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#Carnet de route
slowdownivy · 2 years
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C'est une lumière.
J'ai cru jusqu'ici que c'était un lieu. Ou au moins un lieu rempli de souvenirs, de moments choisis ou perdus. Mais c'est une lumière, bien particulière. C'est elle qui fait tout, qui projette sur les arbres, les bâtiments, les trottoirs, cette nostalgie tellement douce qu'un moment d'inattention rendrait douloureuse.
C'est étrange, parce qu'elle me rend heureuse, aussi. Il faut croire que la frontière entre le bonheur et la peine est plus fine que les nervures des feuilles quand la lumière les traverse. Fragile. Un mauvais pas de côté, et l'illusion est brisée ; la lumière n'est plus que le décor des rêves ; et la réalité défile en frôlant les univers parallèles du bout des doigts comme autant de possibilités manquées.
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toutplacid · 2 years
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Clocher de Réveillon depuis la route qui mène à la D938 via la Brosse / les Écouvris — stylo-bille 8 couleurs, carnet nº 135, 18 février 2023.
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esrnilgr · 7 months
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BD et recherches...
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leabellablog · 2 years
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Samedi 18 février : de Valparaíso, capital, Chili, à Mendoza, capital, Argentine
6h45 réveil, petit-déj rapide, 7h30 arrivée à la gare routière, embarquement, 7h50 départ, 8h10 arrivée à Viña del Mar, puis c’est parti pour 8h de route.On traverse un canyon surplombé par des montagnes sèches à la roche d’une couleur rosée, l’impressionant Rio Colorado d’où l’on peut voir au loin la route surplomber le Rio Juncal (même si je suis du mauvais côté), et los Caracoles avec sa route…
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asta-daily · 5 months
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Trip to Mushroom Land 10
The festival is over, time for us to hit the road again. From the depth, through the giant cave system we climb the Pleurotus Cyclopeus to the stratum of Crepidotus Matodons. Luckily, there's less mucus at this season, making our ascension easier.
/* Pencil doodle on A6 sketchbook - Porte-mine sur carnet A6 */
Le festival est terminé, il est temps pour nous de reprendre notre route. Depuis les profondeurs, nous grimpons à travers le réseau des caves géantes les Pleurotes Cyclopéennes vers la strate des Mastodontes Crépidotes. Heureusement, le mucus est faible à cette période, rendant notre ascension plus aisée.
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abridurif · 1 year
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Celui qui se prétend sous la contrainte d’une vocation irrésistible, n’est que sous la domination de sa propre faiblesse, appelle irrésistible le fait qu’il n’y a là rien à quoi résister, appelle vocation ce qui ne l’appelle pas, et il lui faut adosser son néant contre la prétention d’une contrainte. Alors, pourquoi cela ? Pourquoi les uns en viennent-ils à des œuvres pour échapper à ce risque, non pour répondre à « l’inspiration », mais pour s’y dérober, construisant leur œuvre comme un terrier où ils se voudraient à l’abri du vide et qu’ils n’édifient précisément qu’en creusant, en approfondissant le vide, en faisant le vide autour d’eux ? Pourquoi d’autres, tant d’autres, sachant qu’ils trahissent le monde et la vérité du travail, n’ont-ils qu’un seul souci : s’abuser en s’imaginant servir, d’où ils sont, encore le monde où ils cherchent une sûreté, un recours, – et maintenant ils ne trahissent plus seulement le mouvement d’un travail vrai, ils trahissent l’erreur de leur désœuvrement avec une mauvaise conscience qu’ils éteignent par les honneurs, les services, par le sentiment d’accomplir cependant une mission, d’être les gardiens de la culture, les oracles du peuple. Et peut-être d’autres négligent-ils même de construire le terrier, dans la crainte que cet abri, en les protégeant, ne protège en eux ce qu’il leur faudrait perdre et n’assure trop leur présence, par là, n’écarte l’approche du point d’incertitude vers lequel ils glissent, « le combat décisif » avec l’indécision. De ceux-là, il n’est plus entendu parler, ils ne laissent pas de carnets de route, ils n’ont pas de nom, anonymes dans la foule anonyme, parce qu’ils ne se distinguent pas, parce qu’ils sont entrés dans l’indistinct. Pourquoi cela ? Pourquoi cette démarche ? Pourquoi ce mouvement sans espoir vers ce qui est sans importance ? Maurice Blanchot, L’Espace littéraire, Éditions Gallimard, 1955, p. 223, 224
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2009 - Imbu
Œuvrant depuis 1988, j’avais pris le temps de me constituer un carnet. Riche d’adresses, de contacts mais aussi d’amitiés, je le traînais partout et l’étoffais dès que possible. Il m’a longtemps servi de trophée avant de devenir un bouclier puis un parachute. Quand les vents mauvais se sont levés, je savais que je pourrai compter sur deux cents potes pour me repêcher voire m’empêcher de sombrer.
