Tumgik
#lebrisgen3
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Été 1892, Hylewood, Canada (8/8)
Je ne m’explique pas cette différence de traitement. Tiens, par exemple : mon frère vient de se fiancer à une pauvresse de la famille Bernard. Et soudain mon père accueille la nouvelle à bras ouverts, alors qu’il avait fait tant de cas de mon mariage. Oui, vraiment, Virgile est incompris. C’est là le sort des gens talentueux : Héphaïstos boîtait, Homère était aveugle, et Virgile est rejeté des siens.
Virgile
[Transcription]
Eugénie Bernard : Merci de m’avoir amenée à Gananoque danser le rigodon. J’ai lâché mon fou !
Jules Le Bris : Cela m’a fait plaisir. Merci à vous de m’avoir accompagné, j’aurais eu l’air nigaud si je m’y étais rendu sans cavalière.
Eugénie Bernard : Vous m’emmènerez encore l’an prochain ?
Jules Le Bris : Je l’espère… À une condition.
Jules Le Bris : Je souhaite que l’an prochain, vous m’y accompagniez en tant que ma femme.
8 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Été 1892, Hylewood, Canada (7/8)
Je suis agacé par le peu de cas qui m’est fait dans ma propre famille. Je suis peut-être un marginal, mais j’estime être celui, de ma fratrie, qui cumule le plus de dignité humaine, dans la mesure où la dignité morale de l’humanité repose sur sa capacité à être en adéquation avec sa nature. L’oiseau est plus que jamais oiseau lorsqu’il fait son nid - privé de son potentiel et mis dans une cage, il n’est plus qu’insignifiant. De même, le pékinois n’est que l’affable dégénérescence de son illustre ancêtre loup, dont il a perdu tant la dignité que la force. Est-ce la destinée qui attend l’être humain ? Je travaille tous les jours pour me parfaire moralement, et mes efforts ne sont même pas reconnus. Heureusement, j’ai de plus en plus d’admirateurs qui font foule pour me rencontrer. Rien que cet été, j’ai été invité à plus d’une dizaine de fêtes, que je décline généralement car je refuse de quitter l’île. C’est pour dire à quel point ma compagnie est recherchée. Mais cela déplait à mon père également : il ne se réjouit jamais de mes succès et il les balaie du revers de la main !
[Transcription]
Jules Bernard : Oh, Genie, cesse dont de niaiser ! J’ai du beau monde à t’présenter. M’sieur Le Bris, vous connaissez ma fille, vu le temps qu’vous passiez à la r’garder de loin et à faire le taouin quand vous étiez ti-cul.
Jules Le Bris : Eh bien, voilà l’occasion de nous présenter formellement…
Eugénie Bernard : Bonjour !
Jules Bernard : Je vous présenterais bien mon fils aussi, mais il est toujours pas rev’nu… Ce maudit fainéant doit encore être en train de se pogner le bacon. Que le diable l’emporte, il fait exprès de ne pas se déguediner… Pour la peine c’est lui qu’ira pogner l’avoine, ça lui apprendra, hein Genie ?
Eugénie Bernard : Laisse Papa, il a la fale basse en ce moment. Jules Bernard : Bon, je vous laisse faire connaissance et je m’en vais voir y’est où mon flô. Ho, Clémence ! As-tu vu Ferdinand ?
Clémence Bernard : Je sais pas et j’ai pas le temps, je guette. Cette jument est folle comme un foin et elle a pas l’air d’apprécier l’nouveau. Ça s’contrôle pas, ces affaires là.
Jules Bernard : Humpf ! Atta a tipeu, j’vais voir.
Eugénie Bernard : Il va en avoir pour un moment. Il peut paraître un peu taponneux quand on l’connaît mal, mais il est ben smatte en vérité.
Jules Le Bris : Cela ne m’étonne pas, mon père est un peu comme cela aussi.
Jules Le Bris : Je vous ai entendue chanter avec votre mère tout à l’heure. Mon père et mon frère sont sans cesse en train de se disputer, alors cela me fait plaisir de voir un peu de gaité.
Eugénie Bernard : Ma mère adore la musique. Y’est toujours à niaiser en menant du train et à vouloir m’entrainer avec elle ! C’est à se demander qui d’elle et moi est la plus enfant. Je résiste un peu mais jamais longtemps.
