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#Joséphine Le Bris
selidren · 7 months
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Printemps 1917 - Champs-les-Sims
2/7
Je ne peux m'empêcher de penser à Marie nuit après nuit en me retournant dans mon lit. Elle n'était en définitive pas tant plus âgée que moi (une dizaine d'années il me semble), et la savoir partie si brutalement nous a tous fait un horrible choc. Le seul réconfort que nous puissions avoir est que la petite Jeanne lui a survécut et se porte comme un charme. Elle et ses soeurs ont été recueillies par Jacqueline, la soeur de Marie, qui est elle aussi seule avec une fille depuis que son mari et son fils sont partis au front.
Pour tromper l'ambiance morose nous avons fait l'acquisition d'un gramophone. Les filles en particulier l'adorent, mais avec ce qui vient de se passer, cela a ravivé l'inquiétude des enfants pour leur père. Même Jean-François, qui va avoir six ans cette année (Seigneur que le temps fuit !), sent sans vraiment comprendre le danger et se réveille la nuit après avoir fait des cauchemars.
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ekman · 2 months
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J’arrive un peu après la bataille pour en parler ? Tant mieux, je n’ai pas grand chose à en dire, ni rien à ajouter qui n’ait déjà été hurlé. Pour être honnête, je ne l’ai pas regardée, la consensuelle et inclusive Cérémonie. Ayant entendu une courte interview du metteur en chaines, j’avais anticipé un certain nombre de tableaux wokisto-tapetto-parisiens et la seule idée d’avoir à subir cette débauche de connasses pailletées et de dondons à testicules et faux-cils était au-dessus de mes forces. En revanche, je n’ai pas pu éviter les résumés, c’est à dire la mise en lumière des scènes de crime. Et je n’ai pas été déçu.
• L’italo-américaine Lady Gaga pour chanter Zizi Jeanmaire avec un accent US à couper au couteau, pourquoi pas ? On a déjà eu Joséphine et ses bananes pour faire swinguer la France d’avant-guerre. Et comme il est vrai qu’on manque de chanteuses en France... 
• Les bateaux-moches en promène-couillons des quatre coins du monde, pourquoi pas ?
• Cette pauvre Marie-Antoinette. Sur les lieux même où la torture morale arriva à son paroxysme... Eh bien, la république ne reculant devant aucun sacrifice, c’est à la Conciergerie qu’elle a exhibé le corps étêté et sanguinolent – cela se voulait drôle, parait-il – de la Reine de France. Pire, elle lui fit chanter “ah, ça ira !”, en oubliant que la suite : “les aristocrates à la lanterne” aurait pu faire blêmir Manu et Jean-Bri, le couple passant souvent ses fins de semaine au très versaillais domaine de la Lanterne... qui ne présente, hélas, aucune potence improvisée.
• Aya Nakamura, la gouailleuse des banlieues qui a tant de mal à aligner trois phrases audibles dans la langue de NTM, a secoué son cul de basse fausse face à l’Académie afin d’apprendre la samba à la Garde Républicaine, régiment réputé d’élite qui s’est ainsi couvert d’une honte durable car décarbonée.
• La flamme était portée par le quasi personnage d’Assassin’s Creed – autant dire un partenariat Ubisoft, tandis que l’artisanat français (savoir-faire, excellence et tout le baratin habituel) était incarné par les malles Vuitton, partenaire obligé, incontournable, incontestable, imposé.
• Autres sponsors, très implicites, les sites de cul qui vous vendent à longueur de plateformes de la bisexualité pratiquée en groupe, ce qui en mode restreint s’appelle un “trouple”. Cette élégante appellation – qui n’est pas sans rappeler le son franc et frais d’une flatulence post-sodomite – s’est vue illustrée par une coquine séquence qui, c’est l’évidence, a tout à voir avec l’olympisme.
• Enfin, la Cène façon Michou, rassemblement d’obèses, d’invertis, d’apprentis-satanistes ou supposés tels, ces trois qualités étant cumulables à l’envi, qui offre à la France, fille aînée de l’Église façon François-l’Embrouille, une occasion de souligner son exemplarité morale et la force de son credo chrétien.
