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2024-12-15 J'aime j'aime pas
Depuis la fête de Gual, je pense souvent à ces belles personnes que j'ai rencontrées. Certaines que j'avais sûrement vues, de proche ou de loin, mais sans jamais les aborder. Le souper a tout réglé ça de manière naturelle. J'étais au bout de la table, positionné juste pour entendre la majorité des gens à ma gauche. Le hasard a fait que la plus belle fille du resto se soit assise juste devant moi. J'avais envie de fondre, et c'est elle qui a parti le bal des accrochages, en disant "Entrée/er/é" au lieu de dire "Enchantée" ou "Contente de te rencontrer" ou whatever she had in mind. En allant au bar pour continuer la soirée, on a moins parlé. J'étais avec une autre personne pour un petit bout. Elle est restée de son bord avec une amie. Elles sont revenues un peu plus tard. On a parlé au travers de la musique, nous trois. Je suis parti en laissant un gros tip au propriétaire du bar qui m'a offert un shooter et l'historique du lieu. Il neigeait. J'avais le cœur léger.
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Je vois plein de films que j'avais sur ma liste depuis un bout de temps. Je viens tout juste de finir "Falcon Lake" qui illustre tellement bien cette béatitude que d'être en forêt, dans un chalet, l'été, et d'être un ado. C'est franchement beau, même si je n'arrive pas à y coller un sentiment d'appartenance. Mes étés d'ado sont tous hantés par les fantômes des fantasmes de filles de mon âge.
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Faut que je prépare le voyage. Quand même écrire sur Tumblr pour la première fois depuis genre 4 ans (si c'est pas carrément 10 ans), ça me semble plus facile et atteignable que de plonger mon nez dans mes Lonely Planet, c'est qu'il y a un problème.
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J'aimerais avoir un indicateur permanent qui dit "célibataire en mode whatever works". Je sais pu quoi désirer, quoi démontrer. Qu'on est un allié ou un mascu, on dirait que c'est perdu. Si tu fais pas 6'11'' c'est peine perdu. Une fille au party de Gual était vraiment drôle et pleine d'énergie. Elle disait "Je veux que le mec, il me faSSE VIBRERRRRRRRR! Je veux me sentir en VIE!" J'ai compris son cri du cœur, et je voyais tout le monde autour refléter ce désir de résonance aussi. Mais ce que moi, je désire, c'est le calme plat. C'est dur de désirer être tranquille, faire le moins de bruit possible et espérer vivre ça à deux. Jamais je ne voudrais imposer ça à quiconque. Et qui sait, peut-être qu'il y a de ces gens qui souhaitent aussi vivre dans le calme absolu comme moi, et qui restent tout aussi discrets quant à ce désir. J'aime j'aime pas cette volonté de partager un silence, les doigts croisés dans le noir. Des fois, j'espère croiser le regard d'une des nombreuses locataires du bloc en arrière du mien. J'ai vu des filles y installer un poteau de danse. J'ai vu une famille asiatique poser des rideaux et être très prudents. Celle qui est là en ce moment a posé des rideaux, mais les laisse à moitié ouverts. Je me sens comme un voisin. Qui voudrait être un ami. Et qui sait, plus plus. On normalise le sexe sans pénétration. Et les dates lues dans le podcast Couple Ouvert montrent que les filles veulent se faire défoncer la chatte par des ex-prisonniers dealers de dope. Je veux pas imposer mon corps pas entretenu à qui que ce soit. Mais me semble que ma face est pas si pire. Au moins j'ai le respect de quelques personnes au travail.
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Encore heureux qu'il y ait la communauté de cinéphiles "Le petit coin beurré" pour me donner un semblant d'appartenance. Le discord ouvert en janvier 2023 fonctionne bien, mais clairement, l'appartenance est moins évidente avec des européens (et la fille de Québec qui vendrait sa nationalité pour être Française et un anime en même temps).
Des fois, j'ai envie de revenir sur une app de rencontres. Mais la crainte de n'avoir aucun résultat, ou des personnes pas de mon goût, ça me bloque complètement.
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J'aime j'aime pas.
Constamment un pied sur l'accélérateur et le frein à la fois.
