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#bipolaire et rupture amoureuse
vodoungnon · 1 year
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EVOUTEMENT AMOUREUX, DESENVOUTEMENT SUPPRESSION ET MALCHANCE
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lustpastel · 5 years
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dans 2 mois ça va faire un an que mon "fiancé" et moi on s'est séparer officiellement, mais dans quelques jours ça va faire un an que ça a été le moment où un jour comme ça en me levant le matin j'ai craqué définitivement j'ai saturé, je me suis mise à pleurer et il m'a vu et j'ai pas pu trouver d'excuses ou inventer un truc cette fois et j'ai demander un break, parce que j'étais encore trop effrayé de dire rupture et de le supporter même si j'en avais énormément besoin
il m'a fait beaucoup de mal et je lui en ait fait aussi, une pn borderline et un bipolaire ça devrait être interdit limité, on s'est fait les pires truc et au final je l'ai empoisonné assez pour qu' il me détruise totalement
j'ai longtemps chercher à l'oublier, à oublier cette peine, à arrêter d'autant encore d'y penser, j'y suis arrivé une fois en tombant amoureuse de la mauvaise personne encore une fois, puis on s'est séparé aussi et je me suis rendu compte que ça devait venir de moi, mais alors j'ai compris que essayer de me resouvenir des bons moments en me rappelant et citant toutes les choses que j'ai aimé chez lui ça aiderait peut-être ma tête et mon cœur à le pardonner même si il est plus du tout dans ma vie maintenant, j'ai tout essayé pour y arriver alors c'est la dernière chose à tenter maintenant, je sens que j'ai vraiment vraiment vraiment envie et besoin de lui pardonner pour avancer dans ma vie
Ce que j'aimais le plus chez mon ex c'était son côté très optimiste, il essayait de trouver en chaque jour quelque chose de bon, trouver à chaque situation une leçon à retenir, et surtout il essayait toujours de voir le bon chez les gens
il avait ce côté très énergique, très souriant, très drôle très foufou très rayonnant c'était mon gros soleil et mon amour à moi, c'était toujours le moodmaker dans un groupe le petit chouchou qui faisait rire tout le monde et qui faisait donner l'envie de prendre soin de lui
puis y'avait aussi son côté très mais vraiment très innocent, il était enfantin et insouciant, il était facilement gêné et il était très inexpérimenté en beaucoup de choses de la vie, il était plus vieux que moi de 3 ans mais c'était qu'un gros enfant très fragile dans le fond, j'avais l'impression que c'était une poupée auquel il fallait sans cesse faire attention, il était très influencable et sensible j'avais réellement peur à chaque instant qu'il puisse voir un mauvaise exemple de quelque chose et qu'il pense que c'est normal et fasse pareil sans réfléchir, mais j'aimais vraiment beaucoup ce côté très touchant et docile chez lui
il était cultivé, mâture, intelligent, intéressé par beaucoup de chose il refusait jamais de savoir des choses, il aimait la découverte, on débattait de beaucoup de choses, il était très doué dans beaucoup de choses et avait une éducation très bonne niveau valeur en soit, c'était un homme il était déjà ce qu'il était sensé être bien plus tard que ça il réussait beaucoup de chose et j'étais très fière de lui et de le voir avancer, c'était entièrement grâce à comment il est
il était très ouvert d'esprit aussi, quand je lui ai dis que j'étais fluid il m'a tenu la main en s'excusant de si il avait déjà dis quelque chose qu'il fallait pas et de ne pas s'y connaître beaucoup en tout ce qui est identité, il savait pas ce que c'était il m'a demander que je lui explique il a écouter calmement très sérieusement et peu à peu j'ai remarquer qu'il utiliser que des surnoms neutres pour moi, il était vraiment très mignon, et puis aussi chaque fois je pouvais lui dire viens on teste un truc dingue" même les plus chelous, et même quand j'exagerais pour plaisanter, il répondait sérieusement et sincèrement toujours qu'il était partant
il avait peur de rien il était très courageux et il était vraiment très ouvert à tout et il avait aucune gêne et putain j'aimais ça, il pouvait décider d'un coup de se rouler au sol d'une colline pour faire du toboggan il avait rien à foutre du regard des gens, enfin surtout quand il était avec moi, il a jamais eu peur de me dire à quel point il m'aimait même en public il faisait de son mieux pour le prouver, il le montrait devant ses potes ou sa famille et ça faisait tellement de bien de se sentir pas rejeter et à l'abri et accepter et assumée et aimée pour la toute première fois
