shane-hinayu
shane-hinayu
the architect
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Photography, drawing, and a lot of mess around here (pp by @necerti 💕)
Don't wanna be here? Send us removal request.
shane-hinayu · 5 years ago
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la texture floue ça fait vintage tmtc so photoshop 2007
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shane-hinayu · 5 years ago
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shane-hinayu · 5 years ago
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SOREN !!!
!!!
find yourself someone who will motivate you to write a novel just for fun
A fucking N O V E L.
47 pages so far, i'm not planning to stop
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shane-hinayu · 5 years ago
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le nuage au premier plan fait cheapos
mais à part mes potes les autres étaient super moches mdr
j’aime bien ma retouche sinon 
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shane-hinayu · 6 years ago
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bunch of cuties
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shane-hinayu · 6 years ago
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witchy witchy gang
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shane-hinayu · 6 years ago
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6 days ago I made a post on Instagram in support of freedom for Hong Kong. This is a 7 year old art that I’ve posted many times before without issue. The only difference is this time I made the post in support of Hong Kong fighting for freedom against the oppressive Chinese government.
The next day, my post was removed for “hate speech”. This isn’t Instagram’s fault. The Chinese government paid attackers to mass report me, thus triggering the algorithm to automatically remove my post. I appealed the removal and my art was restored. 
However, ever since that day, I’ve been shadowbanned as well and I’m still shadowbanned. No doubt due to the same abuse of report button by the paid attackers. The Chinese government have figure out a way to censor and control free speech even outside of their country. 
Now people who aren’t already a follower on Instagram will not see my art. All of my free Hong Kong hashtags don’t show up anymore in search. This is how the Chinese government silence those who support freedom. 
This is why the people of Hong Kong are fighting so hard to keep their freedom. No one in the free world should have to live under this level of abuse and censorship.
You can help me fight this injustice. Repost my art on Instagram with the hashtags #FreeHongKong #StandWithHongKong #HongKongProtest and share the story. Even if they censor me, the Chinese government can’t censor us all.
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shane-hinayu · 6 years ago
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Crappy editing, oopsie, I have to practice a loooot more.
Pour le faire poser, c’est toute une histoire. Mais lĂ , il avait vu une des grosses cascades des Fairy Pools, et il n’en avait jamais vu ! C’était adorable de le voir pencher la tĂȘte en entendant les clapotis de l’eau, sans peur ou apprĂ©hension... Autre que celle de glisser dans l’eau glacĂ©e, mais lĂ  j’étais plutĂŽt d’accord. 
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shane-hinayu · 6 years ago
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Went to the Fairy Pools (Skye) with Murphy - was great, though we had to keep him on leash (we used a single-string paracord teather) bc of the sheeps
Le chien a Ă©tĂ© super cool, et a rĂ©ussi Ă  apprĂ©cier la balade sans avoir sa libertĂ© habituelle. Je l’ai un peu redĂ©couvert mon chien, ravi de nous suivre avec sa longe, Ă  renifler, observer, goĂ»ter (modĂ©rĂ©ment) l’eau (parce qu’elle Ă©tait un peu froide, faut pas dĂ©conner), nous Ă©couter pour Ă©viter les autres chiens qui lui font encore peur pour le moment. Bon, il m’a foutu le cul dans la tourbe, mais Ă  sa dĂ©charge on s’était un peu emmĂȘlĂ© les pinceaux dans la longe. 
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shane-hinayu · 6 years ago
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Pas facile de voyager avec un chien. Entre les rdv chez le véto pour tous les vaccins, vermifuge et compagnie, les réservations de transport et de logement, la facture peut vite monter... 
Mais ça vaut le coup. C’est un membre de la famille, et il ne faut pas sous-estimer la capacitĂ© d’adaptation d’un toutou, mĂȘme quand il n’est pas courageux : certes c’est plus facile de le faire garder, mais tant qu’il est avec son foyer, tout va bien. Agir avec douceur, respecter ses besoins et adapter les excursions, c’est ce qu’on ferait pour un enfant. 
AprĂšs, faut supporter les voyages avec un petit frĂšre poilu qui pue de la gueule.
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shane-hinayu · 6 years ago
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“ mom i seen a birb “ 
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shane-hinayu · 6 years ago
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First day in Scotland, Eilean Donan Castle
Was the first time abroad for Murphy, who used to be taken care of by one of our friend, who has two English setters. 
