Tumgik
#radcaen
hard--headed--woman · 9 months
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Salut,
You are one of my favorite blogs. I'd like to know if you could recommend any média féministe/radfem en français? Whether it's other tumblrs, igs or sites.
Désolée, j'allais répondre mais j'ai publié accidentellement ! Premièrement merci beaucoup ! <3
Sur tumblr, je peux te conseiller @merecot , @wild-wombytch , @femsolid et je sais qu'il y en a plein d'autres mais sur le coup c'est tout ce qui me vient. Les filles si vous voyez d'autres pseudos vous pouvez les mettre en commentaires ?
Elles sont géniales donc hésite pas à t'abonner si ce n'est pas déjà fait !
(D'ailleurs @merecot a un post avec un Google doc rempli de livres féministes en français si ça t'intéresse !)
Je sais qu'il y a des sites comme TRADFEM et RadCaen dédiés au féminisme radical. Encore une fois si d'autres d'entre vous ont des idées n'hésitez pas à les commenter !
Merci encore <3
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radcaen · 4 years
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Non, les femmes trans n’ont pas leurs règles
Cela fait maintenant un sacré bout de temps qu'en me promenant sur internet, je rencontre de temps à autre la question des règles des femmes trans. Ce qui me surprends le plus, c'est que quand je croyais dur comme fer aux identités de genre, on m'avait dit qu'ils avaient leurs règles, et cela m'avait semblé logique. Une preuve de plus que l'idéologie trans confonds genre et sexe, et qu'au fond tout le monde sait qu'être une femme n'est qu'un fait biologique. Mais ce n'est pas le sujet.
Le sujet, ici, est de débunker ce qui se dit sur les règles et les hommes trans-identifiés. J'aurais plusieurs articles à faire sur le sujet du "pourquoi", de l'appropriation de l'expérience femelle, du fétiche des règles, mais je n'ai pas envie que cet article se change en roman.
Qu'est-ce qui se dit ?
J'ai trouvé un grand nombre d'hommes trans-identifiés qui disent avoir des règles. C'est l'importance de ce nombre qui me motive à écrire cet article par ailleurs. Suivant les cas, l'affirmation des règles peut vouloir dire plusieurs choses.
Certains affirment avoir un "cycle hormonal"[1] dû à la prise d'hormones, notamment d’œstrogène, et qui causerai un équivalent de syndrome pré-menstruel. Les symptômes décrits sont : crampes abdominales, mal de tête, changement d'appétit, parfois nausées, baisse de moral et d'énergie, etc. La question est de savoir si ce cycle existe, comment, et quelles en sont les conséquences. Nous verrons les détails dans la suite de l'article.
Il existe ensuite ceux qui disent non pas avoir un cycle hormonal mais bien un "cycle menstruel" et des "règles". Ceux là sont les plus courants. Comme précédemment, ils décrivent des symptômes associés aux règles, mais n'ont évidemment pas de saignements. Selon eux, le saignement n'est qu'un symptôme parmi d'autres, et ne définit pas les règles. On oscille entre les hommes qui disent avoir des règles liées à leur prise d'hormones[2], et ceux qui pensent avoir des règles parce qu'ils sont trans[3]. On se retrouve avec une problématique de vocabulaire : peut-on appeler ça des règles ?
Et enfin, il y a la catégorie des hommes qui se font passer pour des femelles biologiques ou des intersexes. L'individu le plus connu à faire de telles affirmations est Jonathan Yaniv[4], un homme trans-identifié, prédateur sexuel et pédophile. Il dit avoir besoin de tampons[4] à cause de ses règles, et posséder à la fois des organes génitaux mâles et femelles. Je vous explique à la fin de l'article pourquoi cette affirmation est du bullshit total, et je vous donne de quoi répondre si vous entendez ça un jour.
Voici ce qui se dit sur internet en ce qui concerne les règles, et les hommes trans-identifiés. Je vais revenir sur chaque affirmation pour expliquer quelques notions de biologie, de linguistique et d'appropriation.
Un cycle hormonal
L'existence d'un cycle hormonal chez les hommes trans-identifiés est une grande source de débat. Entre ceux qui disent que c'est entièrement impossible (ils prennent la même dose d'hormones tout les jours) et ceux qui expliquent que ce cycle est exactement le même d'une femme grâce à des procédés biologiques variés, il y a de quoi se perdre. Je ne suis pas endocrinologue, mais voici mes conclusions basées sur mes lectures d'hommes trans-identifiés et de recherches en endocrinologie.
Les hommes trans-identifiés ont naturellement exactement le même cycle hormonal que n'importe quel homme. Seul un traitement hormonal de substitution peut apporter un changement. En général, le traitement est à base d’œstrogène et est stable. C'est à dire que l'individu prends les mêmes doses d'hormones à chaque fois. A première vue, cela empêcherai l'existence d'un cycle : si la prise est constante, comment un cycle, donc des fluctuations, peuvent se mettre en place ?
Il n'y a aucune études (ou du moins je n'en ai trouvé aucune) sur le sujet, mais certains éléments d'endocrinologie, et notamment les études des personnes intersexes ou des gens ayant besoin de prise d'hormones peuvent nous donner des réponses potentielles. On sait donc que les hormones peuvent être naturellement stockées et transformées par le corps en fonction des besoins.
La question est de savoir si c'est bien ce qui se produit chez les hommes qui prennent des hormones, pourquoi, et les conséquences. Il est très facile de savoir si il existe bien un "cycle" et pas simplement des symptômes récurrents : il suffit de faire suivre les symptômes à assez de gens pour voir si il y a une récurrence systématique.
Personnellement, l'idée d'un cycle hormonal chez les hommes qui prennent de l’œstrogène me paraît plausible. Il est à garder en tête que l’œstrogène a des symptômes connus, comme une perturbation de l'équilibre via l'oreille interne et la constipation, ce qui pourrait expliquer la gêne occasionnée. Cependant, ce ne serai pas un cycle. En attendant des études sur le sujet, je ne nie pas l'existence de symptômes et de la possibilité d'un cycle.
La question des règles
J'ai donc établi que l'existence d'un cycle hormonal est plausible, mais cela ne prouve rien sur l'existence de règles. Je vais couper court. Il est impossible, absolument impossible pour un homme d'avoir des règles, même si cet homme est trans-identifié et sous hormones. Pourquoi ? La réponse est double : Pour des raisons de vocabulaire, et pour des raisons de biologie.
Attaquons-nous au vocabulaire. Les règles sont définies comme un écoulement de sang et d'endomètre, de l'utérus par le vagin, en raison des variations hormonales du cycle menstruel. Les règles sont un élément essentiel du système reproducteur femelle : elles sont un signe de fertilité et de bonne santé.
Comme vous le voyez, les règles sont définies par le sang, pas par les autres symptômes des règles. Et ce, pour une raison simple. Il est possible pour une femme d'avoir certains symptômes, de presque tous les avoir, d'en avoir presque aucun, que ses symptômes varient au court de sa vie. Le sang n'est donc pas un symptôme parmi d'autres, c'est l'élément essentiel qui caractérise les règles. C'est aussi l'élément qui nous rends vulnérables et qui justifie la haine à notre égard.
D'un point de vue linguistique, les mots ont un sens, et le respecter permet aux gens de se comprendre entre eux. Les activistes trans le savent bien, et c'est pour ça qu'ils redéfinissent chaque élément de la femellité de manière à inclure des mâles. Les hommes trans-identifiés n'ont pas de règles car ils n'ont pas d'utérus, de vagin, d'endomètre, d'ovaires, bref car ils n'ont pas les organes qui provoquent les règles, parce qu'ils ne sont pas femelles.
D'un point de vue biologique maintenant. Les règles, comme dit plus haut, sont un signe de fertilité, car leur présence signifie que le corps a produit un ovule comme prévu, et en l'absence de fécondation, évacue l'endomètre de la paroi de l'utérus. Les règles sont provoquées par une balance hormonale précise. C'est l’œstrogène qui provoque la pousse de l'endomètre, et sa perte est provoquée par une baisse du taux de progestérone.
Je répète : les règles sont caractérisées par un taux très bas d’œstrogène, et un taux bas de progestérone. Difficile dans ce cas de comprendre comment la prise d’œstrogène pourrait provoquer des règles car, comme adorent le dire les féministes : les règles sont la période du cycle menstruel où les femmes sont le plus proches des hommes d'un point de vue hormonal. Les symptômes des règles sont causées par ces changement hormonaux et par l'expulsion du sang.
Ainsi, les crampes abdominales ou lombaires sont dues aux contraction de l'utérus qui évacue l'endomètre. L'endomètre étant un tissus, l'utérus (qui est un muscle lisse) se contracte de la même manière que pendant un accouchement, ce qui explique les douleurs. En l'absence d'utérus, ces douleurs ne peuvent évidemment pas être ressenties. Ce qui n'est pas pour dire qu'il est impossible pour un homme trans-identifié d'avoir mal au ventre, simplement ces douleurs ne sont pas des règles.
Les cas de personnes intersexes
Le cas des personnes intersexe est complexe pour deux raisons : premièrement, les médecins ne savent pas toujours à quoi ils ont affaire, et certains cas peuvent paraître complètement fous alors qu'ils sont bien réels. Deuxièmement, il existe des cas de gens qui se font passer pour intersexe, et ceci est assez régulier pour avoir été documenté[5]. Je vous invite sérieusement à lire/télécharger mon guide d'introduction à l'intersexualité si vous voulez bien comprendre cette partie.
Toujours est-il que certaines personnes utilisent l'argument fallacieux de l'existence des personnes intersexes pour affirmer que certains mâles pourraient avoir des règles. Je vais donc directement briser un mythe : Oui, il existe des individus avec des chromosomes XY qui peuvent avoir leurs règles, il s'agit du symptôme de Swyer, et non seulement il s'agit du seul cas existant de "mâles" ayant des règles, mais ces règles ne peuvent avoir lieu que si la personne suit une thérapie hormonale de substitution.
L'immense majorité des femmes qui ont le syndrome de Swyer (oui, les personnes qui ont le syndrome de Swyer sont toutes des femmes) n'est pas transgenre, et ne ressemble en rien à un homme. Seule la présence des chromosomes mâles en font un syndrome qui rendre dans la case des intersexes.
Ensuite, il existe des cas d'hommes ayant des organes génitaux femelles internes et des organes génitaux externes mâles, mais ces organes ne sont pas fonctionnels ; il s'agit de mâles infertiles. L'utérus ne débouche pas sur un vagin, empêchant l'existence de règles à proprement parler, mais il arrive que certains expériences des saignements péniens (sang dans les urines) qui permettent de détecter le syndrome. L'utérus est atrophié, et les testicules sont mal formés. En conclusion, parler de règles ici est un abus de langage.
Tout comme le cas de Jonathan Yaniv, la majorité des hommes trans-identifiés ne sont pas intersexes, et ne peuvent pas avoir de règles même en prenant des hormones régulièrement. Il s'agit d'un cas d'appropriation des conditions intersexes par les activistes trans, un sujet sur lequel je dois définitivement faire un article complet.
Conclusion
Les femmes trans n'ont pas leurs règles. Le titre était déjà clair, mais je pense qu'il est important d'appuyer ce fait. Il n'est pas possible pour un homme d'avoir des saignements menstruels en l'absence d'utérus, et les symptômes évoqués et comparés à un syndrome pré-menstruel ne sont pas non plus lié à des règles : comment avoir des crampes menstruelles en l'absence de l'organe qui provoque les crampes...?
La question de la terminologie est également importante car comme le souligne La vie en queer dans son excellent article sur le cycle hormonal des hommes trans-identifiés, les règles sont une problématique femelle, qui touche toutes les femmes peu importe leur identité de genre. Les hommes trans et les femelles non-binaires ont besoin de ce vocabulaire propre qui nous appartient et qui nous relie. Retirer les saignements de la définition, en plus d'être incorrecte, est un manque de respect. Nous subissons des violences dans le monde entier à cause de nos règles, violences que les hommes trans-identifiés ne subiront jamais.
Nous avons le droit à notre propre vocabulaire, nous avons le droit de parler de nos corps de manière exclusive.
Sources externes : (1) Un cycle hormonal chez les femmes trans ? par La Vie En Queer (2) J'ai mes règles et je vous emm*rde. par Laura Badler (3) Trans Girl Periods. Yes, that's right. No, I'm being serious. Just read the damn article. par Alaina Kailyn (4) Heated debate w/ Jessica Yaniv: Trans Predator par Blaire White (timer) (5) Pretense of a Paradox: Factitious Intersex Conditions on the Internet
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Tumblr media
SARAH HEGAZI était une femme lesbienne Égyptienne, morte hier (le 14 Juin 2020). Elle s'est suicidée, ne supportant plus de vivre dans le trauma des tortures subies pour avoir osé porter un drapeau arc-en-ciel. En ce mois de la Pride, rappelons que la haine des homosexuels tue encore. L'attirance pour le même sexe ne mérite pas cette haine. Ses derniers mots : "A mes frères et sœurs - J'ai essayé de trouver la rédemption mais j'ai échoué, pardonnez moi A mes amis - L'expérience était difficile et je suis trop faible pour résister, pardonnez moi. Au monde - Tu as été terriblement cruel, mais je pardonne."
Sur sa page Wikipédia, il est noté qu’elle est “queer”. Ne faites pas ça, s’il vous plaît. Elle était lesbienne, et n’aurait sans doute pas apprécié d’être décrite avec un mot qui dénote tant de violence, elle qui a été torturée pour sa sexualité.
