Tumgik
#lanuitjécris
iamjustsonow · 10 months
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Vivantes
Vivante la courbe de mon sein sous la pulpe de tes doigts
Vivante ma bouche sur ta bouche dévorant ta langue et tes mots
Vivante ma mèche rebelle sous le souffle de ton désir
Vivante la souvenance de ton odeur au creux des draps
Vivante la persistance rétinienne de la chambre pâle et du matin clair
Vivante la parole donnée puis reprise
Vivantes la douceur, la violence, l'attente, la résilience
Vivantes la brûlure de ton absence, la mémoire de tes silences
Je me meurs puis je revis
Je me lie puis me délie
Je me souviens puis j'oublie
Vivante de toutes nos vies
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iamjustsonow · 2 years
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BROUILLON
Samedi 2 juillet
Jour 2
J'ai dans ma tête, dans mes veines, dans mon coeur et au bout de mes doigts, un mot, 4 mots, 10 mots, 100 maux et autant de râtures qui brouillonnent et se fissurent, s'étalent et tourbillonnent. Lettres bleues salées et delavées qui persistent sur les pages de mes carnets. Tant d'histoires inachevées ou même pas vraiment commencées. De petits bouts de moi sanglants abandonnés. De petits bouts de toi, de vous aussi. Du cru, du doux, du poétique, du réel, du vivant, du sale, du mouliné, du haché, du balbutiant, du bredouillant, du cri, du murmuré. Autant de pages que de pensées pas abouties ou de fulgurances éphémères. Du brouillon pour visiter ma vie les nuits sans sommeil. Du brouillon pour me la raconter les jours où je m'oublie.
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iamjustsonow · 2 years
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Ce qu'il reste des lieux
Jour 6
#30jourspourécrire
Je pourrais dessiner de mémoire la maison de mère-grand et son jardin, le poulailler et le potager. Le poèle, la poupée, immense, de fête foraine assise sur le lit, les fleurs du poirier dans les bouteilles en verre, le clou pour accrocher les lapins, le buisson de groseilles à maquereaux, la lessiveuse où on prenait le bain au soleil, les couleurs des fleurs. Celle de grand-mère aussi, le verger, le tonneau à chou, la chambre mystère, le grenier caverne d'Ali Baba, les photos figées portraits des aïeux sur les murs, la cuisine et la chaise où debout je l'aidais à faire les tartes, les floucs, les boulettes de riz. Les parfums de cancoillotte, de prune, de spaetzles, de saucisses et de jambons qui sèchent dans la cave.
La colline de mon enfance, défi à vélo pour mes petites jambes, ma mère disparaissait quand j'arrivais en haut, cachée par les hautes herbes. Frayeur d'un instant de ne pas la retrouver au virage suivant, toute petite dans sa robe à fleurs, la main en visière pour mieux me suivre.
La plage du Touquet, les embruns, l'immensité, la froideur de l'eau, les algues, la vitesse de mon char à voile, le ciel qui se confond avec la mer, mon épuisette et mon panier à crabes. Le bar de Stella plage, le picon bière et le mini golf. Ce bleu délavé dans les dunes. Et l'acreté grasse des barraques à frites.
New York et le vertige, le bruit des rues, des gens, la musique qui dégueule des énormes postes sur les épaules, les lumières partout, le spectacle à Broadway, les taxis jaunes, les street food mustard and ketchup, la foule bigarrée et pressée, ce ciel qu'on cherche en se tordant le cou, les ascenseurs qui n'en finissent pas de monter, les policiers à cheval. La démesure.
La costa Brava, les churros, le pan con tomato, le sable brûlant de l'après-midi et la mer d'huile au petit matin. La course de catamaran, le sel sur ma peau brunie, le sexe dans les criques. Les nuits fauves, le rhum coca, le petit village dans la montagne et le bain de minuit.
Granville et la chambre blanche. Le port, la vieille ville, le marché. La plage et le casino de Saint pair sur mer. Le silence et le vent d'octobre, la chaleur douce du mois d'avril. La solitude, le secret et le désir.
Nantes, l'île aux machines. Un éléphant géant de métal qui marche et crache de l'eau. Des spritz et un anniversaire, un parc, des sculptures, une manifestation, des rires, des merveilleux et du champagne. Des graffitis, des maisons colorées, des succulentes.
Il y en a tant des lieux.
Ce qu'il reste des lieux, c'est la vie.