Jules Le Bris : Tant mieux. Vous avez une jolie voix, j’aurais été malheureux d’en être privé.
9 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Été 1892, Hylewood, Canada (6/8)
Je dois te paraître méfiant, mais tel Romulus trahit par son frère, je dois me tenir sur mes gardes. Mon père continue de s’occuper des affaires de la maison, mais il délègue de plus en plus d’affaires à mon frère plutôt que de les confier à moi, son héritier… Rémus a franchit le Rubicon pour tourner Romulus en dérision, et Jules empiète sur mes prérogatives de Virgile en se faisant connaître des clients de son père...
[Transcription]
Jules Le Bris : Et vous pouvez voir qu’il est bien dressé, il se laisse même monter sans selle.
Jules Bernard : Merci, Monsieur Le Bris. Avec notre jument toute maganée, un peu d’aide fera pas de mal.
Jules Bernard : Je suis mal pris, c’est jour de tonte, rien n’est prêt et j’ai pas une cenne sur moi… 
Jules Bernard : Ferdinand ! Vin t'en icitte et va payer Monsieur Le Bris. Eugénie, va pogner l’avoine à l’arrière pour le cheval.
Jules Le Bris : Je peux attendre ou repasser !
Jules Bernard : Pas d’trouble, s’ra pas long !
Eugénie Bernard : Maman, le cheval Le Bris est là. J’en arrache avec l’avoine toute seulet’es tu prête à y aller ?
Clémence Bernard : Ça adonne ben, moi je connais une chanson sur l’avoine !
Eugénie Bernard : Ça a pas rapport Maman ! Cesse faire le bébé la-la, aide-donc moi tantôt !
Clémence Bernard : Ah, laisse faire, c'est tout un chiard ! Chante donc, c’est à ton âge qu’il faut être gaie ! « Avoine, avoine, que la terre t’amène ! »
Eugénie Bernard : Tu buckes sur ton avoine ma parole ! Codonc, je chante et après tu m’aides.
Clémence Bernard :  C'est tiguidou !
Eugénie et Clémence Bernard : « Quand le bonhomme va semer son avoine / Y’a sème comme-ci, y’a sème comme ça / Marions nette, marions là ! »
Eugénie Bernard : Hou, je ris tellement que j’ai les yeux dans l’eau !
Clémence Bernard : Ça a d’l'allure ! Et regarde le Le Bris, on dirait qu’il a un kick sur toi…
Eugénie Bernard : Maman ! C’est t’assez !
9 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
⚠️ TW : Réflexions sexistes ⚠️
Été 1892, Hylewood, Canada (5/8)
Je crois que cette année de vie conjugale ont hélas usé l’émerveillement de ma femme quant aux choses simples de la nature. Il est de plus en plus fréquent qu’elle regardât la maison avec envie, et qu’elle ne se satisfasse plus de notre hutte. Ses plaintes ont cessé quand, porté par Perséphone, est venu le printemps, mais j’ai dû les endurer tout l’hiver. Ô, vacuité des femmes ! Pourquoi sont-elles attirées par les biens matériels plus que les biens spirituels ? Elle ne voit pas la beauté de ma hutte, tissée par mes soins avec les fourrures d’animaux que j’ai récupéré à longueur des années : tout ce que Virgile possède vient de Virgile.
[Transcription]
Lucrèce Le Bris : Pardonnez notre froideur. Nous avons été sur nos gardes sans aucun relâche depuis la France, la méfiance est maintenant une seconde peau pour nous. Je suis Lucrèce Le Bris. Ravie de vous connaître.
Clémence Le Bris : Nous avons utilisé tellement de pseudonymes, c’est à peine si je sais encore comment je m’appelle… Quand nous sommes arrivées à Watertown, j’ai failli nous trahir auprès d’un garde-côte en me trompant de nom. Pardon, je suis Clémence Le Bris.
Adèle Le Bris : Il faut que vous me racontiez votre voyage, Madame Le Bris. Cela a dû être un véritable périple.
Clémence Le Bris : Nous avons embarqué au Havre sur un paquebot qui s’appelle La Bourgogne. Trois semaines plus tard, nous étions à New York.