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shane-hinayu · 6 years ago
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shane-hinayu · 6 years ago
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shane-hinayu · 6 years ago
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nyoom
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shane-hinayu · 6 years ago
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Chasser les énigmes
‱ PlutĂŽt que de garder tout ça pour moi, je partage. Thalren est un ship entre Thalie, personnage de @necerti, et Soren, mon mien comme dirait l’autre. RP Ă  l’origine, c’est surtout une grosse motivation pour Ă©crire ! Si ça peut plaire Ă  d’autres, allons-y
‱ Pour l’univers, trĂšs inspirĂ© du film de Netflix avec Nathalie Portman dont google va me donner le nom... Annihilation donc, au moins pour l’idĂ©e de zone, mais aprĂšs les inspirations viennent plus largement de partout, de tout ce qu’on aime l’une et l’autre, bref. 
‱ C’est surtout pour garder une trace si je le mets ici, mĂȘme si les trucs les plus cool je garde pour moi... Pour nous :))))))))
La neige tombait en volutes, arabesques, tourbillons sculptĂ©s par le vent. C’était autant de fantĂŽmes qui dansaient autour de lui et l’accueillaient, le giflaient, le repoussaient, le caressaient. Sur ses joues s’épanouissait un voile rougeĂątre, un feu contre le froid des Ă©lĂ©ments. Les flocons Ă©taient comme sortis de leur indiffĂ©rence Ă  l’égard de l’espĂšce humaine, animĂ©s par l’esprit du monde. Comme les mains de la Terre, le blizzard s’accrochait Ă  son manteau, coulait le long de ses mains gantĂ©es, cherchait Ă  crocheter ses chevilles enserrĂ©es dans une paire de vieilles Converse en toile. D’autant plus silencieux qu’hurlait le vent entre les carcasses de voiture, Soren marchait d’un pas plein d’entrain, ignorant avec un sourire superbe la porte se refermer derriĂšre lui. La zone Ă  nouveau impermĂ©able Ă  l’extĂ©rieur, elle retrouvait cette aura de sauvagerie, cette forme d’indomptabilitĂ© primaire, primale, essentielle. De lĂ  Ă©mergeait tout le frisson et tout l’attrait. De lĂ  venait qu’il ne pouvait s’en dĂ©tourner, malgrĂ© les suppliques de Thalie, les emportements d’Uhlan. La solitude favorisait ses pensĂ©es comme autant d’enfants du silence, de mĂȘme qu’une nature qui, plus que reprendre ses droits, faisait front contre l’homme.
Parti tĂŽt, le mĂ©tro l’avait emportĂ© dans ses rames dĂ©sertes jusqu’à la station amusamment renommĂ©e « votre Terminus » par des plaisantins fiers d’eux, ou des soldats qui n’en pouvaient plus de leur affectation au pied de la zone – une nation de nature Ă  ne pas s’en laisser conter, un peuple de fantĂŽmes surnaturels et de bĂȘtes sanguinaires, une lande couverte de diamants sanglants, ces cristaux qu’il fallait arracher au pĂ©ril de sa vie. AprĂšs avoir supportĂ© la pluie de quolibets, Soren s’était senti enveloppĂ© comme dans un lange d’enfant par la chute de la neige. Sa marche solitaire n’avait pas dĂ©butĂ©, elle avait repris avec une Ă©nergie nouvelle, alors que mourrait dans son tĂ©lĂ©phone les derniĂšres lueurs de la civilisation, avec le rĂ©seau inexistant. Et avec lui, des messages d’invectives d’une Thalie qui s’était rĂ©veillĂ©e esseulĂ©e. Une fausse entrave. La zone faisait partie de lui comme elle faisait peu Ă  peu partie de lui. Cela dit, pour l’heure, le mĂ©nage Ă  trois Ă©tait houleux.
Il longea les racines du sycomore gĂ©ant qui gardait l’entrĂ©e du cimetiĂšre des voitures, et du premier quartier rĂ©sidentiel que l’on croisait en s’enfonçant dans la zone Ă  partir de la porte 8. Une fois les nƓuds du vĂ©nĂ©rable dĂ©passĂ©s, il avait une vue dĂ©gagĂ©e. Devant ses pieds, un vide qui l’aurait contraint Ă  l’escalade dans d’autres circonstances. Lui, se laissa tomber. Pour disparaĂźtre dans une volute de lumiĂšre moirĂ©e. Son corps avait dĂ©crit une courbe harmonieuse, comme accueillant la sensation de chute avec une sĂ©rĂ©nitĂ© Ă  nulle autre pareille. Thalie, elle, pendant longtemps, avait eu beaucoup plus de mal avec le concept.
