Tumgik
#phrase pour récupérer son ex
Text
Comment faire revenir son ex rapidement
Comment faire revenir son ex rapidement? Le temps de la reconquête Il est toujours question de faire revenir son ex sans lui parler, mais après toutes ces évolutions, il serait étonnant qu’il ne t’ai pas déjà recontacté lui-même.
Comment faire revenir son ex rapidement? Le temps de la reconquête Il est toujours question de faire revenir son ex sans lui parler, mais après toutes ces évolutions, il serait étonnant qu’il ne t’ai pas déjà recontacté lui-même. Si malgré tout, ça n’est pas le cas, il y a deux possibilités : soit il ne sait pas comment s’y prendre ; soit il est trop fier pour faire le premier pas. Dans un…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
Text
Mardi 10 décembre 2019
En ce mardi 10 décembre 2019, le droit de grève pour les fonctionnaires a été aboli. Une enquête nationale est menée pour débusquer les travailleurs ayant usé et abusé de ce droit au regard de l’administration et plusieurs vagues de licenciement sont prévues. Enseignante débutante, avec mes trois jours de grève en deux années de service, je fais partie de la première vague de licenciements annoncée dès le mercredi 11 décembre. En déroulant la liste publiée par le Ministère de l’Éducation Nationale, je ne suis pas surprise de trouver mon nom. En revanche, je suis abasourdie par la rapidité d’action. Et moi qui attendait toujours que mon changement d’adresse, notifiée en août, soit pris en considération…
Ma directrice, prévenue par mon inspection, me demande de venir récupérer mes affaires et rendre mes clefs rapidement. Elle est une femme d’un certain âge, très attachée à la tradition, très respectueuse de la hiérarchie. Je suspecte qu’elle juge d’un œil favorable cette nouvelle loi et son application, même si elle regrette vraisemblablement un tantinet mon départ, car nous entretenions de bons rapports. 
Bonne élève, je passe à l’école le jour-même. Je ne sais pas quoi emporter, quoi laisser. Quand ma classe m’a été confiée, fin août, elle était sale et vide. Je l’ai nettoyée de fond en comble et je l’ai, petit à petit, remplie d’affichages pensées par et pour mes élèves, de jeux pédagogiques fabriqués au prix d’heures passées derrière ma plastifieuse, de livres collectés auprès d’enseignants mieux dotés ou de proches, de livres achetés sur mes deniers personnels, de cahiers commandés en toute hâte en septembre grâce au budget de ma classe, de dictionnaires glanés ci et là qui présentent encore l’URSS dans leur atlas du monde, d’un pot à crayons « de secours » pour les élèves manquant de matériel… Rien de tout cela ne me sera plus utile, maintenant que je n’enseignerai plus jamais. Mais mon successeur en aura-t-il davantage besoin ? Ou souhaitera-t-il modeler la classe à son image ? Je me demande surtout si j’aurai un successeur. Dans mon académie, nous sommes très déficitaires en termes de nombre de professeurs. Les licenciements en masse ne risquent pas d’améliorer la situation.
Je suis désolée de ne pas avoir l’opportunité de dire adieu à mes élèves. Ils vont me manquer, ces petits monstres. J’espère qu’ils auront un enseignant pour le reste de l’année et qu’ils pourront continuer à évoluer. Je suis frustrée de ne pas savoir ce qu’il va advenir d’eux.
Yolanda, du haut de ses neuf ans, ne sait pas faire de soustraction de tête. J’ai effectué une demande d’aide par un maître spécialisé et je suis toujours en attente de réponse. Qu’en sera-t-il ?
César ne gère pas sa colère, Noah sa tristesse immense. J’ai demandé l’intervention du psychologue scolaire. Quelle aide leur sera apportée ?
Filipe faisait l’objet d’une prise en charge par un maître spécialisé, dans le cadre de sa dyslexie. Son accompagnement sera-t-il poursuivi ?
Maxime et Olive faisaient de gros efforts de comportement et, par la même, de beaux progrès. Les poursuivront-ils si leur scolarité est interrompue plusieurs semaines ? Plusieurs mois ?
Je ne sais pas ce que l’avenir m’apportera. J’ai la chance de ne pas être démunie. Mon mari travaille dans le privé et, avec son seul salaire, nous serons en mesure de continuer à vivre sereinement, même s’il nous faudra revoir notre mode de vie. Peut-être aurais-je même le luxe de pouvoir me permettre de dénoncer les actions du gouvernement. Par ailleurs, je n’ai pas plus peur d’apprendre que de réaliser des tâches ingrates, je trouverai sans nulle doute un emploi d’ici peu. Je verrouille la porte de ma classe. Finalement, j’ai tout emporté. Qui sait… peut-être enseignerais-je de nouveau dans l’avenir, après tout ? Qui a dit que la France était notre seule option ? Je remets les clefs à ma directrice. Nous échangeons quelques phrases lisses et polies.
Je quitte mon école – mon ex-école – le cœur lourd. Je souhaite à mes élèves de trouver leur voie et de s’épanouir dans leur vie. Pour moi, une aventure se termine. Je referme cette page de mon histoire avec une tendresse infinie. Via l’épreuve du licenciement, c’est toutefois une multitude de nouvelles opportunités qui s’offrent à moi. Il ne me reste plus qu’à en saisir une du bout des doigts et à la faire prospérer. Sujet issu des “365 invitations à écrire” des rédacteurs de Wordpress.com : Vous perdez votre emploi de façon imprévue. Vous perdez de façon inattendue un proche ou quelque chose ou quelqu’un à qui vous teniez. Que faites-vous ? 
2 notes · View notes
d-d-dangerous · 6 years
Text
On continue le tour de nvALT, liste de fonctionnalités bien pratiques
Je continue mon petit tour de nvALT que j’avais commencé dans l’article précédent, Notational Velocity via nvALT où la redécouverte du fichier TXT. Dans ce petit billet je liste quelques nouvelles fonctionnalités que j’utilise.
Note : je ne garantie pas que toutes s’utilisent avec Notational Velocity puisque j’utilise son fork nvALT 2.0
Pour récupérer le contenu d’un lien automatiquement dans nvALT il suffit d’en avoir un dans son presse-papier et de tapper ⌘↑V. Tout le texte, y comprit son formatage sera conservé.
Pour récupérer le contenu d’un ou plusieurs fichiers pdf automatiquement dans nvALT il suffit de les déplacer directement vers l’application.
Pour passer en mode fullscreen, pratique pour éviter les distractions, un raccourci très pratique : ⌘↑F
Pour insérer des liens vers d’autres notes contenues dans nvALT, il suffit d’utiliser les doubles crochets : [[ ]] Automatiquement, la liste des notes débutant par la portion de textes s’affichera.
Pour disposer d’un compteur de mots, utilisez ⌘↑K et il s’affichera dans la barre de recherche.
La liste des notes peut-être affichée de plusieurs manières différentes : horizontalement ou verticalement. Pour switcher : ⌘↑L.
On peut aussi utiliser nvALT pour gérer des ToDo List. L’application emprunte à TaskPaper l’utilisation du tag @done. L’ajouter au bout d’une phrase permet de la barrer.
Selon ses besoins, il est possible de modifier l’affichage des notes selon diverses fonctions de tris. Actuellement : par dates de modifications ou d’ajout, par titre et par tags.
Editeur externe Une fonctionnalité que j’ai découverte et qui m’est très pratique : on peut ouvrir via le raccourci ⌘↑O la note en cours dans son éditeur de texte favori. Par défaut ce sera probablement textEdit (sauf si l’application qui ouvre les txt sur votre mac est différente), mais on peut changer cela dans les préférences.
Insérer un tag se fait par le raccourci ⌘↑T, mais quand plusieurs notes sont sélectionnées, les tags s’appliqueront à l’ensemble. Il y aussi un système d’auto-complétion comme avec l’ajout de liens internes.
L’affichage de nvALT est entièrement personnalisables : polices, couleur du texte, couleur de l’arrière plan.
Enfin, non pas une fonctionnalité mais une astuce trouvée sur le site 52 tiger. Automatiquement, nvALT affiche dans la liste des notes ses premières lignes. Si vous prenez l’habitude de rajouter une sorte de sous-titres résumant son contenu, vous le visualiserez au premier coup d’oeil. Ex : subtitle : cette note parle de …
2 notes · View notes
marie-bradshaw · 3 years
Text
Marie et le concept des chatons
Meow Meow, si vous aussi vous êtes fan de ces petites boules de poil félines, cet article va vous plaire. 
Ceux qui sont proches de moi le savent, j’ai plusieurs concepts ou “tiques” qui me caractérisent en plus de mon romantisme à toute épreuve et de mon amour de la Corona.
Celui des chatons, que je vais vous présenter, celui d’appeler tout le monde “Pepito”, ou encore celui de claquer des “Titres” à tout va (grand jeu d’humour un peu limite, consistant à dire “Titre” dès que quelqu’un balance une phrase hors contexte pouvant être un super Titre de film pour adultes).
Précédemment, je vous parlais du grand chemin qui mène à l’amour de soi avant de pouvoir aimer quelqu’un d’autre. 
Laissez-moi vous présenter un concept unique et universel, celui de l’amour à temps partiel. 
Parfait pour les grands éclopés de la vie qui, comme moi, veulent de l’amour, mais sont (ou en ce qui me concerne étais) hantés par l’idée de vulnérabilité. 
Au cours des années, et des flirts, j’ai “essayé” de m’investir un minimum avec un certain nombres de jeunes hommes qui me plaisaient vraiment. 
De qui j’aimais les valeurs. 
Pour X ou Y raison, ces essais ont tous été avortés. Soit la distance l’emportait, soit les problèmes d’engagement de l’un ou de l’autre. Globalement les conditions n’étaient pas réunies, contrairement à l’attirance physique et mentale. 
La relation n’ayant généralement pas duré plus de quelques semaines, ou pas commencé du tout, la graine de l’espoir et des sentiments amoureux n’a donc  pas éclos et les épines peu piqué. 
Je garde donc souvent le contact post-essai avec ces “quelques” exceptions, que je trouve digne de mon amour. 
Les années filant, s’en est suivi un surnom pour eux de “chaton” ou “chaton mignon” symbolisant mon affection à leur égard. 
Alors qu’est-ce qu’un chaton mignon me direz-vous? 
Très simplement, quelqu’un que j’estime beaucoup, et qui aurait eu le potentiel d’être plus qu’un essai manqué, mais avec qui il ne se passera jamais rien de plus.
On se voit rarement, on s’appelle plus souvent pour se donner des nouvelles, on se soutient à distance, et occasionnellement on se câline (de vrais câlins, n’imaginez-pas autre chose petits pervers). 
Il n’y a rien à chercher de plus que cela, et si comme tous mes amis vous vous dites “mais pourquoi ne pas réessayer avec l’un d’entre eux s’ils sont si bien?”, je vous répondrais “tout simplement parce qu’il n’y a pas eu le déclic nécessaire à toute grande histoire, et qu’une profonde amitié a pris le dessus”.
Si nous étions dans l’armée, le chaton serait le rang des soldats d’élite. 
Des personnes droites, au grand sens moral et à la loyauté indéfectible. 
“Je ne suis pas l’un de tes chatons” me disait souvent mon ex, énervé, l’air de dire “Je ne ferai pas tout ce que tu désires”.
Quelle erreur de penser que le chaton est là pour accomplir tous mes désirs, et de manière générale que je pourrais attendre cela de qui que ce soit d’autre que moi-même. 
Et quelle erreur de s’être comparé à ce concept, quand on sait quel sens moral lui avait en retour... 
Mais passons, cet individu s’étant fait propulsé en dehors de ma galaxie, ainsi que les faux amis qui l’ont couvert, revenons plutôt à ceux qui ont la chance de toujours s’y trouver. 
Le général en chef des chatons, dont les rangs se sont largement écrémés (à bien y réfléchir ils ne doivent plus être que quatre ou cinq en France), c’est Jonathan. 
Une brève histoire bordelaise il y’a un million d’années, tuée dans l’oeuf par ma peur chronique de l’engagement passée. 
Rencontré sur Tinder, il avait menti sur son âge pour pouvoir matcher des femmes plus âgées, et au vu de sa maturité hors normes, on y voyait que du feu. 
Très grand, baraqué, métisse, Jonathan c’est LE rugbyman toulonnais par excellence. 
Ancien gymnaste, son arme secrète en public consiste à réaliser des pompes en équilibre sur à peu près n’importe quelle surface. 
Son arme secrète avec moi, sa tendresse et son incroyable bienveillance. 
Je me souviens l’an dernier, de passage à Paris, j’étais partie le récupérer à l’aéroport et il avait passé deux jours à la maison avant de redescendre dans “son Sud” comme il aime à le dire (comprenez Sud-Est). 
Lancée dans un atelier cuisine, il s’était glissé derrière moi, m’avait serrée doucement contre lui et collé sa tête dans le creux de ma nuque pour être au plus près possible de ma peau. 
Cette étreinte a duré quelques minutes, dont j’ai savouré chaque seconde de plénitude. 
Pas parce que j’aurais eu quelques sentiments rémanant de notre histoire, non, mais parce que je lui fais une confiance absolue, et que ce sentiment est apaisant.
Qui plus est, ce concept est plus que rare à obtenir de ma part.
Cette confiance s’est acquise au fil des mois, des années, pas parce que Jonathan c’est le profil type du “mâle alpha” qui dirige sa meute, et que nous avions tous deux l’habitude de nous appeler  “la team alpha”,  non, mais plutôt parce que nous nous connaissons et nous faisons toujours preuve de respect et de considération l’un envers l’autres, ainsi qu’envers le reste de la société. 
Deux valeurs qui se perdent, si vous voulez mon avis, alors qu’elles devraient être la base de tout individu voulant vivre en communauté. 
