envoi 8 : huitième essai : avec Derrida et « sa dislocation des identités (qui sont alors grandes ouvertes) et sa pluralité des vérités » ! La notion d’équité dans le monde, en Norvège, en Angleterre, aux États Unis, en Bolivie. Avec « le visage de l’autre ». Dans des lieux idéaux en ville à Brest et à Berlin. Avec le groupe de musique Astéréotypie . Et dislocation et pluralité des vérités encore : celle de deux tableaux de Rothko.
1/ introduction :
je suis face au réel
pour vous
je continue de tenir !
Et je suis content car je trouve des choses de la plus grande importance !
Dans le dictionnaire de Philosophie de Laurence Hansen Lowe, je tombe par hasard sur ce qu’elle dit de Jacques Derrida, un des philosophes les plus pointus et c’est en phase avec ce que je pense depuis longtemps ! « Il s’en prend à la subjectivité conçue comme présence transparente de soi à soi et possession d’un sens plein et stable. Il lui oppose la dislocation des identités et la pluralité des significations et des vérités ! » Oui, c’est exactement çà! Je suis et nous sommes plusieurs, je suis vous du collectif, je suis et nous sommes tout du monde qu’on perçoit... Et il s’agit de se construire une identité disloquée qui est non enfermée sur elle-même, mais ouverte ! avec des morceaux de notre ancienne, assemblée avec des éléments nouveaux ! elle est donc plus complexe et adaptée au réel tel qu’il est ! c’est proche donc de l’idée d’hybridation, de métamorphose ! De se sauver en sauvant. En dehors des systèmes clos ! Comme l’indique cette autre citation de Derrida :
«c’est sortir d’une clôture métaphysique, c’est à dire d’une sournoise mise en ordre du monde qui justifie subrepticement certains aspects de l’ordre établi : Autorité absolue du Père, de l’État, du Vrai, du Beau,... »
La politique de déconstruction de Derrida et d’ouverture à tout ce qui existe dans les diversités, les minorités ethniques, de genres, les handicapés, les pauvres... est de 1967 ! Elle a été à l’origine de Mai 68 en France, et a été appelée French Theory (avec Michel Foucault, Gilles Deleuze, Jacques Lacan, Roland Barthes, Félix Guattari) aux Etats unis où elle a été très suivie, lors de tous les évènements des années 70 là bas : avec le mouvement décolonial, pour la paix, les mouvements noirs , les gender studies des femmes et des LGBT, la cancel culture, l’anti capitalisme, l’anti norme ... Avec des évènements mythiques représentant toutes ces luttes comme le festival de Woodstock. avec l’exemple de Jimmy Hendrix, noir, hippie, anti guerre du Vietnam qui explose l’hymne national américain, celui de son pays avec sa guitare....
Ensuite cet élan de libération est passé dans beaucoup de pays du monde, les démocraties . Mais ces combats ne sont pas encore finis aujourd’hui dans beaucoup de pays dont les systèmes dictatoriaux ont contrôlé les informations sur ce sujet. Et même dans ces pays où on en parle depuis si longtemps déjà, il y a encore à faire . Par exemple, le mouvement des noirs américains n’en finit pas de se réactiver à chaque mort d’une victime ! Encore récemment avec le Black lives matter! Qui suit la mort de Georges Floyd en 2021 !
Nous allons parler dans cet envoi, de ces problèmes complexes, et des solutions plurielles envisagées ! Du sens de la justice, de l’égalité et de l’équité. avec les noirs aux Etats unis, des bébés et des étudiants en commerce en Norvège, avec la ville de Londres, le cas si brillant de la Bolivie... avec le lieu collectif de Brest envoyé par Saic, celui de Berlin... avec le groupe d’autistes avec lequel j’ai pensé tout de suite à vous . Et avec le visage de L’autre de Levinas comme dernière avancée possible. Puisqu’il y a aussi les deux peintures de Rothko qui nous amènent ailleurs...
Je tente tout ! Étant donné les besoins de nos identités disloquées, donc ouvertes à tout, à se construire ! et la pluralités des vérités ! (Derrida)
Pour vous proposer de grandes évolutions vers l’extérieur et l’intérieur . Dès que c’est possible. Pour sauver et se sauver. Çà me donne toujours la force pour continuer...