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iamjustsonow · 2 years
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Pas un chat
Jour 4
#30jourspourécrire
C'est l'été. Pas un chat derrière la maison. Un seau de quetches, violettes, charnues, déchirées par le soleil. Grand mère et moi, on fait des tartes. Farine et poudre de riz. Sucre et babillages. Les lanières de pâtes qui quadrillent le cercle parfait. Elle secoue doucement chacun de mes petits doigts collants de jus de prune, en chantonnant : "chat vit rôt, chat mit patte à rôt, rôt brûla patte à chat, chat secoua patte et quitta rôt." Et je ris de ne rien comprendre à ce joli langage. Et elle rit de m'entendre rire.
Pas un chat derrière la maison, juste elle, moi, les tartes et la poésie d'une ritournelle pour enfant. C'est l'été.
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iamjustsonow · 2 years
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ROUGE
Jour 3
#30jourspourécrire
#jesaisjesuisenretard
3 petites tâches. Lavage express de la petite culotte, toute honte bue. Trop jeune pour comprendre vraiment. Une douleur aigüe qui vrille le bas ventre. Le froid des sports d'hiver. La neige blanche, la douleur rouge. L'anecdote racontée en riant par ma mère. La honte encore, et la gifle de mère grand qui part. "La dernière de ton enfance". La seule et l'unique qu'elle m'ait jamais mis. Elle n'aura jamais su l'adolescence.
L'enfance est passée plus vite que les paires de claques et les coups de bâton. La peau dure et la colère. Rouge.
Le drap roulé en boule et le rouge aux joues. Je n'ai plus vraiment été coiffée depuis cet été. Libre et d'autres colères à essuyer. Un drapeau et un chiffon rouges, un journal à distribuer le dimanche.
Le rouge a laissé sa place au rose layette. Il a trouvé la sienne dans les marges des cahiers d'écoliers.
Et puis je l'ai oublié.
Il est revenu sans crier gare, rouge passion, escarpins et dentelle. Sans honte. Rouge baiser.
C'est le coeur qui a lâché. Le corps exsangue, la plume trempée dans son propre sang pour s'écrire, pour s'écrier dans le silence de la page blanche.
Le rouge ne me sied plus. Mes colères sont aussi noires qu'un drapeau corsaire. Je me confonds avec la houle de l'océan qui emporte tout.
Quand la mer sera calme, j'y jetterai une rose du jardin de ma mère. Une rose. Rouge.
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iamjustsonow · 2 years
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Comptine
Vendredi 1er juillet
Jour 1
87 tours et puis s'en va
Souffle, souffle ta bougie
Est-ce qu'à 3 tu reviendras?
S'en vont tes jours et puis la vie
Tout doucement à petits pas
Jour des enfants un mercredi
Je te regarde et je te vois
Es-tu vraiment déjà partie?
10 pour se souvenir de toi
À en pleurer ou en rire
87 tours et s'en va
Et mon coeur qui se déchire
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iamjustsonow · 4 years
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Une vie qui part. Une autre en sursis. Et une vie qui arrive. Une image de quais de gare. J'adore les gares. Partir pour revenir. Cette idée d'ailleurs et du chez soi. Ce qui se tisse et se déroule entre les deux. Ce qui est hors de soi, hors sol et qui nourrit l'intérieur. Ne pas avoir les pieds collés au bitume, garder la tête haute, dans les nuages, au-dela du regard. L' Autre, la rencontre comme paysage. C'est vivant et figé, toujours identique et pourtant chaque fois différent. On s'y sent seul, bousculé par la foule. Isolé dans un silence étouffé par le brouhaha agité de vies qui se séparent, se retrouvent, se frôlent. Théâtre d'émotions vives, intenses, furtives, sinusoïdales que je brode au point de croix sur la toile de mes souvenirs. Je suis chagrin, colère, joie. Je suis désir, solitude, abandon. Je suis agacement, surprise, doute. Je suis perdue, hésitante, excitée, trépignante sur le macadam triste et gris de ma route et pourtant pugnace, curieuse, dansante et trépidante dans ce clair obscur. Est-ce la vie qui me fait ou moi qui fais ma vie? À quel moment ai-je le choix? Puis-je arrêter la machine ou du moins la changer de voie, franchir la barrière? Je me retrouve bien souvent les mains tendues, ouvertes laissant filer entre mes doigts ce que je ne peux retenir. Rêves