Once upon a time there was a little girl, somewhere between 2010 and 2021
Son cĆur saigne. Son cĆur est entrain de saigner. Il saigne de joie, de bonheur, de malheur, de mal, mais il saigne. Toujours. Ce nâest pourtant pas si simple; câest la vie. Câest son destin, câest sa vie. Elle aurait pu ĂȘtre heureuse quand mĂȘme, oublier ces Ă©pisodes qui ne lui procurait que du chagrin. Mais elle a dĂ©cidĂ© que câĂ©tait mieux de ne pas se cacher. De montrer qui elle Ă©tait rĂ©ellement. Câest son destin. Sa vie.
Elle ne joue pas. Elle ne se cache pas. Elle assume, tout simplement. Elle assume ses choix comme ses erreurs. Sa vie, câest un bordel humain. Son cĆur, câest une plaie. Une cicatrice qui ne se ferme pas. Qui refuse de se fermer.
Câest pas toujours facile, câest pas toujours drĂŽle. Quand les gens lui demandent câest quoi lâombre sur son visage, elle ne sait que rĂ©pondre. Lâombre, toujours lâombre. Toujours celle qui lâempĂȘche dâĂȘtre complĂštement heureuse et bien.
Et puis, ĂȘtre heureux, câest quoi? est-ce que câest de toujours sourire? de bouger tout le temps? dâĂȘtre de bonne humeur? est-ce que câest le contraire? câest quoi? Câest comme ĂȘtre malheureux, en fait. Sans les larmes. Sans le dĂ©sespoir. Sans la tristesse. Sans le mal ĂȘtre. Mais câest pareil. La mĂȘme chose. Câest comme la vie. Up and down, always up and down. On fini toujours par si faire. Câest ça, la vie. Une sĂ©rie de hauts et bas.
Et puis bon, tout ce quâelle veut, câest exister. Ătre quelquâun. Pas une ombre, pas ĂȘtre une plaie; ĂȘtre elle-mĂȘme.
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MĂ©moire d'une autre Ă©poque
Est-ce quâun jour les gens comprendront qui jâsuis? Est-ce quâils pourront savoir pourquoi? Croyez-moi quand jâdis que câest leur faute, que câest Ă cause dâeux que jâsuis comme ça⊠Le bonheur, câest jamais facile, jâai toujours peur de lui. Jâconnais pas ça moi le bonheur, je lâai jamais connu mĂȘme aprĂšs toutes ces annĂ©es. MĂȘme si jâai peur, je mâaccroche Ă lui. MĂȘme si jâai mal, jâcontinue de le chercher. MĂȘme si jâai envie de mourir Ă chaque fois, je lâaime le bonheur⊠est-ce que jâsuis heureuse? Est-ce que jâai envie de le connaitre encore un peu plus? Est-ce que jâai envie de lâavoir en moi? Croyez-moi quand jâdis que câest grĂące Ă eux que jâsuis comme ça aujourdâhui, croyez-moi quand jâdis que ma douleur, jâla connais⊠Croyez-moi quand jâdis que lâamour ça fait mal, croyez-moi quand jâdis que jâai peur parce que jâaime trop.
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Quelque part, en 2010
CĆur, pourquoi tu fais si mal? Pourquoi tu te dĂ©tache de plus en plus de moi? Jâai lâimpression que tâimplose dans ma poitrine, tu fais si mal. Je me dĂ©teste dâĂȘtre si faible, dâĂȘtre toujours malheureuse et de ne pas savoir gĂ©rer ma peine comme il le faudrait. Jâai besoin de toi pour savoir si tout va bien aller, si un jour je serais capable de tout gĂ©rer. Si un jour, je serai capable dâĂȘtre forte. Hier a Ă©tĂ© une journĂ©e bien dure pour toi et moi. Hier, jâĂ©tais en Ă©tat de crise, jâavais la panique qui me serrait le ventre et les soubresauts qui te secouaient. Aujourdâhui, ça Ă©tĂ© pire pour nous deux. Aujourdâhui, on sâest battu ensemble. Je ne sais pas quand jâai compris que sans toi, sans ta force et tes battements, jâallais couler.
Parce quâaujourdâhui, jâai coulĂ©. Jâai vraiment eu lâimpression que tu lĂąchais. Jâai eu la frousse de ma vie. Tu mâas tellement fait mal. Et ce soir, je nâai pas pu empĂȘcher les larmes de couler. Ces traitresses mâont trahie et sont tombĂ©s en cascades sur mes joues. Jâai tentĂ© de les retenir, je te jure. Mais tâes battements ont commencĂ© Ă sâaccĂ©lĂ©rĂ©s et lĂ , jâai su que câĂ©tait peine perdue. Mes larmes tâont brisĂ©. Jâai vraiment eu lâimpression de tomber, ce soir.
