Tumgik
radcaen · 2 years
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Féminisme radical
Salut , c'est quoi pour toi le féminisme radical ?
Est ce que c'est le faite de considere le partriarcat (pouvoir masculin) comme la source de nos problemes ( en tant que femme) ?
Où l'homme (l'individu) en lui meme ?
Cette question pose une fausse dichotomie. Premièrement, le féminisme radical c'est un mouvement de libération des femmes, donc la question est : de quoi doit-on être libérées ?
La réponse, c'est des deux. Le pouvoir masculin ne vient pas de nulle part. Il est créé et renforcé par les hommes en tant qu'individus. Il n'existe pas comme un éther intangible ayant une volonté propre. On parle de pratiques, de tactiques, de systèmes concrets.
Les hommes, individuellement, sont le patriarcat. Ce sont eux qui, individuellement, commettent des crimes sexistes, profitent des femmes, nous réduisent en esclavage ou profitent passivement de nous sans avoir l'air de faire du mal. Et ce sont eux qui, collectivement, tolèrent ces pratiques et ces crimes, les encouragent, les défendent, les justifient.
Le patriarcat n'existe pas sans hommes.
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radcaen · 2 years
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2021:
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2010:
I haven’t pissed people off lately by reminding them that ALL types of physical punishment of kids has been proven beyond ANY reasonable doubt to have only negative long term outcomes.
So let me scream it from the hilltops:
Stop hitting kids. End of sentence.
If you think, “but I was hit and I turned out just fine” let me pre-reply: NO YOU DID NOT. You think hitting a child is ok, how the fuck does that qualify as “fine”?????? From one abuse survivor to another: please start healing yourself.
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radcaen · 2 years
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sometimes i have to swallow the rational rage response to women's suffering and just...go work at the community garden. donate some nice clothes and period products to the homeless shelter. offer some free help or extra cooked food to the neighbor who's a single mom. we can all do something.
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radcaen · 2 years
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Hey! Petit message pour t'envoyer du courage, je sais à quel point c'est déprimant d'avoir l'impression d'être seule contre le monde, avec ce genre de commentaires stupides
Bref, courage à toi ! 💜
Mercie 💜💜💜
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radcaen · 2 years
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Tumblr media
@pou-ce De la propagande "anti pute" ? Hm ?Triste que les femmes ne soient pas une ressource vendable au service des hommes ? Frustré que des féministes parlent de la réalité de la prostitution ? Emmerdé qu'on critique tes petites habitudes ?
Venant d'un compte qui parle de cul et qui partage des photos et vidéos type porno en quoi penses-tu avoir une seule once de crédibilité ?
Va jouer ailleurs.
Écouter les concernées
“Le féminisme c’est de la politique, la sociologie c’est du domaine de l’université et ça ne peut pas remplacer des siècles de lutte, de formulation de principes dans l’expérience de l’émancipation. Or, l’appel permanent à l’expression des concernés c’est un appel à la subjectivité qui tend à l’effacement de ces grands principes alors qu’il faudrait les consolider et poursuivre l’expérience collective.”
Récemment j'ai demandé quels sujets intéresseraient ma communauté Instagram, et le fait d'écouter les concernées est arrivé en deuxième place dans le sondage (loin derrière le terme cisgenre). En conséquence, nous avons un peu discuté du sujet entre radfems dans le serveur discord, et j'écris cet article dans le but de partager les réflexions qui ont été faites.
Le sujet des personnes concernées est devenu tendu depuis qu'il sert à fermer une conversation plutôt qu'à l'enrichir. S'enquérir de l'avis des personnes qui sont touchées directement par une situation ou un problème est essentiel en politique et en science, mais cela ne peut se faire qu'en gardant un esprit critique.
Personnes concernées et activisme
Dans le féminisme, on accorde une grande importance à l'avis et l'expérience des concernées. Les femmes n'ont pas beaucoup de voix dans notre monde, et les faire entendre est important, surtout quand on parle de femmes marginalisées : femmes noires, femmes pauvres, femmes handicapées… En conséquence, le féminisme libéral à commencé à accorder un crédit énorme aux voix des personnes concernées, mettant la pensée critique de côté par la même occasion.
Le but d'écouter les concernées est de prendre en compte leur difficultés dans l'activisme et dans les planifications d'actions et de révolutions qu'un mouvement cherche à accomplir. Par exemple, le modèle nordique (qui lutte contre la prostitution) a été mit au point suite à des centaines d'interviews avec des femmes prostituées. C'est ce qui le rend si efficace dans la lutte contre le proxénétisme.
Malheureusement, comme l'appel aux concernées est devenu une barrière au dialogue, ce fait est ignoré quand on parle de prostitution, et les associations comme le STRASS mettent en avant des témoignages de prostituées qui ne font que répéter leurs mantras. Sont mises en avant des “travailleuses du sexe” de luxe, qui ne font que de l'escorting très bien payé, qui n'en dépendent pas pour vivre, ou encore qui ne touchent jamais de clients et ne font “que” vendre des vidéos. Ces “concernées” ne vivent pas la même chose que la majorité des prostituées, qui sont immigrantes et souvent trafiquées. Mais leur témoignage suffit à fermer le dialogue.
Pour cette raison, de nombreuses activistes qui écoutent les concernées (peu importe le sujet d'ailleurs) en arrivent à la conclusion que les concernées ont tort, ou qu'elles se trompent. C'est ce qui pousse de nombreuses féministes libérales à faire un peak trans et à devenir critique du genre : à force d'écouter ce que disent les trans de leur expérience, on réalise qu'ils se trompent.
Les activistes ont besoin d'écouter les concernées pour mieux comprendre les dynamiques qui sont en place et les enjeux d'une situation, mais cela ne veut pas forcément dire être d'accord.
La place des expertes
La parole des concernées a de la valeur, mais elle n'a pas autant de valeur que l'avis d'une experte sur le sujet. Certaines personnes passent de nombreuses années à apprendre et analyser le fonctionnement des dynamiques sociales, d'une religion, d'une culture, d'un mouvement, et sont donc plus qualifiée que les sujets pour en parler. Cela ne signifie pas que la parole des concernées n'a pas d'importance, au contraire : une experte qui n'a pas donné parole au groupe concerné pendant ses recherches n'est pas vraiment experte de son domaine.
Il existe aussi une autre catégorie de personnes dont l'analyse et l'avis sont plus précieux que la moyenne : les expertes concernées. Ici, on parle par exemple de patientes expertes, qui ont une maladie sur laquelle elles ont fait tellement de recherches qu'il leur arrive d'apprendre des choses aux médecins. Ces expertes sont à prendre avec esprit critique tout autant que n'importe quelle concernée ou experte.
Quand on parle de prostitution, les expertes concernées sont d'anciennes prostituées qui ont un recul sur leur position et qui se sont éduquées sur la question. Quand on parle de transidentité, les expertes concernées sont les personnes trans qui détransitionnent ou qui sont capable d'avoir une pensée critique sur leur identité (je pense notamment à Buck Angel et Fionne Orlander qui sont sur Twitter, en anglais).
Les féministes s'intéressent beaucoup aux expertes et aux expertes concernées parce que nous recherchons une analyse de classe et que pour ça il est essentiel d'avoir l'avis de personnes éduquées sur les sujets. Au fil des ans, de nombreuses féministes deviennent expertes (de par leur recherches ou en faisant des études), et nombre d'entre elles sont également des expertes concernées.
Le biais de validation
Nous écoutons toutes avec plus d'intérêt les voix qui nous confortent dans nos idéaux que celles qui nous confrontent, et les féministes radicales, même si elles essayent de résister à ce biais, en sont aussi victimes. En revanche, nous le sommes beaucoup moins que les féministes libérales. Il s'agit d'un des aspects les plus complexes de l'activisme, celui de combattre ses propres biais.
En écoutant une voix avec laquelle on est en désaccord, il est plus simple de vouloir chercher des sources que quand la personne dit quelque chose qui nous paraît censé. Pour autant, écouter toutes les voix est essentiel, ne serais-ce que pour savoir pourquoi on est pas d'accord. C'est en écoutant les dires du STRASS puis d'abolitionnistes et de prostituées que les féministes radicales se rangent du côté abolitionniste, et il en est de même pour touts les points que touchent le féminisme.
Que l'on parle de mutilations génitales, de violences sexuelles et d'enlèvements ou de meurtres, le raisonnement est le même que quand nous parlons de culture du régime, de maquillage, de féminité compulsive et de gestation pour autrui. L'important est de ne pas se fermer aux discours qui vont à contre-sens, tant que l'on est pas sûre de son raisonnement. Avoir des réflexions sur ses propres positions est un facteur positif de changement, et une remise en question est nécessaire pour être une activiste efficace.
Conclusion
La voix des concernées est d'une grande importance. Mais elle n'est pas non plus toute-puissante, exempte de critique ou de questionnements. Une personne qui cherche à éviter les questions ou qui les punis est quelqu'un qui cherche à éviter la vérité, pas à la trouver. Le rôle des féministes est de passer la société entière à la loupe pour comprendre son fonctionnement et les mille manières dont les femmes sont victimes de l'oppression masculine.
Nous accordons une grande importance aux personnes concernées, que ce soit pour relayer leurs voix ou pour comprendre notre position sur un sujet donné. Nous accordons également une grande importance aux expertes qui apportent une analyse critique des situations. Les deux sont complémentaires, pas opposées.
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radcaen · 3 years
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Bonjour je suis un homme gay critique du genre. Je voulais savoir si ce discord était ouvert également aux hommes. Au départ, je croyais que non mais j'ai vu lgb (g comme gay) donc je me suis dit que peut-être c'était aussi ouvert aux hommes gays. Merci d'avance. Bien à vous.
Malheureusement le discord n'est plus en fonctionnement car je n'ai plus de temps à y accorder. Et les seuls discord que je connais sont réservés aux femmes.
Vraiment désolée.
