Je vous propose d'explorer des vies à travers les mots les jeudi à 19h 🪶📔Et plus si affinité ✨🌻
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J'ai envie de dire de grandes choses sans pour autant sonner faux, alors je fais le choix d'être authentique. Voici, avec ses hauts et ses bas, une version améliorée de cette chanson que j'ai écrite il y a quelques années déjà.
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J'ai eu une envie soudaine de le lire et l'enregistrer, enjoy !
6 lignes - Jour 57
Quand le soleil se leva.
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En descendant l'escalier du wagon, l'air est chaud et saturé. Jérémy respire, mais vraiment par nécessité. Son vélo pliant glisse entre ses doigts moites. Il doit s'y reprendre à plusieurs fois pour ne pas le lâcher. Plié par sa grande taille, de peur de se cogner au plafond, il relève la tête lentement tout en jetant un regard sur les premiers sièges.
Dans ce train à doubles étages, il a choisi le bas. Il y a plus d'espace pour y ranger son vélo. Ici, le train est est loin d'être bondé, mais il y a une personne dans chaque cellule. Il décide de ne pas marcher plus et imagine s'asseoir dans la troisième à gauche.
Une fille y est seule, alors il freine. Je vais la déranger. En plus je peux mettre mon vélo nulle part ici à part entre ses jambes et le siège d'à coté. Il est pétrifié à l'idée de risquer d'abîmer l'image qu'il a construit de lui depuis des années. Un garçon respectueux, poli, gentil à l'écoute des autres.
Sans plus tarder, dans un sursaut de courage, il s’assoit, le cœur battant, terrifié, et excité à la fois d'avoir fait face à sa peur. Pendant la manœuvre, devant lui, la fille range ses jambes sur le coté pour faire plus de place.
"Merci," dit-il, en hochant légèrement de la tête.
Le train démarre.
Elle lui répond par un rapide sourire. Il aimerait pouvoir échanger d'avantage mais rien ne lui vient. Si ce n'est la chaleur qui même sans s'être éclipsée, avait été relayée le temps d'un instant au second plan.
"C'est juste moi où il fait irrespirable ici ?" lance-t-il. Ca passe ou ça casse.
"Non, c'est clair, il fait beaucoup trop chaud." dit-elle.
Pourquoi c'est si compliqué de converser avec un.e inconnu.e ? Peut-être qu'elle n'a rien à dire, qu'elle est fatiguée, qu'elle n'a pas envie de parler. Jérémy regarde vers la fenêtre. Elle est traversée par un store gris de part en part. Il distingue à peine le dehors. Il reste pourtant là, le regard dirigé vers cette ouverture pour fuir le malaise qu'il imagine.
En face, la fille souffle, comme si elle avait du mal à respirer. Il sent lui même la peine qu'il a à chaque inspire. Son coeur bat de plus en plus fort, sans doute pour acheminer l'oxygène plus rapidement où il est nécessaire. Il évite ses yeux qu'il brûle pourtant de croiser. Elle regarde par la fenêtre comme lui. Et vers l'allée centrale. Il se demande ce qu'elle pense. Si elle le regarde. Si comme lui aimerait lui parler et n'y arrive pas.
Le train ralentit.
Elle rassemble ses affaires, range son téléphone dans son sac et fait mine de se préparer à se lever. Alors Jérémy s'empresse d'écarter ses jambes et son vélo.
"Merci," dit-elle en souriant, avant de partir vers l'escalier qui remonte vers la plateforme.
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"Dire que j'avais promis à Cédric que je ne ferais pas de cross avec," rigole Camille. Les mains accrochées aux poignées du petit vélo et l'air concentré sur le visage, il offre au chemin boueux et rocailleux de la forêt un sourire amusé.
"Désolé, vraiment, je pensais pas que le chemin serait comme ça. J'espère que ton vélo ne sera pas trop abîmé." Devant, Elise présente des excuses tous les dix mètres. Les yeux perdus sur le gps de son téléphone, elle tente de trouver une issue à cette situation dans laquelle elle les a tous les deux mis. Mais la carte est claire, ce "hors piste" improvisé semble durer encore une centaine de mètres au moins.
"It's alright love, maintenant qu'on y est, avançons," lance Camille toujours souriant. Il aimerait pouvoir rassurer Elise mais elle ne le regarde pas.
Elle explore toutes les directions du regard à la recherche d'une sortie qui n'existe qu'au delà de sa panique temporaire. Dans l'instant, aucune issue si ce n'est continuer ou rebrousser chemin. Comme pour amplifier cette détresse, le chemin continue sur un escalier. Camille propose d'échanger les vélos pour au moins la soulager du poids absurde du vélo qu'elle conduit.
Arrivés en haut, il lit toujours ce même sentiments sur son visage. Ses sourcils sont froncés, relevés, et elle regarde toujours religieusement le gps. Heureusement, son calvaire semble terminé. En effet, elle voit finalement le bout du tunnel car la route sur laquelle ils sont désormais rejoint celle qu'elle avait prévu de prendre initialement. Et avec cette nouvelle, un rideau de sérénité vient habiller son visage d'un sourire que Camille ne manque pas de lui retourner.
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Le soleil se reflète toujours dans ses yeux. Je le sais, car son visage irradie quand elle sourit. Et elle sourit toujours quand elle regarde le soleil.
Elle écarte les bras et inspire en grand comme pour capturer l'instant à pleine main. Être témoin de ce rituel répare quelque chose en moi. Elle inspire et j'absorbe le parfum des blés fauchés, des fleurs d'été.
