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#un cauchemar quoi
kino51 · 2 years
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Monsieur Cauchemar  2015
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kilfeur · 2 months
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Enfin je sais ce qu'il y a sous la tenue grise de Rayla, je vais pour l'utiliser pour des futures références ! Et ouais Rayla qui dit au début que c'est un cauchemar pour calmer Callum. Je veux dire Callum débarque en plein milieu de la nuit et du coup il lui raconte tout ça. Moi perso, je saurai pas quoi dire ! Mais du coup on a l'idée de Callum qui est de créer une couverture anti sort et Barius qui a crée un leurre @theredhairedmonkey t'avais raison pour le leurre. Reste à savoir si il marche vraiment pour la suite
Finally I know what's under Rayla's gray outfit, I'm going to use it for future references! And yeah, Rayla saying at the beginning that it's a nightmare to calm Callum down. I mean, Callum shows up in the middle of the night and tells her all about it. Personally, I wouldn't know what to say! But then we have Callum's idea of creating an anti-spell blanket and Barius' creation of a decoy. Red ! you were right about the decoy. It remains to be seen whether it really works for the next step
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vestae-vocivus · 1 year
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Liste de titres pour des créations.
en français : 
Je ne sais jamais quoi mettre sur mes avatars. Vous aviez partager des listes fr mais je les trouves plus.. Je me fais un petit post it ici. Si vous avez des listes, on partage?  il y a des doublons 
Regards ténébreux Les Secrets enfouis L'Ombre silencieuse Échos de minuit Les Traces de l'oubli Les Feux éteints Morsure d'hiver Au-delà du brouillard Lueur interdite Le Masque déchiré Encre noire Les Jardins abandonnés La Voix du silence Sous les étoiles sombres Étreinte de la nuit La Cité des murmures Le Reflet brisé Les Chemins interdits L'Envol de l'ombre L'Innocence perdue Frissons d'obsidienne Les Fantômes du passé Les Roses noires Le Souffle des ténèbres Le Cœur englouti L'Écho des cendres Le Parfum de l'oubli Les Portes interdites La Malédiction d'argent Les Yeux sans visage Dans l'ombre des corbeaux La Morsure du destin Au creux de l'abîme Les Larmes de l'oubli L'Enfer en héritage L'Éveil des démons La Peur écarlate Les Ames égarées Les Passages interdits Le Silence des sépultures Les Vents funestes Le Destin trahi Les Murmures de la nuit L'Envol des chimères Les Lueurs sombres La Morsure du passé Les Larmes de l'ombre La Légende des corbeaux Les Ténèbres intérieures Les Chemins de la peur L'Effroi suspendu Les Mains sanglantes Les Rires éteints Le Labyrinthe obscur L'Orage éternel Le Regard sans âme Les Ombres profondes La Danse des spectres Les Anges déchus Le Souffle des damnés Les Secrets du passé La Voix des tourments Les Ruines oubliées La Nuit sans fin Les Flammes éternelles La Toile de l'araignée Les Vestiges du mal Le Mystère envoûtant Les Larmes de sang La Malédiction du corbeau Les Visages sans visage L'Étreinte de l'enfer Les Portes de la folie Les Murmures du destin Le Regard perdu Les Ténèbres profondes L'Effroi enfoui Les Portes de l'obscurité L'Écho des tourments Le Regard ténébreux Les Flammes de l'oubli Le Voile ensanglanté La Marque maudite Les Rêves interdits La Lueur sinistre Les Murmures envoûtants Le Sentier des ombres Le Reflet démoniaque Les Secrets perdus La Prison des âmes Les Ténèbres dévorantes L'Ombre silencieuse Les Chemins interdits Le Chant des damnés La Lame du désespoir Les Voix de l'au-delà L'Éclipse du destin Les Frissons funestes La Danse des démons Les Souvenirs maudits Le Regard perdu Les Vestiges de la nuit La Marque de la terreur Les Flammes éternelles Le Voile de l'agonie Les Murmures mortels L'Ombre enchaînée Les Chemins maudits La Vengeance démoniaque Le Masque de la folie Les Lueurs éteintes La Danse des esprits Les Soupirs funèbres Les Secrets ensanglantés La Prison de la folie Les Ténèbres écarlates Le Regard ténébreux Les Vestiges de la peur L'Écho du cauchemar Le Baiser de la mort Les Flammes damnées La Chute éternelle Les Chemins ensorcelés Le Reflet brisé Les Lueurs de l'ombre La Malédiction ensorcelée Le Voile des regrets Les Murmures hantés L'Étreinte des ténèbres Le Regard perdu Les Flammes éternelles Le Voile de l'oubli La Marque de la peur Les Secrets enfouis La Prison des cauchemars Les Ténèbres abyssales Le Reflet macabre Les Vestiges ensanglantés L'Ombre déchue Les Chemins de la perdition La Vengeance éternelle Le Masque des tourments Les Lueurs mourantes La Danse macabre Les Soupirs éternels Les Secrets interdits La Prison des illusions Les Ténèbres éternelles Le Regard funeste Les Vestiges du désespoir L'Écho des âmes perdues Le Souffle de la mort Les Flammes enragées Le Voile des illusions Les Murmures obsédants L'Ombre envoûtante Les Chemins désolés La Malédiction éternelle Le Reflet perdu Les Lueurs nocturnes La Chute funeste Les Souvenirs ensanglantés Les Secrets enfouis La Prison des ombres Les Ténèbres déchirées Le Regard brisé Les Vestiges maudits L'Écho des tourments Le Baiser de l'oubli Les Flammes sombres La Danse éternelle Les Soupirs tourmentés Les Secrets voilés La Prison des tourments Les Ténèbres éthérées Le Reflet ensanglanté Les Lueurs évanouies Les Frissons déchus Les Reflets perdus Les Reflets effacés L'Éclat mirifique des ruines oubliées Les Secrets de la nébuleuse déchue Les Vestiges d'une beauté évanouie L'Étoile solitaire, guide des cieux Le Pendu suspendu, mystère dans les cieux La Lune argentée, gardienne des rêves Le Soleil flamboyant, éclat de lumière La Justice équitable, balance des destins Le Jugement vibrant, réveil de l'âme Le Monde infini, danse de l'univers La Roue tourbillonnante, destin en mouvement La Force indomptable, puissance intérieure Le Chariot triomphant, victoire en marche La Tempérance sereine, harmonie des éléments La Papesse mystérieuse, gardienne des secrets L'Empereur solide, fondation de l'ordre L'Impératrice fertile, source de créativité Le Diable séducteur, tentation ardente La Mort silencieuse, transformation inéluctable Le Magicien énigmatique, maître des arts occultes La Peste dévastatrice, fléau implacable Le Fou insouciant, voyageur des mondes La Tour déchue, chute de l'illusion Le Hierophant sacré, gardien des enseignements Le Huit de coupes, départ mélancolique L'As de deniers, promesse d'abondance La Reine d'épées, sagesse tranchante Le Roi de bâtons, leader enflammé La Page de coupes, messager des émotions Le Neuf de deniers, richesse accomplie Le Deux de bâtons, choix et potentiel Le Six d'épées, voyage vers la paix Le Trois de coupes, célébration joyeuse Le Sept de deniers, patience récompensée L'As de bâtons, étincelle créatrice La Reine de deniers, générosité fertile Le Roi d'épées, autorité mentale La Page de bâtons, passion émergente Le Dix d'épées, fin d'un cycle Le Quatre de coupes, désillusion intérieure Le Sept de coupes, rêverie envoûtante L'As de coupes, source d'amour Le Roi de deniers, prospérité terrestre La Reine de bâtons, énergie inspirante La Page d'épées, esprit vif et curieux Le Six de coupes, nostalgie douce Le Deux de deniers, jonglerie de choix Le Huit de épées, prisons mentales Le Dix de deniers, héritage matériel L'As d'épées, puissance de la pensée La Reine de coupes, intuition profonde La Marée des songes Les Visions perdues La Lueur furtive L'Errance silencieuse Le Voile d'argent Les Rêves brisés La Brume éternelle L'Encre des mystères Les Silences enfouis Le Chant des échos Les Voix errantes La Flamme solitaire Les Secrets du silence Le Regard de l'ombre Les Passages éphémères L'Éclat d'ambre Les Souvenirs fanés La Lueur crépusculaire Les Murmures nocturnes Le Reflet évanoui La Danse des illusions L'Horizon suspendu Les Échos lointains La Brume éthérée Le Souffle fugace Les Soupirs évanescents La Mélodie oubliée Les Flammes vacillantes Le Voile de minuit Les Regards perdus La Clairière ensorcelée Les Murmures d'antan L'Encre des destins Les Chemins d'écume La Lueur évanouie Les Frissons éthérés Le Reflet d'opale La Chanson des étoiles Les Ombres vagabondes Le Silence oublié Les Pas évanescents La Danse des reflets L'Instant suspendu Les Échos d'ambre La Brume solitaire La Plume d'argent Les Silences évanouis Le Regard lointain Les Secrets fugaces L'Étincelle perdue Les Souvenirs d'opale Le Rayonnement crépusculaire Les Murmures d'ailleurs La Mélodie évanouie Les Flammes éphémères Le Voile d'éternité Les Regards éteints La Clairière envoûtante Les Murmures d'antan L'Encre des destins Les Chemins d'écume La Lueur évanouie Les Frissons éthérés Le Reflet d'opale La Chanson des étoiles Les Ombres vagabondes Le Silence oublié Les Pas évanescents La Danse des reflets L'Instant suspendu Les Échos d'ambre La Brume solitaire La Plume d'argent Les Silences évanouis Le Regard lointain Les Secrets fugaces L'Étincelle perdue Les Souvenirs d'opale Le Rayonnement crépusculaire La Lueur enchantée Le Reflet d'azur La Mélodie évanouie Les Flammes éphémères Le Voile d'éternité Les Regards éteints La Clairière envoûtante Les Murmures d'antan L'Encre des destins Les Chemins d'écume La Lueur évanouie Les Frissons éthérés Le Reflet d'opale La Chanson des étoiles Les Ombres vagabondes Le Silence oublié Les Pas évanescents La Danse des reflets L'Instant suspendu Les Échos d'ambre Les Brumes fugitives Le Regard d'or Les Secrets du crépuscule L'Écho de l'oubli La Lueur éternelle Les Soupirs de l'aube Le Voile de l'âme Les Murmures éthérés La Danse des éphémères Les Frissons de l'aurore Le Reflet d'émeraude La Chanson des échos Les Ombres envoûtantes Le Silence éternel Les Pas suspendus La Lueur du songe Les Secrets enchantés L'Éclat du mystère Les Souvenirs d'argent Le Rayonnement obscur Les Murmures d'opale La Brume lointaine Le Regard fugace Les Passages évanouis L'Écho des étoiles La Lueur d'azur Les Frissons ensorcelés Le Reflet solitaire La Danse des chimères La Clairière éthérée Les Silences éternels Le Voile de l'horizon Les Regards évanescents La Plume d'éternité Les Secrets d'ambre L'Encre des illusions Les Souvenirs d'opale Le Rayonnement crépusculaire Par les ciels noués aux ciels Brefs Déluges Rhapsodie rouge Une rhétorique des nuages Éléphantesque Les Échos des Étoiles Scintillantes Les Secrets d'Émeraude et de Brume Le Songe des Illusions Éternelles Les Murmures du Jardin Enchanté Les Ailes de la Nuit Éternelle L'Éclat de l'Âme Étoilée Les Énigmes du Temps Suspendu Les Larmes d'Opale et de Lumière Le Chant des Étoiles Captives La Danse des Papillons d'Ébène L'Écho du Silence Éternel Les Étoiles Éphémères de l'Infini Les Portes de l'Aube Céleste Le Voyage des Rêves Oubliés Les Lueurs de l'Aurore Éternelle La Symphonie des Âmes Endormies Le Soupir des Fleurs de Cristal Éthéré Chrysalide Évanescence Sélénite Élytres Nostalgie Émeraude Zéphyr Mélancolie Orée Azur Délire Céleste Rêverie Ether Féerie Lueur Harmonie Sublime Odyssée Envol Alchimie Arcane Incantation Illusion Éclipse Astrale Éternité Ombre Sérénade Élévation Enchantement Mystère Palimpseste Euphorie Ensorcelle Sirène Perséphone Avalon Zénith Aube Valhalla Chimère Solstice Zodiaque Épiphanie Mnémosyne Myriade Magie Nébuleuse Vagabond Astre Labyrinth Aurora Équinoxe Élixir Silhouette Évanescent Opale Chant Somnambule Eurydice Écho Vertige Sélène Métamorphose Brume Écume Enigme Ethéré Illume Incarnat Mélodie Zéphyre Songe Mythe Ténèbres Nymphe Envoûtement Ailée Enchantée Émulsion Égérie Lumière Palais Améthyste Éclisse Doux Éphémère Sérénité Illusoire Magistral Éclipse Enfer Ressusciter Élémentaire Mystique Aérien Mirifique Évocation Invraisemblable Envoûtant Serment Absolu Exquis Extase Errance L'Élixir Éternel Les Voiles d'Argent Le Souffle d'Améthyste Les Secrets d'Ébène L'Ombre Enchantée Le Chant des Sirènes Les Larmes d'Opale La Lueur d'Émeraude Le Sortilège d'Or La Plume d'Ivoire L'Écho du Temps Les Brumes d'Onyx La Rose d'Amarante Les Murmures de Jade Le Feu Sacré La Voie des Étoiles Le Mystère d'Obsidienne Les Secrets d'Abyss L'Essence d'Argent Le Rêve d'Azur La Prophétie d'Orphée Le Voile de Saphir Les Illusions d'Ébène La Clarté d'Opale Le Cri du Corbeau Les Enchantements d'Émeraude La Prison d'Améthyste Le Portail d'Ivoire Les Chimères de Minuit La Magie d'Ébène Le Soupir du Vent Les Échos du Passé La Brume d'Argent Le Regard d'Onyx Les Lueurs d'Améthyste La Danse des Ombres Le Secret d'Émeraude Les Volutes d'Opale L'Aube d'Azur Le Chant des Mages La Quête d'Or Les Voiles d'Ébène Le Silence d'Opale La Plume d'Améthyste Les Larmes de Jade Le Feu d'Argent Regards ténébreux Les Secrets enfouis L'Ombre silencieuse Échos de minuit Les Traces de l'oubli Les Feux éteints Morsure d'hiver Au-delà du brouillard Lueur interdite Le Masque déchiré Encre noire Les Jardins abandonnés La Voix du silence Sous les étoiles sombres Étreinte de la nuit La Cité des murmures Le Reflet brisé Les Chemins interdits L'Envol de l'ombre L'Innocence perdue Frissons d'obsidienne Les Fantômes du passé Les Roses noires Le Souffle des ténèbres Le Cœur englouti L'Écho des cendres Le Parfum de l'oubli Les Portes interdites La Malédiction d'argent Les Yeux sans visage Dans l'ombre des corbeaux La Morsure du destin Au creux de l'abîme Les Larmes de l'oubli L'Enfer en héritage L'Éveil des démons La Peur écarlate Les Ames égarées Les Passages interdits Le Silence des sépultures Les Vents funestes Le Destin trahi Les Murmures de la nuit L'Envol des chimères Les Lueurs sombres La Morsure du passé Les Larmes de l'ombre La Légende des corbeaux Les Ténèbres intérieures Les Chemins de la peur L'Effroi suspendu Les Mains sanglantes Les Rires éteints Le Labyrinthe obscur L'Orage éternel Le Regard sans âme Les Ombres profondes La Danse des spectres Les Anges déchus Le Souffle des damnés Les Secrets du passé La Voix des tourments Les Ruines oubliées La Nuit sans fin Les Flammes éternelles La Toile de l'araignée Les Vestiges du mal Le Mystère envoûtant Les Larmes de sang La Malédiction du corbeau Les Visages sans visage L'Étreinte de l'enfer Les Portes de la folie Les Murmures du destin Le Regard perdu Les Ténèbres profondes L'Effroi enfoui Les Portes de l'obscurité L'Écho des tourments Le Regard ténébreux Les Flammes de l'oubli Le Voile ensanglanté La Marque maudite Les Rêves interdits La Lueur sinistre Les Murmures envoûtants Le Sentier des ombres Le Reflet démoniaque Les Secrets perdus La Prison des âmes Les Ténèbres dévorantes Le Reflet macabre Les Vestiges de la peur L'Écho du cauchemar Le Baiser de la mort Les Flammes damnées La Chute éternelle Les Chemins ensorcelés