Adèle Le Bris : Vous êtes restée trois semaines sans boire ? Votre régulation est fascinante. À votre âge, je n’avais pas le quart de votre contrôle.
Clémence Le Bris : Oh, c’était très loin d’être aisé. De New York, nous avons pris le train pour Albany, et là…
Auguste Le Bris : Lucrèce. Je suis heureux de faire enfin votre connaissance formelle.
Lucrèce Le Bris : Bonsoir, Auguste. Je n’imaginais pas notre première rencontre aussi… précipitée.
Auguste Le Bris : Je suis navré pour ce que vous avez enduré. Si vous saviez la force de ma colère en apprenant la vérité concernant la mort de Matthieu… Je ne suis habituellement pas le genre de personne à se réjouir du malheur des autres, mais votre frère a eu ce qu’il méritait.
Lucrèce Le Bris : Et pourtant, pas un jour ne passe sans que je le regrette amèrement…
Auguste Le Bris : Je comprends. Vos sentiments sont complexes, mais ils s’éclairciront avec le temps.
Lucrèce Le Bris : Sans doute…
Lucrèce Le Bris : Mais pour l’instant, je souhaite laisser cela de côté et me réjouir : nous sommes enfin arrivées. Merci de nous accueillir.
6 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
⚠️ TW : Réflexions homophobes et utilisation de termes homophobes désuets ⚠️
Été 1892, Hylewood, Canada (4/8)
Je suis confiant concernant le futur qui m’attend. Les dieux m’envoient de nombreux signes qui me confirment ce qu’ils attendent de moi, je m’assure de les écouter en prenant les auspices tous les jours. Par exemple, l’autre jour, j’ai vu dans le bois un cyprès qui s’est redressé sur mon passage - un signe phallique incontestable de virilité. Mais je pense que mon père ne m’accorde pas cette même confiance…
Un motif moins avouable pourrait expliquer ses visites fréquentes de mon père au sanatorium : je le soupçonne de courtiser ma tante, sa belle-sœur… Je ne connais pas son âge, mais il faut dire qu’elle est de bonne stature et encore assez belle de visage. De nombreuses rumeurs au sujet de son époux mon oncle expliqueraient la stérilité de leur union malgré des années de mariage. Je n’ai moi-même pas de jugement envers les hommes qui s’adonnent à des activités pédérastes, à condition qu’ils remplissent leur devoir d’homme marié. Je soupçonne mon père de vouloir profiter de son impuissance pour vouloir me donner une concurrence.
[Transcription]
Adèle Rumédier : Nous approchons. Ce sont elles ? La jeune femme à la robe pourpre ressemble à la photographie qui était présente dans l’enveloppe.
Auguste Le Bris : Il s’agit de Lucrèce. Clémence est comme sur les photographies que j’ai reçues il y a huit ans.
Adèle Rumédier : Elles viennent tout juste de débarquer. J’espère que personne ne les a vues…
Auguste Le Bris : Elles ont été intelligentes de porter de si beaux vêtements. À cette heure tardive, elles passeront facilement pour des femmes aisées se rendant à la fête d’un quelconque gouverneur. Allons les accueillir.
Clémence Le Bris : Lucrèce… Deux personnes approchent. Que faisons-nous ?
Lucrèce Le Bris : Allons les saluer. Nous saurons bien assez tôt à qui nous avons à faire.
Clémence Le Bris : Et s’ils nous demandent ce que nous faisons là ? Pense à ce qui a failli nous arriver à Watertown… Je ne veux pas être renvoyée aux Etats-Unis.
Lucrèce Le Bris : Ne t’inquiète pas. Reste derrière-moi et laisse-moi parler.
Lucrèce Le Bris : Bonjour ? Auriez-vous l’obligeance de nous indiquer où habite Monsieur Le Bris ? Nous sommes des parentes lointaines.
Adèle Rumédier : Clémence et Lucrèce ? Je suis Adèle Rumédier. Voici mon fils, Auguste Le Bris. Nous sommes sœurs vous et moi. Vous êtes les bienvenues et vous n’avez plus rien à craindre.