Ces fleurs aux reflets dorés, je les retrouves dans ses yeux.
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Les jours comme aujourd'hui n'ont qu'une seule issue. L'air est doux, contre les joues et même dans le cou. Une caresse cotonnée poursuivie jusqu'à l'ombre des pommiers. De quoi inspirer la sieste aux moins fatigués.
Moka n'a pas attendu d'invitation. Sous le pommier de son jardin, il se laisse avaler par un hamac. N'étant pas un grand lecteur, il s'est laissé bercé par le bleu du ciel, le vert des feuilles, et le jaune des pommes qui cherchent à mûrir. Depuis son cocon, il regarde ce qui passe.
Un oiseau,
C'est un moineau, Peut-être ? Il entend une buse crier plusieurs fois.
Il l'entend à nouveau et ouvre les yeux. Le rapace décrit des cercles dans le ciel à quelques dizaines de mètres de haut. En tournant la tête vers le poulailler, il voit les petits "dinosaures" voraces picorer le sol. Parfois, elles lèvent la tête en l'air, et le regarde avec attention.
Un des voisins plus loin tond sa pelouse. Malgré le bruit, Moka ferme doucement les yeux.
"Moka !?" crie Sophie.
Moka relève la tête, les yeux à ouvert de moitié. "Moka !? T'es où ?"
Alors il se redresse, doucement. En équilibre dans le hamac, il se déporte vers le bord, puis en bondit. Là, il s'étire, lonnnnnnnnnnnnnguement avant de s'asseoir. Puis il se lèche le bout de la patte droite qu'il se passe plusieurs fois sur le visage et les moustaches avant d'attaquer les flancs.
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"... If you remember you're unknown Buffula land will be your home..." Des écouteurs dans les oreilles, derrière la vitre du train, les yeux de Mathis sautent machinalement d'un obstacle à l'autre. Parfois la voiture passe sous un tunnel ou un pont, et son regard est capté par le reflet de la cabine éclairée. Deux personnes assises quelques sièges plus loin discutent. Il les entend rire fréquemment, mais n'y prête pas d'avantage d'attention.
"... I feel waves of tears ..."
En relevant le bras, téléphone en main, Mathis jette un œil à l'heure. 23h17. Il affiche un air sérieux sous des paupières lourdes, et des sourcils fatigué, presque froncés. Ses bras croisés se soulèvent au rythme de ses inspirations profondes et régulières.
"... I thought a little money Could make my day I did not have any ..."
En contrebas des voies, le chemin qu'il va emprunter d'ici quelques instants apparaît, un réverbère à la fois. Mathis sens le train qui diminue son allure et se lève. Dans l'allée, il croise les deux personnes sans leur adresser un regard qui riaient quelques instants plus tôt.
"The answer is inside of me..."
Les portes s'ouvrent et le voient descendre sur le quai. Un quai vide, éclairé seulement en partie par une lumière blanche et froide. A droite, le contrôleur siffle le départ. Il croise son regard et échange un signe de tête. L'équivalent immédiat d'un "Bonne soirée" dont aucun des deux ne semblaient pouvoir s'acquitter.
"... Les nuits sont longues, les jours sont chauds ..."
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La porte de la salle de bain est grande ouverte sur le couloir. Mathieu en sort de moitié et tend l'oreille. Habillé uniquement d'une serviette lâchement placée sur ses hanches et prête à tout dévoiler, il se penche légèrement en avant sur la pointe des pieds et se tient d'une main au chambranle de la porte pour maintenir l'équilibre.
Rien.
Il est pourtant certain d'avoir entendu du bruit en bas.
"T'as déjà mangé ?" La voix de Lucie précède son arrivée dans le couloir et le surprend.
Immédiatement, Mathieu se retourne et se dirige vers la cabine de douche. Son agitation détourne son attention de sa serviette qui, avec le mouvement, tombe au sol. Il s'arrête et fait un pas en arrière pour la récupérer.
Dans l'embrasure de la porte, il aperçois Lucie qui passe d'un coté à l'autre du couloir. Juste avant d'atteindre l'autre coté, elle s'arrête net. et tourne son visage vers lui.
Mathieux se fige, comme un lièvre surpris par les phares d'une voiture dans la nuit. Elle, elle affiche un sourire gourmand, des pommettes rouges et rondes et des yeux pleins d'appétit. Autant de signaux auxquels Mathieu reste aveugle. Toute son attention dérobée par sa tenue, sa serviette. Est-elle bien placée ? Suis-je couvert ?
"Alors, t'as mangé ?" reprend Lucie. "Pas encore. Je voulais d'abord me doucher." Sa question semble l'avoir redémarré. Comme un robot, il s'exécute, et rentre dans la cabine sans demander son reste. Il ferme la porte, le loquet et puis inspire. A l'expire, sa tête est vide. Il accroche sa serviette sur le coté et a à peine le temps d'ouvrir l'arrivée d'eau que la porte de la cabine s'ouvre derrière lui.
"Je prendrais bien une douche aussi" annonce Lucie en souriant, complètement nue. "Quoi ?" semble-t-elle demander du regard, d'un air sincère. "Ah ! Le verrou est cassé depuis que j'habite ici" déclare-t-elle d'un air satisfait. Mathieu reste muet, dépassé par la situation. "Tu veux que je m'en aille ?" demande Lucie.