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radcaen · 3 years
Note
You can't support trans women and refuse to call them women
You can’t support women and allow any man who says he feels like a woman to be allowed unregulated access to women and girls
You can’t support women and claim that whether or not you’re a woman depends on how you behave and dress
You can’t support women and have the behaviour and dress standards for women dictated by people who on average have spent over a decade being socialised to hate women
You can’t support women and tell us we’re bad people for fearing rape and violence
You can’t support women and tell us that our only choices are to have invasive unstudied medical treatment to try and make ourselves look like men, or have everyone assume that we actively and totally identify with being treated as stupid and targeted with violence
You can’t support women and encourage any woman who hates her body to just start changing it instead of discussing how hatred of your body, especially sexual anatomy, is an extremely common aspect of the female experience
You can’t support women and tell us that we’re bad people if we object to the emotional manipulation and threats trans women use to try and get us to perform emotional labour for them
You can’t support women and refuse to let us discuss misogyny as it is
You can’t support women and tell us if we object to a set of artificial behavioural standards that were made to crush us then we cannot call ourselves women
You can’t support women and demand we accept in our private spaces people who very openly hate us and our bodies to the point that they feel very comfortable telling us our vulvas are disgusting and dirty and stink, that our pubic hair is obscene, and then whine if we’re anything less than enthusiastic about their bodies
You can’t support women and support a movement that silences all the women who’ve been sexually and psychologically abused by trans women because it might hurt trans women’s feelings
You can’t support women and demand that we not name the problems that affect us for what they are because the feelings of a handful of people are more important than our actual safety
You can’t support women and be a rape apologist
You can’t support women and support a movement that is so excited by violence against women that you create popular blogs to joke about how funny it would be to have women whose behaviour you disagree with set on fire or doused in acid or gang-raped
You can’t support women and hate female bodies so much that you see an artificial hole as equivalent to the complex, beautiful organic system that is female genitalia
You can’t support gay people and insist that gayness is disgusting
You can’t support gay people and tell them that they have to be able to be attracted to anybody who decides they���re eligible, even if that person has previously lived very comfortably as the opposite sex for years
You can’t support gay people and support the transitioning of children starting to show indicators of being gay by their parents
You can’t support gay people and not recognise that being forced to ‘just try’ interacting with the opposite sex is an actual conversion therapy method
You can’t support gay people and demand that they allow complete strangers to decide how they’re allowed to feel on a whim
You can’t support gay people if you support a movement where completely obviously gender-conforming non-dysphoric members of the opposite sex can just say “I am the same sex as you” and then either corner the gay person or create a platform for calling that gay person disgusting and perverted
You can’t support gay people if you support a movement that doesn’t even regard sexual trauma as a fully valid reason to not want to sleep with someone of the opposite sex
You can’t support autistic people and support an ideology that relies on the exact debunked ‘brain sex’ theory that has prevented autistic women from getting diagnosis and support for years
You can’t support neurodivergent women and encourage them to perceive their entirely natural discomfort with performative femininity as a signifier that they’re not women and therefore need sterilising medical treatments
You can’t support dysphoric people if you won’t recognise dysphoria as a symptom of mental illness, often trauma
You can’t support dysphoric people if you attack all discussions of ways to deconstruct the causes of dysphoria so that people don’t need to change their whole lives and bodies unless absolutely necessary
You can’t support dysphoric people if you uphold the system of gender that creates the social restrictions on behaviour that cause so much distress
You can’t support trans people if you support a movement that claims anybody who believes you have to actually have dysphoria to be trans is “truscum”
You can’t support trans people if you attack the people trying to discuss how dangerous the current treatments for trans people can be
You can’t support trans people if you support a movement that hates anyone who detransitions and dares to speak about it
You can’t support trans people if you support a movement that refuses to seriously include trans men
You can’t support trans people if you support a movement whose big names very often turn out to be rapists, murderers and paedophiles
You can’t support trans people if you support a movement that knows its big names are rapists, murderers and paedophiles and openly supports their right to access women and children anyway
You can’t support people of colour if you support a movement that claims they couldn’t understand the concept of sexual biology until white people showed up
You can’t support people of colour if you support a movement that deliberately misinterprets the cultures of other races to use them as props (you can’t support gay people if you refuse to acknowledge how the “third genders” in other cultures very often exist to designate same-sex attracted males as separate from other males. you can’t support women if you refuse to acknowledge that these cultures often have no room in those “third genders” for women because women were not allowed that freedom of expression)
You can’t support people of colour if you support a movement based on the ideas of women of colour and Jewish women, still heavily populated by those women, being equated to Nazism for the purposes of sensationalism
You can’t support people of colour if you refuse to acknowledge how privileged you have to be to feel like you can seriously “identify out” of womanhood 
You support misogyny, homophobia, racism, ableism, and you definitely don’t support anything that would be useful to trans people in the long term. You’re a hypocrite. Trans women will always be male. Trans men will always be female. If trans women don’t want to have their male pattern behaviour discussed for what it is then they need to stop behaving like men. Trans men do not get to demand that female biology isn’t called what it is, because trans men’s feelings are always going to be worth less than the safety and wellbeing of females as a whole group.
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radcaen · 3 years
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Je viens de retourner sur le blog pour faire des mises à jour et j'ai reçu 5 commentaires, tous tellement fatiguants pour être honnête. Je pense que je m'en occuperai plus tard. Je vais peut-être en partager certains ici (surtout celui qui dit que s'inquiéter pour les femmes noires qui font une GPA pour gagner de l'argent serait raciste ? Et injuste envers les ukrainiennes ??)
J'en peux plus qu'on vienne me dire que les hommes peuvent être féministes, que le préfixe "radical" est inutile et autre.
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radcaen · 3 years
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Je trouve ça fou qu’une des choses qu’on me reproche le PLUS sur Instagram (de la part de TRAs qui viennent me parler en message privé) c’est le “pro-LGB” de ma bio. Rien les énerve plus qu’un compte féministe qui dit prioriser les personnes homosexuelles et bisexuelles MAIS qui ne met pas les trans. Alors que c’est deux choses très différentes.
C’est clairement de l’homophobie et du parasitisme, je pense que je vais en parler dans un article un jour. En attendant, j’archive :)
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radcaen · 4 years
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Bonjour, dans à propos le lien WP est mort ...
Effectivement je vais corriger.
L’adresse correcte : https://radcaen.fr
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radcaen · 4 years
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Perspective féministe radicale sur la GPA, ou maternité de substitution
La GPA (Gestation pour Autrui) est un sujet qui revient régulièrement en ce moment pour moi, que ce soit à travers les questions que je reçois sur Instagram ou l'enquête publiée récemment sur les réseaux de GPA en France. Beaucoup de radfems se voient demander leur avis sur la maternité de substitution. Je vais donc parler de ce que j'en pense dans cet article, et faire le lien avec la morale et l'idéologie féministe.
Définition
La maternité de substitution est une pratique qui est très simple dans le principe : une femme tombe enceinte dans le but de donner (ou vendre) l'enfant à un couple, qui a commandé le bébé. La GPA est une forme spécifique de maternité de substitution dans le sens ou seule la gestation est effectuée par la mère porteuse. Ses ovocytes ne sont pas utilisés, car l'embryon déjà fécondé est implanté directement dans son utérus. C'est la forme la plus courante de maternité de substitution, car rien dans l'enfant ne provient de la mère, celle-ci a "juste porté" l'enfant.
Cette définition devrait déjà aider à comprendre pourquoi les radfems sont contre cette pratique, puisqu'il s'agit d'utiliser (de louer) le corps d'une femme, ce qui est une marchandisation de nos corps au même titre que la prostitution. Mais en plus, ici on peut aussi parler de trafic d'enfants, car si dans la prostitution le corps des femmes est le produit, avec la GPA c'est le bébé qui est vendue pour un profit.
En pratique, la GPA est vendue comme un processus altruiste d'une femme qui veut aider un couple infertile à avoir un enfant biologique, mais la réalité est toute autre. Dans l'immense majorité des cas, les mères porteuses (ou mères de substitution, mais je reviendrai sur ce terme plus tard) sont noires ou de couleur, viennent de pays pauvres et sont utilisées par une agence pour produire des enfants pour des couples blancs à un prix réduit. La mondialisation dans toute sa splendeur, appliquée aux êtres humaines donc.
Quelques raisons pour lesquelles les radfems s'opposent à la GPA
Le racisme institutionnel
Comme dit plus haut, les mères porteuses sont majoritairement des femmes noires ou de couleur, africaines ou asiatiques, qui portent des enfants pour des couples blancs. Grâce aux progrès de la médecine, il est désormais possible pour une femme de porter un enfant qui n'est pas génétiquement le sien. Cela signifie que le couple qui commande l'enfant va fournir l'ovule et le sperme (souvent en utilisant un ou une donneuse), et l'ovocyte fécondé sera implanté directement dans l'utérus de la mère porteuse. Celle-ci va alors donner naissance à un enfant blanc, alors qu'elle est elle-même noire.
L'exploitation financière
Comme ces femmes sont pauvres (l'argent est la première motivation pour devenir mère porteuse), elles coûtent moins cher qu'une mère porteuse européenne ou américaine. Cela permet aux couples aisés de dépenser moins pour leur enfant qu'en payant une femme qui a leur niveau de vie ou supérieur. Bien sûr il existe des couples qui payent une mère porteuse et la traitent comme une reine, mais il s'agit de l'exception et non de la règle. En général les femmes vivent chez elles, enceintes, et ne sont suivies que pour assurer que le "colis" arrivera bien sans encombre. La majorité de l'argent (50% en général) que le couple paie est destiné à l'agence, et la mère porteuse ne le verra jamais.
"Qu'elle vit en Ukraine, en Inde ou aux États-Unis, dans la plupart des cas, celle qui enfante est plus pauvre que les personnes qui passent commande. En Inde, elle est souvent originaire d'un village situé à proximité de la clinique. Aux États-Unis, c'est souvent une femme mariée de la classe ouvrière."[1]
Le trafic d'être humains
La marché légal de la GPA a permis à un marché illégal de trafic d'êtres humaines de s'étendre encore plus alors même qu'il existait depuis des décennies. Très régulièrement dans le monde, des appartements possédés par la mafia sont découverts, et des femmes séquestrées là ou tenues par contrat illégal sont récupérées. Ces "usines à bébés" servent le même rôle que les agences de GPA, mais au profit de la mafia. Pour rappel le trafic d'êtres humaines est le marché illégal le plus lucratif au monde, bien devant la vente d'armes ou de drogues. La présence d'un marché légal a permis au marché noir de s'étendre encore plus, suivant le même schéma que la prostitution.
