Tumgik
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#12- AU THÉÂTRE, CE SOIR...
Le monde est théâtre... d’ombre avec ses cavernes
Halte aux galéjades, trêve de balivernes Avare de Molière, un idiot shakespearien Il a l’âme laide. Beaucoup de bruit pour rien...
Son mandat ? Soliloque, une infinie tirade
Vite ! ouvrez la trappe sous lui, sur son estrade
Il s’offre une tribune.
                                  « Au secours ! Diable ! Diantre !
Des édentés tentent d’entrer... Ah non... Ils entrent...
En plein acte ». Il n’est qu’aux coulisses de l’angoisse
Qu’il prenne son risque puis qu’il porte sa poisse
Gréviste de Grévin, cinq ans nuance en grime
Non, tout ce qui crame n’est toujours pas un crime
Bas le masque ! Voici son visage, Messire
La stature fond sous cette statue de cire
Pantin, pantomime, c’est une marionnette
Marie-Antoinette crut son mari honnête
Courage, fuyons ! Et qui l’aime enfin le suive ! Oui qui l’aime le suive.... Il part seul ? Bien. Qu’il vive.
(On n’eut été surpris d’unique dignité De son vieux mensonge dit une nuit d’été Qui éclate au grand jour lors d’un songe en hiver
Ils viennent le chercher, nudité comme un ver)
Roi à cour, à jardin : un bouffon, un faquin
On n’avait jamais vu s’enfuir un Arlequin Un tartuffe, un cabot, un pitoyable pitre La suite est à lire dans ce prochain chapitre...
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#9 - QU’IMPORTE LE FLACON
Boulevard d’odéon, soudain des jaunes ombres
Déambulèrent au sein la paix des nombres
Leur silhouette au mur des cités d’or massif
Foule funambule, sur le fil répressif
Foulant le pavé sur des semelles de peau
 En série en suite, de qui battent le haut
Prête à vous irradier sous votre rayon bleu
Prête à danser sur des lignes de mire en feu
La revanche des riens, des sans-rein, des bossus,
Troublant calme feutré de ces quartiers cossus
Allant, venant, flânant et esquintant leurs guêtres
Sur vos tapis rouges, au bas de vos fenêtres
Lutèce, cette fille aux yeux crevés dehors
Délicate catin décatie sous ses ors Au lèche-vitrines, brisées puis étoilées Voit ses vieilles pudeurs désormais dévoilées,
Drapée de banderole ayant deux bouts liés.
Bouquet final bondit sur vos vieux boucliers,
Explose mille feux, mille cieux d’artifice Y crépite en son cœur, s’enflamme l’édifice
Avec de l’essence, de suie et de sueur, On fait du silence, du bruit, de la fureur Les terres brûlées se rincent au diesel Les plaies béantes se cicatrisent au sel Avant que le corps se consume en lambeaux
Anticipe, batte sa retraite aux flambeaux En dix minutes ou un siècle d’annuités, D’un trait, coup de grisou, toutes dynamitées.
De décembre au tison, à Pâques au balcon
L’heure est à s’embraser, qu’importe le flacon.
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#11 -Tant qu’on tuait dans la zone...-
Tant qu’on assassinait, dans l’usine ou la zone On accusait la foudre ou le soleil, l’ozone D’où viennent vos cochers, vos bonnes, vos cuistots
Vos cireurs, vos boueurs, veilleurs et lève-tôt
Tant qu’on les expédiait, à l’ombre et à la Seine, Tant qu’on les châtiait loin, qu’on expurgeait leur peine
Tant qu’on fauchait, triait les bons grains de l’ivraie
Tant qu’on ne prêchait que la fausse de la vraie
Tant que la proie ciblée était autre, était brune On accusait le ciel, on accusait la lune On laissait au diable sa part, on tournait l’œil, Aveugle. Pauvreté n’a pas qu’un seuil Sans pleurer de larme, sans écrire une ligne Sans battre d’un cil, sans sourciller d’une cligne Les belles âmes ne vibraient pas de l’indigne Un bruit sourd ? On parlait d’une rumeur ourdie On n’entend pas vraiment ce qui nous assourdit On ne voit que ceux qui nous crèvent tous nos yeux On ne badine pas avec la mort des gueux...
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#10- Tout ce qui crame n’est pas un crime
Mais est-ce en plein Paris que l’homme devient fou ?
Qu’il brûle d’impatience ou est-ce à Dien bien phu ?