Mathieu l'avait déjà vu en pyjama, en maillot de bain, en robe de soirée sans jamais vraiment y prêter attention, mais nue, c'est une première. Il naviguait du regard s'en vraiment s'en rendre compte entres ses seins, ses cuisses, ses yeux, ses mains, et ne pouvait concevoir de soulagement que dans l'idée d'y poser les siennes.
"Non. Reste."
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Sous ses paupière qui cherchent à se fermer, Jade tente comme elle peut de s'appliquer. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. Elle écrit, ou du moins, elle essaie. Les quelques lignes qu'elle a déposées ne la convainquent pas. Elle espace, elle efface, elle réécrit. Mais rien ne lui convient. Quand elle ferme les yeux, elle ne voit plus rien, mais elle s'entend mieux. Elle accède à une scène ouverte de ses moindres pensées. Coté court, elle s'entend dire qu'il est grand temps de s'endormir. Coté jardin, presque en même temps, l'idée qu'elle manque d'inspiration la frappe comme le marteau d'un forgeron sur son fer.
La conversation avec Rémi revient, par bride. Comme une cassette, elle rebobine et la rejoue. Puis elle repense à son aventure dans les bois. Sans s'en apercevoir, cette fois, non seulement elle voit les ronces, mais elle perçoit le parfum des orties, la fraîcheur de son vélo dans ses mains. La passerelle sur laquelle elle met un pied devant l'autre sur les poutrelles métalliques tout en tenant fermement le cadre entre la selle et le guidon. Son manque d'équilibre l'empêchant de passer simplement en le soulevant.
Jade rouvre les yeux, dehors quelqu'un vient de klaxonner.
Il est une heure après minuit, et pourtant tout est bruit. Craquement du bois, cliquetis des aiguilles, grincement des tuiles. Si sa scène est ouverte, c'est à tout vent. A tout vent, ou presque. Elle ne prête aucune attention à la tension qui lui bloque le cou et la gorge. Elle ne sent pas sa poitrine qui ne respire plus qu'à mi-temps.
Sur le clavier, ses doigts paraissent errer. Perdu entre l'étendue presque infinie des possibilités et le néant figeant des premières idées, Jade s'agrippe. Elle se pince les lèvres, puis expire en se laissant tomber en arrière dans le canapé, abattue.
Tant pis, ça sera pour demain
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Envie de retrouver/créer du lien après ces élections ?
27 juillet - 9 août 2024 | Argonne (près de Verdun)
Cette aventure a changé ma vie. Alors, pas de manière miraculeuse, ou radicale. En revanche, elle a été un vrai raccourci pour plus de confiance en moi et des relations plus saines, voir des relations tout court que je n'osais pas créer avant. Je suis encore sur le chemin pour l'affirmation de moi. Rien que faire ce post, c'est au départ avoir peur de faire un bide, peur de n'avoir aucune réaction, imaginer que tu vas me prendre pour un mec bizarre qui fait des trucs bizarres. La peur est bien présente, bien terrifiante, bien figeante, mais aujourd'hui, et en grande partie grâce à cette formation immersive, je suis en paix avec ce que cette peur essaie de me faire croire, et décide qu'elle ne contrôlera pas ma vie. Cette publication aura la portée qu'elle aura et ça sera bien comme ça.
Toi aussi tu galères avec ce genre de problème ?Viens les travailler ici
Le budget ne sera pas un frein, tu peux me croire. C'est gratuit et solidaire. Ils fonctionnent sous forme d'économie du don.
Cette aventure est faite pour toi !
Dans un groupe, tu es l'ombre qui ne s'exprime jamais, ou presque ? Ton surnom ça pourrait être "le papier-peint" ? Tu aimerais participer d'avantage mais tu ne sais pas comment.
Le conflit est quelque chose qui te terrifie ? Tu soignes plus souvent les besoins des autres au dépend des tiens ?
Tu cherchais un lieu pour passer tes vacances et tu es prêt·e à vivre une expérience humaine pleine d'émotions en pleine nature ?
Encadré·e par une équipe bienveillante dans ton apprentissage, tous tes sens seront sollicités lors de ton séjour. Au cours de cette aventure, tu apprendras à écouter et exprimer tes besoins, tes limites, faires des demandes au groupe pour toi et pour le groupe car sa survie en dépend. Une véritable formation en intelligence collective, pour apprendre avec d'autres l'importance de soigner la gouvernance.
Si tu décides de vivre avec des cailloux dans tes chaussures encore quelques années, le choix est le tiens et est tout à fait respectable. Ne laisse personne te dire le contraire. Mais si tu souhaites t'en débarrasser aujourd'hui et ne sais pas comment t'y prendre, ça va te faire sourire mais je t'invite simplement à commencer par enlever tes chaussures trentes secondes.
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Tu es comme moi et tu t'informes un minimum pour savoir dans quoi tu t'embarques avant d'y sauter à pieds joints ? Plus d'info ici
Je peux sans doute répondre également à la plupart des questions ayant déjà vécu l'expérience. Donc n'hésite pas à envoyer un message ou à poser la question en commentaire, car si tu l'as, il y a des chances que tu ne sois pas la seule personne à se la poser.
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Je suis retourné au bois derrière le vieux bras de Sambre. C'est incroyable comme tout à poussé. Je reconnais rien. Et avec le passage des bulldozers, le sol ne ressemble plus à rien. Seul reste la trace de leurs chenilles. Je crois que c'est par là dans quelques mètres, le passage vers l'autre rive.
Je l'ai passé ?