et malgré que nos attentions ont finit par aller que dans son sens dans notre relation, au début on va dire, il avait un énorme côté vraiment très attentionné envers moi, très protecteur, très chaleureux, très à l'écoute, même quand il était très gêné de faire des choses il finissait par essayait pour moi, il me donnait ce sentiment d'être important et intéressante pour quelqu'un, que j'en valais la peine c'était un vrai amour avec moi
tout s'est peu à peu évanoui mais j'adorais tout ça chez lui, sa manière d'être c'était sa plus grande qualité, j'aurais beau citer pleins de choses ça revient à dire que j'aimais comment il était entièrement, il était absolument tout ce que je rêvais de tomber amoureuse alors c'était pas étonnant que ça c'est fait je le voyais comme un être parfait, c'était une image d'une personne et d'une vie avec que j'adorais et j'avais besoin, puis je m'en suis convaincu même quand je savais au fond que pleins de choses allait plus, je l'ai vraiment aimé, et je pensais que ça arriverait jamais que je puisse tourner la page et l'oublier mais, même si j'arriverais jamais à l'oublier totalement, je me sens tellement mieux juste en écrivant que ouais c'est passé malgré tous les bons côtés et les mauvais bah c'est passé et voilà, j'arrive enfin sincèrement à me le dire ça fait du bien ce gros déversement de tristesse, c'est du soulagement, pas de la douleur pour la première fois
j'irais mieux un jour peut-être, j'arrive à voir cette option du moins
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Tu es parfois sujet à des accès de dépression pendant lesquels ta vision du monde est d’un pessimisme absolu. C’est le cas en ce moment. Tu as hésité à me parler de cette humeur qui envahit ta vie telle une marée noire et tue en toi tout désir, de ce vide qui t’engloutit comme des sables mouvants. En nommant ce néant, tu tentes de lui donner une existence, de le mettre à distance, de construire une défense. Mais quel rapport entre ce noir d’encre qui te submerge quand tu es seul et ces mots que tu prononces devant un cappuccino, dans un café de New York, face à un visage ami ?
Je secoue la tête. Toi dépressif ? Tu es la personne la moins dépressive que je connaisse.Il n’y a personne qui aime la vie autant que toi, qui en goûte mieux les plaisirs et les raffinements. Je suis certaine que ta mélancolie actuelle, qu’il faut bien admettre, vient seulement de l’angoisse causée par la relation à distance. En fin de compte, le courrier électronique n’est peut-être pas un avantage : son immédiateté qui ne te permet pas de relire des messages joue contre toi. Ta colère paralyse Elisa, et son silence accroît ta colère : c’est un cercle vicieux.
[...]Tu maîtrises la rhétorique - l’apparence. De plus en plus elle sert à dissimuler qu’il n’y a rien derrière, comme ces façades d’immeubles qui tiennent  encore debout dans les pays en guerre et dont une bombe a réduit en ruine le reste. Publish or perish : la règle d’or de l’université américaine. Il n’y a pas le choix. Tu dois transformer ta thèse en livre et la publier, même si elle appartient à ton passé et que la simple idée de t’y remettre te donne la nausée. Tu viens de perdre cinq mois. Tu vas le faire.
[...] Les circonstances ont toutes abouti au même résultat : la rupture, l’échec. Pourquoi ?
C’est comme si, avec le temps, la répétition créait un sillon dans lequel tu t’enfonces. Tu as eu trente-huit ans en janvier. Il n’est pas trop tard pour t’en sortir.
[...] Le psychiatre délivre un diagnostic : psychose maniaco-dépressive. On dit maintenant bipolaire.
Tu apprends qu’il s’agit d’une vraie maladie, mentale pas psychologique. Ce dont tu souffres depuis des années est un déséquilibre chimique. Le psychiatre compare cette infirmité au diabète. Pour les diabétiques, on sait ce qui manque dans le sang et qu’il faut compenser. Pour les bipolaires, on ne sait pas encore ce qui manque dans le cerveau : on sait seulement qu’il manque quelque chose, et l’on sait ce qui permet de le compenser. Il faut souvent un élément déclencheur pour que le mal, latent, explose. Dans tous les cas les éléments ne manquent pas : les ruptures amoureuses; la mort de ta mère il y a huit ans, qui a ravivé le traumatisme de l’abandon quand tu as passé un an à l’hôpital à l’âge de six ans.