Pas besoin d’être le plus fort, le plus valeureux, le plus grand, le plus musclé, si vous savez mettre en pratique ces deux valeurs dans vos relations aux autres et surtout à “une” autre.
En ce qui me concerne, j’avais clairement quelque chose à vivre avec mon dernier ex, qu’il fallait que je vive, et qui m’a beaucoup appris sur moi-même, ce que je voulais, ce que j’étais en droit d’attendre, et enfin sur les mauvais traitements que je ne méritais certainement pas d’avoir. 
Mais à posteriori, quand je dissecte notre histoire, dès le départ j’avais noté le manque de considération de sa part et mis un stop à ce sujet qu’il était venu lever, et je m’étais donc lancée, non sans me parer de mes défenses et de ma peur de sa négligence. 
Mon conseil, si dès le début, vous notez que ce couple de valeurs indispensables est bafoué, ne vous attendez pas à ce qu’il soit mis à l’honneur par la suite dans les moments les plus difficiles. 
Il ne le sera pas. 
Et vous méritez tellement mieux... 
0 notes
dalloba-voyance · 4 years
Text
Récupérer votre ex - est-il possible de trouver un amour perdu?
Tumblr media
Les ruptures ou les relations brisées qui se réparent ensemble sont difficiles et intimidantes. Apparemment, les blessures ont besoin d'une guérison appropriée pour pouvoir se reconnecter à nouveau.
La monstruosité des ruptures pèse sur tout le monde. Pour certains, il est assez difficile de ramper dans leur vie normale, en particulier en raison des attachements spéciaux, de la chimie et de l'amour non partagé. Si vous êtes quelqu'un qui veut récupérer votre ex Reconquérir son ex pour toutes les bonnes raisons, vous pouvez trouver vos réponses dans des prières, des rituels et des phrases puissantes.
Les étranglements peuvent être terribles pendant un certain temps. Sans une énergie positive circulant entre vous et votre ex, la relation ne peut pas être réciproque. Une fleur cueillie sur un arbre ne peut pas être restituée à la tige qui la fixe. De même, la plupart des relations rompues au niveau de la tige ne peuvent plus être restaurées. Mais ce n'est pas la fin de ce monde. Vous pouvez retourner dans un monde plein de possibilités avec de nouveaux partenaires et expériences.
Pour les malentendus dans une relation, il y a toujours une solution. Si vous êtes une personne psychologiquement blessée qui veut ramener son ex Faire revenir son ex, vous pouvez prendre l'aide d'un guérisseur puissant avec des capacités magiques.
Que font ces guérisseurs?
Pratiqués dans les sciences occultes anciennes et connaissant la magie puissante, les guérisseurs travaillent à soigner vos blessures, afin que vous puissiez retrouver votre calme pour retourner dans une belle relation avec votre ex. Ici, vous avez besoin d'un peu de magie blanche pour réparer tout ce qui a été endommagé.
0 notes
reseau-actu · 5 years
Link
L’annulation récente des résultats électoraux à Istanbul, tout comme les attaques physiques contre des journalistes et les arrestations de professeurs d’université, suscite l’inquiétude.
«La démocratie, c’est comme un tramway. Une fois arrivé au terminus, on en descend.» La petite phrase de Recep Tayyip Erdogan, prononcée il y a plus de vingt ans, trouve une résonance particulièrement glaçante dans la Turquie d’aujourd’hui. Après un déluge de recours et de pressions venant de son parti, l’AKP, le Haut Comité électoral turc a annulé, lundi 6 mai, le scrutin municipal d’Istanbul du 31 mars et la victoire du candidat de l’opposition, Ekrem Imamoglu. Motif invoqué: selon ce même organisme, dans l’indépendance duquel voulait encore croire la population, certains des présidents de bureaux de vote n’étaient pas des fonctionnaires.
» LIRE AUSSI - Ekrem Imamoglu, l’anti-Erdogan à la reconquête de la mairie d’Istanbul
Pour nombre d’observateurs, ce «putsch des urnes» constitue le dernier clou dans le cercueil de la fragile démocratie turque. «À ce jour, c’était un homme, un vote. C’est désormais: votez jusqu’à ce que le parti du gouvernement l’emporte», déplore Soner Cagaptay, chercheur au Washington Institute of Near East Policy sur son compte Twitter. Ces dernières années, les irrégularités n’ont cessé de se multiplier à chaque campagne électorale: temps d’antenne limité pour les candidats anti-Erdogan, opposants taxés de «soutien au terrorisme», difficulté d’accès à certains bureaux de vote dans les provinces kurdes du Sud-Est.
Mais les militants démocrates voulaient encore croire au pouvoir des urnes, comme le dernier maillon d’une chaîne d’espoir qui est en train de voler en éclats. «Un nouveau coup d’État a eu lieu en Turquie», s’emporte Ahmet Sik, député du parti prokurde HDP et ex-journaliste embastillé de Cumhuriyet.
« À ce jour, c’était un homme, un vote. C’est désormais : votez jusqu’à ce que le parti du gouvernement l’emporte »
Que s’est-il passé dans la tête d’Erdogan? Celui qui, en 2011, se retrouva fièrement propulsé à la une de Time Magazine, était, il n’y a encore pas si longtemps, salué comme étant l’homme du miracle économique turc et le symbole d’un modèle alliant islam et démocratie.
Son ascension commence en novembre 2002, quand les islamo-conservateurs du Parti de la justice et du développement (AKP) remportent les élections législatives. Devenu premier ministre l’année suivante, Recep Tayyip Erdogan modifie profondément le pays: urbanisation, croissance, processus d’adhésion à l’Union européenne, pourparlers de paix avec le PKK. En 2014, il est élu président au suffrage universel direct. Entre-temps, les premiers signes de dérive autoritaire ont commencé à pointer leur nez, notamment lors de la répression des manifestations de Gezi en 2013. En juin 2015 survient la première véritable infraction à la loi des urnes avec l’annulation des législatives et l’organisation d’un scrutin anticipé pour récupérer la majorité parlementaire et barrer la route au parti prokurde HDP, en vertu d’un nouveau discours dans l’ère du temps: «L’AKP ou le chaos.»
Le putsch raté de juillet 2016 l’encourage à accélérer les tours de vis: chasse aux partisans de Fethullah Gülen, accusé d’en être le maître d’œuvre, aux journalistes, aux étudiants, aux professeurs jugés trop critiques… Dans la foulée, Erdogan consolide son alliance avec les ultranationalistes du parti MHP et fait réformer la Constitution pour renforcer son pouvoir. Sa réélection, en juin 2018, entérine l’entrée en vigueur du nouveau régime hyperprésidentiel. En parallèle, des dizaines de mairies situées dans la région du Sud-Est kurde sont placées sous tutelle d’Ankara… à l’instar de ce que vit aujourd’hui Istanbul, sous contrôle temporaire du gouverneur de la métropole, dans l’attente du nouveau scrutin du 23 juin prochain.
« L’État est désormais aux mains du président turc, de son clan, de son parti et de leurs nouveaux alliés ultranationalistes »
«L’État est désormais aux mains du président turc, de son clan, de son parti et de leurs nouveaux alliés ultranationalistes», estime la journaliste Ariane Bonzon dans son livreTurquie, l’heure de vérité (Éd.  Empreinte-Temps présent).
Aujourd’hui, rien ne doit échapper au «nouveau sultan» - c’est ainsi que le surnomment ses détracteurs: ni les relations internationales, ni la politique et encore moins l’économie. Au fil des années, il a consolidé un empire parallèle, où les entreprises de son entourage ont largement bénéficié de ses faveurs: un véritable maillage de réseaux clientélistes qui s’est notamment tissé autour de la municipalité d’Istanbul - son ancien fief, dont il fut élu maire en 1994 - et qui l’aurait poussé à annuler le scrutin du 31 mars. «Entre seulement 2011 et 2018, le nombre de compagnies privées ayant signé des contrats avec Istanbul est passé de 20 à 30. Certains de leurs patrons ont des relations personnelles avec Erdogan», observe Osman Savaskan, professeur de sciences politiques à l’université de Marmara. Les rumeurs vont bon train sur le pouvoir d’influence de son gendre et ministre des Finances, Berat Albayrak, dans cette décision controversée de convoquer de nouvelles élections. Le nom de Süleyman Soylu, ministre de l’Intérieur et cacique de l’AKP, revient également souvent. «D’année en année, le noyau dur du pouvoir s’est resserré. À vrai dire, il est de plus en plus difficile de dire qui conseille Erdogan et qui prend les décisions. Aujourd’hui, le pouvoir est une véritable boîte noire», relève le politologue Ilhan Uzgel.
» LIRE AUSSI - À Istanbul, l’opposition relève le défi
D’où la difficulté à anticiper les résultats du scrutin du 23 juin. «Impossible de décrypter la stratégie de l’AKP pour regagner des voix. D’ailleurs, parviendra-t-il à séduire ses électeurs déçus? Doit-on voir les récentes attaques contre des journalistes et opposants comme une arme de dissuasion? Le pouvoir sera-t-il capable de fausser les résultats? Personne n’ose faire de pronostics. La politique turque n’a jamais autant manqué de rationalité», souffle un professeur de sociologie.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 31/05/2019. Accédez à sa version PDF en cliquant ici
Source: premium.lefigaro.fr
0 notes
andrewrossiter1 · 6 years
Text
Sojourner Truth
Sojourner Truth
Prédication par Andrew Rossiter à Dieppe le 21 octobre 2018
Esaïe 53, Marc 10.35-45
Le serviteur de Dieu en Esaïe est celui qui a été frappé, abaissé, écrasé, blessé… à cause de nos fautes. Il a gardé le silence, il a été enterré dans la fosse commune, oublié, renvoyé.
C’est celui qui sera appelé « le juste » car il a porté le péché de beaucoup.
Tumblr media
C’est ainsi que nous connaissons le Serviteur Souffrant de Dieu. Le livre d’Esaïe contient quatre poèmes sur ce serviteur et nous faisons le lien directe avec Jésus sur la croix.
Longtemps l’Eglise a considéré que ces textes étaient des prophéties concernant Jésus et sa souffrance. Le chapitre 50 semble décrire en détails les souffrances de Jésus au moment de son arrestation:
Je présente mon dos à ceux qui me frappe Je tends les joues à ceux qui m’arrachent la barbe Je ne protège pas mon visage contre ceux qui m’insultent.
Le tout est repris dans l’évangile de Jean, chapitre 19. C’est comme si la scénario était écrit 600 ans avant pour décrire la passion du Christ.
Ces paroles puissantes reflètent notre humanité brisée et souffrante. Beaucoup de personnes se sont identifiées avec ces paroles au moment de passer des épreuves au nom de leur foi. Ils y ont puisé réconfort de savoir qu’ils n’y sont pas seuls dans leur persécution.
En même temps une autre image apparaît, d’abord en filigrane, presque cachée, et puis avec de plus en plus de précision. C’est l’image du salut et de la rédemption. Le «nous» du verset 5 sont tous ceux et toutes celles qui sont guéris et rétablis. Le «lui» du verset 10 est le juste qui justifie les autres.
Depuis toujours l’humanité cherche à personnifier le mal dans le monde. Elle lui a donné un visage et un nom: le diable, Satan, démon ou autre.
On croyait que l’injustice et la souffrance venaient de cette source, et que l’objet de la foi était de combattre cette personne. Il suffit de penser aux tableaux dans les églises et des mystères médiévaux où l’église essayait de contrôler la société par la peur. La peur de l’au-delà et de l’enfer.
La personnification du mal avait aussi un effet positif: savoir que quelqu’un souffre avec nous donne courage et force quand nous sommes persécutés. Une communauté, un peuple ou un clan trouve les forces pour résister et prendre sa destiné en main.
Les héros de la foi sont les personnes qui servent comme points de ralliement. Après tout, nous écrivons l’histoire à partir des personnes: des rois, des généraux, des héros. C’est comme si nous avons besoin d’incarner ce qui se passe dans nos vies.
Est-ce que le serviteur en Esaïe était une personne historique, qui vivait au temps du prophète? Il y en a qui pensent que c’est le cas.
Est-ce qu’il était le Messie attendu?
Est-ce qu’il fallait attendre la venu de Jésus et son ministère, sa mort et sa résurrection pour enfin comprendre la portée des ces paroles?
Est-ce qu’il était le symbole pour tout ce peuple au moment de leur retour d’exil, dans leur conflit intérieur de reprendre «leur» terre?
Nous ne pouvons pas dire.
Mais ce qui est certain, c’est que le personnage du serviteur est un symbole puissant dans la pensée chrétienne. 
Et ici je risque de perdre quelques-uns de vous ce matin, car je vais peut-être «aller un peu trop loin!»
Et plus tard, je suis sûr qu’il y aura qui pensent (et d’autres qui diront): «c’est parce que tu es anglais, Andrew» et «Tu ne comprends pas toutes les subtilités de la langue française» (ce qui sans doute vrai!). Ou encore, «Oui c’est bien toi, chercher la petite bête là où il n’y en a pas.»
Voila, je vous ai averti!
Quand j’ai écris l’éditorial pour la Lettre d’Information de Luneray (celle que nous allons mettre dans toutes les boites aux lettres de Luneray et dans les environs) j’ai cherché des personnes pour illustrer l’amour actif de Dieu. Sans problème une dizaine de noms me venaient en tête, tous les noms des hommes. Et les femmes?
J’ai dû chercher pour en trouver… rassurez-vous j’en ai trouvé.
A partir de ce constat je me suis dit que c’est vrai le «lui» s’impose facilement.