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Jean Derome,
Dimanche 15 décembre 2024, 21h15
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2024-12-01 Pensée du jour
Parfois on en vient à constater certaines choses. Comme le fait qu'au moment de ma séparation, ça faisait 3 ans et des poussières que je travaillais à la Croix Bleue, donc encore en mode recherche de soi, en mode semi panique. Et ça faisait seulement deux mois que j'avais un poste professionnel. Elle-même commençait à prendre des dossiers à son nouveau poste.
Je ne sais pas où elle en est, mais de mon côté, j'ai fait mes preuves, je suis maintenant connu pour la qualité et la constance dans mes tâches. Qu'est-ce que ça serait, de vivre avec quelqu'un, maintenant que j'ai acquis cette expérience et cette confiance? Comment aurait été la vie si on était ensemble, avec cette stabilité dans ma vie? -- (si tu m'écris, mets la date et l'heure, sinon j'sais pas si j'ai manqué le message de 2 heures, ou de 5 ans)
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2020-05-10 Ce qu’on n’a pas le temps de dire en 50 min avec son psy, pt.1
J’ai des rancunes qui durent trop longtemps. Pour diverses raisons, différents niveaux de frustrations, multiples strates de colère, sur de variables timelines. J’en veux à ma plus récente copine d’avoir pris tant de moi. J’en veux à ma coordonnatrice de département de souvent dire qu’elle et moi sommes pareils, en se contredisant. J’en veux à mon ancienne gérante de département qui m’infantilisait pour des idioties. J’en veux à mon frère d’être resté avec un ex qui est devenue sa femme, et la mère de ses quatre filles. Ça ne m’appartient pas. J’en veux à une fille avec qui je n’ai jamais échangé plus que deux phrases sur une application de rencontres. J’en veux à un prof du secondaire qui se moquait de ses élèves, et dont il ne recevait que de l’amour, pour une raison qui m’échappe (c’est faux, je sais très bien pourquoi). J’en veux à mes cousins et à mon frère de m’avoir utilisé pour être leur vigile durant leurs séances de baises entre gars. J’en veux à ma prof de troisième année du primaire qui m’a humilié devant sa classe et celle de sa collègue parce que je me suis gratté le nombril avec mon crayon. C’était l’année où on s’est aperçu que j’avais des problèmes de vision, et que je devais dorénavant porter des lunettes, me mettant davantage à l’avant-scène des moqueries et des injures, parce que les lunettes, « ça fait pic ». J’en veux à ma mère de m’avoir tapé quand je balayais tout croche. Ça, ou la fois où on a reporté de quelques heures notre départ pour Québec; ma mère m’avait envoyé au lit en plein après-midi parce que, je sais même plus pourquoi, je devais l’avoir piquée à vif. J’en veux à mon frère d’avoir détruit des livres de mon père avec ses étoiles ninja et ses couteaux; d’avoir détruit la thermopompe du voisin; d’avoir piqué 20$ dans ma réserve, 20$ que je réservais pour un album de Sum 41 et qu’il a utilisé pour s’acheter du pot; de m’avoir lancé un grappin en métal, m’écorchant l’intérieur de la cuisse à deux pouces de mon scrotum; de m’avoir posé l’ultimatum à 4 ans de me sucer si je refusais de le sucer. Je m’en veux d’avoir fait du mal à mon chat, depuis que je l’ai eu à mon deuxième anniversaire jusqu’à son anesthésie à mes 18 ans.
Je m’en veux d’en vouloir encore à certaines de ces personnes.
J’ai appris à accepter certaines choses, d’en prendre la responsabilité, de les mettre de côté. Past is past. Amélie, je ne ressens plus de colère envers elle, même en lisant ce que j’écrivais à l’époque pour vider mon sac. Mais pendant l’année qui a suivit notre rupture, c’était une rage profonde qui m’envahissait en pensant à elle. Si mon histoire avec elle n’a durée que quatre mois et a engendré un an de colère, je crains pour les pensées qui m’envahiront pour les quinze prochaines années en pensant à Geneviève. Est-ce qu’avec le temps, on pardonne plus facilement? Accepte-t-on plus rapidement ce qui fait parti du passé? Ou un pattern pathologique est-il fait pour rester en nous indéfiniment?