Voilà. J’en oublie sûrement, et cela vaut mieux. Aujourd’hui, la France a clairement montré qu’elle avait choisi son camp, qui se caractérise par une concentration inouïe d’hominidés dégénérés aux commandes du pays, servis par un aréopage de tarés, de déviants ou de simples ambitieux dont le principal souci est de bien montrer au reste du monde – celui qui croit en quelque chose de transcendant – que laïcité et vaseline font excellent ménage. L’exception française deviendra-t-elle la source d’un isolement durable ? J’en suis personnellement convaincu. Et c’est très bien ainsi. Quand on porte la peste... 
J.-M. M.
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aisakalegacy · 2 years
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Été 1892, Hylewood, Canada (3/8)
En tant que prochain pater familias, la première de mes missions est d’engendrer un fils. Hélas, mon épouse ne porte toujours pas mon héritier. J’ai essayé de convaincre mon père de me laisser sacrifier une de nos vaches à Junon en avril dernier, mais il n’a pas eu l’air convaincu par ma proposition. 
Il me semble pourtant avoir été raisonnable et arrangeant : je n’ai même pas demandé la vache pleine normalement requise par le rituel, je me serais contenté de n’importe quelle vache… Si j’avais voulu le respecter à la lettre, j’aurais sacrifié la vache pleine, récupéré et incinéré l’embryon de veau, mélangé les cendres avec du sang de cheval, puis j’aurais répandu tout cela sur un feu par-dessus lequel j’aurais fait sauter ma femme pour la purifier et la rendre plus réceptrice à ma semence.  Je suis visiblement le seul à prendre ma fonction au sérieux.
[Transcription]
Adèle Rumédier : Je me sens terriblement mal pour ces pauvres femmes. Pour Clémence… Cette folie qui l’a animée, qu’elle ait manqué de tuer ses propres enfants… Je ne m’y reconnais que trop bien. 
Adèle Rumédier : Les premières années de ma renaissance sont un vaste brouillard, mais dans mes rares moments de lucidité, lorsque je reprenais conscience de moi-même et de mes actes, j’étais plongée dans une telle épouvante… C’est pour cela que je suis partie de l’île. 
Adèle Rumédier : S’il était arrivé quelque chose à mes enfants par ma faute… Je ne me serais jamais pardonné. Je crois que je me serais tuée. Auguste… Je suis tellement navrée de vous avoir abandonné. Je suis désolée pour tout ce que vous avez vécu à cause de moi.
Auguste Le Bris : J’avais dix-sept ans lorsque vous m’avez raconté votre histoire pour la première fois.
Auguste Le Bris : Mais aujourd’hui, j’ai cinq enfants et trois petits-enfants. J’ai un demi siècle d’existence derrière moi, et je peux dire que je vous comprends enfin. Cette lettre m’a fait réaliser quelque chose.
Auguste Le Bris : Que vous le vouliez ou non, vous étiez un danger pour nous. Vous avez dû prendre une décision qui a dû vous être douloureuse, mais à votre place, je l’aurais prise également. Vous êtes toute pardonnée.
Adèle Rumédier : Seigneur, la dernière fois que je vous ai tenu dans mes bras, vous étiez nouveau-né et chauve…
Auguste Le Bris : Comme quoi les choses n’ont pas tant changé. J’ai juste un peu grandi !
Auguste Le Bris :  Réalisez-vous que je suis aujourd’hui plus âgé que vous ne le serez jamais ?
Adèle Rumédier : Votre apparence ne me trompe pas. Vous serez toujours un petit enfant à mes yeux.
Auguste Le Bris : Je vais choisir de prendre cela comme un compliment !
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histoireettralala · 4 years
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Discovering Upper Egypt: awe and confusion.
Many Frenchmen[..] feel lost in this distant, sun-drenched land where everything is so different from Europe. There is certainly something to eat in Upper Egypt and even enough, but the cuisine puts them off and alcohol, naturally, is non-existent in this Muslim society; it is a new subject of discontent for these types accustomed to walking with wine or brandy [..]