8 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Été 1892, Hylewood, Canada (3/8)
En tant que prochain pater familias, la première de mes missions est d’engendrer un fils. Hélas, mon épouse ne porte toujours pas mon héritier. J’ai essayé de convaincre mon père de me laisser sacrifier une de nos vaches à Junon en avril dernier, mais il n’a pas eu l’air convaincu par ma proposition. 
Il me semble pourtant avoir été raisonnable et arrangeant : je n’ai même pas demandé la vache pleine normalement requise par le rituel, je me serais contenté de n’importe quelle vache… Si j’avais voulu le respecter à la lettre, j’aurais sacrifié la vache pleine, récupéré et incinéré l’embryon de veau, mélangé les cendres avec du sang de cheval, puis j’aurais répandu tout cela sur un feu par-dessus lequel j’aurais fait sauter ma femme pour la purifier et la rendre plus réceptrice à ma semence.  Je suis visiblement le seul à prendre ma fonction au sérieux.
[Transcription]
Adèle Rumédier : Je me sens terriblement mal pour ces pauvres femmes. Pour Clémence… Cette folie qui l’a animée, qu’elle ait manqué de tuer ses propres enfants… Je ne m’y reconnais que trop bien. 
Adèle Rumédier : Les premières années de ma renaissance sont un vaste brouillard, mais dans mes rares moments de lucidité, lorsque je reprenais conscience de moi-même et de mes actes, j’étais plongée dans une telle épouvante… C’est pour cela que je suis partie de l’île. 
Adèle Rumédier : S’il était arrivé quelque chose à mes enfants par ma faute… Je ne me serais jamais pardonné. Je crois que je me serais tuée. Auguste… Je suis tellement navrée de vous avoir abandonné. Je suis désolée pour tout ce que vous avez vécu à cause de moi.
Auguste Le Bris : J’avais dix-sept ans lorsque vous m’avez raconté votre histoire pour la première fois.
Auguste Le Bris : Mais aujourd’hui, j’ai cinq enfants et trois petits-enfants. J’ai un demi siècle d’existence derrière moi, et je peux dire que je vous comprends enfin. Cette lettre m’a fait réaliser quelque chose.
Auguste Le Bris : Que vous le vouliez ou non, vous étiez un danger pour nous. Vous avez dû prendre une décision qui a dû vous être douloureuse, mais à votre place, je l’aurais prise également. Vous êtes toute pardonnée.
Adèle Rumédier : Seigneur, la dernière fois que je vous ai tenu dans mes bras, vous étiez nouveau-né et chauve…
Auguste Le Bris : Comme quoi les choses n’ont pas tant changé. J’ai juste un peu grandi !
Auguste Le Bris :  Réalisez-vous que je suis aujourd’hui plus âgé que vous ne le serez jamais ?
Adèle Rumédier : Votre apparence ne me trompe pas. Vous serez toujours un petit enfant à mes yeux.
Auguste Le Bris : Je vais choisir de prendre cela comme un compliment !
8 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Été 1892, Hylewood, Canada (2/8)
Tel Orphée cherchant Eurydice aux enfers, rejoignant sa belle auprès d’Hadès et Perséphonne, je pense que mon père perd pied depuis la mort de ma mère, ce qui arrive souvent aux personnes âgées se retrouvant soudain célibataire, et qui se languissent de retrouver leur aimé dans la tombe. Hélas ! Ce sera à moi, Virgile, que reviendra le lourd fardeau du flambeau familial, et je dois rester fort en excluant de mon esprit ces sinistres préoccupations.
[Transcription]
Auguste Le Bris : Je vous remercie encore une fois de m’avoir lu mon courrier. Si j’avais su la gravité du contenu de ces lettres, je me serais présenté plus tôt…
Adèle Rumédier : Vous ne pouviez justement pas le savoir, c’est bien pour cela que vous êtes venu.
Adèle Rumédier : Et puis vous m’avez trouvée avant l’arrivée de vos cousines, c’est-à-dire à temps. 
Auguste Le Bris : C’est une façon de voir les choses. Vous êtes bien certaine que cela ne dérange pas Monsieur Rumédier ?
Adèle Rumédier : Vous connaissez les particularités de mon époux. Le vampirisme n’est pas le seul trait qu’il partage avec vos cousines, et il a beaucoup de sympathie à l’égard de leur situation. 