#psychothérapeute#psychothérapie#rancune#grudge#enfance#colère#copine#amour#Amélie#Geneviève#Laurent#frère#sexualité#regret#remord#remorse#thérapie#therapy#angoisse
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2020-04-04 Après la scène du zoo
Ça commence avec un flash, un coup. C'est pas obligé d'être un gros coup, mais c'est souvent le cas. Les personnes éprouvent de l'empathie, de l'amour à un certain point. Le sexe est impliqué, c'est sans question.
Je sais pas pour les autres, mais après le flash du début, j'ai besoin que ça se calme. Pour que l'amour doux se développe. Ou pour ne pas penser, ne pas agir, deux secondes. Juste avoir deux trois jours à fixer le vide, respirer, regarder les gens traverser la rue.
Et c'est ça qui tue la relation, à petit feu.
On veut la douceur, et pourtant, on s'accroche en pensant au flash. En se disant, "Voilà. Maintenant que je "possède" cette relation, je peux avoir du flash, du sexe si l'envie me vient." Le problème, c'est que l'envie (du flash, du sexe, ou même juste un café le matin) arrive un mercredi après-midi sans prévenir, mais tu travailles, pis tu sais qu'elle finit pas avant 19h, elle a une présentation à continuer en équipe, qu'elle va préparer, après avoir fait le souper. Pis après ça, l'envie disparaît.
"I'll love no one
And let no one love me"
-Azure Ray, For No One
Je peux pas faire ça à une quatrième personne.
Donner l'espoir à quelqu'un que ça va durer. Que le flash peut sortir du sac à main, comme on sort un rouge à lèvres.
Je veux pas me faire ça à moi une centième fois.
Me mentir que cette fois, encore, c'est la bonne. Que je suis prêt à apprendre le nom de tous les membres de sa famille.
J'écoute une série québécoise parce que mon crush d'un autre temps me le suggère, pis j'aime pas ça. Trop fake, proto hipster de marde. Les gens sont beaux, mais j'y crois pas.
Pis quand mon ex me conseille d'écouter Modern Love, j'hésite même pas. J'avais déjà l'intention de l'écouter. Le premier épisode me fait juste me dire "Ok sérieux, c'est qui l'osti d'aveugle qui ne rappelle pas Cristin Milioti?" Pis le deuxième épisode me rappelle que son ex était indien. Pis tous les beaux films d'amour que Woddy Allen a pu tourner sur l'amour sans jamais avoir réussi, passé 2005, à garder le cap. Et l'optimisme.
Dans ce deuxième épisode, le CEO d'un dating app dit qu'ils se concentrent sur la force qui propulse deux personnes à être ensemble.
La scène d'entrevue coupe sur une scène où il est au zoo avec une fille qu'il aime, visiblement.
Cet élément, ce flash, cette propulsion. Je n'en veux plus. Je ne peux pas m'y adonner à nouveau. Parce que je sais qu'au-delà des Biodômes, des voyages à Boston, des ballades dans Ste-Rose, des baises dans un hôtel chic, au-delà des chats, des sets de vaisselle, du linge acheté ensemble, il n'y a qu'un long fleuve tranquille. Et qui va nous creuser de plus en plus loin l'un de l'autre, chacun à sa rive.
And so, I'll love no one, and let no one love me.
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©Jean Derome, 5 avril 2020, minuit 40
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11 Mars 2020,
I don't go on Tumblr much, these past few years. Rarest are the posts that sticks out to me. This, here? I may have stared at this picture for 5 straight minutes. You can be sure I'll repost this beautiful image. Is it paint? Is it photoshop? Is it a drawing? I don't know. And not knowing gives it a very special vibe to it. I just love it.

light/color study
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Corsair
Avoir seize ans et vivre sur le bord de l'autoroute 15. Entendre parler de la 13, mais ne pas s'y rendre, de peur de s'y perdre. Préférer braver les rues adjacentes, le boulevard Dagenais, rue Édith, Edgar, taquiner le quartier des oiseaux.
Passer l'été au camp de sciences, et patenter une radio qui capte pas d'onde, juste de la statique.
Avoir les oreilles qui bourdonnent en La mineure.
S'imaginer que les profs ne sortent pas de leur classe de tout l'été. S'ennuyer d'une fille qui habitait pas loin et qui est rendue loin. S'ennuyer d'un gars qui habitait pas loin et qui est rendu loin, loin, loin.
Espérer qu'après juste une année on va les retrouver.
