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#comment faire revenir un homme jumeaux
ichifaitdesbios · 5 years
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WAYNE JOHNS ABRAMS
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Wayne J. Abrams, 37 ans, Avocat, cauchemar.
“Et le loup, de ses grandes dents sauta sur la petite fille pour la dévorer…” que comptait un petit gamin brun au doux nom de Noah, les cheveux bouclés et les yeux aussi bleu que la nuit à son jumeau. Sa copie conforme, Wayne, qui se cachait derrière son coussin grognant et émettant des petits bruits de peur l’écoutait raconter l’histoire. “Arrête, je vais faire des cauchemars” qu’il disait secouant ses jambes dans le lit, tapant le matelas. “Dis pas des bêtises, c’est juste des histoires !” que ce dernier rétorqua tout en se jetant sur son frère pour le plaquer au lit. Ce que Wayne appelait des cauchemars, n’était d’autre que lui même lorsqu’il se couche la nuit, encore bien trop jeune et naïf, il ne se rendait pas encore compte que les cauchemars qu’il voyait c’était ceux qu’ils créaient dans la tête de quelqu’un d’autre. Il ne contrôle absolument pas, il le fait parce que c’est instinctif sans même vraiment se rendre compte de ce qu’il fait. Les chamailleries des jumeaux durent bien quelques minutes avant que leur père arrive briser la fête. Un ton dur et autoritaire leur ordonna de cesser ça immédiatement. Wayne se prit une tape sur la tête et se fit tirer dans son lit quant à Noah, lui, il eut toujours ce petit traitement de faveur. Wayne entendit même son père lui dire “Arrête de te laisser distraire par ton frère.”. Comme si Noah était parfait, à l’entendre. C’était pourtant que des gosses mais leur père voulait déjà deux adultes.  Si Noah le ressentait pas trop, Wayne le vivait bien autrement. Autant dire pas très bien. Toujours comparer à Noah, on ne lui a jamais laissé l’occasion de s’exprimer, de faire ce qu’il aime. Non, il fallait prendre exemple sur Noah. Noah il est meilleur à l’école, lui, Noah il est bon en sport. Noah, Noah, Noah. Dans l’ombre de son frère depuis déjà enfant, il se sentait enfermé. Pris en cage, et à l’adolescence, il commençait doucement à montrer des signes de rébellion. S’il se laissait faire par son père enfant, les hormones n’étaient plus du même avis ensuite. Il répondait souvent et parfois se cassait littéralement de la maison pour rentrer au milieu de la nuit après s’être défouler les nerfs ailleurs. C’était souvent Noah qui le cherchait d’ailleurs, ces deux là avaient une relation assez étrange, ils s’aimaient autant qu’ils pouvaient se détester. Il savait toujours où trouver son frère, il le connaissait par cœur et il savait qu’au fond il voulait juste pouvoir vivre sa vie et non pas la vivre à travers la sienne. Mais Noah n’avait aucun pouvoir là-dessus et on ne pouvait pas cacher qu’il n’avait pas non plus à se plaindre. Il avait tout ce qu’il voulait, là où Wayne a toujours eu à se battre pour. Noah le convainquait toujours de revenir et ça finissait jamais vraiment bien. “Tu empêches ton frère de dormir alors qu’il doit être en forme pour son match”, ils ne s’inquiétaient même pas de savoir ce que leur gosse foutait dehors en pleine nuit, non, tout était à propos de son frère. Il ne se sentait libre que la nuit, quand il dort. Là-bas, il peut faire ce qu’il veut. C’était plus un échappatoire qu’autre chose. Il ne se rendait juste pas compte des conséquences de ce qu’il y fait, que ça pouvait faire du mal, réellement. Les cauchemars qu’ils créaient dans les rêves des autres peuvent particulièrement être sordide selon l’humeur qu’il avait en s’endormant. Bien qu’il prenait très généralement la forme d’un loup, un immense long dont le pelage est si noir qu’on le confond avec l’obscurité. Les crocs qui recouvrent sa mâchoire sont acérées et brunit par le sang. Une vision d’horreur qui, dans votre sommeil se faufile derrière vous dans un silence de plomb, donnant une impression oppressante d’une menace dangereuse. Des fois, vous vous retrouvez dans votre lit, vous avez l’impression d’y être vraiment, et vous le verrez marcher au dessus de vous alors qu’il est immense, n’entendant que les grognements qui font écho dans sa gorge et ne sentirait que les griffes de ses pattes vous transpercer la peau alors que ses crocs se rapprochent bien trop de votre visage. Ce n’est que des rêves, qu’il aurait penser, oui. Au fond, c’est inoffensif, non? On s’endort, on fait un mauvais rêve, mais il suffit de se réveiller. Il en comprit bien l’inverse, un peu plus tard dans son adolescence.  C’était le jour de leur anniversaire, de leur 18 ans, une date pourtant importante pour n’importe quel ado, qu’il se rendit compte, que non, ce n’était pas sans conséquence. Mais Wayne a toujours détesté leurs anniversaires, parce qu’encore une fois, c’était l’occasion pour fêter la naissance de leur fils prodige au détriment du sien. Isolé dans un coin de la pièce, il observait la pièce en soupirant, sa jalousie était arrivé à un point de non retour, il n’éprouvait plus d’amour pour son frère, s’il pouvait, il voudrait ne plus jamais le revoir de sa vie.  Le soir, ils se sont finalement couché, Noah avait bien vu l’état de son frère toute la journée et était finalement aller dans la chambre de son frère. Wayne tenta bien de l’envoyer bouler mais le geste de son frère l’étonna. Ce dernier lui avait tendu un cadeau avec un léger sourire. Mais ce n’était pas ce qu’il vit ce jour-là. Sur son avant bras, il y vit des traces bien marqués, des lignes plus ou moins longues.  Il se rendit compte qu’il n’était pas le parfait jeune homme que tout le monde vantait. “Je voulais te donner ça, avant de partir.” qu’il avait dit, mais Wayne ne comprit pas tout de suite où il voulait en venir. Partir ? Mais où ? Noah ne partait à son école privé que l’année suivante.  Il posa le paquet, grogna un merci mais rien de plus. Mais rien de plus, c’est bien là le problème.   Le lendemain matin, il se réveilla bien plus tôt que prévu, parce que la victime de ses cauchemars n’étaient rien d’autre que son frère, qui, là, s’était réveillé bien plus tôt. Wayne avait fait ça pour lui pourrir la vie et se venger mais il ne savait pas que ça lui ferait du mal à ce point là. Il était alors sorti du lit, presque inquiet pour son frère, surtout après ce qu’il a vu le soir-même. Il entra dans la chambre, ouvrant la porte d’un coup, il retrouva son frère coucher dans le lit, une boîte de médicament dans la main, vide. “Noah…?”  Il courut jusqu'à son frère et le premier réflexe qu’il eut fut de le secouer. Mais rien. Noah était endormi mais pour toujours.  Etait-ce le trop de pression, ses cauchemars ? le tout ?  Sur le coup, Wayne ne voulut pas appeler ses parents, il ne voulait pas. Parce qu’il savait, même s’il leur en voulait, que ça les tuerait et surtout qu’il se retrouvait qu’avec lui, lui qu’ils trouvent si imparfait. Alors il resta assis sur le lit à côté de celui qui partageait le même visage que lui. “Je suis désolé, Noah.” qu’il lui avait dit. Ce n’est que le matin, un peu plus tard, à l’heure où Noah part normalement aux lycées que les parents arrivèrent dans la chambre. “Wayne, qu’est ce que tu fais à ton frère?” qu’on l’accusait déjà, naturellement. Mais Wayne n’ouvrit pas la bouche, il avait passé les deux heures à pleurer. Il ne pouvait simplement pas supporter quoi que ce soit à ce moment. “J’ai rien fait…” qu’il fit alors qu’il tourna enfin la tête vers sa mère, qui finit enfin par réaliser que Noah était inerte sur ce lit. Elle cria alors que le père répliqua en l’attendant. Wayne sentit le regard de haine que ressentait son père envers lui alors qu’il se fit chopper par le col et envoyer au sol. “Qu’as tu fait à mon fils ?!” qu’il avait gueuler. Pourquoi est ce qu’on l’accusait ? Ce n’était pas lui qui lui avait fait avaler ces pilules. Après cet évènement, Wayne qui n’était pas quelqu’un de foncièrement méchant, juste complètement perdu, ne sachant toujours pas qui il était, devint bien différent. Il se referma simplement sur lui même dans un premier temps. Vivant dans la culpabilité d’avoir entraîné la mort de son frère et surtout chez des gens qui semblaient ne pas vouloir de lui sous leur toit. C’était encore pire maintenant qu’il n’y avait plus son frère. Au début, il laissait faire, encaissait seulement. Mais c’était au delà du supportable.  Il ne pouvait pas continuer à vivre dans l’ombre de son frère alors qu’il n’est même plus de ce monde. D’ailleurs, le cadeau, il n’avait encore jamais oser l’ouvrir mais il finit par le faire un soir alors qu’il était sur le toit de l’immeuble où ils vivaient. C’était le livre du chaperon rouge, que Noah lui avait toujours lu quand ils étaient plus petits. Il y avait aussi deux lettres, une première qu’il lui a écrite et une autre d’Oxford University. Dans la lettre, son frère lui expliqua qu’il n’a jamais su comment l’aider et qu’il était même jaloux de Wayne, parce qu’il n’avait pas tout imposer. Noah ne voulait pas faire tout ça, il était plutôt l’opposé de ce que les parents exigeaient. Il le faisait pour que Wayne ait la paix. Mais Wayne ne l’a jamais vraiment su. Puis, dans son dernier paragraphe, son frère explique qu’il avait regardé tous les bulletins de Wayne que ses parents n’ont jamais pris la peine de regarder. Qu’il savait que Wayne voulait faire du droit et que malheureusement, n’aurait jamais pu aller dans une bonne fac à cause de leur parent. Avant de prendre la décision de partir définitivement, Noah n’a jamais donné le gros chèque à son école privée mais a en réalité inscrit son frère à Oxford. Depuis, il n’a jamais perdu ce livre, il l’a gardé, où qu’il allait. Mais il s’était surtout rendu compte d’une chose. Noah a toujours été le gentil, ça l’a tué et surtout il n’a jamais eu ce qu’il voulait. Wayne ne voulait pas ça, jamais. Donc il changea, pour l’homme qu’il est aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est un avocat, le meilleur qui soit, grâce à son défunt jumeau qui lui donna les outils pour le devenir. C’est un requin comme on en trouve peu. Quant à sa nature de cauchemar, il a décidé de l’assumer complètement malgré ce qu’il a fait à son frère. Il sait juste qu’il ne fera plus la même erreur.  Du moins, sans avoir encore conscience qu’il est amoureux de sa victime préférée. Celui qui a peur du loup depuis qu’il est enfant. Celui qu’il attaque toujours lorsqu’il est le plus vulnérable. Celui qui, partage maintenant son lit.
CARACTÈRE
Wayne n’a pas toujours été la personne méchante qu’il est aujourd’hui. Il en était même l’opposé mais il a vite compris que pour avoir ce qu’il veut ce n’était pas en étant gentil ▽ Connard est un attribut qui lui va bien, et il ne s’en cache pas. ▽ Il ne supporte pas être dans l’ombre de quelqu’un, ce qui fait qu’il a un sens de la compétition un peu trop élevé. Rien n’est laissé au hasard. ▽ Son tempérament fait qu’il est un de meilleur avocat qu’on puisse avoir. Et encore une fois, il le sait et ne compte absolument pas le cacher. ▽ Ce n’est pas un homme qui s’engage, ni vraiment volage. Il couche souvent quand ça lui apporte quelque chose. Après tout, tout doit servir ses intérêts. ▽ Il est plutôt du genre à planter un couteau dans le dos plutôt que d’être loyal. Encore une fois, ses intérêts avant tout. ▽ Ce n’est pas le genre à rester seul et sans ami, il en a, c’est juste que c’est le con de la bande. ▽ Il déteste ne rien faire, alors il fait toujours quelque chose de son temps libre, il travaille ou il fait du sport. ▽ Il accepte sa nature de cauchemar depuis très longtemps, ça fait parti de lui. C’est ce qu’il est. Il ne fait pas que se nourrir, il lui arrive d’utiliser sa particularité pour nuir.
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Jour 23 - Chapitre 23
Chapitre Vingt-Trois
En terminant cette autre histoire, je remarquai que le temps avait passé et que nous étions arrivés, les jumeaux et moi, à la fin de notre périple. J’avais eu beaucoup de plaisir à guider ces enfants à l’esprit vif et au cœur d’or. Allaient-ils me manquer ? C’était certain. Mais qui étais-je pour les retenir, moi qui ne pouvais sortir de cet endroit enchanté ? 
Je pris les mains des enfants dans les miennes et les regardai dans les yeux. 
— Pile, Face, vous avez réussi les épreuves que le Calendrier a placé sur votre route et j’espère que vous en avez tiré toutes les bonnes leçons. C’est bientôt l’heure des fées et celle de votre délivrance, mais avant que vous ne partiez, je dois encore vous confier quelque chose. 
Je sortis un morceau de charbon d’une des poches de ma redingote verte et le tendis aux enfants. 
— Ceci est le cadeau que le Royaume des contes oubliés réserve aux enfants qui réussissent les épreuves du Calendrier. Dorénavant, chaque 1er décembre, à l’heure des fées, vous pourrez allumer ce morceau de charbon. En faisant cela, vous serez transportés dans le livre de votre choix pour y puiser les savoirs dont vous pourriez avoir besoin tout au long de votre vie. Cela vous permettra aussi d’échapper à celui qui a voulu vous enfermer ici, vous verrez. Quant à moi, les enfants, je veux que vous sachiez que j’ai été très heureux de faire votre connaissance et les êtres merveilleux m’en soient témoins, vous allez me manquer. — Venez avec nous alors, proposa Face. 
Je souris. 
— L’heure de ma délivrance n’a pas encore sonné, les enfants, mais la vôtre oui. Allez, filez et n’ayez pas peur de ce que vous trouverez en sortant. N’oubliez pas tout ce que vous avez appris ici et faites-en bon usage, d’accord ? Et surtout n’oubliez pas, prenez garde à l’évadé lorsque vous serez dehors. S’il découvre que vous êtes sortis du Calendrier et qu’en échange, il va devoir y revenir, il vous pourchassera pour ne pas avoir à réintégrer cet univers dont il ne veut pas.
Le frère et la sœur échangèrent un bref regard. 
— C’est promis, Chroniqueur, répondirent-ils dans un bel ensemble. 
Je lâchai les mains de mes petits amis sur un nouveau sourire et les poussai avec délicatesse vers la sortie. Pile et Face refermèrent sur eux la dernière porte du calendrier pour rejoindre leur monde, dans lequel le soleil venait de se lever. J’attendis alors une courte minute avant de sortir un petit miroir de la poche intérieure de mon veston – eh oui, je suis un sentimental, que voulez-vous ? Par l’intermédiaire de mon gadget magique, je vis les enfants sortir du meuble qui les avait conduits à moi, à la grande surprise d’un homme d’âge mûr qui semblait travailler à la restauration dudit meuble.
— Mais que se passe-t-il donc ici ?! s’écria l’homme lorsque le premier effet de surprise se fut un peu atténué. 
Ce fut Pile, qui avait toujours été vive d’esprit, qui répondit aux questions de l’homme. 
— Nous avons été enfermés dans le meuble par magie le premier jour de décembre, expliqua-t-elle. Nous avons dû vivre plusieurs aventures avant de pouvoir retrouver le chemin du dehors. Mon frère et moi ne voulions pas vous faire peur, Monsieur, et à ce propos, pardonnez-nous, mais pouvez-vous nous dire qui vous êtes à votre tour ? Vous êtes venu travailler à l’orphelinat ? 
— L’orphelinat ? reprit l’homme, qui avait retrouvé sa contenance pendant qu’il écoutait avec attention les explications de Pile. Non, je ne travaille pas pour l’orphelinat, les enfants. Je suis restaurateur de mobilier ancien. J’ai acheté ce cabinet à tiroirs à la vente aux enchères organisée par l’orphelinat Saint-Nicolas il y a quelques jours et je travaillais dessus lorsque vous avez jailli du tiroir central comme un diable de sa boîte. 
— Nous sommes quel jour ? demanda encore Pile. 
— Nous sommes le 25 décembre, jour de Noël, répondit l’homme. 
Pile et Face se jetèrent dans les bras l’un de l’autre. 
— Nous avons réussi, s’écrièrent-ils avec soulagement. 
Maintenant persuadé que les êtres qui avait si subitement surgi devant lui étaient de simples enfants et non de quelconques esprits égarés, l’homme retrouva toute sa lucidité. Il était temps de remettre de l’ordre dans cette situation. 
— Vous êtes des pensionnaires de Saint-Nicolas et vous avez disparu depuis le 1er décembre, c’est bien ça ? 
