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valalatine · 1 year
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Physiologie du mariage, Honoré de Balzac, 1829
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valalatine · 1 year
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« Le programme des cours, qu'il lut sur l'affiche, lui fit un effet d'étourdissement : cours d'anatomie, cours de pathologie, cours de physiologie, cours de pharmacie, cours de chimie, et de botanique, et de clinique, et de thérapeutique, sans compter l'hygiène ni la matière médicale, tous noms dont il ignorait les étymologies et qui étaient comme autant de portes de sanctuaires pleins d'augustes ténèbres.
Il n'y comprit rien ; il avait beau écouter, il ne saisissait pas. Il travaillait pourtant, il avait des cahiers reliés, il suivait tous les cours, il ne perdait pas une seule visite. Il accomplissait sa petite tâche quotidienne à la manière du cheval de manège, qui tourne en place les yeux bandés, ignorant de la besogne qu'il broie. »
Madame Bovary,Gustave Flaubert,1857
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valalatine · 1 year
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«LA FEMME (se rapprochant de Lakhdar) : Que dis-tu, mon fils, que dis-tu là ? Se peut-il que mon secret soit aussi le tien ou n'est-ce que délire et pressentiment ?
LAKHDAR : En vain je parle de moi au passé ...
LA FEMME (se rapprochant encore) : Dis-moi seulement si Lakhdar est mort. Car le deuil est mon privilège, et je pose à toute agonie cette question cruelle.
LAKHDAR : Jamais je ne pourrai te rassurer.
Moi le dernier des paysans
À mon arbre sacrifié
Je ne sais ce qui me retient
De l'homme que j'étais
Ou du poignard qui me supplante.»
Le cadavre encerclé, Kateb Yacine, 1955
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valalatine · 2 years
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« — Ce n'est donc pas un homme ? — dit Jeanne avec un front de bronze, tant les sentiments purs de la femme, le chaste honneur de toute sa vie, avaient disparu dans les flammes d'une passion plus forte, hélas ! que quinze ans de sagesse et enflammée par dix-huit mois d'atroces combats !
– C'est un prêtre, – répondit la Clotte.
— Les anges sont bien tombés ! — dit Jeanne.
— Par orgueil, — répondit la vieille ; aucun n'est tombé par amour. »
Il y eut un moment de silence entre ces deux femmes. La nuit, chargée de ses mauvaises pensées, commença de pénétrer dans la chaumière de la Clotte.
« Il aime la vengeance, — fit profondément Jeanne-Madelaine, — et je suis la femme d'un Bleu.
— Ce qu'il aime, qui le sait, ma fille ? — répondit la Clotte, plus profonde encore. — Il n'a jamais peut-être aimé que sa cause, et sa cause n'est point dans tes bras ! Ah ! S'il pouvait écraser tout ce qu'il y a de Bleus sous ton matelas, peut-être s'y coucherait-il avec toi. Oui ! Même au sortir de la messe, la bouche teinte du sang de son Dieu qui le condamnerait ! Mais à toi seule, tu n'as à lui offrir qu'un cœur, qu'il dédaigne, dans sa pensée de prêtre, comme une proie destinée aux vers du cercueil. »
L'Ensorcelée, Barbey d'Aurevilly, 1852
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valalatine · 2 years
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« Jéhoël avait des pensées qu'on ne savait pas. L'acier de son fusil de chasse était moins dur que son cœur orgueilleux, et le sang des bêtes qu'il rapportait sur ses mains du fond des forêts, il ne l'essuya jamais à nos tabliers ! Nous ne lui étions rien ! Un soir, Dlaïde, devant nous toutes, dans un de ces repas qui duraient des nuits, lui avoua son amour insensé. Mais, au lieu de l'écouter, il prit au mur un cor de cuivre, et, y collant ses lèvres pâles, il couvrit la voix de la malheureuse des sons impitoyables du cor, et lui sonna longtemps un air outrageant et terrible comme s'il eût été un des Archanges qui sonneront un jour le Dernier Jugement ! Je vivrai cent ans, Jeanne-Madelaine, que je n'oublierais pas ce mouvement formidable, et l'action cruelle de ce prêtre, et l'air qu'il avait en l'accomplissant ! Pour Dlaïde, elle en tomba folle tout à fait. »