Après tout, nombre d’entre eux me devaient la gamelle.
En me retournant, il en fut seulement deux pour ne pas laisser lettre morte.
Le premier m’a répondu : - Bonne chance.
Le second m’a répondu : - Bonne route.
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ernestinee · 2 years
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Il avait soigneusement ciré ses chaussures noires, enlevé les petits graviers coincés sous la semelle, traité le cuir, vérifié la symétrie des lacets.
Il avait depuis longtemps appris à repasser ses vêtements, il avait parfait sa technique pour chasser les faux plis, pincer le tissu, utiliser la vapeur. Son pantalon était lisse, le pli pincé longeait parfaitement le milieu de la jambe. Même le cordonnet de sa chemise était impeccablement courbé. Il avait le temps de se concentrer sur les détails.
A propos de chemise, il avait choisi cette semaine celle qu'il avait dû repriser au coude gauche. Il ne parvenait pas à s'en séparer, malgré l'usure. Il y a quelque chose de rassurant dans l'usure.
Il se vêtit également de son gilet sans manches, enfila son par-dessus gris foncé, celui avec lequel il n'a pas trop chaud, d'un geste précis des doigts, il remit sur le côté ses fins cheveux un peu récalcitrants et il sortit.
Fermer les yeux, sentir le soleil, humer l'air de cette fin de printemps.
Ce trente-huitième printemps sans elle.
Il fit le tour du jardin, le sécateur dans une main, une petite bouteille d'eau dans l'autre. Il coupa quelques branches du saule tortueux, pour la lumière de ce joli vert, quelques iris et de l'ail ornemental pour le violet, des coeurs de Marie pour la légèreté, et bien sûr des pivoines, opulentes et généreuses, ses préférées.
Il posa le sécateur sur la grosse pierre plate et se mit en route. Un pas lourd après l'autre. Pas trop vite, il avait le temps, elle n'allait pas se sauver de toutes façons. Et il ne fallait pas risquer de tomber. Se casser le col du fémur. Se retrouver alité, à son âge, c'est ne plus jamais se relever.
Mais il voulait être au rendez-vous. Alors un pas lourd après l'autre. Un pas raide après l'autre. Les chevilles qui tirent, les genoux douloureux, le dos voûté. Doucement et prudemment surtout. Regarder comment les voisins ont arrangé leurs bordures, entendre jouer les enfants derrière ce muret. S'asseoir 10 minutes sur le nouveau banc, installé exprès pour lui, à mi-parcours, par le petit-fils du voisin qui travaille aux aménagements communaux.
Un bon garçon, celui-là. Il se cachait et venait marauder des fraises en bordure du jardin quand il était petit, il s'assurait de ne pas être repéré par le chien d'en face, qui aurait ameuté tout le quartier, je le voyais se glisser entre les haies à plat ventre, comme s'il était en mission spéciale. Ensuite quand il avait appris que nous avions planté les fraisiers exprès pour lui, il glissait des dessins dans notre boîte aux lettres tous les jours. Et toi Lise, toi tu les collais partout sur le frigo et tu remarquais comme il dessinait de mieux en mieux et tu le félicitais. Regarde aujourd'hui il dessine des jardins, et des parcs, et des meubles pour les parcs.
Il caressa le prénom de sa femme gravé sur le banc et se leva doucement. Reprendre la route.
Il fit signe à ce vieux qui promenait son chien et dont il avait oublié le nom. Il n'osait pas le lui demander, il ne voulait pas que ça s'ébruite qu'il perdait la mémoire. Mais c'était un fait, depuis un moment les objets n'étaient plus posés où ils devaient l'être, les mots n'arrivaient plus toujours au bon moment, parfois même ils n'arrivaient plus du tout.