Les enfants hochèrent la tête. 
— Comment vous appelez-vous ?
Si Pile était douée pour fournir des explications au pied levé, Face, en frère désormais conscient de son rôle de protecteur, prenait les devants lorsqu’ils se sentaient menacés ou que quelqu’un les questionnait d’un peu trop près. 
— Je suis Face, Monsieur et ma sœur s’appelle Pile.
L’artisan leva un sourcil surpris. 
— Vous n’avez pas d’autre nom ? 
— Si, mais tout le monde à l’orphelinat nous désigne avec ces surnoms depuis que nous sommes tout petits, si bien que nous avons oublié nos vrais prénoms. 
L’homme gratta la fine barbe qui ornait son menton, perplexe. 
— Hum… Le directeur est un homme qui ne laisse pas les choses au hasard d’ordinaire, pourquoi n’a-t-il pas signalé votre disparition ? Je n’ai vu aucune affiche en ville. 
Pile contra par une autre question. 
— Vous allez nous ramener à l’orphelinat ? 
—Oui, même si le directeur est restédiscret sur votre absence, il doit se faire du mauvais sang.
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lemonlamour · 7 years
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Les jumeaux ou bien (j’ai écrit une histoire pour l’école)
Partout, je me suis sentie chez moi et, curieusement, plusieurs personnes rencontrées m’ont dit avoir eu l’impression de me connaître depuis toujours. Comment expliquer cette amplitude de vie ? Était-ce à cause des autres […], de leur gravité, de leur intensité ? De l’importance que j’accorde au mot hospitalité, à l’accueil de l’autre ? -  Louise Warren, La vie flottante
Il y a des domaines, comme la religion ou la poésie, qui doivent rester obscurs. Ou éblouissants, ce qui revient au même. -  Marguerite Yourcenar, Les yeux ouverts
Pourtant il n’y avait eu qu’un homme au visage tendre, une mobylette et une invitation. Une invitation comme elles se faisaient toujours là-bas. Avec des airs officiels de rendez-vous importants de rendez-vous-points-tournants, des immenses airs cachés sous des paroles lancées au vol : venez ici avec le soleil et on ira.
Il y avait eu un homme qu’on connaîtrait comme Nazaire bientôt qui avait voulu nous présenter son jumeau. Fier comme un homme fier. Il l’avait dit comme une chose qu’on aurait pas à approuver, une chose dite et prédite en même temps. Il nous avait escortés partout depuis l’arrivée à Ouidah nous avait aidé à mieux suer à davantage trouver, comme s’il savait mieux que nous ce qu’on cherchait. Alors on avait pris son invitation pour la suite normale des choses on avait même pas pensé à refuser. On était juste honorés on s’était même pas consultés, c’était le genre de voyages qu’on voulait vivre. Et on était montés sur la mobylette de Nazaire où on roulait maintenant depuis plus d’une heure peut-être moins ou beaucoup plus j’avais seulement commencé à me demander le temps après avoir réalisé que je savais pas où on me menait, et si c’était là que j’allais.
C’est lui qui nous avait abordés le premier alors que j’attendais A. chez le barbier. Entre les précis coups de lames, leur trajet du front à la nuque et vers les lobes d’oreilles, entre la morsure de la rouille dont on avait oublié de se méfier, Nazaire nous avait dit : ah oui il faut faire ça ici, il excelle le cousin Anselme. Anselme excellait, c’est Nazaire qui le disait. Anselme qu’on avait rencontré le soir d’avant au maquis qui n’en était presque pas un, un boui-boui caché dans un mur, une fente dans du béton blanc. Dans le noir on n’y avait rien vu. On n’entendait que les ombres s’interpeler, les ombres qui savent en Afrique se trouver comme nulle part ailleurs. Une voix qu’on connaîtrait comme Anselme le barbier avait dit : il faut venir ici l’ami y’a œuf y’a spaghetti. On était déjà au Bénin depuis plus d’une semaine on n’avait jamais entendu parler de spaghetti, la nuit était noire la journée était longue on avait dévié on s’était assis comme on prend une main. Et on avait mangé des nouilles barbouillées de pâte de tomate et des œufs noyés dans l’huile rouge, et il y avait eu de l’eau. On avait connu Anselme comme on connaîtrait Nazaire le lendemain : guidés par un mouvement invisible, poussés par l’air noir. Si j’avais pas encore un peu peur de l’ordre prophétique des choses en Afrique je dirais : on y a été forcés.
Je veux dire j’ai toujours cru à la synchronicité, à l’appel des événements entre eux, au fil. J’ai toujours cru que la vie nous revendique qu’elle se trame au-delà de nous, souvent à notre insu. Mais en Afrique, le tricot des choses était plus foncé qu’ailleurs. Les coutures dépassaient. Le fil mordait le tissu comme il le faisait sur celui des jeans épais de ma jeunesse. On pouvait le suivre des doigts et le bout de nos index s’y heurtait, mais jamais de mal. Il y avait là-bas quelque chose d’implacablement prévu. Et des rendez-vous d’une vie sous une simple suggestion, de l’immense dans l’usage. J’avais toujours l’impression que j’allais faire trembler le monde en répondant oui ou non. Que je pourrais briser l’équilibre en déposant un mot de trop. Qu’en m’agrippant à un arbre j’offenserais un dieu caché sous l’écorce et qu’il me donnerait le palu ou crèverait nos pneus dans la brousse.
C’est dans ce relief qui m’embrassait m’étouffait m’obnubilait qu’Anselme et après Nazaire ou peut-être était-ce avant – étaient venus. C’était le deuxième jour à Ouidah et notre premier arrêt sur la route des pêches mais aussi des esclaves. Il n’avait pas encore fait aussi chaud. Même les Béninois suaient et dans leurs yeux brillait l’étrange lueur de celui qui attend quelque chose. Un zemidjan nous avait conduits au centre du village puis avait écrit son numéro de téléphone sur un papier et s’était élu notre chauffeur attitré. Il avait écrit lentement et l’encre avait creusé le papier, y laissant un relief comme ceux où j’ai toujours envie de passer les doigts. Il parlait comme si on s’était déjà rencontrés ailleurs. Comme si on aurait dû le reconnaitre, y’a quoi les Blancs, c’est moi, et quand il allongeait ses phrases en silences j’avais toujours l’impression qu’il attendait qu’on se rappelle tout à coup de lui. Le jour de notre première rencontre il nous avait déposés un peu en bordure du centre. Quand on était revenus près du grand arbre le soir pour attendre la procession que tout le monde annonçait en douce, Nazaire était là. Comme il l’avait professé. Avec son visage plus pâle que les autres son front plissé ses cheveux ni vieux ni jeunes et ses mains toujours à moitié fermées. Je nous ai acheté du popcorn et l’ai séparé en trois, beaucoup plus pour lui, on allait regarder le film de la vie avec un homme qu’on devait sûrement connaître d’ailleurs.
Et les femmes ont fait résonné les calebasses et ont brassé leurs corps enfumés et ont tapés leurs milliers de pieds sur la terre rouge. Les coris ont cliqueté sur les peaux mauves et leurs seins ont frappé l’air et je ne voulais pas photographier je voulais jusqu’ici me rappeler. Cette parfaite saturation de présence. Ces cris de bête dans le soir. Quand la procession s’est éloignée Nazaire a doucement rangé son mouchoir dans sa poche et a dit demain je serai ici aussi.
Le soir est bientôt devenu nuit, étouffante. Et la nuit le matin, brûlant. Après avoir fabriqué de l’eau avec un rayon de lumière préparé la potion d’hydratation quotidienne attaché tant bien que mal nos cheveux, A. et moi on est sortis se perdre. Se défaire ne plus se trouver, ce qu’on fait en voyage (je me réviserai plus tard j’écrirai : ce que le voyage nous fait). Ça faisait à peine deux semaines mais l’Afrique nous avait déjà habitués à ce que la perte participe des journées. Habitués à ce que la chape s’épaississe que la poussière prenne le pas sur les choses et nous efface toujours un peu plus. Cette disparation au profit de je sais pas trop quoi, ce vol d’identité, sont une chose que je porte et que je retrouverai.
Elle envoûte la permission l’invitation l’incitation à oublier de s’appartenir
En attendant je pourrais dire qu’on avait suivi Nazaire pour aller voir son frère et ou mais son jumeau, on savait plus trop. On filait depuis un moment et la route était devenue anormalement bondée. J’étouffais dans leurs vieux moteurs et sous la poussière qui recouvre tout qui ne laisse rien partir rien passer sans l’estampiller, le tatouer. Je le sais je suis revenue tachée. Ce sont vraiment que des choses comme celles-là que je sais. Des choses qui ne sont pas des faits je veux dire des factualités, c’est l’indicible qu’en Afrique noire j’ai mangé. Mangé comme ce qu’on avait pas trop fait depuis le déjeuner de pâte toujours la pâte rien que la pâte, avec peut-être un bout de mangue sur le côté. La pâte si blanche puissamment blanche dans leurs mains opaques, la pâte qu’ils déchirent et portent à leur bouche dans la douceur et l’empressement à la fois. On était étourdis du manque j’étais prise entre Nazaire et A., j’étais prise entre le laisser-être et autre chose, quelque chose comme l’hameçon. Des fois Nazaire parlait de sa voix basse et ses mots voyageaient jusqu’à nous derrière. Il disait mon frère jumeau est allé dans la forêt et il s’est perdu il n’est jamais revenu. A. et moi on était là comme deux fils parallèles très occupés à se tenir droit à ne pas tanguer ne pas parler ne pas savoir de quel frère cet homme qui nous conduisait chez son frère parlait, et s’il y en avait deux, ou trois, et s’il y en avait vraiment un, et on roulait dans la poussière dont je porte encore le chandail rougi.
Le trajet s’est étiré il s’allongeait tellement qu’il allait bientôt revenir sur lui-même pour former une boucle, une cerne autour de moi qui n’arrivais plus très bien à connaître. Je me rappelais exactement le point de la route d’où on était partis, entre l’entrée qui menait à notre chambre et celle de la route vers le centre. Je me rappelais la parenthèse que formait le chemin juste là, comme un tremplin, ou une glissoire. Mais c’était la seule chose qui restait claire alors qu’on avançait encore et j’osais même plus questionner sur la fin. L’aboutissement n’est pas quelque chose qui de toute manière m’intéresse.
Encore aujourd’hui on me dit à force de faire confiance au doute il te mangera je ne sais pas s’il me reste des bouts inentamés
Nazaire rythmait la route avec des phrases qui glissaient vers l’arrière de la mobylette. Des phrases sans questions auxquelles A. et moi on n’aurait pas su quoi répondre de toute façon. La route est mauvaise par là. Il faut attendre il faut voir. Ça peut aller. Ah mais bon dieu la chaleur. Ça va venir cousins. Sauf que dans les derniers kilomètres il avait commencé à parler plus bas et tout seul, moitié fon moitié français, un français déjà à moitié lui-même, et finalement à bien y entendre la majorité de ses mots étaient plutôt des sons de gorge des débuts de chansons, des raclements des soupirs crochés. Je lui tenais la taille, mes mains avaient l’air de la connaître, Alexandre s’agrippait à la mienne, qu’il connaissait par cœur, on faisait ce qu’on peut faire dans les moments où les crochets branlent : s’agripper à ce qui reste. Pognée au centre de ce train d’alliances j’étais tellement occupée au moment que j’ai à peine remarqué qu’on faisait demi-tour. On avait coupé la route et Nazaire se stationnait maintenant devant une maison trop grande pour l’Afrique qu’on avait connue jusque-là. Nazaire a enjambé la mobylette et nous a annoncé fièrement voilà c’est ici qu’est mon jumeau. Il n’avait dit ni vit ni habite, il avait dit : est. Et je ne sais plus si je les remarquais là-bas où si les mots résonnent mieux ici, mais je sais que je me savais entrer dans un moment que je redonnerais régulièrement à d’autres, une histoire-totem toujours racontée avec la même lenteur, toujours avec quelques bouts en moins, quelques bouts fuyants.
Sur le seuil on nous a accueillis avec l’enthousiasme habituel et aussi une absence complète de surprise, comme si dans cette partie du monde on s’attendait toujours à tout. Il y avait là-dedans une femme, trois enfants. Et un homme. Je me suis vue lui décrypter le visage férocement, comme les Béninois déchirent la pâte au dîner, pour tenter de lui trouver des ressemblances avec Nazaire, peut-être le creux au menton peut-être le croissant au coin des yeux. Pour la peau c’était vain, j’y trouverais jamais aucune information j’étais juste toujours aussi fascinée par le mauve, le noir d’une brillance mate, le noir avec tellement d’étages, j’y serais à chaque rencontre plongée je m’y serais tellement serrée on serait devenue la lune à l’envers, une éclipse.
Je suis obsédée par l’autre j’en perds dangereusement les faits j’écrirai plus tard dans un descriptif identitaire : soyez déjà avertis de ma xénophagie. C’est que je vois mon visage pâle au centre de leurs fronts je regarde les différences et je n’y vois que des passages je ne vois que les yeux, les gros yeux au milieu, les quatre yeux en file indienne au centre du monde, à mon sujet j’écrirai aussi : attention à moi je suis une voleuse d’échos. Ils résonnent toujours très fort, la plupart du temps mon corps les dansent mon corps les mangent, et des fois ils me blessent, me percent, des fois les échos que je passe ma vie à piller me laissent fatiguée.
C’est pas A. qui allait me sauver ni m’aider à reprendre la main du réel. Il était dans ses vapes de début de voyage habituelles, le regard hagard l’attention trop légère pour s’arrêter vraiment quelque part. Je plongeais trop loin dans les choses il butinait de l’une à l’autre, je le sais depuis : il fallait me fier sur moi pour retrouver ce qu’il y avait vraiment ici. Ici, dans cette maison où on a fini par entrer, s’asseoir, j’aurais voulu rester debout je n’ai pas pu, on ne refusait pas. On ne refusait pas non plus l’offrande de l’eau, tissée très serrée dans la tresse des hospitalités. On ne refuse pas mais désolés désolés on ne pouvait pas pas cette eau-là pas encore. Alors on a fait comme on l’avait appris ailleurs on a ri en pointant nos faibles estomacs de faibles Blancs, les Noirs ont ri aussi ça y est on avait esquivé l’eau. L’eau qu’on a fini par abondamment boire à peine deux semaines plus tard, que nos estomacs nous ont magiquement laissé apprivoiser, nos estomacs plus sûrs finalement d’être si Blancs que ça. Dans la pièce centrale le plafond était très haut je n’ai plus jamais vu ça après ou peut-être que le moment appelait à courber les limites, je ne vais émettre aucun diagnostic. On a discuté un peu des choses régulières. Du Canada dont le frère de Nazaire prononçait les « a » presque en criant. De ce qu’on faisait là-bas, et de ce qu’on faisait là. Tous les yeux qu’on avait rencontrés depuis l’arrivée se remplissaient d’interrogations, mais aussi d’éclat, quand on répondait qu’on était là pour le plaisir, pour voir, parce que ça nous avait appelés. Je me suis longtemps demandé si c’était étrange à cause de l’argent qu’il fallait pour pouvoir rire du temps dans un immense oiseau de métal, si c’était à cause de tous les « travailleurs » humanitaires ou délégués internationaux ou expatriés, de tous ceux-là avec une mission plus définie que la nôtre, si c’était les seuls spécimens de Blancs connus et reconnus, ou s’ils ne comprenaient pas ce qu’on faisait là parce que les Béninois ne prenaient pas leur pays au sérieux, qu’ils ne l’avaient simplement pas inscrit sur la mappe, si la mappe existait pour eux. J’ai passé trois mois à porter tellement de questions empilées les unes sur les autres, les porter en moi, j’en ai perdu le quart de mon poids : je devais leur faire de l’espace.