Adèle Rumédier : Je me suis habituée à ce genre de choses. Depuis que nous avons ouvert le sanatorium, j’ai eu l’occasion de rencontrer des pensionnaires dont la variété vous serait insoupçonnée. 
Adèle Rumédier : Mais ces êtres si divers construisent leur l’entente sur la même fondation : l’expérience du rejet et de la différence. 
Adèle Rumédier : Ce sanatorium est un refuge, et vos cousines y sont les bienvenues.
9 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Été 1891, Hylewood, Canada (5/7)
J’avais rêvé toute la nuit, sans pourtant fermer l’oeil. J’avais vu Diane, auréolée de lumière, descendre d’un genévrier suivie de son cortège de nymphes ; elle prit ma main et m’emmena à la maison de mon père, transformée et méconnaissable, entourée de fleurs et de jardins où jouaient trois garçons et cinq filles. Je compris au matin que la déesse m’avait offert cette vision pour m’assurer la fertilité d’une union qu’elle approuvait.
[Transcription]
Jeanne Daville : Je suis venue aussi vite que j’ai pu, mais ce n’est pas mon jour de congé, aussi je ne pourrai pas m’absenter long…
Jeanne Daville : Monsieur Virgile ! Est-ce que cela veut dire…
Virgile Le Bris : Les dieux m’ont parlé et ils sont favorables à notre union. De ton hymen jailliront de beaux enfants qui feront honneur à ma lignée et à mes ancêtres. Marions-nous dès demain.
9 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Été 1891, Hylewood, Canada (4/7)
Je me suis donné comme humble mission d’éclairer mes pairs de mon avis, puisqu’on me le demande, et je suis récompensé pour ce labeur par de menus présents. L’an dernier, un visiteur venu spécialement à Hylewood pour me voir m’a offert en récompense une racine africaine glanée dans quelques voyages dans ce beau continent qui, par ailleurs, illustre bien la sérénité des peuples à une ère où l’urgence futile et le changement inadéquats sont rois. Il m’apprit qu’on la nomme « racine d’iboga ». Celle-ci, m’a-t-il dit, était même utilisé dans des rituels en Afrique romaine, lesquels cependant, il n’a pas su me dire. 
Je l’avais gardée de côté tout ce temps, la conservant bien précieusement en attente d’un moment approprié. Je la dégustai donc ce jour-là après l’avoir rôtie au feu, puis j’allais installer mon campement dans la forêt, où l’on trouve un vieux totem indien construit par les populations qui vivaient sur l’île avant l’installation de la communauté d’Hylewood. Ce lieu chargé de mystère était sacré pour ses occupants ; les énergies s’y conjuguent et j’y recherche régulièrement la sérénité d’esprit lors de mes méditations. Là, sous les étoiles, sous l’oeil bienveillant de Diane au milieu de la nature et des bêtes sauvages, je me laissais aller à l’interprétation des signes, que la racine d’iboga me faisaient apparaître de façon modifié. Je m’éveillais le matin, l’esprit clair et sûr de moi.
9 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Été 1891, Hylewood, Canada (3/7)
Tu te doutes bien de ce qu’elle voulait. Les dieux mettent à notre disposition des présages, que l’homme a passé ces deux derniers millénaires à tâcher d’ignorer, mais qui sont bien présents dans la Nature. Quand Romulus et Rémus décidèrent de fonder une ville, ils s'en remirent aux augures. Il est de notre devoir d'observer et d'interpréter les signes d'approbation ou de désapprobation envoyés par les dieux en référence à toute entreprise proposée, sans quoi l’on s’expose à des échecs qui auraient pu être prévenus. Mais il ne faut pas se hâter dans l’interprétation des présages, ou sinon, tel Crésus quand il se méprit sur l’oracle de la Pythie dans sa hâte d’en découdre avec les Perses, on prend le risque de grandes défaites. Le mariage est une bataille, aussi, tel un vaillant général romain consultant les augures avant de partir en guerre, je pris la décision de m’en remettre aux dieux.
[Transcription]
Virgile Le Bris : Observe la beauté des simplicités naturelles offertes par les dieux. N’est-il pas incroyable de se dire qu’en face, c’est l’Amérique ?