Ma Lise, je me souviens de chaque minute passée avec toi, je me fiche d'où j'ai posé ce peigne, et des mots qui se sont envolés, je me souviens de toi et tes pivoines, tu faisais un bouquet et tu t'installais sur la pierre plate avec ton carnet et tes aquarelles. Je me souviens de la transparence et de la lumière que tu créais avec tes pinceaux, je trouvais ça magique, et je voyais tes cheveux dans les rayons du soleil avec ce petit vent de mai qui sentait comme toi et comme les fleurs du jardin, et je ne risque pas d'oublier ça ma Lise, regarde celles-ci sont rose vif comme tu aimes.
Il enleva le bouquet fané de la semaine dernière, remplaça l'eau sale par celle de la petite bouteille, posa délicatement les fleurs fraîches dans le vase et ajusta le bouquet pour que ce soit joli. Des gestes précis, parfaits, habitués.
Puis il caressa le marbre rose en soupirant et prit le chemin du retour.
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raisongardee · 1 year
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“"Avec de la patience, le verger devient confiture", dit le proverbe. Sur le chemin spirituel, les changements véritables se produisent lentement mais sûrement. Ils sont à l’image du mûrissement d’un fruit ou des aiguilles d’une grande horloge qui semblent immobiles quand on les fixe du regard, tout en bougeant imperceptiblement à chaque instant […] Le chemin parcouru ne se mesure pas par des avancées subites ou des bonds extraordinaires ; c’est en comparant ce que nous étions quelques années auparavant et ce que nous sommes devenus que l’on prend conscience de ce qui a été accompli en nous. On évalue alors la diminution de notre égoïsme et de nos émotions perturbatrices en même temps que l’épanouissement de notre sérénité, de notre liberté intérieure ainsi que de notre résilience face aux aléas de l’existence. Les signes de nos progrès se mesurent également à l’aune de notre altruisme, de l’harmonie et de la bienveillance que nous sommes capables de manifester dans nos rapports à autrui. Si, au terme de dix ans de pratique, on dit encore de nous : "Oh, il est toujours aussi grincheux et impossible à vivre", c’est le signe que notre méditation a fait fausse route.”
Matthieu Ricard, Carnets d’un moine errant, 2021. 
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bonheurportatif · 1 year
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J’ai aimé mai
1er mai J'ai réorganisé l'affichage des fonctions de mon smartphone. J'ai pris le temps de découvrir les pilules magiques de Dana Wyse. (Je me suis pesé et je n'ai pas aimé ce que j'ai vu.) (Un cousin a émis l'idée que l'on mange ensemble et j'ai pensé qu'il devait forcément exister une pilule de Dana Wyse pour remédier à ce petit désagrément.) J'ai lu Vie 2 de Nicolas Bouyssi. J'ai reçu un mail m'annonçant qu'un de mes textes avait été retenu pour une revue. J'ai aperçu un renard traverser devant la voiture. Ma chérie m'a fait remarquer que j'avais interverti Cadette et Benjamine dans les notes des mois précédents. J'ai corrigé toutes mes erreurs.
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2 mai J'ai sorti Benjamine de la panade, toute affaire cessante. Je me suis auto-interviewé. J'ai abattu à toute vitesse tout un tas de petites tâches qui allaient m'enquiquiner. (Impossible de pousser efficacement la voiture sur un sol gravillonné.) (Impossible de redémarrer la voiture.) Benjamine m'a offert un sachet d'oursons à la guimauve. (J'ai passé l'après-midi sur mon pensum délibératif mensuel.) Je suis allé posé mes fesses sur le sable, et mon regard sur l'horizon. (La journée s'annonçait tranquille et ne l'a pas été tant que ça.) Ma mère a appelé pour me dire qu'elle allait mieux, qu'elle était trop chiante et que c'était pour ça que le bon dieu ne voulait pas d'elle. 3 mai (Les pollens m'ont sauté dessus dès le réveil.) Je suis allé à l'atelier à vélo. J'ai shunté un mec qui m'avait doublé en vélo électrique, en prenant les bons chemins. (Le train a été annoncé avec 45mn de retard quand je suis arrivé à la gare.) Le mécanicien a fini les réparations sur la voiture. J'ai bu une grenadine. (Junior s'est plaint qu'il n'avait toujours pas accès au Monde.) (Pas plus que Cadette.) (Le service en ligne du Monde n'était pas accessible.) J'ai trouvé un épais portefeuille posé sur une pile d'ananas et je suis allé le rapporter à la caisse. (J'ai erré comme une âme en peine dans les allées du supermarché.) J'ai préparé un risotto. 