2/ « Le sens de la justice chez l'être humain. Altruisme, collaboration et compétition» d’Alex Gabbay ( Royaume-Uni) »
C’est un documentaire que j’ai trouvé dernièrement sur Arte et j’y ai vu des choses décisives pour nous ! Leurs explications et leurs solutions sont valables et applicables dans d’autres problèmes de nos sociétés : discriminations envers les ethnies (noirs, arabes, asiatiques,...). Envers les LGBT. Les genres. Anti pauvre. Donc on pourra le décliner, en tirer toutes les conséquences !
Pour vous tous qui avez subi l’inégalité ! Si forte qu’on s’en souvient toujours. Au quotidien, pernicieuse... ou au regard de tous. Et çà se percute avec les images de policiers blancs et de noirs à la frontière américaine. Et avec les envois du collectif sur whatsapp par Marylin et Hamida sur des injustices des policiers en France avec un « Communiqué du syndicat de la magistrature qui est excellent ». et le sketch de Coluche : « que font les policiers dans le dos des arabes avec un revolver à la main ? Christophe qui a mis un cœur à cet envoi. Maryse qui répond: « c'est tellement vrai ! Excellent tract mais va-t-il être suivi d'effet ? Le gouvernement en reste toujours aux symptômes et non aux causes profondes. » et j’avais remercié Maryline et Hamida pour tes deux envois dans le groupe. « Ils sont très riches, intéressants. Je vais commencer à y réfléchir et y répondre dans l'envoi suivant ». Et là j’ai trouvé des éléments profonds sur ces problèmes.
Pour nous qui avons subi le racisme parce qu’on n’est pas blanc. Parce qu’on a tant de fois vu ces exclusions injustes. Parce qu’on n’avait pas encore de solution à ces problèmes récurent de nos sociétés. On avait trouvé des éléments sur le deuil des victimes de l’esclavage mais là, il y a des avancées majeures sur ces problèmes d’inégalités envers les ethnies, les pauvretés, et çà peut s’étendre à toutes les autres exclusions : envers les genres...
"Pourquoi acceptons-nous tant d'inégalités et d'injustice sociale ?
De la Norvège à La Grande Bretagne, aux États Unis, jusqu’à la Bolivie, une exploration stimulante de ce que signifie la justice pour nous. A travers des expériences scientifiques diverses, les leviers de nos comportements sociaux se révèlent."
2.1/ "Expériences scientifiques sur les bébés en Norvège.
Chez les bébés, dans des expériences on constate qu’ils préfèrent le gentil et qu’on fasse mal au méchant les gène moins !
On en conclut que l’équité joue une rôle essentiel dans notre vie normal . Transgresser ce sentiment peut avoir des conséquences et anéantir des relations en un instant"
2.2/ 'Expériences scientifiques sur les élèves de la Norwegian school of bizness par le Choice lab , Bertil Tungodden: Alexander Cappelen .
Les inégalités croient dans les pays d’Occident ! Comment expliquer que personne ne bouge ? Faut-il considérer que ses inégalités soient justes ? Pourquoi cette société accepte que les gagnants gagnent tout? Que celui qui réussit mieux, mérite plus !
On est prêt à accepter n’importe quelle inégalité, si elle est liée au résultat d’une compétition. On le vit en sport, où celui qui est le premier pour une seconde, gagne beaucoup d’argent et les autres presque rien. Nous trouvons çà juste. Cette idée est reprise dans le domaine économique.
Nous devons réfléchir à la manière dont les institutions façonnent l’idée d’équité de nos futures générations. En Norvège, à l’école primaire, pas de notes, match de foot sans perdant, (on rajoute des joueurs dans l’équipe qui perd)... Mais a partir de 12 ans la méritocratie remplace l’égalité : notes , compétition du meilleur . Et il y a 30 pour cent des étudiants qui ne donnent rien à personne . Dans cet école de commerce, c’est le plus bas résultat, aussi bas que le bébé.
Il y a l’idée très développée parmi eux : d’un facteur chance d’avoir la bonne famille, au bon endroit !
Et il y a aussi de payer plus les gens qui mérite plus et qui font des postes à autre responsabilité parce qu’ils sont rares ! "
2.3/"Lord Adebowale, membre de la London fairness comission (Member of the house of lord).
mon objectif est d’essayer quelque chose de nouveau : de demander ce qu’est l’équité pour les londoniens.
Londres est un terrain de jeu pour les riches, un tapis de course pour les classes moyennes et un entrepôt pour les pauvres . Je crois que les humains naissent avec le sens de la justice mais la société conditionne structurellement les gens à ne pas s’en soucier, où à créer les conditions dans lesquelles ils choisiront de suivre ce qui est la nature humaine.