Anguish therefore won over the army and the soldiers felt homesick or at least longed for Cairo where Bonaparte created promenades and opened "Parisian" cafes. There, at least, one could find wine from Cyprus ... and prostitutes. There are complains, and Belliard must thunder in his loud voice: "You imagined finding Italy everywhere, meeting a good bed and good food every evening, and enjoying chocolate with your mistresses before leaving. When it happens, enjoy it: but you have to know how to do without it. " The veterans bow their heads but think no less; the Directoire has not paid their pay for more than six months.
The others, on the other hand (the most cultured), are very quickly subjugated by Upper Egypt which, for the beauty of its landscapes and for the gradual discovery of its monuments, is a real revelation, even an initiation. The expedition of General Desaix will gradually upset the usual criteria of taste, because until then one could only imagine Antiquity (the only admissible reference for eighteenth century men who vilified the Middle Ages) through Greece and Rome. The expedition to Upper Egypt produced an aesthetic fracture that will permanently mark those who were its actors, starting with Desaix who, not having time to attend the sessions of the Cairo Institute, made up for it in situ, or an ecstatic Belliard "in the middle of the rubble" [..] The general, in fact, has mostly with him, since the month of November - when he took advantage of the departure of a boat carrying military equipment in order to join-, an indispensable companion, so gifted that he would make a dog love history, Dominique-Vivant Denon.
At the age of fifty-two [..] Denon already had a long career behind him: a Burgundian gentleman, he managed the Cabinet des Médailles under Louis XV before becoming secretary of the embassy in Saint Petersburg and then in Naples. Assistant to David during the Revolution, he was accepted by Bonaparte thanks to the complicity of Joséphine, whose salon he entertained. Engraver, draftsman, archaeologist, but also writer, the one that the count of Marcellus baptized "the Joinville of the expedition to Egypt", resembles quite well the description given by Anatole France: "The wallet over the shoulder, the lorgnette at his side, pencils in hand, at the gallop of his horse, he outpaced the first columns to have time to draw while waiting for the troop to join him. Under enemy fire, he took sketches with the same impassibility as if he had been peacefully seated at his table, in his study. "
A real friendship is immediately established between this middle-aged man, who was Madame de Pompadour's protege, and the young general, nephew of another favorite of Louis XV, a real friendship made up of ancient reminiscences, intellectual curiosity and love of the Orient. Thanks to Desaix, moreover, the presence of Denon is progressively better accepted than that of his colleagues in the other corps, the soldiers hardly liking to have the researchers underfoot, such as the one who, before a battle, had ordered amidst the laughs: "Donkeys and scientists at the center!"
Gonzague Saint-Bris- Desaix, le sultan de Bonaparte
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aisakalegacy · 2 years
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Printemps 1890, Hylewood, Canada (3/3)
Nous avons mis la dépouille de Maman en bière et l’avons enterrée sans cérémonie religieuse, conformément à son souhait. Mon père est de nous tous le plus affecté. Telle Médée abandonnée par Jason, il passait les journées qui ont suivi la mort de ma mère étendu, sans manger, abandonnant son corps à la douleur, dissolvant tout son temps dans ses larmes depuis qu'elle a rendu l’âme. Les jours où il quittait le lit conjugal, il ne levait pas les yeux ni ne détachait son visage du sol. Une lettre, cependant, l’a sorti de sa torpeur : il m’a demandé de vous la joindre.
Virgile
Monsieur Le Bris,
Nous avons l’honneur de vous réexpédier cette lettre retrouvée au guichet de New-York par la Compagnie Générale Transatlantique, que nous venons de réceptionner.
J’ai l’honneur, etc.
M. E. Fullé, Secrétaire à la surintendance général des mandats de poste et des caisses d’épargne.
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Paris, 11 novembre 1875
Mon cher Auguste,
Je t’écris aujourd’hui car je suis très malade. Mon quotidien est réduit à la respiration suivante : comment vais-je faire pour inspirer la prochaine fois ? Je n’en ai plus pour longtemps, et il fallait que je t’écrive une dernière fois, avant que la pneumonie m’emporte.
Avant toutes choses, je souhaitais te présenter mes excuses. Je suis bien consciente que tu as dû attendre cette lettre longtemps… Pardon de ne pas avoir écrit plus tôt. Il y a dix-neuf ans, je quittais Hylewood sur une barque sans me retourner, et je laissais derrière moi un passé dont j’ai fait tout mon possible pour me départir, que j’ai souhaité effacé à tout prix - en effaçant mon accent, en changeant ma manière de parler. Mais toutes ces années durant, je n’ai pas cessé une seconde de penser à toi.