4 mai (Mon bracelet de montre a cassé.) J'ai été applaudi à l'issue de l'atelier. Un bouquin que j'attendais est arrivé plus tôt que je ne le pensais. (Nous nous sommes promenés dans une zone artisanale.) La queue à l'unique caisse de la recyclerie m'a fait bien vite reposer le livre que je m'apprêtais à acheter. J'ai récupéré une voiture avec un nouveau démarreur. (Le débranchement de la batterie a verrouillé l'autoradio.) (Je n'ai pas retrouvé le code inscrit sur un papier dans le vide-poches.) Je me suis mis à jour des quelques tâches qui me restaient à régler (relance, prise de contact, devis, mot de présentation, candidature). (On m'a fait une réponse compliquée à une requête simple.) (Je me suis perdu dans les topics d'un forum automobile où j'espérais qu'on m'aiderait à retrouver le code de la voiture.) J'ai mangé les premières fèves de l'année. J'ai fini par retrouver tout seul le code de l'autoradio. 5 mai J'ai remonté toute la rue en une looongue marche arrière. (Le passage à niveau s'est abaissé juste devant moi.) J'ai empoché plein de petits carnets mis à disposition. (Sur le trottoir de gauche, un maître, sur le trottoir de droite, son chien, entre eux, la laisse déroulante, bloquant la route.) J'ai acheté une nouvelle montre. (J'ai pété l'antenne de l'autoradio.) Nous sommes revenus du resto par la plage. Ma chérie a pris une photo incroyable. J'ai fini Éloge de la plage, par Grégory Le Floch. J'ai reçu la nouvelle du dernier groupe d'étudiant.
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6 mai J'ai emprunté un vélo du premier coup. (Je n'ai pas trouvé le code de l'antivol.) J'ai mangé une gaufre sur la plage. J'ai fait une sieste. (Un oiseau a dégringolé entre la maçonnerie de la cheminée et le conduit du poêle à bois.) J'ai fini Mauvaises méthodes pour bonnes lectures, d'Eduardo Berti. (Je suis monté sur le toit, sans parvenir à libérer l'oiseau.) (Nous l'avons entendu, démunis, gratter par intermittence.) 7 mai (L'oiseau est resté coincé dans un endroit inaccessible de la maçonnerie.) J'ai repris la course sans ressentir de douleur au mollet. J'ai préparé des aubergines grillées au four. J'ai lu ce mot, "rubigineux", dans Absolutely nothing. J'ai bouquiné tout l'après-midi. Nous avons cessé d'entendre gratter l'oiseau. (Il s'est probablement envolé.) 8 mai J'ai lu ce mot, "chyme", dans Absolutely nothing de Giorgio Vasta et Ramak Fazel, dont j'ai fini la lecture dans la matinée. On a fait des frites. (J'ai écouté le long monologue de l'amie qui nous a visités.) 9 mai J'ai couru 45mn. Entendu sur le parking : "J'attendais à qu'à m'dise : 'j'ai cassé les deux miroirs'. Bon, ça peut arriver." (J'ai ramé pour avoir le service abonnement du Monde.) (J'ai reporté le paiement d'une facture.) J'ai lu Traité des mondes factices, de Pierre Déléage. (J'ai avancé à pas comptés dans le remplissage d'un dossier administratif en ligne.) (Je me suis inscrit de mon propre chef à un "webinaire".) J'ai survolu des bouquins de théorie littéraire, sans y comprendre grand chose. 10 mai (J'ai reçu une nouvelle version d'une nouvelle d'étudiant déjà relue et éditée.) J'ai reçu un des paiements que j'attendais. (Je me suis préparé une omelette avec des lardons végétaux ayant dépassé leur date limite de consommation de quinze jours.) (J'ai senti le début d'une crampe en courant.) J'ai noté quelques idées pour un nouveau projet avec les collégiens. J'ai demandé un extrait de casier judiciaire. (Sur le temps de traitement de la requête, j'ai eu une boule au ventre : "Et si j'étais un bandit ?") Une “belle femme brune” (dixit ma chérie) dans un SUV m'a chaleureusement salué dans la rue mais je n'ai pas pu voir de qui il s'agissait. Sur la plage, dans l'écume, des milliers de vélelles échouées. (Je n'ai découvert qu'au retour qu'il s'agissait de vélelles, j'avais d'abord pensé qu'il s'agissait de physalies.) J'ai boulotté des pois chiche au cumin. (J'ai regretté avoir regardé le film que j'ai regardé.)