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Note
Est-ce que je peux poster ta traduction du texte de JKR sur mon blog wordpress avec crédit ? Où est-ce que tu préfère que je mette juste un lien à la place du texte complet ? Je ne peux pas envoyer de liens dans un ask mais mon blog s'appelle radcaen
Pas de souci :D tu peux tout à fait poster le texte !
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radcaen · 4 years
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Cisgenre : Définition
"Cis n'existe pas. Les femmes ne sont pas une sous-classe de leur propre classe sexuelle." -C. Hulting-
Le terme cisgenre est réfuté par les féministes radicales (voir cet article pour savoir pourquoi), mais que signifie t-il réellement ? Et par qui a t-il été inventé ? Nous pensons que les réponses à ces questions sont importantes pour bien comprendre les enjeux qui entourent ce mot.
Origine
Le terme cisgenre provient de l'allemand "zisexuell", signifiant cissexuel. Il a été utilisé pour la première fois par le sexologue Volkmar Sigusch en 1991 dans son essai "Les Transsexuels et notre vision nosomorphique", qu'il cite comme origine du terme dans son essai "La Révolution Néosexuelle" publié en 1998. Que l'on cite l'un ou l'autre de ces essais comme origine, on peut s'accorder sur le fait que le mot a été inventé dans les années 90.
Le terme genre, qui est la base de la transformation de cissexuel en cisgenre, a été inventé par le sexologue Néo-Zélandais John Money.
Signification
Le terme "cisgenre" décrit tout personne qui n'est pas trans et donc, dont l'identité de genre correspond au sexe. Le genre signifiant ici une identité interne et personnelle, l'idée selon laquelle une femme peut être cisgenre signifie que les femmes sont naturellement genrées au féminin (avec tout les stéréotypes que cela sous-entends). Le mot cisgenre revient à naturaliser l'oppression des femmes. Il s'agit d'essentialisme.
Le terme cisgenre peut être utile pour parler de personnes qui ne sont pas trans, en théorie. En pratique tout le monde comprends quand on ne précise pas que la personne est trans, et utiliser le terme "biologique" est également efficace. En revanche le préfixe "cis" est régulièrement utilisé pour placer les femmes dans une position de groupe oppressif, ou pour discréditer un discours.
Cis implique également une notion de privilège, inhérent au fait de ne pas être transgenre.
Problématiques
Les deux hommes à l'origine des termes "genre" et "cisgenre" ont une chose en commun : ils étaient pédophiles. Volkmar Sigusch croyait en une sexualité de l'enfant, compatible avec le désir des adultes. Son but était d'aider les pédophiles à créer des relations saines avec les enfants, ou au moins d'arrêter d'entrer en contact avec eux. Il croyait que la sexualité n'était pas traumatisante pour les enfants, tant qu'elle n'était pas abusive.
Money était persuadé que la sexualité se développait grâce aux expériences, et était acquise. Il a donc poussé David Reimer (un patient à qui il a fais subir une réassignation sexuelle) et son frère  à pratiquer des actes sexuels devant lui pour conditionner leur développement. Les deux garçons étaient enfants. Lorsqu'ils résistaient, Money les forçait, et il prenait des photos qu'il partageait avec ses collègues. Le cas de David Reimer est connu car les deux enfants se sont suicidés suite aux mauvais traitements qu'ils ont subis à cause de Money. Il s'agit d'un des cas les plus fameux de réassignation sexuelle.
Conclusion
Les féministes radicales rejettent l'idée selon laquelle les femmes sont naturellement soumises, attirées par le rose et faible physiquement. La naturalisation de notre oppression est une attaque directe au féminisme, et n'est qu'une autre manière de dire que les femmes sont juste comme ça, et qu'on y peut rien.
Sans même prendre en compte l'origine douteuse du mot, les féministes rejettent ce concept. Mais le fait qu'il ait été créé par des hommes ayant une tendance pour la pédophilie le rend simplement inacceptable. Le concept du genre avait été théorisé par des féministes de la Seconde Vague avant que le mot ne soit inventé.
Aucune femme (ni homme) n'est cisgenre.
Sources externes : Post de Women Read Women sur Twitter "Cisgender" sur Wikipédia (article Anglophone) "Cisgenre" sur Wikipédia (article Francophone) "John Money" sur Wikipédia
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radcaen · 4 years
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Texte complet de JK Rowling
Ce texte a été traduit par criticalqueenlesbian sur Tumblr. Prenez le temps de lire le post sur son blog et de la remercier de son travail.
J.K. Rowling écrit à propos de ses raisons pour s’être exprimée sur les questions de sexe et de genre
Avertissement : ce texte contient un langage inapproprié pour les enfants.
Ce n’est pas un texte facile à écrire, pour des raisons qui vont rapidement devenir claire, mais je sais que le moment est venu pour moi de m’expliquer sur un sujet particulièrement toxique. J’écris cela sans aucune volonté d’ajouter à cette toxicité.
Pour les gens qui l’ignorent : en décembre dernier, j’ai tweeté mon soutien à Maya Forstarter, une spécialiste des taxes qui a perdu son travail pour ce qui a été jugé comme des tweets « transphobes ». Elle a amené son problème devant le tribunal du travail, demandant au juge de juger si la croyance philosophique que le sexe était déterminé biologiquement était protégée par la loi. Le juge Tayler a jugé que non.
Mon intérêt pour les questions trans remontent à presque deux ans avant le cas de Maya, deux ans pendant lesquels j’ai suivi de près les débats autour du concept d’identité de genre. J’ai rencontré des personnes trans, lu des livres, des blogs et des articles écrits par des personnes trans, des spécialistes du genre, des personnes intersexes, des psychologues, des safeguarding experts (ndt : un mot métier spécifiquement britannique, dédié à surveiller que les mesures prises ne sont pas néfastes à la population), travailleurs sociaux et médecins, et j’ai suivi le débat en ligne et au travers des médias traditionnels. A un certain niveau, mon intérêt pour la question était professionnel, car j’écris des polars contemporains, et mon héroïne, détective, a l’âge d’être intéressée et affectée par ces questions, mais à un autre niveau, c’est particulièrement personnel, comme je suis sur le point de l’expliquer.
Tout au long de mes recherches, des accusations et menaces de la part d’activistes trans fleurissaient sur mon mur Twitter. Ça a été initialement déclenché par un like. Pendant que je commençais à développer un intérêt pour l’identité de genre et les questions transgenres, j’ai pris l’habitude de faire des captures d’écran des commentaires qui m’intéressaient, comme moyen de me souvenir de ce que je pourrais vouloir creuser plus tard. A une occasion, j’ai accidentellement cliqué sur « aimer » au lieu de prendre une capture d’écran. Cet unique like a été jugé comme une preuve de crime de pensée, et un niveau bas mais persistant de harcèlement a commencé.
Des mois plus tard, j’ai aggravé mon criminel like en m’abonnant à Magdalen Berns sur Twitter. Magdalen était une jeune féministe et lesbienne immensément brave, qui mourrait d’une tumeur agressive au cerveau. Je me suis abonnée parce que je voulais la contacter directement, ce que j’ai réussi à faire. Cependant, comme Magdalen croyait fermement en l’importance du sexe biologique, et ne pensait pas que les lesbiennes devraient être qualifiées de bigotes pour refuser de sortir avec des femmes trans avec un pénis, des liens ont été fait dans la tête des activistes trans de twitter, et le niveau de harcèlement sur les réseaux sociaux a augmenté.
Je mentionne tout cela seulement pour expliquer que je savais parfaitement ce qu’il allait se passer quand j’ai soutenu Maya. A ce stade, je devais en être à ma quatrième ou cinquième « cancellation » (ndt : annulation ; quand des gens décident qu’une célébrité ne vaut plus rien parce qu’elle a dit quelque chose jugé offensant). Je m’attendais aux menaces de violence, à m’entendre dire que j’étais littéralement en train de tuer des personnes trans avec ma haine, à être appelée une chienne ou une pute et, bien sûr, à voir mes livres brûlés, même si un homme particulièrement violent m’a indiqué qu’il les composterait.
Ce à quoi je ne m’attendais pas suite à ma cancellation était l’avalanche d’emails et de lettres qui me sont tombées dessus, l’écrasante majorité d’entre eux étant des messages positifs, reconnaissants, et exprimaient leur soutien. Ils venaient d’un mélange de personnes gentilles, empathiques et intelligentes, certaines travaillant dans des milieux s’occupant de dysphorie de genre et de personnes trans et qui étaient profondément inquiètes de la manière dont un concept socio-politique est en train d’influencer les lois, les pratiques médicales et la sécurité. Elles s’inquiètent des dangers pour les jeunes, les personnes homosexuelles, et de l’érosion des droits des femmes et des filles. Et par-dessus tout, elles s’inquiètent du climat de peur qui n’aide personne, et surtout pas les jeunes trans.
J’ai pris de la distance par rapport à Twitter pendant plusieurs mois à la fois avant et après avoir tweeté pour soutenir Maya, parce que je savais que ça ne faisait rien de bien pour ma santé mentale. Je suis uniquement revenue parce que je voulais partager un livre pour enfants gratuitement pendant la pandémie. Immédiatement, les activistes qui se considèrent clairement comme bons, gentils et progressistes sont revenus en masse sur mon mur, se pensant en droit de surveiller mon langage, m’accusant de haine, m’appelant par des insultes misogynes et surtout, comme toute femme impliquée dans ce débat le sait, en m’appelant TERF.
Si vous ne le saviez pas déjà, et pourquoi le sauriez-vous ?, TERF est un acronyme créé par les activistes trans qui veut dire Féministe Radicale Excluant les Trans. Dans la pratique, une très large démographie de femmes sont appelées TERFs, et la grande majorité d’entre elles n’ont jamais été féministes radicales.  Des exemples de soi-disant TERFs vont de la mère d’un enfant gay s’inquiétant que son fils veuille transitionner pour échapper au harcèlement homophobe qu’il subit, jusqu’à une vieille dame jusque là absolument pas féministe qui a déclaré ne plus jamais se rendre chez Mark & Spencer parce qu’ils permettent à n’importe quel homme déclarant être une femme d’entrer dans les cabines d’essayage des femmes. Ironiquement, les féministes radicales n’excluent pas les trans, puisqu’elles incluent les hommes trans dans leur féminisme, comme les hommes trans sont nés femmes.
Mais les accusations d’être TERF ont été suffisantes pour intimider beaucoup de personnes, institutions et organisations que j’ai autrefois admirées, qui tremblent maintenant devant ces menaces de cours de récré. « Ils vont nous appeler transphobes ! », « Ils vont dire que je déteste les personnes trans ! », et puis quoi encore, ils vont dire que tu as des puces ? Je parle en tant que femme biologique, beaucoup de personnes en position de pouvoir devraient avoir plus de couilles (ce qui est sans doute possible, si on en croit le genre de personnes qui soutient que le fait que les poissons-clowns peuvent changer de sexe veut dire que les humains ne sont pas une espèce dimorphique).
Du coup, pourquoi je fais ça ? Pourquoi je m’exprime ? Pourquoi ne pas sagement faire mes recherches en gardant la tête baissée ?
J’ai cinq raisons pour lesquelles le nouvel activisme trans m’inquiète, et qui m’ont convaincue que je devais m’exprimer.
Premièrement, j’ai un fonds caritatif dédié à réduire la misère sociale en Écosse, notamment pour les femmes et les enfants. Entre autres choses, mon fonds soutient des projets pour les femmes en prison et pour les survivantes de violences domestiques et violences sexuelles. Je finance aussi la recherche médicale pour la sclérose en plaques, une maladie qui affecte très différemment les hommes et les femmes. Ça fait un moment qu’il est devenu clair pour moi que le nouvel activisme trans est en train d’avoir (ou risque fortement d’avoir, si toutes ses exigences sont acceptées) un impacte significatif sur beaucoup des causes que je soutien, parce qu’il souhaite éroder la notion juridique de sexe pour la remplacer par celle du genre.
La deuxième raison est que je suis une ancienne maîtresse d’école, et la fondatrice d’une organisation caritative pour les enfants, ce qui me donne à la fois un intérêt pour l’éducation, et pour la protection des enfants. Comme beaucoup, j’ai de grandes inquiétudes concernant les effets que le mouvement des droits des trans est en train d’avoir sur ces deux choses.
La troisième raison est que, en tant qu’autrice interdite (ndt : ses livres sont interdits à plusieurs endroits parce que considérés comme contraires aux bonnes mœurs), je m’intéresse particulièrement à la liberté d’expression, et je l’ai publiquement défendue, même pour Donald Trump.
La quatrième raison est que les choses sont en train de devenir particulièrement personnelles. Je suis inquiète du nombre énorme de jeunes femmes qui souhaitent transitionner, et du nombre croissant qui souhaitent détransitionner (revenir à leur sexe initial), parce qu’elles regrettent d’avoir pris cette mesure qui, dans certains cas, a altéré leur corps définitivement et les a privées de leur fertilité. Certaines disent qu’elles ont décidé de transitionner après avoir réalisé qu’elles étaient attirées par les personnes de même sexe, et que cette transition était en partie motivée par l’homophobie présente dans la société ou dans leur famille.