Et non, le voilà. Par contre, je vais galérer. Les orties recouvrent tout. Heureusement, j'ai mon vélo pour tasser un peu. Après la passerelle, ça n'a pas l'air mieux.
Il y a même des ronces plus hautes que moi. Dans quoi me suis-je embarqué ?
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Sapin
Quand il se réveille, David voit par la fenêtre le soleil qui, encore timide, est drapé sous une couverture de violet et d'orange à l'horizon. Alors il sait qu'il est temps. Il se lève d'un bon pour éviter toute attraction de sa couverture dont le charme est magnétique. Il enfile un pantalon et un t-shirt non sans un baillement qu'il laisse s'échapper en ouvrant grand la bouche comme un lion. Puis il se lance dans l'escalier qui mène à la porte d'entrée. Là, il s'en va, pieds nus, vers les bois.
C'était un effort, les premières fois de sortir si tôt. Aujourd'hui, quand David explore les bois, c'est pour sauter au dessus des ruisseaux. De voir le plus petit des rochers comme l'opportunité d'y grimper, pour lui un vrai cadeau. D'observer des heures les grenouilles qui coassent entre les plans d'eau et tous les escargots, des plus petits aux plus gros. Il les soupçonne de cacher sous leurs coquilles des petits mots. Ils se les échangent quand on leur tourne le dos.
Il s'arrête net quand il entend ou voit un oiseau. Il écoute ensuite ce petit être de chants et de plumes pour en recueillir le moindre morceau.
Titu, titu, titu.
Titu, titu, titu.
Titu, titu, titu.
Il reconnaît la mésange qui niche dans le pin à l'orée du bois, qu'il salue d'un sourire et d'une réponse sifflante. Titu Titu titu
Quand elle s'en va, il s'approche du grand résineux comme il approcherait d'un chateau. Petit à petit pas, en s'arrêtant parfois. Sous ses pieds, le sol est parsemé d'aiguilles et s'enfonce sous son poids. Arrivé contre l'arbre, il le sert de ses bras dans une étreinte parfumée. Après un instant, il recule d'un mètre ou deux. Puis il s'élance à nouveau vers le tronc et dans un enchaînement fulgurant et leste, il dépose un pied puis l'autre puis une main et l'autre. Le voilà à peine accroché à le première branche, qu'il se hisse déjà à la prochaine. En quelques secondes seulement, il est déjà plus haut que le nid de la mésange.
Son agilité l'emmène comme ça, comme un chat, jusqu'en haut. Quand l'arbre balance de droite à gauche, il ne s'arrête pas. Quand les branches se font plus fines, il continue, assuré d'atteindre le sommet. Car il l'a déjà fait, et plus d'une fois. Lorsqu'il y arrive, le soleil est là, face à lui. Une grande boule lumineuse lui éclaire les tripes. Des larmes lui viennent aux yeux.
C'est quand il inspire là, qu'il se sent vivre.
Le vent qui parcours les cimes lui caresse les joues humides.
Titu, titu, titu.
#french#writer#30jourspourécrire#30jourspourécrireaudio#nature#vivre#histoire courte#émotions#C'est pas des mésanges sur le toit mais c'est la première photo que j'ai trouvé dans mes dossier qui collait plus ou moins
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Terracotta
"Je suis crevé," dit Martin en s'étalant dans le divan. Sa tête vient se déposer entre le mur et le dossier. Les yeux sur le plafond blanc cassé mat dont il distingue les traits du rouleau, il lance à Cassandre "Ca te dit qu'on se fasse des pizzas ce soir ?"
"Qu'on se fasse ou qu'on commande ?" demande Cassandre qui sort du couloir entre la chambre et le salon pour le rejoindre. Martin rigole comme quelqu'un qui se mouche, juste avec le nez. "T'aurais la foi, là, de faire des pizzas ?" "Ca dépend," dit-elle en s'asseyant à son tour sur le divan, téléphone en main. "De ?" interroge Martin. Il regarde Cassandre dont les yeux balayent l'écran illuminé de droite à gauche tout en tapotant frénétiquement avec ses doigts sur la vitre de l'appareil. "Tu as de la pâte à pizza ?" demande-t-elle, distraite.
Un nouveau rire surpris de Martin. "J'ai l'air d'un gars qui garde de la pâte à pizza dans le frigo, juste au cas où ? Qui fait ça, vraiment ?" Cassandre ne répond pas tout de suite, absorbée par le message qu'elle rédige. Martin la regarde. Son visage semble concentré, mais détendu. "Bon, en vrai, j'imaginais plutôt essayer la pizzeria sur la place," relance Martin. "Hmm, okay." répond Cassandre après un temps. "Celle avec les guirlande lumineuses colorées et les lampions ?" poursuit-elle en relevant les yeux et s'adressant directement à Martin. "Yup, c'est celle là. On y va ?"
#french#writer#terracotta#30jourspourécrire#Terracotta Ixelles (Bruxelles) Allez-y#Le gars avec des pâtes à pizza dans le frigo c'est moi j'avoue tout. Mais c'est pas un truc. Not yet#Par contre j'ai rien à mettre dessus donc ça devra attendre
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Je compatis, il me fait de l'oeil aussi. Et en même temps, je commence à me faire à l'idée que je peine déjà à écrire une fois par semaine. Je n'ai pas encore écrit le texte de ce soir. Et parfois je commence à écrire dans les vingt minutes avant 19h.
Ne le dites à personne 🫣
Et en fait, même si je réponds pas vraiment à mon engagement de base, c'est déjà 100% plus que zéro texte écrit par semaine. Et ça, j'en suis super fier.