Les aides envers les pauvres et les familles monoparentales ont été diminué en Europe et aux États unis !
Il y a aussi l’exemple : à une loterie une personne choisit de miser tout son argent et il a perdu donc tant pis pour lui !
Les pauvres sont responsables de leur situation qui découle de leurs choix . Comment définit t’on un choix? Y a t’il une autre alternative ? D’avoir accès à l’éducation, à ne pas divorcer, ne pas boire, …avaient -ils accès à l’éducation ? aurait ils pu faire des études sans tout perdre ?
Alors les raisons pour lesquelles on a supprimé les aides sont elles valables ou non ?"
2.4/ "Kimberlé Crenshauwn , Ucla professeur, Columbia school of law, Usa:
Nous avons conscience des injustices du passé et nous célébrons le fait que nous n’en sommes plus là. En réalité nous sommes des sociétés post-esclavage, post-féodalisme, post-colonisation et çà façonnent nos vies. Certains éléments de ces systèmes sont encore présents."
on peut rajouter post-patriarcat et post-hétérocentrique , en ce qui concerne les problèmes des femmes et de genres !
Certaines personnes sont structurellement dans une position désavantagée !
Et d’autres dans une position avantagée .
Si cela vous met mal à l’aise, c’est que vous n’êtes pas prêt à comprendre de quelle façon la société structure les choses !
Par exemple, face à des femmes vulnérables (viol, …), la manière dont elles sont traitées, le crédit qu’on leur accorde et leur traitement en justice dépendent principalement de la hiérarchie sociale !
Il leur arrive des choses à cause de ce qu’elles ont et elle ne peuvent pas avoir des comptes à cause de ce qu’elles ont ."
2.5/ "L’indice de progrès social, permet de se demander : qu’est ce qu’une bonne société ? Exemple en Bolivie.
Cet indice est basé sur 3 axes pour mesurer l’équité d’une société :
Premier axe: Tous les citoyens ont-ils accès aux besoins de base comme manger, dormir...?
Deuxième axe: Ont-ils les bases du bien être, comme l’éducation ?
Troisième axe: Sont-ils libres de réaliser leur rêves ? Jouissent-ils de leurs droits, du libre arbitre ?
Il faut avoir le sentiment de vivre dans une société équitable , pour réellement travailler dans le but de progresser et d’ améliorer la communauté. Les jeunes peuvent se projeter dans l’avenir , choisir librement le métier qu’il veulent faire ..."
Et on peut voir que ces pensées portent loin ! Elles sont justes et s’appliquent dans de nombreux cas ! Et nos identités disloquées ont besoin de ces vérités !
Vous pouvez essayez de penser vos problèmes avec ce qui vient d’être trouvé ! Çà nous aide à penser des situations difficiles avec un regard nouveau, léger, sûr de lui, métamorphosé ! Au delà des enfermements de soi et de la société ! Fort pour sauver (et se sauver dans le même geste). mieux adapté au monde tel qu’il est ! Complexe, non pas figé et simplifié, avec une vérité absolue, mais pluriel avec la pluralité des vérités de Derrida...
Et aussi penser leurs solutions comme faisant partie de nos vies ! C’est aussi ce que je propose en prenant des exemples pluriels, précis à la fin de l’envoi. Avec certains lieux dans la ville ! Avec des organisations collectives comme un groupe de musique ! Et avec la pensée d’un philosophe!
3/Et d’abord, le dictionnaire de Lowe , aux mots égalité et équité !
« Une société peut admettre plusieurs types d’égalités :
A/ L’égalité des droits (civique), c’est à dire l’égalité devant la loi, s’oppose aux privilèges. Elle se fonde sur l’idée d’une égalité naturelle entre les hommes. Même s’ils n’ont pas les mêmes forces ou les mêmes qualités, ils ont une égale dignité.
B/ L’égalité des conditions (sociale). Le développement des aspirations sociales a entraîné une critique de l’insuffisance de la simple égalité des droits. Marx, lui reproche d’être formelle et illusoire. La pensée de l’égalité s’oriente alors vers un égalitarisme, cherchant à égaliser les moyens et les conditions d’existence. Pour Tocqueville, c’est le trait dominant des démocraties modernes.
C/ Le libéralisme lui reproche l’égalité au détriment de la liberté individuelle.