La majorité des personnes ne savent probablement pas, et je l’ignorais moi-même avant de faire mes recherches sur le sujet, qu’il y a dix ans, la majorité des personnes qui voulaient changer de sexe était des hommes. Cette tendance s’est maintenant renversée. La Grande Bretagne a vu une augmentation de 4400% des filles présentées pour un traitement visant à transitionner. Les filles autistes sont largement surreprésentées parmi elles.
Le même phénomène a été observé aux États-Unis. En 2018, La chercheuse et physicienne américaine Lisa Littman a exploré la question. Dans une interview, elle dit :
« En ligne, les parents décrivent un motif très inhabituel de personnes s’identifiant comme trans, où plusieurs amis, et parfois même un groupe entier d’amis s’identifient comme trans en même temps. J’aurais été négligente si je n’avais pas considéré la contagion sociale et l’influence des pairs comme facteur potentiel. »
Littman mentionne Tumblr, Reddit, Instagram et Youtube comme facteurs contribuant à l’Apparition Rapide de la Dysphorie de Genre (Rapid Onset Gender Dysphoria), où elle pense que dans le milieu de l’indentification transgenre, « les jeunes ont crée salles de résonances particulièrement isolées ».
Son article a déclenché un scandale. Elle a été accusée d’être biaisée et de répandre des fausses informations sur les personnes transgenres, exposée à une vague d’abus et une campagne organisée pour discréditer à la fois elle et son travail. Le journal a retiré ses recherches de leur site, l’a réétudié, et l’a republié. Cependant, sa carrière a souffert du même arrêt que celle de Maya Forstater. Lisa Littman a osé remettre en question l’un des points centraux du discours des activistes trans, qui est que l’identité de genre d’une personne est innée, comme son orientation sexuelle. Personne, les activistes insistent, ne peut être convaincu de devenir trans.
L’argument de beaucoup d’activistes trans à l’heure actuelle est que si vous ne laissez pas un adolescent dysphorique transitionner, il va se suicider. Dans un article expliquant pourquoi il a démissionné de Tavistock (une clinique du NHS dédiée au genre en Angleterre), le psychiatre Marcus Evans explique que l’affirmation que les enfants se tueraient s’ils n’étaient pas autorisés à transitionner « ne correspond à aucune étude ou donnée dans ce domaine. Ni avec les cas que j’ai rencontrés pendant des années de pratiques de la psychothérapie ».
Les écrits de jeunes hommes trans révèlent un groupe de personnes sensibles et intelligentes. Plus je lisais leurs récits sur leur dysphorie de genre, avec leurs descriptions d’anxiété, de dissociation, de troubles de l’alimentation, de mutilation et de haine contre soi-même, plus je me demandais, si j’étais née 30 ans plus tard, si moi aussi j’aurais envisagé la transition. L’attrait d’échapper au fait d’être une femme aurait été énorme. J’ai eu beaucoup de troubles obsessionnels du comportement quand j’étais jeune. Si j’avais trouvé, en ligne, une communauté et du soutien que je ne pouvais pas trouver dans mon environnement immédiat, je pense que j’aurais pu être persuadée de devenir le fils que mon père aurait ouvertement préféré avoir.
Quand je lis à propos de l’idéologie du genre, je me souviens à quel point je me considérais comme distancée du sexe quand j’étais jeune. Je me souviens de Colette qui se décrivait comme « une hermaphrodite mentale » et les mots de Simone de Beauvoir « c’est tout à fait normal pour une future femme de s’indigner des limitations qu’on lui impose de par son sexe. La vrai quelques n’est pas de savoir pourquoi elle devrait les rejeter, le problème est plutôt de comprendre pourquoi elle les accepte. »
Comme je n’avais pas la possibilité de devenir un homme dans les années 80, c’est par les livres et la musique que j’ai vaincu mes problèmes mentaux et le jugement sexué qui mettent tant de filles en guerre contre leur corps dans leur adolescence. Heureusement pour moi, j’ai trouvé mon propre sens d’être autre, et mes propres hésitations à propose d’être une femme reflétés dans le travail d’écrivaines et de musiciennes qui m’ont rassurée sur le fait que, malgré tout le sexisme que le monde nous jette à la figure, c’est ok de se sentir perdu, sombre, sexuel et non sexuel, incertain de quoi ou qui nous sommes.
Je veux être très claire : je sais que la transition sera une solution pour certaines personnes dysphorique, même si je suis consciente grâce à mes recherches que les études ont de manière constante montrées qu’entre 60 et 90% des adolescentes dysphoriques guérissent en grandissant. Encore et encore, on m’a dit « rencontre des trans ». Je l’ai fait. En plus de jeunes gens, qui étaient tous adorables, il se trouve que je connais une personne qui se considère comme une femme transsexuelle, plus vieille que moi et merveilleuse. Bien qu’elle soit ouverte sur son passé en tant qu’homme gay, j’ai toujours trouvé difficile de la considérer comme autre chose qu’une femme, et je pense (et espère) qu’elle est parfaitement heureuse d’avoir transitionné. Étant plus vieille, cependant, elle est passée par une plus longue et rigoureuse période d’évaluation, de psychothérapie, et par différentes étapes de transformation. L’explosion actuelle de l’activisme trans presse pour une suppression de ce système solide à travers lequel les candidats qui souhaitent un changement de sexe devaient autrefois passer. Un homme qui ne souhaite pas être opéré et qui ne prend pas d’hormone peut maintenant obtenir un Certificat de Reconnaissance de Genre et être considéré comme une femme aux yeux de la loi. Beaucoup de personnes ne sont pas conscients de ça.
Nous vivons la période la plus misogyne dont j’ai fait l’expérience. Dans les années 80, j’imaginais que mes futures petites filles, si j’en avais, auraient la vie beaucoup plus facile que la mienne, mais entre les attaques contre le féminisme et la culture internet saturée de porno, je pense que les choses sont en fait devenues pires pour les filles. Je n’ai jamais autant vu les femmes être dénigrées et déshumanisées à ce point. En partant de la longue histoire d’harcèlement sexuelles du leader du monde libre et de sa fière affirmation « attrapons-les par la chatte », en passant par le mouvement incel (célibataires involontaires) qui détestent les femmes qui ne veulent pas leur offrir du sexe, jusqu’aux activistes trans qui déclarent que les TERFs doivent recevoir des coups de poings et être rééduquées, les hommes de tous les bords politiques semblent d’accord : les femmes cherchent les ennuis. Partout, on dit aux femmes de se taire et de s’asseoir, sinon… 
J’ai lu tous les arguments soutenant que le fait d’être une femme ne résidait pas dans le corps sexué, et les affirmations que les femmes biologiques n’ont pas d’expériences communes, et je les trouve, aussi, profondément misogynes et régressifs. Il est très clair que l’un des objectifs de nier l’importance du sexe est de détruire ce que certains ont l’air de considérer comme l’idée cruelle et ségrégationniste que les femmes on leur propre réalité biologique ou, tout aussi terrifiant pour eux, qu’elles partagent une réalité unifiante qui fait d’elles une classe politique cohésive. Les centaines de mails que j’ai reçus ces derniers jours prouvent que cette destruction inquiète tout autant. Ce n’est pas assez pour les femmes d’être des alliées des trans. Les femmes doivent accepter et admettre qu’il n’y a aucune différence matérielle entre les femmes trans et elles-mêmes.
Mais comme beaucoup de femmes l’ont dit avant moi, « femme » n’est pas un costume. « Femme » n’est pas une idée dans la tête d’un homme. « Femme » n’est pas un cerveau rose, une affection pour Jimmy Choos ou une autre de ces idées sexistes qui sont maintenant présentées comme progressives. De plus, le langage « inclusif » qui appellent les femmes « personnes menstruées » ou « personnes avec vulve » est considéré par beaucoup de femmes comme déshumanisant et retirant aux femmes leur dignité. Je comprends pourquoi les activistes trans considèrent que ce langage est approprié et gentil, mais pour celles d’entre nous qui avons reçu des insultes crachées par des hommes violents, ce n’est pas neutre, c’est hostile, et aliénant.
Ce qui m’amène à la cinquième raison pour laquelle je suis profondément inquiète des conséquences de l’activisme trans contemporain.
J’ai été une personne publique depuis plus de 20 ans, et je n’ai jamais parlé publiquement du fait que j’ai été victime de violences domestiques et d’abus sexuels. Ce n’est pas parce que j’ai honte que cela me soit arrivé, mais parce que c’est traumatisant d’y repenser et de s’en souvenir. Je me sens également responsable de ma fille, que j’ai eu de mon premier mariage. Je ne voulais pas m’attribuer une histoire qui la concerne également. Cependant, il y a peu, je lui ai demandé comment elle se sentirait si je parlais publiquement de cette partie de ma vie, et elle m’a encouragée à le faire.
J’ai mentionné ces choses non pas pour gagner de la sympathie, mais comme geste de solidarité envers le nombre énorme de femmes qui ont une histoire similaire à la mienne, qui ont été accusées de bigoterie pour s’inquiéter du devenir des espaces dédiés aux femmes.
J’ai réussi à échapper à mon premier mariage avec difficulté, mais je suis maintenant mariée à un homme bon et respectueux, à l’abri et à l’aise d’une manière que je n’aurais jamais crue possible. Cependant, les cicatrices laissées par la violence et les abus sexuels ne disparaîtront pas, peu importe à quel point on vous aime, peu importe l’argent qu’on gagne. Mon éternelle nervosité est une blague dans la famille, même moi je sais que c’est drôle, mais je prie pour que mes filles n’aient jamais les mêmes raisons que moi de détester les bruits soudains, ou de découvrir une personne derrière moi quand je ne l’ai pas entendue s’approcher.
Si vous pouviez entrer dans ma tête et comprendre ce que je ressens quand je lis l’histoire d’une femme trans tuée par un homme violent, vous trouveriez de la solidarité. Je ressens un sentiment de terreur viscérale concernant la manière dont cette femme trans aura passé ses derniers instants sur Terre, parce que j’ai également connu ces moments de terreur infinie quand je réalisais que la seule chose qui me gardait en vie était le self-contrôle bancal de mon attaquant.
Je pense que la majorité des personnes qui s’identifient comme trans ne présentent aucun danger pour les autres, mais sont vulnérables pour les raisons mentionnées précédemment. Les personnes trans ont besoin et méritent une protection. Comme les femmes, ils ont plus de chances d’être tués par un partenaire sexuel. Les femmes trans prostituées, notamment celles racisées, sont particulièrement exposées aux risques. Comme toutes les autres victimes de violences domestiques et d’abus sexuels que je connais, je ne ressens que de l’empathie et de la solidarité pour les femmes trans qui ont été violentées par des hommes.
Donc je veux que les femmes trans soient en sécurité. En même temps, je ne veux pas que les femmes et les filles soient moins en sécurité. Quand vous ouvrez la porte des toilettes et des cabines d’essayage à tous les hommes qui pensent se considérer comme des femmes, et comme je l’ai dit, les certificats de changement de genre sont maintenant délivrés sans aucune opération ou aucune hormone, alors vous ouvrez la porte à tous les hommes qui veulent entrer. C’est la simple vérité.
Samedi matin, j’ai lu que le gouvernement écossais avançait sur des plans controversés concernant la reconnaissance du genre, qui vont, dans les faits, faire en sorte que tout ce qu’un homme a besoin pour « devenir une femme » est de dire qu’il en est une. Pour utiliser un mot très contemporain, j’ai été « triggered » (tdr : déclenchée ; se dit quand une personne fait face à un élément qui cause chez elle de la panique). Fatiguée par les attaques incessantes des activistes trans sur les réseaux sociaux, alors que j’étais seulement là pour donner à des enfants des retours sur des images qu’ils avaient dessinés pour mon livre pendant le confinement, j’ai passé beaucoup de ce samedi dans un endroit très sombre dans ma tête, alors que les souvenirs d’un grave abus sexuel que j’avais vécu dans ma vingtaine tournaient en boucle dans ma tête. Cet abus s’est déroulé à une époque où j’étais particulièrement vulnérable, et un homme a profité de cette détresse. Je ne pouvais pas bloquer ces souvenirs et je trouvais difficile de contenir ma colère et ma déception face au fait que le gouvernement sacrifiait la sécurité des femmes et des filles.
Tard ce samedi, alors que je regardais les dessins des enfants avant d’aller au lit, j’ai oublié la première règle de Twitter, ne jamais s’attendre à une conversation nuancée, et j’ai réagis à ce que je pense être un langage dégradant envers les femmes. J’ai parlé de l’importance du sexe et j’en paie le prix depuis. J’ai été transphobe, une pute, une chienne, une TERF. Je méritais d’être cancelled, frappée, morte. Tu es Voldemort, a dit une personne, pensant clairement que c’était le seul langage que je comprendrais.
Ce serait tellement plus simple de tweeter le hashtag approuvé, parce que bien évidement les droits des trans sont des droits de l’homme, et bien entendu la vie des trans a de l’importance, pour récupéré des woke cookies (ndt : des bons points des bien-pensants) et de profiter de la vague agréable qui suit l’affirmation de signes de vertu. Il y a de la joie, du soulagement et de la sécurité dans la conformité. Comme Simone de Beauvoir l’a également écrit « Et sans doute il est plus confortable de subir un aveugle esclavage que de travailler à s’affranchir : les morts aussi sont mieux adaptés à la terre que les vivants. »
Un grand nombre de femmes sont avec raison terrifiées des activistes trans : je le sais parce que beaucoup m’ont contactée pour me raconter leur histoire. Elles ont peur d’être doxxée (ndt : qu’on révèle leur identité à leur travail et à leurs proches), de perdre leur travail ou leur moyen de subsistance, et peur de la violence.