L'exploitation du corps
La GPA, peu importe ce qu'on en dit, est une forme de prostitution dans laquelle la femme, au lieu de louer son vagin, ses seins, sa bouche, etc. à un étranger, loue son utérus pendant 9 mois à un couple étranger. L'autre différence c'est qu'alors que dans la prostitution, le corps de la femme est le produit (puisqu'on ne peut pas vendre du sexe, seulement un corps), ici le produit est l'enfant. On ne peut envisager la GPA comme possible qu'en considérant le corps de la femme comme une machine ou un objet que l'on peut payer pour effectuer une tâche. Or ici, on ne peut séparer le corps de la tâche comme dans n'importe quel autre travail. Une mère porteuse est enceinte pendant 9 mois, 24h/24, 7j/7.
Les risques pour la santé
Tout comme dans la prostitution, la GPA est extrêmement dangereuse pour le corps des femmes et pour leur santé mentale. La grossesse est un processus compliqué et dangereux en soi, qui peut apporter un grand nombre de complications que ce soit lors des 9 mois de gestation ou de l'accouchement. Il peut être nécessaire de prendre un traitement, de rester allongée pendant des semaines ou des mois, il peut y avoir un accouchement par césarienne, etc. La liste des complications est très longue. Mais pour la GPA, c'est encore pire : saviez-vous que les grossesse provoquées artificiellement sont plus à risque de développer des complications ? Une GPA met donc plus à risque la mère que n'importe quelle autre grossesse. Et oui, il y a déjà eu des mortes.
Pour éviter les risques d'échec d'implantation dans l'utérus, la procédure standard d'une GPA consiste à implanter deux embryons dans l'utérus pour maximiser les chances que l'un d'eux s'implante. La conséquence logique c'est que les grossesses sont très souvent gémellaires, ce qui implique encore plus de problèmes potentiels.
Les enfants nés de GPA
Les enfant nés de GPA, si on s'en tient purement aux définitions, ne connaîtront jamais leur mère et sont victimes de trafic d'êtres humaines sous couvert d'altruisme. On ne sait pas encore les effets psychologiques de la naissance par mère porteuse sur un enfant. Les études menées sur les enfants adoptés montrent un besoin de connaître ses origines, il n'y a pas de raison que ce ne soit pas le cas d'un enfant né par GPA. De plus, les enfants étant considérés comme des produits au même titre que le corps des femmes (objectification), les agences ne laissent pas l'opportunité au nouveau né de créer un lien avec sa mère et donnent directement l'enfant au couple commanditaire. Or, nous savons désormais que les enfants perçoivent un grand nombre de choses dans l'utérus, et qu'ils ne naissent donc pas "vierges", et que ce lien entre la mère et l'enfant est très important pour le nourrisson. De nombreuses choses sont transmises, qui ne sont pas prises en compte.
Le contexte légal
Il est très difficile, voire impossible, de créer un contexte légal adapté à la GPA. Les législations actuelles sont presque toujours en faveur des clients acheteurs, ce qui place les mères porteuses dans une situation délicate. Le but est de protéger les acheteurs des mères porteuses qui voudraient garder l'enfant qu'elles ont porté plus que de protéger la santé mentale et physique des mères porteuses. Il y a eu plusieurs cas de mères porteuses qui n'ont pas pu garder leur enfant parce que le client est roi. De la même manière, comment gérer la nécessité d'un avortement médical ? Ou que faire si la mère porteuse ne veut pas porter l'enfant à terme pour diverses raisons ? Le contexte légal, comme souvent, retire l'humanité derrière ces questions, ne permettant pas de créer quoi que ce soit d'adapté.
Au delà de ça, la GPA étant de l'exploitation, sa simple légalisation montre une inclinaison à aller à l'encontre des droits des femmes par le gouvernement. Un état où il est légal de louer le corps d'un être humain n'est pas un état qui protège ses citoyennes.
La domination masculine
Le sujet le plus évident. La seule raison d'être de la GPA est le désir d'avoir un enfant qui possède le patrimoine génétique du père. Quoi de plus masculin que de vouloir absolument un enfant biologique quand le système est saturé d'enfants "trop vieux" pour être adoptés ? Personne ne mérite ou n'a de droit à avoir des enfants biologiques, c'est un concept purement mâle. Le corps des femmes n'a pas pour fonction la reproduction. Le fait que la GPA soit poussée par les hommes gays rend ça très transparent. La GPA est un outil des hommes qui veulent transmettre leur patrimoine génétique quand ils ne le pourraient pas pour diverses raisons. Sauf que les femmes ne sont pas des incubateurs, et prétendre le contraire est de la pure logique patriarcale. Pourtant, la GPA est défendue par certains sous couvert de "féminisme"...
La GPA est aussi poussée par des groupes LGBT+ sous couvert de promouvoir l'inclusion et une autre vision de la famille. Mais les familles qui ont recours à la GPA sont aux antithèses de ce qui est soutenu par les LGBT+ : des gens blancs, aisés, parfois même très riches, en couple monogame et qui veulent un ou des enfants, la majorité étant hétérosexuelle. En quoi est-ce promouvoir les droits LGBT+ ? Qui des lesbiennes, qui pourraient très bien être exploitées ? C'est une question de privilège masculin, pas de droits des gays.
Autres réserves
J'ai parlé des mères porteuses pauvres et mal traitées, mais la vérité est que même celles qui "travaillent" directement au contact des familles subissent des conséquences psychologiques, car la GPA est une violence en soi. Les femmes, bien que nous ne soyons naturellement douées pour prendre soin d'enfants, s'attachent aux bébés qu'elles portent pendant 9 mois dans leur ventre. Nier cette connexion c'est, encore une fois, nier notre humanité et nous prendre pour des machines.
Les mères porteuses qui sont accompagnées par la famille subissent un aller-retour psychologique puissant. Pendant 9 mois elles sont le centre de toutes les attentions, on leur offre des vêtements de grossesse, on leur paye de la nourriture de bonne qualité et adaptée, certaines vivent un niveau de vie jamais connu avant dans le cas de familles très riches : grande maison, piscine, voyages... A la fin de la grossesse, tout s'arrête brusquement. La mère porteuse n'a plus d’intérêt, car au fond c'était l'enfant qui était important, pas elle. Certaines femmes font des GPA à répétition pour reproduire ce phénomène de dépendance psychologique, car elles associent la grossesse à un traitement préférentiel.
J'ai utilisé le terme de "mère porteuse" pendant l'article car selon moi, le terme de "mère de substitution" est mensonger. La mère est celle qui conçoit, porte et accouche de l'enfant. C'est ce que décrit le mot "mère" quand on parle d'une famille. Dans le cas d'une adoption, la mère est celle qui va éduquer, élever et prendre soin de l'enfant, mais il s'agit d'un abus de langage, au fond. Abus qui n'est pas grave, contrairement à l'emploi de "mère de substitution" pour parler d'une mère porteuse. Car la mère de substitution, dans la GPA, c'est celle qui commande l'enfant, pas celle qui l'a porté. C'est une complète inversion des rôles. Pour l'enfant, sa mère c'est celle qui le porte, mais on la lui retire pour le donner à une autre femme. Cette autre femme, c'est elle qui se "substitue" à la mère.
Enfin, l'idée selon laquelle la mère porteuse ne fait que porter un enfant pendant neuf mois efface la réalité de ce qu'est la grossesse : le corps d'une femme enceinte ne "porte" pas le bébé, il le fabrique. Toutes les ressources apportées à l'embryon et qui permettent sa croissance sont apportées par la mère porteuse, et il est impossible de quantifier le travail que cela représente en terme industriel. Devrait-on considérer les grossesses normales comme un travail lui-aussi, mais pour le mari plutôt que pour un commanditaire ? Selon certaines personnes qui défendent la GPA, oui.
Conclusion
La maternité de substitution et la GPA sont un concept purement anti-féministe, qui est apparu dans les années soixante aux US et qui a rapidement été exploité par le capitalisme jusqu'à être exporté dans des pays pauvres. C'est une pratique qui est à l'antithèse des intérêts des femmes, de la classe ouvrière et des femmes noires et racisées.
La GPA est profondément raciste au vu son exploitation des femmes noires, Indiennes, Ukrainiennes, etc. qui donnent naissance à des enfants blancs. Elle est similaire au trafic d'êtres humaines, étant donné sa marchandisation non seulement des femmes, mais aussi des enfants, sur lesquels on met un prix.
L'idéologie féministe radicale ne peut coexister avec la GPA.
Sources externes : (1) Peter Cornell, Mannen pa gatan. Prostitution och modernism, Hedemora/Möklinta, Gidlunds förlag, 2009 p.13.
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radcaen · 4 years
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La féminine universelle
"Si noues voulons entièremente prendre le contrôle de nos vies de femmes, elle est aujourd'hui impérative qu'on les considère comme importantes et excitantes. [...] Elle est impérative que les histoires que noues racontons à nos enfantes commencent désormaise par "Elle était une fois". Alors, après des siècles de masculin universel, je vais me payer le luxe ici d'écrire à la Féminine Universelle." -Marguerite Stern, Héroïnes de la Rue-
Cette article sera écrite à la féminine universelle par souci de cohérence, et parce que j'adore cette manière d'écrire. Une immense mercie à celle qui m'a proposée cette idée d'article, que je voulais faire depuis quelques semaines sans arriver à la faire.
Qu'est-ce que la féminine universelle ?
La féminine universelle est une des manières de s'exprimer, à l'orale et à l'écrite, qui remplace la masculine par défaut. Elle a été inventée par Typhaine D. et popularisée par Marguerite Stern dans sa livre "Héroïnes de la Rue", écrite entièrement à la féminine. Elle s'agit de remplacer les accords masculines de la langue française par des accords féminines, afin de renverser la règle selon laquelle le mâle est la base de toute, et la femelle n'est qu'une variation.
La féminine universelle est une langue évolutive, qui est écrite, dite et interprétée différemmente par les femmes qui l'emploient. Certaines ne changent que les accords, d'autres féminisent les mots, etc. Chacune est libre de l'utiliser ou pas, elle n'y a pas d'injonction particulière. La but de la féminine universelle est de faire penser différemmente, en envisageant les femmes comme la valeur par défaut de la langue française. Elle s'agit d'une initiative féministe.
Quelle utilité concrète ?