Anglais 
Buried Secrets The Silent Shadow Echoes of Midnight Traces of Oblivion Extinguished Fires Winter's Bite Beyond the Mist Forbidden Gleam Torn Mask Black Ink Abandoned Gardens Voice of Silence Under Dark Stars Embrace of the Night City of Whispers Broken Reflection Forbidden Paths Flight of Shadows Lost Innocence Obsidian Shivers Ghosts of the Past Black Roses Breath of Darkness Swallowed Heart Echo of Ashes Scent of Oblivion Forbidden Gates Silver Curse Eyes Without a Face In the Shadow of Crows Bite of Destiny In the Depths of the Abyss Tears of Oblivion Inheritance of Hell Awakening of Demons Scarlet Fear Lost Souls Forbidden Passages Silence of Graves Fatal Winds Betrayed Destiny Whispers of the Night Flight of Chimeras Dark Glows Bite of the Past Tears of Shadows Legend of Crows Inner Darkness Paths of Fear Suspended Dread Bloody Hands Extinguished Laughter Obscure Labyrinth Eternal Storm Soulless Gaze Deep Shadows Dance of Specters Fallen Angels Breath of the Damned Secrets of the Past Voice of Torments Forgotten Ruins Endless Night Eternal Flames Web of the Spider Remnants of Evil Enchanting Mystery Blood Tears Curse of the Raven Faceless Visages Embrace of Hell Gates of Madness Whispers of Destiny Lost Gaze Profound Darkness Buried Dread Gates of Darkness Echo of Torments Dusky Gaze Bloodstained Veil Cursed Mark Forbidden Dreams Sinister Glare Enchanted Whispers Path of Shadows Demonic Reflection Lost Secrets Prison of Souls Devouring Darkness Silent Shadow Dance of the Damned Blade of Despair Voices from Beyond Eclipse of Destiny Ominous Shivers Dance of Demons Cursed Memories Nightfall Vestiges Mark of Terror Prison of Nightmares Abyssal Darkness Macabre Reflection Bloodstained Remnants Fallen Shadow Paths of Perdition Eternal Vengeance Mask of Torments Faded Glows Dance of Spirits Funereal Whispers Bloodstained Secrets Prison of Madness Scarlet Darkness Remnants of Fear Echo of Nightmare Kiss of Death Damned Flames Eternal Fall Enchanted Paths Faded Glows of Shadow Cursed Enchantment Veil of Regrets Haunted Whispers Embrace of Darkness Veil of Oblivion Mark of Fear Prison of Shadows Paths of Desolation Mask of Madness Extinguished Glows Dance of Illusions Eternal Horizon Distant Echoes Ethereal Mist Fleeting Breath Vanishing Whispers Forgotten Melody Fleeting Flames Midnight Veil Lost Gazes Enchanting Clearing Whispers of Yesteryear Ink of Destinies The Quest for Gold The Ebony Veils The Opal Silence The Amethyst Feather The Tears of Jade The Silver Fire Dark Gazes The Buried Secrets Midnight Echoes Beyond the Fog Forbidden Glow The Torn Mask The Voice of Silence The City of Whispers The Broken Reflection The Breath of Darkness The Engulfed Heart The Echo of Ashes The Scent of Oblivion The Silver Curse In the Shadow of Ravens The Bite of Destiny The Awakening of Demons The Silence of Tombs Fateful Winds Dark Gleams The Bite of the Past The Legend of Crows Suspended Terror The Obscure Labyrinth The Breath of the Damned The Voice of Torment The Spider's Web Tears of Blood The Raven's Curse Faceless Faces The Grasp of Hell The Gates of Madness The Lost Gaze Doors of Darkness The Echo of Torment The Dark Gaze Flames of Oblivion The Bloodstained Veil The Cursed Mark Sinister Gleam Enchanting Whispers The Demonic Reflection Echo of Nightmares The Kiss of Death Dream Tide Lost Visions The Fleeting Glow Silent Wandering The Silver Veil Broken Dreams Eternal Mist Ink of Mysteries Buried Silences Song of Echoes Wandering Voices Solitary Flame Secrets of Silence Gaze of Shadow Ephemeral Passages Amber Radiance Faded Memories Twilight Glow Nocturnal Whispers Faded Reflection Suspended Horizon Etherial Mist Flickering Flames Enchanted Glade Whispers of Yesteryears Paths of Foam Faded Gleam Etherial Shivers Opalescent Reflection Star's Song Wandering Shadows Forgotten Silence Vanishing Steps Dance of Reflections Suspended Moment Amber Echoes Solitary Mist Silver Feather Vanished Silences Distant Gaze Fleeting Secrets Lost Spark Opal Memories Twilight Radiance Whispers from Elsewhere Faded Melody Ephemeral Flames Veil of Eternity Extinct Gazes Enchanting Glade Enchanted Glow Azure Reflection Vanished Melody Grove Azure Delirium Celestial Reverie Ether Fairy Glimmer Harmony Sublime Odyssey Soar Alchemy Arcane Incantation Illusion Eclipse Astral Eternity Shadow Serenade Elevation Enchantment Mystery Palimpsest Euphoria Enchantress Siren Persephone Avalon Zenith Dawn Valhalla Chimera Solstice Zodiac Epiphany Mnemosyne Myriad Magic Nebula Vagabond Star Labyrinth Aurora Equinox Elixir Silhouette Evanescent Opal Chant Somnambulist Eurydice Echo Vertigo Selene Metamorphosis Mist Foam Enigma Etheric Illuminate Incarnate Melody Zephyr Dream Myth Darkness Gleam Nymph Winged Enchanted Emulsion Egeria Light Palace Amethyst Gentle Ephemeral Caress Fleeting Serenity Illusory Persian Magical Majestic Fade Inferno Resurrect Elemental Mystical Aerial Supernatural Precious Poetry Marvelous Evocation Unbelievable Enchanting Oath Absolute Exquisite Shadows Ecstasy Wandering Erudite Brush The Eternal Elixir Silver Veils Breath of Amethyst Ebony Secrets Enchanted Shadow The Siren's Song Opal Tears Emerald Gleam Spell of Gold Ivory Feather Echo of Time Onyx Mists Rose of Amaranth Jade Whispers Sacred Fire Path of Stars Obsidian Mystery Abyss Secrets Silver Essence Azure Dream Orpheus' Prophecy Sapphire Veil Ebony Illusions Opalescent Clarity The Raven's Cry Emerald Enchantments Amethyst Prison Ivory Portal Midnight Chimeras Ebony Magic Whisper of the Wind Echoes of the Past Silver Mist Onyx Gaze Amethyst Gleams Dance of Shadows Emerald Secret Opalescent Spirals Azure Dawn Mage's Chant The Golden Quest Ebony Veils Silence of Opal Amethyst Feather
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fiction-podcast-lover · 3 months
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Since I used to hyperfixate on the french musical "1789 les amants de la bastille" and now am hyperfixating on Les Misérable and they have similar themes i thought i could assign a Les mis song to each Les amants de la Bastille song (expect for "sur ma peau" and "je veux le monde" nothing got the vibe or them for them) based on similar vibes and/or themes
Le cri de ma naissance - Drink with me
Je mise tous - Beggars at the feast
Au Palais Royal/Les protituées - Lovely ladies AND Paris/Look down
La nuit m'appelle - i dreamed a dream
Tomber dans ses yeux - In my life
Maniaque - Stars
La sentence - on my own
Hey ha - ABC café/red and black
La guerre pour se plaire/Le dauphin - A heart full of love
La rue nous appartient - The barriquade
A quoi tu danse ? - ABC Café/red and black (again)
Je suis un dieu/Le cauchemar - maitre thenardier
Ca ira mon amour - Do you hear the people sing
Nous ne somme - The final battle
Je vous rend mon âme - a little bit of rain
La prise de la bastille - The second attack
Fix/ les droits de l'homme - Turning
Pour la peine - Empty chairs at empty tables
Pour un nouveau monde - Little people
Fille et femmes à la fois - At the end of the day
Allez viens (c'est bientôt la fin) - epilogue
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rizwans · 1 year
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ia et rpg.
je suis ébahie de voir les gens qui créditent chatgpt dans le disclaimer de leurs forums. c’est un peu comme si vous passiez des avatars de votre créateur.ice préférée à la moulinette de midjourney (sans son consentement, évidemment) pour obtenir des avatars du même style et que vous créditiez l’algorithme. si vous utilisez chatgpt dans un contexte d’écriture créative, soit, c’est votre choix (but why... où le plaisir d’écrire là-dedans ?). mais s’il vous plaît, ne confondez pas crédits et disclaimer. vous devez prévenir vos utilisateurs du fait que le contenu a été rédigé par une IA, pas remercier chatgpt que vous venez de nourrir avec votre propre imagination et qui ne fait que régurgiter que la tambouille que vous lui avez servie. je n’écris pas ce message pour créer du drama, absolument pas ! je peux comprendre l’attrait d’un robot capable de rédiger le règlement du forum en genre 5 secondes (vraiment). mais dans un contexte où les artistes et les créateur.ices se font voler leurs créations sans leur consentement, où les scénaristes d’hollywood sont en grève pour obtenir des conditions de travail décentes, où marvel, une entreprise qui brassent des milliards de dollars, refuse de payer des artistes et assume complètement le fait d’outsourcer l’outro de secret invasion à une IA sous couvert du fait que ça “collait” au thème (il a bon dos, le thème), où des entreprises commencent à développer leur midjourney local pour se débarrasser des concept artists plutôt que d’améliorer les conditions de travail et payer des salaires décents à des gens qui ont des années d’expérience et de pratique derrière elleux, réfléchissons cinq secondes au véritable but des entreprises derrière ces IA : amasser le plus de data possible gratuitement pour ensuite revendre leurs services à des entreprises. pensez à tous ces personnes qui écrivent vos livres favoris, dessinent vos mangas préférés, produisent vos jeux vidéo cultes, remplacés par un bouton et un prompt de quelques mots. travaillant dans le jeu vidéo, je peux vous dire que c’est extrêmement réel. la place des créatifs.ves dans ce milieu a toujours été précaire, et elle vient de le devenir encore plus.  vous vous demandez sans doute en quoi ça concerne notre hobby ultra-niche et je ne suis peut-être qu’une vieille conne qui refuse d’entrer dans la modernité (mais je vais me donner le bénéfice du doute !). le rpg écrit est une expression artistique comme une autre. chaque rpgiste derrière son écran a son style et cherche à exprimer ou à explorer quelque chose avec ses personnages (un autre débat, sur lequel d’autres se sont exprimés ou s’exprimeront plus éloquemment que moi). pourquoi confier cette expression à une IA ? avons-nous si peu confiance en nos talents respectifs ? personnellement, je connais des plumes exceptionnelles. hilarantes. émouvantes. originales. fluides. brutales. parfois tout ça en même temps. des plumes qu’un tas de tech bros seraient ravis de pouvoir revendre et exploiter, sans payer un centime ni créditer une seule seconde. des plumes qui appartiennent à de vrais humains et qui devraient le rester, des plumes qui sont le témoignage, qu’importe l’échelle qui peut sembler dérisoire, de vos pensées, votre style, votre intelligence. trust your goddamn self. et personnellement, si c’est le fait d’écrire un règlement pour la 36ème fois qui fait chier (ce que je comprends tout à fait), je propose de contre-attaquer et de faire appel au pire cauchemar des capitalistes : l’open source décentralisé. je rédige le squelette d’un règlement, limite texte à trous, je le poste ici et vous pouvez le c/c à foison en y rajoutant ce que vous avez envie d’y rajouter. pareil pour ces textes génériques et chiants de demande de DC, de réservation, etc etc... si on s’y met tous.tes, on pourrait se créer une banque de documents où chacun.e peut piocher à son gré. c’est une oeuvre collective, commune et volontairement libre-service. on part du principe qu’on travaille tous.tes main dans la main pour se rendre un service commun, et on n’en parle plus, pas besoin de crédits.  ne sous-traitons pas notre imagination à des machines. nous méritons tous.tes mieux ! (ps. et je sais que ça peut sembler hypocrite de parler de vol quand le monde du rpg repose un entre-deux gris en ce qui concerne le droit à l’image. mais entre david et goliath...)
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prosedumonde · 11 months
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Tu sais comment on combat un cauchemar ? Est-ce que tu sais seulement de quoi est fait un cauchemar ?  Non.  Tu assembles des bouts d’histoires pour te créer un chez-toi ou une famille. Certains bouts, on te les donne, d’autres, tu les fabriques toi-même en vivant ta vie. Un cauchemar, c’est quand les bouts les plus moches et les plus féroces s’agglutinent ensemble, et partent chasser d’autres histoires pour les dévorer.
E. Lily Yu, L'Odyssée de Firuzeh
VO : “[...] You put bits of stories together to make a home or a family. Some you’re given, and some you make by living. A nightmare is when the ugliest, most ferocious pieces clump together and go hunting for other stories to eat.”
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perduedansmatete · 2 months
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j’ai rêvé et attendu de partir toute l’année mais j’ai mon train demain matin pour aller chez ma grand-mère et j’ai l’impression que je vais passer la journée à angoisser j’arrive à rien faire et j’ai déjà fait des cauchemars cette nuit je sais qu’elle a été particulièrement pas sympa avec les autres cet été qu’elle a une dent contre moi car je ne l’appelle jamais qu’elle va mal me parler et que tout le monde va me parler de mon mémoire qui n’a pas avancé que ma mère compte également avoir une discussion avec moi sur mon état de santé mentale et je me sens déjà mal d’être là bas à subir une semaine à angoisser de tout mal faire de ne pas être assez de faire n’importe quoi de ne pas en faire assez de me sentir seule de trop et tout le blabla habituel en pensant à ma maison et à mes amis loin de moi qui me font eux aussi du mal pour certains bref je ne supporte pas d’aller chez ma grand-mère c’est comme rouvrir toutes les plaies à vif à chaque fois surtout quand je suis déjà au fond du trou
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Episode 3 - Partie 9
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Ah oui, la ligne directrice dans laquelle le personnage ne peut pas trouver du confort après un cauchemar parce que celui qui le réconfortait est mort.