C’est une maladie qu’on ne peut dire génétique, car on n’a pas encore trouvé le gène, mais que l’on sait héréditaire. Le psychiatre t’a interrogé sur tous les membres de ta famille paternelle et maternelle. Ses questions projettent une lumière révélatrice sur ta mère, sa joie folle, son exubérance, son hystérie, ses fureurs qui vous terrifiaient, ses crises, ses sautes d’humeur qui l’ont rendue invivable et qui ont conduit ton père à la quitter.
La maladie est traitable. Le psychiatre te prescrit du lithium et des antidépresseurs. Il faut augmenter progressivement la prise de lithium jusqu’à ce que l’on trouve la dose qui soit thérapeutique sans être toxique.
[...] Tu vas à la fnac des Halles acheter des livres sur cette maladie dont tu portes désormais l’étiquette. Page après page tu hausses les sourcils, stupéfait. Tu lis une description de tes symptômes. L’alternance de hauts très très hauts et de bas très très bas et qui durent des semaines ou des mois. La dépression jusqu’à l’hébétement sur de longues périodes, l’impossibilité de sortir de son lit, de bouger ses membres ou de prendre la moindre décision, le refuge dans l’alcool et la drogue pour arriver à survivre; l’exubérance, l’enthousiasme, l’insomnie, la parole intarissable, la suractivité sexuelle et le gout de la promiscuité, les dépenses extravagantes et l’incapacité à gérer l’argent, les idées grandioses qui caractérisent la phase portant le nom clinique d’ “hypomanie” ou de “manie” suivant son intensité, d’autant plus élevée que ta dépression est plus forte, car la manie, selon certains psychiatres , serait un rempart désespéré contre la souffrance de la dépression... Chaque phrase s’applique à ton cas. Tu découvres que tu n’es pas un être singulier, mais un cas. Et même un cas d’école.
C’est la maladie de Van Gogh, de Dickens, d’Hemingway, de Robert Schumann, de Brian Wilson des Beach Boys, de Syd Barrett de Pink Floyd, de Kurt Kobain, de Jackson Pollock, d’Edvard Munch, de Virginia Woolf et de Sylvia Plath. et de Nina Simone.
Pourquoi tant de musiciens bipolaires. La musique a-t-elle été leur tentative de survie ? Elle ne les a pas empêchés de se tuer.
Le taux de suicide est de vingt-cinq pour cent.
[...] Remonte à ta mémoire ce passage du Côté de Guermantes où Proust écrit, à propos de sa grand-mère, que la mort élit domicile en nous longtemps avant de nous tuer, et que pendant ces années, elle se fait connaître de nous comme un voisin ou un locataire « liant ». Ce n’est pas d’aujourd’hui que tu sais que tu vas mourir. Tu le sais depuis toutes ces années où la mort est venue habiter chez toi. Sans la voir, tu as eu le temps de te familiariser avec l’étrangère que tu as entendue aller et venir dans ton cerveau. Il est arrivé que tu ne l’entendes plus : tu as pu croire qu’elle avait déménagé, espérer qu’elle était partie pour toujours. Mais non, elle était juste en vacances. Elle est revenue.
Il n’y a pas d’échappatoire.
[...] Qu'est-ce qu'un portrait ? Les ignorances comblées par la fiction fausseront-elles celui-ci ? Entendra-t-on ton rire ? Verra-t-on comme je la vois la courbe de ta vie, cette ligne qui prend un grand tournant quand tu pars à vingt-trois ans aux Etats-Unis et qui, telle une voiture de sport, fonce vers un mur contre lequel elle va se fracasser ?
... J’ai eu le temps de me rendre compte qu’il n’y avait aucun ami que j’aimais davantage, personne qui me fasse sentir plus vivante, et que cela était dû à quelque chose d’exceptionnel en toi qui t’illuminait.
Le rire.
C’est cela que j’ai pensé à l’instant où mon frère m’a appris ta mort : qu’il y aurait moins de rire sur la terre.
L’autre qu’on adorait Catherine Cusset
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reseau-actu · 5 years
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La mort d’une mère, d’un époux ou d’un ami apparaît toujours comme une tragédie. Pourtant, certains osent avouer que ce décès d’un très proche les a soulagés, voire libérés. Malgré le chagrin, une nouvelle vie s’est offerte à eux, dans laquelle ils se sont découverts et épanouis.