La science du langage est une monde à part entière, mais je vais essayer de résumer rapidement : la langue façonne la manière de penser des gens. Ainsi, elle a été démontrée qu'elle existe une corrélation entre les droits des femmes dans une pays donnée, et la langue de cette pays. Les langues les plus égalitaires sont celles qui sont neutres par défaut, avec la possibilité de préciser le sexe des personnes, comme en anglais. Les langues qui sont juste neutres, ou les langues dans lesquelles tout est "genrée" (comme la française), sont moins égalitaires.
Elle n'existe, à l'heure actuelle, aucune langue dont la féminine est la valeur genrée par défaut. On ne peut donc pas savoir quelle est l'impacte de la féminisation de la langue sur les droits des femmes. On ne peut que théoriser et extrapoler. Hors, elle est très probable qu'une telle manière de s'exprimer ait une impacte très positive sur la psychée des gens, tant sur les hommes que sur les femmes.
Comment l'utiliser ?
Typhaine D., l'inventrice de la féminine universelle et de l'expression "femmage", est une féministe et autrice, qui comprends l'importance des mots. La féminine universelle est une forme radicale de féminisation de la langue, puisqu'elle va à la racine de la masculinisation pour la remplacer par une base féminine. Mais elle est possible de féminiser la langue de manière plus douce pour celles d'entre noues qui ne peuvent se permettre de changer toute leur langage.
Reprendre les accords de proximité est une base simple, plus naturelle qui consiste à accorder à la sujette la plus proche plutôt qu'à la masculine. Elle est égalemente possible de reprendre des mots qui existaient avante pour décrire les femmes, et notamment leurs professions, mais qui ont été effacées : professeuse, autrice, mairesse, etc. plutôt que de rajouter une "e" aux versions masculines. Dans mes articles, j'écris à ce que j'appelle la "féminine par défaut", qui consiste à décrire toutes les protagonistes comme des femmes quand je ne connais pas leur sexe.
Conclusion
La féminine universelle est une langue que j'adore. Je ne l'utilise pas dans mes articles dans une démarche de clartée et d'accessibilitée, mais je suis heureuse de recevoir des messages écrites avec sur ma page Instagram. Si voues avez des difficultés à voues y habituer, je vous assure qu'après avoir lue "Héroïnes de la Rue" elle voues viendra naturellemente.
Les femmes ont été secondaires dans toute l'histoire de l'Humanitée, elle est temps de revenir au centre de noes propres vies, et cela passe par la langage. Réapproprions-nous la langue.
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radcaen · 4 years
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Le conditionnement (pavlovien et physique) : Définition
Le conditionnement est une procédure d’apprentissage qui est au centre des théories béhavioristes. Ivan Pavlov, qui l'expérimenta avec un chien, le décrit comme une technique permettant à un stimulus neutre d'induire une réponse réflexe qu'il n'induit pas naturellement.
Le conditionnement est un phénomène qui a surtout été observé et rendu connu par Pavlov. Sa compréhension est primordiale dans l'analyse des rapports sociaux et de la notion de choix, car le conditionnement est omniprésent dans notre société et est à l'origine de tout nos comportements, que ce soit volontaire ou non.
Il existe une deuxième forme de conditionnement, le conditionnement physique, qui lui n'est pas un élément psychologique. Il a également son importance dans l'analyse féministe. Je vais décrire rapidement les deux dans cet article.
Conditionnement de Pavlov
Le conditionnement est un phénomène psychologique qui est présent chez les humains et chez les autres animaux. Sa fonction est de permettre l'adaptation à l'environnement, par association.
Dans sa célèbre expérience avec les chiens, Pavlov prends une situation (nourrissage des chiens) qui provoque déjà un réflexe (la salivation) et y rajoute un élément neutre (le bruit d'une clochette). A chaque fois qu'il nourrit ses chiens, il fait sonner la cloche. Par association, au bout d'un certain temps, il est possible de retirer le stimuli original (la nourriture) de la situation, tout en gardant le réflexe (salivation) car celui-ci est désormais associé à l'élément neutre (la clochette). On se retrouve avec des chiens qui ont été entraîné à saliver au bruit de la cloche.
Chez les humains, le conditionnement se fait de la même manière, avec un système de récompense/punition. Dans une société, nous sommes éduqués à faire certaines choses et pas d'autres : ceci est fait grâce au conditionnement. On supprime un comportement non-voulu en y rajoutant un élément négatif, et on encourage un comportement voulu en y rajoutant un élément positif.
Le conditionnement est fait par la société entière en plus des relations personnelles. Nous sommes conditionnées par les médias qui nous montrent à quoi ressembler et ce qu'est la réussite, nous sommes conditionnées par les messages que nous entendons dans les publicités, par le marketing de masse, par les messages de grandes marques. Nous sommes aussi conditionnées par notre entourage plus direct, par nos parents, nos profs, nos camarades de classe, nos collèges, nos patrons, notre famille, nos amis. Le conditionnement est social.
Analyse féministe
Le féminisme radicale est un courant matérialiste qui s'appuie sur la science pour faire des conclusions. L'existence du conditionnement pavlovien implique que nos choix ne sont pas le fruit du libre arbitre car ils sont influencés par un conditionnement. L'humain étant un animal social, les répercussions sociales d'un acte ou d'un comportement ont une importance dans le conditionnement d'une personne.
En analyse féministe, le choix de se maquiller, de se pornifier, de se prostituer, et de manière plus générale de faire ce qu'attendent les hommes en tant que groupe social n'est qu'un conditionnement. Ce "choix" est fait car les femmes sont conditionnées à donner de la valeur aux avis des hommes et à leurs réactions. Si ne pas le faire signifie s'exposer à des représailles (sous la forme de remarques mais aussi de salaire moins élevé ou de violences...), alors le choix n'existe pas vraiment.
Cette notion permet de donner un sens à des comportements qui paraissent aller en contradiction avec l'intérêt personnel des femmes.
Le conditionnement physique
Cette notion mérite un article à part entière, mais a aussi sa place ici. Le conditionnement physique est exactement ce qu'il a l'air d'être : il s'agit de donner une forme physique spécifique à un animal/humain dans un but donné. Par exemple, les chiens sauveteurs sont entraînés afin de pouvoir escalader des gravats sans les déplacer et travailler de longues heures. Les sportifs font du conditionnement physique toute leur vie pour gagner des compétitions. Ceci sont des exemples de conditionnement physique positifs.
Il existe aussi du conditionnement physique négatif. Avec les animaux, cela consiste à affaiblir un éléphant pour mieux le maîtriser, par exemple. Chez les humains, la féminité est un conditionnement physique négatif, car de nombreux éléments de la féminité sont un handicap physique pour les femmes. Quelques exemples sont : les talons qui à long terme réduisent notre capacité à courir, même avec de bonne chaussures ; les régimes qui nous affaiblissent physiquement ; les cheveux long qui rendent beaucoup d'activités manuelle difficiles voir dangereuses ; le maquillage qui endommage la peau, etc.
Le conditionnement physique négatif des femmes n'est pratiqué que pour permettre aux hommes de rencontrer moins de résistance physique, et les femmes s'y plient à cause du conditionnement psychologique. Nous n'avons aucune raison de nous affaiblir ou de porter des vêtements inconfortable si ce n'est parce que les hommes nous le demandent. Les deux formes de conditionnement sont donc intimement liées.
Conclusion
La prise en compte de ces deux formes de conditionnement et de leur impact sur la santé et les comportements est primordiale dans une analyse féministe de classe. Il est également important de se rappeler que si le personnel est politique, c'est en partie à cause du conditionnement. Nous sommes toutes conditionnées. L'énorme avantage du conditionnement, c'est qu'il est le fruit d'un apprentissage ; il est donc pas inné. Il est possible de changer, reprogrammer un conditionnement.
Il est aussi possible de se conditionner de manière positive.
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radcaen · 4 years
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Liste des choses que je change dans la langue pour mes articles
Sur ce blog, j'utilise le vocabulaire d'une manière spécifique, parce que je crois (et que je sais) que le langage est un outil puissant de manipulation de la pensée. Cet article a comme ambition de clarifier mon emploi de la langue française dans les articles, et d'éclaircir sur certains éléments de vocabulaire.
Le masculin/féminin
Le masculin par défaut dans la langue française est une invention récente, motivée par la misogynie. Il existe certaines alternatives à cette règle, et j'ai déjà parlé de certaines dans mes articles. La plus connue est l'écriture inclusive, qui permet d'adresser un groupe en incluant des accords féminins. Il existe aussi la féminine universelle, qui consiste à remplacer tous les marqueurs du masculin par du féminin dans le langage, à l'écrit comme à l'oral.
Parce que je veux que mes articles soient lisibles par des néophytes, et parce que je ne veux pas juste "inclure" les femmes mais en faire le centre de la discussion, j'utilise ce que j'appelle le "féminin par défaut". Dans mes articles, les sujets sont toujours des femmes, sauf quand ils sont explicitement des hommes. Ceci me permet de concentrer la pensée des lectrices sur les femmes plutôt que d'avoir des hommes comme sujets par défaut.
Je considère qu'il n'existe pas de neutre entre le féminin et le masculin, surtout dans une langue qui nous entraîne depuis la naissance à voir le masculin comme neutre. Il est trop facile de tomber dans le piège de la neutralité, surtout que la réalité n'est pas neutre. Je n'utilise le neutre (par exemple iel) que pour rendre l'écriture plus facile quand je me réfère à des groupes mixtes. Mais même ce pronom censé être neutre ne l'est pas quand on réalise qu'il n'y a qu'une lettre provenant de "elle" dedans, et je pourrais très bien employer iell ou ielle, mais je veux que mes articles soient faciles à lire avant tout.
Exemples Masculin par défaut : Ils sont allés au parc. Écriture inclusive : Iels sont allé-es au parc. Féminine universelle : Elles sont allées à la parc. Féminine par défaut : Elles sont allées au parc.
Les personnes trans
La terminologie trans mérite à elle seule plusieurs articles, et pour cette raison j'ai pris des décisions sur la manière dont je me réfère aux personnes trans. Sur ce blog, je n'utilise pas de langage genré, mais sexé. Une "femme trans" est un mâle biologique, donc un homme, et je me réfère donc à eux en utilisant le terme "homme transidentifié" pour signifier le sexe et le statut trans de la personne. Un "homme trans" est une femme transidentifiée, et il en va de même pour les personnes non-binaires, quelle que soit leur identité.