La Bible est remplie des héros. C’est vrai il y a des femmes dans la Bible, et les femmes qui incarnent la parole de Dieu.… mais souvent nous les citons pour montrer qu’elles existent, malgré…
L’histoire de l’Eglise est écrite à partir des faits des hommes, des saints, des missionnaires, des réformateurs, et là aussi les femmes existent. Elles existent!
Quand nous cherchons des personnes pour illustrer la puissance de la foi, la transformation d’une vie devant Dieu et un symbole d’une vie engagée… 9 fois sur 10 c’est les hommes.
Je sais qu’en français le masculin emporte… mais pourquoi?
Dans son blog, Fanny Hamayon s’interroge, Entre incompréhension et injustice, je crois qu’à cette époque un vague «quoi ? Mais je suis une fille, c’est injuste ?!» m’avait traversé l’esprit. Puis la pilule passe, on respecte la règle, on l’applique, c’est le système et puis c’est tout». Et cette règle date du XVIIIe siècle.
Elle découvre dans le World Atlas of Linguistic Structures que plus un pays a une langue dont le genre est lié au sexe, moins il y de femmes sur le marché du travail.
Nous n’entrons pas dans le débat de savoir si oui ou non nous adopterons la règle de proximité, ou une autre. La question reste, pourquoi l’humanité est toujours ou trop souvent représentée par la figure masculine?
Donc ce matin, à ma manière et par une seule personne j’aimerais juste mettre un peu plus de poids sur le côté féminin. Une femme qui peut incarner aussi le texte d’Esaïe. Elle s’appelle Sojourner Truth. Vous avez sa photo sur la feuille aujourd’hui.
Tumblr media
Sojourner Truth était une femme noir esclave dans le Nord des Etats Unis. Sa langue maternelle était le néerlandais. Elles s’est échappée en 1826 et elle a mené une procédure judiciaire contre son propriétaire afin de récupérer ses enfants vendus en esclavage, eux aussi. Elle a réussi. Elle était la première femme noir d’avoir gagner un procès contre un homme blanc.
Sojourner était longtemps activiste dans le tout nouveau mouvement d’émancipation des femmes et des noirs. Et en 1851 elle a été invitée à adresser le «Women’s Rights Convention» à Akron dans l’Ohio le 21 juin. Son speech a été rapporté dans les journaux et aujourd’hui il est reconnu comme un discours légendaire, aussi important que les discours de Martin Luther King ou d’autres.
Ain’t I a woman? (ou Ne suis-je pas aussi une femme?) nous plonge dans le texte d’Esaïe
Cet homme là-bas dit que les femmes ont besoin d’être aidées pour monter en voiture, et qu’on doit les porter pour passer les fossés, et qu’elles doivent avoir les meilleures places partout. Personne ne m’aide jamais à monter en voiture, ou à passer les fossés, ou ne me donne une meilleure place ! Et ne suis-je pas une femme ? Regardez-moi ! Regardez mon bras ! J’ai labouré, planté, et rempli des granges, et aucun homme ne pouvait me devancer ! Et ne suis-je pas une femme ? Je pouvais travailler autant qu’un homme, et manger autant qu’un homme —quand j’avais assez à manger— ainsi que supporter tout autant le fouet ! Et ne suis-je pas une femme ? J’ai mis au monde treize enfants, et vu la plupart d’entre eux être vendus comme esclaves, et quand j’ai pleuré avec ma douleur de mère, personne à part Jésus ne m’écoutait ! Et ne suis-je pas une femme ?
Version rapportée par Frances D. Gage, une femme blanche, en 1863.
Tumblr media
Cette femme, sans abri, noir, ex-esclave, brutalisée qui a vu ses enfants volés, traitée comme un objet à peine mieux qu’un chien devient un symbole de la promesse de la libération de toutes les femmes et de tous les hommes.
C’est elle-même qui a choisi son nom, “Sojourner Truth” pour incarner l’appel qu’elle a reçu de Dieu de proclamer la vérité pour tous. Elle entrait dans la peau de Moïse pour guider son peuple de l’esclavage vers une autre vie, une nouvelle vie. Elle revendiquait son humanité à partir de sa situation. Elle a été vendue, maltraitée, violée… et habitée par une vocation qui allait au-delà de sa situation pour inclure toute l’humanité.
Elle ne revendiquait pas pour elle-même, mais pour tous. Bien entendu nous voulons tous entrer au paradis, comme Jean et Jacques. Bien entendu nous voulons tous nous emparer des meilleures places, pour nous-mêmes, pour nos familles… et pour nos amis, nos proches. Mais Jésus nous déclare que ces places ne sont pas à gagner. 
Le baptême dont parle Jésus n’est pas un choix parmi d’autres. Une des options devant nous, mais une action par laquelle nous passons par l’esprit d’une vie à une autre. C’est pourquoi nous ne baptisons pas nous-mêmes.
La phrase «nous le pouvons» prononçait par Jean et Jacques renvoie à nos forces, à notre foi, à nos convictions comme si tout seul, nous pouvons faire ce que Jésus attend de nous.
Son baptême est le passage qui nous fait descendre et remonter, la trajectoire que Jésus a pris dans sa vie, et en communion avec lui nous le faisons aussi.
Sojourner Truth termine son discourse ainsi:
Si la première femme que Dieu a créée était assez forte pour mettre le monde à l'envers à elle toute seule, alors les femmes ensemble devraient être capables de le remettre en place, et de le refaire tourner rond ! Et maintenant qu'elles demandent à s'y mettre, les hommes feraient mieux de les laisser faire.
Pour remettre ce monde en place, nous passons par la croix, par l’inévitabilité de la souffrance, la fragilité et l’incertitude, non pas pour gagner, sinon nous risquons de tout perdre, mais parce que dans notre fragilité et dans nos ténèbres nous avons besoin constant de force d’en haut.
0 notes
brevesdenatlyn · 7 years
Photo
Tumblr media
TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 3 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Nick soupira en fermant le journal de Katlyn. S'il en croyait ce qu'elle écrivait, son état se dégradait au fil des jours. Que devait-il en penser ? Comment devait-il réagir à cette nouvelle ? Elle entendait des voix et voyait un fantôme. Comment devait-il le prendre ? Qu'aurait-il pu faire pour la soulager de ces terribles maux ?"
CHAPITRE 3: RAISONS
12.02.14
  Il se passe des choses étranges. Je ne saurais dire quoi. Je ne sais pas si ça vient de moi ou si c'est général. Il se passe quelque chose, quelque chose que je ne comprends pas ou que je ne veux pas comprendre. Je me demande si je suis la seule à m'en rendre compte. Si je suis la seule à sentir ce qui se passe, cela voudrait dire que...
Il y a des fantômes dans cette maison. Je le sais. Si j'en parle, on va encore me faire enfermer. Pourtant, j'en suis certaine. Il se trame quelque chose ici même dans cette maison que j'habite depuis que je suis née... Ou presque. Je n'ai rien vu mais j'ai ressenti quelque chose. Peut-être une présence.
Sans compter qu'il y a ces voix. Je ne les entends pas distinctement mais je les entends quand même. Ce sont des voix que je connais. Je les ai déjà entendues mais je ne saurais dire à qui elles appartiennent. Elles ne semblent pas conscientes du fait que je les entends. J'essaie de ne pas les écouter, de les oublier. Cependant, elles insistent, se faisant plus fortes. C'est comme elles voulaient que je leur prête de l'attention. Je refuse.
Ça parait fou, je l'admets. Même moi, je ne sais pas ce que ça signifie. Cela me terrifie. Si j'en parle, on va me prendre pour une folle et me faire enfermer. Je ne veux pas retourner dans cet asile de fous. Je ne veux pas me retrouver une nouvelle fois face à des gens qui pensent que je suis folle. Je ne suis PAS folle. Je ne sais seulement pas d'où viennent ces voix qui me hantent.
Nick m'a surprise à les écouter tout à l'heure. Je lui ai dit que je réfléchissais à un truc et que je ne m'étais pas rendue compte que je m'étais arrêtée au beau milieu d'une phrase. Je ne sais pas s'il m'a vraiment crue. Il aurait raison de douter. Comment le prendrait-il s'il apprenait que j'entends des voix ? Pire encore, comment le prendrait-il si je lui annonçais que mon ex-petit ami, Anthony, aujourd'hui décédé, venait d'apparaitre devant mes yeux au moment où j'écris ces quelques lignes ? Il en serait sûrement tout aussi troublé que moi. Que m'arrive-t-il à la fin ?
  Nick soupira en fermant le journal de Katlyn. S'il en croyait ce qu'elle écrivait, son état se dégradait au fil des jours. Que devait-il en penser ? Comment devait-il réagir à cette nouvelle ? Elle entendait des voix et voyait un fantôme. Comment devait-il le prendre ? Qu'aurait-il pu faire pour la soulager de ces terribles maux ? Il se sentait si démuni et si impuissant maintenant qu'il commençait à comprendre pourquoi elle souffrait autant. Il était d'autant plus inquiet de la savoir quelque part dehors avec pour seule compagnie un fantôme. Elle aurait pu lui en parler. Il savait qu'il n'aurait rien pu faire mais, s'ils en avaient parlé, peut-être que ça aurait été mieux. Peut-être que si elle lui avait confié ce qui la rongeait avec tant d'insistance, ils auraient pu l'arranger. Cependant, elle n'en avait rien fait. Nick ne la comprenait vraiment pas par moment. Quoique... Elle avait sûrement testé sa confiance au début. Vu ce que cela faisait peu de temps qu'ils s'étaient remis ensemble, il était normal qu'elle ait douté de lui après tout ce qu'il avait pu faire. Il était de plus en plus inquiet. Qu'avait-il bien pu se passer dans son passé pour qu'elle en soit autant affectée ? Il était au courant pour la mort de ses parents, celle de son ex et celle de Brooke. Il reconnaissait que c'était traumatisant de perdre autant de personnes auxquelles on tenait mais il sentait qu'il y avait autre chose. Si ça n'avait été que la douleur, elle ne serait pas partie faire ce voyage toute seule au milieu de la nuit. Aurait-ce un rapport avec les voix qu'elle entendait ? Avec ce fantôme qu'elle voyait ? Nick avait besoin de comprendre. Malheureusement, Katlyn n'était pas en mesure de lui donner des réponses.
  Écoute, si tu veux vraiment tout savoir, va voir Josh. Il lui a suggéré l'idée du voyage et il connait Katlyn largement mieux que nous. Il te dira sûrement tout ce que tu veux savoir.
  Les paroles de Kevin lui revinrent en tête alors qu'il se laissait aller au fond du fauteuil de bureau en s'étirant. Josh. Il connaissait Katlyn depuis dix ans maintenant. Il devait forcément savoir des choses que Nick ignorait à propos de sa fiancée. Accepterait-il de l'aider à comprendre ce que traversait Katlyn ? L'aiderait-il à savoir pourquoi elle était partie ? Nick bailla et se gratta la tête en regardant sa montre. Il avait largement le temps de passer voir Josh avant l'heure de récupérer les enfants. Il se leva et prit le soin de verrouiller toutes les portes avant de monter en voiture. Des tas de questions lui passaient par la tête alors qu'il conduisait jusqu'à la résidence de Josh. Nick espérait qu'il était chez lui. Il se voyait mal faire le trajet jusqu'à l'hôpital pour lui demander des réponses. Il aurait peut-être dû l'appeler avant. Ça ne se faisait pas vraiment de débarquer à l'improviste. Peu importait. Il gara sa voiture devant la propriété et en descendit. Il s'avança vers la porte, ignorant les paparazzis qui le suivaient, le photographiant sous tous les angles possibles. Qu'espéraient-ils apprendre ? Hormis sa famille, Josh et leurs amis, personne ne savait que Katlyn était partie. La presse ne le savait pas encore. Nick frappa à la porte. Il se passa un certain temps avant que le déclic du verrou ne se fasse entendre. La porte s'ouvrit sur Josh. Ce dernier observa Nick un instant et regarda autour de lui pour voir s'il était accompagné. Voyant que non, il reporta son attention sur lui.
  — La dernière fois que tu es venu seul, tu m'as demandé la main de Katlyn. Ce n'est pas pour une nouvelle demande, j'espère.
— Non. Je suis très heureux avec Katlyn et ce n'est pas près de changer, répondit Nick avec un sourire.
— Tant mieux. Sinon, tu sais ce qui t'attend.
— Tout à fait.
— Entre donc.
  Josh s'effaça et le laissa entrer avant de refermer la porte derrière lui. Ils s'installèrent dans le salon pour discuter. Avant, il lui proposa quelque chose à boire mais Nick déclina l'offre. Un café le distrairait et l'empêcherait de réfléchir correctement. De plus, il était suffisamment nerveux comme ça. Inutile d'en rajouter une couche. Josh se laissa tomber dans le fauteuil en face de Nick et l'observa un long moment, se demandant ce qu'il voulait.
  — Je suis venu chercher des réponses.
  Josh haussa les sourcils, surpris. Il ne s'attendait certainement pas à ça. Pourtant, il savait que Katlyn est partie... Enfin, Nick supposait qu'il le savait. Il était parti du fait qu'il le savait mais... S'il n'en savait rien ? Cela faisait déjà trois jours. Serait-il possible qu'il l'ignore encore ?
  — Si tu veux des réponses, il faut déjà que je sache de quoi tu parles. Cependant, puisque tu es ici, je suppose que ça a un rapport avec Katlyn.
— Donc, vous n'êtes pas au courant.
— De ?
— Elle est partie.
— Elle est vraiment partie ?
— Ça fait trois jours.