Dans cette maison aux frontières de Ouidah, le matin s’était étiré en après-midi. On n’avait toujours rien mangé et on discutait de ce que physiothérapie veut dire. A. avait élucidé le mystère de mes études littéraires par « elle résume des livres » et le frère avait dit ah, voilà. Je n’ai rien ajouté même que j’ai peut-être acquiescé, la simplicité rafraichissait. Et aussi j’étais occupée à autre chose : regarder. Nazaire, qui venait de nous présenter son frère, son frère ici son frère vivant, continuait de parler de son frère, son frère perdu son frère mort. Il parlait à son frère de son frère comme si l’un des trois n’y était pas. Je me suis demandé une minute si l’homme couché là au sol, l’homme qui récupérait d’une blessure, lui et sa jambe bizarrement tordue s’ils étaient bien là, ou seulement pour nous ou seulement pour moi. Parce que je n’allais pas chercher rassurance dans A. qui m’apparaissait de plus en plus inaccessible, roulant roulant roulant dans le filet des conversations entre hommes. Moi j’étais à mi-chemin entre tout, j’étais femme mais j’étais Blanche, j’étais femme mais j’étais invitée, je n’avais ni droit au filet ni droit au refuge près de la croupe des mères. Alors j’écoutais j’écoutais et de plus en plus je lisais l’investissement dans la voix de Nazaire quand il parlait de son frère. La fierté lui débordait des bords de la bouche, ça écumait et personne ne voyait la salive transparente lui couler sur le menton noir sauf moi. J’attendais que le flou s’éclaircisse, il allait y avoir quelque chose de clair quelque part Nazaire allait dire bon allez mon frère ma sœur, y’a pas problème je te raconte. Je n’ai pas pu demander à A. mais de qui il parle merde, il était définitivement enroulé dans les mailles des voix, très loin de moi maintenant sur son siège, c’est à peine si j’ai voulu, de toute façon avec le recul je suis sûre que s’il avait pu il m’aurait répondu : de quel il tu parles. Et bientôt. Depuis nos chaises droites et dépareillées. Depuis notre bord de la salle. On a vu la maman arriver avec un dîner et des plats en aluminium pour le partager. Elle marchait dans l’envoûtement que toutes les femmes africaines offrent partout et gratuitement, leurs hanches bougeant sur une musique qu’elles seules entendent, le cou suivant des ondulations hypnotisantes si on s’y arrête un peu. Elle s’est penchée très bas et a déposé le chaudron au sol, près de l’homme couché, avec aussi une assiette pour lui et une autre devant Nazaire. Une seule pour les enfants les silencieux enfants. Une pour moi une pour A. Et la dernière devant rien du tout. Une seule assiette au sol, auréolée de vide. Il y avait tellement d’air autour elle se serait surélevée mais pour l’instant on dirait qu’elle chantait, appelait. Alors la maman s’est dirigée vers un coin de la pièce et a tiré un petit banc qui était resté dans l’ombre. Un petit banc dans un petit coin que la perceuse de mon regard avait manqué. Elle l’a avancé et dans la lumière s’est révélée une petite poupée. Une petite poupée de jute comme on en voit dans les magasins de souvenirs, dans les clips documentaires sur les rituels vaudou, ceux dont j’arrivais pas à détourner le regard enfant, je les croyais immédiatement, une petite poupée comme j’en fourrerais plus tard dans un sac guatémaltèque censé camoufler les peurs.
La maman a versé la pâte et la sauce dans la dernière assiette qu’elle avait déposée et a avancé ça vers la poupée, la maman servait la poupée. La voix de Nazaire a cassé le silence, elle souriait :
- Il faut donner les haricots. Le jumeau là il aime les haricots.
Nazaire nous parlait un peu à nous, un peu à elle, aussi peut-être un peu à lui. Mais de quel lui tu parles merde. Un homme dans une maison africaine au toit dangereusement courbé indiquait globalement, à la ronde, que les poupées aimaient la pâte d’haricots rouges. Les petites poupées qui se tenaient étrangement droites et qui portaient de petits colliers trop enroulés, c’était quoi ce collier, les petites poupées dans les grandes maisons africaines aimaient la pâte d’haricots. Mes yeux étaient riv��s sur la petite chose fripée, impossible de rompre le lien un fil devait s’être dessiné dans l’air à force de voir si fort. Je savais que c’était ce genre de moment que j’étais venue chercher sans le chercher, on appelait ça sin querer queriendo me diraient plus tard les Mayas. Mais là-bas c’était le français, un français africain que je ne reconnaissais pas toujours et quand on vit ces choses qu’on a lues ailleurs, qu’on nous a racontées dans des clips qui grichent et dans les romans qu’A. me force à lire pour me préparer, ces choses dont les Haïtiens de l’école primaire parlaient mais jamais très fort ces choses qu’ils taisaient quand arrivait quelqu’un, quand on vit finalement ces choses avec notre corps, qu’on est pris en étau dedans, on en vient à ne pas douter pas une seconde que l’impossible se puisse, et le monde se retourne. Ce sont nos muscles qui commencent à penser pour nous à prendre tout pour du cash, parce que le cerveau se rétracte. Ce n’est plus avec la tête que ce qui se passe dans ces moments est préhensible. Mes sens irradiaient. J’étais infiniment près de chaque chose ici, ce n’était ni agréable ni désagréable, c’était tout ce que j’ai.
En regardant mieux la poupée qui se tenait toujours miraculeusement droite, j’ai discerné un cordon noir enroulé à son cou. Elle était flambant nue mais un vieux fil de cuir tournait et tournait et tournait autour de la petite gorge de jute quelqu’un avait voulu la décorer mais l’étrangler. Ça faisait une grosse bande noire ça en mettait sur l’air déjà trop noir de la pièce pour un cœur d’après-midi, où étaient les fenêtres. A. continuait de discuter avec Nazaire et le frère sans arrêt, le filet des mots d’hommes était très serré maintenant, et en l’espace de quelques minutes la présence d’un jumeau sous forme de poupée était devenue la normalité. À laquelle tout le monde ici adhérait. Y’a quoi les Blancs, c’est moi. Plus je regardais la petite poupée enrubannée et plus je notais que, tranquillement, sans que je puisse le prouver, il m’a semblé, que la pâte blanche et la pâte rouge, les deux, diminuaient. Les petits creux s’emplissaient tout doucement, naturellement, d’espace.
La poupée mangeait.
Mais peut-être que j’exagérais. Peut-être que c’était le mot de ma vie peut-être que c’était comme toujours depuis toujours peut-être que j’étais encore l’éponge de la place la sursensible du lot peut-être que j’étais encore trop dramatique pour le réel que j’enregistrais beaucoup trop les couches successives de la matière peut-être que j’amplifiais que j’inventais que je profitais de la situation, peut-être que j’étais encore too much dans la vie généralement, je donne-tu trop de lousse au fil entre les choses. Je le sais je ne suis pas très bonne pour correctement regarder mais c’est les seuls yeux que j’ai, et j’aurais vraiment juré que plus Nazaire offrait ses propres regards à la poupée, avec la même fierté que celle qui colorait sa voix, plus Nazaire l’enveloppait de son regard, plus les petits espaces concentriques de l’assiette semblaient s’éclaircir. Nazaire regardait son frère jumeau mort manger ici, dans la vie.
C’était ça. Je n’exagérais pas je n’exagère pas. Bientôt la maman a traversé à pleines hanches le filet des voix d’hommes et a retiré les assiettes, toutes. Elle le faisait lentement et méthodiquement, quelque chose lui dictait l’ordre de la séquence en silence. Quand elle m’a frôlée je n’ai pas su regarder mieux où en était la portion du jumeau, j’aurais pu testifier, mais je n’avais pas ce genre de présence d’esprit-là. Ce sont mes muscles qui recueillaient. Il n’y avait aucune preuve. La preuve c’était mon souffle court et mes ongles bizarrement noircis, et ils savaient qu’on se souviendrait des jumeaux comme d’une trinité qui nous a tirés dans le mythe vraiment vivant de l’Afrique. Tirés dans le bain avec notre consentement tacite, on avait prononcé un oui muet, je le psalmodie encore aujourd’hui. Un oui qui nous a menés à manger de la cendre d’homme au creux d’une main un oui vers un jardin de cracheurs de feu et de mobiles en os d’animaux. Un oui près d’histoires de téléphone magique chuchotées en attendant la barque, un oui devant la mort temporaire d’hommes masqués. Les jumeaux ont initié tout le fabuleux reste on se souviendrait d’eux trois comme la première des indestructibles vérités.
Je crois être à l’aise avec ça ou bien
Quand tout a été débarrassé que Nazaire a commencé à faire silence plus longuement et à dépoussiérer la semelle de ses pieds, j’ai compris qu’on quitterait bientôt, pour ce que bientôt veut dire là-bas. J’ai regardé mes mains dans un genre de réflexe inhabituel, un tic de survie. Je les ai écartées très larges ai baissé mon visage vers leurs paumes je cherchais le même nombre d’étoiles qu’avant. Mais il en manquait. Je me rappelle très bien comme j’ai ouvert les doigts pour laisser passer la lumière trouver l’étoile qui manquait celle qui y était qui était juste là avant j’avais quatre étoiles dans la main je n’en voyais plus qu’une, et elle roulait. J’avais peut-être échappé la lumière plus tôt je ne savais plus si j’avais chaud ou faim ou bien, si la lumière était encore entre mes mains. Il manquait une étoile entre mes doigts et c’était la seule chose qui avait maintenant du poids dans cette pièce trop sombre pour l’heure, que j’ai dû demander à quitter avant qu’on ne me l’offre.
J’avais commencé à avoir beaucoup trop soif, il fallait m’écouter, où était la craque d’Anselme qui me remettrait, la main d’A. qui me démettrait, où était la porte où était la mobylette maintenant.
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brevesdenatlyn · 8 years
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 6 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Il avait passé la journée à courir partout dans New-York. Il était même intervenu dans une émission en direct pour passer un avis de recherche. Certaines personnes l'avaient envoyé balader, accusant Katlyn de meurtrière et d'autres choses horribles auxquelles il préférait ne plus songer."
CHAPITRE 6: ARRESTATION
- Flashback -
  Nick vérifia une dernière fois le contenu de son sac à dos avant de le fermer. Il avait tout ce qu'il lui fallait. Il n'avait plus qu'à expliquer aux enfants pourquoi il s'en allait. Ça allait être assez difficile. Cependant, il pensait que dès qu'ils sauraient que c'était pour retrouver leur maman, ils ne lui en voudraient pas de les laisser aux soins de Kevin et Danielle quelques jours. Il l'espérait. Il n'avait pas très envie de les laisser là mais, pour le bien de Katlyn, il se devait de partir. Durant la matinée, il avait été interrogé par le F.B.I. qui lui avait annoncé que le doigt qu'il avait reçu n'appartenait pas à Katlyn mais à la dernière victime, que le tatouage et la bague était faux, ce qui l'avait énormément rassuré. Après cet interrogatoire, Liam, Miley et Nick avaient longuement discuté avec Kevin Senior pour savoir comment ils allaient procéder. Sitôt qu'ils s'étaient organisés, ils avaient fait leurs bagages. Nick faisait équipe avec son père et Phil. Il préférait laisser Big Rob et Shane ici. Les enfants avaient confiance en eux. Ils sauraient les protéger. Nick passa une bretelle du sac à dos sur son épaule et rejoignit le salon dans lequel tous les enfants étaient rassemblés. Kevin Senior attendait chez Kevin, son fils. L'avion partait dans quelques heures. Assis sur le canapé, les trois enfants semblaient inquiets, ignorant tout de ce qui se tramait. Ils s'aperçurent que Nick était sur le départ et s'inquiétèrent de plus belle.
  — Tu vas où, papa ?
— Tu t'en vas ?
— Tu vas nous laisser ?
— Non, je ne vais pas vous laisser mais j'ai quelque chose à vous dire. Vous allez m'écouter bien attentivement. D’accord ?
— D'accord.
  Nick s'assit en face d'eux après avoir posé son sac à dos au sol. Ils le regardèrent tous fixement, attendant qu'il lâche son aveu. Inutile de leur mentir. Autant aller droit au but.
  — Maman m'a appelé il y a quelques jours.
— C'est vrai ?!
— Elle va revenir ?!
  Nick leva une main pour les faire taire. Ils obéirent aussitôt.
  — Elle a quelques petits problèmes et veut que j'aille la chercher pour la ramener à la maison. Seulement, ça va prendre un petit peu de temps parce qu'on ne sait pas exactement où elle est. Je vais vous déposer chez Kevin. Il va s'occuper de vous pendant que je ne suis pas là.
— Tu vas revenir, hein ? Demanda Sam, inquiet.
— Oui, je vais revenir très vite.
— Tu le promets ?
— C'est promis.
  Emily, qui n'avait pas dit un mot jusqu'à présent, se jeta soudainement dans les bras de Nick en pleurant.
  — Ramène maman, s'il te plait !
  Nick la serra contre lui et la consola. Oui, il allait ramener Katlyn quoiqu'il lui en coûte. Les enfants avaient besoin d'elle. Lui aussi.
  — Je vais la ramener. C'est promis. En échange, il faut que vous me promettiez d'être très sages pendant que je ne suis pas là.
  Emily regagna le sol et le regarda à travers ses yeux embués de larmes. Les deux garçons la rejoignirent, les larmes aux yeux.
  — Promis, papa.
  Les deux autres enfants le lui promirent aussi. Nick leur ouvrit les bras, ils vinrent se réfugier contre lui, lui déclarant qu'il allait leur manquer et qu'il fallait qu'il revienne vite avec Katlyn. Ils l'avaient finalement tous accepté. Nick avait encore un peu de mal quand on l'appelait « papa » mais il commençait à s'y faire. Il était même très heureux que les jumeaux aient tous les deux accepté le fait qu'il soit leur père. Leur relation avait beaucoup évolué, au plus grand soulagement de Nick.
  — Vous allez me manquer aussi. Je vous appellerais tous les jours. C'est promis.
  Ils firent leurs valises tous ensemble et profitèrent d'un peu de temps libre pour aller s'amuser au parc avant que Nick ne les dépose chez Kevin et Danielle. Après une séance d'au revoir, il monta en voiture en direction de l'aéroport en priant pour retrouver Katlyn très vite.
  - Fin -
  Nick était allongé dans le lit de sa chambre d'hôtel, plongé dans la contemplation du plafond. Il avait passé la journée à courir partout dans New-York. Il était même intervenu dans une émission en direct pour passer un avis de recherche. Certaines personnes l'avaient envoyé balader, accusant Katlyn de meurtrière et d'autres choses horribles auxquelles il préférait ne plus songer. D'autres s'en fichaient royalement. Personne ne semblait l'avoir vue. Où pouvait-elle bien être ? Nick jeta un œil sur son portable qui n'affichait aucun nouveau message. Il avait appelé les enfants un peu plus tôt. Ils allaient bien. Il leur avait dit qu'il allait bientôt rentrer car ça faisait une semaine qu'il était en vadrouille sur la côte Est. Les enfants lui manquaient et ils avaient besoin de le voir alors il allait faire un saut à L.A. pour les rassurer. Nick se mit sur le côté et ferma les yeux. Épuisé, il s'endormit tout habillé, sans même avoir pris sa douche.
  Quelque chose vibrait sous sa joue. Il grogna. Il dormait si bien. Ça continuait de vibrer, résonnant dans son crâne embrumé. Il se vautra sur le ventre et plaqua son oreiller sur sa tête en grognant de nouveau. Les vibrations s'arrêtèrent et repartirent de plus belle. A tâtons, Nick rechercha le fautif et mit la main sur son portable qu'il décrocha sans prêter attention à l'appelant. Il marmonna un bref « allô ? » étouffé dans l'appareil.
  — Nick Jonas !
  Cette voix... Où l'avait-il déjà entendue ?
  — C'est moi. Vous, qui êtes-vous ? répondit-il en marmonnant.
— Peu importe qui je suis. Il semble que vous n'ayez pas tenu compte de ma menace.
  Soudainement plus réveillé, Nick se redressa et s'assit. Cette voix, c'était celle de l'enregistrement. C'était cette femme qui retenait Katlyn. C'était cette femme qui la torturait. La colère bouillonna dans les veines du jeune homme. Il devait la faire parler.
  — Je sais très bien que vous ne me la rendrez pas même quand vous aurez fini de vous servir d'elle pour commettre ces meurtres.
— C'est exact. Cependant, votre imbécillité vient de raccourcir sa vie de quelques jours.
  Son cœur s'arrêta. Avait-elle vraiment l'intention de tuer Katlyn ?
  — C'est faux. Vous avez trop besoin d'elle pour l'achever.
— Vraiment ? Dans l'état où elle est, elle ne me sert plus à grand-chose. Demain, Katlyn Itachi sera morte.
— Bravo. Vous devriez jouer au poker, vous bluffez bien.
  Bruits de fond. Une porte claqua. Nick entendit des bruits de pas, comme si quelqu'un descendait des escaliers. Des éclats de voix et des gémissements suivirent. Son cœur se serra un peu plus. C'était Katlyn.
  — Dis donc adieu à ton fiancé pendant qu'il en est encore temps.
  Les gémissements se firent plus forts, comme si on avait collé le portable contre l'oreille de Katlyn. L'interlocuteur de Nick ne dit rien, se contentant de respirer avec difficulté. Le cœur du jeune homme était en panique.
  — Katlyn ? Katlyn, tu m'entends ? Je suis là, Katlyn. Je te cherche. Il faut que tu m'aides à te trouver. Il faut que tu me dises où tu es. Tu m'entends ?
— Nick...
  Ce simple mot lui déchira le cœur. Elle avait l'air vraiment très mal en point. Elle avait des difficultés à parler et semblait respirer par à-coups. Que lui avaient-ils fait ?