A partir d'ici, ça témoigne plus de mon expérience que ça ne parle du défi. J'avais vraiment pas prévu d'écrire tout ça, mais c'est venu alors j'en ai profité. À lire à vos risques et périls.
J'ai remarqué qu'environ 200 comptes suivent le mien. J'ai du mal à croire qu'ils soient tous actifs, mais je reconnais celles et ceux qui réagissent régulièrement et/ou depuis des années et ces personnes ont ma gratitude. Clin d'oeil à l'illustratrice qui me suis activement depuis bien longtemps, même si je n'ai pas le souvenir d'avoir interagit avec toi, sache que recevoir tes likes me fait toujours sourire.
Je crois que les 15 personnes qui lisent mes textes ne m'en veulent pas de les publier deux minutes à la bourre chaque jeudi soir, et d'ailleurs, même si c'était le cas, bah faudrait bien qu'ils s'y fassent. En revanche, quand je me demande ce qui fait que j'écris en retard, c'est là que ça capote. En soit, j'ai le temps. Une semaine, c'est laaaaarge pour écrire un texte de quelques paragraphes. En plus j'ai vraiment aucune contrainte d'écriture (à part le choix).
Quand je regarde véritablement ce qui fait que j'écris pas, c'est pas le manque de temps où d'inspiration, c'est vraiment juste que je ne m'offre pas l'opportunité d'écrire. Car des séries, des animés, des films, Instagram, ça y va. "Bah oui mais quand je me mets un temps pour écrire et que j'y suis, j'ai pas envie." Et bien j'ai découvert que dans ces moments là, si je me laisse le temps de respirer, d'être présent avec ce qui se passe dans mon corps, alors ça vient. Et deuxième chose ultra importante pour moi, si je n'avais pas passé mon temps à consommer autant de façon de raconter des histoires, j'aurais aucune idée de comment j'ai envie de raconter les miennes.
Alors, est-ce que j'ai arrêté de regarder des films, des séries des animés ? Non ! Est-ce que j'ai mis une limite de temps sur Instagram grâce aux paramètres de santé sur Android car la limitation d'Instagram se limite à afficher un message qu'on peut skip au lieu de définitivement fermer l'App pour la journée ? Oui ! Est-ce que j'ai limité le temps que je passe à me divertir et augmenté le temps que je m'offre à la création et réalisation de mes textes et accessoirement mes projets afin d'avoir matière à écrire en me donnant rendez-vous ? Très certainement ! Est-ce que ça fonctionne ? C'est pas révolutionnaire ni radical, mais ça fonctionne. Et parfois pas, et c'est okay aussi. La grosse différence, c'est que je choisi de ne plus le subir, mais de l'accueillir en conscience.
J'ai un peu digressé, mais pour en revenir au défi @30jourspourecrire, si je partage tout ça, c'est de prendre un temps de pause et de regarder la situation droit dans les yeux, se poser les bonnes questions et d'agir en conscience. Dans mon cas : Est-ce que je regarde un "dernier" épisode trois fois avant minuit en comptant sur mon réveil demain matin avec comme conséquence d'être eclaté par mon manque de sommeil et le fait d'être réveillé dans le stress d'une sonnerie m'amenant zéro motivation pour quoi que ce soit ou bien est-ce que je mets un réveil à 21h30 pour lire quelques pages de mon livre du moment, m'endormir quelques temps plus tard quand je sens le sommeil arriver car je l'attends consciemment et me réveiller naturellement entre 6h et 7h ce qui me permet d'être au plus frais pour démarrer la journée. Parfois je vais dormir après minuit car j'en ai regardé quatre, pas trois ! Mais c'est devenu l'exception et plus ma norme.
Quand je publie un texte, je me sens excité, en joie. Comme un enfant qui vient de découvrir qu'on peut sauter de la balançoire. J'ai une petite appréhension quand j'appuie sur "publier", mais c'est lié à la peur du jugement et je fais ma paix petit à petit avec ça. Je sais que je ne peux pas être aimé par tout le monde.
Quand je me pose un instant pour écrire, mon corps crie à l'aide. J'ai envie de me lever, de boire de l'eau, de mettre de la musique, de consulter youtube, insta, Tumblr, de m'échapper. Une vraie torture. Et qui voudrait se torturer ? Bah, il paraît que c'est juste le cerveau qui travaille normalement. Il écoute des peurs qui ont eu du sens un jour dans ma vie, qui en ont peut-être encore dans certains cas. Pour autant, si les peurs ont comme utilité de signaler du danger, ici, dans cette situation précise, le seul risque que je prends, c'est d'obtenir un contenu à publier ou de m'ennuyer pendant un quart d'heure. Autant dire que ça ne vaut pas à mes yeux la force avec laquelle j'essaie d'éviter de m'y mettre à tout prix.
Quand je suis lancé et que je cherche le bon mot pour cerner un certain sens ou une rime particulière (coucou Rimessolides.com et synonymo), là je suis en joie. Et ça vaut tout l'ennui du monde. Qui en l'occurrence ne dure jamais bien longtemps contrairement à la joie qui me conduit systématiquement à vouloir continuer à écrire plus longtemps que l'heure de publication.
C'est plus de la digression là, c'est une conversation avec moi même. J'espère qu'elle vous profite un peu quand même. Et sinon, ça m'aura au moins libéré.