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11 mai J'ai fait une lessive de blanc. (J'ai taillé dans la masse d'un texte d'étudiants bancal.) (J'ai suivi un webinaire, et son assortiment de colifichets numériques : micros et caméras qui s'activent et se coupent, prises de paroles qui s'entremêlent, mains virtuelles qui se lèvent, silences flottants, questions qui se télescopent.) J'ai freiné à temps pour ne pas tamponner la voiture devant moi. J'ai apprécié d'attendre dans la salle d'attente. J'ai compris pourquoi mon antécédent familial m'exonérait d'un certain examen (mais me destinait à un autre.) (J'ai mangé un Snicker sur la route.) 12 mai (J'ai démarré la journée par des négociations de bouts de ficelle.) J'ai tenu bon et obtenu gain de cause. J'ai reçu le règlement de mes ateliers. (Le chèque n'était pas signé.) J'ai terminé la saisie de mon dossier. (L'option de partage pour la relecture du dossier n'a pas fonctionné.) Les deux jeunes libraires discutaient de l'organisation de leurs bibliothèques respectives et je n'ai pas osé m'immiscer dans leur conversation. J'ai été raisonnable et je n'ai pas pris le recueil de fanzines de Jacques Reda à la librairie. (Le chèque signé n'avait pas été déposé à l'accueil, contrairement à ce que m'avait dit la comptable au téléphone.) J'ai étoffé ma collection naissante de temps d'attente en pleine conscience. J'ai récupéré Junior sur la passerelle de la gare. J'ai dit une connerie sur le nombre de dents de Benjamine et j'ai fait déborder ma chérie. Retour d'Oscar le pôle-nordiste. 13 mai J'ai nettoyé, rincé, lustré la voiture qui avait été la cible des oiseaux. (Je me suis copieusement arrosé.) J'ai fini Station Goncourt, d'Arnaud Viviant. 14 mai Mon rendez-vous sur Doctolib a avancé de trois mois et demi. Ma chérie a préparé un gâteau aux noix et au miel. J'ai lu la biographie de Robbe-Grillet par Benoît Peeters. J'ai cuisiné mon Petit tofu aux lentilles. Cadette nous a écrit d'Espagne pour nous dire qu'elle avait décroché son niveau 3 de plongée. 15 mai (Le premier moustique m'a tourné autour durant la nuit.) J'ai abandonné mon enfant sur le quai de la gare. Je suis arrivé très en avance pour ma mission d'espion. (J'ai aidé à placer des chaises, à mettre les plats du traiteur dans le frigo à glaces.) (Je me suis départi du dernier exemplaire d'un de mes livres, sans garantie de retour.) (On m'a zappé à la fin du tour de table, avant de me présenter comme celui qui ne dira probablement rien.) J'ai multiplié les expériences de socialisation, avec plus ou moins de réussite. On a eu droit à un petit pavé au chocolat. J'ai mené ma mission d'espion derrière la console son. (J'ai tenté d'effacer mon nom écrit au marqueur à même le verre.) J'ai fait un sans faute avec le vélo partagé. (J'ai oublié mon chargeur de portable.)