de maîtrise, constat d'impuissance. Je ramène dans mes poches des cendres froides, une motte de terre humide et du sable coloré que je sculpte au gré de mes émotions. Une petite silhouette fragile et maléable qui se recroqueville, s'élance, court, s'agite, lutte, tombe, se relève et qui me ressemble. Je suis colosse aux pieds d'argile, marionnette sans fil, arbre tempête, je suis orage, volcan, pluie et tonnerre. Je suis mer d'huile, rosée du matin et océan. Je suis boréale et soleil levant. Ce qui me tient, me façonne, me fait et me défait, c'est l'amour. Ne me retire pas ça. L'amour des miens, ceux que je garde au creux de moi, ceux que je ramène quand ils se sont égarés, ceux que je cueille au petit matin. Je sais, tu n'y crois pas ou plus, ou bien tu n'y as jamais cru. Ce ne serait que de la littérature. Es-tu déjà mort? N'as-tu que trop vécu? Moi, je veux encore mordre, sentir le vent dans mes cheveux et mouiller mes yeux. Je veux que mon coeur batte dans mon ventre, je veux trembler, rire et gémir. Je veux être émue devant la courbure gracile d'un sourire d'enfant, par ta voix qui m'a manquée, par les veines bleues qui cheminent sur les mains d'un aîné, par des bras qui se referment sur moi, par un sexe tendu, une caresse esquissée, un baiser. Je ne veux pas dépenser d'énergie dans autre chose, je n'ai plus assez de temps. Je fais voeu de silence et je laisse aboyer les chiens. Vient boire à ma table qui veut, j'ai fait les vendanges et j'ai nourri les dieux. Je compte à présent les jours sur les petits doigts de cet enfant qui m'attend là-bas, inconditionnellement. Je garde les nuits pour les mots, tu peux toujours venir les lire sur ma bouche si ça te dit.
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iamjustsonow · 5 years
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#30jourspourécrire Jour 23
Alchimie
Il a dit : " Il faut croire que l'amour ne suffit pas." Et le mercure a roulé sous ma peau. Une ligne d'argent a brûlé la route qui menait à mon coeur. J'ai perdu l'équilibre, j'ai plongé dans l'hiver, j'ai vécu en noir et blanc, les couleurs s'étaient perdues, même le rouge sur mes lèvres. J'ai couvé, farouche, le feu intérieur de mon ventre, j'ai creusé au pied de mon volcan. J'ai déterré le soufre et je l'ai partagé, j'ai gardé l'or dans mes yeux, je n'ai tenu aucune main. J'ai pesé mon âme, Dieu qu'elle était lourde, du plomb et du chagrin dans l'aile. J'ai consumé ma mémoire, brisé tous les miroirs, arrêté les pendules. J'ai écrit des formules sur des bouts de papiers, rimes et proses, il n'a rien compris. Puis, j'ai écrit mes nuits, mes silences, j'ai suivi la ligne d'argent, bu le sel de mes larmes, retrouvé celui de la vie. J'ai mordu ses lèvres pour colorer les miennes, j'ai frotté mes brûlures à sa peau et j'ai caressé les siennes. J'ai incendié mes soleils au dessus de ses hanches. Et dans le cercle de sa voix, je me rassemble chaque matin. Tant pis pour l'amour, il est bien plus que ça. Mercure, soufre et sel, le grand oeuvre de mon alchimie. Celle du verbe et la couleur de mes voyelles.
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iamjustsonow · 5 years
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Elle leva la tête et le ciel lui tomba à l'intérieur. Elle prit tout, l'horizon, le jour, la nuit, les lumières des réverbères et la lune...la lune aussi. Mais cela ne suffit pas. Elle aurait encore pu avaler tous les océans et les déserts avec, le vide la tirait vers le bas. Elle se craquelle, se fissure, s'éparpille au gré des sentiments. Parfois ses silences sont presque aussi fort que des cris. Elle a beau se dire que tout est possible, elle porte à bout de bras un infini de peut-être. Le temps qu'il reste n'est plus si long. Elle s'enfonce dans le sommeil comme dans l'oubli. Elle s'éloigne d'elle-même, trois petits mots de lui la ramènent au bord de son coeur. Rien de précis, juste un battement, comme une arythmie, une éclaircie. Elle refait son monde en rimes et en prose, elle est magicien d'ose. Elle rouvre ses blessures pour y tremper sa plume et écrire son absence. Elle fait souffler le vent sous sa peau, cabre et cambre, entre ses cuisses emprisonne le désir. Elle est île à la dérive, elle est il et elle s'endort contre son ventre.