Jeanne Daville : C’est très beau, Monsieur Virgile. 
Jeanne Daville : Vraiment, je suis amoureuse de cette île. Ce que je donnerais pour pouvoir y rester !
Virgile Le Bris : C’est ce que j’apprécie chez toi, tu sais apprécier les choses simples. Les gens, de nos jours, ont perdu le goût des choses simples ! Ils se sont éloignés de la nature avec leurs locomotives, leurs machines, et ils ont perdu le sens de l’Homme.
Jeanne Daville : Oh, euh, oui. Je crains n’être plus tout à fait en accord avec la nature moi-même. Vous pourriez m’aider à la retrouver, mais hélas, je devrais repartir à la fin de l’été… Si seulement il y avait quelque chose que vous pouviez faire pour éviter cela…
Virgile Le Bris : Hélas, la destinée est parfois brumeuse et nul ne peut déchiffrer les volontés des Moires !
Jeanne Daville : Ce que j’essaye de dire, Monsieur Virgile, c’est que j’apprécie votre compagnie, et vous semblez apprécier la mienne, et…
Virgile Le Bris : Pas un mot de plus ! J’ai bien compris où tu veux en venir, et je ne peux pas prendre une décision d’une aussi grande importance avant d’avoir consulté les auspices divines.
Virgile Le Bris : Pour le moment, profitons des choses simples. Je te donnerai ma réponse demain. 
8 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Été 1891, Hylewood, Canada (1/7)
Ô, fille de Nyx ! La missive à destination de mon père lui a bien été transmise, mais il est incapable de la lire lui-même et il refuse que quiconque lui fasse la lecture… Tel le dragon à cent têtes surveillant le Pommier d’or par crainte que les Hespérides n’en volassent le fruit, mon père garde jalousement son enveloppe scellée, la conservant sur lui à tout moment. J’espère que tu ne l’entretenais de rien d’urgent.
Je te parlais il y a trois ans de la douce nymphe qui avait partagé mon feu, une nuit d’hiver. Usant son arc de cyprès, Cupidon avait percé mon cœur d’une flèche d’or, y faisant naître la passion. Belle Lucrèce, la Fortune, encore une fois, m’a sourit ! Virgile est aimé des dieux. Mon père emploie des saisonniers tous les été pour la récolte et les travaux des champs. Fatum, ayant sous ses pieds le globe de la terre et tenant dans ses mains l'urne qui renferme le sort des mortels, a Virgile en sa faveur, puisqu’il a ramenée ce songe d’une nuit d’hiver sur mon chemin en la faisant engager  par mon père tout l’estive.
[Transcription]
Jeanne Daville : Vous avez vraiment de la chance de vivre ici toute l’année, Monsieur Le Bris.
Auguste Le Bris : Oui, les saisonniers disent ça tous les ans, et en général ils changent d’avis après une semaine de récolte ! Vous admirerez le paysage plus tard. Mettons-nous au travail, il y a beaucoup à faire.
Auguste Le Bris (s’étirant) : Vous prenez la rangée de gauche, je prends celle de droite. Toutes les têtes abimées invendables vont aux cochons. Bon courage !
Jeanne Daville : Seigneur, ça va prendre une éternité…
Virgile Le Bris : Mais ?… Par Cupidon, est-ce bien ?…
8 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Été 1891, Hylewood, Canada (6/7)
Nous nous sommes mariés le lendemain, dans la forêt, devant le totem sous lequel nous avions tressé une arche décorée de fleurs et disposé quelques sacrifices - des mèches de nos cheveux, des petites figurines représentant Vesta, Diane, Cérès, Junon, Jupiter, Apollon et Bacchus afin d’attirer leurs bonnes faveurs, ainsi que de la graisse animale que nous avons fait brûler destinée aux Lares de ma famille, afin qu’elles acceptent ma nouvelle épouse et favorisent son intégration dans mon foyer. Là, sous les bouleaux, nous avons célébré notre union dans la plus grande félicité, en chantant à Bacchus couronné de lierre et aux nymphes de sa suite.
[Transcription]
Virgile Le Bris : Vesta, laisse la lumière de ton foyer voyager avec cette femme, de sa maison familiale au foyer et à la maison de son nouveau mari. 