Eh bien devinez quoi ? Maintenant il peut
Aussi. Qui a besoin de suivre la taille d'un personnage quand tu peux faire un personnage qui change de taille à la place~
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Début de l'épisode | Précédent | Version Anglaise | Prochain épisode
Masterpost
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Tout les droits pour ce comics appartiennent à Cass
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thebusylilbee · 3 months
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Je viens de voir un reportage de Brut sur une poissonnerie qui est juste incroyable ! Elle s'inspire des savoir-faire japonais et tente de révolutionner le système français de pêche, traitement, conservation et même abattage du poisson ! Visiblement en France pour le moment on gaspille, on gâche et on tue cruellement... Niveau écologie et traitement éthique des animaux la barre est au sol et on creuse pour passer en dessous quoi...
Je vous conseille de regarder ! Ne serait-ce que pour vous changer les idées face au cauchemar politique actuel.
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plaidetchocolatchaud · 8 months
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Liste des cauchemars que j'ai fait cette nuit (tw mort et trucs dégueulasses c'était du grand cru 👍) :
Un échauffement de danse complètement WTF qui ne s'arrêtait pas
Une de mes amies d'enfance était morte, et j'assistais à son enterrement
J'étais dans Gossip Girl et je me retrouvais à aider Eric et Jenny à voler la voiture de Blair et à empoisonner son chat. Blair avait fini par nous cramer.
Je voulais m'épiler mais à la place je me suis rasé le crâne. Et au sommet avait poussé un énorme furoncle qui a fini par percer. Pour une raison obscure, je devais me rendre à la fac dans la matinée.
J'étais dans un magasin qui était un mix entre Kiabi et Cultura. En 10mn je devais me trouver un truc dont j'avais super besoin mais je ne savais pas quoi. Et je n'avais pas d'argent.
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Le petit dragon 🐉
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Layana était en train d’observer le petit dragon aux larges écailles vertes bleutées avec beaucoup de curiosité lorsque celui-ci sembla vouloir lui dire quelque-chose…
Quelque-chose d’important où serait-ce plutôt l’œuvre de son imagination fertile qui lui jouait encore des tours ? Quoi qu’il en soit elle le saurait bien assez tôt…
Pour l’heure, totalement hypnotisée par cet être des plus étrange et fascinant, elle continuait à l’examiner sur toutes les coutures sans éprouver la moindre peur…
D’ailleurs, elle finit même par oser tendre sa main pour lui caresser le dessus de la tête tout en espérant qu’à cet approche, il ne tenterait pas de s’enfuir.
Mais non, il ne détala pas et sembla même apprécier ce contact inopiné qu’il n’avait sans nul doute encore jamais connu de sa vie…
Layana se félicita d’avoir osé ce petit geste qui pourrait peut-être créer plus tard un lien de confiance entre elle et lui…
Mais quel étrange hasard tout de même de s’être retrouvée nez à nez face à cet animal et plus particulièrement aujourd’hui, un certain Vendredi 13 dans cette immense forêt de pins odorants. Une forêt qu’elle appréciait tant, très éloignée de la ville tumultueuse où elle habitait un petit appartement qu’elle n’hésitait jamais à la moindre occasion à s’en échapper pour venir ici, seule, se ressourcer, se vider la tête…
Car oui, elle adorait plus que tout s’aventurer ici, sac à dos sur le dos, explorant alors infatigablement toute cette magnifique et luxuriante nature qui l’entourait.
Et comme le hasard fait toujours bien les choses, elle était même tombée sur cet étrange animal, ce petit dragon aux écailles toutes vertes bleutées…
Il fallait croire que la chance tournait enfin en sa faveur !
Et dire qu’elle avait déjà imaginé ce genre de rencontre insolite mais uniquement dans ses rêves d’enfant, pas dans la réalité et encore moins aujourd’hui, à l’âge qu’elle avait…
Et là, tout devenait soudainement bien réel…
De quoi halluciner ! Mais pour combien de temps le rêve durerait ? Enfin, s’il s’agissait bien d’un rêve et non d’un cauchemar…
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acoffeeplease · 9 months
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☕️ LA CAFÉ CAPSULE, SANS CAPSULE, ÇA CHANGE TOUT !
Nouvelle tendance Art de Vivre, les boules de café dissipent enfin notre culpabilité écologique sans compromettre la saveur ni les bénéfices du précieux nectar. Explications...
Derrière chaque tasse de café se cache en effet souvent un impact environnemental monumental. Autrefois considéré comme un procédé révolutionnaire, le système du café à capsule, qui produit chaque année plus de 100 000 tonnes de déchets, est aujourd'hui un cauchemar écologique. En France, seul un contenant sur cinq serait d'ailleurs recyclé. Quant à la machine à grains du café où l'on passe en coup de vent avaler un petit noir, elle aurait un impact environnemental 39 % plus élevé que le système à capsule. De quoi transformer la pause-café… en un grand moment de culpabilité !
☕️ LE CAFÉ À L'ÉTAT PUR
Mais ça, c'était avant. Avant l'arrivée des boules de café de la marque CoffeeB, qui depuis quelques mois séduisent les amateurs souhaitant réconcilier le plaisir de la dégustation avec leurs préoccupations environnementales. Fraîchement torréfié conformément au savoir-faire de l'un des plus grands torréfacteurs suisses, le café est compressé selon une technologie brevetée permettant de le protéger de l'oxydation pour former des sphères enrobées d'une fine enveloppe végétale, ce qui, contrairement aux petites capsules traditionnelles, évite tout emballage superflu. Exit les déchets que génèrent les dosettes de plastique et d'aluminium ! Intégralement compostables et biodégradables, les boules de café de CoffeeB contribuent à réduire notre empreinte carbone sans le moindre effort. Il est même possible de s'en servir ensuite comme engrais en les émiettant directement dans les plantes ! De plus, leur processus de fabrication nécessite moins d'énergie et de ressources que celle des capsules, CoffeeB s'engageant à utiliser des méthodes durables tout au long de sa chaîne d'approvisionnement. De la culture du café, par des associations locales rémunérées au prix juste, au conditionnement du produit fini, acheminé par voie maritime dans un emballage recyclé, la marque helvétique s'applique à préserver la planète pour les générations futures. Les grands changements commencent par de petits gestes.
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kilfeur · 1 year
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Donc le vieil homme qu'on a vu, est l'ancien mentor de Viren. Et vu son bras blessé je pense que c'est lui qui a crée le sort pour emprisonner les gens dans des pièces. Et si c'est vrai, c'est assez ironique, qu'il se retrouve aussi coincé par son propre sort. Ce cauchemar est dérangeant surtout le passage où Viren est roi et où Opeli tient une bûche comme si c'était un bébé. Ou bien celui avec Harrow qui aspire son âme grâce au bâton de Viren. Avec Pip qui est justement dans cette scène, la théorie comme quoi Harrow est dans le corps de Pip va revenir. Et j'ai pas envie que cette théorie devienne vrai. Par contre j'ai été surprise de voir Soren en tant que enfant, je m'attendais plus à voir Claudia.
So the old man we saw is Viren's old mentor. And given his injured arm, I think he's the one who created the spell to imprison people in coins. And if that's true, it's quite ironic that he should also find himself trapped by his own spell. This nightmare is disturbing, especially the part where Viren is king and Opeli is holding a log as if it were a baby. Or the one with Harrow sucking out his soul with Viren's staff. With Pip in this very scene, the theory that Harrow is in Pip's body is going to come up again. And I don't want that theory to come true. On the other hand, I was surprised to see Soren as a child, I was more expecting to see Claudia.
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stories-of-c · 3 months
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T.
Tout s’est bien passé, mes craintes ne se sont pas réalisées mais j’ai été héritière et rentière de mes souvenirs du passé pendant quelques temps. Je crois que ça fait 8 ans qu’on se connaît avec Thomas maintenant. Je crois qu’il est important dans la vie de se détacher de ses fantasmes, des souvenirs qui nous hantent et que l’on nourrit d’une quelconque façon. Il est temps de vivre dans une temporalité qui nous est propre. Je crois que le revoir ça a permis de confronter ou de faire rencontrer les deux femmes que j’ai pu être. Celle de ma première vie - avec l’actuelle, celle de ma troisième vie.
Je crois qu’on avait peur de se retrouver (le on c’est le moi d’avant et le moi du maintenant).
J’ai senti. Terriblement. Tu t’imagines pas comment. Je me suis sentie différente. Il a senti aussi - il en était un peu fasciné. Lui n’était pas différent. Peut être plus intense. Il était très intense.
Je crois que méthodiquement et analytiquement au fil du temps et au fil de ma vie, je me teste et je teste les choses qui m’animent et qui m’abiment. Je crois que c’est mon processus. Celui de deconstruction et de construction permanent. Comme si c’était une ligne de code infinie qui permettait de chercher en permanence - « le meilleur » / « la meilleure » façon de faire / façon de penser / façon de comprendre / façon de vivre - parmi l’infini des possibles
Alors je détruis mes souvenirs. Parce que quoi ? Parce que finalement c’est aujourd’hui le « ici et le maintenant ». Les rêves éternels ne sont que des cauchemars maquillés.
Et puis Louise est venue me chercher à la gare. Bil est arrivé et on s’est fait un câlin de ouf avant de commencer la journée. Avec Bil et Louise, la vie s’arrête, on met pause et on se sert des tranches de rires sur des tranches de rires. On a passé un moment fabuleux. J’ai eu un pincement au cœur lorsque je suis montée sur le château de Caen. J’ai hâte d’être indifférente à cette ville et à ce passé - à ne plus la détester. J’ai si hâte.
J’ai rencontré le frère de Louise. Cette histoire est assez particulière. L’année dernière le frère de Louise s’est pendu. Elle était venue à Paris, on avait beaucoup parlé du suicide et du « après la première vie, ça marche comment ? Comment tu as fait toi pour survivre ? Comment tu as fait pour re fleurir ? » Il a le visage pâle, livide, gris, des yeux noirs qui portent le chaos du monde et la voix étouffé. Pendant son intubation ils lui ont détruit les cordes vocales. Ça lui donne une voix de fantôme. Il est doux, triste et très très drôle. Est ce que c’est comme ça qu’on se maquille ? En rigolant et en amusant les autres ?
Je crois et je me suis fait cette remarque en le regardant. Je pense qu’Emilien passera sa vie du moins une grosse partie de ses prochaines années à se faire hanter par son passé. Rien ne l’aide dans son jardin actuel. Ça me glace le sang. Pourquoi ? Parce que je l’ai senti trop fort. Son entourage banalise et automatise certaines choses - un quotidien, un espoir, une bienveillance - tout ça ça le fait crever de l’intérieur. À un moment, lorsque je réalisais ça - j’ai comme « dissocié » dans mon coin sans gêner personne - il m’a senti et me parlait avec les yeux a distance sans que personne ne remarque.
Je crois que le rencontrer ça m’a ramené à ce sentiment amer - celui du chaos et du vide ultime - que personne ne sent plus que nous. Celui qui pue la mort de l’intérieur que c’est presque insupportable de rester là sur place. Celui qui nous sert la gorge et qui nous tache le corps de l’intérieur.
Et puis je me rends compte de la fatalité des choses - qu’on est tous des sombres putes dans un monde de chiennes soumises. Qu’il s’agit de choisir son troupeau. Celui avec lequel on s’endort en boule peau contre peau et celui qui veille sur nous quand la vie nous fait défaut. Et puis je me rends compte, qu’aujourd’hui - il s’agit de vivre. C. 06.24
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sh0esuke · 10 months
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" Lovers From The Past " - NOUVELLE VERSION.
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Luis Serra
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Après des années passées loin de mon village natal, j'y revins pour prendre des nouvelles de mes proches. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, au lieu de retrouver un lieu paisible et accueillant, je fis face à une armée de monstres prête à me dévorer toute crue.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : violence (virus, torture, arme à feu, extraction d'un corps étranger), angst mais avec happy ending, je pense n'avoir rien oublié ? dans le cas contraire vous pouvez me le signaler !!
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟏𝟐,𝟐𝟒𝟓.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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« Oh⸺ Oh, mon Dieu... »
Ils tambourinaient sur la porte. J'entendais le bois craqueler et gémir, il n'allait pas tarder à céder. Toute la maison en elle-même ne tenait plus debout. C'était à se demander comment elle était restée en un seul morceau depuis tout ce temps. Je ne voyais plus aucune issue. La maison était minuscule, outre deux/trois meubles, une table et des chaises, elle était vide. À l'extérieur, j'étais à apte à les ouïr. Il me suffit de tendre l'oreille et d'entendre leurs bruits de pas faire le tour de la propriété. J'étais encerclée. Du moins, je n'allais pas tarder à l'être, si je ne me dépêchais pas.
Saisissant mon flanc heurté et raffermissant ma prise sur ma hache, je fis le tour de la demeure ⸺c'est-à-dire que je fis le tour sur moi-même⸺. Ce fut à ce moment là que je la vis. Brisée, des bout de bois laissés à choir à ses pieds, la fenêtre était ouverte à l'instar des portes d'un paradis proche. Des rayons solaires s'y infiltraient, ils me montraient la voie.
Je m'en approchai et vérifiai les alentours.
À ma grande surprise, je ne vis personne, des grognements persistaient à m'angoisser mais, pour l'instant, ils n'étaient pas là. Ils restaient plutôt au centre du village, occupés à faire cuire des êtres humains sur le bûcher et à nourrir la volaille. Ils m'avaient sûrement oubliée. Peut-être ? Du plus profond de mon cœur, je l'espérais.
M'appuyant sur le rebord de la fenêtre, je sortis de la maison, je sautai et atterris au sol, forçant mon dos à se coller contre la bâtisse et ma tête à vérifier les alentours.
C'était madame Gonzales qui nourrissait les poulets, elle tenait un vieux seau abîmé dans ses mains. Son mari n'était pas très loin, il tournait en rond auprès du bûcher. Ma poitrine se fit lourde à cette constatation, ça me tuait de les voir ainsi. Qu'est-ce qui avait bien pu leur arriver ?
Je n'étais pas en position de m'attarder sur la question, mon flanc me faisait bien trop mal. C'était de même pour ma vue. Elle se faisait floue depuis bien trop longtemps pour que je continue de l'ignorer. La cause de cela m'était inconnue. Ça ne faisait que quelques jours que j'étais ici, qu'une poignée d'heures que j'étais plongée dans ce cauchemar. Tout m'échappait. Je ne pouvais faire confiance à personne excepté le sentiment de terreur qui broyait mes tripes.
Je priais pour que la ferme soit indemne, ainsi que ses habitants. Après tout, elle était ma destination finale. Ma maison.
Durcissant ma prise sur le manche de ma hache, je me faufilai discrètement sur le chemin menant à la ferme. Il n'était pas très loin, juste devant. Mon arme était dans un bien sale état. Le tranchant de la hache était à deux doigts de se détacher. Il tremblait pendant que je marchais. Cela me provoquait un profond sentiment d'angoisse. Et si elle se brisait ? Si je me retrouvais face à eux sans de quoi me protéger ?
Monsieur Benavente avait un fusil à pompe dans sa maison, j'aurais pu m'en saisir. Sa maison était juste à côté de celle où je m'étais enfermée, le problème était que la porte d'entrée se trouvait devant le centre du village, m'y rendre m'aurait condamnée.