  — Il faut que tu tiennes le coup, d'accord ? Les enfants comptent sur toi. Ils veulent revoir leur maman. Ne te laisse pas faire. On a besoin de toi à L.A.
— C'est... Trop tard... Je vais... C'est fini... Adieu, Nick... Embrasse les enfants... Je vous... Aime...
  Le cœur de Nick acheva de se briser en l'entendant prononcer ces quelques mots avec une difficulté apparente. Katlyn pleurait. La gorge nouée, il reprit la parole.
  — Je t'aime aussi, Katlyn. Tu m'as demandé de ne pas t'abandonner. J'ai respecté le fait que tu ne voulais pas que je te cherche. Seulement, tu as été enlevée et tu m'as appelé au secours. Je suis venu jusqu'à New-York pour te chercher. J'ai passé des annonces, interrogé des milliers de gens, fait marcher mes contacts dans le seul but de te retrouver. Tu sais pourquoi ? Parce que j'ai promis que je ne t'abandonnerais jamais. Je te chercherais jusqu'à ce que je te trouve. Tu peux compter sur moi. Je te trouverais. Alors, il faut que tu tiennes. Je suis là, Katlyn. Je ne te laisserais pas.
— Comme c'est touchant. Vous savez quoi ? Je vais vous laisser une chance. Je vous laisse vingt-quatre heures pour la retrouver. Passé ce délai, je vous renverrais son cadavre. Je connais déjà l'adresse.
  Tonalité. Nick resta là, immobile, le téléphone contre l'oreille à écouter les bips répétés qui se répercutaient dans son cerveau vide. Vingt-quatre heures... Il avait vingt-quatre heures pour la retrouver. S'il échouait, elle mourrait. Il ne pouvait pas laisser faire ça. Il ne pouvait pas. Katlyn n'avait vraiment pas l'air bien. Elle ne tiendrait pas longtemps. Son téléphone vibra une nouvelle fois. Nick regarda l'écran et ouvrit le MMS qu'il venait de recevoir, MMS qui finit d'achever son moral. Il venait de recevoir une photo de Katlyn, une photo où elle apparaissait totalement vulnérable et désespérée, blessée et mal en point. « Vingt-quatre heures pour sauver ta femme, le héros. Pas une de plus. Passé ce délai, ce sera fini. » De rage - peut-être même de désespoir - le jeune homme envoya valser son portable contre le mur et se laissa tomber sur le lit. Il se sentait impuissant, tellement impuissant face à cette situation. Il ne savait pas comment gérer son absence, ni comment gérer son enlèvement. Il glissa les mains dans ses cheveux, insouciants du fait que des larmes inondaient son visage. Son cerveau se mit à réfléchir très vite mais il ne parvenait pas à suivre le cours de ses propres pensées. On toqua à sa porte. Il ne répondit pas. Quelqu'un entra. Ça ne pouvait être que son père. Il était le seul à avoir la carte d'accès à sa chambre d'hôtel. Comme pour lui donner raison, sa voix retentit dans la pièce.
  — Nick ?
— Je ne dors pas.
— Comment tu te sens ?
  Kevin vint s'asseoir au pied du lit dans lequel son fils était couché. Il remarqua les larmes qui coulaient sur ses joues mais ne fit aucune remarque.
  — J'ai peur. J'ai peur de la perdre, peur de ne jamais la revoir. J'ai tellement peur pour elle que je ne sais plus ce que je fais. Je ne suis pas ce héros que tout le monde pense que je suis. Je n'ai pas les nerfs pour tout ça. Je... Je ne peux pas, papa. Sans elle, plus rien n'a de sens. J'ai besoin de l'avoir à mes côtés.
  Nick ne s'arrêta pas de parler. Il lui raconta l'appel qu'il venait de recevoir dans les moindres détails. Il lui parla également du MMS qu'il avait reçu et qui hantait ses pensées. Kevin Senior se leva et ramassa le portable. Il fonctionnait encore malgré le choc.
  — Manhattan ?
— Quoi ?
  Nick se redressa, surpris. De quoi parlait-il ? Son père lui tendit le portable. Il le prit et déchiffra le message qu'il avait reçu. « Katlyn est retenue dans le centre de Manhattan. Je ne peux pas être plus précis. Retrouvez là avant qu'il ne soit trop tard. » Qui lui avait envoyé ça ? Le numéro lui était inconnu. C'était peut-être un piège destiné à l'éloigner du lieu où ils la retenaient. Comment savoir ? Nick afficha le MMS et le montra à son père. Ce dernier était de plus en plus inquiet. Nick le sentait. Son père aimait beaucoup Katlyn qu'il avait considéré comme une Jonas sitôt qu'il avait vu combien son fils était attaché à elle. Il lui avait offert la famille dont elle avait besoin et avait su la protéger durant son absence. Les parents Jonas avaient été géniaux avec elle, de même que leurs fils.
  — Prends ta douche et change-toi.
— Hein ?
— Je me charge des billets d'avion. Dès que tu te seras reposé, on partira à Manhattan.
— C'est sûrement un piège.
— On ne sera fixés que sur place.
— Mais...
— Nick, il s'agit de Katlyn. C'est ta femme. Si tu n'es pas fichu de la retrouver, c'est que vous n'êtes pas faits pour être ensemble.
  Kevin Senior jeta le portable sur le lit et partit, laissant Nick seul. Croyait-il vraiment ce qu'il venait de dire ? S'il ne retrouvait pas Katlyn, ça voulait dire que... Non, il y avait ce lien. Il ne l'avait eu avec personne. Il n'avait jamais été aussi proche de quelqu'un. Il n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi fort avec les autres filles qu'il avait fréquenté. Son père avait raison. Il fallait qu'il retrouve Katlyn au plus vite. Nick se ressaisit rapidement, prit une douche, boucla sa valise et alla se coucher. Dans le courant de la nuit, Phil vint le réveiller pour lui dire que son avion décollait dans une heure.
  Ils passèrent la journée à parcourir les rues du centre de Manhattan et à interroger les gens. Ils firent le tour des pharmacies et des hôpitaux puis de tous les commerces d'où Nick se fit jeter plus d'une fois. La réputation de soi-disant meurtrière de Katlyn ne les aidait pas à la retrouver. Les gens étaient vraiment crédules. Ils croyaient vraiment tout ce qu'on leur disait dans les journaux. Le jeune homme savait au plus profond de lui que Katlyn était innocente. Personne ne lui ferait changer d'avis. Il s'arrêta un instant à la demande de fans pour signer quelques autographes et prendre des photos même s'il n'était pas vraiment d'humeur. Il en profita pour leur demander un coup de main. Plus on est de fous, plus on rit, dit-on.
  — Dites-moi, vous pourriez m'aider ?
— Sans problème.
— Voilà. Katlyn est ici, dans le centre de Manhattan. Seulement, personne ne semble l'avoir vue. Elle s'est perdue quelque part et il m'est impossible de la joindre.
— Euh...
— Ne croyez pas ce que disent les journaux à son sujet. Katlyn n'a rien d'une meurtrière. Tout ça n'est qu'un vulgaire coup monté.
  Après avoir surmonté leurs regards surpris et leur abstention de commentaires, Nick leur montra sa carte et leur indiqua le secteur qu'il explorait avec Phil ainsi que celui que son père fouillait actuellement. Il leur montra toute la zone qu'il leur restait encore à fouiller et leur demanda d'être prudentes. On ne savait jamais. Il était déjà dix-sept heures passées. Nick s'arrêta un instant dans des toilettes publiques pour se soulager et se faire une injection avant d'avaler un morceau. Alors qu'il se lavait rapidement les mains et le visage, il surprit une conversation non loin de lui. Il n'y aurait prêté aucune attention si la voix de l'une des interlocutrices ne l'avait pas interpellé. Il s'arrêta brusquement et tendit l'oreille. Où avait-il entendu cette voix si détestable ? Discrètement, il s'aventura à l'extérieur et épia cette conversation qui semblait bien innocente. Il était sûr d'avoir entendu cette voix quelque part... Mais où ?
  « Je vais vous laisser une chance. Je vous laisse vingt-quatre heures pour la retrouver. »
  Ces mots lui revinrent en tête en même temps que l'appel qu'il avait reçu la veille. Cette voix, c'était celle de la femme qui retenait Katlyn. Sentant la colère bouillir dans ses veines, il se dirigea vers cette femme et se planta devant elle.
  — Vous savez qui je suis, n'est-ce pas ?! s'exclama-t-il, furieux.
— Je ne vois pas de quoi vous parlez.
— Ne faites pas l'innocente. J'ai une très bonne oreille. C'est vous qui m'avez appelé hier pour me défier de retrouver Katlyn. Je vous ai trouvée, vous, à sa place. Le jeu est terminé. Dites-moi où elle est, maintenant.
  Loin de lui répondre, elle prit la tangente, abandonnant là son interlocutrice qui n'avait pas l'air de comprendre ce qui se passait. Nick réagit aussitôt et se lança à sa poursuite dans un dédale de rues. Il zigzaguait entre les gens, les bousculant parfois. Il ne prit pas le temps de s'excuser et continua de poursuivre cette femme qui tentait de lui échapper. Les gens devaient assurément le prendre pour un taré à courir comme ça mais il s'en fichait totalement. Il était si près du but, si proche de Katlyn. Il parvint à coincer la fuyarde dans une impasse. Il allait enfin retrouver sa fiancée après un mois d'absence. Cette femme se retrouva acculée dans un angle. De plus en plus furieux, Nick s'approcha d'elle, ne lui laissant plus aucune chance de s'enfuir. Elle ne se démonta pas, affichant un visage impassible face à son air furieux.
  — Vous êtes plus perspicace que je ne le pensais, monsieur Jonas. Je n'aurais jamais cru que vous puissiez me tomber dessus.
— Où est-elle ?!
  Le jeune homme se contrefichait de ce qu'elle pouvait dire. Elle le faisait pour le provoquer. Il ne la lâcherait pas tant qu'elle ne lui aurait pas dit l'endroit où elle retenait Katlyn. Elle ne le ferait pas plier. Il n'abandonnerait pas tant que Katlyn n'aurait pas retrouvé sa place à ses côtés.
  — Ce n'était pas dans les règles du jeu, playboy. Vous deviez la retrouver, elle, pas moi.
— Les règles du jeu viennent de changer. Enlever Katlyn, ce n'était pas fair-play, surtout pour ce que vous faites de cette femme extraordinaire. Ce n'était franchement pas très malin. Prendre une personnalité connue, sans aucun précédent judiciaire, pour l'obliger à commettre des meurtres.
—Katlyn Melody Itachi-Carmichael-Jonas. Vingt-quatre ans. Fille d'Alexander et Mandy Itachi, tous deux décédés. Adoptée par le docteur Josh Carmichael. Écrivaine reconnue dans le monde entier. Fiancée à Nicholas Jerry Jonas. Trois enfants. Christopher Nicholas Itachi-Jonas. Emily Abigail Itachi-Jonas. Sam Zachary-Itachi-Jonas. Oh, et arrêtée pour conduite dangereuse et possession de stupéfiants il y a de cela quatre ans et demi.
— Bravo. Vous êtes bien renseignée. Ça a dû être difficile de pomper tout cela sur Internet.
  Un frisson lui parcourut l'échine. Il n'y avait que deux choses qu'on ne pouvait pas trouver sur Internet peu importe le profil de Katlyn que l'on consultait : le nom complet des enfants ainsi que son arrestation - leur arrestation - le jour où il avait tenté de mettre fin à ses jours. Comment avait-elle eu ces informations ?
  — Touché, playboy. Connais-tu vraiment ta fiancée ?
— J'étais là ce jour-là. C'est par ma faute qu'elle a été arrêtée et le chef d'accusation de possession de stupéfiants est absurde. Katlyn ne portait sur elle que ses médicaments.
— Des médicaments, vraiment ?
— Elle est cardiaque, vous ne le saviez pas peut-être ?! Vous ne vous êtes pas rendue compte qu'elle avait fait une crise cardiaque il y a un mois ?! Ou peut-être l'avez-vous laissée crever dans un coin avant de vous débarrasser de son corps ?! Puisqu'elle m'a appelée, tout porte à croire qu'elle est en vie.
— Mais dans quel état ?
  Ces quelques mots lui brisèrent le cœur et le paralysèrent totalement. Que lui avait-elle fait ? Furieux, la main de Nick enserra le cou de la femme, pas assez fort pour l'étrangler mais juste assez pour la menacer de le faire.
  — QU'EST-CE QUE VOUS LUI AVEZ FAIT ?!
  De ma main libre, il la fouilla maladroitement les poches de sa source de colère afin de trouver des indices de l'endroit où elle retenait Katlyn. Il ne trouva rien hormis un portable. Le seul numéro que ce portable contenait était celui d'un certain Kenny. Nick appuya sur le bouton « appel » et colla le portable contre son oreille.  Ça ne sonna que peu de temps. Ledit Kenny répondit presque aussitôt.
  — Felicia ? Qu'est-ce qui se passe ?
— Chapeau, le complice ! Je suppose que c'est vous qui gardez un œil sur Katlyn pendant que cette charmante dame se promène ?
— Qui êtes-vous ?
— L'homme qui va buter ta complice si tu ne me dis pas tout de suite où se trouve ma femme !
— Kenny, si tu ouvres ta putain de gueule, je te jure que je te le ferais payer !
— Oh, pas commode celle-là. Où est Katlyn, Kenny ?
— Je ne peux rien vous dire de plus. Je vous ai déjà orienté jusqu'à Manhattan. Je ne peux que vous demander de la retrouver rapidement car...
  Avant que Kenny n'ait fini sa phrase, Nick se vit contraint de se débattre contre Felicia qui, il ne savait comment, s'était dégagée de son emprise et se jetait maintenant sur lui. Ils roulèrent au sol en grognant. Il avait sous-estimé cette femme. Elle avait de bonnes bases en self-défense mais celles du jeune homme étaient meilleures. Elle parvint néanmoins à prendre le dessus en frappant le point sensible de tous les hommes. En gémissant, Nick serra le téléphone portable dans sa main pour l'empêcher de le récupérer. C'était son seul lien avec Katlyn à l'heure actuelle. Il jeta un regard noir à cette Felicia tandis qu'elle fouillait dans son sac à main. Elle arbora un air de triomphe quand elle mit la main sur ce qu'elle cherchait. Nick prit soudainement peur en croyant que c'était une arme. Le souffle coupé, il était allongé dans la blanche neige qui recouvrait actuellement la ville. Il ne pouvait pas bouger. Il était glacé. Phil était censé le suivre. Où était-il maintenant qu'il avait pris la tangente pour suivre cette malade ? Elle brandit une seringue avec un air mauvais. Le jeune chanteur n'aimait pas ça. Il tenta de s'esquiver pour échapper à ce qu'elle se préparait à lui faire mais la vive douleur qui parcourut son corps l'en empêcha. Il grimaça.
  — Il se trouve que ta très chère femme ne supporte pas ce produit et qu'elle se trouve dans un fâcheux état. Toi, y survivras-tu assez longtemps pour la voir mourir ?
  Incapable de bouger, Nick se vit contraint d'assister impuissant à cette injection qu'on lui faisait. Peu à peu, il perdit tous ses repères et commença à être confus. Le silence s'abattit soudainement sur lui alors qu'il s'effondrait dans la poudreuse. Une voix brisa ce silence avant qu'il ne sombre dans le noir, tous ses espoirs de retrouver Katlyn s'envolant.
  Quand il se réveilla bien des heures plus tard, il se trouvait dans un jet privé qu'on lui décrivit comme celui de Katlyn. Enfin, c'était le jet qu'on avait mis à sa disposition quand elle avait dû faire une tournée promotionnelle pour son roman - que Nick n'avait toujours pas lu, il l'avouait. Il avait terriblement mal au crâne, il n'avait plus le seul objet qui le liait à Katlyn et il ne comprenait pas du tout pourquoi son père lui annonçait qu'ils retournaient à Los Angeles. Un nouveau MMS s'affichait sur son portable avec une photo de Katlyn plus vulnérable que jamais. Le message accompagnant cette photo lui glaça le sang : « Échec et mat, playboy. Ta fiancée est toujours entre mes mains... Il est temps de la conduire à l'abattoir. »
  — Tu as reçu un nouveau message durant ton inconscience. Katlyn sera à L.A. ce soir. Nous n'aurons plus qu'à la retrouver avant le F.B.I. Dès que nous aurons atterri, tu consulteras un médecin avant que nous ne trouvions une solution pour la libérer de toutes ces accusations.
  Nick ne répondit pas, encore un peu étourdi par les effets de cette drogue étrange. Il est temps de la conduire à l'abattoir. Que voulait-elle dire par là ? Pourquoi l'emmèneraient-ils à L.A. s'ils voulaient la tuer ? Prendraient-ils le risque de se montrer aux agents du F.B.I. ? Il ne savait pas. Il ne savait plus. Il était plus terrifié que jamais. Je suis désolé, Katlyn. J'ai échoué, encore une fois...