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D’abord, ce fut la douleur et le chagrin. Lorsque Michèle, 31 ans, a appris la mort de son père, elle a hurlé : « Mon pauvre papa ! » Avant de s’effondrer en pleurs. Pourtant elle ne s’en cache pas : cette disparition, elle l’a également vécue comme un soulagement. « J’aimais profondément mon père, mais j’avais dû renoncer à le voir depuis plus de dix ans. Alcoolique, bipolaire, il était physiquement violent vis-à-vis de son entourage. Avec son décès, la peur qu’il s’en prenne à moi ou à ma fille a disparu. Et puis, je me suis sentie apaisée à l’idée qu’il ne souffrait plus : la vie était une telle torture pour lui. » Les mots employés par Michèle peuvent choquer ou, à tout le moins, soulever une interrogation : estil réellement possible de se sentir apaisé par la mort du père ou de la mère qui vous a donné naissance, par celle de l’époux ou de l’épouse que l’on a aimé, par celle de l’enfant pour qui l’on aurait donné sa vie ?
J’essayais de répondre à tous ses besoins
Ce sentiment, quoique tabou, est pourtant relativement banal si l’on en croit Christophe Fauré, psychiatre et spécialiste de l’accompagnement des personnes en deuil : « On peut être légitimement soulagé quand, par exemple, s’achève la vie d’un enfant violent qui s’est abîmé dans la drogue et l’alcool sans que l’on puisse jamais l’en empêcher. De même lorsque l’on a accompagné des années durant un conjoint souffrant et que la lutte contre la maladie s’achève. Ce n’est pas que l’on soit heureux de la mort de ces personnes, mais l’on se rend compte, à leur décès, que notre propre existence était engloutie par la leur. » Philippe, 57 ans, ne dit pas autre chose. Pendant dix ans, il a soutenu, quasiment seul, sa femme, de santé fragile depuis l’enfance, qui était atteinte d’une hépatite C et de fibromyalgie. « J’essayais de répondre à tous ses besoins, confie-t-il. J’avais parfois envie de me reposer, mais il y avait les courses et le ménage à faire. Il fallait aussi l’écouter. Depuis son décès, je suis délesté de toutes ces obligations. Mais le prix à payer est lourd et injuste, et le soulagement, amer. À présent, j’ai du temps, mais certaines occupations ont perdu leur saveur puisqu’elle n’est plus là. » Si Philippe veut bien admettre qu’il est soulagé, il n’en trouve pas moins ce sentiment « scandaleux ». Difficile, en effet, de l’éprouver sans se vivre coupable.
Pour être apaisés, il faudrait que nous soyons définitivement séparés de l’être aimé ? Nous serions donc bien, en espérant la fin de nos tourments et des siens, un peu responsables de sa disparition ? Pour la psychologue Marie-Frédérique Bacqué, cette culpabilité qui suit le soulagement n’est que l’expression d’un fonctionnement archaïque réactivé par le deuil : « Comme le bébé impuissant à agir, mais qui croit pouvoir obtenir ce qu’il désire par la seule force de sa pensée, nous imaginons que la mort de ce proche, dont on peut avoir souhaité qu’il disparaisse, est advenue à cause de nous. » Ce fut le cas d’Émilie, 46 ans : « Aux yeux de ma mère, veuve depuis mes 13 ans, j’étais son bébé pour la vie, son bâton de vieillesse. Mes frères et soeurs sont partis de la maison et je suis restée à ses côtés, puisqu’elle comptait sur moi. Nous avons vécu, jusqu’à mes 29 ans, une relation fusionnelle. Puis une copine m’a proposé de partager une colocation avec elle. J’ai accepté, même si je me sentais coupable de laisser ma mère seule. Deux ans après, elle mourait dans son sommeil d’une rupture d’anévrisme. J’ai vécu une dépression dévastatrice, car je me sentais responsable de sa mort. » Une fois sortie de cette dépression, Émilie a découvert la « légèreté » de la vie : « Je n’étais plus sous le regard de ma mère et n’avais donc plus personne à épater ou à décevoir. »
Je l’aimais et je le craignais
Virginie, 40 ans, n’a pas abandonné son amoureux, un « écorché vif » qu’elle avait dans la peau. Deux années durant, elle a surveillé sa consommation d’alcool, l’a apaisé pendant ses nuits d’insomnie, l’a soutenu dans ses démarches avec la justice, a répondu tous les jours à la cinquantaine de textos qu’il lui envoyait, a supporté ses accès de violence et de possessivité… Alors, quand il s’est suicidé, la « boule au ventre » qu’elle avait en permanence l’a quittée : « J’avais tout le temps peur qu’il fasse une bêtise en mon absence. Et je ne pouvais rien dire ou faire sans qu’il fasse un scandale. » Mais Virginie s’est quand même torturée avec cette question : « Pourquoi ne suis-je pas parvenue à le sauver ? » 