L’habit de lumière fait rarement le moine
Rendons-lui visite hors jour de patrimoine
Journée porte-ouverte a lieu tous les samedis
Visite Tuileries que si sa dame dit : « Là une épave en feu, ici hôtel en flamme, Plus loin crame une grille, une bande qui clame... »
Tout ce qui crame n’est pas un crime... parfait Et tout brûle encore dans l’âme du préfet
Tempête en son crâne, le fond de l’air effraie
Jusqu’au quai d’orfèvre qui pousse un cri d’orfraie
Imagine-t-on le général fuir au vert, Est-ce à Baden Baden ? Plutôt aux sports d’hiver
Jupiter hausse d’un ton martial sur le champ De Mars : (On ne sera pas dans le même camp) Flotte dans l’armure, dans sa maille est en nage Son nouveau monde a des faux airs de Moyen-âge
Dresse herse et hisse levis des citadelles Fouille dans les tunnels, lâche ses sentinelles
Courageux, à l’abri, tous derrière ses cognes, Face aux mousquetaires, sans âme ni vergogne ? Et bretteurs et menteurs, ces cadets de Gascogne !
D’Aquitaine ou du Nord ! D’Alsace ou Catalogne ! « Tuez-en un pour tous, tous pour un, un pour mille »
Ici celui qu’on paye est celui qui te pille
C’est bel et beau comme préfecture qui brûle...
Tête de mule, mort comme un pendu à Tulle
Bête comme cochon, muet comme une carpe
Têtu comme un âne place de contrescarpe Le boucher de Beauvau, le boucher de Tourcoing
Le bétail par la queue, par la patte ou son groin
Les chiens du garde des sceaux bien tenus en laisse
Se contentent-ils d’os sans ronger sot-l’y-laisse ?
La blessure du chien avant qu’il ne vous morde
Tout cou à sa corde et tout loup a sa horde En scandant en meute la sentence assassine : « Morts aux vaches, vive cette espèce porcine ! »
À l’haleine canine, à l’allure guenon Que nenni ! Quinquennat qui n’a que le canon
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#8- L’armée de lumière
C’était un long tunnel, et glacial et opaque Étroit et calme, comme un égout sous sa plaque.
On vit des lucioles percer du soupirail
Sorties de nulle part, éloignées du sérail Sous le ciel de novembre à la belle hébergée Une étoile est tombée, c’est celle du berger Ne sont pas nés sous la bonne, elle lâche du lest
 Elle a greffé la nuit à tout leur corps céleste
Sur la carte du ciel, brillent aux quatre coins, On ne voit que leur dos fluo qui ne rompt point.
La clameur des bottines, le calme des chaumières
L’armée des ombres a des habits de lumières
Ils, ont le souffle au corps, elles, le diable au cœur.
Malgré le sifflement de cet oiseau moqueur,
Les dames divorcent donc de leurs deux patrons.
(L’un est à l’usine ; l’autre dans leur maison)
Que tous les porcs brûlent au bûcher sans aveu
À l’ombre grise des jeunes filles en feu
Pénélope n’attend ni mari ni Ulysse
Puis crée son pays sans les merveilles d’Alice.
Dans chaque Cosette sommeillait un Gavroche
La France profonde non gravée dans la roche
                                                 *
Il n’y a pas qu’à Paris que l’époque est pourrie
La chair se paye au prix, main invisible prie
Que les peaux périssent puis se paupérisent
Les paumes non lisses où les poils se hérissent
Que les poilus ont nos sales gueules d’emplois
Ancêtre entêté et réfractaire gaulois
La survie quotidienne est une lutte intime
Qu’un jour est une vie, qu’un sou est un centime
Vue d’en haut, la France est cet îlot provincial Ce village où un ch’ti égale un provençal
D’une pointe d’accent, l’élite se délecte
De cette langue d’or qu’elle appelle dialecte
Voit le territoire comme un meuble à tiroirs
Du Midi jusqu’au Nord ouvrant grand ses terroirs
Aux brèves d’un comptoir quelque peu trop disert
Chuchotant le secret d’un médical désert
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces cités, ces communes
Aux cent mille causes, soudain ne font plus qu’une
Où la joie, la peine se lient dans l’amitié Sous le maillot, soudain, font ce même métier
 D’ouvriers, paysans, d’employés, d’artisans
« Ahou ! » « Ahou ! » « Ahou ! » Un chant de partisans
Ils sont donc revenus, pied de guerre, de grue
Fondent sur la ville et ont traversé la rue
Viennent des montagnes, des vallées abattues De contrées lointaines, qu’on a trop longtemps tues
De ces temps oubliés où vivre c’est attendre,
Que le bus ou la mort viennent enfin vous prendre
Où au soleil couchant, tous les nuages saignent
Sur le seuil des grilles des anciennes enseignes
De vallées lointaines où aucun train ne siffle
Ils gèlent et jeûnent, lorsque le givre gifle, Tels leurs paysages : désolés. Morgue pleine,
L’homme qui rit... jaune, le Joker ou Gwynplaine !