D/ On lui a reproché de confondre égalité et identité. L’égalité suppose que les individus ont une nature ou une dignité communes, mais non qu’ils sont semblables en tous les autres points. Égalité et différence sont parfaitement conciliable.
E/ On a pu aussi distinguer égalité et justice. L’inégalité sociale n’est pas injuste en elle-même, mais seulement lorsqu’elle empêche des individus de jouir de leurs droits - c’est la cas des illettrés. Il serait alors possible théoriquement de résoudre la contradiction, égalité des droits et inégalité des conditions : en la réduisant dans les limites où l’inégalité est compatible avec la justice ! Cette conception se fonde sur l’idée d’Aristote d’équité : c’est la juste distribution des avantages ! l’équité est donc l’esprit de justice en tant qu’il peut s’opposer à l’égalité même.
Une distribution équitable ?
Mais comment déterminer ce qui est juste ? Les débats actuels sur la notion de justice, et donc de l’équité, tournent autour de cette question délicate : selon quels principes et modalités peut on déterminer ce qui est objectivement dû à chacun ? Le principe de la justice ne pouvant être l’égalité arithmétique- elle vise le pur et simple nivellement de toutes les conditions - , le problème est celui de la distribution sociale équitable des contraintes, charges, privilèges et honneurs. Selon John Rawls, un point d’équilibre doit exister dans les partages inégaux, afin que certaines inégalités soient préférées à des inégalités plus grandes, mais aussi à une répartition inégalitaire. l’équité -comme la justice - est équilibre, convenance et juste mesure. »
4/ L’exemple des lieux collectifs : de Saic à Brest et celui à Berlin... comme lieux urbains idéaux !
Au sens de justice social, et d’indice de progrès social comme en Bolivie. Et comme principe d’équité appliquée dans des lieux métamorphosés ! Loin de l’ ordre établi habituel ! Vérités plurielles, applications possibles pour le développement des capacités sociales des usagers de la ville, avec les besoins immenses de nos identités disloqués ! Ils ont pensé ces endroits pour que la mégapole soit plus juste, égalitaire et sauvante !
"La plus grande place publique couverte d’Europe ! Et gratuite et libre d’accès tous les jours de 10h à 1h !! Pour pouvoir se promener, agir, dans un espace multiculturel avec des lieux d’expositions, des spectacles, des films, emprunter des documents culturels (livre, musique, vidéo) à la médiathèque, aller dans un parc d’aventures en réalité virtuelle : illucity, jouer du piano, manger, boire, faire du sport (vélo, trottinette, skate parc, climb up atelier de grimpe ! Salle de yoga ! ) !espace de coworking, à la recherche d’une alternative au télétravail à la maison? Envie de rejoindre une communauté ? Venez tester nos espaces design,et laissez place à votre créativité ! WE ARt MINDS accueille les coworkers en mode résident ou Néonomades . C’est un Tiers lieu de partage moderne, innovant et convivial qui propose des espaces de travail, bureaux permanents dédiés ou flexibles en openspace adaptés aux professionnels actifs agiles. WAM est un lieu de rencontres et d'échanges. Nous organisons régulièrement des talks - meet-ups et nous soutenons les missions d'intérêt général."
Que nous avait fait découvrir Saic sur Whats app !:
21/ 11/ 2022:
19h 22: Saïc : Merci Éric pour ton texte, que je lis lentement et retrouve avec plaisir et curiosité
Week-end brestois et découverte du plateau des ateliers des Capucins, espace social de partage, de création sur ce territoire du bout du monde. En son centre une médiathèque bien sûr ☺️
Y retourner bientôt.
Image pris sur le site
21h 18: Eric : Merci Saïc, je suis très content de voir que le projet t'intéresse, que "tu y viens avec plaisir et curiosité"!!! Ton avis est très important pour moi !!! et je sais aussi que tu peux largement améliorer mes envois autour de tes thèmes préférés ! Là ton envoi sur cet "espace social de partage et de création" à Brest, proche de La friche la belle de mai à Marseille ! ces lieux sont des actions de libération et de création du futur! Je ne connaissais que celui de Marseille, y en a t-il d'autres en France (car çà donne envie de les vivre car ce sont des lieux complets (pluri disciplinaires, ...) qu'il faut aller voir, et vivre en réel...? Au plaisir de te relire encore ... Eric
C’est un peu comme La friche de mai de Marseille dont j’avais déjà parlée dans l’envoi 2 ! Et en cherchant d’autre lieu du même type, çà me refait penser au documentaire sur Tracks avec le Kopi à Berlin ! On retrouve les éléments de Brest et de Marseille avec en plus des actions encore plus engagées, comme occuper un lieu pour le squatter et taguer le lieu, exprimer des revendications extrémistes de gauche, organiser des concerts sauvages sur les toits, distribuer des aliments et préparer un repas pour les pauvres !