J’ai quitté le Canada quand j’avais vingt ans. J’avais besoin de tout laisser derrière mois et de repartir de zéro. Je me suis installée à Paris et j’ai tenté de faire carrière dans le chant. J’ai bien chanté quelques rôles secondaires pour des opéras, mais je ne suis jamais parvenue jamais à percer en tant qu’héroïne : quelles chances avais-je face à des actrices de quinze ou seize ans, au sommet de leur carrière quand je n’étais encore qu’une inconnue ? 
Arrivée à l’âge de vingt-six ans, si l’on n’a pas percé, on ne percera jamais. Je me suis donc retirée de la scène et j’ai commencé à enseigner le chant au Conservatoire de Paris. 
Toi comme moi, nous avons grandi sans amour, protégés du monde comme des poupées de cristal. En quittant Hylewood, j’ai vécu. Intensément. J’ai aimé l’art avec passion. L’art ne m’a pas aimée autant que je l’aurais voulu. J’ai chanté, de tout mon saoul, et j’ai appris à d’autres à chanter. Je ne me suis jamais mariée, je n’ai jamais eu d’enfants. J’ai rejetté la demande en mariage d’un baryton, bien consciente qu’étant donné mon âge, celle-ci était la dernière que je recevrais jamais. Mais je ne pouvais pas me marier : mon véritable amour était pour la musique. Je ne regrette rien, car mes élèves ont été mes enfants.
Adieu, Auguste. J’espère que tu es heureux et que tu vis la vie de tes rêves.
Ta grande sœur, Jo.
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Bonus
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aisakalegacy · 2 years
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Eté 1882, Hylewood, Canada (3/3)
S’ensuivit une dispute terrible. Des mots durs furent échangés, certains que je regrette. Jamais nous ne sommes fâchés comme cela en vingt ans de mariage. Bref, l’ancienne chambre de Jeanne restant inoccupée, nous faisons désormais chambre à part… Cette situation m’ennuie profondément. J’ai les moyens de lui laisser la maison et d’acheter un logement, mais je ne souhaite bien évidemment pas de séparation. Ma femme est mon amie la plus sincère, et je suis volontaire pour travailler sur une réconciliation. Mais elle refuse toute discussion, et je commence à perdre confiance… 
Vos parents ont traversé de graves crises, dues aux actions de votre père, mais ils se sont finalement réconciliés. Comment ont-ils fait ? Et quelles conséquences tout cela a-t-il eu sur vous, enfants d’un mariage compromis ?
Mille civilités,
Auguste Le Bris
[Transcription]
Jacqueline Le Bris : Vous m’avez fait honte ! Je me suis enfin faite une amie, et vous réagissez comme cela…
Auguste Le Bris : De toutes les femmes de l’île, aviez-vous besoin de choisir celle-ci ?
Jacqueline Le Bris : Les autres femmes de l’île ne s’intéressent pas à l’art pour l’art !
Auguste Le Bris : Elle non plus ! C’est une paysanne ! Elle ne savait même pas lire il y a quarante ans !
Jacqueline Le Bris : Vous êtes complètement fou, ma parole ! Vous non plus, tout génie que vous vous croyez !
Auguste Le Bris : Mais vous ne comprenez pas… Elle prétend son instruction !
Jacqueline Le Bris : A quel moment êtes-vous devenu si pédant ? Je me souviens du petit garçon de huit ans, le fils sans instruction d’un fermier veuf et pauvre, qui venait chez nous chaque semaine pour sa leçon… Vous avez changé ! Je ne sais pas ce que vous croyez connaître de ma belle-sœur, je suis surprise que vous vous soyez intéressé à elle, ou même à qui que ce soit, vous qui ne pensez qu’à vos affaires !
Auguste Le Bris : Ce sont ces affaires qui vous assurent le niveau de vie suffisant pour écrire vos nouvelles ! Vous croyez que vous aurez le temps pour cela, si vous deviez travailler ou si Señora Garcia n’était pas là pour s’occuper de nos enfants ?