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16 mai J'ai assorti mes chaussettes à ma marinière. J'ai demandé trois fois à ChatGPT la signification d'un même acronyme et j'ai obtenu trois réponses différentes. (J'ai croisé Carole sur le port et on a laissé passer une seconde de trop, suffisante pour rendre perceptible qu'on n'avait rien à se dire.) Caroline m'a rendu mon livre. J'ai récupéré mon chargeur et repris mon poste derrière la console. Je me suis enquis de mes droits de formation professionnelle. J'ai obtenu d'une source humaine et fiable la signification de l'acronyme que ChatGPT m'avait baratinée. J'ai écouté avec intérêt la promotion expresse du no-code. Je me suis rabattu sur la seule proposition végétarienne du menu, la salade d'entrée. Et le gâteau au chocolat, dont j'ai repris une part. J'ai enregistré les échanges de la journée, et réduit ma prise de notes. J'ai suis ressorti bredouille de la librairie. (Je me suis fait assez sèchement éconduire par une femme qui portait malaisément sa lourde trottinette électrique dans l'escalier de la gare et à qui j'avais proposé mon aide.) J'ai tenté de comprendre l'embrouillamini de mon statut professionnel. (Et renoncé.) 17 mai (Je me suis rendormi.) J'ai inséré quelques derniers mots-clés avant d'envoyer mon dossier. (J'ai relu avec peine les versions retouchées et engraissées de mes articles minimalistes.) J'ai abandonné les travaux en cours et imprimé des cartes postales. J'ai installé ma première appli de musique. J'ai reçu Le Matricule des anges. La revue qui m'a pris un texte m'a écrit pour me demander une photo où l'on voit toute ma tête. (On a été pris dans les embouteillages du grand week-end.) (On a démonté un lit au rez-de-chaussée pour mieux le monter et le remonter à l'étage.) J'ai bu une limonade avec un revenant. 18 mai Il m'a fallu un peu de sport pour m'extraire de ma flemme. J'ai haché du persil avec la lame courbe. J'ai fait une sieste dans la chaise longue, sous un soleil timide. (On a suivi une voiture lente sans pouvoir la doubler.) J'ai parcouru les petits carnets manuscrits d'Oscar le pôle-nordiste, de retour d'expédition en mer de Norvège. J'ai vu une étoile de mer à onze branches. (J'ai eu la respiration un brin sifflante à cause des pollens.) 19 mai J'ai pré-commandé le 4ème volume de l'Atlas des Régions Naturelles. (Le point-relais le plus proche est une boutique de croquettes pour chiens dans une zone commerciale.) (Le bar du bout de la rue est resté toujours aussi peu accueillant, malgré la nouvelle gérance.) On a trouvé à acheter quatre livres pour deux euros au vide-maison : Choderlos de Laclos, Bailly, Manchette et Pennac. J'ai écrit tout l'après-midi le début de mon récit de séminaire. J'ai fait des pizzas maison. (J'ai eu les yeux attaqués par le pollen.) 20 mai Je me suis réveillé tôt et je me suis rendormi tard. (Les allergies m'ont sauté dessus dès le matin.) (J'ai eu des démangeaisons inexplicables dans les pieds.) On a grignoté sur le pouce. J'ai lu tout le début d'après-midi. (J'ai craqué pour un sachet d'oursons.) J'ai sombré dans le canapé. J'ai suivi de loin en loin le match de rugby sur les fils d'actus. (Je me suis aperçu d'un télescopage d'horaires dans les rendez-vous de la semaine prochaine.) J'ai senti l'odeur de la pluie sur le bitume chaud. J'ai testé l'option de lecture audio des articles du Monde par une voix artificielle : Fuck y est prononcé "fuque" et Artpress, "arpre". 21 mai On a déclaré nos revenus. J'ai mangé un Nuts (je ne savais pas que ça existait encore, les Nuts.) J'ai révisé mon code de la route avec Benjamine. (Je n'ai pas toujours répondu correctement.) J'ai lu tout l'après-midi. J'ai bien réussi à faire sauter du tofu fumé. 22 mai J'ai accompagné Benjamine à vélo. Je me suis fait détartrer, nettoyer, rincer, lustrer les dents. J'ai acheté le recueil de fanzines de Jacques Réda. J'ai fait une ballade à vélo jusqu'au ravitaillement. J'ai fait la lecture des unités de mesure anglo-saxonnes à Benjamine. 23 mai J'ai fait une longue marche arrière pour me sortir d'un embouteillage. (Un van a bloqué la rue.) J'ai découvert une nouvelle salle d'attente. (Le médecin n'a posé que des questions fermées.) J'ai pris un rendez-vous pour une nouvelle salle d'attente. J'ai travaillé assis sur mon ballon gonflable.