Perdre espoir et les oublier.
Écouter des tounes qui ressemblent plus à de la statique qu'à de la musique et penser à tout ça.
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- À l'envers -
je croule sous les dettes
inutile de me mentir
mais j'ai déjà des trous partout
j'ai un corps qui se croit fort
je suis une Plaza sans renfort
rien n'était pensé
pour se montrer topless
ils misent sur la robe et les chaussures
ils en oublient les chapeaux et la coiffure
les magasins sont en faillite
la pierre, la tôle et la brique
tout tombe en pièce
je suis la fin d'une jeunesse
c'est une flamme d'un grand oncle
une italienne de la rue Bélanger
avec un vieux Brach tacheté
ma Plaza se déplace de la cuisine au
salon
le cou perché
les mains en chips Ruffles
pis les yeux pleins d'amour
pis de feux d'artifice
et qui s'attend
d'un feu jaune à l'autre
de passer son dernier électro
cardiogramme
à l'hôpital Jean-Talon

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J'ai cette envie
Aujourd'hui
De me perdre dans mon fût
Le sentiment d'abandon
Comme quand j'avais 19 ans
Dans le parc de l'école anglo à Ste-Rose
La nuit
Avec les dernières cinq cigarettes dans mon paquet
J'ai ce besoin d'être désorienté
En plein jour
Dans mon corps
Comme c'est déjà le cas dans mon esprit
J'ai envie de parler aux morts
Me balancer sur les balenceoires
Quand ya pas un chat, ni un enfant
Fumer une clope pis avoir les yeux brumeux
D'avoir jasé avec mon grand-père
Papi qui dit que les jeunes savent p'us travailler
Calvaire
Les touristes pelulent de partout au Vieux Port
À la pyramide, pis au bateau pirate
Pis moi,
Pis moi, je cherche à retrouver le sentiment
D'être saoul, sans boire en public
D'avoir le tourni d'avoir fumer une cigarette, sans fumer
En plein jour
À Montréal
Calvaire
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FILCO
C'est la beauté du moment, écrire avec les doigts d'une autre personne, effleurer les mots, les lettres que la personne avant nous a frappées 400, 600, 8000 fois avant nous. Le mystère du rouleau d'encre, dans la machine à écrire. Quelles bêtises la personne a-t-elle pu écrire en utilisant ce clavier?
Aujourd'hui, qui pourrait savoir si le/la prochain.e poète utilise les ordinateurs de la bibliothèque municipale pour poser ses vers. On reste discrets, bien sur, en cliquant nos mots sur notre téléphone, mais au final, n'existe-t-il pas de son plus satisfaisant que l'ecriture qui resonne au bout des doigts?
Lui, il écrit avec un stylo. Le stylo a bille pèse son poids sur la feuille lignée. Il raye agressivement le mot qui ne correspond pas au sentiment juste, et ca fait schrriishh, la bille sur la feuille.
L'autre tape à l'ordinateur parce que c'est plus rapide à corriger, regrouper les paragraphes, clic clic, takataktak, shhhwiff la souris pour drag and drop le passage qui a plus d'impact ici que là.
Une autre romantique, dans son foyer, y va de son tak bien sonnore sur sa dactylo. Il faut que l'encre soit bien imprimée sur la page blanche. Vieille machine, vielle bobine d'encre, il faut être persistant avec la mécanique, lui faire comprendre que chaque lettre a son importance.
Et maintenant que j'écris ce petit alinéa sur un clavier portable, aux fonctions blutooth, et des touches bien tridimensionnelles, et un bruit bien dactylée, j'avoue être dépassé. Restera-t-il jamais un son d'ecriture que je n'aurai pas testé?
Possiblement.
Pour l'instant, je dis, merci pour la FILCO, Alex.