Sur ce, merci de m'avoir lu, je nous souhaite, à celles et ceux qui comme moi cherchent parfois un peu trop les résultats en oubliant qu'ils nécessitent quelques efforts, de prendre du plaisir dans ce défi et de le revoir comme un jeu. Gagner c'est bien, s'amuser en le faisant, c'est mieux ✨🌼🌿
Featuring ma limitation de temps sur l'App du démon

J'arrive pas à me lancer vraiment dans le défi de @30jourspourecrire du mois de juin et ça m'énerve parce que j'ai ENVIE de prendre le temps d'écrire, ça fait longtemps. Juste je passe mes journées au boulot nul alors que je pourrais passer mes journées à écrire et ça me rend malade je crois. Toujours la même rengaine ici hein mais laissez moi un mois de "vacances" à écrire un texte par jour toute la journée tous les jours et je vis juste ma meilleure vie en fait.
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Clara s'est arrêtée de compter les nuages. Elle sait qu'elle n'y trouvera aucune réponse. Abattue, la moitié du visage enterrée dans les draps, l'autre sous le sable laissé par ses larmes, elle cherche où poser les yeux. Plus échouée que couchée, son regard n'a de cible que l'invisible qui lui sert le cœur.
Sur le matelas, elle forme avec sa couverture un petit cocon qui semble inspirer par à-coup. Ses gémissements n'émettent plus qu'un léger souffle à présent. Entre ses mains, dans ses bras, un oreiller qu'elle étreint comme elle aimerait l'être lui offre en partie la présence qui lui manque.
C'est pas difficile pourtant. C'est pas difficile, pourtant. Pas difficile pourtant. de faire la vaisselle, C'est pas difficile. Pourtant. de faire les courses Pourtant. pas difficile. C'est pas difficile. de cuisiner. C'est diff... pourtant... pas... C'est pas pourtant. Je l'ai fait ce matin. C'est pas. sortir ? C'est difficile pas de pourtant. et hier. C'est pas. C'est pas. la vaisselle. difficile pourtant. et la semaine passée. Ces pensées s'animent sans la consulter véritablement, et de toute évidence, elle ne possède dans l'instant rien de bien concret pour les contredirent.
Son nez se retrousse. Ses yeux se referment. Sa mâchoire se resserre en même temps que la prise sur l'oreiller. Son menton tremble sous ses lèvres. Elle sert si fort avec les bras que ses mains atteignent ses épaules. Dans un cours sursaut, Clara renifle, se gardant comme elle peut de pleurer à nouveau. Et rouvre les yeux pour regarder dehors. Les nuages sont rose, orange, violet. Elle inspire profondément. Elle en regarde un, tout à gauche. Une larme s'est formée dans le coin droit de son œil, presque contre le lit. Elle expire et relâche un peu la tension dans ses bras. Le nuage n'a pas de forme particulière, mais il semble avancer au ralenti. Un oiseau passe, puis un avion. Il laisse dans son passage, deux petits sillons blanc gris. Inconsciemment, elle s'offre sur l'épaule quelques caresses de la main droite. Quand le nuage disparaît tout à droite, elle regarde le ciel vide un moment.
Le temps est calme, sa tête elle, le devient. Clara a chaud sous son plaid devenu moite mais ne bouge plus. Elle se contente d'avaler sa salive et d'attendre le sommeil. Elle voit mais ne regarde pas. Elle sent sa poitrine qui gonfle et qui dégonfle au rythme de sa respiration. Une migraine entre les tempes et l'arrière du crâne lui fait penser qu'elle devrait s'hydrater. Elle entend mais n'écoute plus. Ses yeux piquent un peu, alors elle les ferment.
Le bruit de la sonnette la réveille. Clara cherche son téléphone du bout des doigts. Elle y voit 19h32, quatre appels manqués. Un second coup de sonnette la sort de son demi sommeil.
"Aurore ! Merde. J'arrive, Aurore !" crie Clara en direction de la porte tout en enfilant le jean qu'elle avait abandonné dans le salon avant de s'enfouir dans sa chambre. "C'est aujourd'hui que tu venais ?" demande-t-elle en ouvrant la porte. "Entre !"
"Non, je devais arriver demain, mais le covoit à annulé au dernier moment et le seul que je pouvais prendre démarrait ce matin. Alors me voilà. Je suis désolée." dit Aurore en posant sa veste sur la poignée de sa valise avant de s'asseoir dans le canapé. Elle regarde Clara et continue en pointant son téléphone du doigt. "J'ai essayé de te prévenir, mais tu ne répondais pas. Ca va toi ?"
Clara rougit surprise. Elle pourrait lui dire ce qu'elle vit. Lui demander de l'aide, peut-être. Elle voudrait tout lui dire. Elle se demande ce qu'Aurore pourrait bien lui dire. Et peut-être qu'elle a déjà bien assez à gérer avec sa vie à elle. Oui, je vais pas la surcharger alors qu'elle vient de faire quatre cents bornes. Ca peut attendre, pense-t-elle.
"Oui oui," finit-elle par répondre, masquée d'un sourire. "Je nous prépare un thé ? J'ai des petits gateaux aussi, ça te dit ?"
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Quand les portes s'ouvrent, les voyageurs attendent en foule devant, empêchant en partie ceux qui descendent de s'extraire des voitures aisément. Les quais ne sont pas particulièrement étroits ni bondés. C'est en retrait que Léa observe cette inclination individuelle de plus en plus prononcée.
