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#Héraclite
beluosus · 6 months
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studium mortis
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philippequeau · 1 year
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Le malheur de la Sibylle
“La Sibylle de Delphes par Michel-Ange”. Il n’y avait pas de « prophètes », dans la Grèce archaïque et classique, du moins si l’on prend ce terme dans le sens singulier des nebîîm d’Israël. En revanche, on y trouvait une profusion de devins, de mages, de bacchantes, de pythies, de sibylles, et plus largement, une multitude d’enthousiastes et d’initiés aux Mystèresi… Auguste Bouché-Leclercq,…
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whencyclopedfr · 3 months
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Héraclite: la Vie est un Flux
Héraclite d'Éphèse (c. 500 av. J.-C.) a affirmé que "la vie est un flux" et, bien qu'il semble avoir pensé que cette observation serait claire pour tous, les gens continuent de résister au changement depuis. Héraclite était l'un des premiers philosophes présocratiques, ainsi nommés parce qu'ils précèdent Socrate, considéré comme le père de la philosophie occidentale. Les premiers présocratiques s'attachaient à identifier la cause première de la création - l'élément ou l'énergie qui a mis en mouvement et soutenu toute la création - et étaient connus sous le nom de "philosophes naturels" parce qu'ils s'intéressaient aux causes naturelles des phénomènes surnaturels précédemment considérés comme s'expliquant par la volonté des dieux.
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dsirmtcom · 10 months
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Vocabulaire - Logos
Vocabulaire - Logos #Philosophie #Vocabulaire #MardiCestPhilosophie #Logos #Parole #Discours #Langage #Raison #Héraclite #Parménide #Socrate
Philosophie – Carnet de Vocabulaire Philosophique Logos Auteurs – Ouvrages Héraclite, Fragments De ce discours, qui est toujours vrai, les hommes restent sans intelligence, avant de l’écouter comme du jour qu’ils l’ont écouté. Car, bien que tout arrive conformément à ce discours, c’est à des inexperts qu’ils ressemblent s’essayant à des paroles et à des actes tels que moi je les expose,…
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dandanjean · 2 years
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La lumière de l'obscur
La lumière de l’obscur
L’impermanence de toutes choses a été un des points centraux de l’enseignement de toutes les grandes traditions. Bouddha, entre autres, en faisait un des fondements de son enseignement. Mais le plus important est que chacun peut le réaliser directement dans sa vie. C’est là la grande leçon de toute vie : on ne peut s’accrocher à rien. C’est pourquoi Jésus disait à ses disciples: « Soyez passants.…
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semena--mertvykh · 2 years
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1 - Le tour du Périph en vingt-cinq minutes : Est
Fin de la pénurie d'essence.
Que j'ai fêtée, comme il se doit, en allant me faire flasher sur le Périph à 2 heures du matin, du côté de la Porte de Vincennes. Le grand tour à la vitesse moyenne de 90 km/h dans la nuit orange, pour me consoler de ces longues semaines sans conduire où j'avais cru mourir d'ennui. Porte après Porte après Porte, m'offrant de grandes rallonges à 110 entre deux radars, la vitesse un rail de poudre que mon bébé et moi on suivait en sniffs bien rectilignes sur l'asphalte.
Saluant le flash du radar - "C'était pour moi çà" - en touchant à mon tour une visière de képi figurative. Je suis de retour la gradaille.
Ecoutant Jay Electronica et sa Letter To Fallon. Comprenant que son intelligence des cuivres, avec la septième de dominante, était exactement ce que je recherchais dans la musique en ce moment. Unknown forces move some known objects fonctionnait comme un charme ancien pour m'ouvrir les portes du désordre.
Songeant qu'Héraclite aurait adoré cette phrase, d'ailleurs il aurait été heureux de nous voir tourner tous ensemble, sous cette nuit ardente perpétuelle, juste au-delà de l'horizon. Il aurait pensé lui aussi que tout était à sa place et que Paris n'était rien de plus qu'un cercle au centre extérieur.
Essayant, une fois encore, d'imaginer la vie de Prof Sexy, faute de pouvoir la partager. Me demandant qui dormait à côté de lui en ce moment. Songeant à quel point ç'aurait été génial d'être aimée d'un homme aussi fascinant.
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Après le tunnel des Lilas, un changement subtil s'est fait sentir dans la longue toile souple qui vibrait sous les essieux et le décor de tours s'est ouvert d'un coup comme une fleur de quartz dans la nuit. Je n'arrivais pas à m'expliquer comment un endroit si hideux le jour pouvait maintenant parler comme une forêt de spectres. Du kaléidoscope en néons de Bagnolet jusqu'au pont de l'Ourcq et le gros gâteau flasque de la Philharmonie, le Périphérique devenait un soleil orange d'artifice, un faux crépuscule malade et dur de lumière, au béton en paroi qui tapait derrière les paupières. C'était tellement clinquant que çà partirait avec la haine des machines et tout ce qu'on a pu inventer de plus assourdissant au 20ème siècle, mais j'étais heureuse d'attraper au vol cette splendeur accidentelle et je me dépêchais quand même, comme les autres.