  ×
  Kenny pénétra dans la geôle de Katlyn d'un pas sûr. Sa décision était prise. Ce soir, elle allait quitter cet endroit sordide. Ce soir, il lui rendait sa liberté. Peu lui importait le prix que ça allait lui coûter. Il ne supportait pas de voir la jeune femme dépérir chaque jour qui passait. Ils la retenaient depuis maintenant un mois. Les conséquences n'étaient pas des moindres. S'il s'arrangeait pour que Katlyn ne souffre pas, ce n'était pas le cas de Felicia qui ne supportait pas de voir son pantin s'abîmer. Kenny referma doucement la porte et s'approcha du corps prostré sur le sol. Katlyn hallucina. La drogue qu'il lui avait donné un mois durant avait des effets négatifs sur sa personne. Il n'avait pas vu de tels effets sur les autres personnes qu'on l'avait forcé à manipuler. Non seulement Katlyn était sujette à des hallucinations mais son état de santé en était terriblement affecté lui aussi. Quand il avait été contraint de l'enlever, il avait rencontré une femme forte et indépendante. Désormais, il se trouvait face à quelqu'un de totalement soumis. "Loque humaine" était l'expression qu'il utiliserait s'il devait la qualifier à ce jour. Les yeux dans le vague et cernés, elle marmonnait des choses incompréhensibles à une personne qu'il n'était pas en mesure de voir. Ses vêtements étaient déchirés et souillés de sang, de boue et d'autres choses qu'il préférait ignorer. Elle avait énormément maigri et ses blessures s'étaient infectées. Kenny regarda l'espèce de trou qu'elle avait creusé dans le sol à mains nues pour se lover à l'intérieur. Elle avait besoin d'un médecin et d'une alimentation correcte. Il s'approcha d'elle et la releva.
  — Katlyn, regarde-moi.
  Elle ne réagit pas et sembla tourner de l'œil mais il l'en empêcha. Il rompit les liens qui lui liaient pieds et poings avant de la regarder droit dans les yeux. Ils avaient été obligés de l'attacher après sa folie furieuse qui avait valu à Kenny quelques belles griffures et hématomes.
  — Qu'es-ce c’est ?
— Il faut que tu m'écoutes attentivement.
  Katlyn n'était pas réceptive à ce que Kenny lui disait. Elle était totalement à l'Ouest. Elle marmonnait quelque chose qu'il avait du mal à comprendre.
  — Veux... Voir... Plait... Nick... Bébé...
— Quoi ?
— Nick... Bébé...
  Elle voulait voir Nick. C'était impossible. Pas avant que Kenny ne l'ait relâchée du moins. Pour le bébé, il ne voyait pas de quoi elle parlait. D'après ce qu'il savait, elle n'avait que trois enfants. Les deux premiers étaient les siens. Elle avait adopté le troisième.
  — Je reviens.
  Kenny sortit de la pièce un instant et se retrouva face à Felicia.
  — Elle est prête ?
— Pas encore.
— Qu'est-ce que tu attends ?
— Elle n'est plus en état de faire quoi que ce soit. Elle divague totalement, Felicia ! Elle parle de bébé et tient des propos incohérents. Il faut la relâcher.
— Ces gens d'Hollywood ne sont décidément pas très solides. Hypnotise-la. On l'achèvera quand ce sera fini.
  Il n'en était pas question ! Il lui avait promis qu'elle reverrait sa famille. Felicia lui tourna le dos. Kenny respira un grand coup et l'assomma violemment. Elle s'écroula. Il l'entraîna dans la geôle de Katlyn et l'attacha sur la table, prenant bien soin de verrouiller chaque anneau de fer autour de ses chevilles, poignets et gorge. Katlyn retrouverait sa liberté quoique Felicia en pense. Kenny se pencha sur la pauvre jeune femme qui divaguait et l'entraîna. Il l'obligea à se laver. Ensuite, il lui fit avaler un bon repas. La police avait choisi un appât. C'était vers elle que Kenny allait envoyer Katlyn. Elle serait en sécurité avec eux. Quand la jeune écrivaine eut fini son assiette, il la laissa se réhydrater. Il posa une main sur son épaule et la regarda droit dans les yeux.
  — Regarde-moi, Katlyn. Regarde-moi bien dans les yeux. Tout est fini. Je vais te rendre à ta famille. Tu n'as plus à t'en faire. Ecoute ma voix. C'est elle qui va te guider. Tu vas faire exactement ce que je te dis, d'accord ? Tu n'as pas à t'en faire, tout ira bien. Ce soir, la police va t'arrêter. Tu ne t'opposeras pas à eux. Tu m'entends ? Tu devras les laisser faire. Ils vont t'interroger mais tu ne diras rien. L'hypnose ne sera rompue que si tu entends ton fiancé prononcer ton nom. C'est bien clair ? Quand Nick dira ton nom, tu sortiras de ton état de transe et tu ne te souviendras de rien. Tout ce qui s'est passé ici sera totalement effacé de ta mémoire. Tu oublieras tout.
— J'oublierais tout.
— Parfaitement.
  Kenny avait un peu de remords de la manipuler de cette façon mais, quand ils verraient qu'elle était sous hypnose, ils penseraient peut-être qu'elle était innocente. C'était le cas. Elle avait commis tous ces meurtres sous hypnose parce que Felicia cherchait à se venger. Elle s'était servie de Katlyn autant qu'elle s'était servie de Kenny. Il mettait fin à tout ça. Katlyn devait retrouver sa famille et ses amis. Il lui tendit le sac à dos qu'elle avait quand il l'avait enlevée et l'entraîna vers la camionnette. Il était temps de mettre fin à tout ça.
  ×
  Katlyn marchait en direction de sa proie d'un pas absent. Elle n'était consciente d'aucun de ses gestes. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'on lui avait demandé de tuer cette femme qui lui tournait le dos. Rien de ce qui se passait autour d'elle ne la déconcentrait. Seule cette mission l'incombait. Elle dégaina le long poignard qu'on lui avait confié avant de la lâcher dans la nature. La lame le long du poignet, elle se tenait prête à égorger cette femme qui semblait ne se douter de rien. Katlyn se glissa imperceptiblement derrière elle pour trancher cette gorge déployée, pour faire couler ce sang si rouge et si attirant. On lui demandait d'abattre cette femme. Elle fit glisser la lame le long de sa main afin de saisir le manche du poignard.
  — F.B.I ! Lâchez ce poignard et levez les mains en l'air ! s'exclama soudainement la voix de l'agent Donnelly.
— Obéis-lui. Lâche le poignard et pose les mains sur ta tête.
  Katlyn obéit et lâcha son poignard qui tomba au sol avec un bruit métallique. Elle leva les mains et les joignit sur l'arrière de son crâne tandis que la femme qu'elle allait égorger, agent sous couverture destinée à la piéger, la fouillait. Elle ne possédait aucune autre arme. Soudainement, on l'attrapa par derrière et on la plaqua contre le capot d'une voiture avant de lui passer les menottes.
  — Mademoiselle Itachi, vous êtes en état d'arrestation pour meurtres et tentative de meurtre sur un agent du F.B.I. Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra, et sera, retenu contre vous.
— Mon rôle s'arrête ici, Katlyn. N'oublie pas, lorsque Nick prononcera ton nom, tu redeviendras toi-même et tu ne te souviendras de rien. Bon courage.
  La voix de son guide s'éteignit. On la redressa et la força à marcher jusqu'à la voiture de fonction la plus proche sous le regard des journalistes déjà présents sur les lieux. La portière s'ouvrit. On la fit entrer de force dans le véhicule qui s'éloigna ensuite en direction des locaux du F.B.I. Comment allait se passer la suite des événements ?
×××
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DEBUT DU TOME 1 || DEBUT DU TOME 2
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
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RETOUR D'AFFECTION RAPIDE ET EFFICACE, MEDIUM RETOUR AFFECTIF RAPIDE, ENVOUTEMENT D'AMOUR RAPIDE
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Rituels de retour affectif gratuit sans intervention du maîtreLe retour affectif par magie blanche s’oppose à l’envoûtement de magie noire. Le rituel de magie noire oblige l’envoûté à penser à la personne qui a fait l’influence énergétique. Cette contrainte est inévitable, l’envoûté n’a pas le choix dans le cas de la magie noire. Le rituel de magie blanche, au contraire, fait appel à l’amour . Le retour affectif par magie blanche est une harmonisation des relations, similaire au processus qu’on appelle «faire tomber amoureux». Les rituels de magie blanche sont utilisés quand il fait donner un coup de pouce afin que les relations puissent évoluer progressivement.
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brevesdenatlyn · 8 years
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 1 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Nick doutait que cette citation puisse s'appliquer à Katlyn et lui. Cette dernière n'était partie que depuis une journée mais elle lui manquait déjà terriblement. Les enfants s'interrogeaient mais Nick ne pouvait pas répondre à leurs questions. Il ne pouvait même pas répondre aux siennes."
PROLOGUE
« Nous n'oublions pas une personne. Nous ne faisons que nous habituer à son absence. »
  Nick doutait que cette citation puisse s'appliquer à Katlyn et lui. Cette dernière n'était partie que depuis une journée mais elle lui manquait déjà terriblement. Les enfants s'interrogeaient mais Nick ne pouvait pas répondre à leurs questions. Il ne pouvait même pas répondre aux siennes. Il savait que Katlyn allait mal et que son passé la tourmentait. Seulement, il ne pensait pas qu'elle partirait seule, au beau milieu de la nuit. Il ne savait même pas qu'elle voulait entreprendre un voyage. Il se demandait combien de temps cela allait prendre, si elle allait bien ou si elle pensait à eux... Il se faisait du souci pour elle. Il détestait la savoir seule dans l'état de vulnérabilité où elle se trouvait. Malheureusement, la seule chose qu'il puisse faire aujourd'hui, c'était s'occuper de leurs trois enfants... Et prier pour que Katlyn leur revienne saine et sauve...
    CHAPITRE 1 : SOLITUDE
  11.30.14
  Parfois, on fait certaines choses qui n'ont aucun sens, de même qu'on en fait qu'on ne comprend pas. Il est des sentiments qu'on éprouve sans pour autant en connaitre leur origine, ni comprendre pourquoi c'est cette personne particulière qui nous donne ce sentiment particulier. Comment je me sens ? Je ne sais pas. A vrai dire, je ne le sais plus. Il s'est passé de nombreuses choses depuis la dernière fois que j'ai écrit dans un journal intime, beaucoup trop de choses pour être racontées ici-même. Je suis passée par de nombreux sentiments et ressentiments, par de nombreuses épreuves. Pis que des épreuves, des descentes aux Enfers. La maladie, la mort de Tony, la dépendance de Nick que je cachais, l'enlèvement, la torture, le viol, la mort de Brooke, les enfants, les ruptures avec Nick, la presque mort de Kevin et le retour du fantôme de Tony... Était-on en train de tester mes limites ? Non, est-on en train de les tester ?
Comment je suis censée me sentir ? Ces limites qu'on a testées, je les ai atteintes. Je ne peux pas aller plus loin. Je veux que tout cela cesse. Je n'ai pas signé pour vivre tout ça. J'ai tellement mal à l'intérieur. Étrangement, je me sens vide. J'ai la curieuse impression de ne faire que souffrir. Je ne trouve plus plaisir dans rien. Je ne ressens plus rien. Je cherche la mort et m'inflige une automutilation constante pour pouvoir éprouver quelque chose, même si ce quelque chose est une douleur sanguinolente. J'ai conscience de mettre ma vie en danger mais cette sensation de vide m'oppresse et m'angoisse. Pourquoi est-ce que je me sens ainsi ?
J'ai les deux meilleurs amis qu'on puisse rêver d'avoir, une famille qui m'accepte comme je suis, des enfants qui me considèrent comme leur super héros, un orphelin qui espère devenir mon fils et un petit-ami... Un petit-ami tout aussi extraordinaire que « sadique ». Il ne le fait pas exprès, certes, mais ses erreurs finissent par devenir trop lourdes. Je sais qu'il compte sur moi pour l'aider mais je ne peux plus supporter le poids de toutes ses erreurs. Comment lui dire qu'aujourd'hui, c'est moi qui ai besoin de lui pour m'en sortir ? Comment lui dire que je suis en train de me noyer dans mon propre désespoir car j'ai cru pouvoir gérer tout ça ? Comment lui dire que je me suis surpassée et que, désormais, je me sens comme une moins que rien ?
Je ne peux pas lui dire tout ça. Il ne comprendrait pas. Pourtant, j'ai besoin de lui. J'ai besoin qu'il sache. J'ai besoin qu'il m'aide car, au point où j'en suis, j'ai bien peur de ne pas pouvoir m'en sortir...
  Nick referma le petit carnet d'un geste vif. Il se sentait honteux. Il était tombé par hasard sur le journal intime de Katlyn en rangeant les affaires des enfants. Au début, il n'avait fait que le ranger dans le bureau sans y prêter plus d'attention. Puis, rapidement, il était venu le hanter. Après tout, il contenait sûrement des réponses à l'étrange comportement de Katlyn. Sa lettre d'au revoir ne contenait aucune véritable information quant à son départ la nuit dernière. Nick avait besoin de savoir ce qui lui arrivait et c'était le seul moyen. Pourtant, il se sentait mal. Ce journal était quelque chose de personnel. Dedans, Katlyn avait écrit ce qu'elle ne pouvait pas dire à voix haute et qu'elle ne pouvait pas garder pour elle. Nick avait l'impression d'avoir violé son intimité. Katlyn allait probablement lui en vouloir quand elle reviendrait. Le jeune homme espérait qu'elle le ferait vite. Elle n'était partie que la veille mais elle lui manquait déjà beaucoup. Les enfants s'inquiétaient de ne pas la voir rentrer. Il leur avait dit ce que Katlyn lui avait demandé de leur dire. Ils ne l'avaient pas cru. Piètre menteur qu'il était ! Elle leur manquait autant qu'à lui. Il espérait vraiment qu'elle allait revenir très vite.
  — Nick ?
  L'interpellé leva la tête et aperçut Emy s'approcher de lui. Elle était censée dormir. Que faisait-elle dans le bureau de Katlyn ?
  — Hum ?
— Elle est où maman ?
— J'aimerais le savoir aussi, marmonna Nick pour lui-même.
  Malgré son interdiction, il avait essayé de la joindre. Une seule fois. Elle ne lui avait pas répondu. Il était tombé directement sur sa messagerie. Pour une obscure raison, il était inquiet à son sujet. Peut-être était-ce à cause de l'état psychologique dans lequel elle était partie. Peut-être était-ce également dû au fait qu'elle soit seule quelque part dans le pays. Nick ne savait pas mais il était inquiet et son inquiétude était contagieuse.
  — Hein ?
— Pourquoi est-ce que tu ne dors pas ?
— J'arrive pas.
  Nick lui fit signe de s'approcher. Emy vint s'assoir sur ses genoux.
  — Tu n'arrives pas à dormir parce que maman te manque ?
— Oui... Elle vient toujours me faire un câlin ou me chanter une chanson avant de dormir...
— Si c'était moi qui faisait tout ça ce soir ?
— C'est pas pareil.
— Laisse-moi essayer.
— Maman, elle me chante sa chanson.
— Quelle est la chanson de maman ?
— Je veux pas que tu chantes la chanson de maman.
— Alors, je vais t'en chanter une autre. Viens avec moi.
  Emily passa ses bras autour du cou de Nick et ses jambes autour de son torse. Le jeune homme se leva et éteignit la lumière avant de quitter le bureau en fermant la porte. Il descendit à la salle de musique. Ils s'installèrent tous les deux devant le piano. Nick aurait pu choisir n'importe quel autre instrument, c'était vrai, mais, étrangement, c'était celui qui l'inspirait le plus. Emy parut intriguée. Nick souleva le couvercle du piano et posa ses doigts sur les touches, jouant quelques notes pour tester l'accordement.
  — Tu vas jouer quoi ?
— Écoute et je te le dis après. D’accord ?
  La petite fille hocha la tête pour lui signifier son accord. Lentement, Nick posa ses doigts sur le clavier et commença à jouer les accords de Black Keys. Il ne saurait pas dire pourquoi il avait choisi cette chanson. Il ne le savait pas. C'était comme s'il avait besoin de la chanter ici et maintenant pour Emily. Cette dernière semblait d'ailleurs aimer ce morceau. Nick était cependant surpris de l'entendre chantonner avec lui. Lorsqu'il eut fini, il rabattit le couvercle sur les touches et se tourna vers elle.
  — C'est ta chanson. Elle est sur le CD de maman.
— Je me disais aussi.
— Dis...
— Hum ?
— Tu crois que... C'est à cause de nous qu'elle est partie ?