Une balade audio lui glisse dans les oreilles depuis son casque. Elle s'empare des tensions que la situation provoque dans son ventre. Léa ferme les yeux un instant. Une guitare, une voix douce, un hautbois, et des percussions modestes forment ensemble un air qui lui inspire un chemin sous les arbres l'été, entre forêt et champs. Une discussion entre amis qui vient de finir, qui laisse place au silence précieux, celui qui ouvre les portes des nuages ou des étoiles. Une véritable couverture de douceur, pour construire des forts ou rester au chaud devant les flammes.
Quand Léa rouvre les yeux, son agacement s'expulse dans un soupir profond. Le monde revient, sur le quai, dans le train. Les pas pressés des uns, les rires des autres. Elle s'aligne derrière un groupe de jeunes adolescents. Ils n'ont pas loins d'avoir son age, à une dizaine prêt. Ils se serrent les uns contres les autres, s'accrochent à ce qu'ils peuvent, le sac de leur copain de devant, la rampe verticale à l'entrée de la voiture, l'épaule de celui à coté. Un nuage dense comme un orage, prêt à s'engouffrer en un éclair dès que la route sera dégagée.
C'est au tour de Léa de s'avancer pour rentrer, elle a la main sur la rampe, son pied prêt à décoller quand quelqu'un lui passe devant. Un homme qui ne lui adresse aucun regard. Il est monté comme si l'escalier lui appartenait, et qu'il y vivait seul. C'est au moins ce qu'on peut lire sur le visage circonspect de Léa qui s'est reculée inconsciemment, par automatisme, malgré elle, pour éviter tout accident. Elle ne se permettrait pas de bousculer quelqu'un, le dépasser dans une file. Elle n'a pas été touchée, mais ça fait quand même mal.
Autour d'elle, elle n’aperçoit rien d'autre que des regards qui semblent lui demander ce qu'elle attend pour monter. Elle avale sa rancoeur, et se hisse dans le train, défaite. Dans le couloir entre les sièges, elle ère à la recherche d'une place seule. A première vue, ça ne sera pas pour aujourd'hui. Elle passe le groupe d'adolescents. Ils se sont entassés sur deux fois quatre place et continue de se pousser, de rigoler. Plus loin, une femme avec une valise au moins aussi grande qu'elle et deux sacs utilise également quatre places. En face, deux gars qui ne parlent pas mais qui s'étalent aussi loins qu'ils le peuvent la regarde passer.
C'est après eux, à coté d'un petit vieux avec une casquette et sa canne à laquelle il accroche un sourire imperturbable que Léa s'assied. Après, s'aurait été trop dangereux. C'est là que le gars qui lui est passé devant s'est assis. Elle souhaite éviter la prison tant qu'elle peut.
Le petit vieux regarde par la fenêtre pendant la quasi entièreté du trajet. Parfois, Léa a l'impression de lire des histoires dans ses yeux qui semblent s'accrocher à tous les détails des paysages qu'ils traversent. Son coeur s'apaise en l'observant. Il incarne la balade dans les bois à lui tout seul. Quand il se lève à son arrêt, c'est après un échange intense avec les yeux de Léa. Ils brillaient comme une flamme prête à s'éteindre. Fragile, et si belle à la fois.
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Ce n'est qu'en fermant la porte de chez lui, après le long trajet de retour que Causeur s'est véritablement rendu compte de ce qu'il avait laissé derrière lui.
Il existe des héros qui ne sauvent pas le monde, ou du moins, pas comme nous l'entendons. De ceux qui n'ont pas la moindre idée du bien fou qu'ils accomplissent et qui pourtant mérite d'être célébré. Comme cet ami d'enfance à l'autre bout de la France qui t'invite à son mariage alors que vous ne vous êtes plus parlé depuis plus de quinze ans.
Au milieu des montagnes, les jours s'écoulent comme des minutes dans lesquelles chaque seconde s'inscrit comme une aventure inconnue, nouvelle, intense et pleine de saveurs. Le cadre est idyllique, et authentique à la fois. Un subtil mélange du brut et du raffiné, le bois des bancs faits main pour la cérémonie, les préparatifs organisés qui semble se réaliser chaotiquement et pour lesquels tout le monde peut et met la main à la pâte, les personnalité éclectiques des amis des mariés qui arrivent au compte goutte, jour après jour. Autant d'indices qui ravissent le cœur de Causeur qui redoutait de faire tache dans tout ce monde inconnu.
Son ami a grandi, Causeur faisait deux têtes de plus que lui quand ils étaient petits et aujourd'hui, le voilà rattrapé. Il est toujours aussi solaire avec un rire qu'il communique avec passion. Il est beau aussi, c'est sans pression qu'il le voit catapulter le charisme à des sommets dont nous n'avons pas l'habitude et ce, avec ou sans costume.
Comme le capitaine d'un bateau en papier sur la rivière, Causeur se laisse porter par le flot des gens. Parfois, il s'arrime un temps en quelques mots lancé à l'un ou l'autre groupe qui paraît contrairement à lui, moins perdu. Ca n'a rien d'intuitif, chaque mot prononcé s'accompagne d'un grand plongeon qui le prends à l'estomac. Plusieurs fois, l'équipage du premier groupe s'étonne de l'attention accordée par leur capitaine. Qu'est-ce qui peut bien le retenir si longtemps sur le pont avec Causeur. Face à ces regards surpris, il ne peut s'empêcher de se sentir comme un pavé dans la marre, lourd et sans intérêt.