Cette formule me permet trois choses : faire la différence entre les personnes trans et les personnes non-trans dans mes articles, me référer au sexe de la personne concernée, et utiliser des pronoms basés sur le sexe sans apporter de confusion. Comme mes articles sont a but informatif et éducatif, il est très important de pouvoir noter la réalité (sexe d'une personne) comme base de réflexion, et non pas une croyance (l'identité de genre).
Je n'utilise pas les pronoms "préférés" car les pronoms ne sont pas faits pour satisfaire l'image de soi mais pour décrire la réalité sexuée d'une personne. Parce que l'utilisation des pronoms préférés pose des problèmes de compréhension et altère la manière de réfléchir des lectrices, je parle donc des femmes trans-identifiées au féminin et des hommes trans-identifiés au masculin.
De même, je n'utilise pas l'acronyme AMAB/AFAB pour me référer au sexe d'une personne, car ce sont des termes qui ont été volés à la communauté intersexe. J'utilise femelle et mâle quand le sexe a besoin d'être vraiment explicité.
Termes scientifiques
J'utilise des termes dans leur sens scientifique, et je tiens très fort aux définitions, car sans définition on ne peut pas savoir ce que veut dire un mot, et la communication est impossible. Lorsque j'emploie des mots qui ont un sens scientifique et qui ne sont pas connus, ou dont le sens a été modifié, je précise toujours leur sens dans l'article. Dans le cas de mots que j'utilise souvent, comme intersexe, vous trouverez toujours un article qui traite du sujet sur le blog. Vous pouvez aussi me demander en commentaire.
Il m'arrive de faire des erreurs dans ma rédaction, parce que certains mots sont complexes et parce que je ne suis pas scientifique, juste éduquée. Si je fais des erreurs, et surtout si ces erreurs sont importantes, n'hésitez pas à me le dire en commentaire ou sur Instagram, je corrige les articles en fonction des retours.
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radcaen · 4 years
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Que veulent les non-binaires ?
L'existence même des personnes non-binaires ne fait aucun sens si on y réfléchit sérieusement plus de 15 minutes, et pourtant ce sont des personnes très bruyantes. Après quelques recherches, j'ai trouvé sur Instagram ce que je cherchais : une liste de revendications. Parce que s'il y a bien quelque chose de compliqué à comprendre, c'est ce qu'ils veulent, au fond.
Dans cet article je reprends les points (revendications) de ce post, et j'explique pourquoi la plupart de ces points sont incohérents et parfois même dangereux.
J'ai trouvé ces revendications sur l'Instagram payetanonbinarite, qui relaie des infos et des points militants sur la non-binarité. La source de son post est un document qui date d'octobre 2019, et qui a été signé par une association Caennaise notamment. Il a été distribué pendant des manifestations et explique ce qu'est la non-binarité avant de lister ses revendications. Vous pouvez le retrouver ici[1].
Les revendications
1/ La suppression des marqueurs de genre notamment la mention de sexe à l'état civil et les titres de civilité (Mme et M.), inutiles du point de vue médical et administratif, responsables de nombreux problèmes pour les personnes intersexes et trans. Ici je pense qu'on peut commencer par noter deux éléments classiques de chaque argument fait par des activistes transgenres, et auxquels vous êtes sans doute habituées : La confusion du sexe et du genre, et la mention des personnes intersexes. Supprimer les mentions de genre sur l'état civil ne devrait pas impliquer de supprimer la mention du sexe, puisque le sexe est, en fait, important et pas relié au genre. Ensuite, les intersexes sont tous mâle ou femelle, comme chaque humain, et surtout iels ne sont pas non binaires. Que font-iels sur cette liste...? Pour reprendre l'argument, je ne vois vraiment pas en quoi supprimer la notion de genre sur l'état civil pourrait améliorer la vie d'une personne non-binaire, mais je suis sans doute trop matérialiste. Faire ça permettrait effectivement d'aligner leur vision d'eux-même avec ce qui est sur leur état civil. Sauf que encore une fois tous les marqueurs dont il est question ici sont sexés et non genrés... > Et tant que ces marqueurs de genre ne sont pas supprimés, nous demandons le changement d'état civil libre et gratuit en mairie. Suite logique de la revendication précédente, mais je note qu'ici ce qui est demandé est un privilège : ce genre de démarche n'est gratuit pour personne, et c'est le cas de toute démarche administrative. Les gens non-binaires n'ont pas besoin de faire ce changement, et ce changement ne leur est pas interdit en raison de leur identité (comme c'était le cas du mariage qui était interdit pour les couples homosexuels). Donc là on part sur une demande de traitement préférentiel, justifié au seul titre  que cette démarche les concerne.
2/ L'arrêt immédiat des mutilations génitales sur les enfants intersexes, encore pratiquées en France malgré les multiples condamnations par le CEDH et l'ONU. Encore une fois que dire à part que c'est hors sujet. Vouloir interdire les mutilations génitales des enfants ayant des caractéristiques sexuelles déclarées ambiguës est un combat qui est également porté par les radfems, car ces mutilations sont de nature esthétique, patriarcale et abusive. C'est donc un point sur lequel nous sommes d'accord. Je trouve juste ça ironique venant du groupe dont l'idéologie promeut ce même type d'opérations, mais sur des enfants sains, en raison de leur identité...
3/ Le libre choix des parcours de transition (médecins, hormones et/ou chirurgie) sans obligation de suivi psychiatrique. S'engager dans un parcours médical qui consiste à modifier le fonctionnement naturel du corps sans suivi psy est tout simplement irresponsable. L'origine première du désir de transition est la dysphorie, qui est un trouble mental, et qui doit être pris en charge. Garder une obligation de suivi est le meilleur moyen d'éviter les suicides de personnes trans, qui sont nombreux mais toujours attribués à l’État, aux médecins, à l'entourage, et pas à l'état psy de la personne. C'est invisibiliser les problèmes dont souffrent de nombreuses personnes trans, et c'est les mettre en danger. On ne peut pas à la fois dire que le suicide de Doona (étudiant transidentifié) est un meurtre de l’État et demander à l’État de ne pas prendre en charge le suivi psy des personnes qui transitionnent. > Abolir le certificat de dysphorie de genre. Stop à la psychiatrisation et l'infantilisation de nos identités. Bon je viens de le dire mais je vais me répéter : la dysphorie est une maladie mentale, au même titre que l'anorexie ou la dépression par exemple. Et elle est à l'origine des transitions dans la majorité des cas pour les femmes. Même si tous les trans ne sont pas dysphoriques, retirer la dysphorie de l'équation est dangereux pour celles et ceux qui le sont. Si être trans est une simple identité, il n'y aurait AUCUN besoin de transitionner à la base. Donc soit on ne médicalise pas l'identité de genre et on accepte que les transitions ne sont pas nécessaires car elles médicalisent l'identité de genre, soit on accepte qu'il y a une part médicale dans la transidentité. Mais retirer la dysphorie est purement dangereux et incohérent.
4/ L'accès à des infos et praticien-es formé-es pour les transitions médicales dites "partielles". Alors je n'ai très honnêtement pas été chercher ce qu'étaient des transitions partielles pour cet article, mais d'après mes connaissances je pense qu'il s'agit d'une transition qui ne va pas jusqu'à la chirurgie de transformation des organes génitaux. Dans tous les cas, avoir des professionnelles de santé formées à la question trans est une bonne idée, et c'est donc un point que je valide.
5/ L'accès à la PMA (remboursée à 100% pour touxtes) et le respect des droits des parents trans et intersexes. Cette question, j'en ai déjà parlé sur mon Instagram, mais je vais résumer. En France, la PMA a toujours été ouverte aux couples m/f qui ont des difficultés à avoir un enfant. Récemment, elle a été ouverte aux couples f/f et aux femmes seules. Techniquement, ce point a donc été atteint, sauf qu'il y a un détail : les hommes transidentifiés qui sont considérés comme des femmes légalement (donc comme un couple f/f) ne peuvent pas utiliser leur sperme congelé à l'avance car la procédure utilise un donneur anonyme. Ce qui est normal, puisqu'ils sont considérés comme des femmes (les femmes trans sont des femmes, vous vous souvenez ?). Mais en fait ça ne leur va pas. Donc il faudrait prendre en compte le fait que certaines "femmes" (les hommes) ont du sperme. On marche sur la tête, je sais. Donc concrètement accès à la PMA oui, ils l'ont déjà, je suis pour. Changer la définition de femme pour accéder à la PMA après s'être volontairement stérilisé ? Je suis contre.
6/ Le financement de recherches sur la santé des personnes intersexes et trans. Pour, et sans condition. Le seul problème c'est que les études sur le sujet qui ont déjà été faites sont interprétées n'importe comment, ou sont censurées quand elles ne vont pas dans le sens de l'idéologie (par exemple on sait depuis des années que la transition n'améliore pas la santé mentale[2], mais ça commence à peine à faire du bruit). Ou alors, par exemple, on sait que la testostérone est dangereuse pour la santé des femmes[3], qu'elle provoque des problèmes cardiaques[4], de l'infertilité, une fragilité osseuse et parfois même une atrophie utérine. Mais vous n'entendrez jamais parler de ça, et on continuera à en prescrire pour les femmes qui auraient surtout besoin d'un suivi psy.