Jacqueline Le Bris : Est-ce que vous êtes en train de me traiter de fainéante oisive ?
Auguste Le Bris : Non, Jacqueline, je ne vous traite pas de fainéante. Mais avant de juger les autres, il faut balayer devant sa porte.
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aisakalegacy · 3 years
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Printemps 1861, Hylewood, Canada (5/5)
Je ne sais à quel point je dois donner crédit à son récit, mais je ne sais expliquer autrement la présence, devant moi, de la femme que ma naissance a tuée il y a dix-sept ans. Cette femme qui, tout ce temps durant, échappait à la sénescence tandis que ses propres enfants, abandonnés par leur mère au désespoir de leur père, affrontaient seuls sa longue déchéance. Elle était là. Tout ce temps, elle était là.
Veuillez agréer, cher cousin, mille remerciements pour votre attention.
Auguste Le Bris
[Transcription]
Adèle Rumédier : J’ai passé les dix-sept dernières années à me terrer, dévorant tantôt un homme, tantôt une bête quand la faim me faisait perdre la raison. Vous savez désormais tout.
Auguste Le Bris : Vous nous avez abandonnés.
Adèle Rumédier : Pardon ? Non ! Bien sûr que non. Je ne savais comment revenir… Jacques m’aurait reconnue. Quand j’ai appris sa mort, deux ans trop tard, je suis entrée en contact avec Monsieur Rumédier.
Auguste Le Bris : Vous nous avez abandonnés ! Vous auriez pu nous contacter, discrètement. Vous n’avez pas idée de l’enfance que mes soeurs et moi avons eu depuis votre disparition ! Papa est devenu complètement fou à cause de vous, il a fini ses jours en prison !
Auguste Le Bris : Vous rendez vous compte que j’ai passé chaque seconde, depuis ma naissance, à me blâmer pour votre mort ? À me dire que si je n’étais jamais né, vous seriez encore là et Papa aussi ?
Adèle Rumédier : Je suis navrée… Je ne pouvais pas vous approcher…
Adèle Rumédier : J’étais instable et dangereuse, je ne contrôlais pas ma faim. On m’aurait reconnue… Cela aurait eu des conséquences sur vous. Si vous saviez comme je suis navrée… Je ne demandais qu’à être auprès de vous tous.
Auguste Le Bris : Ne m’approchez plus. Ni moi, ni mes soeurs. Vous souhaitiez être « auprès de nous tous » ? Il aurait fallu y penser il y a dix-sept ans. C’est trop tard. Vous avez manqué votre chance.
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aisakalegacy · 3 years
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Printemps 1861, Hylewood, Canada (1/5)
Cher cousin André,
Cela ne fait que trois mois depuis ma dernière lettre, mais il fallait que je vous écrive sans délai. Je suis furieux, perdu, terrifié. J’ai fait de terribles découvertes. Je ne sais même pas par où commencer…
Je vous avais fait part, dans ma dernière lettre, de mes soupçons concernant Madame Rumédier - la femme de Rumédier fils. Je vous avais parlé du trouble et du malaise dans lequel sa présence me plongeait. Oh, comme je comprends mieux, aujourd’hui…
Je pensais au départ qu’elle devait être quelque maîtresse de mon père, ou quelque amie de ma mère. J’étais troublé par le fait qu’elle portât le même prénom qu’elle, naturellement, mais ce sont des choses qui arrivent. Je me demandais si cette dame ne pouvait pas être une cousine, un membre de notre famille que j’avais pu rencontrer dans l’enfance et oublier ensuite, ce qui aurait expliqué la dérangeante impression de familiarité que je ressens à son contact. Comme j’étais loin du compte, et pourtant si proche… Comme je me fourvoyais…
Toutes ces considérations obsessives m’avaient rendu particulièrement nostalgique de ma mère, et je fouillais chaque tiroir, chaque commode, à la recherche d’un soulier, un dé à coudre, un objet qui eut pu me la rendre plus vivante. Un soir, je profitai de l’absence de mon beau-frère pour interroger ma soeur à son sujet. Marie était très jeune quand elle est morte, cependant elle parvint à réunir quelques souvenirs quand à l’apparence physique, qui venaient éclairer ma piste familiale. Maman étant blonde, Madame Rumédier aussi. Peut-être était-ce une cousine ? Mais contrairement à Madame Rumédier, Maman était de forte constitution, comme nous le sommes tous dans la famille à l’exception de François. Nous ne possédons aucune photographie, et ces quelques éléments ne me permirent ni de confirmer ma thèse, ni de l’infirmer.