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iamjustsonow · 5 years
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#30jourspourécrire Jour 25
Elle n'était plus là ce matin
Elle est fragile et vacillante, elle se nourrit de peu, de mots doux et tendres, de sourires, de noms d'oiseaux, un regard bleu suffit à lui redonner confiance. Elle palpite et diffuse une lumière pâle et rassurante comme une veilleuse dans la chambre d'un enfant. Elle se glisse aux creux des rêves et se niche entre le cou et l'épaule. Elle est légère et caressante comme une ritournelle, désaltérante comme un bonheur liquide. Elle danse et virevolte sur les pointes, bras ouverts, tête renversée. Elle reste derrière mes paupières aussi longtemps qu'un baiser.
Elle est puissante et brûlante, rebelle et affamée. Elle est ardente, impétueuse et impérieuse. Elle se consume les yeux ouverts, cuisses offertes, incandescence intérieure. Elle est orage, elle est tempête, elle brûle d'impatience, feu qui couve sous la braise. Elle plaque contre le mur, froisse les draps, mord et griffe. Elle enveloppe de ses bras et de ses jambes et se fait fournaise. Elle laisse quelques brûlures au bas des reins et sur mon sein.
Elle n'était plus là ce matin. La petite flamme qui me dévore quand je pense à toi. Pas même une étincelle, une brindille, une fièvre. Je pose une bougie à ma fenêtre, la rallumeras-tu peut être.
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iamjustsonow · 5 years
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#30jourspourécrire
jour 11
Je ne me souviens plus de mon nom
Je ne me souviens plus de mon nom. En vérité, ça m'arrange. Je ne suis pas obligée de répondre quand ils m'appellent, je sais bien que ce ne sont pas des anges dans leurs habits blancs. Il n'y en a qu'un qui a compris, il me dit "mademoiselle", ça me fait rire, je n'ai plus d'ailes depuis longtemps. Un jour, je me suis quittée, et je ne suis pas revenue. Depuis, je suis assise au bord du monde et je ne sais pas bien ce que j'attends. Les ombres dansent dans ma mémoire et je danse avec elles. Elles ont toutes le même visage et elles ne m'appellent pas. Je ne me souviens pas de mon nom. Mais j'en ai des tas d'autres, peut être les ai-je portés dans mes autres vies. Quelquefois, je m'appelle de l'un d'eux et des souvenirs reviennent. Des bribes de caresses, la courbe d'un sein, le fuselage d'un corps afuté, le goût d'un baiser, le bruit d'un frisson, un éclat de rire et le sel des larmes aussi, parfois. Ils disent que je parle toute seule, que je suis une raconteuse d'histoires, une faiseuse de rêves, que je tricote mes souvenirs avec des perles et de la poussière d'étoiles. Je les entends, tu sais, je les sens se poser à côté de moi, tenir ma main pour que je ne bascule pas plus loin. Je voudrais qu'ils me laissent partir. Je ne me souviens plus de mon nom mais le tien, je ne l'ai pas oublié. Et quand je t'appelle, je me rappelle que j'ai été, que j'aimais les pivoines et les coquelicots, la craie sur le tableau noir, les soirs de pluie, la nuit et la mer. Lorsque je pars trop longtemps, mes yeux tournés vers l'intérieur, les pieds dans le vide, le corps penché en avant pour te retrouver un peu plus, ils me ramènent. Je ne me souviens plus de mon nom mais je me rappelle de ces voix qui disaient maman. Et j'ouvre mes bras pour les bercer, je respire l'odeur dans leur cou et je goûte le sucre de leurs joues. J'ai encore tout de leur enfance au creux de mon ventre. Je ne me souviens plus de mon nom mais je me souviens d'avoir aimé. Alors pour un instant, un instant seulement, je souris, au bord du monde.
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iamjustsonow · 5 years
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#30jourspourécrire Jour 15
Air
Ça a comme un air de déjà vu. Je trébuche au matin dans un magasin de porcelaine. Je porte ma croix, ce n'est pas si grave. Avec mon souffle seulement, je changerai d'air.
Invente, crée, imagine, fais vivre, embellis, grandis, dessine, poétise.