Mais tout aussi désagréable que ce soit d’être constamment prise pour cible, je refuse de m’incliner devant un mouvement qui, je pense, est en train de causer du mal en détruisant le mot « femme » comme classe politique et biologique, et en offrant une protection aux prédateurs comme peu avant eux. Je me tiens aux côtés des braves femmes, hommes, gays, hétéro, et trans qui défendent la liberté d’expression et de penser, et les droits et la sécurité des personnes les plus vulnérables dans la société : les jeunes gays, les adolescents fragiles, les femmes qui dépendent des espaces dédiés aux femmes et souhaitent les conserver. Les sondages montrent que ces femmes sont une vaste majorité et excluent seulement celles qui sont suffisamment privilégiées ou chanceuses de ne pas avoir été confrontées à la violence masculine ou aux abus sexuels., et qui ne se sont pas fatiguées à se renseigner sur le sujet.
La seule chose qui me donne de l’espoir est que ces femmes manifestent et s’organisent, et qu’elles ont quelques hommes et personnes trans décents avec elles. Les partis politiques qui cherchent à apaiser les voix les plus fortes dans ce débat ignorent les inquiétudes des femmes à leurs risques et périls. En Grande Bretagne, les femmes se rejoignent à travers les partis, inquiètent de l’érosion de leurs droits si difficilement obtenus et de l’intimidation dont elles sont victimes. Aucune des femmes critiques du genre auxquelles j’ai parlé ne déteste les trans, au contraire. Beaucoup d’entre elles se sont intéressées au sujet justement parce qu’elles s’inquiétaient pour eux, et elles sont très sympathique envers les adultes trans qui veulent simplement vivre leur vie, et qui font face à des attaques d’un activisme qu’ils ne soutiennent pas. La plus grande ironie est que la tentative de faire taire les femmes avec le mot TERF a peut-être poussé plus de jeunes femmes à rejoindre le féminisme radical que le mouvement a vu en des années.
La dernière chose que je veux dire est la suivante. Je n’ai pas écrit ce texte dans l’espoir que quiconque sorte un violon pour moi, même pas un tout petit. Je suis extraordinairement chanceuse : je suis une survivante, certes, mais pas une victime. J’ai seulement mentionné mon passé parce que, comme chaque personne sur Terre, j’ai un passé complexe qui impacte mes peurs, mes intérêts et mes opinions. Je n’oublie jamais cette complexité innée quand je crée un personnage, et je ne l’oublie certainement pas quand on parle des trans.
Tout ce que je demande, tout ce que je veux, est qu’une empathie similaire, une compréhension similaire soit étendue à ces millions de femmes dont le seul crime est de vouloir que les inquiétudes soient entendues sans recevoir des menaces et de la violence.
Sources externes : Traduction de critiqualqueenlesbian Texte original de Jk Rowling
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Gaslighting : Définition
Le gaslighting ou gas-lighting, connu sous le nom de détournement cognitif au Québec, est une forme d'abus mental dans lequel l'information est déformée ou présentée sous un autre jour, omise sélectivement pour favoriser l'abuseur, ou faussée dans le but de faire douter la victime de sa mémoire, de sa perception et de sa santé mentale.
Le gaslighting est un terme qui provient de l'anglais, "éclairage au gaz", et qui décrit une forme particulière et malicieuse de mensonge. L'origine du mot se trouve dans une pièce de théâtre plus tard adaptée au cinéma dans laquelle un homme fais douter sa femme de sa santé mentale en bougeant des objets dans la maison et en niant l'avoir fait quand elle le remarque. Le gaslighting est une forme d'abus psychologique.
A quoi ressemble le gaslighting ?
Dans son livre "Why Does He Do That", Lundy Bancroft parle d'un de ses clients, un homme abusif, qui utilisait le gaslighting sur sa femme. Il décrit que cet homme faisait des choses comme cacher les clés quand sa femme les cherche, attendre qu'elle devienne folle à force de ne pas trouver, et les mettre en évidence sur la table en affirmant qu'elles ont toujours été là.
Une autre forme de gaslighting courante est le fait de nier un évènement qui a eu lieu. Dans le même livre, une femme décrit qu'elle était furieuse en se réveillant le matin à cause des actes de son mari la veille, qui l'a humiliée devant les enfants. En descendant dans sa cuisine elle le trouve de bonne humeur, et il nie avoir fait quoi que ce soit la veille, feignant être surpris de la voir fâchée et la traitant d'hystérique.
Le gaslighting c'est aussi quand les hommes nient des faits évidents ou le ressenti des femmes. Par exemple le fait que la violence envers les femmes est d'origine masculine, que la majorité des viols sont commis par des hommes, que ce sont les hommes qui déclenchent des guerres, que le harcèlement de rue existe et n'est pas un problème isolé. Tout ceci confuse les femmes et les fait douter de la réalité dans laquelle nous vivons.
Le point commun entre ces histoires, et ce qui constitue le point le plus important pour savoir si on est victime de gaslighting, c'est que c'est un mensonge qui fait douter la victime de sa perception. Ce n'est pas non plus un problème de communication : l'abuseur sait pertinemment ce qu'il fait, c'est un acte délibéré. A grande échelle, le gaslighting peut être fait par des personnes qui croient fermement ce qu'elles disent, mais l'effet est le même pour la victime.
Comment le reconnaître et résister
Un signe commun de gaslighting pour la victime est de vouloir enregistrer des preuves (vidéos, screenshots) de ses interactions pour pouvoir montrer qu'elle n'est pas folle. Comme on la fait douter de ses perceptions et de ce qui lui arrive, elle a recours à des moyens externes pour vérifier son sentiment que quelque chose ne vas pas et prouver à son entourage que quelque chose est bien arrivé.
Le meilleur moyen de faire face au gaslighting est d'être sûre de ses perceptions et de ses convictions. Les manipulateurs peuvent être très déstabilisants, mais il leur est impossible de faire douter une personne qui est sûre de ce qu'elle sait. La prise de preuve peut aider à atteindre ce but, mais il est surtout important d'avoir une bonne estime de soi, ce qui est difficile quand on est une femme et encore plus pour celles qui sont dans des relations abusives.
Pour l'entourage d'une victime, assurer la personne qu'elle peut avoir confiance en ses perceptions et lui redonner confiance en elle est primordial pour l'aider à sortir du cercle vicieux qu'entraîne le gaslighting. Le sentiment de doute ressenti peut être très fort, et le plus important est de se concentrer sur redonner le pouvoir à la victime de se faire confiance et de croire ce qu'elle voit/entends. On peut faire ça en lui assurant qu'on la croit, qu'elle n'est pas folle, qu'on la soutien et qu'on a confiance en elle, etc.
Sur internet et à grande échelle
Le gaslighting est quelque chose qu'on peut facilement retrouver sur internet et à grande échelle. De manière classique, n'importe qui peut être victime de gaslighting dans une discussion privée sur facebook ou twitter, mais il est aussi possible de voir des groupes entiers nier des faits, les cacher délibérément, ou raconter des mensonges dans le but de faire douter les gens de la véracité des faits.
En tant que féministes radicales, on voit beaucoup ce phénomène avec les activistes transgenre. D'autres groupes comme le STRASS, qui veut légaliser l'achat de prostituées, mentent délibérément pour parvenir à leurs fins, mais dans ce cas il ne s'agit pas tant de gaslighting que de malhonnêteté.
On peut également mentionner le gaslighting envers les personnes noires quand des gouvernement nient l'esclavage, l'exploitation, les génocides qui ont été perpétrés, ou tentent de faire croire que c'était il y a très longtemps et que désormais, ce n'est plus comme ça. Ce genre de propos fait douter les personnes de leur vécu comme personnes noires victimes du racisme, que ce soit en France ou aux US. C'est une technique de manipulation qui vise à apaiser les tensions pour éviter une révolte sans avoir à changer quoi que ce soit.
A grande échelle on retrouve tout les exemples d'hommes qui nient la violence masculine envers les femmes, comme cité plus haut, mais aussi la violence envers les enfants, les personnes handicapées, etc. Chaque groupe opprimé peut être victime de gaslighting de la part du groupe oppresseur, ou de la part d'autres membres du groupe. Parfois ce gaslighting n'est pas intentionnel car la personne croit réellement à ce qu'elle dit. Mais le mensonge est intentionnel à l'échelle du groupe, et a pour but de faire douter la personne de ses perceptions.
Conclusion
Le gaslighting est un outil de manipulation très puissant, très utilisé et très dangereux car, à petite échelle, il peut faire sombrer une personne dans la dépression et à grande échelle, il peut faire perdre de vue l'objectif d'un groupe. Beaucoup de gens victimes de gaslighting passent plus de temps à prouver que l'abuseur répand des mensonges qu'à se battre pour se sortir de la relation abusive, à petite ou grande échelle.
Les radfems n'échappent pas à ce phénomène et passent beaucoup de temps à expliquer pourquoi ce que disent les activistes trans peut être faux, mensongers ou dangereux. Ce travail a beau être nécessaire, il est épuisant et, à terme, moins important que la construction de ressources parallèles pour permettre aux gens d'avoir d'autres sources d'informations accessibles et des critiques de ce qui est dit.
Le gaslighting est dangereux et son utilisation par des groupes militants est non seulement à proscrire, mais aussi un signe que les intentions du groupe ne sont pas bonnes et qu'il a des comportements à cacher. Il s'agit d'un signe qu'il faut apprendre à repérer pour pouvoir réagir en fonction et se protéger.
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Intersexualité : Définition
"Être intersexe n'est pas LGBT. C'est une condition médicale. Ne nous incluez pas dans votre communauté sauf si nous sommes LGBT." zalgofy-remaking
Avec l'inclusion des personnes intersexes dans la communauté LGBT (représentées par un "I" ou par le +), de nombreuses personnes confondent ce qu'est l'intersexuation, la transidentité, la non-binarité et d'autres notions similaires.
Définition
Le terme "intersexe" remplace celui d'hermaphrodite, qui a été jugé non seulement mensonger mais dégradant et insultant. En effet, les personnes intersexes ne sont pas des deux sexes, ne sont pas un troisième sexe, et ne sont pas non plus "entre" les sexes.
Certaines personnes argumentent que le terme "intersexe" est lui aussi mensonger, ou en tout cas porte à confusion. Et en effet, il transmet l'idée d'un entre-deux, qui ne représente pas la réalité. Le terme Trouble du Développement Sexuel a été créé mais n'est pas encore démocratisé, notamment parce qu'on lui reproche d'être pathologisant. J'utilise le terme intersexe car c'est comme ça que les personnes qui ont cette condition se reconnaissent, mais je trouve que "TDS" est plus correcte pour décrire ce qu'est intersexe.
Donc, qu'est-ce qu'une personne intersexe ? Une personne intersexe est une personne dont le développement sexuel ne s'est pas déroulé correctement en raison d'une anomalie chromosomique, pendant la grossesse. Il existe environs 40 troubles intersexes, tous répertoriés. La population intersexe représente un infime pourcentage de la population générale, moins de 1%[1].
Les cas d'intersexuation provoquent le plus souvent une infertilité, peuvent être la source de maladies ou de handicaps, et dans les cas les plus extrêmes peuvent provoquer la mort. La plupart des fœtus intersexes ne sont pas viables car les variations dans le sexe ont de graves conséquences pour une espèce aussi dimorphique que la nôtre.
Exemples
Une notion importante pour définir si une personne est intersexe est la génétique. Être intersexe est une condition médicale provoquée par une anomalie chromosomique. En pratique, certaines maladies ressemblent à une condition intersexe, mais n'ont pas cette dimension génétique.
Par exemple le Syndrome de Stein-Leventhal (ou ovaires polykystiques) est une maladie touchant les femmes et provoquant un déséquilibre hormonal dont les conséquences peuvent être une masculinisation du phénotype (pilosité élevée ou avec un placement masculin, voix plus profonde, etc). Mais la source n'étant pas génétique, ce n'est pas un cas de femme intersexe.
Pour comparer, le Syndrome de Swyer est une maladie intersexe dans laquelle un individu avec un phénotype de femelle possède un caryotype XY, mais le gène SRY normalement présent sur le Y, responsable de la masculinisation, est absent ou inactif. On se retrouve donc avec une femme XY, et comme la cause est chromosomique on peut parler d'intersexuation.
Un autre sexe ?
Il est courant que des gens croient que les personnes intersexes sont un troisième sexe, ou prouvent que le sexe est un spectre au lieu d'une binarité (voir mes articles sur le sujet ici, et ici). C'est une interprétation fausse qui repose sur une méconnaissance de ce que sont le sexe et les troubles de son développement.
Pour qu'un troisième sexe soit découvert, il faudrait prouver l'existence d'un troisième type de cellule sexuelle, différente des spermatozoïdes et des ovules, et qui permette une fécondation. Hors, ce n'est pas le cas. Les personnes intersexes sont mâles ou femelles comme tout le monde car leur corps est organisé autour de la production d'un des deux types de gamètes, sperme et ovules. Seulement, cette configuration s'est mal passée, entraînant des variations.
Une identité ?