[Transcription]
Auguste Le Bris : Je voulais te demander… Comment était Maman ?
Marie Bernard : Je ne m’en souviens pas très bien. Je n’avais que neuf ans quand elle est morte.
Marie Bernard : Attends voir… Tu te souviens de l’ancien salon ?
Auguste Le Bris : À peu près, oui.
Marie Bernard : Enfant, elle me prenait sur son ventre dans le fauteuil à bascule, à côté de la fenêtre. Je m’endormais sur son sein, et c’était comme un oreiller molletonné.
Auguste Le Bris : Elle était donc si grasse ? Cela explique beaucoup de choses !
Marie Bernard : Oh, assurément. Cela et ses cheveux blonds. C’est tout ce dont je parviens à me rappeler. Il faudrait demander à Joséphine…
Auguste Le Bris : Si elle nous écrit un jour.
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aisakalegacy · 3 years
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Automne 1856, Hylewood, Canada (5/7)
Jo a quitté l’île quelques semaines plus tard. Elle ne savait pas exactement où elle allait. Elle parlait de Québec, Montréal, peut-être Paris. Nous n’avons pas eu de nouvelles depuis. Ça, pour le coup, ça m'a rendu triste. Je n’ai pas eu de maman et du plus loin que je me souvienne, c’est Jo qui m'a tout appris, qui a toujours été là. Je me souviens de sa voix et des chansons qu’elle chantait. Je suis sûr qu’un jour, on recevra une lettre où elle nous dira quelle grande chanteuse elle est devenue, tous les théâtres dans lesquels elle s'est produit, toutes les villes qu'elle a visité, et que tout ce temps elle a pensé à nous. J’attends cette lettre avec impatience.
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aisakalegacy · 3 years
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Joséphine Le Bris [DL]
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Joséphine “Jo” est née en 1830 sur une petite île du fleuve Saint-Laurent, au Canada, dans une famille francophone. Elle a toujours aimé chanter et chacun s’accorde à dire qu’elle a une voix magnifique. Fille aînée d’un père tyrannique, elle a dû mettre ses ambitions entre parenthèse pendant toute son adolescence. Maintenant qu’il est en prison et âgée de vingt ans, elle est bien décidée à accomplir son rêve : rejoindre la grande ville et devenir une légende vocale. Elle sait que le chemin sera semé d’embuche, mais elle compte bien utiliser ses talents naturels de femme d’affaire pour montrer à ces gens de la ville de quel bois elle se chauffe. Enfin, si la campagne ne commence pas à trop lui manquer...
Excitée - Vendeuse née - Amoureuse de la nature - Soigneuse - Casse-cou
CGU : Ne pas changer sa génétique ni son background (comme sa famille, son passé et sa date de naissance). Vous pouvez changer tout le reste. Elle peut même être transportée dans le présent à condition que ce soit justifié. Dans le passé, elle est jouable à partir de 1850.
Contenu Personnalisé :
Jupe
Blouse
Les chaussure et le collier viennent de Super-pouvoirs
Les cheveux viennent d’Île de Rêve
Tenues en plus
Taguez-moi sur mon blog principal @navissetpmocia​!
Téléchargez ici. 
[Obsolète : plus de 30 ans ont passé]
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Joséphine “Jo” is born in 1830 on a small island of Saint Lawrence River (Canada) from a french-speaking family. She has always loved to sing and everyone agrees to say she was gifted with a wonderful voice. As the eldest daughter of a tyrannic father, she had to set aside her ambitions during her teenage years. Now that her father is in jail and she’s 20 years old, she’s decided to fulfill her dream: moving to the cities and becoming a vocal legend. She knows that it’ll be a rocky road, but she’s a natural businesswoman and she’s determined use her talents to show these city folks what she’s made of. That is, if she doesn’t end up missing the countryside too much...