Je te donne en pâture mon coeur en lambeaux, mon cul aurait suffi. C'est moi que je trahis, je ne crains plus le pire. Juste une partie de jambes en l'air, ce n'est pas si grave.
Invente, crée, imagine, fais vivre, embellis, grandis, dessine, poétise.
Je caresse ton absence. Les illusions sont ravageuses. Ce n'est pas si grave, j'éclate de rire ou en sanglots. Je parle d'amour comme je respire. Ce ne sont pas des paroles en l'air.
Invente, crée, imagine, fais vivre, embellis, grandis, dessine, poétise.
J'habite mes désirs. Je vais où ils me mènent. Comme le vent. Mais j'aime encore ce que j'aimais hier. J'ai sur le bout de la langue ton corps qui tremble. Je ne jouerai pas la fille de l'air, ce n'est pas si grave.
Invente, crée, imagine, fais vivre, embellis, grandis, dessine, poétise.
Je m'accroche aux souvenirs, aurais-je assez de temps pour raconter toutes mes histoires, les fausses et puis les vraies? Ce n'est pas si grave, je les écrirai. C'est trop flou quand tu n'es pas là, un vrai courant d'air.
Invente, crée, imagine, fais vivre, embellis, grandis, dessine, poétise.
Où je vais avec avec toi, c'est de là que je viens. Je connais le chemin. L'équilibre est précaire au bord de la falaise. Ce n'est pas si grave, j'ai appris à voler dans mes autres vies. L'air de rien.
Invente, crée, imagine, fais vivre, embellis, grandis, dessine, poétise.
Un petit peu d'air de ta bouche à ma bouche, être celle que tu attends. Dessus dessous, dessous dessus et parfois même dedans. Ce n'est pas si grave, les promesses en l'air. On ne vit que l'instant quand on est loin.
Invente, crée, imagine, fais vivre, embellis, grandis, dessine, poétise.
Je vais m'asseoir au bout du ponton, je vais attendre que tu viennes. Une fois que tu auras contourné tes mots, tu sauras me lire. Ce n'est pas si grave, j'ai le temps, je suis libre comme l'air.
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iamjustsonow · 5 years
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#30jourspourécrire Jour 29
Sucré salé
Je les ai si souvent regardés dormir pour apaiser mes nuits. J'ai enfoui mon nez dans la moite chaleur de leurs cous pendant leur sommeil, j'y ai bu leur odeur suave et sucrée comme celle des brioches sortant du four. J'ai embrassé leurs chagrins de gosses et goûté le sel de leurs larmes, respiré les embruns salés de l'océan sur leur peau hâlée par le soleil des vacances. J'ai léché le chocolat, la glace, la confiture qui avaient coulé sur leurs petits doigts. J'ai ébouriffé leurs cheveux au parfum de shampoing à la pêche, à l'abricot, à la fraise. J'ai croqué dans leurs frites qu'ils me tendaient en riant, soufflé sur le sucre glace des gauffres pour leur faire un masque de clown...Et quand ils reviennent à la maison, dans chaque étreinte, même encore aujourd'hui, alors qu'ils sont presque adultes, je retrouve le goût sucré salé de leur enfance.
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iamjustsonow · 5 years
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#30jourspourécrire Jour 28
Rattraper le temps
Rattraper le temps...Encore aurait-il fallu l'attraper avant qu'il ne file. Ne pas se brûler les mains en s'accrochant à la corde qui glisse inexorablement et y laisser des fragments de soi, ne pas se desquamer le coeur et l'âme à la rugosité de la vie et des amours. Ce qui est pris n'est plus à prendre, et ce qui est perdu non plus. Rattraper le temps d'absence ou de silence, le temps des amours passées, dans les flots de l'oubli retrouver ton image, réécrire notre histoire sur le sable émouvant. Rattraper le temps comme on glisse sa main sous un filet d'eau pour en éprouver sa fraîcheur, le porter à ses lèvres, étancher une soif imaginaire. Renier ses douleurs, ses larmes et ses mots qui ont rempli le vide de petites lumières salvatrices. Effacer l'ivresse des chagrins qui font tanguer au bord de soi, qui font sortir d'une nouvelle mue pour être plus grande, plus fragile et plus forte à la fois. Se porter à bout de bras vêtue d'autres attentes, d'autres désirs. Rattraper le temps comme on reprise un vieux costume élimé dans lequel on ne finira par ne plus rentrer. Je pourrais aussi bien changer de peau et de visage, effacer les traces et les rides, me resteraient quand même les tourments de ce temps sans toi. Rattraper le temps comme on lève la tête vers le ciel pour goûter les flocons de neige qui fonderont à peine posés sur la bouche. J'ai des trous entre les doigts, le temps coule et s'écoule même si je serre les poings. Autant rester là, là où on est bien, arrêter ce temps qui ne se rattrape pas, fermons les yeux et perdons-le à deux, laissons-le courir sur ta peau, sur la mienne dans nos soupirs et nos caresses. Arrêtons-le dans l'instant volé que l'on s'offre comme un cadeau, comme un baiser dans le cou, comme un frisson qui dure. Te vivre comme une première et une dernière fois, à la lisière du temps qui passe.