Le petit chemin menant à la ferme était parsemé de maisons sur ses côtés. Elles aussi ne tenaient plus debout, pour dire; elles n'avaient même plus de porte, ni de fenêtres. Elles étaient totalement vidées. C'était comme si du jour au lendemain tout avait disparu. Un cataclysme avait émergé, il avait tout emporté avec lui, laissant sur ses pas mon village et les villageois dans cet état déplorable. J'avançais avec incertitude. Je pressai le tronc de ma hache entre mes seins, reposai mon menton au dessus de la partie métallique rouillée. Cette parcelle du village était plus calme, je n'entendais plus personne grogner, ni ces bruits de pas menaçants grouiller tout autour de moi. Ça me rassurait. Si cet endroit était laissé en paix, ça signifiait que la ferme pouvait être effectivement saine et sauve. Ma famille s'y cachait certainement. Elle attendait les secours, c'était évident.
Une fois devant les deux grandes portes, j'abandonnai ma hache sur un vieux chariot brisé et pressai mes paumes sur celles-ci. Elles n'avaient jamais été faciles à ouvrir ⸺de manière à empêcher le bétail de s'échapper⸺, habituellement, mon père les laissait grandes ouvertes. Les cochons et vaches étaient gérés par notre chien, nous n'avions jamais rien perdu à agir ainsi. Cette fois-ci, en revanche, elles étaient closes.
Je poussai les portes de toutes mes forces. Mes pieds s'enfoncèrent sur le chemin de terre, mon corps glissa en arrière toutefois cela ne me dissuada pas. Je persistai jusqu'à entendre le bois se déchirer, crépiter et les portes finalement s'ouvrir. Je trébuchai en avant.
« Oh ! OH⸺ »
Miraculeusement, mes mains parvinrent à m'aider, je les avais balancé dans tous les sens de manière à retrouver ma balance, ce qui fonctionna. Ma hache rattrapée et les portes refermées, je m'assurai qu'elles soient presque impossible à ouvrir. Je ne voulais pas risquer d'être prise par derrière par les autres villageois. Cela me permit d'aller de l'avant. Je rejoignis l'entrée de la ferme, observant la grange, la petite bâtisse à côté, l'endroit où les animaux étaient gardés et ma maison.
Ma mâchoire se décrocha. Mon cœur se serra.
L'endroit était à peine reconnaissable. J'étais forcée de me pincer le nez tant l'odeur de pourriture me gênait, c'était un mélange entre viande avariée et terre trempée. L'atmosphère aussi, était extrêmement pesante. Une soudaine envie de vomir me secouait. Ça n'était pas ma maison. Ça n'était pas ma ferme. Certainement pas l'endroit où j'avais été élevée... J'en étais persuadée.
Je reconnaissais les moindres recoins, la maison où j'avais dormi, couru, mangé, pleuré, crié et grandi. La grange où j'avais joué et parlé durant des heures avec les vaches, leur contant mes nombreuses péripéties dans le village après avoir embêté mes voisins ou leur avoir apporté du lait bien frais. De même pour la cour. C'était bien elle. Aussi grande et saccagée qu'avant. Tout était identique. Pour autant, je ne la reconnaissais pas. C'était perturbant. Je ne me sentais pas seulement dépaysée. La situation était trop monstrueuse pour que ça ne soit que ça. Une atmosphère bestiale pesait dans l'air. Elle était... Inhumaine. Cela ne m'empêchait tout de même pas d'espérer. Je continuais de croire que ma famille allait bien, je ne pouvais pas faire autrement.
Peut-être que les animaux avaient été touchés, mais, alors, si ma famille s'en était sortie à temps ? Peut-être qu'elle attendait bien sagement dans la maison. Ils devaient être morts de peur...
Cette pensée me réconfortait, elle me donnait le courage de faire un pas, puis un second, et ainsi de suite jusqu'à arriver devant la porte d'entrée. Tout était calme. Outre les animaux qui braillaient non loin de là, je n'entendais rien, c'était à croire que la ferme avait été abandonnée.
La porte d'entrée céda sous moi, elle s'ouvrit. Le bois craquait, le sol gémissait sous mes pas, j'observais l'intérieur de ma maison d'enfance. C'était à l'instar de marcher sur des oeufs, tout faisait du bruit, tout donnait l'impression d'être sur le point de céder et de m'emporter dans le lot. Une silhouette se tenait proche d'ici, assise à table. Je la reconnus.
C'était ma mère.
« Maman ? »
Dans un saut de surprise, je laissai tomber ma arma tranchante au pas de la porte, elle s'effondra à mes pieds dans un bruit sourd, puis je me précipitai jusqu'à elle. Immédiatement, je posai ma main sur son épaule.
« Maman, tout va bien ? Qu'est-ce qui se passe ? Les gens ici sont devenus- »
Sa tête bascula en arrière.
Elle était morte.
Sa langue pendait entre ses lèvres, elle était toute gonflée et blanche. Sans parler de ses yeux globuleux grand ouverts et recouverts d'une étrange substance. Cette vue suffit à me faire pousser un hurlement aiguë. Mon corps entier sursauta.
Elle était morte.
« Ah ! Ah ! Ah ! Oh, mon Dieu ! Aah ! »
Je me reculai.
« Maman, non, maman ! Pitié ! » balbutiai-je.
Ça me dépassait. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Pourquoi ? Depuis quand était-elle morte ? On avait tué ma mère ! J'étais incapable de retenir mes larmes. Je sanglotais violemment, surprise par de nombreux hoquets. Mes mains tremblaient. Ça m'était impossible de me concentrer sur quoi que ce soit.
Tout me faisait mal.
Je respirais avec angoisse. Mes poumons brûlaient, à chaque inspiration que je prenais, je me sentais fondre de l'intérieur. Où étais-je ? Au sol. Je venais de tomber. Étaient-ce mes jambes qui avaient lâché ou mon esprit ? Désorientée, mes pensées m'échappaient.
Je me saisis de mon visage en coupe. Mes mains tremblaient, elles ne s'arrêtaient pas. Mon coeur me faisait sentir que je tombais d'un immeuble de plusieurs milliers de mètres.
Puis, une voix :
« Preciosa. »
Mon visage s'était redressé.
« Papa ? »
Une fourche dans les mains, mon père avançait jusqu'à moi ⸺deux entrées composaient la maison, une contenant deux portes, menant à la ferme, et l'autre composée d'une seule porte, celle que j'avais empruntée⸺. Je ne le voyais pas clairement. Le fait que je sois étourdie n'aidait pas. Ma tête me faisait mal. Mon flanc me faisait mal. Mon cœur me faisait mal. Je me sentais palpiter de l'intérieur.
« Papa, c-c'est toi ? »
Sa carrure m'était familière.
« Mam-man. » sanglotai-je. « Qu-Qu'est-ce qui s'est passé ? Où sont p-passés tous les aut-tres ? »
Arrivé devant moi, il s'arrêta.
« Je.. je comprends pas. »
Il levait sa fourche dans les airs.
« Papa..? »
Et l'abaissa droit sur moi.
« Papa ! »
J'étais incapable de bouger. J'avais si mal, l'impression que mes forces m'avaient abandonnée se confirma lorsqu'en essayant de rouler sur le côté, je me retrouvais toujours figée sur place. Dans un dernier geste purement instinctif je jetai mes bras devant mon visage. Mes yeux se fermèrent et je crispai mes mains dans une pose animale, mes doigts écartés et mes ongles prêts à attaquer.
C'était là.
C'était maintenant.
C'était la fin.
J'étais morte.
« Je le savais ! »
Un coup de feu retentit tout à coup. Mes épaules en sursautèrent.
« Je reconnaîtrai ce cri entre mille ! C'est bien toi ! »
À mes pieds, je sentis le corps de mon père s'effondrer. Mon cœur se serra. Histoire d'en être sûre, j'avais ouvert un œil, c'était bien lui. Mon propre père, mort, perforé d'une balle entre les deux yeux. Il était allongé sur le ventre, sa joue collée contre mon pied droit. Il ne bougeait plus.
Sa fourche lui avait échappé et elle l'avait pénétré droit dans l'estomac. Ses dents ressortaient de l'autre côté. La vue que j'avais me donnait les larmes aux yeux. Mes pleurs auraient dû m'empêcher davantage de le reconnaître, mais c'était mon père. Je l'aurais reconnu même sans mes propres yeux. Je savais faire la différence entre l'homme qui m'avait aimée, soutenue, éduquée, fait tant de rire, et un parfait inconnu. Même avec les années écoulées. Il avait une odeur différente. Lui aussi sentait le pourris, tout comme maman. C'était à croire qu'ils étaient faits de terre. Ils étaient deux coquilles vides, mes parents étaient morts.
J'étais à présent seule au monde.
« Eh, eh ! Tu m'entends ? »
Mes parents..
Une paire de mains me saisirent par les épaules.
« Il faut qu'on s'en aille d'ici, on manque de temps ! »
« Pa-Papa..! »
Sa tête heurta le sol.
J'avais reculé mon pied avec pour objectif de m'approcher de lui, peut-être que j'avais mal vu ? Mais non. Je revins brusquement à la réalité. Ce fut en cet instant que j'entendis quelqu'un dire mon prénom. Je sentais aussi les mains posées sur mon corps. Chaudes et fermes. Et cette odeur.. Cette odeur masquait celle ignoble qui planait sur la ferme. Elle me rappelait..
« Luis ? »
Seigneur.
Je m'étais tournée afin de m'assurer que c'était bel et bien lui, j'étais persuadée que mon esprit me jouait des tours. Mais c'était lui, Luis. Il était à mes côtés, un pistolet près de lui dont le canon fumant me certifiait qu'il était celui qui venait de tirer sur mon père. Il m'avait sauvée. Je n'étais pas en mesure de comprendre comment il avait atterri ici, ni de pourquoi il avait eu un timing aussi parfait. J'étais dans les vapes. J'étais... Je ne sentais même plus mon corps. Mon esprit voguait au dessus de mon corps. Effectivement, je me trouvais hors de moi-même.
« Merde. »
Je vis Luis poser deux doigts sur ma jugulaire. Il fronça les sourcils.
« Dis-moi, eh. Eh, eh. Regarde moi. »
Ses doigts se saisirent de mon menton, il me fit ainsi cligner des yeux et le questionner du regard.
« On t'a piquée avec quoi que ce soit depuis ton arrivée ? »
« Je.. Non ? Je- Je ne pense pas ? »
Il poussa un soupir.
« Tant mieux. » sourit-il. « Ça doit juste être la fatigue. Viens, je t'emmène en sécurité, accroche toi à moi. »
Luis passa son bras autour de ma taille, ainsi, je pris appui sur lui et me levai.
« L-Luis ? »
Sa main libre se chargeait de sécher mes larmes.
« Tu as dû en baver, hein ? Désolé que tu aies vu ça, je voulais vraiment pas lui tirer dessus. »
« Tu as tué mon père. »
Il s'arrêta.
« Je... »
Luis posa une main affectueuse sur le côté de ma tête, sa paume sur mon oreille et mes cheveux. Ça avait été un peu soudain. Ses yeux me dévisageaient. Il m'analysa l'espace d'un coup d'œil, j'en vus ébranlée.
« Ça n'était plus ton père, tu le sais, ça ? »
« Non. »
Je reniflai.
« Je-Je, je comprends rien. » avouai-je. « Et ton grand-père alors ? Il va b-bien ? »
Luis détourna le regard.
Il rangeait son arme dans son dos et la masquait par sa veste de cuir. Je déglutis. Il faisait chaud. C'était insoutenable. En même temps, je frissonnais. C'était confus. D'ailleurs, je ne savais même pas si il faisait jour où nuit. Le soleil se levait-il ou se couchait-il ?
« Il faut qu'on y aille. Je sais pas combien de temps il leur faudra pour nous rattraper, il vaut mieux partir maintenant. »
Luis jeta un coup d'œil à mes jambes.
« Tu peux marcher ? »
« Je crois. »
Il me sourit.
« Alors c'est parti. »
Il nous dirigea tranquillement en direction des deux portes menant à la cour de la ferme. Ce fut monstrueux. Insoutenable. Luis m'avait forcée à contourner les cadavres de mes parents, il m'avait obligée à conserver mon regard devant moi, à ne pas leur dire au revoir. J'en eus le cœur brisé. Il tenait fermement ma hanche, il appuyait sur mon flanc, ce qui me faisait un mal de chien. Je marchais avec les dents serrées.
« Où est-ce qu'on va, Luis ? »
Il nous emmenait dans la ferme, je ne comprenais pas pourquoi. Qu'est-ce que nous pouvions bien faire avec les animaux ?
« Tu te souviens, quand on était gamins ? » il déclara. « Mon grand-père m'emmenait dans la forêt pour chasser, je connais ces bois comme ma poche, ses moindres recoins, jusqu'aux pierres et troncs d'arbres. »
J'acquiesçai. Mes pieds s'enfonçaient dans la boue, nous nous rapprochions de la petite cabane qui faisait face à la grange réservée des vaches. Ici, les barrières de bois tenaient à peine debout. Je commençais à comprendre.
« Et ceux du village, alors ? Qu'est-ce qui leur est arrivé ? » je m'interrogeai.
« Un virus, Las Plagas. »
« Las Plagas ? »
« Une saleté qui a contaminé tout le monde, y compris tes parents. Tous ceux de nos amis, pareil pour eux. Personne n'y a échappé. »
Luis s'arrêta de marcher. Il me zieuta.
« Sauf toi et moi. »
Me gorge se serra.
« Nous sommes les seuls survivants ? »
Je le voyais se retourner pour bouger deux planches de bois, ainsi, il créa un passage passant de la ferme à la forêt.
« Ouais. Il ne reste que nous. »
J'avançai, suivie par lui. Luis referma le passage sur nos pas. C'était surprenant, ainsi, ça semblait évident, pourtant, lorsqu'il m'avait amenée dans la cour, je ne m'étais absolument pas doutée qu'un passage était présent. Et, refermé, j'aurais presque pu me tromper et ne pas retrouver les deux planches dont il s'était saisis. Quoique, normal. Je restais vaseuse. Mon mal de crâne ne me quittait pas. Et j'avais toujours autant mal au cœur. Il m'était très douloureux.
C'était vrai que tout était horrible. J'étais revenue dans mon village natal quelques jours plus tôt histoire de prendre des nouvelles de mes proches et me ressourcer. Je m'étais enthousiasmée à l'idée de revoir mes parents, mon chien, mes amis. Ils m'avaient tous tant manqué. Luis aussi. Je n'étais même pas au courant qu'il était lui aussi revenu. C'était une sacrée coïncidence. Au final, j'avais été attaquée et traquée. J'avais dû dormir en haut de la tour de mon village et lorsque j'étais descendue le jour suivant, j'avais été poursuivie et battue. Tout était flou. J'avais aussi des images qui apparaissaient dans ma conscience lorsque le stress se faisait omniprésent dans mon esprit. Depuis ce matin, j'étais comme dans un état second, je ne parvenais pas encore bien à comprendre pourquoi. La présence de Luis me faisait un bien fou. C'était une épaule sur laquelle me reposer, un soutien. Un ami. J'appréciais le fait qu'il soit plus renseigné que moi, c'était réconfortant.
Je me sentais moins déboussolée.
« Au fait. »
Le sol était ouvert en un chemin. Sûrement celui que Luis et son grand-père avaient l'habitude de prendre pour chasser.
« Tu ne m'as toujours pas dit où nous allions. »
Mes sourcils se froncèrent.
« Chez toi ? » je supposai.
Il secoua la tête.