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#2 - Le bébé banquier
Il est roi de France. De France sans Navarre
Au riche dépensier, le pauvre reste avare
Triste Sire est hanté : l’argent, l’argent, l’argent 
Aujourd’hui est trop loin et demain est urgent
Il avale clef du coffre et dit que l’or manque
A quoi peuvent rêver les employés de banque ?
Son acte de décès tant qu’il amasse à temps
Qu’il persiste et signe son plus grand testament
 Fossoyeur fastueux, visiteur de cim’tière
Roteur d’euros, vomisseur de misère
Dépeceur d’épave, ripeur sous R.I.P
Pickpocket de gueux, V.R.P d’V.I.P
Tapin des puissants et pantin de nanti
Populo démenti, intello repenti
Parieur du hasard, croupier croulant sans ride
Assoifeur d’ignorance, imitateur du vide
Valet ventriloque des voleurs de valeur
Suppôt du désastre, puceau du malheur
 Coureur des actifs, p’tit roquet du Touquet
Boursicoteur surfait, friqué tout freluquet
Cracheur d’abondance, luxueux bourriquet
Gardien du temple, Maître de l’horloge
Sonneur de cloche, tapisseur de la loge
Grand fraudeur fortuné, parodieur de Picsou,
Monnayeur maniéré, mangeur de quatre sous
Fils fessé fiduciaire à groom d’officine,
Face financière, sinon fière, si fine
Bailleur à billet, pilleur de pilier
En un mot, fait grimper le prix d’immobilier
Sa présence tente de faire de son mieux
La massue aux maçons, masseur de vieux monsieur,
 Caresse vers l’aine ou bien le rein beau des rois
Monde à l’envers, à l’endroit où Robin des bois
Loue ses services, vend son âme à bon taux
La banque est un couffin, l’Élysée un tombeau.
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#7 - La populace, ce fin gourmet
Le miel, ses abeilles, n’ont besoin du bourdon
Leurs lampées de Bourbon au palais de bourbon
On dit que l’élite en pince pour le homard
Rougit sa langue au Châteauneuf ou au Pomard
Se gave et goberge, puis se baigne au champagne
Bamboche, agape de courtisan et compagne
 Œufs pochés de truite, huile vierge de truffe
Caviar d’apparatchik, tartare de tartuffe
 La populace a faim et reste un fin gourmet
Vomit son pain noir, belle orgie d’entremet,
Indignée d’un dîner discret de gougnafier
D’un piètre Chalençon, d’un auguste Escoffier
Après la bombance fait bonne promenade
Soulage sa conscience au bon pauvre en panade
Les pauvres font vivre artistes, bateleurs,
Décideurs, à vivre sur leurs malheurs
A rafraîchir haleine ou bomber bas de laines
Les ventres creux servent aux poches pleines
 Vous erriez, lambiniez, dans votre appartement
 « - Le peuple souffre, Sir’
- Ah ?
- Oui apparemment
 - Qu’il mange ses doigts et qu’il ronge son sang,
Un homme reste digne et songe à son rang.
On ne peut plus régner paisiblement sans gueux
Qui crient forts, ces affreux, sales et belliqueux
Est-ce rue qui clame ou bien gibier qui brame ?
Cette faune entame chant du salut, du blâme
Mais enfin que diable font ces grands galériens ? »
 On ne peut tous mourir sur le mont Valérien
Qui sont ces femmes, ces hommes qui suent des yeux ?
Ce sont des séditieux qui sont déçus des cieux,
Ont l’illusion perdue comme une idée trahie.