Excitable - Born Saleswoman - Loves the Outdoors - Neat - Daredevil
TOU: Don’t change her genetics nor her background story (such as family, past and birthdate). You can change everything else. You can even take her to the present but only if it’s explained why. If in the past, she can be played from 1850.
CC:
Skirt
Blouse
Shoes and neckless from Supernatural
Hair from Islande Paradise
Extra outfits
Tag-me on my main blog @navissetpmocia​!
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aisakalegacy · 3 years
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Automne 1856, Hylewood, Canada (4/7)
Alors que mes soeurs étaient gagnées par le tourment, Monsieur Rumédier est arrivé. Je ne me souviens plus de ce qu'il nous a dit, mais à ce moment là, notre inquiétude s'est transformée en espoir.
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Marie Le Bris : Monsieur Rumédier !
Joséphine Le Bris : Bonjour Monsieur Rumédier. Merci pour ce que vous avez fait pour mon père.
Nathanaël Rumédier : C’est normal. Jacques était un ami de longue date. En d’autres temps, il aurait fait la même chose pour moi.
Nathanaël Rumédier : Je vous ai connue haute comme trois pommes, et quelle femme vous êtes devenue, Joséphine ! Vous êtes jeune. Vous avez tout le temps du monde pour vous tromper et trouver la voie qui vous convient. Quittez l'île et vivez.
Marie Le Bris : Mais si Jo part, qu’est-ce que je vais devenir ? Comment vais-je faire toute seule ? Les cultures... Les bêtes... C’est trop, je ne peux pas...
Nathanaël Rumédier : Vous croyez que vous allez vous débarrasser de moi comme ça ? J’ai accompagné votre père toutes ces années, j'ai écrit ses contrats, je connais ses affaires et je vous apprendrai à les gérer vous-mêmes.
Auguste Le Bris : À moi aussi ?
Nathanaël Rumédier : Surtout à toi, filleul. Je ne vous abandonne pas. On va s'en sortir, ensemble.
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aisakalegacy · 4 years
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Hiver 1844-1845, Hylewood, Canada (10/10)
Je joins à cette lettre un daguerréotype sur plaque de cuivre que nous avons fait prendre par les Rumédier après la mort d’Adèle. Comme vous pouvez le voir, cet évènement a été très difficile pour moi et m’a donné un coup de vieux... De gauche à droite, vous pouvez voir Joséphine portant Auguste, Marie sur mes genoux, mon fils François et sa soeur jumelle Louise. Joséphine est le mélange entre sa grand-mère et sa mère, tandis que Louise ressemble beaucoup à son oncle André quand il était jeune (et à moi, à ce qu’il parait...). Marie est très semblable à Louise, en plus jeune. Je ne sais pas trop à qui ressemble François, je dirais qu’il a beaucoup pris de ses deux parents. Ces “photographies” (c’est comme ça que ça s’appelle) coûtent vraiment très chers, aussi je ne pense pas que nous en reprendrons de ci-tôt.
Jacques
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aisakalegacy · 3 years
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Automne 1856, Hylewood, Canada (3/7)
Je me souviens un peu de son procès - juste un peu. Ça ne m'intéressait pas et je trouvais que c'était très long. C’est la seule fois où je suis allé à Kingston, mais j’ai déjà quitté l’île des tas de fois ! Monsieur Rumédier, qui est mon parrain et mon tuteur, m’a déjà amené plusieurs fois à Gananoque. Enfin bref, quand on est revenus de Kingston, mes soeurs se sont assises sur le perron pour parler et m’ont envoyé jouer plus loin. Sans mon père, toute la gestion du domaine leur revenait. Il fallait donc se décider : fallait-il le garder, ou le vendre ? À l'époque, j'étais juste content de pouvoir jouer à l’extérieur après tout ce temps dedans. Je ne comprenais pas encore les enjeux de leur discussion.
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Marie Le Bris : Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?
Joséphine Le Bris : Je ne veux pas rester à Hylewood. Il n'y a rien pour moi ici. Mais je ne peux pas non plus te laisser seule.