7/ En terme d'éducation : > Aborder les luttes LGBTQIA+ (et féministe) dans le programme d'histoire (mentionner l'existence des identités trans qui ont été effacées avec la colonisation). Techniquement je suis pour, si ce n'est que les personnes trans sont un phénomène récent et qu'il n'existe virtuellement pas de personnes trans "historiques", contrairement aux homosexuel-les et aux femmes qui se travestissaient pour diverses raisons. Donc je crains que ce point ne consiste en fait à parler des identités de genre alternatives de sociétés Indiennes et Amérindiennes (j'y pense car ce paragraphe parle de colonisation, qui n'a aucun mais alors aucun rapport avec la transidentité). Or, les trans passent leur temps à s'approprier ces identités sans écouter les concernées, et à ignorer que ce sont des identités qui étaient imposées aux intersexes et aux hommes homosexuels... Je ferai un post complet sur ce sujet, promis. > Interpeller les élèves sur l'intersexuation (de façon non pathologisante) dans le programme d'SVT. Interpeller sur l'intersexuation, ok. De manière non pathologisante, je suis perplexe, parce qu'être intersexe est une pathologie. C'est une anomalie génétique qui provoque des problèmes de santé divers, une infertilité, et qui effectivement provoque une variation du développement des organes et fonctions sexuelles. Est-ce qu'on peut parler de trisomie 21 de manière non pathologisante ? De dépression de manière non pathologisante ? Est-ce qu'on peut m'expliquer ce que ça veut dire ? Parce que le problème est ici que les personnes qui font ces posts sont validistes. Elles voient le fait d'avoir une maladie génétique ou un handicap comme un défaut, et veulent donc effacer ces notions au lieu d'accepter qu'on peut avoir un désordre génétique et rester un être humain à part entière qui mérite le respect et des soins. Je reparlerai du validisme des personnes trans. > Prendre en compte l'existence des personnes trans et intersexes en arrêtant d'associer le genre et le sexe dans les programmes d'SVT et d'éducation sexuelle. C'est peut-être mon expérience personnelle, mais jamais on ne m'a parlé de genre, principalement parce que quand j'étais au collège, le genre était encore un concept d'analyse féministe. Toujours est-il que ceux que je vois le plus associer les deux sont les activistes trans eux-mêmes, comme montré plus haut, et comme expliqué dans cet article. Et ensuite le genre et le sexe sont liés car le premier est imposé socialement à partir du second. Si les deux étaient complètement déliés, la moitié de la population serait trans, logiquement.
8/ Le respect des droits des personnes trans et intersexes en milieu carcéral. Je vois difficilement comment être contre ce point, A CONDITION qu'on ne parle pas ici de mettre des hommes dans des prisons de femmes parce qu'ils se sentent femme. Être dans des milieux réservés à l'autre sexe n'est pas un droit, vous vous souvenez que le genre et le sexe sont deux choses distinctes ? Les prisons ne sont pas séparées sur la base de l'identité de genre.
9/ La prise en compte de l'extrême fragilité des personnes trans et intersexes dans les demandes de régularisation et d'asile. Encore une fois, je suis pour, tant que cette prise en compte ne met pas en péril les droits des femmes. C'est à dire qu'on ne protège pas un homme victime de violence en le mettant dans un espace réservé aux femmes. Mais je reste perplexe parce que de mes observations personnelles et des articles lus sur le sujet, la population moyenne de personnes non-binaires est jeune, blanche, aisée et étudiante. Pas immigrante.
10/ La formation et sensibilisation des professionnel-les dans les domaines de la santé, de l'administration, de l'éducation, dans les foyers d'accueil de mineur-es, jeunes travailleur-ses, migrant-es, etc. Pour, tant qu'il s'agit de formations concrètes et basées sur des faits, pas des formations qui font intégrer la croyance du genre comme inné à des éducateurs.
11/ La reconnaissance de formes neutres et inclusives du français (néo-pronoms, écriture neutre et inclusive...) Au fond je suis pour un français neutre mais qui permet tout de même de sexer les personnes quand c'est nécessaire. En revanche, l'écriture "inclusive" est une grosse blague, et les néo-pronoms aussi. Je sais qu'ici on parle du pronom "iel" que j'utilise car il est très simple à comprendre, mais les néo pronoms c'est aussi "al", "ael", et beaucoup d'autres variantes difficiles à utiliser (dans les formes les plus extrêmes, certaines personnes utilisent carrément des émojis... je pars du principe que ce n'est pas de ça qu'il est question ici, mais tout de même). Les pronoms sont descriptifs, c'est pour ça que j'utilise "iel", mais utiliser des pronoms "préférés" parce que c'est ce que demande une personne, non. Surtout pas dans des papiers administratifs.
12/ L'accès à des lieux non-genrés partout (WC neutres, vestiaires neutres, coiffeur, etc). La mention du coiffeur me fait rire, mais c'est hors sujet. Dans le principe je suis d'accord tant qu'on parle bien de l'ajout d'un troisième lieu, et pas de la cooptation des lieux réservés aux femmes. Dit comme ça c'est évident, mais aux US et UK le nombre de toilettes "pour hommes" à côté des toilettes "pour tous les genres" et les handicapé-es est juste hallucinant. Aussi, les toilettes, comme les vestiaires, ne sont pas genrés mais sexés. On ne sépare pas les gens par identité mais par type de corps, surtout dans les toilettes où le corps a un impact sur la miction. Donc l'accès à des lieux "neutres du point de vue du genre" est déjà garanti par le fait que les lieux ne sont pas séparés sur la base du genre, donc chaque personne de sexe femelle peut entrer dans les toilettes des femmes, peu importe son identité de genre. Ici, il y a donc une confusion sexe genre, encore une fois.
13/ La prise en compte des personnes trans et intersexes dans les statistiques (agressions, viols, harcèlement de rue, violences conjugales...) Complètement d'accord. C'est sans doute la revendication que je soutiens le plus, parce qu'on manque de statistiques ventilées en France, et que sans statistiques on ne peut pas savoir vraiment ce qui se passe, qui fait quoi, etc. Ces statistiques se doivent d'être ventilées par sexe au minimum, car les comportements sont déterminés par le sexe et pas par le genre. Mais cela permettrait de savoir s'il y a vraiment des violences et une précarité plus élevée chez les gens qui sont trans ou ne conforment pas au genre, etc.
14/ L'abandon des lois contre le travail du sexe précarisant et mettant en danger les travailleur-ses du sexe trans et/ou sans papiers (pas que, mais principalement) Ce qui est drôle (je ris jaune) c'est qu'en France, il n'y a pas de lois contre le "travail du sexe", mais contre le proxénétisme. C'est à dire qu'il est légal de se prostituer, mais pas d'acheter une prostituée ou de vendre une prostituée. Et c'est le moyen le plus efficace d'aider les personnes qui se prostituent (trans ou non) car ce système est accompagné de mesures de sortie de la prostitution. Donc, contre. Pour lutter contre les meurtres de personnes trans et leur précarité, il faut être abolitionniste. Présenter ce point comme une protection des prostituées est extrêmement fourbe, car en pratique ici la demande est de protéger les clients et les proxénètes, à savoir ceux qui tuent les prostituées.
15/ La possibilité d'utiliser facilement un prénom d'usage partout (dans les établissements scolaires, entre autre) Je trouve cette option plus simple et sécure que le changement de nom sur l'état civil, car ça n'efface pas l'identité de la personne. Or, comme certaines personnes vont forcément profiter de ce système, garder des traces est important. L'utilisation d'un prénom d'usage, qui est le seul à apparaître auprès des professeurs par exemple, est une bonne alternative.
16/ La possibilité pour les athlètes de concourir dans des équipes/catégories qui respectent leur identité de genre. Non bien sûr. Les catégories sportives, encore une fois, sont séparées par sexe et non par identité de genre. Et ceci parce que le sexe a un impact sur les capacités du corps, notamment la force et l'endurance. Séparer par sexe, c'est permettre aux femmes de garder leurs compétitions. Un homme, même sous hormones, garde un trop grand nombre d'avantages physiques (taille, poids, capacité pulmonaire, masse musculaire, etc) sur une femme. Les catégories sportives, comme les prisons et les toilettes, ne sont pas là pour valider l'identité de qui que ce soit. Ces catégories ont une fonction.
17/ Des lois consistantes contre les discriminations basées sur le genre et sur l'expression de genre. Complètement pour. Les personnes trans ont le droit d'être protégées sur la base du sexe, et cette protection prend en compte l'expression de genre. Je vois mal comment une loi pourrait protéger "le genre" s'il se définit comme « l’expérience intime et personnelle de son genre profondément vécue par chacun, qu’elle corresponde ou non au sexe assigné à la naissance », mais s'il s'agit d'obliger légalement à respecter les pronoms et ce genre de choses, je suis bien sûr contre. Des lois qui permettent de protéger toutes les personnes qui ne conforment pas au genre seraient très appréciées, en revanche, car elles protégeraient aussi bien les trans que les homosexuel-les ou toute personne qui ne conforme pas au genre.
18/ La fin de l'invisibilisation de notre existence. Bon on arrive à la partie où le collectif d'écriture a décidé de se la jouer grandiose. Les non-binaires ne sont pas "invisibles", ils n'existent pas, tout simplement. Dans des pays comme l'Inde, les Hijras (un troisième genre) sont visibles car Hijras est une catégorie sociale reconnue au même titre que "homme" et "femme". D'ailleurs, tout le monde ne peut pas être un Hijras. Si une personne non-binaire est quelqu'un "dont l’identité de genre n’est ni exclusivement femme, ni exclusivement homme", alors nous sommes tous plus ou moins non-binaires. Il n'y a aucune caractéristique qui rende les non-binaires visibles par défaut, ils n'ont pas besoin de droits spécifiques, ils ne sont pas discriminés par des lois... Le fait qu'ils veuillent être visibles en dit beaucoup je trouve. L’État n'est responsable de l'invisibilisation d'aucun non-binaire, l’État n'y peut rien si certaines personnes ont décidé de créer une nouvelle catégorie et de se plaindre que cette catégorie ne soit pas reconnue.
19/ La reconnaissance de nos identités par la société et l'état. Voir point précédent. Une identité n'a pas à être reconnue parce qu'elle n'a aucun intérêt, légalement. C'est ce qu'on est qui est important, pas ce qu'on pense ou voudrait être. Être reconnu non-binaire par l'état et la société apporterait quoi, au juste ? Le plaisir d'être reconnu, car les non-binaires n'ont aucun besoin spécifique (contrairement aux intersexes) et ne sont pas discriminés par la loi (contrairement aux homosexuel-les) ou par la société (contrairement aux femmes) en raison de leur "identité".
20/ La fin du concept de binarité. Bon je rigole mais quel narcissisme. La binarité est un concept qui signifie qu'un élément est constitué de deux parties. C'est tout. La fin du concept de binarité c'est la fin des ordinateurs. Si vous voulez dire la fin du genre binaire, alors il va falloir abolir le genre. Si vous voulez la fin du sexe binaire, la nature s'en fiche de ce que vous pensez. En quoi cette "revendication" a sa place dans un tract signé par des associations, j'aimerais bien le savoir.
Nous demandons tout simplement le respect de nos personnes, quel que soit notre genre et notre sexe ! Presque aucune des revendications listées ne permet d'atteindre ce but, donc je dois me rendre à l'évidence : soit je n'ai toujours pas compris ce qui est demandé, soit je suis face à un groupe qui a besoin de demander des choses pour être reconnu mais n'est ni discriminé ni opprimé. Parce que respecter des pronoms arbitraires qui n'existent pas dans la langue française ou prétendre qu'une personne n'est pas de son sexe, ce n'est pas du "respect". C'est accorder un privilège, et c'est encourager des désillusions.