Votre armée sans treillis, votre paix trop haïe
Sont-ce des criminels ? Non ils sont justiciers
Ils ont le cœur battant au sang des suppliciés
Au innocents les mains pleines ? Leur ventre vide
Le temps les presse, c’est un joueur avide
Le char de l’Histoire tambourine à vos portes
La métamorphose d’Ovide ou des cloportes
 Sous les lambris dorés, la guerre c’est la paix
Tout change, rien ne change au seuil de vos palais
La cours, ses miracles, ses parias, ses rebus
Fin du monde et des mois recommence aux débuts
Qu’espériez-vous Seigneur ? Que les humains dociles
Se laissent dépérir dedans leurs domiciles
 Regardez-les passer, ce sont les « sauvages…
De civilisation ». Moins bandits que tous vos sages
La griffe du lionceau, la bave de louveteau
Le monde appartient à qui se soulève tôt…
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#6 - A la fin de l’envoi...
 Que ce juvénile s’attire un Juvénal
Sans duper ni tricher à ce grand jeu vénal
Qu’on lui trouve un bouffon, rimeur, écrivaillon
Pour se mettre dans les pieds d’un François… Villon
Non un de ces cire-noms, de plumitifs sans plaies,
Dithyrambe à tyrans, courtisans appelés
Encenseur de censeurs, laudateur idolâtre
Coiffeur de crinière de chevelure en quatre,
Ni batteur de croupe, lécheurs de queues-de-pie,
Jupe-à-terre, robe courte et pisse-copie.
 Ne cherchant tape au dos, ni bravo, ni bourse
Je taris mon éloge aussitôt à la source
Tire vers du nez au Pinocchio du pinacle,
Ce salaud de salon, cynique de Cénacle
 Menteur sans talent d’un acteur aquilin
(Le rôle de sa vie qu’a joué Coquelin)
 Me voici… Cyrano ? ... D’occasion, bas étage
Même art, autre rime, même passion, autre âge
Murmure au pied du mur, presqu’en rez-de-jardin
Je versifie comme prose Monsieur Jourdain
Dans l’ombre à tâtons, je recherche sa nuque
J’ôte son masque, son air niais, sa perruque
Et j’ôte mes gants puis le mouche du coude
A la fin du convoi solennel, je le boude…
 (Ses joues ? Des monts roses, tant de fois dardées)
A Edmond Rostand, révérences gardées
Si je suis Cyrano, il est mon Montfleury
Lui vomis juste en vrac mes mots fleuris
Et si ces vers valent bien mieux que les miens,
Ces simples mirlitons sont unis par mes liens
Mes rimes riches sont appauvries mais bien libres
Et ne sont pas prêtes à plier sous leurs chibres
 Ma plume est tirée de chouette de Minerve.
D’homme de Bergerac, j’ai le nez, pas la verve
Ni feutre, ni cape, - qu’y puis-je ? - peine seul
À noircir ma feuille blanche comme un linceul
À lueur d’un néon, mon néant insomniaque
Que je noie dans mon encrier d’ammoniaque
D’où je sors mon fusain sous ma côte de maille
Le jour je ferraille quand la nuit je rimaille
 Alexandrin Le Grand ? Mes vers sont des épées
Mes épitres percent, dans le cœur des poupées
Romain de la rime, César de la césure
Je l’aurai d’un seul tir, je l’aurai à l’usure
Ma plume raye d’un seul trait pour trait
Décoche et décroche, balance son portrait
Il faut la remuer car elle s’engourdit
(Tout ce qu’on entend n’est pas encore dit)
L’ai laissée dans le cœur de son prédécesseur,
Délinquant détenu, un autre dépeceur…,
Mes initiales sont gravées sur sa peau cible
J’étends cette rime au domaine du passible
 Non qu’il m’intéresse ou même me fascine.
Je dois tuer l’ennui, ma vengeance assassine
 Ma plume et moi rimons à son tout premier jet
Tous se moquent de vous, car c’est notre rejet !
À pointe d’encre, à pointe de fleuret,
Brise votre glace pour mirer mon reflet
                                   *
A l’assaut d’un édifice, fils de rien ou presque
J’écris avec mes pieds, esprit chevaleresque,
Mille mesures, cent quatrains ou dix sonnets
Gardien de montagne n’atteint pas les sommets
C’est une péninsule, un cap, son fort de Brégançon
Habité d’un enfant, que dis-je, un grand garçon
Pille son pavillon puis vide la corbeille
Vole le papillon, pique et pique l’abeille,
Abeille royale ? Non, sa majesté de mouche
À merde, s’enfuit à la première escarmouche
 Drôle de d’Artagnan tout en délicatesse
Je lèse-majesté et darde son altesse
Tirer révérence ? Plutôt mon espadon
Le fait rendre gorge, qu’il implore pardon,
Se repente et rampe, mais surtout qu’il se taise
Lui qui fait d’un exemple, une loi, une thèse.