  Nick fut surpris par cette question, très surpris même. Pourquoi pensait-elle ça ? Katlyn n'aurait abandonné les enfants pour rien au monde ! Comme lui, il savait qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à Curt à certains moments. Parfois, Nick avait peur que les jumeaux ne deviennent comme leur géniteur. C'était une peur qui le préoccupait beaucoup. Il savait que Katlyn ne le supporterait pas, comme elle n'avait pas supporté de le voir devenir ce même déchet humain... Elle n'était pas partie à cause des enfants, Nick le savait... Et si, au contraire, elle était partie à cause de lui ? Et si elle était partie parce qu'elle ne supportait plus le poids de ses erreurs comme elle le disait si bien dans son journal intime ? Le couperet de la culpabilité s'abattit soudainement sur le jeune homme : Et si l'état dans lequel se trouvait Katlyn était de sa faute ? Il secoua la tête pour chasser ces mauvaises pensées et posa sa main sur l'épaule d'Emy.
  — Non, bien sûr que non. Elle n'est pas partie à cause de toi. Pourquoi est-ce que tu penses ça ?
— Je l'entends pleurer la nuit. Je sais que maman va pas bien...
— Elle reviendra vite, je te le promets. En attendant, on va aller dormir tous les deux. Il est tard et on doit se lever tôt.
  Nick prit Emily contre lui et veilla à bien fermer les portes et à éteindre toutes les lumières. Ensuite, il monta à l'étage. Il n'arrivait pas à se défaire de l'idée qu'il était le seul coupable du départ de Katlyn. Quand il atteignit le palier, Emy reprit la parole, dissipant ses sombres songes.
  — Je peux faire dodo avec toi ?
— D'accord. Si tu veux.
— Merci.
  Nick s'arrêta devant la porte de sa chambre et jeta un œil dans le couloir où se trouvaient les chambres des enfants. Il savait que Chris et Sam ne dormaient pas. Il ignorait comment il le savait. C'était comme ça.
  — Vous pouvez venir aussi tous les deux.
  Comme il le pensait, ils ne dormaient ni l'un, ni l'autre. Ils vinrent le rejoindre et investirent le lit double de la chambre. Il déposa Emy au sol et s'enferma dans la salle de bains un instant. Il finit par aller se coucher à son tour, se demandant où Katlyn pouvait bien être en ce moment même.
  ×
  → Le lendemain...
  Joe et Demi s'aventurèrent dans le seul gymnase public du quartier. Pourquoi étaient-ils là ? Ils cherchaient Nick. Depuis le départ de Katlyn, il se réfugiait ici après avoir déposé les enfants à la garderie et passait de nombreuses heures à se défouler avec un ballon de basket. Le jeune couple ne savait pas ce qu'il y gagnait. Joe était très inquiet pour son frère. Il n'était pas le seul. Tout le monde appréhendait ses réactions. Demi était la seule à savoir qu'il s'en sortirait sans problèmes jusqu'au retour de Katlyn. Comme ils le pensaient, Nick était bien là. Il lança son ballon dans le panier et marqua. Il le récupéra et se tourna vers eux.
  — Je savais que tu étais là, commença Joe.
— Qu'est-ce que tu veux ?
— Savoir comment tu vas. Tu t'en sors... Avec les enfants ?
— Écoute, Joe, Katlyn n'est partie que depuis deux jours. Oui, elle me manque mais si ce voyage lui permet de se sentir mieux et d'arrêter d'attenter à sa vie alors je n'y vois aucune objection. Je ne la chercherais pas. Elle reviendra quand elle ira mieux. Point final.
— Tu as essayé de la contacter ?
  Plus qu'une question, c'était une affirmation. Joe le savait, Nick n'avait pas pu s'empêcher de la contacter pour savoir pourquoi elle était partie ainsi, sans lui en parler.
  — En quoi ça te regarde ?
— Je m'inquiète pour toi.
— Il n'y a pas de raison. Je vais bien.
— Je ne suis pas le seul. Maman aussi s'inquiète pour toi. En général, tu l'appelles tous les jours. Depuis le départ de Katlyn, tu n'as pas donné de nouvelles. Tu n'es même pas venu au studio aujourd'hui.
— J'ai quasiment vingt-trois ans. Je peux très bien me passer de tutelle parentale. Ce que je fais de ma vie ne vous regarde en rien.
— C'est notre mère, Nick. Elle a de bonnes raisons de s'inquiéter pour toi, comme nous tous.
— Mêle-toi de ce qui te regarde !!
  Joe allait répondre mais Demi l'en empêcha. Il n'obtiendrait rien de Nick ainsi. Son frère était blessé mais aussi très malheureux. Il était donc sur la défensive et le moindre propos pouvait le faire exploser. Demi ne pensait pas que frapper Joe lui ferait du bien mais il en serait capable.
  — Va attendre dehors.
— Mais... protesta le jeune homme.
— S'il te plait, sors d'ici. Je vais lui parler. Attends-moi dans la voiture.
  D'abord réticent, Joe finit par se plier à la demande de Demi et quitta le gymnase en grommelant quelques obscurs propos que ni Nick, ni Demi ne comprirent. Le jeune homme décida de recommencer à les ignorer et se lança dans une nouvelle série de lancers. Demi l'observa faire un instant. Des quatre frères Jonas, Nick était le plus difficile à faire parler. Il était très renfermé sur lui-même et détestait attirer l'attention sur lui, en dehors des concerts s'entendait. Katlyn avait réussi à le décoincer un peu mais son départ l'avait fait replonger dans les méandres du mutisme. Il s'élança, marqua un panier et retomba sur ses deux pieds. Pour une raison que Demi ignorait, il se laissa tomber au sol.
  — Putain de merde !
— Tu as fini par prendre les tics de Katlyn visiblement.
— Que je sois grossier n'est pas une nouveauté. J'admets, certes, qu'au contact de Katlyn, j'en ai appris des pas mal. Elle est très poétique quand elle s'énerve.
  Demi s'approcha de lui tandis qu'il se massait la cheville. Elle s'assit à côté de lui et le regarda faire avant de reprendre la parole.
  — Qu'est-ce que tu as ?
— Une crampe. Ça arrive quand je joue trop longtemps.
— Tu as pensé à te nourrir ?
— Je ne suis là que depuis le début de l'après-midi. Ce matin, je faisais deux-trois courses. Les enfants ont un pique-nique demain et je n'avais rien pour les préparer.
  Demi garda le silence un instant. Il fallait qu'il parle mais si elle disait quelque chose de travers, il allait se braquer. Il serait dès lors impossible de lui tirer les vers du nez. Le fait qu'il ait répondu à son allusion sur le langage de Katlyn sans l'envoyer balader était un bon début.
  — Parle-moi, Nick.
  Il tourna la tête vers son amie, faisant semblant de ne pas comprendre ses propos. Elle soutint son regard noisette. Elle était directe, c'était vrai, et il y avait de grandes chances qu'il ne lui réponde pas mais qui ne tentait rien n'avait rien.
  — De quoi ?
— Comment tu te sens vraiment ? Ce n'est pas bon de tout garder pour toi comme tu le fais.
— Il n'y a rien à dire.
— Tu vis tout seul depuis deux jours avec trois enfants à charge. A ta place, je serais perdue, peut-être même désespérée.
— A vrai dire, je ne sais même pas comment je me sens.
  Nick détourna les yeux et se mit à fixer son ballon qui s'était immobilisé un peu plus loin. Demi respecta son silence avant de reprendre la parole.
  — C'est difficile, n'est-ce pas ?
— Je me débrouille comme je peux mais... Je sens que les enfants ne me font pas totalement confiance. Ils se tournent vers moi uniquement parce que Katlyn n'est plus là. Je ne sais pas faire tout ça. M'occuper des gosses, gérer les papiers, gérer les factures, ... Elle m'a légué toutes ses responsabilités. Je suis quelqu'un de débrouillard mais là, je suis débordé. Je ne comprends rien à rien. Je n'ai jamais fait tout ça alors... Je vais probablement m'y faire avec le temps... Ou Katlyn rentrera avant que je ne me sois noyé dans toutes ces nouvelles responsabilités.
  Le simple nom de Katlyn lui arracha une grimace de douleur. Son absence ne lui faisait aucun bien. Demi supposait qu'elle le savait. Katlyn savait que Nick aurait du mal à tout gérer. Pourquoi était-elle partie ?
  — ...
— Elle était mal dans sa peau. Je le savais. Son passé la tourmentait. Elle se cachait pour pleurer et se mutilait quand on avait le dos tourné. Je voulais l'aider mais... J'étais impuissant. Je ne savais ni quoi dire, ni quoi faire. J'espère, tout au fond de moi, que ce voyage lui permettra de se sentir mieux et qu'elle reviendra. Je veux retrouver ma Katlyn, celle qu'elle était avant.
  Katlyn ne serait jamais plus la même qu'avant. Demi savait que Nick en était conscient. Ce qui s'était passé quatre ans plus tôt et la naissance des enfants l'avaient changée au plus profond d'elle-même. La Katlyn naïve et maladroite qu'il avait découvert il y a presque quatre ans et qui l'avait séduit avait disparu pour laisser place à une jeune femme mature et plus méfiante.
  — ...
— Tout ça, c'est de ma faute. Si je n'avais pas été aussi stupide...
— Katlyn et toi ne seriez pas où vous en êtes aujourd'hui. Tu as fait le premier pas et elle t'a tendu une main. Sans elle, tu serais probablement...
— Mort, je sais. Seulement, je n'arrive pas à me défaire de l'idée que je lui ai infligé plus de souffrance qu'elle ne pouvait en supporter. Elle avait trop de poids sur les épaules et elle a craqué.
— Elle te manque plus que tu ne veux bien l'admettre, n'est-ce pas ?
— C'est un euphémisme.
  Demi se releva et lui tendit une main pour que Nick se lève à son tour. Ils se retrouvèrent donc debout et face à face. Elle le prit contre elle pour lui montrer son soutien. Elle se fichait qu'il soit trempé de sueur et qu'il sente la transpiration à plein nez. C'était son ami et il avait besoin qu'on lui montre qu'ils étaient là. Un peu surpris par son geste, Nick répondit à son étreinte.
  — Elle rentrera vite, j'en suis certaine.
— Je l'espère.
  Ils se détachèrent l'un de l'autre. Leur conversation touchait quasiment à sa fin.
  — Appelle ta mère.
— Oh, Seigneur ! Ne t'y mets pas aussi.
— Nick, je sais ce que tu ressens. Tu as plus de vingt-et-un ans et tu veux prendre ton indépendance. Je le comprends aisément. Seulement, jusqu'à présent, Katlyn était à tes côtés pour gérer des responsabilités qui te passent par-dessus la tête. Tu ne t'en sortiras pas seul. Appelle ta mère et explique-lui que tu veux ta liberté mais que tu as tout de même besoin d'elle. Tu la connais aussi bien que moi. Elle sera blessée si son propre fils lui tourne le dos. Tu n'as qu'à lui demander de l'aide pour les enfants. Elle acceptera avec plaisir.
— Tu as raison. Je vais inviter mes parents ce soir. Tu n'as qu'à venir avec Joe si vous n'avez rien de prévu. Kevin n'est pas encore au courant du départ de Katlyn vu qu'il est parti en Suisse avec Dani. Je n'ai pas eu de nouvelles d'ailleurs.
— On sera là. Joe ne pourra pas résister à l'appel des enfants. Tu sais combien il les adore.
— Merci, Demi. Sans toi, je crois que je serais plus perdu et désespéré que je ne le suis depuis que j'ai trouvé cette lettre.
  Nick prit son amie dans ses bras pour lui prouver sa gratitude. Ensuite, il ramassa son ballon qu'il fourra dans son sac de sport et s'éclipsa en direction des vestiaires. Quant à Demi, elle rejoignit Joe qui, curieux comme il l'était, lui demanda un compte-rendu de cette discussion. Elle coupa court à ses questions en scellant ses lèvres sur les siennes. Ce baiser l'amadoua suffisamment longtemps pour qu'il se taise. Cependant, sitôt qu'ils se mirent en route, il recommença avec ses questions. Sacré Joe ! Il ne changerait donc jamais. Dans un sens, tant mieux. Il était resté fidèle à ce Joe qu'elle aimait tant et ça, elle le savait, ce n'était pas près de changer !
  ×
  → Garderie
  Nick descendit de voiture et pénétra dans l'école où se trouvait la garderie des enfants. Il traversa le hall d'entrée et rejoignit le couloir du fond qu'il parcourut d'une traite en évitant les quelques parents qui s'y trouvaient. Il se rendit à la deuxième salle sur sa gauche. Chris, Emy et Sam étaient ici. Par chance, ils avaient pu rester ensemble pour ces premières journées de garderie. Katlyn s'y était prise un peu tard pour les inscrire mais ils avaient tout de même réussi à avoir des places pour les trois enfants. Entre les formalités des concerts, les demandes d'interviews, ses hospitalisations et les différents problèmes qu'elle avait eu par sa faute, il était vrai qu'elle avait été pas mal débordée en six mois. De plus, Nick pensait que, ayant vécu seule avec eux durant quatre ans, elle avait eu un peu de mal à se faire à l'idée qu'elle allait devoir se séparer d'eux quelques heures. Les prochains jours allaient être très difficiles pour elle, Nick le savait. Ils allaient lui manquer, c'était indéniable. Ce serait sûrement un argument qui la convaincrait de rentrer plus vite... En tout cas, Nick l'espérait, tout comme il espérait qu'elle irait mieux. Il pénétra dans la salle et se retrouva face à Rebecca Twin, la jeune femme en charge des enfants de trois à six ans. Nick était le dernier à venir récupérer ses enfants. Ça tombait bien. Il devait parler à leur tutrice.
  — Monsieur Jonas, vous arrivez juste à temps.
— J'ai un emploi du temps chargé.
— Je m'en doute. Les enfants, votre papa est là.
  Interpellation inutile puisque les enfants étaient sortis de leur cachette sitôt qu'ils avaient entendu sa voix. Ils se rapprochèrent de Nick et semblèrent joyeux de rentrer enfin à la maison. Cependant, le jeune homme avait encore un détail à régler. Il fouilla dans sa sacoche et en sortit les autorisations de sortie qu'on lui avait demandé de remplir afin de laisser les enfants participer à ce pique-nique. Il les tendit à Rebecca Twin qui les classa dans le dossier avec les autres papiers en le remerciant.
  — Je dois vous parler à ce propos.
— Je vous écoute.
  Nick marqua un temps de pause, le temps de répondre aux étreintes des enfants. Il s'assit sur le coin d'un bureau d'écolier. Emy prit place sur ses genoux tandis que Chris et Sam s'installaient sur des chaises non loin d'eux.
  — Vous n'êtes pas sans ignorer qui je suis et la réputation que je me traine.
— En effet.
— Tant que les enfants restent à l'intérieur de l'établissement, ils sont en sécurité. En revanche, en dehors, ils doivent bénéficier d'une protection rapproch��e. Shane Shald est le garde du corps personnel de leur maman. Il est spécialisé en secourisme et en arts martiaux. Je veux qu'il fasse partie de votre expédition.
— Je comprends. Il vaut mieux ne prendre aucun risque avec tous ces journalistes qui cherchent à vous atteindre... Oh, mais j'y pense ! Il nous manque un accompagnateur sur le voyage de demain. Pourquoi la maman ou même vous ne se joindrait pas à nous ? Vu qu'il s'agit de leur première sortie, cela les rassurera de vous savoir là.
— Je ne pense pas que Katlyn puisse se libérer même si elle le voulait. En revanche, moi...
  Nick coula un regard vers les enfants pour leur demander une sorte d'approbation. Il ne voulait pas s'imposer dans leurs vies. C'était encore trop tôt pour eux. Chris commençait seulement à l'accepter dans son entourage. Nick voulait faire partie de leurs vies petit à petit. Il savait que ça faisait sept mois qu'il avait découvert leur existence et sept mois qu'ils devaient gérer son grand retour comme ils le pouvaient. Nick voulait leur laisser le temps de se faire à sa présence. Contrairement aux jumeaux, Sam lui accordait toute sa confiance. Il était également le seul à le nommer « papa ». C'était tout nouveau. Autant pour Sam que pour Nick. Le petit garçon fut le premier à lui signifier son accord. S'il en croyait son sourire, Sam était ravi à la simple idée de faire une sortie « scolaire » avec son père. Emy approuva à son tour. Ne resta plus que Chris qui, surprenant Nick, accepta également.
  — Pourquoi vous leur demandez ce qu'ils en pensent ?
— C'est une longue histoire. Comptez deux plus un.
— Deux plus un ?
— Katlyn ne me pardonnerait jamais de laisser les enfants sans garde du corps et je ne peux aller nulle part sans escorte. Donc deux plus un.
— Je prends note.