Marie Le Bris : Qu’est-ce que tu suggères ? Que l'on vende, et que l’on aille s'installer en ville ? Tu n'y penses pas. Pense à tout ce que Papa a investi dans cette ferme…
Joséphine Le Bris : Je sais bien, mais est-ce que tu te sens de tenir la maison seule ?
Marie Le Bris : Non, mais...
Nathanaël Rumédier : J’ai peut-être une solution qui pourra concilier tout le monde !
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aisakalegacy · 3 years
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Automne 1856, Hylewood, Canada (2/7)
Pour tout vous avouer, je ne suis pas vraiment triste. J'avais six ans quand il a été arrêté. Je me souviens qu’il y avait des planches sur les fenêtres et qu'on ne voyait jamais le jour. Quand les gendarmes sont venus l’emmener, ils ont ouvert la porte et la lumière a illuminé la cuisine. On est allés sur le perron pour le voir partir. Mes soeurs sanglotaient et moi (ça je ne m'en souviens pas, on me l’a raconté) je hurlais non pas par affliction, mais parce que la lumière me brûlait les yeux. Je ne me souviens pas de lui, juste de la lumière, dans laquelle se découpait son ombre alors qu'on l’emportait.
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aisakalegacy · 4 years
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Été 1848, Hylewood, Canada (5/5)
L’état de défiance dans lequel je trouvais mes enfants en rentrant à la maison m’a horrifié. Ils étaient sortis, tous, debout devant la maison, me dévisageant avec insolence. Même Auguste. Auguste, mon seul fils, mon héritier, rallié à l’insoumission de ses soeurs. J’ai dû les sommer de rentrer deux fois pour qu’ils daignent finalement obtempérer. Tous les voisins nous regardaient, étaient spectateurs de leur rébellion contre l’autorité paternelle - mon autorité, à moi, qui aie tant fait et tant sacrifié pour eux, pour leur protection, leur sécurité ! Mes filles m’ont regardé sans rien dire, puis elles sont rentrées dans la maison où je les ai suivies, fuyant l’humiliation où m’avait plongé leur indiscipline publique. 
Je les ai battus, tous - Marie avec fureur, Joséphine avec lassitude, Auguste avec regret. Ils ne comprennent pas que tout ce que je fais, je le fais pour leur bien.
Jacques
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Jacques Le Bris : Qu’est-ce que vous faites là ? Rentrez !
Jacques Le Bris : RENTREZ, JE VOUS DIS !
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aisakalegacy · 4 years
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Été 1850, Hylewood, Canada (2/6)
Nous extrayons ce qui suit du procès. Le procureur Badin, après quelques mots adressés aux assistants, rappelle les chefs d’accusation et les lois en vigueur qui réglementent la peine pour un tel crime, et énonce les preuves à l’encontre M. Le Bris en s'appuyant sur les lettres des sergents chargés de l’enquête.
Transcription
Juge Esquirol : La Cour voudrait maintenant informer le procureur qu’il a possibilité de faire un bref exposé concernant les chefs d'inculpation à l'encontre de l’accusé.
Maître Badin : Monsieur le Juge, Messieurs les Jurés, je souhaite faire un bref exposé concernant les faits reprochés à l’accusé. 
Maître Badin : Conformément à l'article 433 du Code Criminel, est coupable d’un acte criminel et passible de la peine capitale toute personne qui, intentionnellement, cause par le feu un dommage à un bien, que ce bien lui appartienne ou non, dans le cas où elle sait que celui-ci est habité ou occupé, ne s’en soucie pas, et où le feu ou l’explosion cause des lésions corporelles à autrui.
Maître Badin : La nuit du 11 septembre 1849, à 1h28 du matin, l’accusé Monsieur Jacques Le Bris se rendait devant la résidence du Révérend Pierre Hérintois et mettait le feu à sa maison à l’aide d’un tissus imbibé d’alcool enflammé grâce à son briquet. Il en résultat des dommages aussi bien matériels, puisque toute la maison a brûlé, qu’humain, puisque le regretté Révérend a trouvé la mort dans ces circonstances tragiques.
Maître Badin : La culpabilité de l’accusé n'est plus à prouver, puisqu’elle a été avérée par Messieurs les Sergents Hautpoul et Laborde, responsables de l’enquête, dont les dépositions vous ont déjà été remises.
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