« Laisse-toi tomber ! Je tiens la corde, ce n’est que de la descente en rappel !
- Mais qu’est-ce que tu comprends pas dans le mot VIDE ! Bordel Soren, je peux pas, je te dis que je peux pas ! »
Il l’avait laissĂ©e faire, sachant qu’elle avait besoin de prouver sa force, son utilitĂ©, quelque qualitĂ© qu’elle jugeait nĂ©cessaire pour lui arriver Ă  la cheville. Elle n’avait alors pas compris qu’ils ne se comparaient pas, qu’ils Ă©taient trop diffĂ©rents, qu’il Ă©tait incapable de tout ce qu’elle pouvait supporter – il n’avait ni son intelligence sociale, ni sa vivacitĂ© d’esprit, ni son savoir technique, ni sa compassion, ni la beautĂ© de son Ăąme. Et elle le voyait tout aurĂ©olĂ© d’une puissance factice, ce pouvoir, et d’une capacitĂ© Ă  se couler dans la vie des gens et d’en sortir. Lui ne faisait qu’apparaĂźtre et disparaĂźtre, alors qu’elle avait le pouvoir de marquer le monde par sa prĂ©sence, d’en arrĂȘter le cours et d’en polariser la marche. Lui Ă©tait un fantĂŽme, n’était qu’un fantĂŽme, alors qu’elle faisait figure de rouage essentiel.
« Calme-toi Thalie, tu ne peux pas tomber. Je te tiens, tu es assurée, la corde ne filera pas. Respire, et regarde uniquement la paroi. Oublie le vide, dans cinq minutes tu auras le sol sous tes pieds.
- Soren, je ne peux pas, je ne vais pas  »
Sa respiration Ă©tait erratique, et sa voix tremblante dessinait la silhouette de larmes irrĂ©pressibles. Elle ne descendrait pas toute seule, pas avant un long moment. Dans la zone, ils ne pouvaient pas se permettre d’attendre. Avisant un lampadaire solidement arrimĂ© au sol, il noua la corde de sĂ»retĂ© avec toute la force dont il Ă©tait capable. La seconde dont il aurait besoin pour voler, c’était celle que pouvait utiliser la gravitĂ© pour l’écraser contre le bitume, des mĂštres plus bas.
« Ferme-les yeux Thalie, et respire. Retiens ton don. »
Il courut,  bondit, et projeta son corps avec toute la force dont il Ă©tait capable. Ses doigts rĂ©apparurent pour toucher une des fenĂȘtres de l’immeuble. Encore cinq mĂštres. Nouvelle envolĂ©e, pour que ses bras se referment sur elle, et qu’il puisse ouvrir le mousqueton qui la sĂ©parait d’une chute libre. Elle n’eut pas le temps de hurler, avant que leurs deux corps basculent en arriĂšre, la pesanteur se jouant de leur irrĂ©flexion, s’infiltrant dans les failles de leurs moindres erreurs pour les faire imploser. Lorsque Thalie ouvrit les yeux, elle Ă©tait assise sur le bitume, indemne, devant un Soren qui retenait tout sourire goguenard, suspendu Ă  sa rĂ©action.
« Thalie, ça va ? 
- Je
 Je crois. »
La honte. La honte se mĂȘlait aux relents de sa crise de panique, la honte de ne pas avoir su rĂ©cupĂ©rer les cristaux qu’elle-mĂȘme avait aidĂ© Ă  repĂ©rer. La honte de ne pas avoir su vaincre l’ascension qui devait remplacer une cage d’escalier effondrĂ©e dans une structure branlante.
« Tu sais, ceux qui ont mis la corde pour grimper ont dĂ» se tuer en redescendant, y’a rien d’infamant Ă  ne pas rĂ©ussir

- C’est sensĂ© me rassurer, de me rappeler que j’ai tentĂ© une mission suicide ?
- Ben t’as quand mĂȘme remportĂ© une grande victoire sur eux, tu l’as fait sans Ă©coper de la moindre Ă©gratignure.