  Nick rassembla ses troupes et ils rejoignirent la voiture dans laquelle il attacha les jumeaux. Il leur expliqua leurs projets pour le soir même. Ils parurent ravis à l'idée de ce repas familial. Tant mieux. Ce soir, Nick ne se sentait pas d'attaque pour les contrer. Il se sentait fatigué et il n'était vraiment pas d'humeur à supporter une énième dispute entre eux. Ils rentrèrent à la résidence où le jeune homme fit prendre une bonne douche à tout ce beau monde. Ses parents pénétrèrent dans la maison au moment même où les enfants s'installaient devant l'écran plat du salon. Nick se retrouva dans les bras de sa mère en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire et finit par éclater en larmes afin de libérer la pression qui s'accumulait sur ses épaules depuis le départ de Katlyn...
  ×
  Katlyn ouvrit doucement les yeux, encore abrutie par les méandres de l'inconscience qui s'était soudainement abattue sur elle. Que s'était-il passé ? Elle se souvenait être sortie de la maison et... Plus rien. Où était-elle ? Elle ne voyait rien, rien d'autre que du noir. Elle ferma brièvement les yeux, prise d'un soudain étourdissement. Elle avait une nausée affreuse. Il fallait qu'elle se lève. Elle tenta de bouger les mains pour se redresser mais n'y parvint pas. Idem pour les pieds. Que se passait-il ? Elle ouvrit les yeux, ignorant que la Terre tournait trop rapidement à son goût. Une fois que ses yeux se furent habitués à l'obscurité, elle regarda autour d'elle mais ne distingua rien de précis. Sa vue était floue. On lui avait enlevé ses lunettes. Elle releva la tête mais son cou se heurta à quelque chose de froid qui lui coupa la respiration un bref instant. Paniquant, elle tenta de se débattre afin de se débarrasser de ce qui l'empêchait de bouger. Elle ne réussit cependant qu'à se blesser. Elle commença à pleurer devant son impuissance à se sortir de ce pétrin. Un rai de lumière se forma soudainement dans cette pièce sombre et elle eut le temps de distinguer le visage d'un homme fatigué avant que la porte ne se referme.
  — Qui êtes-vous ?
  Sa voix était rocailleuse et sa gorge sèche comme si elle avait dormi plusieurs jours de suite. Elle se sentait de moins en moins bien. Une montée de bile lui traversa l'œsophage, lui arrachant une grimace. Elle allait être malade. Si elle ne se relevait pas, elle allait s'étouffer.
  — Ça va te sembler stupide de ma part mais je vais te donner mon vrai nom. Je m'appelle Kenny Malongo.
— Qu'est-ce que vous me voulez ?
— Je n'attends rien de toi. Nous sommes tous les deux dans la même galère. Je te conseille de rester sage et de faire tout ce qu'on te demande de faire.
— Sinon quoi ?
— Elle tuera toute ta famille, à commencer par ton fiancé et tes trois enfants.
  La simple pensée qu'on puisse leur faire du mal la mit dans une rage folle. Elle se débattit de plus belle, se fichant totalement de la douleur que le frottement de sa peau contre le métal de ses entraves lui procurait. Kenny s'approcha d'elle et tenta de le calmer. Ce mec était étrange. D'abord, il la kidnappait puis il tentait de la mettre en confiance. Katlyn n'aimait pas ça. Kenny la détacha et lui laissa le soin de se lever toute seule. Ses membres étaient engourdis si bien qu'elle tituba. Le dénommé Kenny s'avança vers elle. Elle recula mais trébucha. Avant même qu'elle ne s'effondre, il la rattrapa. Elle ne fit pas un geste pour le repousser. Prise de nausées une nouvelle fois, elle se pencha juste à temps pour déverser le contenu de son estomac sur les chaussures de son kidnappeur...
×××
Buy me a coffee?
DEBUT DU TOME 1 || DEBUT DU TOME 2
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
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brevesdenatlyn · 8 years
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 2.
Nombre de chapitres: 3 / 27.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Katlyn soutenait le regard de Joe mais ne décrochait toujours pas un mot. Kevin aimerait bien qu'elle cesse ce mutisme. Ça faisait partie de sa personnalité, il le savait très bien mais il s'agissait d'un sujet important. Elle préférerait l'éviter. Elle agissait toujours ainsi."
CHAPITRE 3: PEUR
Cela faisait déjà plusieurs minutes que Joe et Kevin fixaient Katlyn qui gardait le silence. Les yeux rivés sur ses doigts, elle évitait leur regard. Elle était nerveuse. Ça se voyait rien qu'à son comportement. Joe posa une main sur celles de Katlyn qui releva la tête, un peu prise au dépourvu. Le contact que Joe avait instauré semblait la déstabiliser, le regard qu'il lui lançait aussi. Que se passait-il entre ces deux-là ? Kevin n'aimait pas ça. Il se pouvait que ce ne soit rien de grave mais on ne savait jamais. Pour l'instant, ce qui le préoccupait le plus, c'était le sort de Nick, celui que Katlyn pensait qu'on lui réservait du moins. Cette dernière ne semblait pas décidée à dire aux frères ce qu'elle cachait, ce qu'elle avait appris. Pas parce que ça la dérangeait, non, plutôt parce qu'elle ne voulait pas y croire. Nick était encore en vie d'une certaine façon et c'était aussi leur seul espoir à tous. Il se pouvait qu'il se réveille un jour et c'était cet infime espoir auquel Katlyn s'était accrochée durant toutes ces années où elle s'était tue sur ce qu'elle ressentait. Aujourd'hui, elle était désespérée et perdue. Elle s'était donnée du mal pour le cacher quand elle avait appris l'information. Cependant, il était bien connu que l'alcool déliait les langues et c'était exactement ce qui s'était passé cette nuit. A essayer d'oublier sa peine, elle avait laissé filtrer l'information, involontairement. Voilà où ça l'avait menée.
  — Katlyn ?
  Katlyn soutenait le regard de Joe mais ne décrochait toujours pas un mot. Kevin aimerait bien qu'elle cesse ce mutisme. Ça faisait partie de sa personnalité, il le savait très bien mais il s'agissait d'un sujet important. Elle préférerait l'éviter. Elle agissait toujours ainsi. Au bout de quatre ans, les frères Jonas commençaient à bien la connaitre. Même si elle cachait encore énormément de choses.
  — C'est toi qui as lancé le sujet. Tu dois nous en dire plus désormais. Nick est, certes, ton petit-ami mais c'est aussi notre frère. Nous sommes concernés. Nos parents aussi. Il va falloir que tu résolves à cracher le morceau même si tu préfères éviter ce genre de conversation, fit Kevin qui ne supportait plus son silence.
— Tu te souviens, quand tu m'as laissée à l'hôpital hier ?
  Katlyn lâcha Joe des yeux et reporta toute son attention sur ses mains.
  — Je m'en souviens, répondit Joe.
— Je suis restée avec Nick encore une ou deux heures. Je ne sais plus. J'ai dû m'endormir à un moment donné.
— Viens-en au fait s'il te plait.
— Je venais de sortir de l'hôpital quand j'ai entendu une conversation entre deux médecins. Je n'y avais pas prêté attention jusqu'à ce que l'un d'eux prononce le nom de Nick. Ça m'a étonnée alors j'ai écouté en douce. Ce que j'ai entendu de cette conversation... Ne m'a pas vraiment plu...
— Tu m'étonnes.
— Ils disaient que ça faisait trop longtemps qu'ils nous nourrissaient de faux-espoirs et que Nick... Nick n'avait aucune chance de se réveiller un jour, que c'était fini...
  Les larmes coulaient sur ses joues. Elle ne fit rien pour les arrêter. Kevin comprenait mieux pourquoi elle semblait si dévastée et pourquoi elle avait tenté d'oublier sa peine. Après ses parents, après son ex, après Brooke, c'était Nick qui était sur le point de mourir. Il comprenait qu'elle craque, qu'elle n'en puisse plus. Le destin avait décidé de s'acharner sur elle et il le faisait bien savoir. Joe se leva et fit le tour de la table pour prendre Katlyn contre lui dans le silence le plus complet. Son visage affichait une expression étrange. Un mélange de choc et de tristesse. Kevin ressentait la même chose. Il n'osait pas croire que ces deux médecins avaient pris une telle décision derrière leur dos. Ils auraient dû mettre leurs parents au courant de cette hypothèse. Il fallait qu'il aille à l'hôpital, qu'il fasse confirmer ses doutes.
  — Chut. Ne t'en fais pas. Ça ne va pas se passer comme ça. On va te rendre Nick, je te le promets.
  Joe tentait de réconforter Katlyn du mieux qu'il pouvait mais ça n'avait pas l'air de fonctionner. Elle parvint à articuler quelques mots étouffés par les sanglots et la chemise de Joe.
  — Pourquoi est-ce qu'on m'enlève tous ceux que j'aime, Joe ? Pourquoi ? Je ne vais pas pouvoir continuer comme ça...
  Le reste de ses questions se perdit dans une nouvelle crise de larmes. Kevin en avait le cœur serré de la voir dans cet état. Il se demandait également pourquoi elle avait attendu si longtemps avant de craquer. Quand elle lui avait parlé de son passé, jamais il ne l'avait vue pleurer devant lui. Il savait qu'elle se contrôlait pour ne pas lui montrer sa faiblesse. Elle avait toujours voulu être cette fille forte et indépendante qu'elle était quand les trois frères l'avaient rencontrée. Cependant, la vérité était toute autre. Katlyn était, en réalité, une fille brisée et totalement dépendante de Nick depuis qu'elle l'avait rencontré. A vrai dire, il était une part d'eux tous et s'il devait être débranché... Ils auraient du mal à s'en remettre. Kevin sentit qu'on tirait sur sa chemise et ça le tira brusquement de ses réflexions. Il baissa les yeux et croisa ceux émeraudes d'Emily dont la main était agrippée à sa chemise. Il s'accroupit pour être à sa hauteur et lui demanda ce qu'elle voulait.
  — Pourquoi maman elle pleure ?
  Aussi loin que Kevin se souvienne, les deux jumeaux n'avaient jamais vu leur mère pleurer. Elle s'était toujours arrangée pour ne pas leur montrer ce qu'elle ressentait vraiment, pour éviter qu'ils ne s'inquiètent. Il était donc normal qu'Emy ne comprenne pas ce qui se passait. Cependant, comment lui dire avec des mots simples ?
  — Ta maman est très triste parce qu'un de ses amis lui manque très fort.
— C'est qui ?
— Tu es très curieuse, toi, dis-donc.
— C'est Nick ?
  Kevin ignorait comment elle avait entendu parler de Nick. Pour autant qu'il sache, les jumeaux n'avaient jamais fait la connaissance de son frère. Peut-être que Katlyn leur avait parlé de lui quand ils avaient découvert une photo. Ou peut-être qu'Emily avait tout simplement entendu la conversation qu'ils tenaient quelques minutes plus tôt.
  — Oui, c'est Nick. Écoute, maman a besoin d'un gros câlin maintenant, tu veux bien lui en faire un ?
  La petite fille hocha la tête en signe d'approbation et se dirigea vers sa mère de sa démarche enfantine. Elle entoura la jambe de Katlyn de ses petits bras et la serra contre elle. Surprise, Katlyn se détacha de Joe. Elle se pencha sur sa fille et la prit dans ses bras. La petite enroula ses bras autour de la nuque de sa mère.
  — T'en fais pas, maman. Tu vas le revoir ton copain.
  Katlyn lança un regard interrogateur à Kevin tout en essuyant les traces de larmes sur ses joues. Le jeune homme lui fit signe que ce n'était rien, juste une de ses ruses pour ne pas inquiéter la petite. Katlyn le remercia discrètement avant d'afficher une expression neutre et passe-partout cachant ainsi toutes les émotions qui la saisissaient.
  — Peut-être...
  Être maman était un rôle qui lui allait vraiment bien. Kevin était admiratif. Elle se débrouillait très bien avec les jumeaux et il savait que, malgré les propos qu'elle avait tenu à leur égard la veille, - Dieu les en préserve ! - elle tenait énormément à ses deux enfants. Elle leur donnerait sa vie. C'était une maman dévouée. Et à bout de souffle. Katlyn se laissa tomber sur la chaise qu'elle occupait précédemment, toujours en tenant sa fille contre elle et demanda à Kevin s'il n'avait pas de l'aspirine pour virer le mal de tête qu'elle se trainait depuis qu'elle avait ouvert les yeux.
  — Je te ramène ça.
  Kevin s'absenta un instant pour aller chercher ce qu'elle lui avait demandé. Quand il revint, les deux jumeaux s'étaient installés de part et d'autre de Katlyn. Cette dernière avala deux comprimés d'un coup avant d'expliquer à ses deux enfants qu'elle devait encore s'absenter mais qu'elle allait revenir très vite. Kevin lui transmit l'information comme quoi son père voulait lui parler avant qu'elle ne remonte en voiture avec Joe. Quand tous les deux seraient revenus, ce serait à lui d'aller à l'hôpital. Ils préféraient ne pas emmener les jumeaux là-bas quand ce n'était pas nécessaire. Après tout, ce n'étaient que des enfants. Ils ne comprendraient pas.
  ×
  Katlyn était en voiture avec Joe qui roulait tranquillement. Il n'avait pas dit un mot depuis qu'elle avait craqué dans la cuisine de Kevin. Elle l'observa. Il avait l'air calme mais son front était plissé, signe que quelque chose le tracassait. Sûrement cette décision médicale. Elle aurait mieux fait de se taire et de ne rien dire. Elle n'aimait pas le voir aussi soucieux, lui qui était toujours aussi souriant et qui apportait de la bonne humeur partout où il passait. Ces dernières années avaient été très difficile à vivre pour tout le monde mais il avait su garder le sourire pour n'inquiéter personne. Il balayait n'importe quelle ambiance morbide par une simple blague aussi pourrie soit-elle. C'était pour ça qu'il était si extraordinaire. La voiture s'arrêta à un feu rouge. Katlyn vit Joe taper le rythme de la chanson qui passait à la radio. Il le faisait du bout des doigts sur son volant, comme un geste inconscient. Une question la démangea tout à coup.
  — Dis-moi, ça ne te manque pas de monter sur scène pour chanter devant des milliers de filles hystériques ?
  Il interrompit son tapotement sur le volant et la regarda, surpris par cette question soudaine.
  — Pourquoi cette question ?
— Ça fait plus de quatre ans que tu n'es pas monté sur scène.
— Ça me manque, en effet, avoua le jeune homme en soupirant.
— Tu n'as jamais songé à faire un projet solo ?
— Hum ?
— Ce que je veux dire, c'est que tu es doué dans ce que tu fais. C'est dommage d'avoir arrêté en si bon chemin.
— Il est vrai que je meurs d'envie de remonter sur scène et de me donner à fond devant des milliers de filles qui hurleraient mon nom mais je ne peux pas.
— Pourquoi ?
— Une carrière solo, ce n'est pas facile. Sans Kevin et Nick, je ne suis rien. Je suis très attaché au groupe que nous avions formé il y a dix ans.
— Si Nick se réveillait, vous le reformeriez ?
— Peut-être. Mais je ne suis pas sûr que je pourrais te laisser six mois toute seule. Bonjour les dégâts ! plaisanta Joe.
  Katlyn lui donna un léger coup de poing dans le bras pour lui faire passer l'envie de recommencer ce genre d'humour. Elle se débrouillait très bien toute seule ! Le feu passa au vert. La voiture redémarra.
  — Hmpf.
— Je ne pense pas que Nick pourrait passer autant de temps loin de toi. A mon avis, il va trouver un moyen de t'amadouer pour que tu nous accompagnes sur les tournées. J'ai vu qu'il était doué pour te faire changer d'avis. Il faudra que je lui demande comment il arrive à faire ça.
  Katlyn ne répondit pas. Il y avait un pour cent de chance pour que Nick lui explique un jour comment il réussissait à la faire changer d'avis sans effort. Quand bien même Nick se réveillerait, les deux frères avaient un tas de choses à mettre au clair. Notamment au niveau de la prise de drogue de Nick qui les avait séparés. Joe serait-il prêt à oublier ça pour renouer avec son frère ? Pas sûr. Aux dernières nouvelles, il n'avait toujours pas digéré le passé de junky de Nick, contrairement à tous les autres membres de la famille Jonas. Ça promettait d'être aussi intéressant qu'explosif. Si jamais Nick se réveillait, ils n'avaient pas intérêt de régler leurs comptes à la maison. Katlyn ne voulait pas qu'ils traumatisent ses gosses avec leur combat de coq. Joe s'arrêta soudainement sur le parking de l'hôpital. Les deux amis descendirent de voiture avant d'entrer dans le bâtiment blanc à l'odeur saturée d'aseptisant.
  — Je vais voir Josh. Je te rejoins vite.
— Okay.
  Joe et Katlyn se séparèrent et prirent des directions différentes. Tandis qu'il se dirigeait vers la chambre de Nick, elle se rendit directement au bureau de son père. Elle frappa doucement à la porte avant de l'entrebâiller pour jeter un œil dans la pièce. Josh était là, penché sur un dossier. Il releva la tête en l'entendant.