Résumé
Il y a 20 points dans ce document, donc je vais résumer un peu.
Sur 20 points, 8 mentionnent les intersexes mais de manière intéressante, les intersexes ne sont pas mentionnés dans la revendication sur les catégories sportives. Sur 20 points, 6 confondent le sexe et le genre en demandant à changer un langage sexé sur la base du genre ou en demandant l'accès à des espaces sexés sur la base du genre. Sur 20 points, 5 font directement du mal aux femmes en demandant l'effacement du sexe, en demandant l'accès aux espaces féminins ou en soutenant la prostitution. Sur 20 points, 5 demandent des privilèges que n'a pas la population générale sur la seule base de l'identité de genre. Sur 20 points, 2 sont activement dangereux pour les trans en demandant la fin de leur accompagnement psy et en encourageant leur prostitution, et 3 risquent de désavantager les trans en se concentrant sur les hommes transidentifiés au détriment des femmes transidentifiées. Sur 20 points, j'en approuve 6 sans conditions car je ne vois aucune raison de les refuser, mais j’en vois beaucoup plus qui peuvent amener à des lois dangereuses, même s’ils semblent innocents.
Conclusion
Le fait que personne ne sache ce qu'est la non-binarité ne veut pas dire que les personnes non-binaires sont victimes d'oppression. Et c'est selon moi le point le plus important à retenir : les personnes non-binaires ne sont pas victimes d'oppression, ou alors personne n'a jamais pu me donner d'exemple concluant.
Il n'existe pas de loi qui discrimine sur l'expression de genre, sur l'identité de genre, sur la non adhérence au modèle masculin/féminin. Ce qui ne veut pas dire que la vie est toujours facile, mais il n'y a pas d'oppression systémique. Parce que le respect des pronoms, du nouveau nom, de l'identité ressentie, etc. ne sont pas des droits fondamentaux humains, et heureusement.
Sources externes : (1) Tract 2019 - Co-signé par Ædelphes Caen et Rennes (2) Long-Term Follow-Up of Transsexual Persons Undergoing Sex Reassignment Surgery: Cohort Study in Sweden (3) Transgender men and women may have higher heart attack risk (4) The Pain That Most Transmen Are Ashamed To Talk About
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radcaen · 4 years
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La thérapie de conversion : Définition
Une thérapie de conversion, parfois appelée thérapie de réorientation sexuelle ou bien encore thérapie réparatrice par ses défenseurs, est un ensemble de traitements pseudo-scientifiques d'origines diverses utilisés dans le but controversé de tenter de changer l'orientation sexuelle d'une personne homosexuelle.
"Thérapie de conversion" est l'expression la plus courante pour parler d'un phénomène très vieux et ayant de nombreuses formes : le fait de vouloir qu'une personne homosexuelle ne le soit plus. Les justifications et objectifs de telles méthodes ont beaucoup changé avec le temps, je vais essayer de rester concise et claire pour cet article.
Principe
Le but de la thérapie de conversion est toujours de faire accepter des relations avec des personnes du sexe opposé à une personne homosexuelle. C'est ce qui définit toute technique qui relève de la thérapie de conversion. Parfois entrent aussi dans cette définition des méthodes qui permettent de rendre une personne "hétérosexuelle socialement", pour la rendre plus acceptable.
Les méthodes de thérapie de conversion sont deux choses : abusives, et pseudo-scientifiques. En effet, il a été prouvé de nombreuses fois que l'orientation sexuelle d'une personne est innée et inchangeable, il n'est donc pas possible de la changer. En pratique, la thérapie de conversion repose sur la haine de soi de l'individu. C'est la raison pour laquelle ces techniques sont abusives : pour qu'une personne veuille changer son orientation, elle doit forcément haïr cette partie d'elle-même.
Les thérapies de conversion sont majoritairement défendues dans un contexte religieux homophobe. Les jeunes qui les subissent passent par des mois de thérapie qui leur apprend à détester leur sexualité sous couvert de bienveillance, jusqu'à avoir internalisé cette haine comme la leur. Ensuite arrive une phase d'adaptation qui consiste à s'habituer à l'idée de ne plus être homosexuel-le, d'avoir "dépassé" son homosexualité, jusqu'à se convaincre de se sentir mieux. En pratique, beaucoup de jeunes ne survivent pas à ce traitement et se suicident.
L'homosexualité est souvent présentée comme une phase, un élément immature de la sexualité. Les travaux de psychanalystes et psychiatres comme Sigmund Freud ont renforcé ces théories et ont aidé à les introduire dans la psychologie moderne. La thérapie de conversion repose donc sur des théories qui nous viennent des "pères fondateurs" de la discipline, ce qui les rend "crédibles" pour le grand public malgré les recherches plus récentes sur le sujet.
La thérapie de conversion n'est pas toujours pratiquée par des institutions, bien que cela existe encore, notamment parce que ces pratiques sont interdites dans certains pays. En revanche, un très grand nombre de jeunes gays et lesbiennes font une thérapie de conversion DIY, à savoir qu'iels essayent seuls de se pousser à l'hétérosexualité en voyant que l'homosexualité n'est pas acceptée et par refus de leur orientation. Cela consiste généralement à s'éloigner le plus possible de tout ce qui est homosexuel, et à se forcer à avoir des relations (romantiques et sexuelles) avec l'autre sexe.
La thérapie de conversion peut aussi avoir lieu dans des groupe sociaux restreints (famille, amis...), si les membres du groupe poussent la personne homosexuelle à accepter l'autre sexe dans ses relations, et à rejeter le même sexe. Dans tous les cas, ce processus est très destructeur pour la santé mentale.
Les bisexuel-les
Il existe un débat sur la question des bisexuel-les. En effet, la majorité des personnes bisexuelles ne subissent jamais de thérapie de conversion grâce à leur attirance naturelle pour l'autre sexe. En revanche, leur attirance pour le même sexe est effacée par la société, mais il s'agit plus d'hétéronormativité et d'homophobie que de thérapie de conversion. Les bisexuel-les n'ont pas besoin d'être "converti-es" à l'autre sexe, mais on leur demande d'oublier leur attirance pour le même sexe. Cette invisibilité est vécue par certain-es comme une thérapie de conversion, mais ce vécu est contesté par les homosexuel-les.
Les thérapies de conversion modernes reposent de plus en plus sur le "modèle bisexuel", qui consiste à rendre la personne bisexuelle et pas hétérosexuelle. C'est une version plus fluide et acceptable qu'une conversion à l'hétérosexualité pour le grand public. Les jeunes gays et lesbiennes sont encouragés à explorer leur sexualité, à analyser leurs préférences et à examiner les possibilités dans le but de leur faire accepter l'autre sexe sans pour autant paraître homophobe. La thérapie de conversion ne vise pas les bisexuel-les, et ne les touche que par erreur (homophobie mal dirigée). Je considère que la thérapie de conversion est une problématique qui ne touche que les gays et les lesbiennes pour toutes ces raisons.
Les bisexuel-les subissent également des violences en rapport avec leur orientation, et peuvent subir de l'homophobie, mais les thérapies de conversion ont été créées spécifiquement pour convertir les gays et lesbiennes, pas les bi.
Conclusion
La thérapie de conversion est une violation des droits humains, mais dans une société aussi homophobe que la nôtre (et je parle à l'échelle planétaire), toutes les formes de thérapie de conversion ne sont pas considérées comme maltraitantes. Il est très important de rester vigilants sur le sujet car de nouvelles formes de thérapie de conversion, plus discrètes et vicieuses, sont en train d'apparaître.
Actuellement, le modèle utilisé aux États-Unis s'appelle le SAFE-T[1] (Sexual Attraction Fluidity Exploration in Therapy) et se base sur des rhétoriques libérales très proches de ce qu'on entend dans le milieu LGBT et sexe-positif. Il s'agit d'une nouvelle version des thérapies de conversion classiques, qui va poser de nombreux problèmes. L'accompagnement des jeunes gays et lesbiennes va devenir de plus en plus compliqué parce que les professionnelles ne sont pas formées à recevoir des jeunes homosexuel-les qui détestent leur orientation.
Sources externes : (1) Modèle SAFE-T de thérapie de conversion
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radcaen · 4 years
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La confusion entre sexe et genre
"Le sexe et le genre sont différents ! Le sexe ne définit pas le genre." -Every TRA ever-
S'il y a bien quelque chose qu'on finit par enregistrer quand on parle avec des activistes trans, c'est que le genre et le sexe sont différents, et que l'un ne définit pas l'autre. Une femme est une être humaine de n'importe quel sexe, qui se sent femme, ou s'identifie au genre féminin, peu importe ce que cela signifie.
Outre les déjà nombreux problèmes de cette définition (si une femme est une femme, qu'est-ce qu'une "femme" ? quel est le genre "féminin", et comment le définir ? si le sexe ne définit pas le genre, la moitié de la population ne devrait-elle pas être trans ? sans parler du fait que le mot femme décrit un sexe, à la base, pas un genre...), force est de constater qu'elle n'est pas appliquée en pratique par les activistes trans.
Car oui, le sexe et le genre sont différents... pas entièrement séparés puisqu'en réalité le genre est forcé sur les individus en raison de leur sexe à la naissance, mais n'empêche que les deux ne sont pas du tout la même chose. Le sexe est notre moyen de reproduction, il est binaire, et il s'agit d'une simple fonction biologique. Le genre est un rôle social attribué au sexe et, dans notre société, il est tellement ancré qu'il paraît inné.
Finalement, si on s'arrêtait là, les activistes trans et les féministes radicales pourraient se mettre d'accord : le sexe et le genre sont deux choses distinctes, à ne pas confondre. Dommage qu'en pratique, les activistes trans ne fassent que confondre les deux, les inverser et les mélanger, mais que quand ça les arrangent. Voyons un peu ça plus en profondeur.
La confusion du langage
Par où commencer ? Difficile de savoir tellement ce champ est vaste, mais je vais commencer par le début : femme et homme. Ces deux mots sont des descriptifs des deux sexes des individus de l'espèce humaine quand ils sont adultes. Respectivement, les femmes sont femelles et les hommes sont mâles. C'est aussi simple que ça. Si on suit cette définition (qui n'implique rien sur l'identité, les goûts, les préférences des individus concernés), un homme trans est une femme, une femme trans est un homme. Car homme et femme sont des sexes. Pas des genres.