5/ Astéréotypie, atelier d’écriture pour jeunes autistes devenu groupe de punk comme autre organisation idéale !
Pour mettre en valeur la pluralité des vérités, en mélange et métamorphose en dehors des cases toutes faites ! Et se sauver car c’est aussi un exemple de vie et de vérités nouvelles pour leurs et nos identités disloqués !
Au sens de justice sociale, d’’indice de progrès social . Et comme équité... ! Ils ont pensé leur groupe pour que la vie y soit plus juste envers ceux qu’on ne voit pas dans de tel projet musicaux, des handicapés autistes.
J’ai entendu récemment ce documentaire sur France inter, dans l’émission : le-mur-du-son-du-jeudi-21-avril-2022
Et çà m’a fait pensé à toi qui es engagée dans une troupe de théâtre avec des handicapés dont j’ai déjà parlé dans un envoi, Bataya, (je ne sais pas si tu connais ce groupe !) . Pour nous tous qui connaissons mal ces personnes autistes ! C’est une grande claque de vie !
« Le collectif Astéréotypie. Avec un a privatif. Comprenez anti-stéréotypie qui sont les mouvements répétitifs des autistes, ou fièrement atypique ! Stanislas Carmont a une voix d’ancien mais il est tout jeune, c’est l’un des auteurs et interprètes de ce collectif formé à l’Institut Médico-Éducatif de Bourg-la-Reine. Un groupe d'autistes slameurs (Claire, Stanislas, Yohann et Aurélien), Félix qui écrit aussi dans l'ombre, Christophe éducateur passionné, et deux membres du groupe Moriarty : ensemble, ils élaborent cette électro punk "hyper-surréaliste". de la musique brute, comme il y a de l’Art brut. Une thérapie intime et collective !
C’est comme si je parlais à un ami de ce qui ne va pas, dit Stanislas à propos de ses textes.
Sur "L’énergie positive des Dieux", le 2ème album d’Astéréotypie, il avait 17 ans…
Les colères, les angoisses, les peurs mais aussi les désirs, les joies, les soulagements : toutes les profondeurs de l’existence trouvent ici leur chemin, leur langage. Dans un réel comme plus vrai.
Même si on y tombe amoureux d’un billet de 20 euros, qu’on a un chat de 44 ans et que "les vaches bretonnes sont bilingues" !
La distorsion des mots et des sons permet de rendre compte d’un vécu très intime mais aussi d’une perception collective. C'est le double mouvement d’Astéréotypie : nous faire entrer dans un monde, celui des troubles autistiques, et formuler avec une justesse vertigineuse ce que nous pouvons tous ressentir.
Colère morceau avec Stanislas en vidéo
En parlant de ce qui le met en colère : on s’y retrouve tous ! Et dans le clip il met des images d’autres personnes qui sont en colère comme lui et qui ne peuvent pas bouger. Lui est le dernier visage !
[Couplet 1 : Stan]
Ce qui me met en colère c’est quand les gens se moquent de moi
Ce qui me met en colère c’est quand parfois on me crie dessus
Pour des choses qui sont vraiment pas importantes
J’en ai marre qu’on me crie dessus pour rien
Juste parce que je me décortique le nez
J’en ai marre, c’est nul
C’est dégoûtant je l’accorde mais c’est tellement pas important
J’ai insulté personne, je n’ai frappé personne
C’est pas grave
J’en ai marre, mais ils s’en foutent
C’est ça qui me met en colère
C’est ça qui me met en colère
[Couplet 2]
Une autre fois, on m’a crié dessus parce que j’ai senti une chaussette
Pour voir si elle était à moi
Je n'y comprends rien
Mon père aussi me crie dessus
Je veux des choses, il me dit non
J’en ai marre
J’en ai marre des contraintes
Le conditionnement tous les lundis, les échauffements de théâtre
Ce sont des contraintes tous les lundis
J’en ai marre !
J’aime pas qu’on me dise "il faut que tu dormes la nuit"
Il faut que ça s’arrête maintenant !