  — Tu voulais me parler ?
— Oui, entre.
  Katlyn pénétra dans le bureau de son père et referma la porte derrière elle. Il lui demanda de s'asseoir en face de lui, ce qu'elle fit. Elle ne savait pas du tout de quoi il voulait lui parler et ça l'inquiétait vraiment.
  — Qu'est-ce qui se passe ?
— J'ai eu vent de tes dernières aventures récemment. Manque de sommeil, alcool... Tu cherches à te tuer ou quoi ?
— Absolument pas.
— Alors, qu'est-ce qui te prend ?
— Mes insomnies reviennent au fur et à mesure que l'opération approche. Je suis inquiète, c'est normal, non ?
— De quoi as-tu si peur ?
— Je ne sais pas. Mauvais pressentiment. Ce n'est rien.
— Ça va très bien se passer. Il n'y aucune inquiétude à avoir.
— Je le sais.
— Alors, pourquoi avaler une grande quantité d’alcool ? Cette dose aurait pu te tuer !
— Ça n'a rien à voir avec l'opération.
— Si ce n'est pas ça, qu'est-ce que c’est ?
— Je... Non, rien. Ce n'est rien.
— Tu es en train de me dire que tu as voulu foutre ta santé en l'air seulement par envie?
— Non, ça n'a rien à voir. Je... J'ai appris une mauvaise nouvelle et je ne savais pas comment réagir. J'ai décroché et j'ai fait n'importe quoi.
  Katlyn baissa les yeux, incapable de soutenir le regard de Josh plus longtemps. Elle avait vraiment fait une belle connerie cette nuit mais elle n'en pouvait plus. Elle ne pouvait plus supporter cette atroce douleur due à la perte de Brooke et celle prochaine de Nick. Elle ne pouvait plus supporter de voir tous les gens qu'elle aimait mourir les uns après les autres. Elle allait finir par se retrouver seule et ça lui faisait peur, très peur.
  — Ce n'est pas parce que tu es majeure que je vais te laisser foutre ta vie en l'air, tu m’entends ? Je suis toujours ton tuteur légal quoique tu en dises !
— Tu ne comprends rien !
— Qu'est-ce que je suis censé comprendre ?
— Ça fait huit ans que tu m'as adoptée et, en huit ans, j'ai vu mourir des tas de gens que j'ai aimé et que j'aime toujours sans rien pouvoir faire ! Mes parents, Tony, Brooke... Tous sont partis maintenant et je ne laisserais pas tes stupides collègues m'enlever celui que j’aime ! s'écria Katlyn en relevant la tête.
— Je comprends parfaitement ce que tu ressens pour tes parents et tes deux amis mais toute ta vie ne tourne pas autour de Nick, voyons !
— Évidemment, quand on ne comprend pas le lien qui nous unit. Attends... Tu étais au courant de cette décision mais tu ne m'en as pas parlé ?!
— J'étais au courant et je ne voulais pas t'en parler car tu es beaucoup trop attaché à ce garçon. Je veux dire au-delà d'une relation normale ! Votre lien dépasse l'entendement. Ce garçon fout ta vie et ta santé en l’air ! Je ne le laisserais pas faire !
  Katlyn se leva d'un coup, posant ses deux mains à plat sur le bureau hors d'elle.
  — Comment tu peux dire ça ?! Comment tu peux oser dire ça alors que je n'avais pas été heureuse depuis longtemps !
— Nick est un camé qui ne t'a apporté que des ennuis ! Je ne peux pas le laisser te faire plus de mal qu'il ne t'en a fait maintenant. Il va falloir que tu t'habitues au fait de ne plus le voir !
— Je refuse de croire ça ! Je refuse de te laisser décider pour moi vis-à-vis de Nick ! Tu ne comprends peut-être pas mais le lien qu'il y a entre lui et moi est indestructible. S'il meurt, je ne me relèverais pas !
— Cesse de dire pareilles idioties ! Tu as peut-être vingt-trois ans mais tu te comportes toujours comme si tu n'en avais que quinze ! Il est temps de grandir et de passer à autre chose !
  Josh aussi s'était levé. Seul le bureau les séparait. Katlyn n'arrivait pas à croire que son père puisse penser ça. Il avait toujours été de son côté. Il l'encourageait à trouver ce bonheur qui lui échappait tant. Ce bonheur, c'était dans les bras de Nick qu'elle l'avait trouvé. Josh n'avait pas le droit de faire ça. Il n'avait pas le droit de lui enlever son petit-ami.
  — Si j'agissais vraiment comme une gosse de quinze ans, dis-moi comment j'aurais fait pour élever mes deux enfants ?! Je reconnais que c'est la faute de Nick si c'est arrivé mais ces deux enfants sont ma chair et mon sang. Je grandis avec eux chaque jour qui passe ! Un véritable père ne m'aurait jamais dit ça ! Alors, ne me dis pas que je ne suis qu'une ado capricieuse alors que...
  Katlyn s'arrêta net, interrompue par une violente douleur dans la poitrine. Le souffle court, elle posa une main sur son cœur. Ce n'était pas possible. Pourquoi maintenant ? Pourquoi alors qu'elle avait une occasion de dire tout ce qu'elle avait à dire ? La réponse était simple : trop d'émotions fortes. Cette discussion l'avait mise hors d'elle. La colère utilisait beaucoup d'énergie, une énergie qu'elle ne devrait pas dépenser ainsi. Elle essaya de se calmer, de reprendre son souffle. Josh fit le tour du bureau pour la rejoindre.
  — Ce n'est pas vrai ! Tu ne devrais pas te mettre dans des états pareils ! Tu as vu où ça nous mène ?!
— Ne... Ne m’approche pas...
  Katlyn savait que c'était ridicule de sa part de lui dire ça alors qu'elle était en pleine crise cardiaque mais elle ne pouvait pas accepter son aide après ce qu'il venait de dire. Ses paroles l'avaient blessée. C'était la première fois qu'il doutait d'elle depuis toutes ces années. Ses jambes se dérobèrent sous son poids et Josh la rattrapa juste à temps. Trop faible pour le repousser, elle le laissa l'étendre sur le divan de son bureau et appeler Gregory Moor, son cardiologue, en urgence. Ensuite, il revint à côté d'elle, surveillant son rythme cardiaque tandis qu'elle perdait connaissance peu à peu.
  — Je suis désolé, Katlyn. Je n'aurais pas dû aller aussi loin.
  Avant qu'elle n'ait pu répondre, le docteur Moor pénétra dans la pièce et s'occupa de son cas. Des bribes de conversations entre les deux médecins lui parvinrent vaguement.
  — Son pacemaker a lâché. Il faut l'opérer.
— Maintenant ?!
— Nous n'avons plus le choix !
  Katlyn sombrait peu à peu dans le noir. Elle perdit connaissance avant d'avoir entendu la décision finale. Elle se sentit transportée, ignorant tout de sa future destination.
    ×
  Joe entra dans la chambre de Nick. Il y avait longtemps qu'il n'était pas venu. Ça allait peut-être paraitre égoïste de sa part mais il n'aimait pas venir ici. Il savait qu'il s'agissait de son frère mais il n'arrivait pas à oublier pourquoi il était là et, chaque fois, il ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir et passer sa colère sur lui. Il n'était pourtant pas satisfait. Tout comateux qu'il était, Nick ne répondait pas. C'était pour cette raison que Joe évitait de venir, pour ne pas passer ses nerfs sur son frère parce que ça ne se faisait pas. Cependant, aujourd'hui, c'était différent. Aujourd'hui, c'était probablement l'un de ses derniers jours et... Il lui était impossible de le laisser partir sans lui avoir pardonné. Il lui était impossible de le laisser seul sur cette dernière ligne droite. Alors, Joe rassembla son courage pour prononcer ces mots, ce qu'il aurait dû faire depuis bien longtemps.
  — Je suis désolé, Nick. Désolé pour tout ce qui s'est passé. Si j'avais su que toute cette histoire nous amènerait ici. Je regrette d'avoir été aussi con. On a tous fermé les yeux alors que tu allais mal. On n'a pas su le voir et tu as plongé sans qu'on ne remarque rien. J'aurais dû le voir mais je n'ai rien vu. Quand tu as fini par avouer la vérité, je t'en ai voulu. Tu m'avais menti durant des mois. J'espère que tu as compris pourquoi j'ai réagi comme ça. Je pensais que tu avais confiance en moi. Aujourd'hui, je me dis que c'était peut-être de ma faute. J'aurais dû t'aider à t'en sortir au lieu de t'enfoncer comme je l'ai fait. Personne n'a compris que tu avais besoin qu'on te tende une main. Personne. Sauf Katlyn. J'ignore si tu m'entends mais... Je tenais à te présenter mes excuses en personne avant que les médecins ne prennent une décision à ton sujet. Quoiqu'il arrive, je veillerais sur Katlyn et les enfants. Je te le promets. Je veux que tu me pardonnes d'avoir été aussi aveugle.
  Joe soupira. Il l'avait fait. Il avait enfin avoué ce qui lui restait sur la conscience. Pas de réaction de la part de Nick. C'était normal. Joe observa son frère. Il donnait l'impression de dormir mais il n'en était rien. Sans tous ces appareils auxquels il était relié, il ne serait même plus parmi eux. Pouvaient-ils vraiment dire qu'il était parmi eux alors qu'il se trouvait quelque part entre la vie et la mort ? Joe posa sa main sur celle de son frère et lui demanda de tenir un peu plus longtemps avant de quitter la chambre. En sortant de cette pièce, il cacha ses émotions. Des émotions qu'il ne voulait pas montrer. Il ne voulait pas que les autres voient à quel point il se sentait coupable, à quel point il était malheureux du sort de Nick. Il n'avait pas fermé la porte qu'un son strident retentit dans la chambre. Il se retourna vivement et, avant qu'il ne comprenne ce qui se passait, le personnel médical avait envahi la chambre. Que se passait-il là-dedans ? Où était passée Katlyn ? Un sentiment bizarre envahit Joe, comme si son sixième sens se mettait en marche. Quelque chose d'anormal se passait dans cet hôpital. Nick n'avait jamais eu de problèmes cardiaques - parce qu'il s'agissait d'une crise cardiaque là ! En revanche, Katlyn, elle, avait toujours eu ce problème. De plus, elle était physiquement à bout ces derniers jours. Il y avait donc plus de chances que ça lui arrive à elle. A ce moment-là, Joe avait toutes les pièces du puzzle en main. Pourtant, il lui fallut deux bonnes minutes avant de capter que ce n'était pas Nick qui était en danger maintenant. Là, il ne faisait que subir ce qui arrivait à Katlyn. De plus en plus inquiet, mais fier d'avoir trouvé une réponse tout seul, Joe se mit à courir comme un dératé en direction du bureau de Josh, sourd aux protestations du personnel médical qui lui demandait de ne pas courir. Il avait promis de protéger Katlyn quoiqu'il arrive et Nick lui avait montré qu'elle était en danger. C'était un signe. Joe arriva devant le bureau mais le trouva vide. Il apostropha l'interne qui passait par là.
  — Hé, vous !
— Oui ?
— Vous savez où est le docteur Carmichael ?
— Je n'en ai pas la moindre idée.
  Et il repartit comme si de rien n'était. Joe jura. Où allait-il trouver Josh ? Cet hôpital était immense !
  — Merde !
  Joe se laissa tomber sur une chaise en soupirant. Katlyn était quelque part dans cet hôpital et il espérait de tout cœur qu'elle était avec son père. Josh savait exactement quoi faire en cas de crise. Oui, il croisait les doigts pour qu'elle soit avec lui en ce moment. Il avait fait une promesse à son frère et il n'était même pas capable de la tenir. Bravo, Joe ! Franchement, on ne fera pas plus fort que toi ! Quel imbécile faisait-il ! Son portable se mit soudainement à vibrer. Joe le sortit et le décrocha sans vérifier l'appelant.
  — Vous êtes Joe Jonas ?
— Oui. Et vous, qui êtes-vous ?
— Le docteur Moor mais vous me connaissez déjà.
— Oh, mon Dieu ! Vous m'appelez pour Katlyn ?
— C'est exact, répondit le cardiologue, surpris.
— Que se passe-t-il ?
— Katlyn a fait une attaque. On l'a conduite en chirurgie cardiovasculaire il y a quelques minutes. Vous êtes sur sa liste d'appels d'urgence.
— Je sais.
— Votre frère Kevin a également été mis au courant de la situation. Il y a autre chose dont je voudrais vous parler. Si vous pouviez venir...
— Je suis déjà à l'hôpital. Dites-moi où je dois vous rejoindre.
— Dans mon bureau. Dans une heure.
— Je serais là. Merci d'avoir appelé.
— A bientôt, monsieur Jonas.
  Tonalité. Le cardiologue avait raccroché. A peine avait-il rangé son portable dans sa poche qu'il retourna dans le couloir où se trouvait la chambre de Nick. Il y trouva ses deux parents ainsi que Kevin, semblant attendre quelque chose ou quelqu'un. Il les rejoignit.
  — Tu es au courant ?
— Pour Katlyn ? Oui, on vient de m'appeler.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Je n'en ai strictement aucune idée. On s'est séparés parce qu'elle devait parler avec Josh mais après, plus rien.
— Nick vient de faire une crise cardiaque. Exactement en même temps selon les médecins.
  Joe ne dit rien. Il savait déjà tout ça. Ce qu'il ignorait, c'était pourquoi ses parents étaient là. Il ne devrait pas tarder à avoir sa réponse. Le docteur Garvous venait vers eux. C'était lui qui s'occupait de Nick depuis quatre ans. Que voulait-il leur dire ? Il les emmena à son bureau. La porte se referma derrière eux avec un claquement sinistre. Toute la famille prit place face au médecin qui les fixa un instant en silence.
  — Je suis désolé de vous faire venir jusqu'ici pour vous annoncer ça mais je ne pouvais pas le faire par téléphone.
— Venez en but, s'il vous plait.
— Voilà quatre ans que nous nous occupons de votre fils sans qu'aucune amélioration ne soit perçue. Plus le temps passe, moins il ne donne de signe de réveil. Il y a peu de chance qu'il s'en sorte désormais.
— Que voulez-vous dire ?
  L'inquiétude se faisait entendre dans la voix de Kevin Senior. Et pour cause ! Kevin et Joe se regardèrent discrètement. Ils savaient de quoi le médecin voulait parler. Ils le tenaient de Katlyn qui l'avait appris par hasard. Denise était tendue. Joe le remarqua à sa façon de se tenir. Il y avait de quoi l'être.
  — Nous songeons à le débrancher dans les jours à venir.
— Oh, mon Dieu !
  Denise posa une main devant sa bouche, tentant vainement de refouler les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle avait très bien compris ce que ça voulait dire. Kevin Senior aussi, même si sa réaction était réservée.
  — Vous voulez mettre fin à ses jours de cette façon alors qu'il y a une infime chance pour qu'il se réveille un jour ?
— Vous savez, l'hôpital compte plus de patients que de chambres disponibles. Nous sommes obligés d'évacuer des patients vers d'autres hôpitaux mais, dans le cas de votre fils, aucune amélioration de son état n'a été observée. Nous n'espérons plus rien venant de lui. C'est pourquoi nous en sommes venus à prendre cette décision.
— Je refuse catégoriquement que vous fassiez ça ! s'exclama Joe.
— Monsieur Jonas, cette décision ne vous revient pas.
— Elle ne me revient peut-être pas mais celui que vous voulez débrancher, il a une petite amie dans cet hôpital qui est en train de subir une opération en ce moment même. Ladite petite amie a deux enfants qu'elle élève toute seule depuis trois ans et demi ! Son seul espoir ? Le réveil de Nick. Si vous lui enlevez cet espoir, nul doute qu'elle foutra sa vie en l'air. Vous voulez que deux gosses deviennent orphelins par votre faute ?! Continua le jeune homme en se levant.
  Sa réplique provoqua un gros blanc dans toute la pièce. Denise pleurait. Joe posa ses mains sur ses épaules en fixant le médecin. Kevin Senior contenait ses émotions mais Joe savait très bien qu'il n'était pas d'accord avec cette décision, que personne n'était prêt à dire adieu à Nick. Kevin non plus ne montrait pas ses émotions mais il arborait cette même expression que tout à l'heure dans la cuisine quand Katlyn leur avait annoncé. Comment allaient-ils lui dire que ce qu'elle avait entendu était vrai et qu'il était temps de faire leurs adieux à Nick ? Qu'allait répondre le médecin face à la réplique de Joe ? Le temps semblait avoir suspendu son cours comme pour le punir de poser autant de questions. Joe n'était pas sûr d'apprécier les réponses qui allaient suivre...
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Buy me a coffee?
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Buy me a coffee?
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PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
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