Le trafic aussi a changé, il est devenu plus précis, plus sourcilleux à mesure que certaines voitures tentaient d'accrocher ma foulée. On s'offusquait, par endroits, de me voir filer sans m'excuser de rien à personne.
Écouter New N3on en boucle, à cet instant précis, c'était çà, mon absolution du jour. Il y avait tellement d'intuitions qui se présentaient à moi en même temps : par exemple, qu'il n'y a pas de désir sexuel qui ne soit pas un désir d'amour, parce qu'entre le pouls qui cognait soudain dans mon sexe quand je l'imaginais cueillir d'un coup de langue une goutte de sueur entre mes seins, et le pouls qui s'affolait dans la cage juste au dessus, il n'y avait aucune différence ; ou encore, que le dernier album de Playboi Carti me faisait le même effet que ceux des Rolling Stones - un horizon tonal tout plat - mais New N3on venait tout racheter, il scintillait dans l'ombre et on n'entendait plus que lui parce que, dans la boîte de couleurs harmoniques du grime, Payboi Carti avait chipé les plus beaux crayons, et du violet vénéneux, et une phosphorescence de caverne pour habiller son nouveau velours de Prince de la nuit ; et si New N3on devait être notre chanson du désir, à Sexy et à moi, so be it ! Quand bien même il ne devait jamais rien en savoir.
Un type humilié d'avoir été doublé quelques instants auparavant s'est rabattu devant moi en me faisant un bras d'honneur. J'ai l'habitude de ces réactions quand je fais des pointes de vitesse nocturne sur le Périph. La transgression est une prérogative de mâles, comme l'humour et les armes à feu et visiblement, on s'affairait pour que je ne l'oublie jamais. Par principe, j'essayais toujours de mettre un maximum de distance entre ces types-là et moi, histoire qu'ils deviennent le problème de quelqu'un d'autre - mais en gardant un œil sur eux. Je les croyais tout à fait capables de tuer pour se venger ; ou du moins, de provoquer intentionnellement un accident.
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aurevoirmonty · 9 days
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Aucun homme ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, car ce n'est pas le même fleuve et ce n'est pas le même homme.
Héraclite
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prosedumonde · 1 year
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On peine, on se démène, on se sacrifie, en apparence pour soi, en fait pour n’importe qui, pour un ennemi futur, pour un ennemi inconnu. Et cela est encore plus vrai des peuples que des individus. Héraclite s’est trompé : ce n’est pas la foudre, c’est l’ironie qui gouverne l’univers.
Emil Cioran, Ébauches du vertige
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jloisse · 8 days
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Aucun homme ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, car ce n'est pas le même fleuve et ce n'est pas le même homme.
— Héraclite
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Jean-Baptiste Stuck (c.1680-1755) - Héraclite et Démocrite (Cantata for two voices and orchestra) - Air: "Plus légère qu'un zéphyr" (Héraclite) ·
Thierry Felix · Les Musiciens du Louvre · Marc Minkowski
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philippequeau · 19 days
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Le Logos, Héraclite et Yeshoua
“L’agneau” ©Philippe Quéau (Art Κέω) 2024 En ce temps-là, un Juif, originaire d’une petite bourgade de Galilée, commençait à faire parler de lui. Il avait pour nom Yehoshoua, ce qui signifie en hébreu : « Il sauve », et son diminutif était Yeshoua. Mais, lors de certaines de ses interventions publiques, il préférait se désigner comme étant le « Fils de l’homme » (Ben-Adam), expression assez…
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Dans le combat comme "père de toutes choses" (Héraclite), la langue Grecque ancienne distinguait l'agôn, la lutte selon les règles, du polemos, qui vise à l'anéantissement de l'ennemi…
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vicnormansstuff · 1 year
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“Nous avons perdu notre âme parce que nous avons perdu le sens des valeurs communes qui formaient l’antique “sagesse” de nos peuples. Il nous faut faire revivre l’âme des Hyperboréens et “redéfinir” Dieu. Car le sacré ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Car Dieu n’est pas du Ciel, mais de la Terre. Car il ne nous attend pas après la mort, mais nous offre la création de la vie. Dieu n’est pas surnaturel et il n’est pas transcendant. Il est au contraire la Nature et la Vie. Il est dans le soleil et dans les étoiles, dans le jour et dans la nuit, dans les arbres et dans les flots. Dieu naît avec les fleurs et meurt avec les feuilles. Dieu respire avec le vent et nous parle dans le silence de la nuit. Il est l’aurore et le crépuscule. Et la brume. Et l’orage.
Dieu s’incarne dans la Nature. La Nature s’épanouit sur la Terre. La terre se perpétue dans le Sang.