- La belle affaire. »
Il passa un bras autour de ses Ă©paules, essuyant de l’autre main le filet de sang qui coulait de son nez.
« Dis-toi que si j’avais essayĂ©, je me serais probablement pris une vitre en pleine gueule. J’ai cru que j’arriverais jamais Ă  t’attraper.
- Tu sais voler Soren, ça rattrape tes erreurs de calcul.
- Va dire ça au Soren qui, dans un monde parallÚle, est mort embroché sur un bloc de béton armé. 
- C’est dĂ©gueulasse d’avoir rĂ©ponse Ă  tout comme ça. »
Elle avait ensuite attendu, reprenant sa respiration tout contre lui, lovĂ©e contre la seule corde de sĂ»retĂ© qui pouvait braver le vide pour aller la chercher quand l’apesanteur devenait insoutenable.
C’était avant qu’elle ne lui dise qu’elle ne voulait plus aller dans la zone.
           Il rĂ©apparut au pied de l’immeuble, et fit une pause pour retrouver son souffle, les yeux posĂ©s sur le mousqueton abandonnĂ© dans une ascension ratĂ©e. Mais quelle descente ! Une apogĂ©e Ă  l’envers, une apothĂ©ose en forme de catabase. Soren s’éloigna rapidement, en quelques sauts quantiques, confiant en son endurance. Aujourd’hui, il lui fallait, en plus d’errer dans un no man’s land, rĂ©cupĂ©rer des stocks qu’ils avaient cachĂ©s dans un immeuble, faute de pouvoir les ramener. PremiĂšre Ă©tape, grimper quelques Ă©tages. DeuxiĂšme Ă©tape, dĂ©chiffrer le plan tracĂ© par Thalie sur un sopalin. Son appartement Ă©tait dĂ©cidĂ©ment bien vide, pour un « appart de fille »  TroisiĂšme Ă©tape, sans doute Ă  inverser avec la seconde du reste, comprendre Ă  quel Ă©tage la demoiselle avait fait rĂ©fĂ©rence en Ă©crivant son plan. « Non mais c’est bon on va s’en souvenir ! ». Ce Ă  quoi il avait rĂ©pondu par un ricanement sardonique, anticipant sans le savoir un oubli qui lui coĂ»terait beaucoup d’énergie et qui lui vaudrait des crampes intolĂ©rables aux mollets. Au bout d’une dizaine d’étages, il dĂ©cida de s’octroyer une pause, le souffle court et des Ă©toiles dansant devant ses yeux qui avaient, dans la derniĂšre demi-heure, souvent pris le ciel Ă  tĂ©moin, comme un dĂ©fi adressĂ© au destin qui se riait de sa condition physique discutable.
« Thalie, tu as fait déconner mon téléphone ?
- Attends, quoi ? Montre voir, je comprends pas. »
Ils couraient depuis dix minutes, lui pĂ©niblement, elle allongeant des foulĂ©es respectables – Ă©lastiques et aĂ©riennes, Ă  ses yeux. Il aurait voulu avoir l’excuse d’ĂȘtre asthmatique, mais si la marche lui rĂ©ussissait, toute autre activitĂ© physique le laissait vide.
- J’ai retenu mon don Soren, c’est pas possible
 Sinon ma montre aurait subi le mĂȘme sort.
Son empreinte depuis longtemps enregistrĂ©e, elle dĂ©verrouilla l’appareil en un battement de cil. Ses prunelles, un temps incrĂ©dules, disparurent sous ses paupiĂšres dans l’intervalle d’un Ă©clat de rire honnĂȘte, moqueur, et soulagĂ© d’une certaine maniĂšre.
- C’est pas ton portable qui dĂ©conne, c’est ton physique de lĂąche !
Elle se tenait les cÎtes, elle aussi à court de souffle mais incapable de réprimer son rire, dont la lumiÚre occultait quelque peu sa vexation.
- Comment ça, c’est pas possible d’avoir un rythme cardiaque aussi pourri ! Et ma respiration, on dirait un mec qui fumait à la naissance !
- Ou un gars qui fait du sport uniquement pour aller chez le chinois du coin acheter sa bouffe. Tu as une silhouette fine, mais t’es pas un sportif Soren. Un demi cerveau et pas vraiment de muscles, heureusement que tu te tĂ©lĂ©portes en fait, sinon je serais obligĂ©e de tout faire dans le duo. »
Elle avait repris sa course, le laissant bouche-bée et incrédule. Levant les yeux au ciel, il repartit, certain que cette pause allait faire encore plus désordre dans ses statistiques, déjà peu glorieuses.