Je ne veux pas ressentir cette peine lĂ . Pas ce soir. Tout ce que je peux faire, câest attendre. Attendre que la douleur passe. Tenter de lâeffacer avec la drogue. Câest tout ce que je peux faire. Ce nâest pas la meilleure chose, je le sais. Ce nâest pas bon pour toi et moi. Mais ça fait tellement de bien, tâes le premier Ă le dire. AprĂšs, je suis. Et pour une fois, on rĂ©ussi Ă sâentendre. Je souhaite vraiment que cela cesse, je te le jure. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas abandonner la partie que jâai commencĂ©e avec la vie. Jâai vraiment envie dâen finir avec elle. Je veux quâelle sache Ă quel point elle me fait mal. Je sais quâau fond ce nâest pas Ă elle que je vais faire du mal, mais bien Ă moi. Mais je sais aussi que si je nâessaie rien, je nâaurai rien.
Cet Ă©tĂ©, jâentre en guerre avec la vie. Je vais vivre ma vie dâadolescente de 16 ans. Je vais boire, fumer, et prendre toute les substances que je pourrai trouver. Mais je vais vivre. Peut importe ce que tu va dire, peut importe ce que les autres vont dire, je ne laisserai pas tomber ma partie. Je ne suis pas du genre Ă abandonner⊠MĂȘme si parfois tu me dis de lĂącher prise, je ne suis jamais capable de le faire. Ou ça ne tient jamais route. Je ne peux pas mâempĂȘcher dâagir. Jâai une Ăąme de combattante, je suis forte. MĂȘme si jâessaie dâen faire le contraire, parfois.
Cette fois, tu ne rĂ©ussiras pas Ă me dissuader. Tu pourras faire tout ce que tu veux, mais tu ne pourras pas me briser. On ne brise pas un cĆur dĂ©jĂ brisĂ©. Toi, tâes le cĆur dans ma tĂȘte. Le cĆur que jâai, juste en bas, devrait ĂȘtre remplacĂ©, mais comme le cĆur ne peut se remplacer⊠jâessaie du mieux que je peux de le garder en vie. Je ne veux pas quâil sâĂ©teigne ou quâil sâendorme une autre fois. Je le veux encore plein de vivacitĂ©. Essai de comprendre, cĆur. Fait un effort, je sais que tu es un cĆur de pierre, mais fait un effort. Je ne veux pas que tu mâaide; je veux que tu sois fort. Deux petites forces en valent mieux quâune grande. Reste en vie, et jâessaierai du mieux que je peux pour en faire de mĂȘme.
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Contemplation
Le besoin dâĂ©crire se fait de plus en plus pressant, mais les mots manquent toujours Ă lâappel. Tout ce que jâentends, câest le son du bĂ©ton qui entre en contact avec la tĂŽle froide. Bang. Jâai ressenti le choc dans mon corps. Jâai senti mes nerfs et mes muscles se crisper et puis je me suis sentie un peu soulagĂ©e de perdre le contrĂŽle. Jâai dĂ©rapĂ© et jâavais lâimpression de flotter entre deux dimensions lâinstant de quelques secondes. Ce sentiment de lĂ©gĂšretĂ©âŠ
Je revois constamment la scĂšne dans ma tĂȘte : assise sur la banquette arriĂšre avec moi assise devant, cĂŽtĂ© conducteur. La voiture qui dĂ©rape, le mur, le 360.Assise derriĂšre, comme cette fillette qui sâĂ©tait sauvĂ©e cette fameuse nuit, quand les angoisses et les doutes sâĂ©taient pointĂ©s et lui avaient montrĂ© que les dĂ©mons nâobĂ©issaient aucune limite, cette mĂȘme fillette qui sâest retrouvĂ©e sur la banquette arriĂšre dâune auto-patrouille ne comprenant pas quel Ă©tait vraiment le problĂšme. Puisque je me sentais bien, libre de moi-mĂȘme. Le sentiment de bien-ĂȘtre et de sĂ©rĂ©nitĂ© que je ressentais en marchant vers partout et nulle part Ă la fois. Lâair tiĂšde dâune nuit dâautomne. La rĂ©volution tranquille quoi.
Je me suis sentie de la mĂȘme maniĂšre pendant les quelques secondes que ça a durĂ©. Jâavais lâimpression dâĂȘtre partout, sauf lĂ . Nâimporte oĂč, sauf dans le carnage. Certainement dĂ©connectĂ©e de la rĂ©alitĂ© pendant quelques secondes. En apesanteur. Jâavais cette impression dâĂȘtre libre, en harmonie avec moi-mĂȘme. Comme si plus rien dâautre ne comptait. Et ça fait peur de penser que je dois constamment me mettre en danger pour retrouver ce sentiment. Car jâai envie et jâai besoin de le retrouver, but i donât know how. It has to do with me, i guess.