  Nick soupira. Son absence était vraiment lourde à porter, ses responsabilités aussi. Il ne s'était jamais aperçu combien elle en avait, combien tout ceci devait lui peser. C'était incroyable. La façon dont elle avait grandi, la façon dont elle se débrouillait avec ses enfants, avec les factures, la pression des médias autour d'eux, la maladie... Avant, il n'avait qu'à compter sur ses parents. Il gérait sa maladie seul mais le reste, ce n'était pas lui. Il ne s'apercevait que maintenant de la difficulté d'avoir autant de responsabilités. Il était encore trop jeune, trop expérimenté pour en avoir autant sur le dos. Katlyn en était-elle consciente ? Avait-elle pensé que ça l'aiderait à faire sa « transition » entre la fin de sa période adolescente et le début de l'âge adulte ? Ou alors, était-elle partie sans même y penser ?
  — Hm.
— Ce qui veut dire ?
— Je lui avais dit de ne pas partir seule.
— L'idée est donc bien de vous.
— Elle t'en a parlé ?
— Je n'ai rien su jusqu'au jour où elle est partie en laissant une lettre m'annonçant qu'elle avait besoin de faire ce voyage, qu'elle était enceinte et que cela présentait des risques énormes pour sa santé.
— Ce qui fait déjà pas mal de choses.
— J'ai besoin de savoir pourquoi elle ne m'a pas parlé de ses intentions de partir et, également, pourquoi elle est partie. Elle est restée très vague dans sa lettre. Kevin m'a dit que vous auriez peut-être des réponses.
— Qu'est-ce qui lui fait penser que je sais quelque chose à propos de son départ ?
— Vous lui avez suggéré l'idée de ce départ selon lui. Katlyn est votre fille donc j'avais pensé qu'elle vous aurait peut-être dit quelque chose, que ce quelque chose l'aurait poussée à partir.
— Quand bien même je saurais quelque chose, pourquoi je t'en parlerais ? Il y a forcément une raison à son silence.
— Katlyn est partie en me laissant toutes ses responsabilités et ses enfants. Je ne suis pas assez mature pour gérer tout ça. De plus, elle a laissé une foule de questions derrière elle, questions dont vous êtes probablement le seul à avoir les réponses. J'ai besoin de savoir pourquoi elle est partie en gardant le silence sur ce qui la tracassait autant. J'ai besoin de savoir pour rassurer les enfants et pour me rassurer moi-même.
  Josh se renfonça un peu plus dans le fond de son fauteuil et observa attentivement Nick. Ce dernier détestait quand le médecin avait cette attitude. Déjà qu'il était nerveux mais là, ça empirait. Il triturait ses doigts, se passait les mains sur le visage puis dans ses cheveux. Ses yeux se promenaient de droite à gauche, évitant Josh et son regard. Nick savait qu'il ne lui faisait toujours pas confiance et qu'il le considérait toujours comme ce petit camé qui avait déconné avec Katlyn. Josh voulait que Nick fasse ses preuves, qu'il lui prouve qu'il tenait à Katlyn plus que tout au monde. Qu'il lui ait donné l'autorisation d'épouser Katlyn était un miracle, dirait-elle. Josh avait été très réticent au début. Nick se demanda ce qui l'avait fait changer d'avis. L'image furtive de Katlyn se dessina sous ses yeux. Son cœur se serra. Il aimerait tellement qu'elle soit là.
  — Elle ne voulait pas partir. Elle ne voulait pas te laisser seul et, encore moins, laisser ses enfants. De plus, comme tu le sais, elle est enceinte et voulait que tu vives chaque étape de cette nouvelle grossesse, une chance de rattraper ce que tu n'as pas vécu avec les jumeaux. Je lui ai dit de partir avec toi. L'idée qu'elle soit seule quelque part dans le pays ne me plait pas plus qu'à toi, loin de là.
— ...
  Nick ne répondit pas, essayant de se ressaisir. Penser à Katlyn lui était difficile ces derniers temps. Ça lui faisait mal de savoir qu'elle ne lui faisait pas assez confiance pour lui parler de ces voix qu'elle entendait, de ce fantôme qu'elle voyait, de ce voyage de dernière minute... Ça lui faisait mal de savoir qu'elle avait préféré partir seule plutôt que d'être accompagnée de lui. Ça lui faisait mal de savoir qu'elle ne voulait pas qu'il la contacte. Le pire dans tout ça, c'était qu'il ne lui en voulait même pas. Il ne pouvait pas lui en vouloir mais son absence lui était bien trop lourde à porter. Ses mains tremblaient. Il n'y prêta pas d'attention, fixant le sol devant lui. Il sentit des larmes lui piquer les yeux mais refusa de se laisser aller.
  — Elle te manque à ce point ?
  Nick releva la tête, surpris. Ce n'était pas une question comme celles que Josh lui posait habituellement. Il n'y avait plus cette méfiance qu'il lui accordait dans son ton. Josh ne fut pas sans remarquer les yeux brillants du jeune homme. Il ne releva pas, attendant patiemment sa réponse.
  — C'est un euphémisme, Josh. Un sacré euphémisme que de dire qu'elle me manque.
— Avant que je ne me décide à répondre à tes questions, j'aimerais t'en poser une. Réponds-moi sincèrement.
— Euh... D'accord, répondit Nick, surpris.
— Que sais-tu exactement de Katlyn ?
  Nick ouvrit la bouche, pris au dépourvu. S'il s'était attendu à cette question ! Il y réfléchit un instant. Josh avait raison. Au fond, que savait-il vraiment de Katlyn ? En dehors de ce qu'elle avait bien voulu lui dire ou lui montrer, il ne savait pas grand-chose sur cette femme qu'il aimait tant. Il n'avait jamais essayé de connaitre son histoire, de connaitre la jeune femme qu'elle était avant. Il avait attendu qu'elle lui en parle d'elle-même, qu'elle lui raconte son passé, ses origines. S'il avait posé la question, lui aurait-elle dit ? Si Joe ne lui avait pas expliqué pour la mort de ses parents et celle d'Anthony, lui en aurait-elle parlé ? Que savait-il finalement de Katlyn ? Il reprit la parole sans s'en rendre vraiment compte, sans vraiment écouter ce qu'il disait, sans vraiment y réfléchir.
  — Je sais que je l'aime. J'aime la façon dont elle me regarde. J'aime quand elle s'énerve contre moi et qu'elle s'adoucit sitôt que je parais abattu. J'aime le fait qu'elle prenne le temps de m'apprendre à grandir. J'aime le fait qu'elle prenne le temps de m'expliquer certaines choses que je ne comprends pas. J'aime quand elle fait semblant de bouder avant de m'adresser un grand sourire. J'aime quand elle sourit. J'aime la regarder s'occuper des enfants. J'aime le fait qu'elle vienne se réfugier contre moi la nuit quand elle fait des cauchemars. J'aime le fait qu'elle m'ait pardonné pour tout ce que j'ai pu faire. J'aime le fait qu'elle s'occupe de moi quand j'en ai besoin. J'aime le fait qu'elle soit toujours là pour moi. J'aime le fait qu'elle m'écoute parler. J'aime le fait qu'elle me réconforte quand j'ai peur ou que je doute. J'aime le fait qu'elle me console quand je ne vais pas bien. J'aime le fait qu'elle donnerait sa vie pour moi. J'aime la surprendre en train de danser au milieu de la cuisine quand elle est de bonne humeur. J'aime le fait qu'elle trouve toujours les mots qu'il faut. J'aime le fait qu'elle croit en moi tellement fort qu'elle me redonne la foi. J'aime les fossettes qui se creusent autour de sa bouche quand elle me sourit. J'aime la serrer contre moi pendant des heures. J'aime quand elle glisse ses mains sous mon T-shirt pour sentir mon cœur battre. J'aime cette moue étrange qu'elle fait quand elle est contrariée. J'aime cette façon qu'elle a de paraitre si forte mais si vulnérable en même temps. J'aime tout chez cette femme. Elle est magnifique, merveilleuse, entrainante, souriante, maternelle, talentueuse, intelligente... Je pourrais continuer pendant des heures et des heures sans m'arrêter, Josh. Je ne sais finalement pas grand-chose sur elle mais, s'il y a une chose dont je suis sûr, c'est que je l'aime comme elle est et que ce n'est pas près de changer.
— Eh, bien. Si je m'attendais à ça.
  Josh était surpris. Il était même très étonné de la réponse de Nick. Tout son visage laissait voir la surprise face à ce monologue qu'il venait de faire. Abasourdi, Nick se rendit seulement compte de ce qu'il avait dit, de toutes ces choses qu'il aimait en Katlyn. Il ne savait pas comment il en était arrivé à avouer tout ça. Il ne s'était même pas rendu compte de ce qu'il disait. Il avait l'air aussi surpris que Josh là maintenant.
  — Je n'ai pas besoin de connaitre son histoire pour l'aimer. J'ai besoin de la connaitre parce que je veux comprendre. Je veux comprendre pourquoi elle se sent mal au point de vouloir en finir. Je veux comprendre pourquoi elle ne m'a pas dit qu'elle...
— D'accord. D'accord. Calme-toi, je vais répondre à tes questions.
  Par chance, Josh l'avait arrêté au milieu de sa phrase. Nick n'était pas censé savoir ça. Katlyn ne lui en avait pas parlé. Il l'avait lu dans son journal. Si Josh apprenait que Nick lisait ce journal, ça n'allait pas lui plaire.
  — Merci.
  Nick essuya les quelques larmes qui s'étaient échappées durant son récit et se concentra, s'apprêtant à enfin entendre la vérité. Il allait pouvoir comprendre.
  — Je ne vais pas te raconter l'histoire de Katlyn mais seulement la partie qui nous intéresse aujourd'hui. Le nom d'Anthony Tame te dit-il quelque chose ?
— C'est son ex mais il est décédé dans un accident de voiture.
— C'est ça. Katlyn était énormément attachée à lui. Ils se sont rencontrés dans l'école privée où je l'avais inscrite plus tôt dans l'année. Elle allait avoir seize ans et cela faisait presque deux ans que ses parents étaient décédés sous ses yeux. Qu'importe ce que j'ai pu faire, je n'ai pas réussi à lui ôter ces images de la tête, ni même cette culpabilité qui la rongeait. Elle a fait de nombreuses tentatives de suicide, d'où les nombreuses cicatrices qu'elle avait avant de te connaitre. Anthony l'a retrouvée à demi-consciente dans les toilettes de l'école. Elle avait avalé la totalité des médicaments nécessaires à son cœur. Il ne la connaissait pas, ne l'avait même jamais rencontrée et pourtant... Il lui a fait recracher les pilules de force avant de la conduire à l'hôpital. Il a commencé à la surveiller après ça et, quand elle a fait sa deuxième tentative, non seulement il l'a sauvée mais il ne l'a plus lâchée d'une semelle, l'empêchant ainsi de donner libre cours à ses idées noires. Il était comme toi sur un point : Elle se sentait bien en sa présence. Plus de crises de panique, plus de tentatives de suicide, plus de dépression... Bien sûr, elle souffrait mais elle commençait à s'en remettre. Ils se sont mis ensemble quelques mois après leur rencontre. Katlyn allait de mieux en mieux. Il s'occupait d'elle, la consolait et la réconfortait, l'empêchant de sombrer. Un jour, on lui a annoncé qu'il était décédé et elle a replongé.
  Josh conclut son récit. Nick garda le silence un instant, réfléchissant à tout ce qu'il venait d'entendre. Ce n'était pas étonnant qu'elle tienne encore à ce garçon vu ce qu'il avait fait pour elle. Il ne pourrait jamais en faire autant. Il était responsable d'une trop grande partie de ses souffrances à cause de ses conneries. Elle pouvait compter sur lui, c'était vrai. Cependant, ne s'était-il pas trop reposé sur elle quand il avait des problèmes ? Ne lui en avait-il pas trop demandé alors qu'elle était vulnérable ? Il n'avait pas su voir qu'elle allait mal. Il n'avait vu en elle que la main qui se tendait, que l'étincelle de vie qu'elle faisait naitre dans son cœur brisé par des années de solitude, l'étincelle de vie qui ranimait son âme troublée par cette mort qu'il avait sur la conscience... N'était-il pas le seul et unique coupable de la femme brisée que Katlyn était maintenant ?
  — ...
— Nick ?
  Le jeune homme ne releva pas la tête, serrant les poings pour empêcher ses mains de trembler. Pourquoi avait-il profité à ce point d'une femme qui ne demandait rien d'autre que de l'attention ? Elle voulait qu'on l'écoute et qu'on la rassure. Il avait aggravé sa situation. Il était un imbécile. Il se sentit fondre en larmes devant sa stupidité. Il se sentait tellement coupable.
  — Je me sens coupable de son départ... C'est ridicule mais je sais que j'ai une part de responsabilités là-dedans...
  Il se tut, incapable d'en dire plus. Sa voix était brisée par des larmes qu'il ne pouvait plus retenir. Avant qu'il ne comprenne, Josh se leva, l'obligea à faire de même et le prit contre lui pour le consoler comme l'aurait fait son père s'il avait été là. Il attendit patiemment que Nick soit calmé avant de reprendre la parole.
  — Ça te rassurerait de savoir que tu n'y es pour rien dans son départ ?
  Nick se détacha de lui et renifla, honteux de s'être ainsi laissé aller alors qu'il s'était promis de tenir le coup. Une soudaine brûlure se déclencha dans sa poitrine, si minime qu'il n'y prêta pas attention, surpris par la question de Josh. Ce dernier lui tendit un mouchoir et lui laissa le temps de se ressaisir. C'était la première fois qu'ils étaient aussi proches l'un de l'autre. C'était la première fois que Josh ne faisait plus preuve de cette méfiance à son égard.
  — Comment ça ?
  Nick se laissa tomber sur le canapé, se frottant la poitrine à l'endroit où une douleur commençait à se former. Il n'aimait pas ça. Ce n'était pas bon signe.