Virgile Le Bris : Que les dieux en soient témoins : par ces sacrifices et par cet anneau de jonc, je prends cette femme pour épouse.
Jeanne Daville : Que les dieux en soient témoins : par ces sacrifices et cet anneau de jonc, je prends cet homme pour époux.
7 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Été 1891, Hylewood, Canada (2/7)
Pour la séduire, j’avais voulu lui offrir un présent digne d’elle. J’avais d’abord dans l’idée de lui capturer cinq visons bien gras et de les lui dépecer pour qu’elle pût fourrer sa robe ou ses gants. Hélas, j’évite de me rendre en forêt plus que nécessaire, étant donné le genre de rencontres que j’ai pu y faire par le passé… De plus, compte-tenu de la saison, je m’étais finalement résolu à l’idée que que ce cadeau ne serait pas approprié. J’étais donc allé cueillir des fleurs sauvages à flanc de falaise, ce qui avais dû beaucoup lui plaire, puisqu’elle me proposa de lui faire visiter l’île lors de son jour de congé.
[Transcription]
Jeanne Daville : Monsieur Virgile m’a offert un bouquet de fleurs sauvages fraichement cueillies. Il est si courtois !
Tuala Cavalier : C’est un sauvage à demi nu, oui. Si tu veux épouser un ours, va directement dans une grotte… Cela dit, peu d’ours sont d’aussi bons partis que celui-ci.
Jeanne Daville : Justement… Il n’est pas comme les autres bourgeois. Il est aussi très sobre. Il sait apprécier les choses simples.
Tuala Cavalier : Si tu ne portais pas un fichu, je dirais que le soleil t’as tapé sur la tête… Je vois qu’il ne sert à rien de te raisonner. Puisque tu l’aimes tant, ton Monsieur Virgile, tu devrais le lui avouer.
Jeanne Daville : Ce n’est pas trop cavalier ?
Tuala Cavalier : Si. Mais comme tu dis si bien, il n’est pas comme les autres. Et qui ne tente rien n’a rien. 
7 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media
Printemps 1889, Hylewood, Canada (3/6)
Si je me heurte sans répit à l’ignorance de mes contemporains face à mes sagesses, joie m’est de constaté que ma façon de vivre commence à éclairer le monde, et notamment les habitants des villes alentours. Désir leur vient de voir la vérité : depuis un an se pressent régulièrement devant ma tente ou mon feu des visiteurs, attirés sur notre belle île hospitalière spécialement pour me voir. Je réponds à leurs questions et, éclairé par Athéna, je leur prodigue des conseils. Cela déplaît fortement à mon père qui n’aime pas voir des inconnus déambuler sur sa propriété et qui ne veut rien entendre quand je lui explique qu’il s’agit là de mes admirateurs, et donc de mes invités. Ils me ramènent parfois de menus présents en remerciement de ma clairvoyance, mais je les refuse systématiquement. 
Pénia m’en soit témoin, je porte le dénuement en art de vivre et je ne veux rien posséder que je n’ai produit moi-même. Je portais autrefois une tenue de feuilles cousues ensembles. Tel Héraclès allant nu jusqu’à obtenir comme trophée la peau du lion de Némée, j’ai accumulé suffisamment d’orties, de feuilles, de morceaux de bois et d’écorces pour en tirer une fibre, grâce à laquelle j’ai pu me coudre une tunique. Lorsque la Fortune me sourit, je récupère le cuir et la peau des animaux abattus de l’île, grâce auxquels j’ai pu me confectionner une tente et des sandales. 
Incompris de mes proches, je vis mon existence paisible et isolé, béni d’Arété, accompagné parfois par mon jeune frère, Jules, qui s’assoit de temps en temps à mon feu pour écouter mes monologues socratiques et s’enrichir de ma culture morale et intellectuelle, et de ma connaissance autodidacte des métiers manuels courants, que je lui enseigne à l’occasion.
8 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Hiver 1887, Hylewood, Canada (2/2)
Guidée par sa Muse, ma sœur cadette semble vouloir vouer sa vie à l’art. Elle négocie avec notre père l’autorisation d’aller étudier la sculpture à Paris. Son talent est grand, mais notre père souhaite qu’elle améliore encore sa technique avant de l’envoyer au loin pour lui garantir de trouver un maître qui assurera sa réputation et son succès.