L'Ensorcelée, Jules Barbey d'Aurevilly, 1852
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valalatine · 2 years
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« Mme de Tende avait trouvé dans les commencements le prince de Navarre si plein de respect et elle s'était senti tant de vertu qu'elle ne s'était défiée ni de lui ni d'elle-même. Mais le temps et les occasions avaient triomphé de sa vertu et du respect et, peu de temps après qu'elle fût chez elle, elle s'aperçut qu'elle était grosse. Il ne faut que faire réflexion à la réputation qu'elle avait acquise et conservée et à l'état où elle était avec son mari, pour juger de son désespoir. »
La Comtesse de Tende, Madame de Lafayette, 1723 (publication posthume) - écrit vers 1664
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valalatine · 2 years
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« Le ton et l'air du prince de Navarre suspendit l'étonnement du comte de Tende. Je ne sais, lui répondit-il du même ton qu'avait parlé le prince, si une grâce que vous demandez à genoux à ma femme quand on dit qu'elle dort et que je vous trouve seul avec elle, et sans carrosse à ma porte, sera de celles que je souhaiterais qu'elle vous accorde. »
La Comtesse de Tende, Madame de Lafayette, 1723 (publication posthume) - écrit vers 1664
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valalatine · 2 years
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« Elle se demandait avec effroi si cet homme, pour qui la vie avait tant de faces diverses, tant d'intérêts entraînants, pourrait lui consacrer toute son âme, lui sacrifier toutes ses ambitions. Et maintenant qu'il défendait pied à pied avec tant de valeur et d'adresse, tant de passion et de sang-froid, des doctrines purement spéculatives et des intérêts entièrement étrangers à leur amour, elle s'épouvantait d'être si peu de chose dans sa vie, tandis qu'il était tout dans la sienne. Elle se disait avec terreur qu'elle était pour lui le caprice de trois jours, et qu'il avait été pour elle le rêve de toute une vie. »
Indiana, George Sand, 1832
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valalatine · 2 years
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« Homme sans passions politiques, Raymon croyait être sans intérêts, et il se trompait lui-même ; car la société, organisée comme elle l'était alors, lui était favorable et avantageuse ; elle ne pouvait pas être dérangée sans que la somme de son bien-être fût diminuée, et c'est un merveilleux enseignement à la modération que cette parfaite quiétude de situation qui se communique à la pensée. Quel homme est assez ingrat envers la Providence pour lui reprocher le malheur des autres, si pour lui elle n'a eu que des sourires et des bienfaits ? Comment eût-on pu persuader à ces jeunes appuis de la monarchie constitutionnelle que la constitution était déjà vieille, qu'elle pesait sur le corps social et le fatiguait, lorsqu'ils la trouvaient légère pour eux-mêmes et n'en recueillaient que les avantages ? Qui croit à la misère qu'il ne connaît pas ? »
Indiana, George Sand, 1832
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valalatine · 2 years
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« Raymon examinait le tableau avec surprise et inquiétude.