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8 juin, 4h12
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Would Rosa have stayed at the Pretzel and Pierogis stand if I had taken the boat ride? Will Rabies remember me? Would Bea have made out with that guy from Bright Harbour if I had stuck with Bombshell? What about Bruce, would he still be there if the council had better things to do than to ruin people’s lives? I’m sick of this town, and yet I can’t get out. It stays with me. I think about granddad, and about Bea’s mom, and and and that farm in Idaho I wanted to live in with her. I think about all the choices that I’ve made this far, and it’s no use. Everything sucks forever. ---
Jean Derome, 15 avril 2019, 18hoo

Church of the first coalescence
I don’t want you to ever be a ghost (imgur)
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Genese, de Philippe Lesage
Saut dans le futur, ou dans le passé, les deux s’équivalent. On y retrouve toujours un printemps, comme l’évoquait le critique Michel Coulombe à Radio-Canada. Ce film illustre des amours impossibles, des circuits fermés, d’autres ouverts. Beaucoup d’images d’été, Montréal entre deux lieux (une école – un bar, une maison – un parc, etc.), et des déceptions.
Ce que les Anglais appellent deception on peut le traduire en français par l’illusion. Lesage remercie le fantôme de Bergman, à la fin du générique, et on comprend pourquoi, quand on sait que le cinéaste vouait une importance cruciale à la magie du cinéma, i.e. non pas de montrer le réel, mais de faire croire à l’illusion devant soi.
Genèse, c’est ça. Ce n’est pas le collège Jean-de-Brébeuf (en fait, oui, aussi, vu que c’est tourné sur les lieux), mais c’est sa représentation au travers des comédiens. Ce n’est pas un coup de foudre dans un camp, mais c’est un film qui en fait une belle démonstration. Là où j’ai pu avoir du mal à distinguer les formes, c’est parce que j’y ai déjà été trop collé. Les ires de M. Champagne, il faut avoir été dans sa classe pendant plus qu’un mois pour les reproduire avec autant de justesse que l’a fait Paul Ahmarani. Combien de fois on l’a vu se donner en spectacle, avouer son amour pour les femmes aux longues jambes, mais aussi humilier ses élèves copieusement, gratuitement oserais-je dire, comme M. Perrier (come on, vraiment?) l’a fait avec Guillaume Bonnet, le porteur de ce film. En tant qu’ancien de Brébeuf, je peux enfin être rassuré et me dire que je n’étais donc pas seul à ressentir cette violence. Mais aussi ces envolées. Parce que oui, j’en ai vu aussi des gars se dévoiler, être à nu devant d’autres. Sans nécessairement faire d’aussi beau discours que Bonnet, mais j’ai vu des gars du pensionnat se faire taper dessus parce qu’ils faisaient « fifs ». Des camarades de classe émus, ou percutés par des relations tendres qui se sont tendus. Les surveillants qui nous viraient de bord chez Mme Moreau (voir que t’as gardé son nom) parce que notre chemise sortait du pantalon...
Encore là, je n’ai mentionné que le protagoniste masculin, mais le premier rôle féminin, Charlotte, est d’autant plus troublant par sa quête. Quelle est-elle, d’ailleurs? Trouver un gars qui sache la faire vibrer? Aller danser? Trouver l’homme de sa vie? Faire la fête et s’en calisser? Parce que, soyons honnêtes, si on peut trouver au film un défaut, ou du moins une déficience, c’est le manque de présence de Charlotte dans ce film. Certes, il peut être difficile pour un homme d’un certain âge (il a quel âge, Lesage? 35? 37?) de mettre des mots dans la bouche d’une jeune fille quand on n’a pas vécu ses amours, ses chutes, ses désirs et ses désespoirs. Le problème, après, c’est que le film vit mal ce déséquilibre scénaristique. Tandis qu’on montre le côté intello et verbeux de Guillaume, Charlotte est réduite au silence, derrière les boum-boum des dancefloors et les baises du samedi matin. Et c’est sans parler de l’horrible scène - mais horrible - à laquelle l’auteur nous oblige à assister, sous la pluie. On en vient à se dire « Mais pauvre petite » dans une époque où le mot-clic #MeToo réfère à des expériences traumatisantes, alors qu’on n’aurait bien besoin d’une référence à de la force, de la fierté. En même temps, peut-être que ce que le réalisateur souhaitait montrer, c’est la réalité (l’illusion de…) et non pas ce qui devrait être montré.