« C'est trop dangereux, ils nous retrouveraient. » affirma-t-il. « Je connais un endroit pas très loin d'ici, tu pourras t'y reposer, te changer et même manger. »
« Je.. J'ai pas trop d'appétit en ce moment. »
« Pareil. »
Sa réponse me prenait par surprise. Il avait marmonné dans sa barbe, les yeux rivés droit devant lui. Je l'observai faire.
Luis culpabilisait. Je le voyais par les traits travaillés de son visage, mais aussi je l'entendais dans le son de sa voix. C'était bien la première fois qu'il faisait cette tête. Lui qui d'habitude était si joyeux et charmeur... Ça n'était pas étonnant à bien y réfléchir. Il venait de tuer mon père de sang froid, il n'y avait pas de quoi rire.
Les bois étaient plus accueillants.
Je regardais tout autour de nous, admirant la verdure et les oiseaux, animaux, qui traînaient dans le coin. L'endroit semblait vierge. Il n'avait pas encore été touché par les villageois, de même pour ce virus. Il faisait un peu sombre mais de la lumière parvenait tout de même à s'infiltrer ici et là avec pour objectif de nous guider. C'était très calme aussi. Plus de grognement, de feu qui crépitait ou des hurlements de rage. Le contraste entre le village et les bois me frappa. J'y songeai avec la boule au ventre.
Luis raffermit soudain sa prise sur moi. Il ne me regardait pas, concentré sur notre trajet, toutefois, cela ne l'empêcha pas de parler.
« Qu'est-ce qui t'as amenée à revenir ? »
« Ma famille..? »
Je collai ma tête contre contre bras. Mes paupières se faisaient lourdes.
« Mes.. Mes parents me manquaient. » balbutiai-je. « Je voulais revenir au calme. Rentrer à la maison, me ressourcer. Tu sais, la ville parfois ça peut être de trop, j'étouffais là-bas. »
Je n'étais pas sûre de si Luis en était conscient, mais discuter avec lui m'aidait beaucoup. C'était revigorant. Ça me faisait penser à autre chose, ça aidait les battements de mon cœur à se calmer ⸺même si depuis le temps, ça aurait dû être le cas, non..?⸺. Rien que de marcher à ses côtés dans la forêt de son enfance, de notre enfance. Je ne le remarquais qu'en cet instant : j'avais perdu mon hoquet. Je ne pleurais plus. Cet étrange sentiment après les pleurs, il était là, il me faisait me sentir flottant au dessus d'un nuage. Plus rien autour de moi ne faisait sens. Ça n'était que brouillard et humidité.
« J'ai rien compris en arrivant ici. Tous ces cadavres, cette pourriture... C'est de la folie. »
Ma main libre s'accrocha à son bras. De cette manière je marchais collée à lui sans être secouée dans tous les sens. Luis ne dit rien. Cela ne sembla pas l'importuner, au contraire, puisque je le sentis me serrer un peu plus fort contre lui au même moment.
« Tu m'as manqué. »
Il me regarda. Je l'imitai.
« Je te déteste, je suis fatiguée de te haïr, Luis. Mais rien que de te voir me remplie de colère. »
Il acquiesça.
« J'en suis conscient. Je n'en attendais pas moins de toi, pas après ce que j'ai fait. »
Je replaçai ma tête contre son bras, pour que, ainsi, je puisse regarder de nouveau devant moi, pour ne plus que je me perde dans ses beaux yeux charmeurs. J'en avais assez de sentir mon cœur s'emballer. Son odeur et sa chaleur suffisaient amplement à me rendre nerveuse, je ne voulais pas que son visage s'y mette aussi.
Ça n'était pas le moment pour.
Le revoir m'avait pour autant ébranlée.
Après toutes ces années, tout ce temps... Luis et moi nous retrouvions dans notre village natal, livrés à nous-mêmes et j'étais si soulagée de me tenir à ses côtés. J'avais l'impression que plus rien ne m'arriverait.
« Merci d'être arrivé à temps. »
Le brouillard se faisait plus épais.
« À ton service, ma douce. »
J'esquissai un sourire.
Une branche craqua sous ma botte. Mon sourcil se arqua.
« Eh, attention. »
Luis m'empêcha de tomber en s'accrochant à mon flanc, le contact de sa main sur cette partie de mon corps me fit pousser une grosse plainte. Ça me faisait souffrir le martyr.
« Il faut regar- Merde ! Ça va ? »
Mes jambes lâchèrent, je m'écroulai au sol.
J'entendis Luis crier mon prénom, cela sonna plutôt comme un échos. J'étais... Je ne savais même plus où je me trouvais. Je commençais même à douter de l'existence de ce fameux brouillard. Deux mains se posèrent sur mes joues, un souffle chaud s'échoua sur mon visage. J'étouffais. Mes tempes palpitaient, la sensation était répugnante. J'apportai mes mains à mon visage dans le but de l'arrêter, mais ma jugulaire s'y mettait aussi. Puis mes tympans et mes poignets aussi. Plusieurs parties de mon corps se mirent à palpiter. Le tout d'une intensité cauchemardesque.
Des petits cris m'échappèrent.
« Luis, Luis ! Je-Je t'en prie ! Fais que ça s'arrête ! »
Je me débattais contre lui, il me parlait ⸺ça avait plutôt l'air d'hurlements, mais je n'en étais pas sûre⸺ cependant j'avais trop mal. J'étais torturée par ce supplice.
C'était comme si mon corps s'était mis à agir de son plein gré. Je ne contrôlais plus rien. Quelque chose en moi se réveillait.
Ce fut à ce moment là que je le vis.
Lui, le grand homme au chapeau.
Cette vision me provoqua une immense douleur à la poitrine. Je m'en saisis dans un gémissement aiguë.
« J'ai mal ! J'ai si mal ! Pitié ! »
Ma gorge me picotait. Soudain, je m'en souvins. Luis m'avait demandé, une quarantaine de minutes plus tôt, si j'avais été piquée par quoi que ce soit. J'avais dit non. Je n'en étais pas sûre. Depuis mon arrivée ici, je n'avais été que poursuivie et blessée. Je ne m'étais pas souvenue de lui, du moins, pas jusqu'à maintenant.
Malgré tout, je fus incapable de lui communiquer cette information cruciale. Je tremblais de douleur. Je voulais juste que ça s'arrête. L'on me grattait de l'intérieur. Un feu ardent m'intoxiquait les poumons. J'en pleurais. Mon dos se cambrait et mes mains se plaquèrent violemment contre le torse de Luis. Je m'accrochai à lui. Mes poings se serraient.
« Luis- Luis ! »
Ma conscience m'abandonna soudainement. Mes pensées, je ne les entendais plus, je ne m'entendais plus réfléchir. Ce fut rapidement au tour de mes yeux. Ils roulèrent en arrière.
La seconde suivante, je me réveillais.
« Eh, ma jolie. Tu es enfin debout ? »
Mes paupières s'ouvrirent doucement, je sentais ma bouche pâteuse, elle était toute sèche. C'était étrange. Tout étais confus. Je ne m'étais pas sentie partir. Je me souvenais sans aucun mal de la douleur qui m'avait transpercé, toutefois, je ne me rappelai pas m'être évanouie. Mon corps était tout endoloris, il me donnait une mauvaise impression. J'étais comme prisonnière de mon propre corps. Une chose qui ne me trompa point fut mon nez, une odeur en particulier. La sienne.
« Luis ? Luis, c'est- »
Malgré que je sois déboussolée, je le sentais me porter. Luis me tenait fermement contre son torse, un de ses bras sous mes genoux et l'autre dans mon dos.
« Tu m'as fait une sacrée frayeur, tout à l'heure. »
Il me sourit. Il avait l'air triste.
« J'ai bien cru que je t'avais perdue. »
« J'ai... J'ai mal à la tête. »
Le bruit de ses pas résonnait. L'endroit où nous nous trouvions me paraissait confiné, nous étions en intérieur.
« Je m'en doute. »
Luis me lança un regard bien curieux.
« Pourquoi ne pas m'avoir dit que tu avais été piquée ? J'aurais pu t'aider. »
Oh. Il était en colère.
« Je ne m'en souvenais pas. » avouai-je.
C'était la vérité, du moins, une partie de la vérité. Je me doutais de la raison, mon cœur se faisait lourd. Il me pesait comme le poids des regrets qui me ralentissait depuis bien des années déjà. Je n'étais même plus capable de le regarder dans les yeux. Je n'avais même plus envie de lui parler.
« Tu ne me fais pas confiance. »
Je roulai des yeux.
« Ne dis pas de bêtise. » répondis-je avec difficulté.
« Je le sens bien, pourtant. »
Luis me rapprocha de lui sans pour autant arrêter de marcher. Outre le sujet de notre conversation, être ainsi portée et entourée par tout ce calme me faisait du bien. Cela contrastait avec les jours catastrophiques que j'avais passé en tant que fugitive. Surtout, que je le veuille ou non, je n'étais plus seule.
« Quelque chose s'est brisé entre nous. Depuis... »
Sa gorge se serra, je l'entendis. Luis ne parvint pas à mettre des mots sur son acte.
« Depuis que tu m'as abandonné. »
Alors je m'en étais chargée.
À cela, il détourna le regard, embarrassé.
Luis n'avait jamais désiré s'attarder à la campagne, c'était un être indomptable. Un électron libre. Il avait toujours voulu découvrir le monde et surmonter ses limites, rester ici aurait été contraire à ses principes. À son être tout entier. Alors, quelques temps après avoir eu officiellement dix-huit ans, Luis était parti pour la grande ville. Il avait fait ses bagages, s'était vanté auprès de nos amis, nos familles. Il avait célébré le commencement de sa nouvelle vie, jurant de revenir le plus tôt possible afin de nous donner de ses nouvelles autre que par le biais de lettres. Et il s'en était allé. Il m'avait laissé derrière. Parce que, certes, il avait beau avoir salué nos proches, le jour de son départ, Luis n'était pourtant pas venu à ma rencontre. Il était parti sans un mot. Depuis ce jour, j'avais refusé d'entendre parler de lui.
Je le lui avais bien dit : je le détestais.
Il m'avait brisé le cœur.
« Qu'est-ce que c'est ? »
« Quoi ? »
Une de mes mains s'en alla toucher ma nuque. Je frôlai une partie précise avec mes doigts, je trouvais rapidement la source de mes angoisses. La trace d'une piqûre.
« Cet homme barbu, il m'a.. Il m'a injecté quelque chose un peu plus tôt, je n'ai pas pu m'en souvenir. Qu'est-ce que c'est ? »
Luis resta muet. Sa réaction me fit arquer un de mes sourcils, c'était bien curieux.
« Luis ? Tu me caches quelque chose ? »
Toujours rien.
Mon cœur se serra à cette constatation. Qu'est-ce qu'il avait changé... Presque quinze ans que je ne l'avais pas vu, il était méconnaissable. Moins joueur, charmeur. Le Luis qui me tenait dans ses bras était bien loin du garçon qui m'avait volé mon premier baiser dans la cabane derrière la grange de ma ferme. Il n'était pas le même adolescent qui s'était battu avec son voisin parce qu'il m'avait offert une rose le jour de la Saint-Valentin, ou encore moins le jeune adulte qui m'avait tant de fois entraînée dans les bois pour "m'apprendre à chasser". Repenser à lui de cette manière me choqua. Cette version de Luis me donna des papillons dans le ventre, une délicate sensation qui remplaçait celle qui m'avait torturée lorsque j'eus perdu connaissance.
L'homme qui me serrait contre lui était un être brisé. Ça n'était pas seulement aujourd'hui, pas le simple fait qu'il avait abattu mon père de sang froid ou que notre village natal s'était transformé en un repaire de zombies. Non. Non, c'était bien plus que ça.
Et, honnêtement, j'avais peur de demander.
« Tu avais raison. »
Dans le couloir, nous passâmes devant une pancarte. Laboratoire B, était-il inscrit. Et mes paupières se firent de nouveau lourdes.
« Je ne te fais pas confiance. »
Remarquant mon état, Luis me rapprocha de lui. Il murmura quelque chose. Je fus incapable de déchiffrer ses propos, ils étaient en anglais. Son accent me charma. Un sourire stupide s'en alla fleurir sur mes lèvres, songeant que, sûrement, il m'avait appelée par un de ses surnoms favoris.
« Je t'aimais tellement.. »
Il me regarda.
Nous entrâmes dans une pièce, j'entendis deux grandes portes se refermer sur nos pas, le bruit fit échos dans les recoins de la pièce, tandis que Luis accéléra le pas. Il courait presque, son regard rivé dans le mien, torturé par la surprise et l'effroi.
« Je t'ai toujours aimé. » ris-je avant qu'une quinte de toux ne me surprenne.
« Économise tes force, » il déclara sur un ton paniqué. « Repose toi, on est bientôt arrivés. »
« Tu m'entends, Luis ? Je ne suis pas muette. »
Il secoua vivement la tête. Mes mains étaient tachées de sang.
« Je t'ai entendu, ma douce. »
La pièce et le couloir que nous avions traversé étaient déjà bien loin. À présent, nous nous trouvions dans un laboratoire, une immense pièce frigorifiée dont les faibles lumières blanches me permirent d'observer les alentours avec plus d'attention. En même temps, Luis me précipita au fond de la pièce, en direction d'un fauteuil.
Il y avait des dossiers, des meubles. Tout était... C'était impensable.
L'endroit ne correspondait pas du tout aux conditions de vie de notre village. Tandis que là-bas l'endroit tombait en ruines, tout construit à base de bois, abîmé par le temps et la pauvreté, ici, tout n'était que luxe. Un fauteuil de dentiste se trouvait de profil dans la pièce, au dessus, un immense lampe ronde. Tout autour, il y avait des cabinets blancs, des outils de recherches, des objets chirurgicaux. Même une immense armoire métallique dont la couleur grise reflétait quelques rayons lumineux des lampes posées ici et là de manière à éclairer l'endroit. C'était suffisant. Presque comme pour ne pas attirer l'attention. La lumière était suffisante, elle éclairait de justesse, permettant à Luis de ne pas trébucher, pour autant, énormément de coins de pénombre persistaient dans l'endroit. Ça n'était pas du tout réconfortant. J'avais peur.
« Luis ? Luis.. »
Je m'accrochai à son avant-bras alors qu'il m'allongea sur le fauteuil. Son regard torturé croisa le mien souffrant. Qu'il était doux... Il me frôlait, me cueillait, toujours avec délicatesse, comme par peur de me voir voler en éclats.
« Luis, qu'est-ce qui va m'arriver ? »
La paume de sa main me toucha. Délicatement, il me caressa, j'en souris avec mes forces restantes.
« Je vais te soigner, voilà ce qui va t'arriver. Tout ira bien. »
Ses yeux se balancèrent de mon œil droit à celui de gauche.
« Juste pour cette fois, fais-moi confiance. »
Ma main sur son avant-bras glissa jusqu'à trouver sa propre main. C'était Luis le responsable. En même temps, il s'assit sur un tabouret à roulettes et entremêla nos doigts dans une étreinte serrée.
« Ne t'en fais pas. Tout ça ne sera bientôt qu'un mauvais rêve. »
Je me sentais étourdie. J'étais perplexe.
La lumière au dessus de moi m'aveuglait.
Je remarquai enfin les outils qui me surplombaient, ils étaient étendus au plafond, ou plutôt fixés sur celui-ci. Trois espèce de bras robotiques dont l'extrémité contenait des trous. Ma gorge se noua. Un roc me tomba dans l'estomac. Est-ce que... Est-ce que ça allait m'ouvrir ? Allais-je mourir ? Je me sentais tout de suite moins certaine.
