement pour le 11 mai. Pourquoi le 11 plutôt que le 5 ? Pourquoi mai plutôt que juin ? Parce que.
Deux semaines plus tard, le premier ministre en dévoile les conditions. Acte 1 : réouverture des crèches et des écoles primaires. Curieux puisqu’elles avaient été les premières à être fermées, avant même le début du confinement, au motif qu’elles étaient un lieu hautement favorable à la propagation du virus… Évidemment économique – il s’agit bien sûr de libérer les parents de l’obligation de garder leurs jeunes enfants, pour leur permettre de reprendre le travail –, la véritable raison de ce choix sera passée sous silence, voire niée, alors même qu’elle est audible : vouloir éviter l’effondrement total de l’activité et son cortège de drames est après tout une motivation hautement respectable.
Empêtré dans ses mensonges et ses omissions, le pourvoir tergiverse. Très vite, le discours s’infléchit : l’obligation de retourner en classe ne s’appliquera pas systématiquement. Les maires, les préfets pourront décider, ou non, de s’y conformer.
Mieux, les parents seront libres de garder leurs enfants à la maison. Dans les milieux favorisés, on n’hésitera guère. Mais dans les milieux plus modestes, le dilemme est cornélien. Alors que le chômage enfle, dois-je exposer mon enfant au risque de tomber malade, ou accepter l’éventualité de perdre mon emploi ? Et si les parents sont d’avis contraires, le couple pourra-t-il résister, notamment si les choses tournent mal ? Questions sans réponses…
Une bonne nouvelle, pourtant : les masques arrivent. Des masques en tissu, lavables et réutilisables. Efficaces ? « Oui, dit le Pr Grimaldi, contre la transmission du virus. Mais comme ils n’empêchent pas le porteur d’être infecté lui-même, la mesure ne vaut que si elle s’impose à tous, dans l’espace public au moins. » Prisonnier de son discours récent, le gouvernement ne peut se résoudre à rendre obligatoires partout ces masques qu’hier encore il déclarait inutiles. « Pourtant, ajoute le Pr Grimaldi, on a le droit de se tromper, mais le devoir de reconnaître ses erreurs. »
Au rythme où s’enchaînent les événements, ce droit à l’erreur pourrait bien m’être utile, mes propos risquant de devenir rapidement caducs, tant les stratégies gouvernementales oscillent, sinon à la vitesse de la lumière, au moins à celle où se propage le virus.
En termes de gestion et de communication de crise, je ne sais pas qui aurait pu faire mieux, mais je ne vois pas qui aurait pu faire pire.
En mettant au jour ses insuffisances, cette crise pourrait-elle être l’occasion d’une refonte radicale de notre démocratie ? Dans un discours célèbre, Churchill affirmait que c’était là « le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres ». Mais, ajoutait-il aussitôt, « la démocratie n’est pas un lieu où on obtient un mandat déterminé sur des promesses, puis où on en fait ce qu’on veut ».
Si l’on s’accorde pour ne pas changer de système, alors il faut changer LE système.
Mais l’urgence est ailleurs. Déjà insupportables, les inégalités ont explosé avec la pandémie. Confinés dans des logements exigus ou contraints d’affronter les périls, les plus fragiles vivent des jours terriblement difficiles. Et leurs lendemains ne chantent pas. Après la crise sanitaire, ils seront sûrement les premières victimes de l’inévitable catastrophe économique et sociale.
Que faire ?
L’État ne pouvant pas tout, il me paraît impératif d’innover. Comment ? En demandant aux plus grosses fortunes une solidarité envers les plus démunis. Cette idée, juste et légitime, pourrait prendre la forme d’une contribution exceptionnelle, baptisée « Jean Valjean », conçue comme une forme d’assistance à personnes en danger, financée par les patrimoines français de plus de 10 millions d’euros, sans acrobaties, à travers une taxe progressive de 1 % à 5 %, avec une franchise pour les premiers 10 millions d’euros.
À période exceptionnelle, contribution exceptionnelle. Même si j’applaudirais évidemment tout amendement visant à pérenniser cet effort de réduction des inégalités. Après tout, une fois peut devenir coutume.
D’après les économistes que j’ai pris soin de consulter, cette contribution devrait représenter environ 36 à 37 milliards d’euros, qui seront distribués aux quelque 21,4 millions de foyers trop pauvres pour être assujettis à l’impôt sur le revenu.