Au travers de ces bouts de vie qui n’ont cessé de me bercer / bouleverser, j’y ai vu un des plus beaux cadeaux : la scène ou le plus jeune garçon jase avec Guillaume, et qui lui dit que Franny et Zooey, c’est encore mieux que L’Attrape-Cœurs (cette même édition, rouge, de Catcher que mon père a, d’ailleurs). D’entendre ça dans un film québécois, avec des images aussi justes, des histoires aussi réalistes, des cadrages et des émotions aussi on-point, j’en ai honnêtement eu les larmes aux yeux. Et maintenant, j’ai juste envie de lire la lettre de Buddy Glass dans un bain, ou proposer de la soupe au poulet à une sœur que j’ai pas. Merci pour ce beau moment, monsieur Lesage.
J’espère un jour avoir le recul nécessaire pour simplement écouter ce film pour sa valeur cinématographique, mais pour être bien honnête, ces années de secondaires sont formatrices de ma personne, et ce film en représente bien plus que je ne voudrais me l’admettre. Ce sera donc fort probablement une œuvre que je ne pourrai voir qu’au travers d’un prisme déformant et pourtant bien représentatif de mon adolescence.
Dieu sait que je risque de le réécouter souvent, ceci dit.
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Mylène Mackay, though… À qui tu pensais? Mme Low? Et le prof d’économie qui a raté sa thèse, et qui postillonne, c’est une référence à M. Labelle? Aweille, entre anciens, on peut ben se le dire. Anyway, ‘sont presque tous partis de Brébeuf. Ils doivent bien le savoir qu’on parle d’eux.
#Genèse#Philippe Lesage#Cinéma québécois#cinéma#littérature#arts et lettres#Collège Jean-de-Brébeuf#Brébeuf#pensionnat#amour#amours#homosexualité#sexualité#film#André Champagne#brebovins#bullying
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Maudit Soit Le Jour
Mercredi 6 mars 2019, 18h42 -------
[Rien n’écarte la possibilité de traduire ce billet en dessins, si l’envie me prend.]
Mon amour du cinéma. Me vient-il avant celui des livres, après la musique, par moments, par accrochages, par vents froids, ou dans les peines sans issues?
Quoi qu’il en soit, il est bien souvent très solitaire. Mes sorties au cinéma se faisant déjà très rares, il m’est encore plus rare de les effectuer en compagnie d’une personne, encore bien moins deux et plus. Il m’est toutefois revenu en mémoire une fois, une séance bien précise: District 9, avec mon pote de cégep Simon, et son plus jeune frère. C’était dans une salle complètement bidon (était-ce à Laval? Très fort possible). S’en est suivi une séance d’arcades au 222 Lévesque Est (démoli en 2012, pour construire des condos).
Quelque chose se dégage de cette sortie, je ne saurais dire quoi. C’était peut-être la seule fois où j’étais allé au ciné avec cet ami? Non, pourtant. Nous avions été voir Cœurs d’Alain Resnais au Parisien (autre fresque du passé). Je ne sais pas, peut-être la présence du petit frère, la sortie après les cours. De simplement penser à cette unique sortie, ça m’a fait ressortir mon infaillible culpabilité. “Mais voyons, Jean! T’es sorti avec d’autres de tes chums”. C’est vrai. Qui donc, alors?
Avec Gual, j’ai découvert APICHTAPONG WERASETAKUL (ok j’ai scrappé son nom, mais je m’en souviendrai pour toujours et ne le regretterai jamais. Apichatpong Weerasethakul, donc, avec son plus récent à l’époque Uncle Boonme). J’ai aussi vu le plus mauvais film de série B, voire C, avec des comédiens sans crédibilité, mais avec une des plus belles phrases qui m’ait été donné d’entendre: j’ai nommé Maudit soit le jour.
Avec Raphaël, j’ai vu à deux reprises Gainsbourg Vie Héroïque, au quartier Latin, accompagné d’une cuite sans précédent, des trainées dans la ville et dans les bars, les dessins, les poésies qui ont suivi.
Si je remonte plus loin, une vraie sortie entre amis, j’aurais Flags of Our Fathers de Clint Eastwood, vu avec Baker et d’autres copains d’école, au Cinéma Tops du Centre Laval. Encore un autre dommage collatéral des temps qui changent, cette salle.
Avec un cousin de Québec, j’ai vu The Ring 2. Avec mon frère et mes parents, on a vu les Harry Potter, les Seigneur des Anneaux, et notre unique sortie cinéparc pour voir le programme double Karmina 2 // Film de Peur 2. Avec ma mère, j’ai vu Plaxmol.