  — Tu n'as rien à voir avec le départ de Katlyn. J'ignore pourquoi elle a préféré partir seule mais je sais que tu n'es pas en cause.
— Dans ce cas, pourquoi est-elle partie ? Quel est le rapport avec cet Anthony ?
— Comme je te l'ai dit, Katlyn était énormément attachée à lui, comme elle était attachée à Brooke. Quand elle a failli mourir ce jour où elle vous a sauvés ton frère et toi, elle s'est retrouvée dans le couloir de la mort et a retrouvé Tony. Malgré les sentiments qu'elle a pour toi, elle n'a pas pu s'empêcher de retourner vers lui. Si ton frère, présent lui aussi dans ce couloir cette nuit-là, ne l'avait pas persuadée de retourner dans le monde des vivants, elle serait restée avec ce fantôme. Elle avait choisi de mourir pour toi et est finalement revenue à la vie pour les enfants et pour toi. Néanmoins, sa décision l'a amenée à se poser des questions, à se souvenir de son passé et à s'y accrocher pour trouver un équilibre. Malheureusement, le fantôme de Tony a fini par revenir la hanter. Elle a essayé de le repousser. En vain. Elle ne supportait plus cette claque constante en pleine figure, ce rappel permanent de cette douleur qui la ronge à petit feu. Alors, elle a commencé de nouvelles tentatives de suicide. Si je m'en tiens à ses propos et son comportement, ça n'a pas fonctionné.
— Pourquoi ce voyage ?
— Je pensais que si elle retournait dans son passé le temps d'un voyage, elle parviendrait à se débarrasser de ses fantômes. Crois-moi, c'était la meilleure solution.
— Je vous crois. Sur parole. Katlyn a confiance en vous. Si vous lui avez conseillé de faire ce voyage, elle a dû y réfléchir longuement avant de prendre sa décision. Si elle a fait le choix de partir, c'est qu'elle savait que ça lui ferait du bien.
— J'aurais seulement préféré qu'elle soit avec toi pour affronter ce passé si douloureux.
  Nick ne répondit pas, étant de plus en plus affecté par cette brûlure qui lui rongeait la poitrine. Il continuait de frotter l'endroit où la douleur se concentrait. Il se rendit compte qu'il haletait. Sa respiration lui échappait et la douleur se concentrait en un seul point : son cœur. Il se replia sur lui-même, tentant de faire face à cette douleur. La seule fois où il avait eu mal comme ça, c'était le jour où il avait fait une crise cardiaque dans la voiture, ce jour où Katlyn avait failli mourir de la main de Damon. Ce n'était pas lui qui faisait cette crise mais Katlyn... Où qu'elle soit, il espérait qu'elle n'était pas seule. Sa main se crispa sur le pull qu'il portait. C'était insoutenable. Comment Katlyn faisait-elle pour supporter ça ?
  — Ugh.
  Inquiet, Josh s'approcha de lui et déposa ses doigts dans son cou tandis que Nick tentait de respirer convenablement.
  — Ma parole, c'est que tu nous fais une crise cardiaque !
  Le jeune homme se crispa de plus en plus. Cette douleur n'était vraiment pas supportable. Josh l'étendit de force sur le sol et fit des manipulations auxquelles Nick ne comprenait rien. Le médecin lui parlait mais il n'entendait rien. Katlyn, je t'en prie, dis-moi que tu vas bien. Ce fut sa dernière pensée avant qu'il ne sombre dans le noir.
  — ...
— Et merde !
  ×
  Kevin était dans le studio avec Joe. Encore une fois, Nick ne s'était pas présenté pour travailler avec eux sur ces chansons qu'il leur avait données. Kevin se demandait où il pouvait bien être. Il tombait directement sur sa messagerie quand il tentait de le joindre. Son portable devait être éteint. Leurs parents ne l'avaient pas encore vu et aucun de leurs amis ne savait où il était. Kevin regarda une nouvelle fois son portable, espérant avoir reçu un message de Nick depuis la dernière fois qu'il avait regardé. Au moment où il allait le déposer sur le piano, il se mit à vibrer, affichant le numéro de Josh. Kevin décrocha, intrigué.
  — Allô ?
— J'aurais besoin que tu te charges des enfants de Katlyn aujourd'hui.
— Pourquoi cela ? Je croyais que Nick s'en sortait bien. Vous savez où il est ?
— Il est ici. Il est venu me voir à propos de Katlyn mais il ne pourra pas s'occuper des enfants ce soir.
— Qu'est-ce qui se passe ?
— Il se trouve que ton petit frère vient de faire une crise cardiaque sous mon nez. Il va mieux mais il n'a pas repris conscience. Je vais l'obliger à rester là pour garder un œil sur lui.
— Je m'occupe des enfants. On passera ce soir pour voir comment il va. Prenez soin de lui en attendant.
— Ne t'en fais pas pour ça. Il est entre de bonnes mains.
  Tonalité. S'il s'était attendu à ça ! Pauvre Nick. S'il savait ce que cette crise cardiaque signifiait...
  ×
  Katlyn se recroquevilla sur elle-même, cherchant à tromper le froid mordant qui régnait dans cette pièce si sombre. Elle ne portait qu'un simple T-shirt et un pantalon. Cela n'allait pas l'aider à se réchauffer. Elle tremblait. Elle avait faim. Elle avait peur. Elle avait les mains poisseuses de sang. Elle ne savait pas ce qui s'était passé. Son bras lui faisait terriblement mal. De plus, ça lui brûlait la poitrine depuis plusieurs minutes. Elle savait parfaitement ce que ça signifiait. Elle n'avait pas eu son traitement depuis trois jours et ses conditions de vie étaient médiocres. Elle ne mangeait pas à sa faim, ne s'hydratait pas assez et elle avait l'impression qu'on la droguait. Ça expliquerait la bouillie qu'elle avait à la place du cerveau en ce moment. Elle soupira en tentant une fois de plus de se réchauffer. Elle n'était pas à L.A. C'était impossible. Il faisait beaucoup trop froid. Peut-être dans le Nord-Est du pays. Elle était couchée à même le sol. Aucun revêtement, juste de la terre. La porte de sa geôle se déverrouilla et claqua. La lumière s'alluma, lui brûlant une nouvelle fois les yeux qu'elle se força pourtant à garder ouverts. Des pas se rapprochaient d'elle. Elle se replia un peu plus sur elle-même, effrayée. Quelqu'un déposa une bassine et un plateau au sol avant de s'agenouiller à côté d'elle. Une main caressa son visage, rabattant ses cheveux derrière ses oreilles.
  — Comment tu te sens aujourd’hui ?
  Kenny Malongo. Katlyn ne lui répondit pas. Elle ne savait pas ce qu'il lui voulait. Il était de mèche avec cette femme, Felicia. Elle, elle lui voulait du mal. Pourtant, Katlyn ne la connaissait pas, ne l'avait même jamais rencontrée. Pourquoi lui en voulait-elle à ce point ? Pourquoi la haïssait-elle ? Que lui voulait-elle ? Cependant, ce mec-là, il n'avait aucun geste hostile à son égard. Elle avait même l'impression qu'il tentait de l'aider, d'améliorer sa condition.
  — ...
  Elle frissonna. Il faisait vraiment très froid ici.
  — Tu sais, je ne te veux aucun mal. Tout ce que je fais là, je le fais contre ma volonté. Je n'ai pas le choix.
  La jeune femme se redressa et le fusilla du regard.
  — On a toujours le choix ! Moi, je n'ai pas fait le choix de me retrouver enfermée ici à être traitée comme une moins que rien ! On me fait faire des choses dont je n'ai aucune idée ! Je n'ai pas choisi d'être ici ! On m'a enlevée et on me garde enfermée et enchainée, moi ! Alors, ne venez pas me dire que vous n'avez pas le choix !
— C'est vrai... Sauf qu'il y a quelques mois, c'est moi qui étais à ta place ici. Personne n'est venu m'aider, moi.
  Kenny se leva, tournant le dos à Katlyn. Il semblait hésiter à partir d'ici mais elle n'en avait pas fini avec lui.
  — Qu'est-ce que vous m'avez fait ?! Je suis en droit de savoir pourquoi est-ce que je suis enfermée ici ! Qu'est-ce que vous me faites quand je suis dans les vapes ?!
— Je ne peux pas te répondre.
— Bah, tiens.
— Savoir la vérité ne t'apporterait à rien, Katlyn. Contente-toi de faire ce qu'on te demande et tu n'auras aucun problème.
— Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça ? marmonna-t-elle.
  Elle se replia une nouvelle fois sur elle-même. Elle était complètement frigorifiée. Elle croisa le regard bleu/gris de Kenny tandis qu'il se penchait une nouvelle fois vers elle.
  — Maintenant, me laisseras-tu m'occuper de toi ?
  Katlyn ne répondit pas tandis qu'il entreprenait de lui laver lentement le visage, les bras, les mains et même les pieds. Elle ne le quitta pas des yeux, l'observant faire avec une douceur qui lui rappelait celle de Nick quand il s'occupait d'elle. Kenny remarqua la chair de poule sur ses bras mais ne releva pas.
  — Je peux au moins savoir où je suis ?
  Elle tremblait de plus en plus en plus et commençait à claquer des dents. L'avantage à L.A., c'était qu'il faisait chaud même en hiver.
  — Quelque part sur la côte Est.
  Voilà qui l'avançait beaucoup mais elle comprenait mieux pourquoi il faisait si froid. Toute la côte Est - ou presque - était sous la neige à ce moment de l'année. Que faisait-elle ici ? Kenny s'arrêta et rapprocha le plateau sur lequel étaient posées de nombreuses victuailles dont un bol de soupe qui semblait être bouillant. Voilà qui devrait la réchauffer. Une vague douleur se dessina dans sa poitrine, trop vague pour que quiconque ne connaissant pas ses antécédents médicaux ne s'en formalise. Elle risquait la crise cardiaque. Si elle en faisait une ici, elle était sûre de retourner à L.A. les pieds devant. A moins qu'on abandonne son corps dans quelque endroit étrange et glauque. Elle tendit une main tremblante vers cette nourriture et, voyant qu'on ne lui en refusait pas l'accès, elle se servit, mangeant tout ce qu'elle était capable de manger. Kenny ne dit rien, la regardant faire. Il semblait que Felicia ne soit pas dans le coin. Kenny ne venait jamais quand elle était consciente en général, de même qu'il ne restait jamais bien longtemps dans sa cellule.
  — Pourquoi vous faites ça pour moi ?
— Je te trouve sympathique, c'est tout.
— Il y a plus que ça.
— Je n'aurais pas la conscience tranquille si je te laissais dépérir toute seule dans le noir. Je ne suis pas un méchant gars. Je ne peux pas faire comme si tu n'existais pas, contrairement à Felicia. Alors, je descends ici et je fais ce qu'il faut pour que tu te sentes bien.
  Il rassembla le plateau désormais vide et la bassine d'eau et s'apprêta à remonter à l'étage. Il allait la confiner dans le noir et le froid une nouvelle fois. Elle ne voulait pas. Elle attrapa son poignet, le surprenant.
  — Prouvez-moi que vous êtes quelqu'un de bien. Laissez-moi rentrer chez moi. Rendez-moi à ma famille. S'il vous plait.
— Si j'en avais le pouvoir, je le ferais. Crois-moi, Katlyn, je le ferais.
— Je vous en supplie, je veux rentrer chez moi...
— Tu as besoin de quelque chose d'autre ?
  Il changea volontairement de conversation et détourna les yeux en voyant les larmes qui brillaient dans les siens. Voyant qu'il était inutile d'insister, elle répondit simplement :
  — J'ai froid.
— J'ai un sweat là-haut J'accepte de te le donner si tu te tiens tranquille durant les prochaines heures.
— D'accord mais laissez-moi la lumière. Je ne supporte plus d'être dans le noir.
  Elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait faire de plus dans sa situation actuelle.
  — Juste le temps que j'aille me débarrasser de ça et que je te ramène le sweat. Ce n'est pas négociable.
  Kenny se libéra de son emprise et la laissa de nouveau seule. Il se passa de longues minutes avant qu'il ne revienne. Il la détacha juste le temps de la laisser enfiler le sweat qui se trouva être trop grand pour elle. Tant pis. Ça la réchauffait quand même. Avant même qu'elle n'ait pensé à s'enfuir, le lourd bracelet de fer se referma autour de son poignet. Kenny lui donna ensuite une lampe torche, lui déclarant qu'il l'avait trouvée dans la maison et qu'il lui prêtait pour ne plus qu'elle soit dans le noir. Ensuite, il s'en alla, éteignit la lumière et verrouilla la porte, la confinant à nouveau dans le silence et le noir. Katlyn s'allongea et se roula en boule, tentant d'ignorer la douleur qui lui broyait le cœur un peu plus chaque minute. Elle allait mourir. Elle ne survivrait pas à une attaque cardiaque. Le souffle lui manquait. Elle était complètement hors d'haleine. Elle avait besoin de ses cachets. Des bruits se firent entendre. Des pas. Elle prit peur et paniqua. Qui cela pouvait-il bien être ? Elle n'avait pas entendu la porte se déverrouiller. Le seul bruit qu'elle entendait, c'était celui de son cœur malade qui s'affolait et qui menaçait de s'arrêter. Sa respiration saccadée l'empêchait également d'entendre quoique ce soit d'autre. Les mains tremblantes et luttant contre la douleur, elle actionna la lampe torche. Elle se retrouva face à deux pieds. La personne s'agenouilla pour la regarder de plus près. Elle reconnut alors le visage d'Anthony. Surprise, elle lâcha la torche. Il la ramassa et la lui tendit. Il avait l'air on ne peut plus réel, plus que toutes les fois où il était venu lui rendre visite ces derniers mois. Katlyn reprit la lampe d'une main tremblante. Anthony resserra ses doigts autour de son poing serré.