Vous l'aurez compris, être intersexe est avant tout une condition médicale avec laquelle on naît, même si elle peut être découverte à la puberté ou à l'âge adulte. Ce n'est donc pas une "identité" au même titre que l'homosexualité (qui est une orientation sexuelle) ou la transidentité (qui est une croyance sur le genre). Un grand nombre de personnes intersexes militent pour être retirées de l'acronyme LGBTI+ pour cette raison.
Il existe des groupes de personnes intersexes transgenres qui militent pour que le "I" soit retiré de l'acronyme, notamment pour éviter l'utilisation de leur condition médicale pour faire des argumentations militantes par les personnes transgenres dyadiques (non-intersexes).
Conclusion
Être intersexe est une condition médicale provoquée par un problème au niveau des chromosomes, pas une identité de genre et pas une orientation sexuelle. Les personnes intersexes sont très souvent victimes de mutilation génitales et de traitements facultatifs qui sont traumatisants. Certaines ont besoin de traitements à vie pour vivre dans de bonnes conditions.
Les féministes radicales soutiennent les personnes intersexes avec une priorité pour les femmes, militent contre les traitements non-nécessaires et pour un arrêt des chirurgies génitales, et dénoncent l'appropriation de la condition d'intersexe pour valoriser une idée du genre et de la biologie qui ne reflète pas la réalité.
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Le Génocide de l'Année du Cheval Blanc
Génocide : Crime contre l'humanité tendant à la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux ; sont qualifiés de génocide les atteintes volontaires à la vie, à l'intégrité physique ou psychique, la soumission à des conditions d'existence mettant en péril la vie du groupe, les entraves aux naissances et les transferts forcés d'enfants qui visent à un tel but.
Il n'existe que très peu d'informations sur ce qui s'est passé en Corée du Sud lors de la dernière année du Cheval Blanc. Les articles sont souvent vieux et en anglais. J'ai donc décidé de faire un résumé de cet évènement, de ses racines, de ses conséquences et de ce qu'il signifie.
Contexte historique
En Corée, il y a une croyance forte autour des signes astrologiques Chinois et de la signification qu'ils apportent pour les naissances. Mais peu de gens connaissent l'importance des couleurs. De tout temps la Corée a eu une préférence pour les naissances de garçons à cause d'une société patriarcale très puissante, qui motivait les femmes et les familles à chercher l'aide de chamanes divers pour que les grossesses donnent des garçons. L'arrivée de la technologie a aggravé le problème.
Au début des années 80, les ultrasons ont commencé à permettre de connaître le sexe d'un fœtus avant la naissance. Et les femmes ont donc commencé à avorter les filles. Pour pallier à ce problème le gouvernement a rendu les tests interdits, ainsi que les avortements.
Cela n'a pas empêché la population d'avoir recours à ces tests et d'avorter, car en Corée il est facile de contourner la loi sur l'avortement. En conséquence le ratio de naissances mâle/femelle a radicalement changé, avec une population clairement plus composée d'hommes que de femmes. Ce problème persiste depuis des années et le gouvernement est inquiet car le taux de natalité est bas en raison d'un "manque" de femmes dans la population.
Le rapport avec l'année du Cheval
Les femmes nées lors de l'année du Cheval Blanc sont supposées être intelligentes, impatientes, actives et argumentatives, ce qui est considéré comme non attirant voir même un mauvais présage dans cette société patriarcale. La raison est que ces qualités ne sont pas appréciées des hommes (notamment car les femmes sont censées être douces et dociles), alors que le principal rôle d'une femme est d'être mariée.
Dans les années 80-90, avec la technologie des ultrasons, un génocide a donc eu lieu, dont la cible était les femmes. En 1990, le ratio fut de 116 mâles pour 100 femelles, avec un ratio de contrôle de 103 mâles pour 100 femelles en temps normal. Il y a eu des variations de région (certaines atteignant 130 mâles pour 100 femelles) mais la "préférence" était très marquée. Le ratio par naissance indiquait également que les familles avortaient les filles jusqu'à avoir des garçons, avec un ratio de 320 mâles pour 100 femelles pour le troisième enfant.
Le résultat fut que le nombre de garçons était bien plus élevé que celui des filles, provoquant un gros problème de sous-population de nos jours, avec un focus médiatique sur les hommes : Il y a vingt ans, des journaux nationaux Coréen rapportaient que les garçons ne pouvaient pas s'asseoir à côté de filles à l'école, et étaient obligés d'être assis à côté d'autres garçons. Pas un mot sur l'origine du problème, ni sur les milliers de filles avortées.
De nos jours les médias se concentrent plus sur les pauvres hommes qui n'ont personne à qui se marier [1] que sur le génocide. La plupart des garçons ne sont pas au courant et il existe une sorte de loi du silence, alors que les conséquences sont bien réelles. Le but étant encore et toujours de protéger les hommes de la réalité.
Le Génocide des femmes
La Corée n'est pas le seul pays à avoir une "préférence" pour les garçons, loin de là. Cet exemple est seulement un des plus parlant, tout en restant très peu médiatisé. En Inde, des bébés sont jetées dans des poubelles ou abandonnées pour le seul crime d'être des femelles. En Chine, le manque de femmes pousse les hommes à enlever des femmes d'autres pays pour se marier [2]. Les conséquences de la haine des femmes sont multiples et meurtrières.
Rien que le terme "préférence" est parlant. Une préférence pour les garçons existe dans toutes les sociétés et tout les pays du monde, car il n'existe pas encore d'endroit qui ne soit pas touché par le patriarcat. Mais est-ce qu'une préférence pour les garçons justifie le génocide des filles ? Est-ce qu'une "préférence" pour les chiens justifie de tuer les chats ? Il ne s'agit pas de préférence, mais de haine. Simplement, cette haine est à l'échelle de la société.
En France, on parle de "féminicide" pour désigner le meurtre d'une femme simplement parce qu'elle était une femme. Il existe un décompte des femmes mortes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, mais dans le monde chaque jour de nombreuses femmes sont tuées en raison de leur sexe, sans que ce soit par un partenaire quelconque. Les femmes sont tuées par leur famille, par leurs partenaires, leurs amis parfois, par des inconnus, mais surtout elles sont tuées par des hommes.
Le génocide des femmes en raison de leur sexe est un féminicide, même quand la femme en question n'est pas encore née.
Conclusion
A l'heure actuelle on estime qu'un nombre important de femmes et de filles "manquent" dans le monde à cause de cette préférence. Le féminisme radical est au minimum "pro-choice" en ce qui concerne l'avortement, mais ici il n'est pas question de choix. La société pousse une haine des femmes qui ne laisse pas de choix, surtout avec la pression d'une famille entière qui souhaite un garçon, et cette pression est très forte en Corée.
Ce génocide n'était pas le choix des femmes. Ce génocide est toujours en cours de nos jours, même si nous ne sommes plus l'année du Cheval Blanc, car les mêmes systèmes sont toujours en fonctionnement. Et les féministes Coréennes, qui sont radicales, dénoncent ça.
Sources externes : Le génocide de l'année du cheval blanc par rabbitheads sur Tumblr Article du Chicago Tribune sur le sujet (1) Trop d'hommes ? Article du Washington Post (2) Post Tumblr sur l'enlèvement de femmes Vietnamiennes, et sa source originale
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Écouter les concernées
"Le féminisme c’est de la politique, la sociologie c’est du domaine de l’université et ça ne peut pas remplacer des siècles de lutte, de formulation de principes dans l’expérience de l’émancipation. Or, l’appel permanent à l’expression des concernés c’est un appel à la subjectivité qui tend à l’effacement de ces grands principes alors qu’il faudrait les consolider et poursuivre l’expérience collective."
Récemment j'ai demandé quels sujets intéresseraient ma communauté Instagram, et le fait d'écouter les concernées est arrivé en deuxième place dans le sondage (loin derrière le terme cisgenre). En conséquence, nous avons un peu discuté du sujet entre radfems dans le serveur discord, et j'écris cet article dans le but de partager les réflexions qui ont été faites.
Le sujet des personnes concernées est devenu tendu depuis qu'il sert à fermer une conversation plutôt qu'à l'enrichir. S'enquérir de l'avis des personnes qui sont touchées directement par une situation ou un problème est essentiel en politique et en science, mais cela ne peut se faire qu'en gardant un esprit critique.
Personnes concernées et activisme
Dans le féminisme, on accorde une grande importance à l'avis et l'expérience des concernées. Les femmes n'ont pas beaucoup de voix dans notre monde, et les faire entendre est important, surtout quand on parle de femmes marginalisées : femmes noires, femmes pauvres, femmes handicapées... En conséquence, le féminisme libéral à commencé à accorder un crédit énorme aux voix des personnes concernées, mettant la pensée critique de côté par la même occasion.
Le but d'écouter les concernées est de prendre en compte leur difficultés dans l'activisme et dans les planifications d'actions et de révolutions qu'un mouvement cherche à accomplir. Par exemple, le modèle nordique (qui lutte contre la prostitution) a été mit au point suite à des centaines d'interviews avec des femmes prostituées. C'est ce qui le rend si efficace dans la lutte contre le proxénétisme.
Malheureusement, comme l'appel aux concernées est devenu une barrière au dialogue, ce fait est ignoré quand on parle de prostitution, et les associations comme le STRASS mettent en avant des témoignages de prostituées qui ne font que répéter leurs mantras. Sont mises en avant des "travailleuses du sexe" de luxe, qui ne font que de l'escorting très bien payé, qui n'en dépendent pas pour vivre, ou encore qui ne touchent jamais de clients et ne font "que" vendre des vidéos. Ces "concernées" ne vivent pas la même chose que la majorité des prostituées, qui sont immigrantes et souvent trafiquées. Mais leur témoignage suffit à fermer le dialogue.
Pour cette raison, de nombreuses activistes qui écoutent les concernées (peu importe le sujet d'ailleurs) en arrivent à la conclusion que les concernées ont tort, ou qu'elles se trompent. C'est ce qui pousse de nombreuses féministes libérales à faire un peak trans et à devenir critique du genre : à force d'écouter ce que disent les trans de leur expérience, on réalise qu'ils se trompent.
Les activistes ont besoin d'écouter les concernées pour mieux comprendre les dynamiques qui sont en place et les enjeux d'une situation, mais cela ne veut pas forcément dire être d'accord.
La place des expertes
La parole des concernées a de la valeur, mais elle n'a pas autant de valeur que l'avis d'une experte sur le sujet. Certaines personnes passent de nombreuses années à apprendre et analyser le fonctionnement des dynamiques sociales, d'une religion, d'une culture, d'un mouvement, et sont donc plus qualifiée que les sujets pour en parler. Cela ne signifie pas que la parole des concernées n'a pas d'importance, au contraire : une experte qui n'a pas donné parole au groupe concerné pendant ses recherches n'est pas vraiment experte de son domaine.
Il existe aussi une autre catégorie de personnes dont l'analyse et l'avis sont plus précieux que la moyenne : les expertes concernées. Ici, on parle par exemple de patientes expertes, qui ont une maladie sur laquelle elles ont fait tellement de recherches qu'il leur arrive d'apprendre des choses aux médecins. Ces expertes sont à prendre avec esprit critique tout autant que n'importe quelle concernée ou experte.
Quand on parle de prostitution, les expertes concernées sont d'anciennes prostituées qui ont un recul sur leur position et qui se sont éduquées sur la question. Quand on parle de transidentité, les expertes concernées sont les personnes trans qui détransitionnent ou qui sont capable d'avoir une pensée critique sur leur identité (je pense notamment à Buck Angel et Fionne Orlander qui sont sur Twitter, en anglais).
Les féministes s'intéressent beaucoup aux expertes et aux expertes concernées parce que nous recherchons une analyse de classe et que pour ça il est essentiel d'avoir l'avis de personnes éduquées sur les sujets. Au fil des ans, de nombreuses féministes deviennent expertes (de par leur recherches ou en faisant des études), et nombre d'entre elles sont également des expertes concernées.
Le biais de validation
Nous écoutons toutes avec plus d'intérêt les voix qui nous confortent dans nos idéaux que celles qui nous confrontent, et les féministes radicales, même si elles essayent de résister à ce biais, en sont aussi victimes. En revanche, nous le sommes beaucoup moins que les féministes libérales. Il s'agit d'un des aspects les plus complexes de l'activisme, celui de combattre ses propres biais.
En écoutant une voix avec laquelle on est en désaccord, il est plus simple de vouloir chercher des sources que quand la personne dit quelque chose qui nous paraît censé. Pour autant, écouter toutes les voix est essentiel, ne serais-ce que pour savoir pourquoi on est pas d'accord. C'est en écoutant les dires du STRASS puis d'abolitionnistes et de prostituées que les féministes radicales se rangent du côté abolitionniste, et il en est de même pour touts les points que touchent le féminisme.
Que l'on parle de mutilations génitales, de violences sexuelles et d'enlèvements ou de meurtres, le raisonnement est le même que quand nous parlons de culture du régime, de maquillage, de féminité compulsive et de gestation pour autrui. L'important est de ne pas se fermer aux discours qui vont à contre-sens, tant que l'on est pas sûre de son raisonnement. Avoir des réflexions sur ses propres positions est un facteur positif de changement, et une remise en question est nécessaire pour être une activiste efficace.
Conclusion
La voix des concernées est d'une grande importance. Mais elle n'est pas non plus toute-puissante, exempte de critique ou de questionnements. Une personne qui cherche à éviter les questions ou qui les punis est quelqu'un qui cherche à éviter la vérité, pas à la trouver. Le rôle des féministes est de passer la société entière à la loupe pour comprendre son fonctionnement et les mille manières dont les femmes sont victimes de l'oppression masculine.