Nous avons dit que sir Ralph, à la physionomie près, était un fort beau garçon, blanc et vermeil, riche de stature et de cheveux, toujours parfaitement mis, et capable, sinon de faire tourner une tête romanesque, du moins de satisfaire la vanité d'une tête positive. Le pacifique baronnet était représenté en costume de chasse, à peu près tel que nous l'avons vu au premier chapitre de cette histoire, et entouré de ses chiens, en tête desquels la belle griffonne Ophélia avait posé, pour le beau ton gris-argent de ses soies et la pureté de sa race écossaise. Sir Ralph tenait un cor de chasse d'une main, et de l'autre la bride d'un magnifique cheval anglais, gris pommelé, qui remplissait presque tout le fond du tableau. C'était une peinture admirablement exécutée, un vrai tableau de famille avec toutes ses perfections de détails, toutes ses puérilités de ressemblance, toutes ses minuties bourgeoises ; un portrait à faire pleurer une nourrice, aboyer des chiens et pâmer d'aise un tailleur. Il n'y avait qu'une chose au monde qui fût plus insignifiant que ce portrait, c'était l'original.
Cependant il excita chez Raymon un violent sentiment de colère. »
Indiana, George Sand, 1832
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valalatine · 2 years
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"Et il s'en alla coucher dans son moulin où il avait son lit bien propre dans un carré de planches emmi les sacs de farine. Et quand il fut là tout seul, il se mit à trembler et à étouffer comme de fièvre. Et si, il n'était malade que d'amour, car il venait de se sentir brûlé pour la première fois par une grande bouffée de flamme, ayant toute sa vie chauffé doucement sous la cendre."
François le Champi, George Sand, 1848
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valalatine · 2 years
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« Rosencrantz – Mon bon seigneur, quelle est la cause de votre trouble ? Vous barrez vous-même la porte à votre délivrance, en cachant vos peines à un ami.
Hamlet – Monsieur, je veux de l'avancement.
Rosencrantz – Comment est-ce possible, quand la voix du roi lui-même vous appelle à lui succéder en Danemark ?
Hamlet – Oui, mais, en attendant, l'herbe pousse, et le proverbe lui-même se moisit quelque peu.
Entrent les acteurs, chacun avec un flageolet.
Ah ! Les flageolets ! Voyons-en un. Maintenant, retirez-vous. (Les acteurs sortent. À Rosencrantz et à Guildenstern qui lui font signe.)
Pourquoi donc cherchez-vous ma piste, comme si vous vouliez me pousser dans un filet ?
Guildenstern — Oh ! Monseigneur, si mon zèle est trop hardi, c'est que mon amour pour vous est trop sincère.
Hamlet – Je ne comprends pas bien cela. Voulez-vous jouer de cette flûte ?
Guildenstern – Monseigneur, je ne sais pas.
Hamlet – Je vous en prie.
Guildenstern – Je ne sais pas, je vous assure.
Hamlet – Je vous en supplie.
Guildenstern – J'ignore même comment on en touche, monseigneur.
Hamlet – C'est aussi facile que de mentir. Promenez les doigts et le pouce sur ces soupapes, soufflez ici avec la bouche ; et cela proférera la plus parfaite musique. Voyez ! voici les trous.
Guildenstern – Mais je ne puis forcer ces trous à exprimer aucune harmonie. Je n'ai pas ce talent.
Hamlet – Eh bien ! Voyez maintenant quel peu de cas vous faîtes de moi. Vous voulez jouer de moi, vous voulez avoir l'air de connaître mes trous, vous voulez arracher l'âme de mon secret, vous voulez me faire résonner tout entier, depuis la note la plus basse jusqu'au sommet de la gamme. Et pourtant, ce petit instrument qui est plein de musique, qui a une voix admirable, vous ne pouvez pas le faire parler. Sangdieu ! Croyez-vous qu'il soit plus aisé de jouer de moi que d'une flûte ? Prenez-moi pour l'instrument que vous voudrez, vous pourrez bien me froisser, mais vous ne saurez jamais jouer de moi. »
Hamlet, William Shakespeare, 1603, traduit de l'anglais par François-Victor Hugo
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valalatine · 2 years
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« HAMLET – Je ne suis fou que par le vent du nord-nord-ouest : quand le vent est au sud, je peux distinguer un faucon d'un héron.»
