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Abri Durif
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Ma façon de rouler le rocher de Sisyphe, voilà ce que j'ai de plus personnel. Francis Ponge
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abridurif · 12 days ago
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abridurif · 17 days ago
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En vérité, écrire n’a pas sa fin en soi-même, précisément parce que la vie n’est pas quelque chose de personnel. Ou plutôt le but de l’écriture, c’est de porter la vie à l’état d’une puissance non personnelle. Elle abdique par là tout territoire, toute fin qui résiderait en elle-même. Pourquoi écrit-on ? C’est qu’il ne s’agit pas d’écriture. Il se peut que l’écrivain ait une santé fragile, une constitution faible. Il n’en est pas moins le contraire du névrosé : une sorte de grand Vivant (à la manière de Spinoza, de Nietzsche ou de Lawrence), pour autant qu’il est seulement trop faible pour la vie qui le traverse ou les affects qui passent en lui. Écrire n’a pas d’autre fonction : être un flux qui se conjugue avec d’autres flux – tous les devenirs-minoritaires du monde. Gilles Deleuze & Claire Parnet, Dialogues, Flammarion, 1996
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abridurif · 18 days ago
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Edward Krasiński with Dzida (Spear), 1964 Photo : Eustachy Kossakowski
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abridurif · 18 days ago
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doublée, cassante, je peux pas parler. je peux pas lire mon texte. les projos me fondent les paupières et mes yeux se remplissent de sel. je n’ai jamais vu tant de larmes. je cherche à sortir. la musique funèbre n’est pas abstraite, un thrène évoque les lamentations, la pesanteur. le réalisateur est aveuglé par l’éclat de la nuit. il s’est fait clandestin il s’est fait clan. quelque part un tueur se camoufle. fasciste ou amant peu importe. les scènes de pasolini demeurent même quand on l’enterre. un drapeau de mouches se déploie. là-bas, dans les fleurs, s’érigent les camarades de jeux dont le plumage gluant fige le sang de qui les observe. Patti Smith, Babel, Christian Bourgois éditeur, 1997
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abridurif · 18 days ago
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William Henry Fox Talbot | Samen (date unknown)
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abridurif · 22 days ago
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Ne pas vouloir dire, ne pas savoir ce qu’on veut dire, ne pas pouvoir ce qu’on croit qu’on veut dire, et toujours dire ou presque, voilà ce qu’il importe de ne pas perdre de vue, dans la chaleur de la rédaction. Samuel Beckett, Molloy, Les Éditions de Minuit, 1951
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abridurif · 22 days ago
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Pas besoin d’être bien malin pour trouver un calmant à la vie des morts. Qu’est-ce que j’attends, en ce cas, pour conjurer la mienne ? Ça vient, ça vient, j’entends ici le coup de gueule qui va tout apaiser, même si ce n’est pas moi qui le pousse. En attendant, inutile de se savoir défunt, on ne l’est pas, on se tortille encore, les cheveux poussent, les ongles s’allongent, les entrailles se vident, tous les croque-morts sont morts. Quelqu’un a tiré les rideaux, soi-même peut-être ? Pas le plus petit bruit. Où sont les mouches dont on a tant entendu parler ? On se rend à l’évidence, ce n’est pas soi qui est mort, c’est tous les autres. Alors on se lève et on va chez sa mère qui se croit vivante. Voilà mon impression. Mais il va falloir maintenant que je me sorte de ce fossé. Samuel Beckett, Molloy, Les Éditions de Minuit, 1951
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abridurif · 23 days ago
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Bram Van Velde, Déchirure, 1977
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abridurif · 23 days ago
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Comme Tristram Shandy projeta d’écrire un chapitre sur les lignes courbes pour confirmer l’excellence de lignes droites, on projeta d’écrire ici, en hommage à Samuel Beckett, un chapitre sur les tas pour confirmer l’excellence des trous. Dans une revue des années 70, un critique bien informé associa d’ailleurs l’effort poétique de Beckett (il avait affirmé dans les années trente vouloir « forer des trous dans la langue ») à ses tentatives malheureuses d’éradication des taupes qui ravageaient en conscience son carré de jardin à l’abri des murs de parpaings gris. Nathalie Léger, Les Vies silencieuses de Samuel Beckett, Éditions Allia, 2006, 2025