Que Hermès guide cette lettre à bon port et qu’elle trouve son chemin, afin que tu puisses me transmettre au plus vite des nouvelles de ton antique et brillante famille.
Virgile
[Transcription]
Marie Le Bris : Que pensez-vous de cet atelier ? Il propose une section féminine et des sculptrices talentueuses y ont été formées.
Auguste Le Bris : Je ne sais pas, cela me semble en-dessous de vous… Et l’école des Beaux Arts ? Ne pouvez-vous donc pas y prétendre ?
Marie Le Bris : Hélas, Papa, l’école des Beaux Arts ne prend pas de femmes.
Auguste Le Bris : Il faut une première fois à tout. Mais si vous souhaitez vraiment rejoindre un atelier privé, je veux que celui-ci ait assez de prestige pour vous ouvrir les portes qui vous seraient refusées à cause de votre sexe. Entrainez-vous davantage. Nous reprendrons cette conversation dans quelques années.
9 notes · View notes
aisakalegacy · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
[TW : Cringe overload]
Hiver 1888, Hylewood, Canada (4/4)
Soigneuse et économe, serviable et dévouée, cette douce créature si sensible et enthousiaste avait toutes les vertus souhaitable chez une épouse.  Loin d’être futile et attachée aux choses matérielles, sans me porter aucun jugement, cette femme-là semblait apprécier, sinon comprendre, mon mode de vie simple. Hélas ! Elle est repartie. Reviens-moi, belle enfant, Héliade de mes nuits que je vois en rêve, le soir dans ma hutte, coiffée de fleurs tandis que nymphes et naïades portent des paniers de lys et d’amarylis à nos noces ! Ah ! Virgile, Virgile, quelle démence est la tienne ? J’ai rencontré la reine des femmes, et elle m’a été enlevée.
Virgile
[Transcription]
Jeanne Daville : Ma maîtresse vit à Gananoque, elle a déjà échangé quelques lettres avec votre père. Ils ont convenu ensemble de quel cheval elle doit lui acheter, je suis ici pour lui remettre son paiement et ramener le cheval. Mais je me suis perdue…
Jeanne Daville : Je cherchais un élevage comme par chez nous, avec une maison et un pré, mais il semblerait qu’ici, toute l’île serve de pré. Il y a des chevaux partout ! 
Jeanne Daville : Quand avez-vous dit que votre père sera de retour ?
Virgile Le Bris : Mon père est à Kingston, la Cité calcaire. Il y reste généralement une semaine au moins.
Jeanne Daville : Une semaine ? Oh, seigneur… Votre père devait m’attendre… Las, il a dû décider de partir… Oh, comment vais-je faire ? Que vais-je dire à ma maîtresse ?
Virgile Le Bris : Saurais-tu reconnaître la bête qui lui a été promise ?
Jeanne Daville : Certainement pas, je n’y connais rien en chevaux… Je viens de South Augusta. Chez nous, on fabrique des outils agricoles. Je suis devenue bonne parce que je ne voulais pas travailler dans une manufacture.
Virgile Le Bris : Tu as été sage : le métal, quand il est pur, a des vertus magiques qu’il perd quand il est transformé.
Jeanne Daville : Oh !! Ça me revient ! Isabelle ! Madame disait : « Cette jument s’appelle comme moi ». Madame s’appelle Isabelle !
Virgile Le Bris : Isabelle ? C’est une robe. C’est ainsi que l’on désigne la couleur des nobles coursières, qui, telles les cavales du char d’Apollon…
Jeanne Daville : Vous sauriez la reconnaître ?
Virgile Le Bris : Oui, je l’ai montée hier. 
Jeanne Daville : C’est merveilleux, je vais donc pouvoir m’acquitter de la tâche qui m’a été confiée ! Oh, mais il est bien trop tard pour repartir…
Virgile Le Bris : Passe la nuit ici. Il y a de la place dans la maison. Les lettres de ta maîtresse sont probablement dans le bureau de mon père et elles m’informeront du prix convenu. Demain, je traiterai de cette affaire en son nom.
10 notes · View notes