Le voilà pieds nus sur le gravier. Autour, tout le monde porte des chaussures. Inconnu parmi d'autres, il se rends utile comme il peut quitte à se faire parfois un peu mal. A la fin de la journée, il observe deux marques rouge sur ses bras. Plus impressionnantes que douloureuses, c'est à l'image de son comportement. "Si j'aide, nous nous rencontreront", pense-il à demi mots. Au fond et sur le moment, ça rime surtout avec "Si j'aide, ils m'aimeront". Il n'y croit plus tellement, mais c'est ancré en lui comme une vieille cicatrice qui ne s'efface plus vraiment. Tant mieux, ça lui va, pour un temps, de lancer le mouvement, d'avoir l'air du sauvageon, le bon, le doux, le brave.
Quand il lui semble que plus rien ne peut être fait, il s'arrête. En quelques instants, les lieux sont devenus déserts. Le groupe avec qui il travaillait en dernier est parti se balader. Il n'a pas osé leur demander de les accompagner ayant déjà envahi leur soirée d'hier, alors il s'échoue un temps sur le gravier avant de s'accrocher comme il peut à quelqu'un d'autre qui se demande comme lui, où tout le monde est parti. Une bouée de sauvetage qui lui évite la noyade émotionnelle. Elle lui fait remarquer qu'il a le nez brûlé, puis elle, les épaules marquées par plusieurs formes de brettelles. Des sourires s'échangent, sourires qu'il croit authentique devant la large glace de la salle de banquet. Il gravite autour d'elle jusqu'à arriver sur le banc d'une table à l'extérieur où s'écrivent deux discours de témoins.
Sans autre aspiration que celle d'être présent. Son regard se pose parfois sur les mots, parfois sur les doigts qui les écrivent, ou les bouchent qu'il imagine les prononcer. Autour, le soleil tourne avec les aiguilles. Est-ce là sa place ?
D'autres invités arrivent, le monde réapparaît. Son ami s'arrête à la table un temps. Il dit bonjours à deux nouvelles personnes qui s'asseyent à coté de Causeur, leur demande comment était la route. Rapidement, le marié s'en va, sans doute car d'autres choses doivent être mises en place, d'autres personnes accueillies.
"Et toi, tu le connais comment ?" demande l'un des deux à Causeur. Cette fois, c'est fluide. Les discussions s'enchaînent aux présentations, ça coule de source, aucun effort, aucun doute. Ces deux personnes échangent avec lui avec un indubitable plaisir. C'est avec eux, le marié, et quelques autres qu'il entreprend de grimper sur l'un des sommets du coin pour voir le coucher de soleil, la veille du mariage.
L'ascension se fait dans le rire, la rencontre, le jeu et le manque de souffle. Arrivé en haut, tous sont émerveillés devant la vue. D'un coté la France, de l'autre coté la Suisse. Ils peuvent voir le lac Léman et son fameux jet d'eau, ainsi que le mont Blanc. De l'autre coté, les derniers rayons de soleil tapissent l'horizon. Causeur est prêt à monter sa tente. Il a prévu de passer la nuit là, seul. Une partie de lui regrette de ne pas redescendre avec ce petit groupe avec qui il s'entend et se sent si bien. Une autre est fière de lui, de passer une nuit en tente au sommet d'un endroit où les loups passent. Il espère en voir mais ne se fait pas trop d'illusion.
A part le vent avant de s'endormir, la nuit est calme. Quand Causeur se réveille pour la quatrième fois un peu avant six heures, il sait qu'il est temps d'ouvrir la tente pour attendre le lever. Au dessus du lac, il s'annonce déjà. Il fait frais, et pieds nus, Causeur fait un tour pour se dégourdir les jambes avant de retourner se mettre à l'abri du froid dans son sac de couchage. Il est si haut, si loin et si proche à la fois. Il se sent grand, et ce qui l'entoure semble faire partie de lui. Quand le soleil monte enfin, c'est le visage de Causeur qui rayonne. Dans ses yeux, les étoiles de la veilles reprennent leur éclat. C'est un déjeuné qu'il n'oubliera pas.
La journée avance comme la précédente, pas à pas. De groupe en groupe. Dans son costume, Causeur fait bonne impression, il a laissé les pieds nus dans le tiroir. Le capitaine du premier groupe le complimente, ou du moins déclare "Ca te change, le costume". A quoi il répond "Merci, c'est vrai, même si j'avoue que j'ai qu'une envie, c'est d'enlever mes chaussures," non sans sourire.
La cérémonie est émouvante et magique, entre les graines de pissenlit qui flottent au soleil et les témoignages des témoins, Causeur en apprend d'avantage sur son ami. Le repas , lui, est un moment flottant entre deux eaux. Difficile de discuter véritablement quand il y a un concert à moins de trois mètres. Et en même temps, un blind test improvisé permet à Causeur et sa tablée d'en profiter presque plus que le repas.
La soirée s'avance à pas de loup, et Causeur est passif. Il se laisse prédater jusqu'à ce que l'intensité des lampes diminuent. Les gens commencent à danser. Il hésite un instant et puis, il se laisse prendre au jeu. Il s'invite dans le groupe ou ça coule de source. Ces deniers l'accueillent avec le sourire, en lui demandant simplement de dancer au milieu du cercle pour s'intégrer, dire bonjour, comme tous les autres avant lui. Ce qu'il exécute plus ou moins en rythme, presque sans rougir, à sa grande surprise. Ses mouvement sont chaotiques, à l'image des derniers jours. Mais cette fois il s'en fout, il danse véritablement pour la première fois et il sourit de s'en rendre compte.
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