Avec ma rapière, je tiens ce jeune éphèbe
Le traine devant l’histoire, le rejette à la plèbe
Je le tance par cette salve de stance
Et ne le dispense d’aucune autre sentence
Le tag, le spam, le troll, le skip, le scroll, le stalk,  
Qu’il mange sa purée, qu’il en sniffe son talc
 J’étrille, disperse puis je porte estocade
A ce vaniteux, fier, gâté, plein de tocade
Ce gosse se gausse, se rehausse du col
Rabaisse sa fonction, déjà éclatée au sol,
Ne touche plus terre, plus le monde ; il l’évite.
Sa tête enfle et monte. Qu’il se dégonfle, et vite !
Qu’il choit de sa chaise qu’il prend pour parapet
Par bien des aspects, lui impose le respect
Je lui inculque la politesse. Qu’il calque
Son piédestal sous la forme d’un catafalque
 Bref, mon cœur balance entre la craie et le glaive
Je suis ce cancre qui gifle le bon élève
                                  *
Si j’avais du courage - c’est à peine si j’ose -
J’eu pu dire une chose… Oui dire, bien de chose…
 Étonné : comment donc, d’un roi Mérovingien
La France passe à un écolier, collégien ?
Admiratif : qu’il en eut fallu du talent
Réussir à n’être rien en ayant autant
Lyrique : mignonne allons voir si la merde
A l’isoloir s’y dépose. Qu’elle s’y étale et s’y perde
Lucide : on n’a pas le cul sorti des ronces
Des trous de semences, des coups de semonces
Méritoire : quel franc-parler, quel franc-fief !
Il traite les français de sot... En devient chef.
Agressif : tous les cons sont braves ou méchant
Certains sont présidents, les deux, cas échéant
Béat : ose tout, à ça on le reconnaît
Gros comme au milieu de la figure… un nez ?
Enthousiaste : tant de vide remplit d’espoir
L’âne n’a jamais soif mais redemande à boir’
Optimiste : perdu pour perdu on y gagne
Fataliste : on a donc voté pour un beau bagne
C’est raté cette fois, espérons en se leurrant
La défaite en chantant, la victoire en pleurant
Pédant, Naïf, Gracieux, Curieux. Ou Indulgent :
Tant de bêtise rend peut-être intelligent
Suspicieux : de guerre lasse, pourquoi, de grâce,
Avoir élu, hélas ce délégué de classe ?
Du début à la fin : bâton, carotte, fane
Comme en son mandat, il passe du coq à l’âne
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#4 - Du Fouquet à la Rotonde
 Votez-les tous, Zeus ne reconnaît pas les miens
Le sacre de Reims sur un parking d’Amiens,
Ce pseudo dieu élu au-dessus de leur liste
Prêtre de campagne, ce piètre duelliste
C’est le simple, le curé, le miraculé
Un génie est singé, un médiocre adulé
Le sept ou le six mai. Voilà votre messie :
Simple semi-dément décimant sans merci
Ce mythe décisif où Sisyphe est heureux
Ses idées ? Son âge. Ses discours ? Areu Areu !
Ce sont ces premiers mots, ceux d’un analphabète
Plus ça devient jeune, plus ça devient bête
Tant de bagatelle pour un énième sacre,
Peuple, ta gabelle, sera ton sang âcre
Le chemin est long à pas mi-lent, mi-rapide
Un nain restera nain au pied de pyramide
Un nez restera nez, pharaon de profil
Ne voit pas son reflet, remonte au fil du Nil
 Victorieux ce Pyrrhus, défaitiste en fœtus
Se joue de Bérénice, se méfie de Titus
Ce petit Tito a-t-il la tête à Toto ?
On s’attend à tout de lui, sauf s’étonner d’un sot.
Si tôt dit, si tôt fait, voilà le chant du cygne.
Nouvel ancien régime, le sang divin rechigne
 On eut Naboléon, on a donc Jupiter
D’un empereur, l’autre… En pire. Noster pater
On prend les mêmes, du Fouquet à la Rotonde
Un crâne repousse avant qu’on ne le retonde,
N’ont ni queue ni tête, les rois sont des lézards,
Dorment sur des lauriers et les rendent aux Césars
Ressortent d’un tombeau, mouvant et arable,
Rampent sur les remparts de châteaux de sable
On vit dans les limbes, lui, loge au mont Olympe.