« L-Luis- a-attends. »
Je tirai sur sa main, attirant ainsi son attention.
Lui qui avait le nez collé sur le vieil écran poussiéreux d'un ordinateur, se tourna finalement pour me faire face. Luis me questionna du regard. Il fit rouler le tabouret jusqu'à moi, à ma hauteur, il déposa son autre main sur mon visage. J'avais chaud. Le regard de Luis se perdit sur mes clavicules nues, je n'avais pas besoin de le voir pour le savoir, j'étais moite et brûlante. Je me sentais tressaillir aussi, lorsque je m'y attendais le moins, mon corps était brièvement pris de spasmes.
« Je veux p-pas mourir. »
Mes lèvres tremblaient d'elles-mêmes, je me sentais stupide. Je savais que ce n'était pas par embarras que j'agissais comme ça, c'était mon corps qui mourait. Mais, faire face à Luis dans cet état m'enrageait.
« J'ai peur. »
« Je m'en doute, ma douce. » murmura Luis. « Tu vas tenir le coup, hein ? Bien sûr que tu vas le faire. Tu as toujours été très obéissante et parfaite, il n'y a pas de raison pour que ça change maintenant. »
Un sifflement dans ma poitrine me frappa de plein fouet, mon dos se cambra en réponse.
Je m'accrochai à la main de Luis, la broyant au passage, de l'autre, je m'agrippai à un espèce de bâtonnet intégré dans l'accoudoir du fauteuil. La douleur en mon sein me trancha le cœur en deux. J'en pleurais. Mes jambes étaient secouées dans tous les sens. Luis avait beau essayer de me maintenir en place, de coller son front au mien de manière affectueuse et de me promettre que tout irait bien, la chose présente dans ma poitrine me certifia le contraire. Je comprenais ce que c'était. Las Plagas n'était pas un virus, c'était un parasite. Une créature qui, injectée dans un corps, voyait le jour, elle se frayait un chemin au centre de la poitrine jusqu'au reste du torse et broyait au passage les organes vitaux de l'hôte. C'était ça. C'était ce que je vivais. C'était ce qui était en train de m'arriver.
J'avais un parasite en moi.
J'avais un putain de parasite à l'intérieur de mon corps. Un monstre.
« Je t'en prie.. »
Je soufflai contre les lèvres de Luis. Je n'avais même plus la force d'ouvrir les yeux, à vrai dire, je n'avais plus la force de faire grand chose... Je ne me sentais même plus vivre. J'étais sûrement déjà morte.
« Sauve-moi, Luis. Par pitié. »
« Tiens toi à ma main. »
« Ne la lâche pas. »
« J'y comptais pas. »
Je le vis dans le coin de l'œil me sourire alors que, déjà écarté de moi, il apporta son index à la barre espace du clavier. Mes yeux se plissèrent, pensant mal voir. Il appuya enfin dessus. Les mouvements provenant au dessus de moi me forcèrent à lever la tête, j'aperçus les trois bras s'activer, ils tournèrent sur eux-mêmes, pivotèrent et enfin s'allumèrent. Une vive lumière bleuté m'aveugla.
« Je suis pas- »
Ma poitrine se retrouva déchiquetée en deux. Je ne me tenais pas qu'à la main de Luis, je la réduisais en miettes. La souffrance qui me fut infligée était incomparable, indescriptible.
C'était à l'instar de brûler de l'intérieur, je sentais mes poumons en flamme. Mon corps était pris de spasmes. Je m'étouffais dans ma propre salive, cherchais désespérément à m'extirper de l'emprise des trois bras métallique pour que ça s'arrête. Ils tournaient au dessus de moi. Ils me broyaient de l'intérieur et je continuais de hurler. Je beuglais à m'en blesser la gorge, même mes yeux s'y mettaient, ils pleuraient d'eux-mêmes. Je ne contrôlais plus rien. Je n'étais même plus maîtresse de mes propres pensées. Je ne songeais qu'à une chose : la peine que cette douleur me provoquait.
Je sentais le parasite à l'intérieur de moi s'agiter. De ses pattes, il grattait. Il grattait mes organes, fouillait ma chair et gesticulait. Il rampait tant, je le sentais partout en moi, j'avais l'impression de le sentir sur mes moindres membres.
Qu'il parte. Qu'il disparaisse !
Ma tête se renversa en arrière. Une main saisit mon épaule, tenta de me maintenir plaquée contre le fauteuil, néanmoins, j'étais trop alarmée pour me laisser faire. Je ne m'exprimais qu'à travers mes hurlements. Il n'y avait que ça. Douleur, peine, souffrance, blessures, chagrin. Que j'avais mal... Je me mourais de l'intérieur. Un feu ardent s'embrasait dans ma poitrine et la fumée toxique qui s'en échappait intoxiquait mes poumons jusqu'à me faire mal avaler ma salive. Mon cœur se faisait déchirer en deux. Lentement, violemment, il se fit détruire.
Je perdis une seconde fois connaissance, ma raison s'en alla de nouveau.
Elle eût plié bagages et disparu, me laissant à deux pas de la mort, le doigt pressé sur la sonnette, prête à entrer dans l'autre monde.
Tout était à présent brumeux. Mes pensées, mes souvenirs, mes sentiments. Je n'avais aucune idée d'où je me trouvais. Avais-je les yeux ouverts ? Mon entourage était familier mais je n'étais pas sûre de l'apercevoir, c'était plutôt mes poids qui se hérissaient, mes narines qui étaient titillées par une odeur familière et le creux dans mon estomac qui s'en alla.
Une paire de bras m'enlacèrent. Quelque chose se pressa dans mon dos, un souffle s'échoua sur ma nuque et mon cœur battit plus vite.
Je l'aurais reconnue entre mille.
« Ma fille. »
Ma mère.
Violemment, je fus projetée en arrière. Quelques secondes plus tôt, j'étais dans un tout autre monde, touchant du bout des doigts l'au-delà, auprès de mes défunt proches, les suivantes, je sentais mon dos percuter un meuble. Mes yeux se rouvrirent. Un hoquet étranglé me quitta.
« Maman ! »
Ma main ne la toucha pas, pas même qu'elle n'effleura son image. Mes doigts ne firent que se diriger vers le plafond et m'offrir en conséquence un vide impossible à combler au sein de ma poitrine. Je m'étais réveillée d'un coup. J'happai l'air autour de moi. J'en manquais cruellement. Le corps assit sur cet étrange fauteuil de médecine, je tournais pourtant en rond. J'étais déboussolée, incapable de faire confiance à ma vue tandis que ma cervelle était secouée dans tous les sens.
« Aïe.. »
Apportant ma main à mon front, j'observai la pièce. Je clignai rapidement des yeux.
C'était lui, le laboratoire. Toujours aussi lugubre, décoré d'éléments scientifiques ne correspondant point à l'endroit où nous nous trouvions actuellement. Un coin perdu dans une campagne d'Espagne. Ouvrir la porte et tomber sur un centre-ville aurait fait plus sens, je peinais à croire que nous n'avions pas bougé. Ou peut-être avions nous ? Peut-être que Luis nous avait emmené ici via sa voiture, je n'en étais pas sûre. Tout était flou, rien ne faisait sens. J'étais incapable de ressentir quoi que ce soit, je ne songeais qu'à cette situation cruelle.
Cela me permit de constater que j'étais seule. Assise au milieu de ce laboratoire, un silence cruel m'accompagnait. Il me tenait compagnie. Il titilla aussi ma curiosité. Je ne pus résister à l'envie de me lever, je déposai dès lors mes pieds au sol et m'en allai me dégourdir histoire d'étirer mes muscles à travers une petite balade.
J'eus contemplé machines, fils, seringues tubes, ordinateurs, dossiers top secret.
Luis ne revint qu'une quarantaine de minutes après, les mains vides et la mine aggravée.
« Tout va bien ? »
Je demandai cela en me rasseyant sur le fauteuil, mes jambes étaient épuisées. Luis referma la porte du laboratoire sur lui et m'offrit un léger sourire. Me voir avait fait s'illuminer son visage. Il me rejoignit à coup de grandes enjambées.
« Comment tu te sens ? »
Sa main saisit la mienne. Il l'apportait à sa joue, il l'embrassa délicatement.
« Est-ce que je suis guérie ? Je me sens... Légère. »
« Tu l'es. » il acquiesça. « Le virus a été anéanti, il n'est plus du tout présent dans ton système. Tu es comme neuf. »
Il était si beau. Élégant.
Je me perdais dans ses yeux.
« Luis, merci. Pour tout. »
« Je t'en prie. Je n'allais pas te laisser comme ça, je te le devais bien. »
Oui, c'était vrai.
« Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »
Il descendit nos mains sur le fauteuil, sans pour autant les séparer.
« Je veux dire, pour le virus, les habitants. Il faut appeler quelqu'un, prévenir les autorités et- »
« Je suis déjà sur le coup, ma douce. N'aie crainte. »
« Vraiment ? »
« Je te conseille juste de fuir, toi, tu n'as plus ta place ici. » déclara Luis. « Tu m'es bien trop précieuse, je ne pourrais plus me supporter si jamais un quelconque malheur devait t'emporter. »
« Arrête... »
Je détournai les yeux.
« Je veux... Je veux savoir ce qui se passe ici. Je veux trouver les responsables et leur faire payer. »
Je veux rester avec toi.
« Je n'ai plus envie de partir. Ne serait-ce que pour ma famille, en leur mémoire. »
Luis caressa mon visage avec sa seconde main. Le contact de son pouce sur ma joue me fit soupirer d'aise, elle était toute chaude et si douce. Il me touchait encore comme ça. Comme si il avait peur que je vole en éclats. Ça me faisait beaucoup d'effet.
« Mon père, il... »
Je déglutis.
« Ça faisait longtemps qu'ils étaient comme ça, mes parents ? »
« D'aussi loin que je me souvienne. » affirma Luis sur un ton songeur. « Ils ont dû être touchés par le virus assez tôt, les porteurs ont la tendance à le répandre vite. »
« Tu crois qu'ils ont souffert ? »
Mon cœur se serra à cette pensée.
J'imaginais ma mère pleurer, submergée par un profond sentiment d'horreur. Mon père s'armer d'un fusil mais rapidement se faire attaquer par une armée de monstres. Ils avaient dû avoir si peur... Ils étaient morts sans que j'aie pu leur dire que je les aimais. La réalité de la situation me frappa. Elle me heurta de plein fouet. Plus jamais, je ne les reverrai. Ils étaient morts. Mes parents étaient morts.
« Non, non. »
Luis apporta avec panique ses mains sur mon visage, il se dépêcha d'essuyer mes larmes de ses pouces. Il récolta mes pleurs et grimaça. Puis, mon prénom quitta sa bouche.
« Focalise toi sur moi. »
Je m'accrochai à ses poignets.
Mes doigts s'enroulaient autour de ceux-ci.
« Je- Je peux pas- »
Pourtant, j'y parvins. Cela se produisit lorsque je remarquais à quel point Luis et moi étions proches, nos nez à deux doigts de se toucher. Cela me calma immédiatement.
« Je suis désolée, je devrais être plus raisonnable, mais- »
« Non.. »
Luis déposa son front sur le mien.
« Tu as vécu beaucoup de choses éprouvantes depuis ton retour. Moi aussi j'ai eu du mal à y croire en voyant tes parents dans cet état, ceux de nos amis d'enfance aussi. C'était à peine croyable. »
Il raffermit sa prise sur mon visage, m'offrant un regard sérieux.
« Ne t'excuse pas d'être peinée, ma douce. Ça te rend plus humaine. »
Ses mots me touchèrent.
« Tu m'as manqué. »
Luis sourit.
« Toi aussi. »
Il se rapprochait de moi. Il était si près de moi, nos lèvres venaient de se frôler. Les poils de sa barbe me chatouillaient, j'en pouffais. Je ne me rappelais cet instant dans notre jeunesse lorsque trois poils avaient commencé à lui pousser sur le torse, Luis s'en était vanté durant des semaines. Tout le village en avait ri. Il s'était auto-proclamé homme. Il était même allé jusqu'à me trouver et...
Tout ça remontait à si loin.
Les traits de son visage restaient familiers. Ça me surprenait pourtant toujours autant de le regarder, Luis était un homme à présent. Un homme dans toute sa grandeur et splendeur. Ça me laissait bouche bée.
Ses épaules étaient plus grandes, plus fermes. Ses bras étaient musclés et les traits autour de ses yeux parsemés de rides. Sa peau était décorée par quelques imperfections, le temps avait laissé son emprunte sur lui, le rendant encore plus beau qu'il ne l'avait été durant ses années de jeunesse. Luis était à présent mature. Je me perdais dans son regard. Il m'était si familier. C'était divin. Lui faisant face de cette manière, j'avais cette impression qu'il ne m'avait jamais abandonnée, qu'il s'était simplement absenté l'espace d'une semaine et qu'il me revenait avec ardeur. Je me mordis l'intérieur de la joue à cette pensée. Le sentiment d'embarras qui me submergea me brûlait jusqu'aux oreilles et à l'estomac.
« Tu as grandi.. »
Luis esquissait un rictus.
« Tu trouves ? »
« Mhh. J'aime beaucoup ta veste. Et tes cheveux aussi, tu les as laissé pousser. »
Je le questionnai du regard lorsqu'en guise de réponse, Luis recula. Ses mains sur les côtés de mon visage firent davantage pression dessus, il masqua mon ouïe et déglutit à ma vue.
« Tu es ravissante, aussi jolie que la dernière fois que je t'ai vue. Aussi magnifique que dans mes souvenirs. »
Ses propos me rendirent toute gênée. Ses yeux se perdirent sur mon faciès, il me contempla avec grande attention, il ne laissait rien lui échapper. Cela me mit mal à l'aise. Je devais être horrible à voir, après tous ces jours à courir, à mourir de faim et après avoir autant pleuré. Luis ne dit cependant rien à ce propos là. Il m'admirait avec un petit sourire et, dans ses yeux, une lueur scintillait. Elle brillait avec force.
« Je.. »
Mes mains tremblaient.
Elles remontèrent sur ses coudes jusqu'à se poser sur ses épaules. Je l'imitai finalement, posant mes paumes sur son visage, l'attrapant en coupe. Mon épiderme se frotta aux poils de sa barbe. Cette partie était chaude. Mes pouces trouvèrent leur place sous ses yeux, je les caressai avec attention. Je bougeai doucement, comme par peur de le briser.
« Je n'ai jamais cessé de penser à toi, tu sais.. »
Luis arqua un sourcil. Il me jetait un coup d'œil rempli de curiosité, un éclat de malice dedans.
« Tien donc.. »
« Je ne sais pas comment, ça fait près de quinze ans qu'on s'est pas vus pourtant. Je suis allée voir ailleurs, ils n'ont jamais su te remplacer. »
J'avais envie de le serrer dans mes bras. J'avais envie de le retrouver, de ne plus jamais le laisser me glisser entre les doigts. Je l'aimais tant... C'était asphyxiant.
Luis était mon premier amour après tout, il était déjà suffisamment dur de l'oublier comme ça, mais après qu'il ait fait chavirer mon cœur, il m'était impossible de faire une croix sur lui. Il faisait battre quelque chose en moi, outre mon cœur. C'était mon âme. Je la sentais vibrer intensément pour lui, elle criait à l'aide, désirant se coller à la sienne et ne faire qu'un. Luis réveillait quelque chose en moi à me regarder de cette façon.