  — Je ne pensais pas te retrouver ici, Katlyn. Tu es dans un sale état.
— Je... J'ai besoin de mes cachets...
  Elle avait du mal à parler. L'air ne lui parvenait plus. Elle s'étouffait littéralement tandis que la douleur la brûlait doucement de l'intérieur.
  — Tu aurais dû lui demander de te les donner. Tu aurais peut-être eu une chance de survie.
  Il était donc là pour la regarder mourir ? Katlyn ne savait pas. Elle ne savait plus. Elle avait mal. Elle avait peur. Elle ne voulait pas abandonner Nick, ni les enfants. Elle devait se battre. Elle avait tellement mal. Sa vision était brouillée par les larmes. Tony ne tenta rien, comme s'il attendait patiemment qu'elle expire son dernier souffle ici et maintenant. Que pourrait-il faire ? Ce n'était qu'un fantôme, une illusion créée par son cerveau pour la rassurer. Elle s'accrocha au souvenir de Nick et des enfants. Elle ne devait pas se laisser distraire par ce fantôme. Cependant, son visage fut la dernière chose qu'elle vit avant de sombrer dans les ténèbres...
×××
Buy me a coffee?
DEBUT DU TOME 1 || DEBUT DU TOME 2
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
Télécharger.
0 notes
recriweb · 8 years
Text
La démagogie du patriotisme économique #1
SFR, Alstom, Airbus Helicopters, Philips, PSA, Smart-Daimler, Delphi, Sage, Sanofi : les annonces de plans de suppressions d’emplois et de fermetures de sites pour regrouper la production à plusieurs centaines de kilomètres se succèdent dans de grandes entreprises. Le patronat poursuit sa guerre contre les travailleurs. Pour maintenir les profits des actionnaires au niveau de rentabilité souhaité, il impose une plus grande exploitation aux uns et le désespoir du chômage aux autres.
Face à cette catastrophe sociale, certains candidats à l’Élysée prônent le patriotisme économique comme solution au chômage. Une politique protectionniste favorisant les produits français serait, selon eux, à même de protéger les travailleurs à condition que l’État-nation prime sur les instances supranationales, comme l’Union européenne, qui lui imposeraient une politique de chômage et de régression sociale.
C’est à celui qui glorifiera le mieux le génie français, son savoir-faire et ses compétences, quitte à sombrer dans le ridicule, à l’image de Mélenchon qui, lors de la fin de mission de la sonde Rosetta, écrivait dans un tweet du 30 septembre : « Adieu à Rosetta, dernière mission interplanétaire française. Depuis, rien ! » Au moment où même les plus cocardiers des journalistes prenaient un peu de hauteur pour s’enthousiasmer sur les possibilités offertes par la sonde d’en apprendre davantage sur le système solaire, Mélenchon, à l’horizon borné aux frontières de l’Hexagone, en oubliait que Rosetta n’était pas une mission française mais le résultat d’une collaboration européenne !
Par-delà le ridicule des cocoricos poussés à tort et à travers, ce patriotisme économique, repris à quelques variantes près de l’extrême droite à la gauche dite radicale, est lourd de danger, car il contribue à tromper une partie de l’électorat populaire, qui espère y trouver une protection contre le chômage.
La démagogie du made in France
Les 8 et 9 septembre derniers, des Assises du produire en France se tenaient à Reims. Sous l’égide d’un ex-ministre de Sarkozy, l’UDI Yves Jégo à la tête de l’association Pro France, et d’Arnaud Montebourg, qui se proclame « candidat au service du made in France », une brochette de candidats y ont développé leur vision de la marque France.
Dans une économie où production et échanges sont internationaux depuis des siècles, où la fabrication de n’importe quel produit, aussi français soit-il, nécessite forcément des matières premières, des machines, parfois des pièces entières provenant des quatre coins de la planète, cette distinction du made in France est absurde. Elle ne sert au patronat français qu’à exiger davantage d’aides, financières ou pratiques, de la part de son État. En se faisant les champions de la défense d’une prétendue production nationale, les candidats en puissance qui se sont bousculés à ces assises ont fait ce qu’ils savent le mieux faire : présenter ce qui correspond aux intérêts d’une fraction de la bourgeoisie comme une solution aux problèmes vitaux des travailleurs.
Terrain de prédilection de Le Pen, cette démagogie nationaliste attire la concurrence : de Duflot à l’inévitable Montebourg, en passant par Dupont-Aignan et Mélenchon, tous y sont allés de leurs petites phrases sur la nécessité d’appliquer un « protectionnisme intelligent » pour favoriser les produits 100 % français. Le Pen associe son « produire français » à l’habituelle démagogie anti-immigrés de son parti. Elle est d’ailleurs de plus en plus concurrencée sur ce terrain également, et pas seulement par les prétendants de la primaire de droite ! Les petites phrases de Mélenchon à propos des travailleurs détachés venant manger le pain des locaux, ou sur le fait qu’il n’a jamais été pour la liberté d’installation, témoignent de la facilité avec laquelle, dans un contexte de réaction généralisée, les soi-disant progressistes peuvent glisser vers le « produire français avec des Français ».
Durant le « grand oral pour l’Élysée 2017 » organisé par ces assises, chacun a cependant cherché à jouer sa petite musique particulière sur ce fonds commun de patriotisme économique. Pour Duflot, la production française doit se distinguer par sa haute qualité environnementale. Mélenchon, qui mange décidément à tous les râteliers, s’est également découvert une fibre écologique et prône la relocalisation de l’agriculture et la mise en valeur du patrimoine marin français, susceptible d’après lui de créer 400 000 emplois. Quant à Montebourg, il met en avant la priorité qui doit être accordée aux PME et à l’innovation, de même que Le Pen ou Bruno Le Maire.
Au-delà de ces différences cosmétiques, tous se retrouvent pour dire que l’État doit aider la marque France, c’est-à-dire mettre la main à la poche, d’une manière ou d’une autre, pour subventionner les entreprises qui produisent français. C’est finalement toujours la même vieille rengaine : il faut donner de l’argent au patronat et, un jour peut-être, ces milliards déversés sur les entreprises finiront par se traduire en emplois.
L’exemple d’Alstom
La récente polémique autour de la fermeture de l’usine Alstom de Belfort est un bon exemple de ce qui, sur le fond, unit la bourgeoisie et tous ses porte-parole politiques… et de tout ce qui sépare les intérêts des travailleurs des politiques industrielles françaises qu’ils mettent en avant.
Lorsqu’en septembre dernier Alstom a annoncé la fermeture de son usine de Belfort, les représentants de tous les partis, de Le Pen à Mélenchon en passant par Dupont-Aignan, ont dénoncé le manque de réactivité de l’État. Du côté du Front national, un communiqué expliquait que « la nationalisation via la Caisse des dépôts et consignation aurait évité la catastrophe » (12 septembre). Dupont-Aignan parlait, lui, de renationalisation provisoire, tandis que Mélenchon, qui fait toujours mieux que tout le monde, claironnait qu’il avait réclamé cette nationalisation dès 2014. Ensuite, quand le gouvernement Hollande-Valls a annoncé son plan d’investissement pour Alstom, les mêmes, course électorale oblige, ont dénoncé le « bricolage industriel ». C’était à celui qui présenterait la plus vraie des « solutions industrielles », la plus éblouissante des « visions de l’avenir de l’industrie française ». Mais aucun, bien entendu, n’a mis en avant les profits gigantesques accumulés par les actionnaires du groupe, et dont une infime partie suffirait à garantir tous les emplois des travailleurs du site de Belfort et des autres usines.
Pour tous ces politiciens, nationaliser signifie racheter, avec l’argent public, et donc indemniser les actionnaires de l’entreprise qui serait en détresse. En clair, il s’agit de subventionner le patron licencieur, sans pour autant offrir plus de garanties aux travailleurs contre les licenciements.
Ce fut le cas dans le passé avec la sidérurgie. La nationalisation de ce secteur, achevée en 1982 par le gouvernement de gauche de Mitterrand, permit à des capitalistes comme les de Wendel de récupérer des milliards de l’État, qu’ils purent réinvestir dans des activités plus rentables. Le sauvetage des profits des capitalistes du secteur fut bien assuré par l’État, mais pas celui des travailleurs.
Des sites de production fermèrent les uns après les autres et des vagues de licenciements massifs se succédèrent, avec 12 000 suppressions d’emplois en juin 1982, puis 21 000 en 1984. Et, une fois la sidérurgie redevenue rentable, le secteur fut à nouveau privatisé, par le gouvernement Juppé cette fois, en 1995.
En réalité, les interventions de l’État dans le domaine de l’économie se résument toutes à servir les intérêts de la bourgeoisie. Voilà ce qui leur tient lieu de plan industriel ou de patriotisme économique ! Quand il s’agit de sauver leurs profits, les capitalistes en appellent à la solidarité nationale, à la grandeur de la France et à son génie industriel. Et les gouvernements à leur service, de droite comme de gauche, s’empressent de leur offrir des solutions sur mesure baptisées sauvetage de l’entreprise. C’est ainsi que Montebourg se vante d’avoir sauvé PSA ! Le gouvernement dont il faisait partie à l’époque a effectivement prêté 7 milliards au groupe automobile, qui n’en a pas moins fermé l’usine d’Aulnay-sous-Bois et supprimé 17 000 emplois en quatre ans, et qui vient d’annoncer un nouveau plan de 2 133 suppressions d’emplois. Mais Montebourg a bien sauvé quelque chose dans l’histoire : les profits du groupe, et c’est bien tout ce qui compte pour lui.
0 notes
Tumblr media
Site Révolution Féministe : " Pourquoi les femmes ne partent pas ? " Témoignage de Bryony Yost
" Les femmes doivent être prévenues des risques : si vous quittez votre mari violent, des choses terribles vont arriver à votre enfant. "
" Quand j’ai essayé d’appeler la police, il m’a écrasé les mains sur le téléphone. "
" Quand je suis partie, ma fille a été victime de violences si horribles de la part de son père que quand je la ramenais chez moi, elle se blottissait en boule dans un coin. "
" J’ai perdu tout ce que je possédais, mon ex a tout vendu dans un vide-grenier, pour payer son avocat, qu’il a utilisé pour m’attaquer. Mon PTSD (syndrome de stress post-traumatique NDLT) s’est aggravé. Lors de ses périodes de garde, mes enfants ont subi des violences, ils étaient terrifiés, ils ont été diagnostiqués comme souffrant d’un PTSD sévère, ils ont dû quitter leur école.  "
" Si vous croyez que la violence conjugale fait mal quand vous en êtes la cible, attendez que votre enfant vous appelle à l’aide et que vous deviez lui répondre qu’il faut qu’elle aille chez son père—c’est bien pire. "
" Quand je suis partie, ma chienne a été laissée dehors à l’abandon pendant 2 semaines, et quand je suis revenue la récupérer, elle tremblait sans arrêt et avait une blessure à l’œil. "
" En fait, après mon départ, la situation est devenue pire qu’avant. "
" Le tribunal a ignoré mes appels à l’aide. "
" Il y a beaucoup d’autres raisons #whywomendontleave, je peux les résumer en une phrase : dans les cultures patriarcales, la misogynie fait loi, et la première règle de la misogynie, c’est que « tout est toujours la faute des femmes »."
" Autrement dit, les femmes pensent qu’elles sont responsables de tout, parce que c’est la culture qui le leur dit. Et les hommes violents savent très bien utiliser et perpétuer ce mensonge—et c’est pour ça que nous avons besoin du féminisme. "
Via Révolution Féministe [ Catégorie : Témoignages ] Traduit par Francine Sporenda
Révolution féministe https://revolutionfeministe.wordpress.com/2017/01/06/3346/
0 notes
brevesdenatlyn · 8 years
Photo
Tumblr media
DANGEREUSE INNOCENCE
Tome : 2.
Nombre de chapitres: 6 / 15.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Il lui fallait juste trouver un cobaye. Quelqu'un de suffisamment robuste pour résister à cette soudaine injection de puissance à l'état pur. Tout le monde ne pouvait pas supporter un tel changement dans son organisme. Certains, plus faibles que d'autres, pourraient en mourir. Le tout était de trouver la personne parfaite."
CHAPITRE 6: BARRIERE
Le scientifique jubilait. Plus il poursuivait ses recherches, plus les résultats lui plaisaient. Cette Katlyn Itachi avait un sang en or, un sang qui lui permettait de faire de grandes choses. Et il était temps d'en faire profiter tout le monde. Cet enlèvement avait été une bénédiction. Personne n'aurait osé espérer que ce soit aussi simple de mettre la main sur quelqu'un d'aussi puissant. Et pourtant. L'attraper avait été un jeu d'enfant. La retenir avait été beaucoup moins simple. Malgré toutes leurs précautions, elle avait réussi à se servir de sa magie puis à se libérer en commettant un véritable massacre. James Pataguel avait été l'un des seuls survivants. Il n'était pas dans le laboratoire même lorsque c'était arrivé et avait donc échappé au pire et put récupérer des échantillons de sang. Il s'était ensuite éclipsé en toute discrétion avant que quelqu'un ne lui tombe dessus. Une phrase continuait cependant de le tourmenter. La louve avait prononcé quelques mots avant d'exterminer le premier scientifique qui se trouvait à portée. « Tu étais en train de vider mon corps d'emprunt. Je n'ai pas aimé. » Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Souffrait-elle de schizophrénie du fait de ses nombreuses natures ?