Gravissent les mortels comme le lierre grimpe
 Drôle de dynastie que cette destinée
Qui choisit des prénoms de premiers de lignée
Tragédie de la farce, l’histoire en représailles
La couronne à Paris et le sceptre à Versailles
Le roi sommeil s’amuse, astre solaire s’éclipse
Brave catastrophe, tente l’apocalypse 
 Le monde d’avant-hier, celui d’après notre erre
Dieu des dieux, dieu du ciel. Du ciel et du tonnerre,
Jupiter avait pour épouse, non de non,
Sa sœur (ou sa mère ?) tenant pour nom Junon.
Qu’il l’aime et l’embrasse qu’il en fasse sa Duègne
Durant toute sa vie ou son règne s’il daigne,
Qu’il fasse son œuvre, de façon neuve
Chevauche son fauve, nasse ou masse sa veuve
Outrage aux bonnes mœurs, ces amours d’un autre âge ?
Peu importe. Vite, ce bateau fait naufrage…
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#5 - Le déluge en marche
Regardez c’est Noé, oui Noé sans son arche
Fuyez ce navire, le déluge est en marche
Il navigue à vue, va, vogue et nique aux nues
Éphèbes et nymphes sur ces mers inconnue
 Il n’est ni méchant, ni médiocre, ni fêlé
Il mène sa barque, ce voyageur zélé
À bâbord, à tribord, à b… Non, tous à tribord !
Le peuple sur le pont, l’élite dessus bord
 Des yeux, des mains, des pieds ; c’est une mer de sang,
Sous le ciel bas, gris et bleu cyan, rouge océan
Quand la terre tremble et rouvre tous les sésames
L’azur, un cimetière où retombent les âmes
 Son sal vaisseau des morts. A l’assaut, la flibuste !
Vénus de Millau, Marianne n’a qu’un buste
Un pirate n’est pas un escroc, un pillard
Son corps d’âge tendre mais l’âme d’un vieillard
 Qu’il est comique et laid, ce laborieux monarque
Triomphe sans son arc, cet ennuyeux énarque
Coquette et caquette, piaille en coq patriote
Au-dessus de mêlée déjà pas très haute
 Clopin-clopant, claudique dans ce glauque cloaque
Qu’on appelle la Gaulle en cloque où il claque
Sur le cordage, en cale, les cages dorées font mirage,
Il a rechaussé la marée à l’arrimage
 Et ma rime amarrée au gars de la marine
La morve au nez lui sort par trou de la narine
La mort venait par l’air lourd et plein de poisse
Nous restons à quai sur le port de l’angoisse
 Nous avons le grand bec grappilleur des mouettes
Posées sur les planches, on ne perd pas de miettes
Fier sur ses deux pattes, se dresse sur la grève
Hurle au vent contraire, va seul, marche puis crève.
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#3 - Un philosophe au zoo
Ce gamin d’État joue les Émile Littré
D’élite, très laid, traitant les autres d’illettré
Ce pseudo Sénèque n’est qu’un banal transfuge
Un triste Sire dans son cynique refuge
Porte le verbe haut, gouverne la main basse
Mâche foin, herbe à veaux, bain de masse
 Donne des noms d’oiseaux, ce drôle de zozo
Il philosophe à son heure et file au zoo
A chaque escapade. La France est son bestiaire.
Ses brèves de comptoirs, ses propos de vestiaire.
 Platon accouche les esprits par césarienne
A l’aise à Alésia, c’est une Arlésienne
Obélix, son menhir, les romains ont leurs chiffres
Filtrent leurs gauloises, réfractaires sous-fifres
 De sa tour d’ivoire, le nanti s’encanaille
Vit entre deux mondes, en étau, en tenaille
Où le vice est vertu, talent cède à l’envie
Ceux qui n’ont rien vécu font des leçons de vie
 Nox a souillé le Lux des anges sans sexe
Et dura lex sed ex d’une pensée complexe
De son excellence, son immense Grandeur,
Nous illumine de son fanal, sa lueur.