Compte tenu de l’urgence, l’État assurerait la trésorerie et abonderait marginalement la collecte, leur distribuant sans délai et sans prélèvement, la somme de 2 000 €, à charge pour lui de recouvrer ultérieurement le produit de la contribution « Jean Valjean ».
Même si je ne doute pas un instant que les plus riches de nos concitoyens se réjouiront de l’occasion ainsi offerte de montrer leur patriotisme et leur générosité, il me paraît prudent que les législateurs mettent en place des sanctions suffisamment dissuasives pour décourager les improbables mauvaises volontés. Je pense ici, surtout, à nos compatriotes domiciliés fiscalement à l’étranger, évidemment conviés à manifester leur solidarité.
Mon rôle n’est évidemment pas d’entrer dans le détail de ces sanctions. Je voudrais néanmoins en proposer une, essentiellement symbolique – car je crois, moi, à la force du symbole : alléger les réfractaires de leurs pesantes décorations (Ordre du mérite ou Légion d’honneur, par exemple) pour leur permettre de gambader librement dans les couloirs des hôpitaux étrangers, voire français, où ils seraient évidemment les bienvenus après avoir refusé de financer notre système de santé national et plus généralement notre service public. En un mot, leur pays.
Bien sûr, je sais que ces précautions seront sans nul doute inutiles, tous ces privilégiés étant bien conscients de ce qu’ils doivent au pays qui les a formés et souvent enrichis. Mais la confiance n’excluant pas la prudence, de telles dispositions ne sauraient nuire.
Après cette mesure d’urgence, il sera temps de nous pencher sur les moyens de réparer notre démocratie. Comment ? On pourra s’étonner que je me pose la question et plus encore que j’essaie d’y répondre. 
Alors, sans prétendre détenir des solutions – j’ai gardé le sens du ridicule – je me risque à évoquer quelques pistes de réflexion.
Instituer des contre-pouvoirs. La Constitution de la Ve République avait été taillée sur mesure pour le général de Gaulle. Un costume bien trop grand pour ses récents successeurs. D’autant que, depuis l’instauration du quinquennat, le président dispose toujours, et pendant toute la durée de son mandat, d’une franche majorité au Parlement. Élue en même temps que lui, grâce à lui et sur son programme, l’Assemblée nationale a logiquement la même couleur que l’Élysée et le législatif n’a donc pas vocation à s’opposer à l’exécutif.
Quant au pouvoir judiciaire, son indépendance n’est que théorique, tant il est simple de le contrôler par le jeu des nominations et des promotions. Depuis Montesquieu, qui a théorisé la séparation des pouvoirs (il n’en connaissait que trois, lui), un quatrième s’est imposé : la presse. Problème : neuf milliardaires en possèdent l’immense majorité, on ne s’étonnera donc pas que l’intérêt des puissants soit ménagé dans le traitement de l’information. Impuissante politiquement, la contestation s’exprime là où elle le peut encore, dans la rue et dans les sondages d’opinion.
Responsabiliser les élus. Les élus devront être comptables de leur action devant le peuple dont ils ont obtenu la confiance. Une élection, c’est quoi ? C’est l’histoire d’un mec qui arrive et qui dit : « Faites-moi confiance, voilà ce que je vais faire », et qui, une fois élu, ne le fait pas. À la place, il fait autre chose ou rien. Eh bien non, ça ne peut plus marcher comme ça. En cas de défaillance, il est nécessaire qu’ils puissent être démis de leur fonctions, démocratiquement, c’est-à-dire si une fraction de citoyens le propose et si une majorité d’électeurs l’exige.
Insistons : cette mesure doit s’appliquer à tous les élus, jusqu’au président de la République, qui, en France, ne peut être démis par personne en cours de mandat, ni même être jugé depuis la scandaleuse décision du Conseil constitutionnel sous la présidence du douteux Roland Dumas.
Sanctionner sévèrement les dérives, pour interdire l’alliance mortifère entre les copains et les coquins. Depuis des décennies, aucun élu, même le plus corrompu, ne craint les rigueurs de la loi. Il y a à cela une excellente raison : la prison, c’est pour les autres. Eux pourront toujours solliciter les meilleurs avocats et multiplier les procédures des décennies durant, jusqu’au moment où les juger n’aura plus aucun sens.