Avec des filles, j’ai vu Nous sommes tous les jours de Lyne Charlebois (allô. Mon premier french kiss plein d’émotions pis toute), et After The Wedding de Susanne Bier, les deux à l’ExCentris (RIP). Avec ma première blonde, une quantité monstre, dont Juno de Jason Reitman, Dédé à Travers les Brumes de Jean-Philippe Duval, Karaoké Dreams de Jean Leloup. Melancholia de Lars Von Trier m’a fait rencontrer ma deuxième copine, grâce à une amie commune. S’en est suivi d’autres titres comme Tintin de Spielberg (âllo, bis), Shame de McQueen (oh boy que ça fittait bien), et Saboteur de Hitchcock.
Avec Geneviève, ça fait 5 ans qu’on se claque des vues, de Man of Steel de Snyder à Shape of Water de Tel Toro, en passant par Casse-Tête Chinois de Klapich, Star Wars 7 de JJ Abrahams, Chasing Trane de Scheinfeld, Paris Pieds Nus d’Abel & Gordon...
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Mais tout ça n’arrive pas à la cheville des vues que j’accumule depuis tout bébé avec mon père. D’une diffusion des Temps Modernes de Chaplin à Radio-Canada pour me faire rire pendant qu’il m’enlevait une écharde du doigt, à une série de films de Bergman à la cinémathèque, la liste est trop grande, notre complicité n’est plus à prouver. Même en cette occasion ratée afin d’assister à une projection de Roma de Cuaron au Cinéma Moderne (trop petite salle, pas assez de place pour nous deux).
Ce billet se veut un hommage à mon papa qui m’a inculqué mon amour pour le 7e art.
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Ah pis enweille don’ avec une liste! Donc..... En salle: L’heure du loup, De l’autre côté du miroir, La source, Après la répétition, tous de Bergman. Au clair de la lune, d’André Forcier. Inside Llewyn Davis, des frères Coen. Amour, de Michael Haneke. Hôtel La Louisiane, de Michel La Veaux. Fenêtre sur cour, de Hitchcock. Deux frères, de Jean-Jacques Annaud. Tigre et Dragon, d’Ang Lee. Au chalet de Claude: La fille de Brest, Le grand partage, Hôtel du nord, Les bas-fond, Les enfants du paradis, Les Ch’tis, Le couperet, Ereaserhead (oui je leur ai fait subir ça), Les tueurs de dames, Printemps Été Automne Hiver et Printemps. Et tellement plus... À la maison: Indiana Jones et la dernière croisade, Spectre, Young Frankenstein, Psychose, Les oiseaux, La mort aux trousses, Monthy Python’s Meaning of Life, The Kingdom (la mini série télé de Lars Von Trier), Woody Allen (name it, esti. Toute, là...), pareil pour des films de Godard pis de Truffaut, Fritz Lang pis F.w. Murnau. Le grand Meaulnes, d’Albicoco. Le diner de cons. ---
Maudit soit le jour où il m’a mis devant une vue, et depuis, je ne m’en suis toujours pas remis. Dieu merci.
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20h35, © Jean Derome.
#cinéma#cinema#mon père#my father#père fils#amis#cinéma entre amis#relations#couple#copine#french kiss#films#Ingmar Bergman#Woody Allen#Alfred Hitchcock#François Truffaut#Jean-Luc Godard#Lars von Trier#Michael Haneke#André Forcier#David Lynch#Alain Resnais
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Je sais pas quand j'ai reblogué ça, la première fois, mais aujourd'hui, dimanche 14 octobre 2018, ça pince encore. Cette chanson, osti que je l'ai fait tourner en 2006-2007, dès que j'ai commencé ma 2e session de cégep, et que je n'avais pas vraiment d'autres ambitions que de tomber en amour, d'avoir le cœur en miettes par la suite, pis de m'en servir pour écrire de la poésie de fond de poubelle. C'était la session où j'étais assigné au son d'un film où le gars tombe en amour avec une marque d'olive. Jade, la réalisatrice, était toujours smatte avec moi. Tout le monde l'était, mais avec elle c'était différent. J'écoutais Tegan and Sara. C'était beau, même si c'était triste.

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Ma blonde revient demain, 3 août 2018. Désolé de pas l'avoir publiée plus tôt, cette lettre. J'étais occupé à mourir de la canicule.
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