           ArrivĂ© au niveau 14, Soren dĂ©cida de pousser une nouvelle fois la porte, qui cette fois s’ouvrit sans difficultĂ©, sans mĂȘme un grincement. Il arriva sur un palier ouvert aux quatre vents, donnant sur une coursive autrefois couverte, qui semblait mener Ă  une terrasse – le sanctuaire de la pause clope pour les employĂ©s qui venaient dans ces bureaux avant la zone. De lĂ , il avait une vue imprenable sur l’artĂšre, notant avec un rictus que les fumeurs dĂ©gustaient autant leur cigarette que les gaz d’échappement – il croyait se souvenir que l’affluence Ă©tait constante sur cette rue, aujourd’hui dĂ©serte, si ce n’était quelques voitures abandonnĂ©es sur les places de stationnement qui la ponctuaient. Appuyant ses bras sur l’encadrement d’une fenĂȘtre, dĂ©sormais bien inutile, il inspira l’air frais, et se dĂ©lecta de cette sensation dans ses bronches, comme un filet d’eau glacĂ©e, un ruisseau cristallin qui distillait de la vie dans tout son torse.
           Le vrombissement d’un moteur interrompit la synesthĂ©sie, et il se baissa instantanĂ©ment, appuyĂ© contre le mur sous la fenĂȘtre. MĂ©fiant, peut-ĂȘtre pas, mais certainement pas stupide pour autant. Si c’était des soldats, il n’avait rien Ă  craindre – sauf que les soldats ne venaient plus jusqu’ici, et ce depuis longtemps. Il se força Ă  se concentrer, Ă©ludant les mille scĂ©narios qu’échafaudait son imagination, pour  revenir aux faits. Le moteur avait un ronronnement doux, pas le mugissement qu’éructaient les carlingues agressives des vĂ©hicules de l’armĂ©e. VĂ©hicules lĂ©gers qu’ils disaient, mais dieu qu’ils avaient le pas lourd ! Des pachydermes sans la beautĂ©, des monstres sans intelligence mauvaise, des carcasses de tĂŽle et de bruit assourdissant. Thalie aurait peut-ĂȘtre pu identifier le modĂšle, alors que lui s’en tenait aux portes de la prĂ©cision, formant l’hypothĂšse selon laquelle les gens qui approchaient n’étaient pas des soldats. Le vĂ©hicule approchait, se trouvait dĂ©jĂ  sur l’artĂšre. Il finit par s’arrĂȘter, et le mĂ©canisme des portiĂšres fit courir sur l’échine de Soren un frisson. Qui pensait pouvoir se permettre de venir ainsi dans la zone ? Les ombres festoyaient des bruits, plus encore quand c’étaient des cris de douleur. Mais aprĂšs tout, le chuintement d’un vĂ©hicule tout terrain performant n’annonçait-il pas un repas pour elles ? Ignorant son inquiĂ©tude, et peut-ĂȘtre au mĂ©pris du bon sens, Soren leva la tĂȘte, suffisamment pour que ses yeux dĂ©passassent.
Trois silhouettes, sans doute trois hommes. MĂȘme si, dans son oreille, chantait la voix de Thalie : « avec un acoutrement pareil, tu susciterais le doute
 A cette distance, moi je te prends pour une nana. Just sayin’ cutie. ». Toujours Ă©tait-il qu’ils avaient les Ă©paules larges, des mains comme des battoirs, et la musculation pour porter des armes de guerre comme s’ils avaient eu Ă  manier des plumeaux. Ca, c’était pour les deux brutes qui Ă©taient Ă  l’avant du vĂ©hicule. Le troisiĂšme Ă©tait plus petit, le visage Ă  dĂ©couvert, sans casque. Plus fluet, plus comme lui. Autour du cou, un collier imposant, comme une minerve de mĂ©tal noir – ou de plastique ? Difficile Ă  dire. Soren retint sa respiration, discernant un quatriĂšme individu, dont la main sortait par la fenĂȘtre ouverte du vĂ©hicule, un boĂźtier Ă  la main.
