#antonin bartherotte | Explore Tumblr Posts and Blogs

a2sparis · 6 years

Text

À CAUSE DES FILLES..?

FILM. «À cause des filles..?»

Réalisation : Pascal Thomas. Scénario : Nathalie Lafaurie et Pascal Thomas qui ont tous deux commencé leur carrière cinématographique dans les années 1970. Musique : Antonin Bartherotte. Principaux acteurs : Irène Jacob, François Morel, Pierre Richard, Louis-Do de Lencquesaing, Bernard Menez, Frédéric Beigbeder, Caroline Ducey, Laurent Lucas, Alexandra Stewart, José Garcia, Rossy de Palma, Marie-Josée Croze, Barbara Schultz, Audrey Fleurot et Marie-Agnès Gillot. Durée : 1h36.

Consacré au sentiment amoureux, ce joli film, bien rythmé, est plein de fantaisie et de charme. Et de liberté. Bien que tourné plutôt vite (en quatre semaines), il comporte nombre de séquences conçues pendant le tournage même, indique son réalisateur, Pascal Thomas, 73 ans, qui ajoute que des personnages du film furent même rajoutés au dernier moment. Il précise que les grandes lignes du scénario n’avaient été, au départ, qu’«à peine esquissées» afin de disposer d’une plus grande liberté lors du tournage. Le film commence par un mariage... qui se termine fort mal : en effet, le jeune époux laisse en plan la noce pour s’enfuir avec une autre femme ! La mariée décide, toutefois, que la fête doit continuer envers et contre tout, bien que la mère du marié, comme beaucoup d’autres invités de la noce, connaissant la réputation de cavaleur du jeune époux, affirme que son fils «ne reviendra jamais» ! Au cours d’un long repas de noces au terme duquel la mariée finira par lancer à son époux toujours absent un tonitruant «Va te faire foutre !», les invités vont se raconter des histoires amoureuses, souvent burlesques. Et le film est ainsi construit sur des allers-retours entre le présent de la noce et le passé de ces histoires. Thomas indique que certaines de ces histoires sont de nature autobiographique. Et d’autres, inventées. L’histoire la plus savoureuse est celle de cet homme qui commande un test ADN pour démontrer qu’il n’est pas le père d’un bébé et qui a la mauvaise idée de faire passer également le même test à ses trois adolescentes - résultat : il n’est le père ni du bébé, ni de ses filles ! D’où gros malaise entre lui et sa femme...

«Je veux dire combien nous nous prenons mal pour vivre et aimer»

Même si on ne peut qu’espérer que ce nouveau film ne soit pas le dernier de Thomas (qui en a réalisés une vingtaine, les premiers au début des années 1970), ce film apparaît, toutefois, comme un testament de sa façon d’être cinéaste. Ainsi, dans ce film, comme souvent chez Thomas, les personnages font partie d’une classe moyenne dont «les assises morales bougent, se modifient, s’effritent», selon Thomas, qui parle également de règles sociales «qui nous étouffent». Il explique aussi vouloir «arriver aux lois profondes et universelles du cœur humain» à partir d’histoires particulières, dire «combien nous nous prenons mal pour vivre et aimer», «mettre le doigt sur les travers des individus». Il dit également vouloir «dévoiler, à travers des anecdotes révélatrices, les beautés, la drôlerie et les drames de ce monde». Mais tout cela, chez Thomas, est toujours exprimé avec humour et bonne humeur. < Je commence souvent mes films sur un ton comique, frivole, puis insensiblement je noircis le tableau pour frôler parfois le drame, voire la tragédie, mais seulement le temps de déceler ce qu’il y a de ridicule, de cocasse, d’improbable, d’absurde dans le comportement de chacun. Et je choisis alors de basculer dans une sorte de distance, de réserve humoristique. > Une autre caractéristique des films de Thomas, et notamment de son nouveau film, c’est que les personnages masculins sont plutôt des anti-héros, alors que les femmes, elles, ont généralement beaucoup plus de caractère.

0 notes