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24 mai J'ai remonté la plage à vélo au petit matin. J'ai bidouillé une maquette pour le journal des collégiens. J'ai fait une pause dans ma rédaction pour manger une gaufre avec Benjamine et ma chérie. J'ai fini Factographies, de Marie-Jeanne Zenetti. 25 mai J'ai remonté la plage à vélo. (J'ai overloadé mon cloud.) Je suis retombé sans le chercher sur une ancienne tentative de journal, assez proche de celle-ci. (Je me suis retrouvée dans une réunion syndicale qui ne me concerne pas en salle des profs.) Barbara m'a offert un café. (Aucune prise HDMI sur l'ordinateur du collège.) La séance de bouclage avec les collégiens a été assez plaisante. (J'ai enchaîné directement par une visio barbante depuis ma voiture.) Je suis passé prendre un café chez Pierre. Nous sommes allés ensemble à la conférence de rédaction. (Je n'ai pas eu le temps de manger.) (Les collègues ont été d'incorrigibles bavards, comme à leur habitude.) Je suis passé à la librairie. J'ai englouti tout ce qui pouvait entrer dans la composition d'un sandwich en arrivant à la maison. J'ai mangé mes premières cerises de l'année. J'ai commencé une nouvelle série "factographique". Cadette a enfin pu accéder aux articles abonnés du Monde. (J'avais prévu d'aller m'acheter un jean, j'ai oublié.) Je suis tombé de fatigue. 26 mai Je me suis réveillé avec Au Mont Sans-Souci dans la tête. Sur la route, à vélo, j'ai senti une odeur de grillé, agréable, connue, sans parvenir cependant à retrouver son origine. J'ai pris un café sur le sable avec ma chérie. (J'ai mangé un plein bol de cerises, et comme j'avais encore faim, je me suis jeté sur une baguette.) (La malédiction des dernières merdes à envoyer au pigiste avant de partir en week-end a encore frappé : une vague scélérate de mails m'est tombée dessus en fin d'après-midi.) J'ai rejoint un document Canva partagé en tant que "héron". J'ai décidé de ne m'occuper de rien avant au moins lundi. J'ai lu Journal du dehors d'Annie Ernaux. 27 mai J'ai rendu mes bouquins dans diverses bibliothèques et acheté un jean en 30 mn chrono. J'ai salué Florence et nous n'avons pas fait semblant de n'avoir rien à nous dire, nous ne nous sommes rien dit. J'ai racheté un bouquin volatilisé. La libraire m'a offert un bouquin. J'ai attendu à proximité du parking où m'ont rejoint ma chérie et Benjamine. Nous avons pique-niqué au pied des tours, face à la mer. J'ai mangé un flan. Et mes premières fraises. (J'ai effacé sans le vouloir les dernières notes d'hier et je ne suis pas sûr de les avoir toutes retrouvées.) (J'ai entendu un gars soupçonné de vol s'enfoncer dans ses explications à la caisse du Décathlon.) (J'ai vu un marcassin agoniser sur la route.) J'ai mangé un deuxième flan. J’ai lu Épuisez-vous, d’Antoine Mouton. 28 mai (Je me suis réveillé dans la nuit, la respiration sifflante, attaqué par les pollens.) On a dénoyauté 2,5 kg de cerises pour faire des confitures. J'ai fini Du lisible au visible : la naissance du texte, d'Ivan Illich. Je me suis mis à la cuisine en fin d'après-midi. Nous sommes allés sur la plage voir l'échouage massif de méduses.
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29 mai (J'ai travaillé.) J'ai rejoint un document Canva partagé en tant que "ours" J'ai sorti la poubelle au moment où le camion-benne passait dans la rue. J'ai avalé en douce une noisette échappée du distributeur de vrac. J'ai fait une chouette pizza tomates fraiches-poivrons-mozza. J'ai traversé les marais de l'île au soleil couchant et réalisé qu'il s'agissait sans doute d'une des dernières fois. J'ai reçu la newsletter Scotch & Penicillin (en seulement deux clics à partir de cette lettre, je me suis retrouvé sur Pandi-Panda de Chantal Goya.) 30 mai (J'ai mal dormi à cause de mes allergies.) Ma chérie a trouvé le bon anti-histaminique à la pharmacie. J'ai rejoint un document Canva partagé en tant que "tortue de mer". J'ai pris de l'avance sur mes différentes tâches. J'ai enchaîné médiathèque-librairie-librairie. Je me suis demandé de quoi pouvaient bien parler les deux gars fatigués sur le banc. J'ai entendu "méthadone", j'ai eu ma réponse. J'ai retrouvé Junior, qui m'a offert un livre. J'ai pris un mini-fanzine en libre-service. (J'ai bloqué un énième bot porno sur tumblr.) 31 mai J'ai remonté le front de mer à vélo. J'ai rayé un à un les items de ma to-do list : j'ai envoyé mon pensum délibératif mensuel, j'ai uploadé mon devis de prise en charge, j'ai pris mon ticket pour un séjour à l'hôpital, j'ai toiletté les versions provisoires de projets en cours. (J’ai reçu un mail pour noter la façon dont j’avais moi-même rempli mon dossier de pré-admission.) Je suis allé chercher le volume 4 de l’Atlas des Régions Naturelles au magasin de croquettes. J’ai découvert l’existence du métier d’ostéopathe animalier. (J’ai reçu un mail pour noter la façon dont s’était déroulé mon retrait au magasin de croquettes.) (J’ai bravé une déviation pour travaux, fait un faux détour pour éviter les travaux et je suis tombé sur les travaux, qui n’avaient pas commencé.) (J’ai accompagné ma mère à un lieu dont elle ne connaissait ni l’adresse, ni le nom exact.) On m’a proposé d’exposer à nouveau l’expo des Secrets. (J’ai assisté à une horrible table ronde, sans possibilité de m’en échapper.)