Nous accordons une grande importance aux personnes concernées, que ce soit pour relayer leurs voix ou pour comprendre notre position sur un sujet donné. Nous accordons également une grande importance aux expertes qui apportent une analyse critique des situations. Les deux sont complémentaires, pas opposées.
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radcaen · 3 years
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Je viens de retourner sur le blog pour faire des mises à jour et j'ai reçu 5 commentaires, tous tellement fatiguants pour être honnête. Je pense que je m'en occuperai plus tard. Je vais peut-être en partager certains ici (surtout celui qui dit que s'inquiéter pour les femmes noires qui font une GPA pour gagner de l'argent serait raciste ? Et injuste envers les ukrainiennes ??)
J'en peux plus qu'on vienne me dire que les hommes peuvent être féministes, que le préfixe "radical" est inutile et autre.
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radcaen · 4 years
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Les femmes ne sont pas des "personnes menstruées"
" 'Les gens qui ont des menstruations'. Je suis sûre qu'il y avait un mot pour ces gens. Aidez-moi à retrouver. Famme ? Fimmu ? Foome ?" -J.K. Rowling-
Un langage déshumanisant est apparu il y a quelques temps pour se référer aux femmes, d'abord dans le monde anglo-saxon puis en France. Sur internet, il est désormais courant de lire des articles ou des posts parlant de "personnes menstruées", de "personnes qui ont leurs règles", de "gens qui ont un vagin", ou encore de "personnes qui peuvent tomber enceintes".
Bien sûr, tout ces qualificatifs se réfèrent à une catégorie spécifique de personnes : les femmes.
Alors pourquoi ne pas employer ce mot ? Si simple, si pratique, si... inclusif, j'oserai dire ? Eh bien au nom de l'inclusivité, justement. Parce que si vous posez la question, on vous répondra que toutes les femmes ne partagent pas cette caractéristique que sont les règles, par exemple. Soit. Mais toutes les femmes ont un vagin, non ? Et les femmes qui n'ont pas leurs règles (car ménopausées ou infertiles par exemple) sauront sans doute savoir si on parle d'elles ou pas quand on dit "femme" ?
Eh bien non. Car le but n'est pas de s'accommoder aux femmes infertiles ou souffrant de syndromes très rares (moins de 0,018% de la population) qui les privent d'un vagin. Le but est de s'accommoder aux hommes.
Femme est devenu un mot controversé. A la base, il indique simplement l'espèce, l'âge et le sexe d'un individu : humaine, adulte, femelle. Toute personne qui rentre dans cette catégorie est une femme (ce qui représente 51% de la population à l'heure actuelle dans le monde). Ce mot désigne donc une réalité biologique observable, puisque les trois qualificatifs ont des définitions précises. Alors qu'est-ce qui a changé ?
Ce qui a changé, c'est le désir de certains hommes d'être perçus et traités comme des femmes. Pour se faire, un changement de définition à eu lieu autour du mot femme. Une femme est une personne qui se sent femme, ou qui s'identifie comme tel. Vous ne voyez pas le problème ? Ce diagramme va vous aider.
Donc qui est une femme ? Tout le monde, virtuellement. Le mot femme inclut désormais les mâles comme les femelles. D'où l'utilisation d'euphémismes douteux pour nous désigner : les hommes n'ont pas de vagin, pas de règles, et ne peuvent pas tomber enceintes. Normal, ce sont des hommes.
Cependant, on remarque une tendance tout de même assez perturbante : le manque d'utilisation d'expressions comme "personne qui a un pénis", "gens qui éjaculent", "gens qui ont une prostate" ou encore "personne à testicules". Pourquoi ? Car seule la définition de femme est remise en question.
L'utilisation de formules détournées pour se référer au corps des femmes est déshumanisant car cela nous réduit à nos fonctions reproductives, alors que les hommes ont droit au statut d'humain. Seules les femmes doivent inclure des mâles dans leur définition.
Les femmes ne sont pas des personnes qui menstruent, qui tombent enceintes, qui "possèdent" un vagin ou ce genre de choses. Les femmes sont des êtres humains, adultes et femelles. Toutes les femmes n'ont pas de règles, et ce sont des femmes. Toutes les femmes n'ont pas d'enfants et ne tombent pas enceintes, et ce sont des femmes !
Le côté faussement inclusif est trompeur. Oui, on peut se dire qu'il est plus respectueux de dire "personnes qui ont leurs règles", parce que quiconque qui n'a pas ses règles saura que le post n'est pas adressé à lui ou elle. Mais il y a quelques objections qui rendent l'argument de l'inclusivité caduc :
Les posts et articles qui utilisent ce genre de formulation ne parlent généralement pas de situations en lien avec le descriptif. En clair, un post qui parle de "personnes avec un vagin" ne parleras pas forcément de vagin, mais bien de problématiques ou de sujets qui touchent toutes les femmes, mais pas les hommes ! On pourrait donc utiliser le mot femmes.
Ici le but n'est pas d'accommoder les femmes qui aimeraient être vues autrement (hommes trans, non-binaires, etc), mais d'accommoder des hommes qui n'auront jamais ces problèmes car ils ne font pas partie de la classe des femmes. Donc au lieu de faire en sorte de respecter une catégorie de femmes souvent dysphoriques qui sont concernées par les posts, on se concentre sur des hommes. Vous voyez le problème ?
Les hommes trans en particulier ont déjà exprimé que le fait de se concentrer sur les fonctions reproductives (en rappelant l'existence de règles et de la grossesse par exemple) était un facteur provoquant la dysphorie. Les hommes trans, tout comme les femmes infertiles, sont parfaitement capables de savoir quand on parle d'elles ou non.
Étant donné que "avoir des règles" ou "avoir un utérus" sont en train de remplacer "femme", les femmes trans colonisent ces terrains là aussi, toujours dans le but d'être considérés comme de "vraies" femmes. Les femmes trans disent donc être des "femelles", avoir des "règles", avoir un "vagin". La trouvaille la plus récente est que les hommes auraient un "reste d'utérus" dans la prostate qui peut saigner naturellement, comme des règles. Messieurs, si votre anus saigne, consultez un médecin !
Un autre problème de ces formulation sont qu'elles causent ou aggravent la dysphorie. Un grand nombre de femmes (toutes, virtuellement) ne veulent pas être réduites à leurs fonctions reproductives. Or, c'est exactement ce que font ces euphémismes. Et pour quelqu'un qui ne veut pas d'enfants, qui a peur de tomber enceinte, qui a des règles douloureuses ou des problèmes liés à la reproduction, être rappelée en permanence que nous sommes "des personnes qui ont leur règles, un utérus, un vagin" est douloureux. Cela amène à s'aliéner de son propre corps, alors perçu négativement, voir comme un traître.
Ce sentiment d'aliénation peut finir par devenir une dysphorie, qui peut alors motiver la personne à transitionner pour être perçue comme un mâle dans la société et éviter ces problèmes. Bien sûr, comme on ne peut changer de sexe, ces problèmes restent, et le mal-être aussi (bien que la testostérone règle certains problèmes, elle en créé d'autre). Vous comprendrez alors qu'autant d'hommes trans n'aiment pas ces formules, qui sont loin d'être inclusives.
Toutes ces raisons font que l'utilisation d'euphémismes pose des problèmes, et que les ignorer est irresponsable et irrespectueux. Les femmes ne sont pas des personnes à règles, ou des machines à bébés. Ce n'est PAS ce qui nous définit. Tout ces éléments ne sont que des conséquences de notre sexe, pas le déterminant de notre sexe. Les femmes qui souffrent d'anomalies de développement sexuel sont tout de même des femmes, tout comme celles qui ont subi une ablation de l'utérus, des seins, qui sont infertiles ou qui n'ont pas d'enfants.
Conclusion
Il existe une infinité de raisons pour lesquelles l'emploi de ces formules est irrespectueux, mais la plus importante reste que de nombreuses femmes ne veulent pas être qualifiées ainsi, mais n'ont pas le choix car les voix des femmes trans pèsent plus (normal, ce sont des hommes). Donc n'hésitez pas à faire remarquer que ces posts sont problématiques et déshumanisants pour toutes les femmes.
Nous méritons de pouvoir nous définir selon nos propres termes, que nous choisissons nous-même et sans pression extérieure.
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radcaen · 4 years
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La thérapie de conversion : Définition
Une thérapie de conversion, parfois appelée thérapie de réorientation sexuelle ou bien encore thérapie réparatrice par ses défenseurs, est un ensemble de traitements pseudo-scientifiques d'origines diverses utilisés dans le but controversé de tenter de changer l'orientation sexuelle d'une personne homosexuelle.
"Thérapie de conversion" est l'expression la plus courante pour parler d'un phénomène très vieux et ayant de nombreuses formes : le fait de vouloir qu'une personne homosexuelle ne le soit plus. Les justifications et objectifs de telles méthodes ont beaucoup changé avec le temps, je vais essayer de rester concise et claire pour cet article.
Principe
Le but de la thérapie de conversion est toujours de faire accepter des relations avec des personnes du sexe opposé à une personne homosexuelle. C'est ce qui définit toute technique qui relève de la thérapie de conversion. Parfois entrent aussi dans cette définition des méthodes qui permettent de rendre une personne "hétérosexuelle socialement", pour la rendre plus acceptable.
Les méthodes de thérapie de conversion sont deux choses : abusives, et pseudo-scientifiques. En effet, il a été prouvé de nombreuses fois que l'orientation sexuelle d'une personne est innée et inchangeable, il n'est donc pas possible de la changer. En pratique, la thérapie de conversion repose sur la haine de soi de l'individu. C'est la raison pour laquelle ces techniques sont abusives : pour qu'une personne veuille changer son orientation, elle doit forcément haïr cette partie d'elle-même.
Les thérapies de conversion sont majoritairement défendues dans un contexte religieux homophobe. Les jeunes qui les subissent passent par des mois de thérapie qui leur apprend à détester leur sexualité sous couvert de bienveillance, jusqu'à avoir internalisé cette haine comme la leur. Ensuite arrive une phase d'adaptation qui consiste à s'habituer à l'idée de ne plus être homosexuel-le, d'avoir "dépassé" son homosexualité, jusqu'à se convaincre de se sentir mieux. En pratique, beaucoup de jeunes ne survivent pas à ce traitement et se suicident.
L'homosexualité est souvent présentée comme une phase, un élément immature de la sexualité. Les travaux de psychanalystes et psychiatres comme Sigmund Freud ont renforcé ces théories et ont aidé à les introduire dans la psychologie moderne. La thérapie de conversion repose donc sur des théories qui nous viennent des "pères fondateurs" de la discipline, ce qui les rend "crédibles" pour le grand public malgré les recherches plus récentes sur le sujet.
La thérapie de conversion n'est pas toujours pratiquée par des institutions, bien que cela existe encore, notamment parce que ces pratiques sont interdites dans certains pays. En revanche, un très grand nombre de jeunes gays et lesbiennes font une thérapie de conversion DIY, à savoir qu'iels essayent seuls de se pousser à l'hétérosexualité en voyant que l'homosexualité n'est pas acceptée et par refus de leur orientation. Cela consiste généralement à s'éloigner le plus possible de tout ce qui est homosexuel, et à se forcer à avoir des relations (romantiques et sexuelles) avec l'autre sexe.
La thérapie de conversion peut aussi avoir lieu dans des groupe sociaux restreints (famille, amis...), si les membres du groupe poussent la personne homosexuelle à accepter l'autre sexe dans ses relations, et à rejeter le même sexe. Dans tous les cas, ce processus est très destructeur pour la santé mentale.
Les bisexuel-les
Il existe un débat sur la question des bisexuel-les. En effet, la majorité des personnes bisexuelles ne subissent jamais de thérapie de conversion grâce à leur attirance naturelle pour l'autre sexe. En revanche, leur attirance pour le même sexe est effacée par la société, mais il s'agit plus d'hétéronormativité et d'homophobie que de thérapie de conversion. Les bisexuel-les n'ont pas besoin d'être "converti-es" à l'autre sexe, mais on leur demande d'oublier leur attirance pour le même sexe. Cette invisibilité est vécue par certain-es comme une thérapie de conversion, mais ce vécu est contesté par les homosexuel-les.
Les thérapies de conversion modernes reposent de plus en plus sur le "modèle bisexuel", qui consiste à rendre la personne bisexuelle et pas hétérosexuelle. C'est une version plus fluide et acceptable qu'une conversion à l'hétérosexualité pour le grand public. Les jeunes gays et lesbiennes sont encouragés à explorer leur sexualité, à analyser leurs préférences et à examiner les possibilités dans le but de leur faire accepter l'autre sexe sans pour autant paraître homophobe. La thérapie de conversion ne vise pas les bisexuel-les, et ne les touche que par erreur (homophobie mal dirigée). Je considère que la thérapie de conversion est une problématique qui ne touche que les gays et les lesbiennes pour toutes ces raisons.
Les bisexuel-les subissent également des violences en rapport avec leur orientation, et peuvent subir de l'homophobie, mais les thérapies de conversion ont été créées spécifiquement pour convertir les gays et lesbiennes, pas les bi.