La culpabilité, si elle prend toute la place, peut bloquer le processus du deuil. On risque d’idéaliser la personne morte et de s’adresser, comme Virginie, des reproches agressifs. Pour que ce processus reprenne son cours, il est indispensable de ne plus se cacher les sentiments ambivalents que l’on a ressentis pour ce proche. « Admettre l’ambivalence, c’est accepter d’avoir ressenti à la fois de la haine et de l’amour pour lui, résume Marie-Frédérique Bacqué. Mais même si on l’a détesté, il nous apparaît ensuite qu’on l’a également aimé et que l’on a fait tout ce qu’il était possible pour lui. » Michèle a effectivement reconnu la nature contradictoire des sentiments que lui inspirait son père : « Je l’aimais et je le craignais. Je me souviens très bien d’avoir entendu ses pas, un jour qu’il venait me chercher à la crèche, et d’avoir senti mon coeur se mettre à palpiter. Il représentait déjà un danger potentiel. » Philippe, lui, explique qu’une personne qui affronte l’épreuve de la maladie, comme cela a été le cas de son épouse, voit son caractère se modifier : « Avec le temps, elle était devenue agressive, parfois même injuste. Elle me faisait des reproches que je trouvais infondés et ne manifestait pas toujours de gratitude à mon égard. Mais quand une personne que l’on aime souffre, on prend sur soi et on se tait. » Une fois cette ambivalence des sentiments devenue consciente, place est faite pour un ressenti que certains endeuillés – mais pas tous – qualifient de « libération ». Si le mot ne renvoie pas au corpus psychanalytique, Marie-Frédérique Bacqué le voit comme la claire expression d’un type de relation marqué par la dépendance af ective. « Si, au bout du processus de deuil, une personne se sent libérée par la mort d’un proche, cela signifi e que les relations avec celui-ci n’étaient justement pas libres. Elle a aimé dans des conditions forcées, ce qu’elle ne découvre qu’a posteriori. »
Aujourd’hui, je suis vraiment moi
Peu à peu, Émilie a rassemblé les morceaux du puzzle et tout est devenu plus clair. Sa mère danseuse qui tombe enceinte et renonce à une vie d’amoureuse pour élever ses enfants. Et elle, la petite dernière, qui devient tour à tour comédienne, photographe… et déclare à l’envi qu’elle ne sera pas mère. « En fait, j’ai repris le flambeau sans m’en rendre compte. Ma mère était fière de mon indépendance et de ma liberté. En même temps, elle était d’une exigence telle que je cherchais tout le temps à être parfaite. Au point de mettre tous les jours des talons pour être belle. » Peu de temps après le décès de sa mère, Émilie est tombée amoureuse d’un homme qui ne lui aurait probablement pas plu, pas assez « bien » pour elle. Elle a eu des enfants aussi. « Aujourd’hui, je suis beaucoup plus heureuse, car je suis vraiment moi. Et, si j’en ai envie, je porte des ballerines ou des baskets ! » La psychanalyste Virginie Megglé appelle cela « faire honneur à la vie transmise par la mère ». Elle recommande d’accueillir en soi ce sentiment de libération sans chercher, dans un premier temps, à l’expliquer. De là à s’en ouvrir auprès de sa famille, de ses amis… « Sans se l’interdire, précise- t-elle, mieux vaut être conscient que certains ne le supporteront pas, car ils le percevront comme une trahison de la mémoire du disparu ou n’aimeront pas la nouvelle personne que vous êtes devenue. » Assumer son désir de vivre est, Virginie Megglé en est persuadée, le seul chemin responsable : « Au bout, il y a un rendez-vous avec soi et la capacité à porter un bel éclairage sur la relation avec l’être décédé. » C’est ainsi que les « souvenirs d’enfance horribles » de Michèle, sans s’effacer, n’ont plus empêché un sentiment d’amour apaisé pour son père de s’épanouir. Et que se sont élevés, dans son jardin, des bouleaux en mémoire de cet homme qui était aussi, dans ses bons jours, un « homme brillant, cultivé et heureux de vivre ».
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