Je n’aime pas non plus quand je vais dans un magasin et qu’il est fermé
Ca m’énerve !
Quand il y a un anniversaire à l’Hippopotamus, ils mettent la musique fort
Si je commande des huitres au restaurant et que le serveur me dit
" Désolé monsieur y'en a plus "
Quand les gens se moquent de moi dans les centres commerciaux ils disent : "haha ! haha !
Regardez il fait le fou il s’excite, haha ! Il secoue des mains "
Alors je prends mon portable et je les prends en photo pour me venger
Pour les emmerder
Ce qui me met en colère c’est qu’il y a des gens qui disent que je suis fou
Ce qui me met en colère c’est qu’il y a des gens qui disent que je suis fou
Ce qui me met en colère c’est qu’il y a des gens qui disent que je suis fou
Ce qui me met en colère c’est qu’il y a des gens qui disent que je suis fou
“Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme”, le troisième album d’Astéréotypie sortira le 29 avril 2023. Il y aura des concerts dans toute la France. Donc ne les ratez pas.
Claire Ottaway qui chante "Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme",Tout le monde a joué au jeu des sosies dans sa bande et son entourage, Astéréotypie en a fait une chanson où les reflets de la pop-culture se tordent dans le miroir. À moins que ce ne soit la pop culture qui soit complètement tordue, et que la poésie dure et drôle d’Astéréotypie nous permette de le voir...
A signaler : le documentaire multi-primé de Laetitia Moller "L’énergie positive des Dieux" qui plonge au coeur de ce collectif : teaser 1
qui commence par :
Tout va bien Aurélien ? /Çà va pas, d’accord./ je suis pas bien dans ma tête/ maman / regarde comment la vie est faite/ maman!
c’était l’"L’énergie positive des Dieux!
pour que le monde soit aujourd’hui plus noble, plus prompt, plus accueillant que jamais et surtout dans l’intimité
c’est vraiment merveilleux d’être là
c’est vraiment mon super avantage que je n’ai jamais eu vraiment ».
La jeune Claire dit « mes pensées tournent en flèche comme une calèche
et plus rien ni personne ne pourra m’arrêter»
6/ Le visage de l’autre du philosophe Emmanuel Levinas.
Comme extrémité de cette logique vers l’autre ! : de justice, d’indice de progrès, d’égalité et d’équité, de métamorphose ! Hors de ce qui nous enferme ! Pour aider profondément et s’aider soi même... Comme nouvelle vérité possible pour nos identités disloquées !
Oui ! Et on peut aussi considérer ce texte sans croire en dieu... et quand il parle de la présence de l’infini y voire l’infini réel, le grand ordonnancement de la nature, l’univers, le grand hasard, la beauté,... avec nous quelque part, ...!
«Une raison basée sur l’ouverture, le dévouement, et la responsabilité .
Seule la relation à autrui constitue une véritable ouverture vers l’infini !
La rencontre du visage d’autrui constitue l’expérience par excellence et le seul témoignage effectif de la transcendance , la seule révélation possible de la merveille de l’idée de l’infini.
Il fait une relecture de la Bible et en tire que l’humanité de l’homme commence où cesse la violence : elle ne se manifeste vraiment que comme souci du prochain et conscience de la proximité réelle de l’absolument autre (dieu), dans la fragilité du visage de chaque homme.
L’humain fait son apparition lorsqu'un sujet -paradoxalement, absurdement même – répond d’autrui avant de se soucier de sa propre personne . » Formidable ! que j’ai déjà ressenti déjà !
« L’autre m’apparaît d’abord comme un visage qui est le signe d’une transcendance unique, à la fois infinie et vulnérable. Le sens du visage est celui d’une injonction que je ne peux méconnaître. La première des injonctions est celui du tu ne tueras pas, c’est pourquoi on met un bandeau noir sur les fusillés – comme si avant l’exécution matérielle, le supplicié avait été sur le plan symbolique une première fois mis à mort. »
7/ Puisqu’il y a aussi les deux peintures de Rothko si fortes qui nous amènent aussi...
Métamorphoses en dehors en dedans
Pluralités des vérités de Derrida pour identités disponibles
sans plus de commentaire du peintre, il n’y a que le titre qui dit si peu et qui ouvre donc d’autant sur ce que çà nous dit personnellement, et je veux vous laisser toute la place pour vous laissez aller !
Rothko 1954 et Rothko 1960 number 14
6 ans plus tard !
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