Conclusion
La thérapie de conversion est une violation des droits humains, mais dans une société aussi homophobe que la nôtre (et je parle à l'échelle planétaire), toutes les formes de thérapie de conversion ne sont pas considérées comme maltraitantes. Il est très important de rester vigilants sur le sujet car de nouvelles formes de thérapie de conversion, plus discrètes et vicieuses, sont en train d'apparaître.
Actuellement, le modèle utilisé aux États-Unis s'appelle le SAFE-T[1] (Sexual Attraction Fluidity Exploration in Therapy) et se base sur des rhétoriques libérales très proches de ce qu'on entend dans le milieu LGBT et sexe-positif. Il s'agit d'une nouvelle version des thérapies de conversion classiques, qui va poser de nombreux problèmes. L'accompagnement des jeunes gays et lesbiennes va devenir de plus en plus compliqué parce que les professionnelles ne sont pas formées à recevoir des jeunes homosexuel-les qui détestent leur orientation.
Sources externes : (1) Modèle SAFE-T de thérapie de conversion
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radcaen · 4 years
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Cisgenre est un terme trompeur et antiféministe
John Money (né le 8 juillet 1921 et mort le 7 juillet 2006) est un psychologue et sexologue néo-zélandais. Il a notamment introduit les termes de paraphilie et de « rôle de genre » (gender role) qui sera repris par la suite dans le cadre des études de genre mais avec une acception différente. Il a été sévèrement critiqué pour l'opération chirurgicale de réattribution sexuelle réalisée sur David Reimer, alors âgé de 22 mois et qui le poussera au suicide une fois devenu adulte.
Être cisgenre est quelque chose de neutre, tout comme d'être homosexuel. Il s'agit d'un simple descriptif qui permet de savoir qu'une personne n'est pas transgenre, qu'elle est en accord avec son genre et son sexe assigné à la naissance. Comme les personnes trans subissent des violences en raison de leur identité, les personnes cis sont privilégiées et doivent faire en sorte de réduire le stigma autour des personnes transgenres.
De nos jours, plus personne ne questionne l'étiquette cisgenre. Et au premier abord, c'est vrai que ce mot paraît inoffensif : il décrit simplement le fait de ne pas être trans. Être cis est donc un privilège, tout comme le fait d'être un homme, d'être hétéro...
Dans cet article, je vais remettre tout ceci en question et proposer une approche différente : le concept de cisgenre n'est pas neutre, pas objectif, et participe à l'oppression de la classe des femmes.
L'origine de cisgenre
Cisgenre est un terme qui est censé décrire l'inverse de trans. Je vais vous expliquer pourquoi, malgré une bonne intention de base, rien que ceci est problématique.
Lorsqu'on parle de sexualité, on réalise qu'il y a trois comportement possible du fait de l'existence de deux sexes : Être attiré par le même sexe, être attiré par l'autre sexe, être attiré par les deux sexes (et ne pas ressentir d'attirance mais c'est une négation). On peut donc observer ces trois comportements, et leur donner un nom. Homosexuel, hétérosexuel, bisexuel. Les uns existent indépendamment des autres.
Avec le concept de cisgenre, ce n'est pas pareil. On n'observe pas une partie de la population dont le corps correspond à l'identité de genre, et une partie pour laquelle les deux ne sont pas en adéquation. Le concept de genre étant indéfinissable (on parle soit de construction sociale soit d'identité interne), on ne peut pas l'observer dans une population.
En revanche, on a remarqué une partie de la population qui souhaite changer de sexe ou de genre perçu pour se sentir mieux par rapport à elle-même et par rapport au reste de la société. D'abord des hommes homosexuels qui s'habillaient en femmes (travestis), puis des sujets qui subissaient des chirurgies pour paraître comme l'autre sexe (transsexuels), et désormais des individus qui souhaitent changer de genre social ou subir une chirurgie (transgenre). Le concept a pas mal évolué, et pour éviter de définir les non-trans de "normaux", le mot "cisgenre" a commencé à être utilisé.
La conséquence est que le concept de "cis" dépends du concept de "trans" pour exister. Ce qui veut dire que si la définition de trans change, la définition de cis aussi. Or, à l'heure actuelle, trans est un terme parapluie qui s'applique à toute personne qui est mécontente de son genre/sexe assigné, et/ou qui souhaite en changer. Une personne cis est donc une personne qui est en adéquation avec son genre/sexe assigné et qui ne souhaite pas en changer.
Je vais faire la traduction pour vous : cela signifie qu'une femme "cis" est une femme (femelle adulte humaine) qui est en adéquation avec le genre féminin consistant à être mal payée, à avoir des enfants et à les élever, à rester à la maison, à s'épiler et se maquiller, etc. Tout ceci vient naturellement et fait partie de l'identité de cette femme, et elle est en symbiose avec tout ces éléments, il n'y a pas de dysbiose, pas de désaccord. Voilà ce qu'est une femme cisgenre : une femme qui correspond aux stéréotypes de genre forcés sur les femmes avant même leur naissance en raison de leur sexe. Une femme dont l'identité interne correspond à ce que les hommes attendent d'elle et aux moyens utilisés pour lui faire garder une place inférieure dans la société.
Confusion des sexes
La notion de "cis" implique qu'une femme est une personne dont l'identité est d'être une femme (ce qui est un sophisme de pensée circulaire), peu importe le sexe. On se retrouve donc avec des femmes de sexe femelle (les cis) et de sexe mâle (les trans). Et ces deux catégories sont des femmes au même titre les unes que les autres. Il n'y a virtuellement pas de différences.
Sauf qu'une de ces catégories de femme, les trans, sont oppressées car elles sont nées dans le mauvais corps. Notre société ne tolère pas bien les variations. Les femmes trans subissent donc une oppression. Et les femmes cis sont privilégiées d'être nées dans un corps de femme. On oublie donc le fait que les femmes sont oppressées en raison du sexe (raison pour laquelle les hommes trans sont oppressées au même titre que les femmes) et on part du principe que nous sommes oppressées parce que nous avons un genre féminin...
La conclusion est que les femelles sont la classe oppressante des mâles.
Cette confusion des sexes permet une confusion assez pratique des dynamiques de pouvoir. Il suffit de rajouter le préfixe -cis devant le mot "femme" est celle-ci entre dans une position de pouvoir, même face à un homme qui se prétends femme. Cette confusion est tellement grande que le genre est désormais vu comme le grand axe d'oppression des femmes ET le point le plus important du féminisme, à la place du sexe. Un homme trans est vu comme oppresseur des femmes trans alors même que les dynamiques de genre restent malgré la transition.
Les espaces protégés
Refuser d'inclure une femme trans dans un espace réservé aux femmes est exactement comme de refuser l'accès à une femme noire dans un espace pour les femmes, désormais : c'est oppressif. Les femmes trans ont droit à leur propres espaces, mais pas les femmes "cis".
Il s'agit là d'un double standard. Les femmes trans et les femmes ne sont pas pareilles, sinon les femmes trans ne seraient pas la catégorie la plus oppressée. Mais les femmes ne peuvent pas se réunir seules pour parler de leurs propres problèmes sous peine d'être taxées de transphobes. C'est la double contrainte. Les femmes n'ont pas le choix lorsqu'on les qualifie de cisgenre, même lorsqu'elles refusent cette étiquette qui reflète un système auquel elles ne croient pas. Et dans le même temps, elles ne peuvent se réunir entre elles. Il n'y a donc aucun avantage à se définir cisgenre, que des désavantages.
Certaines femmes sont à l'aise avec cette situation. Parce qu'elles connaissent des femmes trans qui sont sympathiques, parce qu'elles ne veulent pas exclure de personnes marginalisées, parce qu'elles croient sincèrement que les femmes trans sont des femmes dans des corps d'hommes, ou parce qu'elles ne se sentent pas concernées. Elles ne voient pas de problème à être catégorisées "cisgenre", à partager leurs espaces avec des hommes, et à les reconnaître comme des femmes.
Mais même ces femmes ne peuvent consentir que pour elles-mêmes. La garantie d'un espace réservé aux femmes sous entend qu'il n'y aura bien évidemment pas de présence masculine, peu importe les raisons. Créer un tel espace et y introduire des hommes, c'est trahir les femmes qui ne sont pas d'accord pour partager leurs espaces protégés. On ne peut pas consentir à la présence masculine pour autrui.
Si les espaces protégés des femmes sont censés inclure des hommes, ils perdent leur utilité au nom de l'inclusivité. Les femmes (et les hommes trans) auront toujours besoins d'espaces pour échapper à la violence masculine et discuter des particularités d'être nées avec des corps féminins. Nous existons dans un monde matériel et notre interaction avec l'extérieur dépends de notre corps. Si l'on peut comprendre que les femmes trans ont des besoins particuliers liés au fait d'être mâle, il en est de même pour les femmes.
Conclusion
Le mot cis ne fais qu'apporter de la confusion en brouillant les dynamiques de pouvoir instaurées par les hommes pour dominer les femmes. Il sous entends que les femmes, en plus d'être complices de leur oppression, sont en fait d'accord avec le fait d'être oppressées.
Le concept selon lequel les femmes sont oppressées en raison de leur identité interne est purement misogyne. Personne ne peut s'identifier dans ou en dehors d'une oppression. Une jeune fille victime de mutilations génitales, de prostitution, de violences sexuelles ne pourra pas s'identifier hors de ces violences car elles sont basées sur le sexe.
Le terme "cis" a beau être utile pour parler des personnes qui ne sont pas trans, nous rejetons son utilisation. Le fait de simplement parler de femmes et d'hommes en opposition aux femmes trans et aux hommes trans suffit le plus souvent, et il est toujours possible de clarifier en précisant qu'on parle de femmes biologiques. Les femmes trans n'ont de femme que le nom.
Accepter que les femmes peuvent être cisgenre c'est nier tous les principes de base du féminisme, et accepter les hommes dans notre activisme c'est perdre de vue notre objectif : d'être un mouvement dédié à la libération des femmes.
Aucune femme (ni homme) n'est cisgenre.
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radcaen · 4 years
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La théorie du genre : Définition
La théorie du genre est de plus en plus populaire et, malheureusement, elle n'est pas traitée comme ce qu'elle est (une théorie) mais comme quelque chose de réel et prouvé (ce qu'elle n'est pas). Peu de gens s'intéressent réellement à ce qu'elle signifie, et aux conséquences qu'elle implique si on la prend à la lettre et qu'on l'intègre à la loi.
Définition
La théorie du genre, pour l'expliquer simplement, postule que chaque personne possède une identité interne, intime et indétectable de l'extérieur qui définit sa nature. Un homme est une personne qui, peu importe son sexe ou son origine, se "sent" homme. On peut dire la même chose d'une femme. Le genre n'a rien à voir avec le corps. Ce système implique aussi l'existence d'autres identités moins connues : les minorités de genre. On parle alors de personnes non-binaires, genderfluides, maverick...
Toujours selon cette théorie, l'attirance sexuelle est basée sur le genre, et il existe une différence entre identité de genre (l'identité interne), les stéréotypes de genre (le genre forcé par la société) et l'expression de genre (la manière dont une personne exprime son genre, et qui n'est pas forcément pas liée à l'identité de genre).
Analyse féministe
Le féminisme radical est matérialiste. C'est à dire que nous ne nous intéressons pas vraiment aux avis des gens et à leurs états d'âme, mais plutôt aux dynamiques sociales dans lesquelles un individu évolue, quelles normes définissent son comportement, quels choix lui sont donnés, et quelle est sa réalité matérielle. En conclusion, nous nous intéressons plus au sexe biologique d'une personne qu'à son identité.
Le sexe biologique d'une personne définit sa hiérarchie sociale, car les hommes sont supérieurs aux femmes (patriarcat). L'analyse de la théorie du genre implique que les femmes sont complices de leur asservissement (cisgenre) et qu'un mâle et une femelle sont oppressées de manière égale si leur identité est celle d'une femme. Le mâle sera d'ailleurs plus oppressé, car son identité ne correspond pas à son corps, et il est donc transgenre.
Bien sûr, les féministes rejettent cette analyse. Les femmes sont oppressées sur la base du sexe, et les différences entre mâles et femelles sont fondamentales chez l'être humain : nous sommes une espèce dimorphique au niveau du sexe. "Inclure toutes les femmes" veut donc dire "inclure toutes les femelles" pour les radfems, et "inclure toutes les personnes qui disent être des femmes" pour les libfems.
Analyse scientifique
Depuis l'apparition de cette théorie, un certain nombres de personnes se sont penchées sur la question. Est-ce qu'il existe vraiment des cerveaux "mâles" et "femelles" ? Est-ce que les personnes trans auraient réellement un cerveau dans le mauvais corps ? Est-ce qu'on peut prouver que ces identités existent ?
A l'heure actuelle, la science ne peut pas déterminer de différence sexuée entre les cerveaux des hommes et des femmes. Les différences qui existent sont soit comme la taille (elles existent mais aucun scientifique ne peut deviner si un cerveau appartient à un homme ou femme basé là-dessus), soit plastiques. Ce qui signifie que les comportements des hommes et des femmes sont formés par leur socialisation, ce qui est connu et normal.
Nous partons donc du principe qu'il n'y a pas de preuve tangible qu'il existe une identité de genre intrinsèque aux humains. Et si ce devait être le cas, les études sur le sujet feront du bruit et porteront sur un grand nombre de sujet.
Conclusion
La théorie du genre est régressive. Elle dit que si un garçon aime le rose, les robes et jouer calmement, ce garçon est en fait une fille. Il devrait alors être traité comme tel par son entourage, et prendre des médicaments pour que son corps corresponde à son identité.
