Tumgik
#presque envie d'écrire une vraie fic ot3 sur ces trois là
girafeduvexin · 3 years
Text
Personne ne m'a demandé d'écrire ça mais un vague truc sur Perceval, Lancelot et Arthur. Se situe dans le livre III.
"Qu'est-ce que vous faites ?"
Lancelot leva un œil agacé vers Perceval, qui venait de s'asseoir près de lui.
Il y a trois semaines, l'autre débile de Karadoc était venu l'assommer avec ses histoires de couteau. Lancelot aurait pu l'étrangler. Par chance, Karadoc n'était pas supposé les accompagner en campagne cette fois mais apparemment, il avait été remplacé par son imbécile d'ami, à savoir Perceval.
Lancelot ne daigna même pas répondre ; tout plutôt que de reproduire la pénible conversation qu'il avait eue avec Karadoc.
Il continua à tailler son bout de bois en silence.
Perceval attendit. Quand il fut clair que Lancelot n'allait pas répondre, il demanda :
"Pourquoi vous ne m'aimez pas ?"
Cela eut le mérite de surprendre Lancelot. Il lâcha son bout de bois pour dévisager le Gallois.
"Pardon ?
- Vous m'aimez pas."
Ce n'était pas une question.
"Pourquoi ?"
Lancelot envisagea un instant de le rembarrer ; après tout, il était tranquille avant que Perceval ne vienne le déranger. Il était en droit de l'ignorer.
Mais quelque chose le titillait chez l'autre chevalier. Quelque chose qui l'empêchait de simplement passer à autre chose.
Alors, Lancelot répondit par une autre question.
"Et vous ? Vous ne m'aimez pas non plus."
Perceval écarquilla les yeux. Lancelot fronça un peu plus les sourcils.
"Ça vous étonne ? Vous croyez que je ne sais pas que vous m'appelez le blondinet derrière mon dos et que vous me trouvez prétentieux ?"
Perceval se mordit la lèvre inférieure, visiblement embarrassé.
"C'est vrai, mais...
- Mais quoi ? Vous ne m'aimez pas, je ne vous aime pas, et voilà. Ce n'est pas parce que nous sommes chevaliers que nous sommes obligés d'être amis.
- ... Mais je vous aimais bien avant."
Tiens donc.
"Et quoi ? Je vous ai déçu ? Vous ne seriez pas le seul."
C'était dit avec plus d'amertume qu'il ne l'aurait souhaité.
"Je suis pas déçu. Arthur non plus."
Lancelot faillit en tomber de sa chaise.
"Qu'est-ce qu'Arthur...
- Moi, j'ai arrêté de vous aimer quand j'ai compris que vous m'aimiez pas. Du coup, j'vous redemande..."
Le regard bleu de Perceval le transperçait. Un bref instant, Lancelot eut envie de se mettre à genoux, de lui avouer tous ses péchés, tel que Père Blaise les encourageait à le faire.
"Pourquoi vous ne m'aimez pas ?"
Il n'y avait aucun jugement dans les yeux de Perceval. Lancelot bafouilla :
"Je... J'étais jaloux."
À l'instant où ces mots sortirent de sa bouche, il s'en voulut. Qu'est-ce qui lui prenait de se confier à cet abruti ? Bohort, passe encore, mais Perceval ?
Ce dernier n'eut pas l'air surpris, comme s'il s'en doutait.
"C'est à cause d'Arthur ?"
Lancelot en resta bouche bée. Perceval, pour la première fois, détourna son regard. Il murmura, vaguement gêné :
"Moi aussi, j'étais jaloux de vous avant."
Lancelot tenta vainement de reprendre le contrôle de la conversation. Il répondit avec ironie :
"À l'épée, vous n'avez rien à m'envier.
- Non mais j'm'en fous de ça, c'est ringard l'épée. C'est juste que... j'aime tellement Arthur."
Malgré lui, Lancelot fut touché par la candeur du chevalier.
"Mais je pensais qu'il m'aimait pas parce qu'il me comparait à vous. Je me suis dit que je serai jamais aussi bon que vous.
- Vous êtes lucide, c'est déjà bien.
- Du coup, j'ai demandé au roi s'il m'aimait."
Lancelot ricana.
"La tarte que vous avez dû prendre...
- Il m'a dit que oui."
Lancelot dévisagea Perceval quelques secondes.
"Il vous a dit quoi ?
- Il m'a dit "J'vous aime"."
Lancelot prit le temps d'encaisser la nouvelle.
Il ne savait trop ce qu'il devait en penser.
"Pourquoi vous me racontez ça ?
- C'est pour vous conseiller de faire pareil. Vous allez voir Arthur et vous lui demandez s'il vous aime. Il va vous rassurer."
Lancelot essaya vainement de se représenter la scène. Aller voir Arthur ? Lui demander s'il... l'aimait ?
Une peur inconnue lui serra le ventre.
Et s'il disait qu'il ne l'aimait pas ?
Absurde. Il s'en fichait de ça. C'était son roi et rien d'autre. Arthur lui avait bien fait comprendre qu'il n'était pas son bras droit ; il n'était certainement pas son ami non plus.
Non, ils travaillaient ensemble. Lancelot était son meilleur chevalier.
Rien de plus.
"Ça va pas ? Vous avez une sale tronche."
Lancelot cligna des yeux. Il en avait oublié la présence de Perceval.
"J'étais abasourdi par la connerie que vous venez de me sortir."
Perceval resta interdit.
"Vous savez pas ce que ça veut dire 'abasourdi', hein ? Allez, fichez-moi le camp."
Perceval se leva mais continua à poser sur Lancelot un regard hésitant.
"C'est jamais trop tard.
- Cassez-vous."
Perceval haussa les épaules et partit.
"Sire ?
- Hm ?"
Arthur était déjà désagréable. Père Blaise leur avait demandé de venir pour parler de 'quelque chose' mais ça faisait bien vingt minutes qu'ils attendaient.
"Est-ce que vous... est-ce que vous..."
Lancelot s'interrompit.
Arthur regardait par la fenêtre, l'air ennuyé.
"Laissez tomber."
Quoique Perceval puisse dire, c'était trop tard : Lancelot en était persuadé.
53 notes · View notes