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abridurif · 23 days ago
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Henry Miller (1891-1980)
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abridurif · 23 days ago
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Du peu de lectures que j’avais faites, j’avais tiré cette conclusion que les hommes qui trempaient le plus dans la vie, qui la moulaient, qui étaient la vie même, mangeaient peu, dormaient peu, ne possédaient que peu de biens, s’ils en avaient. Ils n’entretenaient pas d’illusions en matière de devoir, de procréation, aux fins limitées de perpétuer la famille ou défendre l’État… Le monde des fantasmes est celui que nous n’avons pas achevé de conquérir. C’est un monde du passé, pas de l’avenir. Aller de l’avant en se cramponnant au passé, c’est traîner avec soi les boulets du forçat. Henri Miller, Sexus – cité par Deleuze & Guattari dans L’Anti- Œdipe
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abridurif · 23 days ago
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Samuel Beckett vers 1920
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abridurif · 23 days ago
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Qu’à cela ne tienne, poursuivons, faisons comme si tout était surgi du même ennui, meublons, meublons, jusqu’au plein noir. Samuel Beckett, Molloy, Les Éditions de Minuit, 1951
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abridurif · 23 days ago
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Gilles Deleuze et Félix Guattari à Paris en 1980 ©Getty - Marc GANTIER
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abridurif · 23 days ago
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Si le désir produit, il produit du réel. Si le désir est producteur, il ne peut l’être qu’en réalité, et de réalité. Le désir est cet ensemble de synthèses passives qui machinent les objets partiels, les flux et les corps, et qui fonctionnent comme des unités de production. Le réel en découle, il est le résultat des synthèses passives du désir comme autoproduction de l’inconscient. Le désir ne manque de rien, il ne manque pas de son objet. C’est plutôt le sujet qui manque au désir, ou le désir qui manque de sujet fixe ; il n’y a de sujet fixe que par la répression. Le désir et son objet ne font qu’un, c’est la machine, en tant que machine de machine. Le désir est machine, l’objet du désir est encore machine connectée, si bien que le produit est prélevé sur du produire, et que quelque chose se détache du produire au produit, qui va donner un reste au sujet nomade et vagabond. L’être objectif du désir est le Réel en lui-même. Gilles Deleuze & Félix Guattari, L’Anti- Œdipe, Les Éditions de Minuit, 1972/1973
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abridurif · 23 days ago
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Ça fonctionne partout, tantôt sans arrêt, tantôt discontinu. Ça respire, ça chauffe, ça mange. Ça chie, ça baise. Quelle erreur d’avoir dit le ça. Partout ce sont des machines, pas du tout métaphoriquement : des machines de machines, avec leurs couplages, leurs connexions. Une machine-organe est branchée sur une machine-source : l’un émet un flux, que l’autre coupe. Le sein est une machine qui produit du lait, et la bouche, une machine couplée sur celle-là. La bouche de l’anorexique hésite entre une machine à manger, une machine anale, une machine à parler, une machine à respirer (crise d’asthme). C’est ainsi qu’on est tous bricoleurs ; chacun ses petites machines. Une machine-organe pour une machine-énergie, toujours des flux et des coupures. Le président Schreber a les rayons du ciel dans le cul. Anus solaire. Et soyez sûrs que ça marche : le président Schreber sent quelque chose, produit quelque chose et peut en faire la théorie. Quelque chose se produit : des effets de machine, et non des métaphores. Gilles Deleuze & Félix Guattari, L’Anti- Œdipe, Les Éditions de Minuit, 1972/1973
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abridurif · 28 days ago
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Lygia Clark, Caminhando, 1964
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