Nous ne pensons pas qu'il soit possible de naître dans le mauvais corps, mais nous savons que plus une société renforce le genre (comme actuellement), plus il existe d'individus qui changent de genre ou en adoptent un autre que "homme" ou "femme". C'est le cas des Hijras et des Deux-Esprits notamment, qui sont des identités d'hommes homosexuels, car ceux-ci ne correspondent pas au genre masculin classique dans leur société.
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radcaen · 4 years
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Perspective féministe radicale sur la GPA, ou maternité de substitution
La GPA (Gestation pour Autrui) est un sujet qui revient régulièrement en ce moment pour moi, que ce soit à travers les questions que je reçois sur Instagram ou l'enquête publiée récemment sur les réseaux de GPA en France. Beaucoup de radfems se voient demander leur avis sur la maternité de substitution. Je vais donc parler de ce que j'en pense dans cet article, et faire le lien avec la morale et l'idéologie féministe.
Définition
La maternité de substitution est une pratique qui est très simple dans le principe : une femme tombe enceinte dans le but de donner (ou vendre) l'enfant à un couple, qui a commandé le bébé. La GPA est une forme spécifique de maternité de substitution dans le sens ou seule la gestation est effectuée par la mère porteuse. Ses ovocytes ne sont pas utilisés, car l'embryon déjà fécondé est implanté directement dans son utérus. C'est la forme la plus courante de maternité de substitution, car rien dans l'enfant ne provient de la mère, celle-ci a "juste porté" l'enfant.
Cette définition devrait déjà aider à comprendre pourquoi les radfems sont contre cette pratique, puisqu'il s'agit d'utiliser (de louer) le corps d'une femme, ce qui est une marchandisation de nos corps au même titre que la prostitution. Mais en plus, ici on peut aussi parler de trafic d'enfants, car si dans la prostitution le corps des femmes est le produit, avec la GPA c'est le bébé qui est vendue pour un profit.
En pratique, la GPA est vendue comme un processus altruiste d'une femme qui veut aider un couple infertile à avoir un enfant biologique, mais la réalité est toute autre. Dans l'immense majorité des cas, les mères porteuses (ou mères de substitution, mais je reviendrai sur ce terme plus tard) sont noires ou de couleur, viennent de pays pauvres et sont utilisées par une agence pour produire des enfants pour des couples blancs à un prix réduit. La mondialisation dans toute sa splendeur, appliquée aux êtres humaines donc.
Quelques raisons pour lesquelles les radfems s'opposent à la GPA
Le racisme institutionnel
Comme dit plus haut, les mères porteuses sont majoritairement des femmes noires ou de couleur, africaines ou asiatiques, qui portent des enfants pour des couples blancs. Grâce aux progrès de la médecine, il est désormais possible pour une femme de porter un enfant qui n'est pas génétiquement le sien. Cela signifie que le couple qui commande l'enfant va fournir l'ovule et le sperme (souvent en utilisant un ou une donneuse), et l'ovocyte fécondé sera implanté directement dans l'utérus de la mère porteuse. Celle-ci va alors donner naissance à un enfant blanc, alors qu'elle est elle-même noire.
L'exploitation financière
Comme ces femmes sont pauvres (l'argent est la première motivation pour devenir mère porteuse), elles coûtent moins cher qu'une mère porteuse européenne ou américaine. Cela permet aux couples aisés de dépenser moins pour leur enfant qu'en payant une femme qui a leur niveau de vie ou supérieur. Bien sûr il existe des couples qui payent une mère porteuse et la traitent comme une reine, mais il s'agit de l'exception et non de la règle. En général les femmes vivent chez elles, enceintes, et ne sont suivies que pour assurer que le "colis" arrivera bien sans encombre. La majorité de l'argent (50% en général) que le couple paie est destiné à l'agence, et la mère porteuse ne le verra jamais.
"Qu'elle vit en Ukraine, en Inde ou aux États-Unis, dans la plupart des cas, celle qui enfante est plus pauvre que les personnes qui passent commande. En Inde, elle est souvent originaire d'un village situé à proximité de la clinique. Aux États-Unis, c'est souvent une femme mariée de la classe ouvrière."[1]
Le trafic d'être humains
La marché légal de la GPA a permis à un marché illégal de trafic d'êtres humaines de s'étendre encore plus alors même qu'il existait depuis des décennies. Très régulièrement dans le monde, des appartements possédés par la mafia sont découverts, et des femmes séquestrées là ou tenues par contrat illégal sont récupérées. Ces "usines à bébés" servent le même rôle que les agences de GPA, mais au profit de la mafia. Pour rappel le trafic d'êtres humaines est le marché illégal le plus lucratif au monde, bien devant la vente d'armes ou de drogues. La présence d'un marché légal a permis au marché noir de s'étendre encore plus, suivant le même schéma que la prostitution.
L'exploitation du corps
La GPA, peu importe ce qu'on en dit, est une forme de prostitution dans laquelle la femme, au lieu de louer son vagin, ses seins, sa bouche, etc. à un étranger, loue son utérus pendant 9 mois à un couple étranger. L'autre différence c'est qu'alors que dans la prostitution, le corps de la femme est le produit (puisqu'on ne peut pas vendre du sexe, seulement un corps), ici le produit est l'enfant. On ne peut envisager la GPA comme possible qu'en considérant le corps de la femme comme une machine ou un objet que l'on peut payer pour effectuer une tâche. Or ici, on ne peut séparer le corps de la tâche comme dans n'importe quel autre travail. Une mère porteuse est enceinte pendant 9 mois, 24h/24, 7j/7.
Les risques pour la santé
Tout comme dans la prostitution, la GPA est extrêmement dangereuse pour le corps des femmes et pour leur santé mentale. La grossesse est un processus compliqué et dangereux en soi, qui peut apporter un grand nombre de complications que ce soit lors des 9 mois de gestation ou de l'accouchement. Il peut être nécessaire de prendre un traitement, de rester allongée pendant des semaines ou des mois, il peut y avoir un accouchement par césarienne, etc. La liste des complications est très longue. Mais pour la GPA, c'est encore pire : saviez-vous que les grossesse provoquées artificiellement sont plus à risque de développer des complications ? Une GPA met donc plus à risque la mère que n'importe quelle autre grossesse. Et oui, il y a déjà eu des mortes.
Pour éviter les risques d'échec d'implantation dans l'utérus, la procédure standard d'une GPA consiste à implanter deux embryons dans l'utérus pour maximiser les chances que l'un d'eux s'implante. La conséquence logique c'est que les grossesses sont très souvent gémellaires, ce qui implique encore plus de problèmes potentiels.
Les enfants nés de GPA
Les enfant nés de GPA, si on s'en tient purement aux définitions, ne connaîtront jamais leur mère et sont victimes de trafic d'êtres humaines sous couvert d'altruisme. On ne sait pas encore les effets psychologiques de la naissance par mère porteuse sur un enfant. Les études menées sur les enfants adoptés montrent un besoin de connaître ses origines, il n'y a pas de raison que ce ne soit pas le cas d'un enfant né par GPA. De plus, les enfants étant considérés comme des produits au même titre que le corps des femmes (objectification), les agences ne laissent pas l'opportunité au nouveau né de créer un lien avec sa mère et donnent directement l'enfant au couple commanditaire. Or, nous savons désormais que les enfants perçoivent un grand nombre de choses dans l'utérus, et qu'ils ne naissent donc pas "vierges", et que ce lien entre la mère et l'enfant est très important pour le nourrisson. De nombreuses choses sont transmises, qui ne sont pas prises en compte.
Le contexte légal
Il est très difficile, voire impossible, de créer un contexte légal adapté à la GPA. Les législations actuelles sont presque toujours en faveur des clients acheteurs, ce qui place les mères porteuses dans une situation délicate. Le but est de protéger les acheteurs des mères porteuses qui voudraient garder l'enfant qu'elles ont porté plus que de protéger la santé mentale et physique des mères porteuses. Il y a eu plusieurs cas de mères porteuses qui n'ont pas pu garder leur enfant parce que le client est roi. De la même manière, comment gérer la nécessité d'un avortement médical ? Ou que faire si la mère porteuse ne veut pas porter l'enfant à terme pour diverses raisons ? Le contexte légal, comme souvent, retire l'humanité derrière ces questions, ne permettant pas de créer quoi que ce soit d'adapté.
Au delà de ça, la GPA étant de l'exploitation, sa simple légalisation montre une inclinaison à aller à l'encontre des droits des femmes par le gouvernement. Un état où il est légal de louer le corps d'un être humain n'est pas un état qui protège ses citoyennes.
La domination masculine
Le sujet le plus évident. La seule raison d'être de la GPA est le désir d'avoir un enfant qui possède le patrimoine génétique du père. Quoi de plus masculin que de vouloir absolument un enfant biologique quand le système est saturé d'enfants "trop vieux" pour être adoptés ? Personne ne mérite ou n'a de droit à avoir des enfants biologiques, c'est un concept purement mâle. Le corps des femmes n'a pas pour fonction la reproduction. Le fait que la GPA soit poussée par les hommes gays rend ça très transparent. La GPA est un outil des hommes qui veulent transmettre leur patrimoine génétique quand ils ne le pourraient pas pour diverses raisons. Sauf que les femmes ne sont pas des incubateurs, et prétendre le contraire est de la pure logique patriarcale. Pourtant, la GPA est défendue par certains sous couvert de "féminisme"...
La GPA est aussi poussée par des groupes LGBT+ sous couvert de promouvoir l'inclusion et une autre vision de la famille. Mais les familles qui ont recours à la GPA sont aux antithèses de ce qui est soutenu par les LGBT+ : des gens blancs, aisés, parfois même très riches, en couple monogame et qui veulent un ou des enfants, la majorité étant hétérosexuelle. En quoi est-ce promouvoir les droits LGBT+ ? Qui des lesbiennes, qui pourraient très bien être exploitées ? C'est une question de privilège masculin, pas de droits des gays.
Autres réserves
J'ai parlé des mères porteuses pauvres et mal traitées, mais la vérité est que même celles qui "travaillent" directement au contact des familles subissent des conséquences psychologiques, car la GPA est une violence en soi. Les femmes, bien que nous ne soyons naturellement douées pour prendre soin d'enfants, s'attachent aux bébés qu'elles portent pendant 9 mois dans leur ventre. Nier cette connexion c'est, encore une fois, nier notre humanité et nous prendre pour des machines.
Les mères porteuses qui sont accompagnées par la famille subissent un aller-retour psychologique puissant. Pendant 9 mois elles sont le centre de toutes les attentions, on leur offre des vêtements de grossesse, on leur paye de la nourriture de bonne qualité et adaptée, certaines vivent un niveau de vie jamais connu avant dans le cas de familles très riches : grande maison, piscine, voyages... A la fin de la grossesse, tout s'arrête brusquement. La mère porteuse n'a plus d’intérêt, car au fond c'était l'enfant qui était important, pas elle. Certaines femmes font des GPA à répétition pour reproduire ce phénomène de dépendance psychologique, car elles associent la grossesse à un traitement préférentiel.
J'ai utilisé le terme de "mère porteuse" pendant l'article car selon moi, le terme de "mère de substitution" est mensonger. La mère est celle qui conçoit, porte et accouche de l'enfant. C'est ce que décrit le mot "mère" quand on parle d'une famille. Dans le cas d'une adoption, la mère est celle qui va éduquer, élever et prendre soin de l'enfant, mais il s'agit d'un abus de langage, au fond. Abus qui n'est pas grave, contrairement à l'emploi de "mère de substitution" pour parler d'une mère porteuse. Car la mère de substitution, dans la GPA, c'est celle qui commande l'enfant, pas celle qui l'a porté. C'est une complète inversion des rôles. Pour l'enfant, sa mère c'est celle qui le porte, mais on la lui retire pour le donner à une autre femme. Cette autre femme, c'est elle qui se "substitue" à la mère.
Enfin, l'idée selon laquelle la mère porteuse ne fait que porter un enfant pendant neuf mois efface la réalité de ce qu'est la grossesse : le corps d'une femme enceinte ne "porte" pas le bébé, il le fabrique. Toutes les ressources apportées à l'embryon et qui permettent sa croissance sont apportées par la mère porteuse, et il est impossible de quantifier le travail que cela représente en terme industriel. Devrait-on considérer les grossesses normales comme un travail lui-aussi, mais pour le mari plutôt que pour un commanditaire ? Selon certaines personnes qui défendent la GPA, oui.
Conclusion
La maternité de substitution et la GPA sont un concept purement anti-féministe, qui est apparu dans les années soixante aux US et qui a rapidement été exploité par le capitalisme jusqu'à être exporté dans des pays pauvres. C'est une pratique qui est à l'antithèse des intérêts des femmes, de la classe ouvrière et des femmes noires et racisées.
La GPA est profondément raciste au vu son exploitation des femmes noires, Indiennes, Ukrainiennes, etc. qui donnent naissance à des enfants blancs. Elle est similaire au trafic d'êtres humaines, étant donné sa marchandisation non seulement des femmes, mais aussi des enfants, sur lesquels on met un prix.
L'idéologie féministe radicale ne peut coexister avec la GPA.
Sources externes : (1) Peter Cornell, Mannen pa gatan. Prostitution och modernism, Hedemora/Möklinta, Gidlunds förlag, 2009 p.13.
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