 Le prince capricieux a eu son p’tit hochet
Se voyait Lumière, il sera Pinochet
Se moque du quart monde comme du tiers
Le rentier trouve en lui son Adolphe… Thiers
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#1 - Le fabuleux destin du petit amiénois
De quel faiseur de rois, quel vendeur d’âme morte
De quel pauvre diable, quel suiveur de cohorte
De quel royaume créé, quelle contrée bannie De quel pays connu, quelle époque bénie
De quel réel renié, de quelle île perdue De quel néant nié, de quelle heure indue De quel conte ou fable, quelle farce tragique, De quel grand vent mauvais, quelle pensée magique
De quel rond-point fleuri, de quel lointain giratoire
De quelle officine, de quel laboratoire
De quel enfer, de quelle damnation De quelle émanation, maculé conception,
De quel chou pollué, cette poupée gigogne De quel bec malade, ce nourrisson cigogne, De quelle basse-cour, de quel miteux chapeau
Ce lapin blanc crétin, étiré par la peau
Ce chien-loup de berger, rabatteur de troupeau
Énième Hamelin, ce joueur de pipeau,
Nous est-il envoyé ?
                                 « Brav’gens, oyez oyez !! »
(La haine est obstacle qu’on n’ose tutoyer)
                                         *
Il est né le divin enfant, a le trait fin Il est niais ce devin, on le devine enfin, Le nez en trompette, bien joufflu et imberbe, Les yeux écarquillés, brasse l’air, hume herbe, Et huile essentielle, poudre à perlimpinpin Tout propret dans son lange, au langage poupin Les dents rayées, le dos rond, les mots toujours creux
Intrigue et fascine les idiots, les curieux,
Se laissant envouter par un si joli minois Ô fabuleux destin du petit amiénois Prêts à applaudir quand il fait son beau rot,
À tirer ce nouveau - serait-ce un vrai robot ? -,
Pavant l’enfer, la rue, d’intention qu’on vous prête
Dedans une fabrique, un bébé éprouvette
Font d’un simple accident un prodigieux miracle
Font d’un boursicoteur un inédit oracle,
Et d’un drame font un heureux événement ? Ou est-ce incitation à un avortement ?
Et le Saint apparaît : vierge et pur, un puceau. L’âne vient d’une crèche, un veau d’or, un pourceau
Les bonnes fées se sont penchées sur son berceau
Joue ses auréoles comme avec un cerceau
Jouissant, vautré dans son enfance au nord, normée,
Nargue notre espoir morne et mort-né, vie bornée.
Et l’autre vérité ne sort pas de sa bouche À cuillère d’argent. Dans sa culotte couche
C’est le petit prince ! Il gazouille et il babille.
Mis aux nues au printemps, l’hiver vient puis rhabille...
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#0 - Prologue
Tous ces hommes ou ces femmes vont revenir,
Hanter vos rêves à venir, votre âme à nuire,
Ils s’allieront devant vos colonnes bleues
Saliront vos salons, de bottes de sept lieues
Ils n’ont point disparu, ils vivent à rebours 
Ils vous guettent, tapis dans l’ombre des faubourgs
Dans l’angle mort des tours, des torches, des canons
Dans le brouillard de gaz, s’unissent sans fanons
Inventent la suite. Souffleurs de verreries
Ici et maintenant ! Vivent leurs rêveries
De meilleurs lendemains ? C’est un vieux rêve anxieux
Que font ces grands enfants trop irrévérencieux
Il est des colères qu’on ne soignera point
Avec des sous doses de collyres au poing
La faim, la soif, le froid. Ou le feu, ou la glace
Volent bien bas, valent bien quelques bris de casse
Aujourd’hui la rue est nulle et non avenue.
Hilarante et râlante, elle tombe d’une nue
Elle aura des femmes, des hommes décidés
Et elle aura bientôt des armes et des idées
Non ! Nos lignes en feu n’auront pas fait que fuir
Les esprits lumineux n’ont nul besoin de luir’
Ils brillent parce que leurs yeux voient bien trop loin
Et trouvent paille d’or au beau milieu du foin
Le sang et les larmes. Ou le lait et le miel
S’écoulent du fond de la terre jusqu’au ciel
Où le rouge de la rose vire à l’orange
Tout juste au-dessus des hauts-fourneaux de Florange
Dans un soudain sursaut démocrate en sursis
Les médiocres ont des mots d’ordre à cette heure-ci
Partout et tout le temps Cosette ou Jean ValJean
Thénardier et Javert contre les pauvres gens
 La rue est-elle une piste de thé dansant ?
Champagne et biscuit pour tous les sans dent !
Le peuple pardonne à celui qui nous offense 
L’ami de l’ennemi que son ami finance
Quarante neuf trois pour cent ne font consensus
Sans qu’on sache lequel numerus fait clausus
A élire des chats, vous nous avez appris.