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iamjustsonow · 5 years
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#30jourspourécrire 2019
Jour 30
Comment avez-vous vécu ce défi ? Que représente l’écriture pour vous ?
Mon océan intérieur, ma forêt, vagues, ciel et racines. Mon bord du monde, assise en équilibre, ma respiration. Ce qui m'ancre en moi et m'encre hors de moi. Mon point de croix sur le canevas de ma vie. Trébucher et me rattraper avant la chute, me tendre la main, être des deux côtés de l'histoire, écouter tous les bruits, lâcher les loups, lâcher les mots, les émotions. Être ce que j'écris, écrire ce que je suis, les deux faces du miroir, le traverser, le retraverser, curieuse, audacieuse, authentique, nue. Griffer le papier de cet amour si fort qu'il me blesserait si je ne l'écrivais pas, rouler en boule mes souvenirs et les entasser dans un coin de vos mémoires, fuir le sommeil ou tout s'oublie, retrouver mes fantômes, réveiller mes morts, fixer le temps qui passe. Est-ce que je sais vraiment pourquoi ou comment, c'est juste plus fort que moi, la nuit a toujours été propice à cette cavalcade de mots qui s'articulent parfois malgré moi. Ça tourne, et ça déboule sans crier gare, rien de précis, juste un détail, j'attrape le fil et le déroule. Relier nos âmes isolées en haut de nos tours, se tenir chaud, se faire trembler, se mettre la chair de poule, une larme au bout des cils, s'émouvoir encore et en corps, se connecter, aimer l'autre juste en lisant ses mots, se dire c'est beau, j'aurais voulu l'écrire comme ça aussi. J'ai aimé vous lire, vous deviner derrière vos phrases, vous dessiner d'un geste tendre et malhabile, prendre le temps de voir briller vos petites lumières, palpiter vos vagues à l'âme, vos vagues alarmes, vos petits bonheurs... Il y eut de belles rencontres, de vrais coups de coeur, coups de foudre, encore cette année, elles se reconnaîtront. Merci Clara d'avoir permis cela. Je vous souhaite le meilleur et ne vous perds pas de vue. Je vous attendrai comme on attend l'été.
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iamjustsonow · 5 years
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#30jourspourécrire
jour 4
écouter
Tu m'écoutes?
Bien sûr que je t'écoute! Évidemment que je t'écoute.
Mais est-ce que tu m'entends? Dans ta maison de verre, mes mots clés ouvrent ton champ des possibles, tu penses déjà à ce que tu vas dire avant même que je finisse mon propos. Tu ne m'écoutes pas, tu m'écourtes, tu passes à toi. C'est toi que tu intéresses à travers moi. Et je te recueille en mon sein, je te berce près de mon coeur pour que tu te sentes bien. Je cascade mon rire pour éloigner tes peurs. Je te demande si ça va, des nouvelles de ceux que tu aimes, comme des retrouvailles sur un quai de gare, où l'on éloigne la peur de l'abandon, le temps d'une étreinte. Et j'enfile mon masque et ma voix de tout-va-bien-pour-moi et tu n'y vois que du feu parce que j'ai balayé devant ma porte et planqué la poussière sous le tapis. Puisque tu ne m'entends pas, je t'écoute. Ça fait longtemps que je ne m'entends plus alors j'ai de la place pour tous tes mots, ceux que tu dis et ceux que tu ne dis pas. Je t'écoute parce que j'entends la nuit et ses tourments, tes silences et tes bravades, tes renoncements et tes certitudes, tes doutes et tes crissements d'ongles sur la paroi de la falaise quand tu y glisses.
Un jour tu me liras, vraiment, et tu m'entendras.
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