« Toi aussi, mon amour. »
Son pouce caressa ma lèvre inférieure.
« Pas instant ne s'est écoulé sans que je ne regrette de ne pas t'avoir emmenée avec moi. »
« Je t'aurais suivi. »
J'aurais tout laissé derrière moi pour lui, je ne mentais pas. J'avais déjà tant sacrifié auparavant, juste pour ses beaux yeux. Juste pour qu'il continue de me murmurer des choses romantiques ou salaces dans le creux de l'oreille, pour qu'il continue de baiser mon épiderme et de me faire l'amour jusqu'à en perdre ma voix.
« Je sais. »
Luis cessa de me regarder pour observer mes lèvres.
« Je le sais bien, ma douce. »
« Cette.. »
Je déglutis, nerveuse.
« Cette fois, tu ne repartiras pas, n'est-ce pas ? »
Je m'accrochais à lui, anxieuse à l'idée de sa réponse. Luis secoua la tête.
« Pas sans toi, en tout cas. » il me taquina. « Si tu le désires autant que moi. »
« Oui. »
Je me pinçais les lèvres.
« S'il te plaît. » murmurai-je. « Prends moi avec toi, ne pars plus. Ne me laisse plus. »
Luis embrassa la commissure de mes lèvres. Il embrassa ensuite ma lèvre inférieure, il la bécota. Ces deux baisers suffirent à ma peau pour s'embraser, j'en suais, ma peau se fit moite. Mon cœur eut bondi de ma poitrine. Mes mains s'accrochèrent à sa mâchoire. J'étais étourdie de nouveau, cependant, cette fois-ci, pour les bonnes raisons.
« Je t'aime tellement... »
Ma respiration s'accélérait.
Luis scella enfin nos bouches.
Mes yeux roulèrent en arrière en conséquence. Ma confession ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, j'en étais consciente. À la façon dont Luis m'embrassait et me touchait, je savais qu'il pensait la même chose, que mon aveux lui avait fait effet. Alors, en retour, je l'embrassais. Ce fut délicieux. Nos bouches se mouvant l'une contre l'autre, nos torses se touchant... J'en eus des papillons dans l'estomac. Mon bas ventre s'enflamma. Sa salive tomba dans ma bouche, elle se mêla à la mienne, nos langues se trouvèrent rapidement. Le contact de son muscle rose contre le mien me fit gémir. Je poussai quelques plaintes contre lui. Il était doux et chaud. Mes mains remontèrent et se perdirent dans sa chevelure, j'y pris appui. Luis, quant à lui, n'avait toujours pas bougé la position des siennes. Il me maintenait en place, refusant que j'incline la tête pour mieux me goûter.
Notre échange fut parfait. Un bon mélange entre sensualité, passion et amour. Voilà bien des années que je n'avais pas été embrassée ainsi.
Luis me laissa à bout de souffle lorsqu'il se sépara de moi. Mon front se collait contre son épaule, sa veste de cuir. J'inspirai alors son odeur, remplissant mes poumons de ce doux nectar jusqu'à en avoir le tournis. Luis agrippa mes hanches de ses mains, il écarta mes jambes de manière à se placer entre celles-ci et baisa tendrement ma gorge.
« Je ne vais plus pouvoir me passer de toi maintenant. » me susurra-t-il.
Je l'entendais respirer contre moi.
« Tu me rends fou. »
J'avais terriblement chaud. De même pour mon cœur, il devenait fou, il battait si vite que j'en couinais. C'était inconfortable. Il palpitait contre mes os, forçant mes veines à pomper plus rapidement mon sang. Être aussi proche de Luis n'aidait pas. Il était bouillant. Nos deux corps compressés l'un contre l'autre étaient deux grosses fournaises, elles étaient prêtes à tout exploser, à tout réduire en poussière.
Un seul mot pouvait le décrire en cet instant.
Magnifique.
Luis avait un petit rictus aux coins des lèvres. Il m'admirait. Ses yeux pétillaient, ils brillaient d'un éclat ravissant. Mes doigts touchaient un peu ses cheveux. Quelques mèches s'étaient retrouvées devant son visage, d'autres derrière ses oreilles. Cette coiffure lui allait vraiment bien. Il faisait très mature, très élégant.
« Tu m'as manqué. »
« À ce point ? » m'étonnai-je, penchant la tête sur le côté.
Luis pressa ses paumes sur mes hanches. Il me força à rester assise sur le fauteuil tandis qu'il se rapprocha de moi, faisant se toucher nos fronts.
« Tu n'as pas idée. » il avoua. « Tu es bien mon plus grand regret. »
Ses paroles me faisaient beaucoup d'effet. Enfin, c'était évident, comment de tels mots auraient-il pu me laisser de marbre ? Mais... C'était intense. Notre proximité, son corps et le mien, toute cette chaleur et ce désir. Nous empestions l'amour. C'en était presque répugnant. Sentir ses doigts saisir ma chair, ses pupilles dilatées me détailler. La réalité de la chose me frappait soudainement. Mes yeux s'ouvraient en grand.
C'était un rêve.
Ça n'était pas possible autrement. C'était trop beau pour être vrai.
« Viens, il est temps. »
Luis recula. Il me tendit sa main.
Intriguée, je le dévisageai. Néanmoins, je lui offris ma main en retour et descendis du fauteuil. Le laboratoire n'était-il pas notre destination finale ? Quoique...
« Tu m'avais promis de quoi manger et faire ma toilette, c'est vrai. Je m'en souviens. »
Luis acquiesça.
« C'est ça. »
« On ne va pas à la cabane de ton grand-père, j'imagine ? »
« Non. Ils nous retrouveraient trop facilement. »
Luis ouvrait les grandes portes du laboratoire et nous fit sortir. Droit en direction du couloir menant à.. à l'extérieur ? Je le suivais, confuse, les jambes encore un peu faibles. Mon corps n'était plus très souffrant ⸺quelques blessures ici et là, de quoi bien me réveiller⸺ mais il restait capricieux. Je préférais me coller à Luis. Pour qu'il me supporte, bien sûr.
« J'ai une autre cachette, dans les bois. » m'avouait Luis. « Un endroit dont personne n'a jamais entendu parler, nous y serons en sécurité, je te le promets, ma douce. »
« Tu penses que j'aurais assez de force ? »
« N'aies crainte. Je te porterais si nécessaire. »
Un faible rire me quittait. Je posai ma tête sur son épaule.
« Quel gentleman tu fais, Luis. Merci. »
« C'est le moins que je puisse faire, voyons. » répondit-il d'un ton exagérément charmeur.
Ce Luis là m'était familier. Je n'osais pas regarder dans sa direction, je détournai la tête, observant le couloir, surprise. Cette interaction me ramenait en enfance. Aux années de notre adolescence.
Luis et moi nous promenions beaucoup dans la forêt comme ça, bras dessus, bras dessous. Durant des heures entières, perdus ou connaissants notre chemin. Mes parents n'avaient jamais détesté Luis, il était certes un peu étrange, et notre différence d'âge de deux ans n'aidait pas, mais il avait toujours été respectueux. D'aussi loin que je me souvienne, il n'avait toujours eu d'yeux que pour moi. Que j'aie treize ans, quinze ans, dix-huit, ou maintenant vingt-six, je n'avais pas l'impression que grand chose avait changé. Ou alors peut-être que c'était juste le lieu ? Il était vieillot, tant qu'il nous ramenait dans le passé. Je me revoyais à ses côtés, lors de nos sorties nocturnes ⸺j'avais échappé à mes parents, ceux-ci assoupi⸺ et Luis m'emmenait à un splendide et gigantesque lac sur lequel la lune et ses amies les étoiles scintillaient. Lors des pleines lunes, le paysage était à couper le souffle. Une beauté sur laquelle il aurait été impensable de mettre le prix.
« Ça faisait longtemps. »
Je jetai un coup d'œil à Luis, intriguée.
« De ? »
Ses doigts raffermirent leurs prises sur ma main. Il y fit un signe de la tête.
« Ça. » répliqua-t-il. « Toi, moi, main dans la main. Rien pour nous séparer. »
« Je pensais justement à la même chose. » j'avouai avec amusement.
« Oh ? »
« Je t'assure ! »
Les couloirs s'étaient changés, ils n'étaient à présent plus faits de métal, mais de pierres. De la vieille pierre usée, et des lustres décorés de bougies en guise de source de lumière. Ça m'était étrangement familier. Le silence dominait le moment. Mes bottes touchaient la pierre au sol, le bruit fit un peu échos ⸺tout comme les chaussures de Luis⸺ mais hormis ça, c'était très calme. D'ailleurs, il faisait très froid. La pensée que nous nous trouvions dans un château ⸺puisque ceux-ci n'avaient pas de radiateurs⸺ me fit brièvement pouffer. J'avais beau être vaseuse, encore dans les vapes, ça m'était impensable de concéder que nous nous trouvions dans quelque chose d'aussi majestueux.
De toute façon, nous ne nous attardions pas ici. Luis m'ouvrait la porte boisée sur mes pas, celle-ci laissait soudain place à du vert. Elle. Elle et encore toujours elle. Pour toujours et à jamais.
La forêt de mon village.
« On devrait se dépêcher. » parla mon ami. « Le soleil ne va pas tarder à se coucher. »
Tandis que je descendais les marches de pierre sous moi, je zieutais Luis, dubitative.
« Tu n'as pas de lampe de poche avec toi ? »
« Plus maintenant. » affirma-t-il, tout en me suivant. « J'en volerais une autre, lorsque l'occasion se présentera. » il conclut.
« Tu voles ? »
Il souriait.
« Je suppose qu'on peut me le pardonner, en vue des circonstances. »
Il était... Son sourire...
« Mhh.. »
Je me pinçai rapidement les lèvres.
« J'imagine. »
Luis sauta les deux dernières marches. Il passa son bras autour de mes épaules avec grand enthousiasme et me colla contre lui. Ses gestes furent brusques, ils me prirent de court.
« Allons-y, ma douce ! » s'exclama-t-il. « Je te promets repos et nourriture à volonté ! En avant ! »
Luis me forçait à avancer, j'en riais. Nous nous engouffrâmes dans la forêt, sans un regard en arrière. Je n'osai pas imaginer la grandeur de la structure qui se trouvait derrière nous, et c'était vrai : je n'osai pas. Je ne me retournai pas.
Je suivis Luis jusqu'à sa dite destination. Tendant l'oreille lorsqu'il conta les années qu'il eu passé en tant que scientifique dans le monde extérieur, les amis qu'il s'était fait et à quel point il avait désiré que je sois présente à ses côtés pour vivre tout cela. Nombre de fois, il m'eût présenté ses excuses, embrassée et dévisagée. Le trajet dura longtemps. Si longtemps que nous arrivâmes au curieux endroit juste après que le soleil ne se soit couché.
Depuis l'extérieur, je ne voyais rien. Seulement, Luis nous faisait marcher étrangement assez proche d'une montagne. Sa main libre touchait la roche, il bougeait la verdure qui lui bloquait le passage et marmonnait quelques jurons. Le spectacle était distrayant. Ma main toujours dans la sienne, j'étais dans son dos, mes bottes tachées de boue et un grand sourire sur les lèvres.
« Jackpot. »
Luis ouvrit une porte. Soudain, un jet de lumière nous éclaira.
Luis nous précipita à l'intérieur, il referma la solide porte après s'être assuré que personne ne nous avait suivi en dévisageant le paysage, ainsi que le chemin que nous avions précédemment emprunté. De mon côté, je passais au peigne fin l'endroit. De mes yeux.
La pièce était unique. Il n'y avait pas de portes, pas de couloir, ça n'était que quatre murs assemblés avec assez d'espace pour une poignée de meubles et que moi et Luis puissions tenir debout sans avoir besoin de nous coller l'un contre l'autre. Les meubles étaient antiques, de mauvais état. Il y avait une armoire, une commode, une maigre cuisine, un lit et deux longs barils dans un coin, côte à côte, abandonnés. Il n'y avait pas de fenêtre, mais une source de lumière au plafond légèrement rouge, et une seconde sur la table de nuit proche du lit, nous éclairaient. C'était suffisant. Le parquet sur lequel nous marchions se faisait bruyant. Il grinçait sous mes pas. J'eus même peur qu'il ne s'effondre.
« Qu'est-ce que c'est ? Cet endroit, je veux dire. »
Luis retira son arme, il la déposa sur la table collée contre le mur. Les murs, d'ailleurs. Ils étaient taillés, faits de pierre de la montagne dans laquelle nous avions trouvé refuge.
« J'ai trouvé cet endroit il y a quelques semaines. » m'avoua Luis. « Apparemment, un homme de notre village a été chassé il y a une trentaine d'années. »
« Il s'est installé ici ? »
« C'était un mineur. » m'expliqua-t-il. « Il ne voulait pas quitter la campagne, mais ne pouvait pas revenir. Il s'est caché ici avant de mourir de faim. »
Un carnet reposait sur la commode proche du lit. Sûrement un journal intime. Il y avait aussi un porte-manteau, décoré de deux chapeaux et de vestes. L'armoire boisé devait être encore pleine, je songeais.
« Tu veux manger quelque chose ? »
Je retirai mon surplus de vêtements, abandonnai le tout et jetai un coup d'œil à Luis. Je n'y avais pas fait attention, trop confuse, mais une délicieuse odeur flottait dans l'air. Elle avait été bloquée depuis l'extérieur par l'épaisse porte, mais désormais à l'intérieur, je la sentais avec aise.
« Est-ce que c'est⸺ »
« J'ai volé la recette à tes parents dès que j'ai pu. »
Proche de l'armoire, se trouvait une cheminée, elle était faite de pierre, décorée d'une étagère ornée de photographies. Au dessus du feu, une marmite bouillait. Ça sentait bon le ragoût, avec une grosse touche de salé mais aussi une fine de sucré.
Comme ma mère savait si bien les faire.
« Luis... »
J'apportai mes mains à mes bras. Je frémis.
« J'ai toujours aimé la cuisine de ta mère. » me conta le brun, une spatule de bois à la main. « Est-ce que tu veux goûter ? Je peux te faire autre chose, si ça te dérange. »
Je pris place sur le lit.
« Non, non. Un ragoût me va, ça sera parfait. »
Après tout, c'était le repas idéal afin de regagner des forces. Entre légumes, viandes, et saveurs, ce repas n'avait d'égal que son odeur fantastique, il me ramenait en enfance, au coin du feu, à observer la mixture bouillir, où à table, à frapper le bois de mes couverts tant je criais famine sous l'expression tendre de ma génitrice. Et, comme lorsque j'étais petite, la simple odeur de ce délicieux nectar suffit à me donner l'eau à la bouche.
« Ça ne sera pas aussi bon que celui de ta mère, évidemment. Mais je pense qu'à force de pratique j'ai réussi à faire quelque chose de bon. »
« Je n'en doute pas. » souris-je.
Le lit était de mauvaise qualité, de même pour le matelas. Les draps se contentaient d'une couverture, un vieux plaid parsemé de peluches. Mes cuticules se coinçaient dans le tissu. Je rapprochai mes mains, les déposai sur mes cuisses. À quelques mètres de moi, Luis continuait de touiller dans la marmite, accoudé contre l'étagère de la cheminé, une expression sévère sur le visage, concentrée. J'en profitai.