D’où une proposition en trois points :
1
Rendre passible de longues années de prison ferme tout acte de corruption avérée d’un élu. Parce qu’elle menace dangereusement la démocratie, en décourageant le vote notamment, la corruption politique me paraît un crime plus grave qu’un braquage de banque. Excessif ? Je ne pense pas. Enfant, je me souviens que, sur les billets de banque, il était inscrit que « la fabrication de fausse monnaie [était] passible des travaux forcés à perpétuité ». Pas une goutte de sang versée, pourtant, mais une atteinte criminelle au bien commun.
2
Définir des couloirs judiciaires dédiés, pour éviter qu’on ne juge que des cadavres.
L’ensemble des procédures, appel et cassation compris, devra être bouclé dans les 12 mois suivant l’ouverture de l’instruction.
3
Augmenter fortement la rémunération des hommes et des femmes qui choisiront de servir la collectivité avec compétence, zèle et intégrité. 
Pourquoi ? 
Pour avoir les meilleurs. 
Pour leur éviter la tentation. 
Et pour rendre inexcusable qu’ils y cèdent.
Constitutionnelles, électorales ou judiciaires, ces propositions de réforme peuvent apparaître éloignées des préoccupations immédiates, en ces temps troublés surtout.
Je les crois pourtant essentielles. Même si elles ne résolvent pas l’ensemble des problèmes auxquels notre époque est confrontée, elles m’apparaissent nécessaires pour rétablir l’indispensable confiance du peuple en ses représentants, enfin comptables de leurs promesses comme de leur action, et responsables de leurs erreurs.
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blog59-world · 2 years
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cpolitic · 4 years
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Spécial Confinement: Les Détournements Cpolitic du Week-end n°3
Spécial Confinement: Les Détournements Cpolitic du Week-end n°3
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Dans l’intérêt de vos zygomatiques, on continue nos compilations de parodies d’affiches de film et détournements. Au menu, cette semaine:
Sibeth N’Diaye dans “La Reine des Pommes”. Logique !
Christophe Castaner dans “On demande un assassin” Vu son bilan en suicides de policiers, mutilés, éborgnés et féminicides…
Emmanuel Macron en sergent-instructeur hystérique dans “Full Metal Jacket”: “Parce…
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whileiamdying · 4 years
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A Angoulême, Emmanuel Macron pose avec un tee-shirt dénonçant les violences policières
Le tee-shirt représente un Fauve (les récompenses attribuées à Angoulême) éborgné. Sous le dessin, il est écrit : « LBD 2020 », référence au lanceur de balles de défense. from Livres : Toute l’actualité sur Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/01/30/a-angouleme-emmanuel-macron-pose-avec-un-tee-shirt-denoncant-les-violences-policieres_6027846_823448.html via IFTTT
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revuedepresse30 · 5 years
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“Dernière sommation” : le roman d’une guerre sociale en France, par David Dufresne
La sidération et la colère ont conduit Etienne Dardel, le personnage principal de Dernière sommation (qui sort ce 2 octobre aux éditions Grasset), à endosser une mission, un jour d’émeute de décembre 2018 où les Gilets jaunes avaient pris possession de la place de l’Etoile, ce “premier sens giratoire de France”. Celle de rendre visibles les violences policières, d’alerter sur les dérives illégales du maintien de l’ordre et d’empêcher le déni politique à ce sujet.
Ce jour-là, il a eu beau zapper sur les chaînes d’info en continu, aucune image des manifestants blessés ne filtrait. D’évidence, la télévision avait choisi son côté de la barricade. Alors, Etienne Dardel, vétéran d’internet, a allumé son ordinateur et a commencé à montrer le contre-champ inavouable du maintien de l’ordre sur Twitter : mains arrachées, joues trouées, personnes éborgnées… Le tout en interpellant à chaque fois le ministère de l’Intérieur : “Allô @Place_Bauveau, c’est pour un signalement…”
“Le monde avait bien basculé”
Etienne Dardel est la parfaite réplique de David Dufresne, qui signe là un premier roman imbibé de réalité. Né en 1968, nourri à l’idéologie punk-rock, journaliste successivement à Actuel, Libération et Mediapart, exilé au Canada pendant plusieurs années, Dardel est surpris à son retour par l’endurcissement de la répression et l’enférocement des forces de l’ordre : “Le monde avait bien basculé : ce qui n’était qu’un mythe de sa jeunesse, les snuff movies, était devenu une réalité, sa réalité, son quotidien : le trépas live, les gueules cassées en direct, les mutilés sous ses yeux”.