Une tĂ©lĂ©commande. Il vit clairement la main se crisper autour de l’objet, et le maigrichon faire plusieurs pas erratiques, comme actionnĂ©, manipulĂ©. Comme mu par un marionnettiste qui privilĂ©giait la fin Ă  l’art. Un pantin Ă  la mĂ©canique apparente, et pas une illusion fluide. Le corps de la marionnette se crispa Ă  nouveau, mais cette fois il leva les mains, poings fermĂ©s. A cette distance, Soren sentait son Ă©nergie dĂ©sespĂ©rĂ©e, la force qu’il mettait dans cette action de serrer ses doigts en une boule compacte. HypnotisĂ© par cette ombre fragile, il en oublia presque d’écouter le monde autour de lui. Presque. Le cri infernal le jeta au sol, recroquevillĂ©, rĂ©primant tout mouvement, prĂȘt Ă  s’enfuir, Ă  dĂ©taler. Et en mĂȘme temps clouĂ© sur place par une curiositĂ© qui le tuerait. Son cƓur rata un nouveau battement quand la vibration de son tĂ©lĂ©phone Ă©lectrisa son torse, et sa main fourragea pour arracher l’objet Ă  sa poche intĂ©rieure.
« Thalie, c’est vraiment pas le moment !
- Tu es parti ! Tu m’avais promis que tu attendrais la fin de la tempĂȘte, t’es vraiment un crĂ©tin ! Si tu as besoin d’aide, personne ne va se dĂ©placer avec la neige, et toi, mais ! T’es pas Ă©quipĂ© pour ça, pourquoi tu fais toujours le contraire de –
- Désolé, là vraiment tu tombes mal. »
Il raccrocha, maudissant le rĂ©seau qui surgissait bien quand il en avait envie et quand il Ă©tait le moins opportun. Retenant son souffle en voyant l’ombre le survoler, il ne parvint mĂȘme pas Ă  fermer les yeux pour ne pas se voir mourir. Mais la mort passa Ă  cĂŽtĂ© de lui sans lui accorder le moindre regard, et il se redressa, comme magnĂ©tisĂ© par ce phĂ©nomĂšne jusque lors inĂ©dit. Dardant Ă  nouveau son regard au-dessus du parapet du pont improvisĂ©, il vit les ombres, trois, converger vers la silhouette aux poings fermĂ©s, dansant autour de lui comme une ronde de crocs, de griffes, d’envie de meurtre, de sang, de souffrance et de massacre. De reptiles et sauvages, elles avaient rĂ©gressĂ© au rang de tigres de cirques, s’agitant pour plaire, ronronnant pour un public tĂ©tanisĂ©. « Ils sont beaux vos flingues maintenant », songea Soren avec un rictus involontaire, oubliant presque la prĂ©caritĂ© de sa situation face Ă  ce spectacle grotesque. Il dressait les ombres, c’était ça son don. NĂ© avec la zone, comme pensĂ© par la zone elle-mĂȘme, qui en faisait la soupape de sĂ©curitĂ© ultime. Une soupape sous Ă©troit contrĂŽle. ContrĂŽle qui prenait la forme d’un collier Ă©lectrique, et d’une tĂ©lĂ©commande tenue par une main mystĂ©rieuse, qui appartenait Ă  un corps non moins mystĂ©rieux – et d’autant plus Ă©nigmatique qu’il n’était pas celui d’un militaire. Le groupe s’éloigna Ă  pied, laissant le vĂ©hicule fermĂ©. Le quatriĂšme homme, encadrĂ© par ses bras armĂ©s, Ă©tait cachĂ© aux yeux de Soren.
           L’excitation l’envahit, et il jeta un coup d’Ɠil Ă  l’écran de son tĂ©lĂ©phone. Un SMS qui se voulait rassurant plus tard (« Imagine un peu, tu fais sonner mon tĂ©lĂ©phone alors qu’il y a une ombre Ă  cĂŽtĂ© de moi ! Je sais que tu m’en veux, mais assassine-moi plus tard s’il te plaĂźt, je suis en train de filer quatre mecs louches et qui ont l’air super dangereux
 Bisous trĂ©sor, on se voit au dĂźner ♄ ») et Soren s’élançait, se jetant Ă  nouveau dans le vide, pour atterrir derriĂšre leur vĂ©hicule. Changement de plan : aujourd’hui, il partait chasser les Ă©nigmes.
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shane-hinayu · 6 years ago
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