Luis était grand. Il portait de jolie chaussures de cuir, un jean et une veste marron assez similaire à ses souliers. Son accessoire, posé sur la table, me fit de l'œil. Le meuble étant proche du lit, je fus apte à simplement me pencher pour attraper le pistolet. Certes, je m'étais pliée en deux et avais exagérément étiré mes membres, mais cela me permit de ne pas poser un pied au sol, j'en fus reconnaissante.
L'arme était lourde. Cela m'en coupa le souffle.
Elle était longue aussi, du moins son canon. Le reste était fin. Le pistolet était facile à manier, sûrement tout autant facile à recharger. De part sa splendeur et simplicité, je me retrouvais bientôt dans un état d'émerveillement prenant. Je n'avais jamais été fan d'armes à feu. J'étais consciente de leur existence, peu familière au toucher, mais j'en avais déjà vu. Notamment le fusil de monsieur Benavente, l'homme bizarre et constamment sur ses gardes qui vivait dans la plus grande maison du village. J'étais venue chez lui, enfant, et n'avais pas pu me sortir de la tête son arme, me demandant souvent lorsque je rêvassai, quelle sensation cela procurait de tirer.
Luis devait le savoir.
Le canon était froid.
Cela faisait des heures qu'il s'en était servi pour abattre mon père. Je ne l'avais pas vu faire, cependant je jurais qu'il n'avait pas hésité lorsqu'il avait été question de leur ôter la vie ⸺de sauver la mienne⸺.
La voix de Luis me coupa dans mes pensées.
« Tu t'en es déjà servis ? »
Relevant la tête, je le vis servir un bol boisé sur la table, doré de ce que je songeais être une cuillère de bois à l'intérieur. Luis regardait mes mains. Je tiltais.
« Non, jamais. » confessai-je.
Je me levai, lui rendis son pistolet et pris place à table.
« Je ne savais que toi, tu.. Tu sais. »
Luis rit nerveusement. Il astiqua l'arme aidé par la manche de sa veste de cuir, tâtait le canon nerveusement.
« Il fallait bien. » il déclara. « Avec ces choses, dehors, j'étais contraint de sortir armé, de me protéger. D'apprendre à tirer sur ceux que nous connaissions et aimions autrefois, avant qu'ils ne soient touchés par ce parasite. » argumenta-t-il.
J'hochai la tête, mangeant mon dîner. J'avais l'oreille tendue.
« Le repas te plaît, ma douce ? »
J'acquiesçai.
« C'est délicieux, Luis. »
La viande était un peu trop cuite. Elle ne fondait pas aussi bien sur la langue que lorsque ma mère le faisait, mais le goût était au rendez-vous, plaisant et bien balancé entre le sucré et salé. Surtout : c'était mangeable. En cet instant, c'était ce qui m'importait. J'étais extrêmement reconnaissante de l'effort qu'il avait fait à me faire de quoi souper, mais j'étais aussi heureuse d'avoir quelque chose de bon et nourrissant à me mettre sous la dent. Dans mes souvenirs, Luis n'avait jamais été un grand chef. Il était trop maladroit pour.
Cette pensée me fit sourire.
Les souvenirs du passé me hantaient. Telle une main déposée sur l'épaule, ils me réconfortaient, m'aidaient à me faire à l'idée que tout avait changé. Ils me guidaient. Car, certes, Luis était méconnaissable, mais au fond, tout comme moi, certaines choses restaient les mêmes. Cela fut amplement suffisant afin de me calmer. Cela apaisa mon cœur épuisé.
Je finis mon dîner dans le calme.
Mon bol vide, je le nettoyai, m'en débarrassai ensuite sur l'étagère au dessus de la cheminée. Luis avait éteint le feu, recouvert la marmite d'un couvercle de bois. Le tout se fit dans un silence confortable. Luis était allongé sur le lit, son dos touchant le mur, et un livre dans les paumes de ses mains. Je me reculai de la cheminée, touchant la ceinture autour de ma jupe au passage, soudain un peu gênée par le fait d'être ainsi vêtue.
« Tu crois que je peux me changer ? »
« Il y a une salle de bain juste à côté. » me confia-t-il.
« Où ça ? » je m'étonnai.
Luis ferma son livre et me rejoignit.
« À l'extérieur, dans la même montagne. L'accès depuis l'intérieur a été bloqué, je ne sais pas pourquoi. » développa-t-il, saisissant ma main au passage. « Je vais te montrer. »
Luis et moi sortions de la pièce, revenant à l'extérieur. Luis l'avait fait avec nonchalance tandis que moi, je me retrouvais surprise de constater que, une fois la porte refermée et cachée derrière la verdure de la forêt, il était impossible de se douter que quelqu'un pouvait vivre ici. Le soleil était à présent couché. La lune illuminait le monde haut dans le ciel. En conséquence, il faisait froid. Extrêmement froid.
Luis ouvrit une seconde porte et, l'espace d'une petite heure, j'eus l'opportunité de me décrasser et d'enfin me retrouver. La douche n'avait pas été de grande qualité, l'eau, glacée, et je fus contrainte d'enfiler une chemise à Luis pour éviter de me présenter face à lui dans ma tenue d'Ève. Mes vêtements étaient dans un état inquiétant, boueux, déchirés, puants et couverts de sang, sueur. Mais cela fut amplement suffisant. J'en ressortis revigorée. Accompagnée de mon ami d'enfance, nous rentrions dans la pièce initiale du lieu, ainsi, je m'en allai me réchauffer auprès du feu. Mon linge sale fut abandonné sur la table, de même pour mes chaussures, toutefois, eux trouvèrent leur place au sol.
Le feu crépitait joliment. Orné de rouge, jaune et orange, il se noya dans mon regard, se refléta dans mes yeux. Il était chaud à souhait. Peut-être même un peu trop. Je le sentais brûler la pulpe de mes doigts, la sensation n'était pas particulièrement agréable, mais cela me ramenait sur Terre, me permettait de me sentir vivre. Il me réchauffait surtout, en vue de ma tenue.
Luis s'accroupit à mes côtés. Il m'imita.
« Tu te sens mieux, ma douce ? »
Je lui offris un sourire sincère.
« Beaucoup. »
Étant assise au tailleur au sol, je n'eus aucun mal à me rapprocher de lui. Luis manqua de perdre équilibre, néanmoins, il ne me repoussa pas lorsque je posai ma tête contre son bras. Il me jeta un coup d'œil, prit par surprise. Il n'obtint rien en retour. La splendeur du feu, son élégance, ses moindres mouvements accompagnés de grâce continuaient de s'accaparer mon attention.
J'étais dans l'incapacité de regarder autre chose.
« Merci pour tout, Luis. Je t'ai déjà remercié, non ? Je ne m'en souviens plus. »
« Mhh, pas de problème. »
Une de ses mains se plaqua contre la surface de mon visage qui n'était pas collée contre son bras. Sa paume recouvra cette partie. Il me pressait un peu plus contre lui.
J'aurais voulu le toucher un peu plus. Quelques heures plus tôt, nous avions sauté un grand pas ⸺ou nous étions revenus au point de départ ? De base, nous étions bel et bien amoureux. À présent, nous l'étions à nouveau. Je ne savais plus trop sur quel pied danser avec lui, oser me blottir contre lui et aller trop vite, ou rester dans mon coin et manquer de près la chance de revivre les meilleures années de ma vie. Je ne savais plus quoi lui dire.
Je me sentais toute nerveuse.
Peut-être que, finalement, le feu ne m'intéressait pas tant que ça. Ça n'étaient pas les premiers bouts de bois que je voyais se faire calcinés sous mes yeux, mais c'était bel et bien la première fois que je revoyais Luis. J'étais passée de jeune adolescente passionnée à une jeune femme plus mature et un poil fatiguée. Je n'étais sûrement plus aussi spontanée qu'auparavant. Moins délicieuse, enivrante. En revanche, Luis, lui... Luis était resté le même.
Un peu comme une poupée
Oui c'était ça. C'était tout à fait ça. Je l'avais retrouvé dans notre village, exactement le même, peut-être plus âgé, mais toujours le même Luis dont j'étais tombée amoureuse. Le même Luis qui m'avait brisé le cœur et qui aujourd'hui recollait les morceaux sans même s'en soucier. Il était intact. Parfait. Une perfection à vous en couper le souffle et à bien vous demander si vous n'êtes pas en plein rêve. Ou en pleine folie.
« Tu es bien pensive. »
Luis caressait ma joue du bout de son pouce. Je tournai la tête.
« Désolée, tu disais ? »
« Je te demandais si tu voulais te reposer. »
Sa proposition me tenta. Toutefois, je la déclinai.
« Non, ça ira. J'aimerais rester ici encore un peu, si ça te dérange pas. » répondis-je. « Mais tu peux y aller, toi, si tu veux. »
Luis secoua la tête.
« Moi non plus, je n'ai pas sommeil. »
Son pouce s'approcha de ma lèvre inférieure, il la frôla. Mes yeux, quant à eux, louchèrent sur sa bouche.
« Je peux rester ici aussi, si ça ne t'embête pas, bien sûr. » murmura Luis.
« Non, je t'en prie.. Reste. »
Je posai ma paume sur le dos de sa main posée sur ma joue. Je m'accrochais à lui, de peur de le voir s'en aller, de peur qu'il ne commence à hésiter et à penser que tout cela n'était que pure folie. Ça n'était pas le cas. Je m'étais empressée de le lui faire comprendre.
« Dis-moi. »
Luis pivota de manière à me faire face. Il tomba à genoux et se saisit de mon visage en coupe, me forçant ainsi à me tourner vers lui. De profil à la cheminée, face à face, je ne pus lui échapper.
« Combien d'hommes as-tu embrassé après moi ? »
Mes paupières se faisaient lourdes. À force de le regarder mon corps avait sombré dans la folie, le fait qu'il me touche.. Je flottais sur un nuage.
« Très peu. »
« Mais tu m'as embrassé moi. » insista-t-il. « Pour quelle raison ? »
Mes mains se saisirent de ses poignets, je me penchai dans sa direction. Il m'imita.
« C'est idiot, je t'assure. »
Je souris lorsque nos fronts entrèrent en contact.
« J'en avais juste envie. »
Luis compressa mes joues. Il me toisait avec beaucoup d'intensité, tout comme moi, comme si il peinait à croire que ce qui se déroulait sous ses yeux était la réalité. Cela nous échappait, autant à lui qu'à moi. J'avais le cœur qui tambourinait dans ma poitrine, une horde de papillons dans le bas ventre pour couronner le tout. J'étais... J'étais en extase. Je ne quittais pas mon nuage. Luis avait sauté le pas, il m'avait rejoint dessus, nous étions donc tous les deux sur ce morceau de coton, main dans la main, peau contre peau. Il n'y avait plus que nous.
Il n'y avait jamais eu personne d'autre.
Ça avait toujours été ainsi. Lui et moi.
Adolescents, jeunes adultes, adultes.. C'était à l'instar d'âmes sœurs. Peut-être étions-nous des âmes sœurs ? Au final... Des êtres qui, selon la légende, étaient destinés à se retrouver et s'aimer inlassablement jusqu'à la fin des temps. Dans la vie, la mort, le temps et l'espace. Oui. C'était ce que nous étions. Tout à fait. Il n'y avait plus aucun doute.
« Luis.. »
Mes mains s'accrochaient désespérément à ses poignets, le feu me brûlait la peau, ma respiration saccadée blessait mes poumons. Je.. J'étais⸺
« Luis. »
Son nom quittait mes lèvres tel un chant noué par du désespoir. Que dire ? Que faire ? Ainsi face à lui, mes pupilles rivées dans les siennes, je n'avais plus qu'un seul et unique désir. C'était évident. À présent..
« Embrasse moi, je t'en prie. »
Luis s'humecta les lèvres.
Quelques mèches de ses cheveux titillaient ma peau, d'autres cachaient ses yeux. Je libérai ma main droite afin de remettre de l'ordre dans sa coiffure, frôlant sa pommette, sa joue, sa barbe, sa tempe. Je bougeai doucement. Je ne voulais pas dépêcher les choses. Cependant, alors que je m'apprêtais à caresser son visage, une fois ma tâche conclue, Luis s'était saisi de mon poignet.
Il tira ma main jusqu'à sa chemise entrouverte. Il me glissa dans son vêtement et posa ma paume là où je fus apte à sentir son organe vital palpiter. Son regard n'eut pas quitté le mien tout le long. Pas même lorsque mes yeux s'étaient écarquillés. Son cœur battait vite, il avait sombré dans la folie. Je pouvais presque l'entendre. Il battait à l'unisson avec le mien, dans une délicieuse symphonie.
« Ma douce.. »
Luis frotta son front au mien.
« Permets-moi de te faire mienne. »
Sa main toujours posée sur ma joue s'approcha de mon menton, elle le saisit.
« Afin que plus jamais je ne te fasse l'affront de t'abandonner. Ça n'est pas digne de moi, ni de mes sentiments. »
J'hochai vigoureusement la tête.
« Je t'en prie, Luis. »
Mes ongles s'enracinèrent dans son pectoral.
« J'ai toujours été à toi. »
« De même. »
Il baisa tendrement ma lèvre inférieure.
« Il n'y a toujours eu que toi, mon cœur est tien depuis le début. À jamais. »
Son aveu me fit sourire. Nous étions désormais si proches que, dès que nous nous mettions à parler, nos lèvres se touchaient. Et, finalement, Luis attrapa fermement mes épaules de ses deux mains. Puis, il m'embrassa. Nos bouches se rencontr��rent, bercées par la chaleur du feu nous observant. Ce fut divin. Nous partageâmes un tendre baiser, amants, amis, ennemis, rancune, amour, amertume, tout disparu pour laisser place à un sentiment dont j'avais pourtant pensé perdu.
La sérénité.
Dans cette habitation perdue dans les bois, au cœur de cette pandémie meurtrière, de ce génocide, ce début de fin du monde, Luis et moi trouvâmes refuge dans les vestiges de notre amour.
Et cela fut amplement suffisant pour soigner les blessures du passé. J'en ressortis nouvelle. Comblée. Éprise. J'étais désormais prête à tout pour rester aux côtés du garçon dont j'étais tombée amoureuse depuis si longtemps. Quitte à tout sacrifier, jusqu'à la vie que j'avais battit au cours de ces dernières années. Tout cela ne faisait pas le poids face à la possibilité de tout reconstruire à ses côtés et de revivre les plus charmants instants de mon existence. Remplis d'innocence et d'amour. C'était d'une évidence accablante.
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rusticpotatoes · 4 months
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24.05.26 Sun
J'ai encore fait un rêve avec lui. Du coup c'est un cauchemar. Vraiment ce cerveau cassé me fatigue...
Je me rappelle plus exactement, je crois c'était un rêve ''idyllique'', j'avais tout ce que je voulais (enfant, maison, CAPPEI, mari blablabla) et je me retourne et je vois que le visage de mon mec c'est lui. Et comme mes rêves sont lucides, j'avais juste cette peur qui me paralysait de l'intérieur et j'étais vraiment comme sortie de mon corps, je me voyais et je me hurlais de partir mais mon corps était dans son rôle. C'était trop bizarre parce que d'habitude j'arrive à me faire faire ce que je veux mais là j'étais en point de vue externe, chelou.
Bref tu te réveilles pas ouf quoi.
J'aurais dû en parler à ma psy, j'ai merdé, du coup ça me travaille. Petit cerveau stp laisse moi du répit, je suis assez en hyper vigilance comme ça 🙏.
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