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#latreillemuscate
yourfredericstuff · 4 years
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     Tu es l’amour
    Un bref extrait, court et intense, comme son objet, de JE T’AIME, COLETTE…
    « – Tu es l’amour, tu es mon amour.
    Maurice n’a jamais été plus sincère de toute sa vie, sur cette terrasse qui plonge dans les vignes avant d’atteindre la mer. Encore lui faut-il passer quelques mas, un rideau de pins parasol et autres symboles provençaux tels le cyprès et le chêne-liège. Au-delà, à l’horizon, elle rejoint l’extrémité du massif des Maures, violette dans l’azur poudré de la baie…
    Colette lui fit écraser sa cigarette et berça sa tête sur son épaule. Mais le garçon était d’un autre bois. Elle aussi. Il n’eut aucun mal à trousser sa belle, qui ne portait qu’une ample robe très simple, en cotonnade. Animalement, c’est-à-dire, sans discours, les deux amoureux font des allers et retours au septième ciel. L’odeur de la résine de pin et des rosiers, la brûlure du soleil à travers le store donnent à ces minutes un goût d’Éden.
    C’est un des moments fugitifs du bonheur dans la vie. Mais un bonheur qui se sera répété presque dix ans, n’est-ce pas déjà beaucoup ? »
© Frédéric Le Roux, 2020.
photo : Colette et Maurice dans les années 1920, sur la terrasse de La treille muscate, à Saint-Tropez.
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benvolioworld · 4 years
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     “ Alors, chaque jour, chaque nuit, ils suivirent à peu près le même programme. Luc-Albert peint la maison à l’huile. André eut droit à ses heures de pose de la part de la propriétaire, qui cessait rarement de travailler si ce n’était pendant les heures de « vraies » vacances – les heures « Maurice ». Une des plus connues parmi les nombreuses eaux-fortes que Segonzac grava cette année-là représente Colette en train d’écrire. Ce n’était pas une pose. Elle écrivait vraiment, quasi immobile à une petite table, dans un coin du salon ; le travail du graveur en était facilité, et tout était naturel, authentique.
     Après l’écriture, Colette retournait à ses poivrons, à sa glycine dont elle déplaçait régulièrement le pied, afin qu’elle « prît », qu’elle trouvât sa veine… “
© Frédéric Le Roux, 2020
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