Ce monde qui a basculé, c’est le nôtre – la science-fiction est malheureusement bien loin, en dépit du climat dystopique qui plane sur ces pages.
>> A lire aussi : La vidéo, nouvel outil juridique et médiatique contre les violences policières
Si Dernière sommation est un roman, et pas un essai – David Dufresne en a écrit de nombreux, sur l’affaire de Tarnac, Jacques Brel ou encore l’exploitation des sables bitumineux en Alberta –, c’est sans doute pour multiplier les postes d’observation du tournant répressif amorcé par l’Etat. On devine aussi une interrogation potentiellement douloureuse pour l’auteur, en arrière-plan : faut-il faire un détour par la fiction, puisque les faits échouent à susciter la prise de conscience escomptée ?
Etienne Dardel croise donc le destin de Vicky, une documentariste de 40 ans adepte du black bloc, dont la main est arrachée par une grenade GLI-F4 en février, et celui de Frédéric Dhomme, grand patron de la DOPC (Direction de l’ordre public et de la circulation), un flic à l'ancienne, jugé trop légaliste, trop timoré pour le nouveau monde policier. Il faut bien ces trois échelons pour comprendre la guerre sociale en cours, et voir les digues du maintien de l’ordre sauter les unes après les autres.
“Un front, deux camps, une guerre sociale”
Car c’est bien d’une guerre qu’il s’agit : “Voilà comment Dardel jugeait les événements : un front, deux camps, une guerre sociale, et la technologie au milieu”. David Dufresne réussit à nous faire sentir cette réalité crue que l’on n’ose pas regarder en face. C’est son sacerdoce.
Avec “Allô, @Place_Bauveau”, son alter-égo romanesque devient le réceptacle de toutes les gueules cassées des manifs : “Il s’épuisait à visionner encore et encore les images. Pour être sûr, pour bien comprendre l’incompréhensible, ces armes de guerre envoyées sur des civils, en plein Paris”. Le métier de “véritiste” (un néologisme dû à son fils) exige de nombreux sacrifices : surchauffe numérique, menaces, surveillance policière… Mais il ne lâche rien, répond inlassablement aux mails des familles de blessés, et descend dans l’arène médiatique quand il le faut, quitte à parfois craquer nerveusement.
>> A lire aussi : “Les violences d'Etat ne sont pas des accidents”
A force de samedis d'émeutes et de déni de l’Etat à admettre l’existence même de violences policières, Dardel finit par se rendre à l’évidence. Mis bout à bout, les mutilés jaunes, les jeunes mis à genoux par la police à Mantes-la-jolie (“Voilà une classe qui se tient sage”, déclara le policier qui filmait) ou encore la mort de Steve Maia Caniço à Nantes après une charge policière ne peuvent signifier qu’un changement funeste de doctrine. Désormais, “la domination n’était plus seulement sociale, économique, la domination était policière.” Le syndrome Malik Oussekine, qui depuis 1986 bridait la répression, a fait son temps. D’ailleurs, il faudrait l’oublier.
D'autres images de l'interpellation de dizaines de lycéens, aujourd'hui à Mantes-la-Jolie. pic.twitter.com/ghv8K91e7l
— Violences Policières (@Obs_Violences) December 6, 2018
Nommer les politiques
Politique au sens noble du terme, Dernière sommation rejoint Qui a tué mon père d’Edouard Louis, en prenant le parti de nommer dans une œuvre littéraire les responsables politiques aux affaires. Une citation d’Emmanuel Macron est ainsi isolée en pleine page : “Ne parlez pas de répression ou de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit”.
Alors qu'une polémique récente sur le terme “barbares” a démontré combien l'attention au vocabulaire contribue finalement à faire en sorte que l'on ne dise plus rien, David Dufresne trouve les bons mots.Le livre se termine par une vision sombre et effrayante. George Orwell likes this.
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Dernière sommation, de David Dufresne, éd. Grasset, 234 p., 18€
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