Hamlet, William Shakespeare, 1603, (date de publication) traduit de l'anglais par François-Victor Hugo
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valalatine · 2 years
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« (...) Miss Polina, quant à elle - excusez-moi mais ce qui est dit est dit - doit prendre beaucoup beaucoup de temps pour vous préférer à cette canaille de des Grieux. Elle peut vous apprécier, elle peut vous offrir son amitié ; elle vous ouvrira même son cœur ; mais, dans ce cœur, celui qui en restera le maître, ce sera toujours ce salaud que vous haïssez, cet usurier à la petite semaine qu'est des Grieux. Cela ne changera pas, pour ainsi dire, rien que par vanité, par entêtement, parce que ce même des Grieux lui est apparu un beau jour avec l'auréole d'un élégant marquis, d'un libéral désenchanté et, soi-disant, ruiné, qui venait en aide à sa famille et à ce pauvre niais de général. Ses manigances se sont découvertes plus tard. Mais ce n'est pas grave si elles se sont découvertes, donnez-lui aujourd'hui le des Grieux d'hier - voilà ce qu'elle veut ! Et plus elle haïra le des Grieux d'aujourd'hui, plus elle regrettera celui d'hier, même si ce des Grieux d'hier n'a jamais existé que dans son imagination. (...)
- Vous dites des abominations et des sottises ... Parce que ... Parce que ... Sachez-le donc, prononça Mister Astley d'une voix tremblante, les yeux brillants, sachez-le donc, homme sans honneur, indigne, mesquin, et malheureux, sachez que je suis venu à Hombourg sur sa demande expresse, pour vous revoir, pour vous parler longuement, à cœur ouvert, et lui transmettre tout - vos sentiments, vos pensées, vos espoirs ... Et vos souvenirs ! »
Le joueur, Fiodor Dostoïevski, 1866, traduit du russe par André Markowicz
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valalatine · 2 years
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« - Je suis heureux de voir qu'enfin tu apprécies mon œuvre, Dorian, dit froidement le peintre lorsqu'il se fut remis de sa surprise. Je pensais que tu n'y viendrais jamais.
- Que je l'apprécie ? Mais j'en suis amoureux, Basil, c'est une part de moi-même. J'en suis conscient.
- Eh bien, dès que tu auras séché, on te vernira, on t'encadrera et on te renverra chez toi. Alors tu pourras faire de toi-même tout ce que tu voudras. »
Le portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890, traduit de l'anglais par Vladimir Volkoff
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valalatine · 2 years
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« - Harry, dit-il, Dorian Gray n'est pour moi qu'un motif artistique. Peut-être ne verrais-tu rien en lui. Moi, en lui, je vois tout. Il n'est jamais aussi présent dans mon œuvre que lorsque son image en est absente. Il est, comme je l'ai dit, l'ébauche d'une nouvelle manière. Je le retrouve dans les courbes de certaines lignes, dans le charme et les subtilités de certaines couleurs. C'est tout.
- Alors pourquoi ne veux-tu pas exposer son portrait ? demanda Lord Henry.
- Parce que, sans en avoir eu l'intention, j'y ai un peu exprimé toute cette bizarrerie artistique dont, naturellement, je n'ai jamais voulu lui parler. Il ne la soupçonne pas. Il ne la soupçonnera jamais. Mais le monde pourrait deviner et je refuse de dénuder mon âme devant ses yeux fureteurs et superficiels. On ne mettra pas mon cœur sous un microscope. Il y a là trop de moi, Harry, trop de moi. »
Le portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890, traduit de l'anglais par Vladimir Volkoff
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valalatine · 2 years
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"(...) Un cœur qui nous oublie engage notre gloire ;
Il faut à l'oublier mettre aussi tous nos soins :
Si l'on n'en vient à bout, on doit le feindre au moins ;
Et cette lâcheté jamais ne se pardonne,
De montrer de l'amour pour qui nous abandonne."
Valère dans Le Tartuffe, de Molière, 1669
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