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Emotional response to trauma, part one.
Comment expliquer Ă un humain que son comportement est dĂ©rangeant sans le.la blessĂ©.e dans son estime et son intĂ©gritĂ©.e? Comment faire valoir ce que lâon ressent sans empiĂ©ter sur les limitations des autres? Les Ă©motions nous empĂȘchent dâĂȘtre vrai.e., honnĂȘte, transparents.
Je crois que nous nous limitons dans nos paroles et nos gestes par peur dĂ©cevoir, certes, mais aussi pour ne pas se sentir coupables par la suite. ĂgoĂŻstement, nous nous dĂ©douanons dâapprendre des choses aux autres par peur de ce que lâon va ressentir Ă lâintĂ©rieur. Parce que nous sommes responsables de ce que lâon dit et nous croyons Ă tort que nous sommes aussi responsable de la perception et de la rĂ©action des autres. Ă quel point nous sommes dĂ©munis quand vient le temps dâĂȘtre transparents me dĂ©passe.
Je ne crois pas ça normal quâĂ lâaube de la trentaine, nous soyons encore aussi immatures Ă©motionnellement quâun.e adolescent.e vivant sa premiĂšre peine dâamour. Nous passons notre temps Ă chercher ou Ă se chercher des bĂ©bittes, des petits aux gros problĂšmes, confronter, dĂ©fier les autres comme sâil nây avait pas de lendemain, se victimiser et se rendre coupable de tous les malheurs du monde simplement parce que personne nous a appris que câĂ©tait correct de sâĂ©loigner de ce qui nous ne fait plus autant de bien quâautrefois. Ce nâest pas parce que quelquâun a vĂ©cu plus longtemps que nous que ça leur donne automatiquement le droit dâinvalider qui nous sommes. Ce qui est le plus difficile, câest que nous savons que nous sommes sur le bord de changer la perception de lâautre face Ă notre intĂ©gritĂ© et quâil nây a rien que lâon peut faire pour empĂȘcher cela. Ce qui est encore plus difficile, câest lorsque la dite personne est un parent.
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february melancholy
Les meilleurs souvenirs que jâai du chocolat remontent au temps de lâenfance et la prĂ©adolescence, lĂ oĂč lâinnocence prenait tout son sens. Je me rappelle de ces fraiches fin dâaprĂšs-midi de St-Valentin oĂč mon papa mâapportais une boite chocolat Smartieâs en forme de cĆur et quâil mâapportait souper ou au cinĂ©ma comme un vrai gentleman, histoire que je me souvienne de ce que je mĂ©riterais plus tard⊠Du moins, câest ce que je me plaisais Ă croire. Je me rappelle de ce sentiment de sĂ©curitĂ© et dâamour inconditionnel comme si câĂ©tait hier. Avec mon cĆur de Smartieâs, jâavais lâimpression dâĂȘtre LA princesse de mon papa pendant quelques heures.
Je me rappelle Ă©galement de ces douces journĂ©es dâavril lors des cĂ©lĂ©brations de PĂąques, lorsque les parents nous mettaient tous en rond, les cousins-cousines, sur le plancher du salon pour dĂ©baller nos lapins en chocolat gĂ©ants, ayant presque lâair de vouloir reproduire lâexcitation du matin de NoĂ«l. Les boites de carton vides, les jouets Ă©parpillĂ©s, le papier de soie qui vole dans les airs⊠Des enfants innocents et heureux, dans la simplicitĂ© du moment, ne se doutant pas quâil faudra un jour vieillir et laisser lâenfant en soi dans le placard, bien Ă lâabris des tempĂȘtes du temps mais surtout, bien Ă lâabris du vieillissement.
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Les grandes déceptions
Il y a un paradoxe entre ce que lâon ressent et ce que lâon croit ĂȘtre. Il y a aussi un Ă©cart entre ce que lâon croit fondamentalement et ce que les gens tentent de nous faire croire.
Les grandes dĂ©ceptions, câest lorsque lâon se rend compte que les gens nâont pas toujours le mĂȘme cĆur et les mĂȘmes intentions que nous et câest bien malgrĂ© eux. Câest de rĂ©aliser Ă torts et Ă travers que le sort de nos vies est entre nos mains et que nous sommes bien trop souvent Ă quelques secondes de tout foutre en lâair ou encore dâamĂ©liorer notre sort. Les grandes dĂ©ceptions, câest lorsquâon comprend comment les choses fonctionnent rĂ©ellement, Ă lâintĂ©rieur comme Ă lâextĂ©rieur. Câest ĂȘtre capable de voir beaucoup plus loin et beaucoup plus grand que la majoritĂ© sans en comprendre vraiment le sens. Le sens de la vie, le sens de ce que lâon est. Et qui sommes-nous, justement?
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