James n'en savait rien et ne se donnait pas les moyens de trouver une réponse à cette question. Tout simplement parce que, même si ça l'intriguait, ça ne l'intéressait pas. Il avait seulement besoin du sang de Katlyn et non de sa personnalité. Il espérait juste qu'il ne lui arrive rien et priait pour pouvoir lui remettre la main dessus. Les échantillons de sang qu'il avait pu sauver avait été parfait pour la partie une du plan : l'analyse. Cependant, à présent, il fallait passer aux tests et il ne restait que le contenu d'une seringue, analysé et modifié, pour ce faire. Si le test échouait, c'était fini.
  — Ça fonctionnera, murmura James pour lui-même.
  Il lui fallait juste trouver un cobaye. Quelqu'un de suffisamment robuste pour résister à cette soudaine injection de puissance à l'état pur. Tout le monde ne pouvait pas supporter un tel changement dans son organisme. Certains, plus faibles que d'autres, pourraient en mourir. Le tout était de trouver la personne parfaite. Pour cela, James savait parfaitement où chercher. Il sourit en pensant à la suite du projet. Pour être le seul survivant, il serait également le seul à être récompensé pour ses recherches poussées. Et rien que cette idée le fit frémir d'impatience.
  — Papa ? fit une voix enfantine.
  La voix de l'enfant ramena James à la réalité et l'obligea à lâcher ses espoirs de gloire pour le moment. Il rangea la précieuse seringue dans un coffre dont il était le seul à connaitre l'existence et le verrouilla. Puis, il quitta le sous-sol de sa maison, un sous-sol qui ne figurait sur aucun plan et dont le seul accès était une porte dérobée donnant sur la cuisine. Le scientifique vérifia qu'il n'y avait personne avant de sortir de son trou en toute discrétion. La voix se fit de nouveau entendre.
  — Je suis là ! répondit-il.
  Les pas firent demi-tour pour courir en direction de la cuisine. Une petite fille entra dans la pièce et sauta dans les bras de son père auquel elle ressemblait énormément avec ses grands yeux gris et ses cheveux châtains. Elle était contente de le retrouver, ne serait-ce que le temps d'un week-end. Là était bien l'inconvénient des parents divorcés. Les voyages de l'un vers l'autre étaient épuisants et souvent animés. Même pour une petite fille qui ne comprenait pas encore la situation.
  — Maman, elle dit que la prochaine fois, tu te débrouilles.
— Maman ferait mieux de tourner sa langue dans sa bouche avant de dire des bêtises.
— Elle attend dehors.
— Je vais la voir. Tu ne bouges pas, d'accord ?
  James déposa la petite fille à terre. Elle détala en direction de sa chambre tandis que le scientifique rejoignait son ex-femme à l'extérieur. Ils n'avaient rien à se dire mais, pour faire bonne figure devant leur fille, ils donnaient le change. Il ne fit que la remercier d'avoir pris le temps de la ramener jusqu'ici avant de retourner chez lui, ignorant le doigt d'honneur qu'elle lui fit dans le dos. Bientôt, elle changerait d'avis sur son compte. En attendant, James supportait tout ce qu'elle pouvait balancer sur son dos. Le monde allait changer grâce à lui et sa découverte incroyable.
  ×
  Tout le monde s'activait dans l'immense maison de Katlyn. L'équipe menée par Nicholas était arrivée un peu plus tôt et leur avait déposé David, dans un état critique, et une femme que leur meneur leur avait demandé d'escorter jusqu'ici. Si cette décision en avait surpris plus d'un, le fait que deux hommes restent pour garder un œil sur elle était rassurant. Elle avait été installée dans l'une des chambres du deuxième et seuls les deux gardes et Nicholas pouvaient y avoir accès.
De leur côté, Nobuo et Brooke se chargeaient de David qui agonisait. Son sang avait besoin d'un grand nettoyage. Le contact prolongé avec l'argent avait fini par l'empoisonner et, s'il ne bénéficiait pas rapidement de sang sain, il allait mourir sous leurs yeux. Les loups ne pouvaient décemment pas aller dans un hôpital normal du fait de leurs gênes surnaturels alors Katlyn avait choisi de transformer une partie de son sous-sol en clinique pour loups garous. C'était là que reposait David entre deux draps tandis que Nobuo cherchait une solution pour le sauver. Tous les loups de la meute avaient accepté de se plier à un don de sang et la première infusion venait juste d'être effectuée. Pourtant, aucun changement n'était visible. Nobuo voulait laisser passer un peu de temps avant de faire un nouvel essai. Quelque chose en lui était certain que, sans l'aide de Katlyn, David avait peu de chance de sans sortir.
  — Toujours aucun changement, soupira Brooke. Je dirais même que son état empire.
— Je vais lancer une analyse. Ce n'est pas normal.
  Nobuo prit l'un des tubes à essai contenant le sang de David et s'éclipsa dans la pièce voisine, pièce qui comportait un laboratoire nécessaire aux analyses médicales. Brooke se pencha sur David et changea le linge humide qu'il avait sur le front. C'était censé faire baisser sa fièvre. Les loups avaient une température corporelle élevée et celle de David était plus élevée que celle d'un loup en bonne santé. Le sang suintait de son nez, de ses oreilles et un filet commençait à couler de sa bouche. L'argent était en train de le ronger de l'intérieur.
Brooke souffla à nouveau et prit une serviette propre qu'elle humidifia légèrement. Elle nettoya le visage de David, lentement, avec précaution, par peur de le blesser plus qu'il ne l'était déjà. La situation était un brin ironique. Si Katlyn, Nicholas et la meute avaient pardonné à David d'avoir été manipulé par son père, Brooke n'avait jamais pu le faire. Elle lui en avait toujours voulu et ne lui avait jamais reparlé depuis. Elle s'était toujours arrangée pour l'éviter et voilà qu'elle se retrouvait maintenant à son chevet à prendre soin de lui. C'était vraiment étrange comme situation. Pourtant, Brooke devait avouer qu'il lui avait manqué. Elle avait menti à tout le monde et à elle-même quand elle avait admis ne pas en souffrir. Elle l'avait aimé. Vraiment aimé. Aujourd'hui, elle avait tourné la page et avait un nouveau petit-ami. Un loup du nom de Steve appartenant à la meute de Katlyn et membre de la Wolf Elite. Elle était heureuse avec lui et ne laisserait pas David gâcher ça.
Cependant, s'il devait mourir, elle ne voulait pas qu'il parte sans qu'elle ne l'ait pardonné. Maintenant, elle se sentait prête à le faire. Mieux valait tard que jamais comme disait le proverbe. Elle observa les alentours et, ne voyant personne, décida de se lancer.
  — Je suis désolée, David. J'aurais dû te pardonner plus tôt mais je n'arrivais pas à passer au-dessus de tes actes. Je me fichais que tu aies été manipulé. Tout ce que je voyais, c'était que tu t'en étais pris à Katlyn et que tu l'avais quasiment tuée. Tu as failli me l'enlever alors que je tenais à elle plus qu'à ma vie. Elle était ma sœur et, parfois, je regrette que toute cette histoire soit arrivée. Parce qu'à cause de tout ça, je l'ai perdue. J'ai perdu Katlyn et j'ai bien peur de ne jamais la retrouver. Je t'en ai voulu. J'ai rejeté la faute sur ton dos alors que j'aurais dû la jeter sur le dos de Nicholas pour l'avoir mordue. Oh, bien sûr, je lui en ai voulu mais la façon dont il se bat pour elle, la façon dont il la regarde, la façon dont il agit avec elle m'amène à penser que c'est un homme bien. Il ne la lâchera jamais. Je ne comprends rien aux histoires de loups garous mais je sais que l'Empreinte est définitive, que si ça arrivait, c'était pour la vie. Katlyn est entre de bonnes mains. Nicholas, Owen, Sean, Derek, les autres et... Toi. Je sais que vous ferez tout pour la protéger et pas parce qu'elle est votre chef. Vous la protégez parce que vous l'aimez tous à votre façon. Elle a été merveilleuse avec chacun d'entre vous et vous avez su lui rendre la pareille. Alors, merci. Merci de t'être dévoué pour sa protection rapprochée. Merci de risquer ta vie pour la protéger, même si cet acte vient de ton besoin de te racheter pour ce que tu lui as fait subir. Alors, je te pardonne, David. Je te pardonne pour tout. Et sache que je t'ai aimé.
  David bougea dans son inconscience et Brooke crut qu'il s'était réveillé mais il n'en était rien. Il était toujours dans le coma, toujours dans un état critique. Que pouvait-elle faire de plus que de le regarder dépérir ? Nobuo revint avec une feuille dans la main. A la tête qu'il faisait, Brooke savait que les résultats n'étaient pas bons.
  — C'est de la solution d'argent modifiée. Un simple sang n'y changera rien. On a besoin de Katlyn. Elle seule peut le sauver.
  Sauf que Katlyn était absente et elle-même dans une situation désespérée. Personne ne savait quand elle allait revenir. L'esprit qui l'avait tenue occupée des semaines durant continuait de la tourmenter. Brooke sentait que quelque chose ne tournait pas rond. Des membres de la meute première de Katlyn, celle uniquement constituée de « sangs impurs », avait été appelée par Owen et ces membres étaient maintenant sur le qui-vive. Quelque chose se passait, quelque chose de grave qu'on lui cachait. Qu'est-ce qui se passait ?
  — Qu'est-ce que Katlyn pourrait faire de plus ?
— Les sorcières, comme les loups et les vampires, ont un sang spécial. Lui donner son sang ne servirait à rien tant que celui de David est infecté. On a besoin de « désactiver » l'influence de l'argent avant de faire une nouvelle transfusion.
— C'est donc la sorcière en elle dont tu as besoin ?
— Oui.
— Et celle qu'on héberge au deuxième étage ne pourrait pas faire l'affaire des fois ?
  La réflexion de Brooke mit quelques secondes avant de percuter le cerveau de Nobuo. Il n'avait pas pensé à cette solution. Tant que Katlyn était sous contrôle d'Iktar, ils ne pouvaient rien lui demander. David allait donc mourir. Cependant, personne n'avait envisagé qu'une autre sorcière débarquerait d'ici là. Le médecin envoya un message télépathique à l'un des gardes pour leur demander l'aide d'Amaya Crekski. La sorcière se montra étonnement docile et accepta de les aider. Une heure plus tard, elle avait nettoyé le sang de David qui bénéficiait d'une nouvelle poche de sang. Son état s'améliorait de minute en minute. Il était près de six heures du matin quand il ouvrit enfin les yeux. La seule présence qu'il sentit fut celle de Brooke qui avait refusé de quitter son chevet au cas où il se réveillerait. Le jeune homme savait qu'elle dormait mais il ne put s'empêcher de répondre à son précédent discours.
  — Moi aussi, je t'ai aimée, Brooke.
  La jeune femme bougea dans son sommeil et un léger sourire se dessina sur ses lèvres comme si elle avait entendu les propos de son ex petit-ami. Peut-être allaient-ils pouvoir repartir sur de bonnes bases dès à présent.
  ×
  Brian se tenait toujours debout au centre du cercle magique. Il se demandait toujours comment une telle chose avait pu se produire. Ce n'était certainement pas Iktar qui avait créé ce cercle et Nicholas n'en était tout simplement pas capable. Brian ne détectait aucune présence dans les environs proches. S'il y avait eu quelqu'un, il l'aurait senti. Qui avait donc créé ce cercle magique ? Le vampire s'agenouilla pour observer les signes qui formaient un barrage sur le corps de Katlyn avant de rejoindre le cercle qui englobait les deux corps. Il ne les reconnaissait pas. Chaque sorcière, même d'une communauté identique, avait ses propres signes quand elle créait une barrière magique. Tous les signes étaient différents d'une sorcière à une autre et Brian avait beau en avoir rencontré des tas, ces signes-là lui restaient inconnus.
Du bruit parvint aux oreilles de Brian. Quelqu'un venait. Sûrement des employés du centre commercial. Ils devaient décamper d'ici très vite. Le vampire espérait que l'impressionnant pouvoir se dégageant du cercle ne court-circuiterait pas son pouvoir de téléportation. Il attrapa les bras de Katlyn et Nicholas et se représenta le salon de la résidence. Il y fut rapidement et atterrit sous les yeux surpris de Sean, Derek et Owen qui poursuivaient leurs recherches. Les trois loups se levèrent précipitamment pour venir en aide à leurs chefs mais se heurtèrent brutalement à la barrière magique. Le cercle les avait suivis, sûrement à cause des marques imprimées sur le corps de Katlyn.
  — Qu'est-ce qui se passe ? grogna Derek.
— Le cercle s'est déclenché quand je suis entré. Je suppose que je dois en sortir pour le désactiver.
  Il s'empressa d'exécuter sa pensée. A nouveau, le cercle brilla d'une vive lueur mauve avant de disparaitre complètement. Seuls les signes présents sur le corps de Katlyn demeurèrent. Nicholas ne bougea pas, toujours inconscient malgré l'absence de blessures apparentes.
  — Le corps de Katlyn est scellé, observa Owen. Comment est-ce possible ?
— Je l'ignore. Il va falloir le découvrir par nous-même.
— Je descends Nicholas à l'infirmerie, déclara Sean.
  Il releva Nicholas et passa un bras sur ses épaules avant de disparaitre en direction du sous-sol. Les deux loups restants se concertaient sur la marche à suivre.
  — Si vous me le permettez, je vais aller m'enterrer quelque part. Prévenez-moi si vous avez du nouveau.
— Pas de problème.