Oui ! élire des chats. Nous sommes des souris
La souricière fait désormais salle comble
La foule file et s’y faufile comme un omble
Des hordes de désordre, issues de nulle part
Portées d’ombres de part et d’autre du rempart
Serti d’ors et de jais, et de jade et d’argent
Mais d’ores et déjà, d’heure en heure, des gens
De tout horizon en marche vers l’Élysée
S’en vont grossir les rangs contre élite exilée.
Elle y cherchait un trône, on en fit son tombeau
Quolibet funèbre versé par tombereau
Non, ce n’est pas la pluie qui arrose les chefs
D’un déluge d’éloge. On sent un crachat bref
Non, ce n’est pas la peur qui masque le visage
Plutôt, ce vol d’oiseaux noirs qui fuient la vie sage.  
Le chant du cygne est neuf mais l’air est familier
Le peuple parti seul, reviendra par millier
La vie est lunaire puis le sommeil diurne
Il n’y a que nos cendres qui iront dans une urne
Alors que nos larmes se sont tant déguisées
En ce rire pointu, sont lames aiguisées.
Sur nos faces de boue, vous avez craché
Nous dormons debout pour ne pas vivre couchés
                                                                                             (Décembre 2016)
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Et ça n'est pas lui qu'on verrait pâlir et s'esquinter sur une phrase ou sur un alexandrin.
Jehan-Rictus, « Un bluff littéraire, le cas Edmond Rostand », 1903.
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Ben, j’vas vous dir’ mon sentiment : C’est un peu trop d’hypocrisie, Et plaindr’ les Pauvr’s assurément Ça rapport’ pus qu’la Poésie
Jehan-Rictus, « Les Soliloques du Pauvre », 1903.
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#Première salve
On eut imaginé, pauvres de nous, rêveurs, comme un hommage gêné aux grands penseurs, au progrès, à la vie, à l’espoir, à l’histoire, qu’après ces décennies d’ennui, vous fassiez au moins semblant, effort notoire, de combattre - durant un mandat ? Une année ? Un mois ? Un jour ? Une heure ? - la misère, non les miséreux encore et toujours. On eut apprécié, quoi qu’on en doute, dans un royaume où le roi, on le boute, vivre dans ce bas monde durant un mandat - Une année ? Un mois ? Un jour ? Une seconde - Oui vivre un peu sans compter, sans crainte, avant que la peur du lendemain ou de l’autre, nous éreinte. Fut-ce trop demandé… d’avoir un répit, une pause ? Il fallut qu’on en trouve un énième qui pense peu mais cause. Il fallut qu’on nous sorte encore un vendeur de tapis, un petit-pied, qui se prenait pour Pythie, qu’on prenait en pitié, un prestidigitateur, un mage, un « moi je ». Un piètre acteur pour qui tout ceci n’est qu’un jeu. Gonflé à l’hélium, tête à claque à baudruche s’ensablant dans ses nuages, comme Autruche. Un masque sans visage à joues roses, aux habits neufs aux vieilles idées sans cause. Il fallait faire croire au renouveau, à l’envie d’autre chose… Ce put être lui ou un âne… Ce fut les deux. Un emmerdeur, et même temps, un merdeux. La peste ou le choléra ? Les deux mon général ! Qu’aux nues on le porte : c’est le grand, le saint graal ! Ce succube du rien à grande gueule d’ange. Derrière lui, une certaine idée de la fange. Derrière lui, ces assis aux pets de soie, prêts à tout, même le pire, pour éviter de lever leur fondement et déguerpir. Ainsi donc, les seigneurs décidèrent que humains n’eurent assez souffert, pas assez joint leurs mains, incliné leur tête, flagellé leur séant. Ainsi donc on peut faire de tout nain, un géant ? On n’s’attendait à rien, on n’a pas été déçu. Tout roi est fainéant, avant d’être déchu. Qui sera le prochain, prometteur de mont, de merveille ? A agiter le mirage, sur nos écrans en mode veille. Prêt à contenir ou dépêcher le cataclysme, à conserver le calme en faisant croire au séisme. Tombé des nues, du ciel, de la dernière averse, de la foudre, de son coup, de la partie adverse. A refaire leur renommée sans trompette. Après le mauvais temps, vient la pluie, la tempête. A trop rêver, à trop vivre dans la gamberge… On n’aura jamais le cul sorti de la berge. Ruisselant du fond jusqu’à la surface, voici juste quelques gerbes de mots en vers, jetés à sa face. _ _
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