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vyragosa · 1 year
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“ While the previous installment of the series covered themes such as the loss of innocence and the morality of killing, this game featured themes such as camaraderie, duty, vengeance, and mortality. “
WHY DOES THIS PERFECTLY SOUND LIKE THE CARNET DE ROUTE OF DEATH STRANDING I’M LAUGHING A BIT
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lescrisdemaplume · 2 years
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Tout s’écroule en moi, comme trois ans plus tôt. Ce temps m’a paru si long, si léger, si pleins et distrayant. J’ai vécu mille vies, ivres et magnifiques, qui m’ont séparé des mots et des insomnies. Écrire était joli, écrire n’était plus vitale, le monde était ce carnet où ma plume se pavanait enfin gaiement. Je pense que pendant ces trois ans, j’ai été vraiment, sincèrement heureuse. J’ai été presque, je dis bien presque, normale et dénuée de folie, il n’y avait plus que l’écho en moi de blessures passée mais j’étais belle et grandie, presque guérie et saine. Vaguement mélancolique parfois parce qu’on ne chasse jamais le naturel, parfois excessive et intense, mais jamais vide ou détruite, jamais morte ou à l’agonie.
Et pourtant là, trois ans après, c’est la rechute. Le monde est noir, le cœur a mal, et bla bla bla. Je n’ai même pas la force d’user ces mots déjà usés, de les sortir des vieux tiroirs pour re dire au monde de nouveau que la vie est terrible encore une fois.
Assise au fond du restaurant, je me retrouve dans la peau de mon adolescence, assise au fond de ma chambre, assise au fond de la classe, à griffonner des mots frénétiquement, à graver sur tous les écrans l’épanchement de mon désespoir. Mais aujourd’hui j’ai les mots d’adultes, la lassitude des grands et des angoisses de l’âge. J’ai peur du temps qui inscrit sur mon âme toujours plus de fracas, j’ai peur que le silence ne deviennent que la seule issue, j’ai peur que la douleur soit la seule chose qui m’attende vraiment, j’ai peur que la solitude ne soit mon inévitable fin.
Je me cramponne à ces mots comme pour ne pas mourir, parce que le vide m’attend partout je le sais. Je pleurs sur toutes les routes et sur mon lit je cris, tout s’écroule en moi, encore, après trois ans de vie.
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toutplacid · 1 year
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Meules dans une grange entre la Boutinière et la Misérie, Courcerault, route de Saint-Maurice — trois crayons sur papier gris, carnet nº 137, 16 mai 2023
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tcrouzet · 2 years
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Carnet de route - Décembre 2022
Carnet de route – Décembre 2022
Vendredi 2, Paris Café Beaubourg. Rien n’a changé ici et rien de doit changer. Un endroit parfaitement conçu n’a aucune raison de se démoder. Je ne connais pas de meilleure façon de différencier l’art de l’artisanat. Samedi 3, Paris Hier soir, à la maison de la poésie, il était question de Sébastien Rongier. Toujours étonné de voir comment les autres auteurs peuvent parler de leurs textes avec…
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leabellablog · 2 years
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Jeudi 16 et vendredi 17 : Valparaíso, capital
Jeudi rien de spécial, le ciel est couvert, je reste à l’appartement dessiner toute la journée avec Saray et ses colocs.Vendredi je décide de me rendre à Viña del Mar. Je me lève, sors pleine d’enthousiasme, je m’arrête sur la Plaza Victoria que je trouve joli et souhaite prendre en photo. Il est aux alentours de 9h45, il n’y a pas grand monde, juste un groupe de jeunes, je ne me méfie pas. Quand…
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asta-daily · 6 months
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Trip to Mushroom Land 01
It's a long road to Fungis Haven, a land shroomed with mycellious mysteries.
/* Pencil doodle on A6 sketchbook - Porte-mine sur carnet A6 */
La route est longue vers Fungi Haven, une terre a exsporer pleine de mycellistères.
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