  Brian aurait voulu rester. Il aurait vraiment voulu mais il ne le pouvait pas. Le jour se levait et, s'il ne dormait pas un tant soit peu, il le paierait cher. Un vampire qui ne dormait pas le jour était un vampire qui s'affaiblissait et, par les temps qui couraient, il valait mieux pour lui qu'il soit en pleine forme. Il était sûrement le seul à même de stopper Iktar. Tous deux étaient ennemis de longue date. Brian faisait parmi des plus vieux vampires encore en vie et seuls deux ans le séparaient du « roi vampire ». Ils étaient rivaux éternels et cela n'allait pas s'arranger étant donné qu'Iktar avait osé s'en prendre à Katlyn. Cette fois, le vampire ne ressusciterait pas.
Owen et Derek attendirent que le vampire ait disparu avant de transporter Katlyn dans la prison magique du sous-sol. La barrière de protection s'activa d'elle-même quand elle sentit la présence du mal en la personne de Katlyn. Les loups eurent juste le temps de quitter la pièce avant qu'elle ne leur interdise toute sortie.
  — Et maintenant ? demanda Derek en observant les signes magiques clouer le corps de Katlyn au sol.
  C'était un mélange de la magie de Katlyn avec une autre magie qui leur était inconnue. Qui était donc intervenu afin de sceller Iktar ? De nombreuses personnes en voulaient au vampire mais aucune n'était assez folle pour s'attaquer à lui. Owen avait étudié de nombreuses magies et les signes qui parcouraient la peau de Katlyn lui étaient aussi inconnus qu'aux autres. Une nouvelle magie avait vu le jour cette nuit mais qui en était à l'origine ?
  — On attend les instructions de Nicholas. En attendant, on se repose.
— Il faudrait peut-être que quelqu'un se charge de la surveiller.
— Personne n'a jamais réussi à passer cette barrière. Avec cette double magie, je doute qu'elle puisse sortir d'ici.
  Derek acquiesça et les deux loups quittèrent la propriété. Le jour était sur le point de se lever et tous avaient besoin de sommeil avant d'attaquer la partie la plus difficile de leur mission : libérer Katlyn de l'influence d'Iktar.
  Il s'était passé plus de vingt-quatre heures entre l'enfermement d'Iktar et l'admission de Nicholas à l'infirmerie. Ce dernier avait profité de son séjour pour se remettre complètement. La seule marque de son combat qui résidait était une série de signes japonais dont il ignorait la signification. Ces signes étaient tatoués à l'intérieur de son bras gauche. Pourtant, ce n'était pas ce qui le préoccupait le plus. La barrière magique était déclenchée et, pourtant, il avait pu entrer dans la pièce sans la briser, ni la désactiver. Iktar était réveillé et s'énervait contre sa prison. Il tentait de la briser sans y parvenir. Nicholas était appuyé contre le mur, juste en face du tube de signes luminescents qui retenait Iktar. Les bras croisés, il observait la scène.
  — C'est inutile. C'est Katlyn elle-même qui a créé cette barrière. Elle s'active automatiquement dès qu'elle sent le mal.
  Iktar grogna à son encontre, révélant ses crocs saillants. Il était furieux. Comment était-ce possible ? Ce n'était pas Brian. C'était le loup qui l'avait arrêté et seulement le loup. Comment avait-il réussi ce tour de force ?
  — Si elle avait été la seule à avoir construit ce sortilège, sa magie aurait suffi à le démonter.
— Katlyn est plus maligne qu'elle en a l'air.
  Le vampire siffla entre ses dents pour montrer sa fureur. Il lâcha un grognement qui fit trembler les murs de la résidence. Sa colère ne faisait qu'augmenter de minute en minute mais Nicholas n'était pas inquiet. Il ne pourrait rien faire. Bientôt, il pourrait encore moins en faire. Il était piégé. C'était sa fin.
  — Pourquoi es-tu si calme le loup ?! Ce qui va arriver à ton âme-sœur t'est donc si indifférent ?!
— Non. C'est de ton sort à toi dont je suis indifférent.
— Il y a quelque chose chez toi qui m'agace profondément. Je ne saurais dire quoi.
— Sûrement le fait que j'ai vraiment eu le dessus sur toi. Ça doit être frustrant pour quelqu'un d'aussi vieux que toi.
— Comment tu as réussi à faire ça ? Gronda le vampire.
— Je l'ignore, répondit Nicholas en haussant les épaules.
  Il ne s'étendit pas sur le sujet. C'était inutile. Il laissa le vampire ruminer dans son coin jusqu'à ce que la barrière s'entrouvre pour laisser entrer Amaya Crekski. Iktar gronda de plus belle en apercevant la sorcière.
  — Toi ! S'exclama-t-il plus furieux que jamais.
— Quel déplaisir de te revoir, Iktar.
— Je te croyais morte.
— Je vais mieux.
  Une déferlante de magie traversa la pièce et électrisa le vampire qui se plia de douleur. Il ne fut pas le seul. Etant toujours très lié à Katlyn, Nicholas sentit très bien passer le courant. Déstabilisé, il grogna et montra les crocs. Sa réaction fit rire Iktar.
  — Tu n'avais pas prévu ce coup-là le loup. Je suis toujours dans le corps de ta petite-amie. Tu sentiras toujours ce qu'elle ressent. Tout ce qu'elle subit, tu le subis aussi.
— Continuez, ordonna Nicholas sans tenir compte des propos du vampire.
  Il s'était préparé à sentir passer le rituel d'extraction de l'esprit. Il ne s'était seulement pas attendu à ce que ce soit si brusque et inattendu. Amaya Crekski était une professionnelle. Elle avait déjà vécu ça. Elle tirerait Katlyn de ce pétrin.
  — Tu sais que plus j'occupe son enveloppe corporelle, plus son esprit s'éteint, n'est-ce pas ?
— Quand j'en aurais fini avec toi, il ne restera plus rien de ta sale gueule !
— Tu la sens, hein ?! jubilait Iktar en sentant la peur de Nicholas. Tu la sens qui s'éloigne de toi ! Tu la sens qui perd pied !
— Ferme-là !
— Elle s'abandonne à sa noirceur ! Tu vas la perdre et tu es effrayé à l'idée de ce qu'elle pourrait faire sous mon emprise !
— Je t'ai dit de la fermer !
  La décharge électrique qui suivit fut à la hauteur de la colère de Nicholas. Elle frappa le vampire de plein fouet et épargna le loup dont les premiers signes d'une transformation imminente commençaient à être visibles. Ses yeux avaient viré au jaune vif et ses dents dépassaient légèrement sur ses lèvres.
De son côté, les yeux d'Iktar avaient viré au rouge vif, signe de la rage qui l'animait. Pourtant, loin de se laisser démonter, il éclata de rire. Il ne les laisserait pas gagner. Le pouvoir de Katlyn courait dans ses veines. L'emprise qu'elle avait sur lui diminuait et il pouvait maintenant bénéficier d'une partie de sa magie. Elle ne lui était malheureusement d'aucune utilité pour le moment.
  — Intéressant, marmonna Amaya en fixant les yeux rouges vifs du vampire.
  Iktar cessa de rire. Que faisait cette sorcière de malheur ? Il n'aimait pas l'expression qu'elle arborait et encore moins l'étincelle de compréhension qui passa brièvement dans ses yeux. Elle avait trouvé quelque chose et allait s'en servir contre lui.
  — Dégage de là la sorcière ! Ce ne sont pas tes oignons !
— Peut-être qu'elle succombe à ton emprise mais elle conserve quand même un certain contrôle sur toi. Elle filtre ce que tu peux faire. Tout ce que tu fais est géré par elle et elle seule. Elle te tient en laisse.
— C'est impossible ! Je l'ai bloquée avec sa propre magie. Elle est coincée derrière une barrière qui l'oblige à rester dans mon royaume des esprits.
— Que tu dis, vampire.
  L'échange s'arrêta là. La suite ne fut que sortilèges en sortilèges. Le rituel d'extraction était long et douloureux autant pour le vampire que pour le loup qui subissait tout comme un effet miroir. Contrairement à Iktar qui ne cessait de gronder, Nicholas supportait ça en silence. Les assauts devenaient de plus en plus douloureux et insoutenables. Il n'était pas sûr de tenir encore longtemps. Il s'était remis de son combat mais le laps de temps entre cette épreuve et son affrontement avec Iktar était très court. Il encaissait bien mais s'affaiblissait tout de même. Au même titre que Katlyn.
Katlyn. La simple pensée de son âme-sœur suffit à lui redonner un peu de courage et à se relever pour la énième fois. Pour elle, il pouvait tout endurer et tout donner. Il pouvait supporter cette épreuve rien qu'à l'idée de la retrouver. Même quand ça devint de plus en plus difficile, il lui suffisait de penser à elle pour continuer à tenir. Alors qu'il menaçait de lâcher prise, il sentit le pouvoir de Katlyn glisser dans ses veines et se mêler à celui d'Amaya pour un ultime assaut qui fit trembler les fondations de la maison. Bientôt, le calme revint. On entendait seulement les respirations saccadées du trio magique. Amaya continuait d'envoyer de petites salves de magie pour garder Iktar sous contrôle. Ce n'était rien d'extraordinaire, juste quelques pointes de magie ici et là pour maintenir la barrière serrée autour du vampire. Cette magie donnait à Nicholas l'impression qu'on lui plantait des milliers de petites aiguilles dans la peau. C'était trop pour lui. Ses jambes cédèrent et il se retrouva à genoux.
  — Arrêtez ça, vous êtes en train de le tuer ! rugit une voix depuis le seuil de la porte.
  Surprise, Amaya Crekski arrêta ce qu'elle faisait et se tourna vers la porte tandis que Nicholas se laissait glisser au sol, tremblant et à bout de souffle. Iktar était résistant. Très résistant. Si ce rituel durait plus longtemps, le loup ne donnait pas cher de sa peau.
  — Il connaissait les risques qu'il encourait.
— Ce n'est pas une raison ! Laissez-moi entrer.
— Je ne peux pas faire ça.
— Nicholas.
  Le sortilège qui bloquait la porte se leva juste le temps que Brian entre et se remit en place aussitôt qu'il fut passé. Le vampire se pencha sur Nicholas et le redressa. Iktar avait beau être résistant, les nombreux assauts qu'il avait subis l'avaient laissé sur le carreau. Il gisait sur le sol, incapable de se relever ou de bouger. Le rituel était sur le point d'avoir raison de lui. Son unique chance était qu'Amaya ne tienne pas le choc mais cette sorcière était redoutable. Elle ne lâcherait pas prise.
  — Ça va, grogna Nicholas. Je vais bien.
— Ouais, je vois ça.
  Brian le releva de force et l'inspecta sous toutes les coutures, cherchant quelque chose de précis sous les yeux étonnés du loup et de la sorcière.
  — Je peux savoir ce que tu fais ?
— Mlle Crekski, je suis désolé de vous dire ça mais vous ne parviendrez pas à accomplir le rituel dans son intégralité. Il nous faut un tout autre type de magie pour ce cas.
— Pardon ?
— Je n'ai pas arrêté de repenser à ce qui s'est passé cette nuit-là, à cette lumière blanche et à ces signes que je ne connaissais pas. La réponse restait hors de portée et c'est en venant ici que j'ai compris. La clé, c'est Nicholas.
— Je ne comprends rien.
— Quand vous êtes tombés, Katlyn a, à un moment donné, refait surface sur son hôte indésirable.
— Oui. Je l'ai vue. Dans ses yeux.
— C'est à ce moment-là que ça s'est passé.
— La lumière blanche.
— Elle a fait un transfert de magie, conclut Brian en désignant les signes japonais sur le bras de Nicholas.
— Ce n'est pas possible ! S'exclama Amaya. Une sorcière ne peut pas transmettre ses pouvoirs à un loup.
— Sauf si elle est liée à ce loup par l'Empreinte !
  Brian désigna le tatouage sur le bras de Nicholas et le traduisit. « Âme-sœurs ». La définition même de ce qu'était le Natlyn. Ce couple défiait toutes les lois de la nature et toutes les exceptions.
  — Ce cas ne s'est présenté qu'une fois. Une seule fois dans toute l'Histoire.
— Avec la sorcière qu'Iktar a voulu transformer pour la faire sienne. Celle-ci était déjà liée à un loup-garou et lui a transmis tous ses pouvoirs avant qu'Iktar ne la tue dans un acte de rage.
— Alors, c'est à lui de briser le sort.
— Comment je dois faire ?
  Nicholas n'était pas sûr d'avoir compris toute la conversation mais il avait saisi que c'était le seul à même de sauver Katlyn. Il se sentait frustré d'avoir dû endurer tant de tortures alors qu'il était la clé de tout le problème.
  — Il faut que tu inverses la barrière. Katlyn reprendra son corps et Iktar sera coincé dans le monde des esprits. Au moins, le temps que l'on trouve le moyen de le virer de là sans te tuer.
— Une partie de lui résidera toujours en Katlyn ?
— Une partie qu'elle sera en mesure de réprimer sans problème.
— Allons-y.
  Nicholas alla faire face à Iktar qui avait fini par se relever et retranscrit les caractères qu'il avait sur le bras dans l'air. La magie se chargeait de rendre les signes visibles. Ensuite, il se connecta à l'esprit d'Iktar, à défaut de pouvoir atteindre celui de Katlyn. Quand ce fut fait, il laissa son instinct le guider. Il plaqua ses deux mains l'une contre l'autre et respira profondément. Il sentit très nettement le moment où la barrière s'ouvrit, de même qu'il sentit très nettement celui où Katlyn retrouva son corps. Il repoussa Iktar de toute la force de sa volonté, l'obligeant à traverser la barrière. Ce ne fut que lorsque la barrière se fut refermée derrière le vampire furieux que Nicholas ouvrit les yeux. Il croisa alors le regard émeraude de son âme-sœur.
  — Katlyn...
  Elle était revenue. Elle était enfin de retour parmi eux...
×××
Buy me a coffee?
DEBUT DU TOME 1
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
EPILOGUE
Télécharger.
0 notes