Et pourtant, pas plus tard qu'hier, sur mon post parlant de l'absence de règles chez les hommes trans-identifiés, on vient me dire que toutes les femmes n'ont pas leurs règles (vrai), que les femmes ne sont pas définies par leurs règles (vrai), et que les femmes ne sont pas les seules personnes à avoir leurs règles (faux). Pourquoi on me dit ça ? Parce que la personne qui a fait ce commentaire confond sexe et genre. Elle confond le sexe de la personne (le fait d'être un homme) avec le genre (le fait de se percevoir/de vouloir être perçu comme une femme).
Si quand je parle des femmes je parle du sexe et eux du genre, c'est normal d'avoir des difficultés à se comprendre. Cette confusion, et j'insiste là-dessus, est volontaire. Elle existe parce que les hommes qui veulent être des femmes ont commencé à dire qu'ils en étaient, et en réaction, certaines personnes ont changé le sens du mot. Mais au fond, parlez à n'importe qui, et tout le monde sait ce qu'est vraiment une femme : une humaine, adulte, femelle.
La confusion dans le langage existe aussi à cause des pronoms, où le phénomène se reproduit. Les pronoms sont des dénominateurs, qui servent à précéder un nom pour apporter des précisions. Parce qu'on ne peut pas deviner comment se sent une personne, et que nous parlons de ce que nous pouvons percevoir, les pronoms décrivent le sexe, et pas "l'identité de genre" d'une personne. Et pourtant, se référer correctement au sexe d'une personne trans est appelé "mégenrage"... Comment qualifier ça autrement qu'une confusion volontaire entre les concepts de genre et de sexe ?
La confusion légale
En France, quand un enfant naît, on note sur sa carte d'identité un "F" ou un "M" comme indicateurs de l'identité, en plus du prénom, du nom, de la date et du lieu de naissance, etc. Ces lettres n'ont pas pour objectif de révéler le sexe de la personne (on a des yeux pour ça), mais d'ajouter un facteur de reconnaissance en plus, et d'apporter des indications en cas de problème de santé par exemple. Ce marqueur n'a, encore une fois, rien à voir avec le genre. La médecin voit que le bébé est une fille, elle note "F" sur le certificat de naissance, point.
Pourquoi, alors, vouloir changer cet élément sur les cartes d'identité ? Ou rajouter une mention neutre ? Personne n'a de sexe "neutre", personne ne naît sans sexe. Cette mention ne serait utile que pour les personnes dont le sexe n'a pas pu être identifié à la naissance, or ce n'est pas le cas des personnes trans. Une femme trans n'est pas femelle, sinon il ne serait pas trans, alors pourquoi vouloir absolument ce petit "F" sur la carte d'identité ? Ne serait-ce pas invalider l'identité trans de la personne ? La raison invoquée est souvent celle de la sécurité, pour ne pas révéler que la personne est trans. Mais 1), sauf dans le cas d'un bon passing, ça se voit, 2) les gens ne montrent pas leur carte d'identité dans la rue comme ça sans raison 3) dans certains contextes, il est nécessaire de connaître le sexe d'une personne. Pourquoi ne pas normaliser le fait de ne pas conformer au genre, à la place ?
La confusion entre sexe et genre dans la légalité est un des plus grands débats autour de l'activisme trans. Par exemple, les refuges, les toilettes, les vestiaires, les prisons sont des lieus séparés sur la base du sexe, principalement parce que les femmes n'y avaient pas accès où étaient en danger quand ce n'était pas le cas. Selon cette logique, un homme trans-identifié n'a rien à faire dans les prisons de femmes, pas plus qu'un homme gay, car les prisons de femmes n'accueillent pas les individus correspondant aux clichés de la féminité, mais les femelles, peu importe à quel point elles sont masculines... Et c'est vrai aussi dans l'autre sens.
Pourquoi un homme trans-identifié aurait besoin d'accéder aux toilettes des femmes, spécifiquement ? Pourquoi, s'il s'agit d'une question de sécurité, ne pas demander des toilettes neutres ? Les toilettes sont différentes en fonction du sexe : une femelle ne peut tout simplement pas utiliser un urinoir, c'est une question d'anatomie. Il est logique qu'une femme trans-identifiée puisse accéder aux toilettes des femmes, même si sa présence peut interloquer de par son apparence.
En politique, il existe des quotas de femmes pour faire en sorte d'avoir une parité effective. Quand il n'y a pas de femmes dans les bureaux où se font les prises de décision, nous sommes systématiquement oubliées car les hommes ne vivent pas notre réalité et ce, en raison de nos corps. Si ces quotas ce mettent à vouloir dire "personne féminine" au lieu de "femelle", alors nous seront toujours oubliées, car un homme trans-identifié reste un homme. Pour être claire, je suis pour la présence de personnes trans dans la prise de pouvoir, mais pas au détriment des femmes.
En Belgique, le gouvernement a annoncé avoir atteint la parité pour la première fois, mais la présence d'un homme trans-identifié remet cette parité en question, puisqu'il est compté comme une femme. N'est-ce pas une confusion entre le sexe et le genre ? Est-ce qu'une femme masculine serait élue comme homme ? Est-ce que le gouvernement pense vraiment qu'un homme trans-identifié est compétent sur la question des femmes ?
Et encore dans le domaine médico-légal, la PMA, procréation médicalement assistée, a été autorisée pour les couples de femmes et les femmes célibataires récemment. Les couples hétérosexuels ont toujours eu accès à cette aide, ce qui signifie qu'il n'était pas légal de refuser cette aide à un couple de femme/homme, même si l'homme s'identifie comme une femme. Seulement, la PMA pour les lesbiennes ne permet pas d'utiliser les gamètes des deux partenaires, et les hommes qui ont légalement le petit "F" sur leur carte d'identité étant considéré à 100% comme des femmes, ils ne peuvent pas donner leur sperme. Pas de bol. Les trans demandent donc une reconnaissance du statut trans... ce qui est logique, mais en opposition totale avec leurs revendications habituelles. Le harcèlement reçu pour avoir posté "les femmes trans sont des femmes trans" car ce serait transphobe me le prouve. Mais il semblerait que le sexe biologique joue un rôle, finalement...
La transition
Je crois que la plus grande confusion a lieu lorsqu'on parle de transition, et cette confusion existe purement parce que les termes, à la base cohérents, ont été changés. En effet, lorsqu'on parle d'une personne transsexuelle, il est logique de comprendre que cette personne veut changer de sexe, et va donc sans doute faire une chirurgie dans ce but (même si ce n'est pas systématique). Par exemple, Buck Angel est une femme trans-identifiée qui n'a pas fait de chirurgie génitale mais qui vit 100% comme un homme. Elle se définit comme transsexuelle car elle sait qu'elle sera toujours femelle, mais elle veut être perçue comme un homme, donc comme un mâle.
Le problème est que, désormais, on ne parle plus de transsexualité (qui est considéré offensant sans que je comprenne pourquoi ?) mais de transgenderisme. On ne change plus de sexe, mais de genre. A partir de là, voici ma question : pourquoi les chirurgies de "changement sexuel" existent toujours, si le sexe est différent du genre ?
Le genre, comme définit par les trans, est un rôle social (le genre), un set de stéréotypes (les stéréotypes de genre), une perception sociale de l'individu (l'expression de genre), ou une identité interne (le genre, l'identité de genre). Ce qui est bien c'est qu'aucune de ces définitions ne décrit le sexe d'une personne. Changer de genre, c'est changer de vêtements, d'apparence, de comportement, de nom et de pronoms, à savoir que des éléments sociaux. Il n'existe aucune raison pour une personne de vouloir "changer" son sexe, de vouloir retirer ses seins ou s'en faire pousser, de vouloir féminiser son visage, avoir une barbe, ou changer l'apparence de ses organes génitaux si la seule source d'inconfort est le genre, car comme ils le disent si bien, "le genre et le sexe sont deux choses différentes".
Et il leur est impossible d'expliquer cette contradiction. Car si une femme est quelqu'un qui se sent femme, et qu'une femme trans a toujours été une femme, il n'y a aucun besoin de transitionner, car cet homme était, selon eux, une "femme" alors même qu'il faisait tout comme n'importe quel garçon. Il était une "femme" bébé, enfant, adolescent, adulte. Il était une femme avec sa barbe, son pénis, sa taille moyenne plus grande, ses taux d'hormones, sa consommation de pornographie, ses blagues misogynes. Pourquoi ce besoin de se changer, dans ce cas ? Pourquoi demander à être "accepté comme on est" alors qu'il s'agit visiblement d'un manque d'acceptation de soi ?
Conclusion
Contrairement au discours mainstream, être trans n'est pas un simple inconfort dans le genre. Cette notion est en contradiction avec la notion de "naître dans le mauvais corps", notamment. Car selon leurs actions, être trans c'est vouloir être de l'autre sexe, c'est vouloir être perçu comme étant de l'autre sexe par la société et la terre entière. Le problème, c'est qu'on ne peut pas changer de sexe, alors le seul moyen d'arriver à ce but est de créer une confusion générale entre sexe et genre, avec deux objectifs : Faire croire au monde que l'on est de l'autre sexe pour être traité comme tel, et le faire croire à soi-même.
Je n'en peux plus de me faire rabâcher les oreilles de cette phrase, "le sexe et le genre sont deux choses différentes", souvent ponctuée d'une formule infantilisante ou d'un smiley moqueur indiquant bien que quiconque ne sait pas ça est stupide. Je sais que c'est vrai. Je le sais parce que la distinction entre le sexe et le genre a été théorisée par des féministes radicales avant même que le mot "genre" ne soit inventé. Mais dans sa tradition habituelle, l'activisme transgenre a volé ce concept féministe et se l'est réapproprié pour servir ses intérêts propres, qui sont souvent les intérêts des hommes.
La distinction entre le sexe et le genre est réelle, elle est fondamentale, elle est un des piliers du féminisme. Et en réalité, elle n'a rien à voir avec ce que disent les activistes trans. La distinction entre sexe et genre nous apprend que le genre doit être aboli, et que transitionner n'est pas un moyen efficace de renverser les stéréotypes. C'est même le contraire.
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