Nous savons, depuis Héraclite, que la vie est un combat et que la paix n’est que la mort. Notre religion se veut d’abord culte des héros, des guerriers et des athlètes. Nous célébrons, depuis les Grecs, les hommes différents et inégaux. Notre monde est celui du combat et du choix, non celui de l’égalité. L’univers n’est pas une fin mais un ordre. La nature diversifie, sépare, hiérarchise. L’individu, libre et volontaire devient le centre du monde. Sa plus grande vertu reste l’orgueil – péché suprême pour la religion étrangère. Dans notre conception tragique de la vie, la lutte devient la loi suprême. Est un homme véritable celui qui s’attaque à des entreprises démesurées. Une même ligne de crêtes unit Prométhée à Siegfried.”
Jean #Mabire : "#Thulé : le soleil retrouvé des Hyperboréens"
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dsirmtcom · 10 months
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Vocabulaire - Éphémère
Vocabulaire - Éphémère #Philosophie #Vocabulaire #MardiCestPhilosophie #Éphémère #Héraclite #Platon #Boèce #Camus #Bouddhisme
Philosophie – Carnet de Vocabulaire Philosophique Éphémère Auteurs – Ouvrages Ancien Testament. Psaumes Seigneur, fais-moi connaître ma fin et quelle est la mesure de mes jours, que je sache combien je suis éphémère ! 39. Héraclite, Fragments On ne peut pas entrer deux fois dans le même fleuve. Fr. 91. Tout s’écoule. [Panta rhei]. Fr. 136. Platon, Les Lois J’entends que, se laissant…
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La nature, un joli mot et souvent une illusion ! Qu’est-ce donc au juste ? La rose, éclose ce matin dans mon jardin, est-elle la nature ? Oui et non. Oui, pour cette raison qu’elle pourrait peut-être vivre et se renouveler sans mon secours. Non, dans la mesure où elle est une « fabrication » de jardiniers savants, sans qui elle ne serait pas ce qu’elle est. Alors, qu’est-ce que la nature ? Réponse : c’est ce qui existe et vit de son propre mouvement, sans l’intervention humaine ou malgré elle. Selon la définition d’Aristote, c’est ce qui possède en soi son principe de devenir. Le vent, les marées, les vipères, les bécasses, les chevreuils, les guêpes, les renards, les friches, le ruissellement de l’eau après la pluie sont de la nature. Mais ni le massif de roses, ni le champ de blé transgénétique, ni le verger aseptisé ne sont plus tout à fait de la nature et ils le seront de moins en moins. Ils sont de la nature domestiquée, sous perfusion, la seule que les humains tolèrent.
Jour après jour, des chercheurs pénètrent quelques nouveaux secrets, se substituant à la nature pour l’exploiter, la contraindre ou la changer. Hier, clonage d’une brebis, aujourd’hui fécondation d’un souris sans père… Il est intéressant de savoir par quel processus mental nous en sommes arrivés à ce point. Pour cela nous pouvons nous référer à l’étude de Pierre Hadot, Le Voile d’Isis. Essai sur l’idée de Nature (Gallimard, 2004). Cette étude explore l’idée contrastée que les Européens se sont faits de la Nature depuis 3000 ans. Rappelons que Pierre Hadot a été le titulaire de la chaire de philosophie antique au Collège de France, auteur entre autres de La philosophie comme manière de vivre (Livre de Poche, 2003).
Dans Le Voile d’Isis, pour rendre compte de nos relations avec l’idée de nature, Pierre Hadot examine les interprétations successives données au célèbre aphorisme d’Héraclite : « La Nature aime à se cacher ». Cet examen commence avec Homère, deux siècle au moins avant Héraclite. C’est en effet dans l’Odyssée que l’on trouve pour la première fois le mot et le concept de nature que les Grecs nomment physis (d’où vient physique). Chez Homère et dans la pensée grecque avant Platon, le mot physis (nature) désigne la force animatrice du cosmos et de la vie : la nature d’un végétal, celle d’un animal ou celle d’un homme. La physis est toujours nature de quelque chose.
A partir de Platon et d’Aristote, le mot change de sens. Il désigne moins la force que son résultat. Et la Nature, désormais dotée d’une majuscule, se personnalise, devenant en quelque sorte synonyme de l’univers (cosmos) et de son principe organisateur. Ainsi l’adage d’Héraclite prendra-t-il la signification désormais courante : la Nature porte en elle des « secrets » devant lesquels les hommes se divisent. Les uns veulent les percer avec plus ou moins de curiosité et de violence, les autres tiennent à en respecter le mystère et en faire une source de joie et de sagesse. Pour caractériser ces deux dispositions qui ont traversé l’histoire de la pensée européenne, Pierre Hadot s’appuie sur les mythes de Prométhée et d’Orphée. Voyant dans la Nature une ennemie et plus tard une matière désenchantée, le premier cherche à lui faire avouer ses secrets pour la transformer en instruments de puissance. L’autre mythe, celui d’Orphée, s’élève contre cette violence « contre nature », préconisant avec Lucrèce, Spinoza, Goethe ou Nietzsche de se fondre dans son immanence et d’en respecter la « pudeur ».
Contrairement à la légende, les hommes sont rarement les amis de la Nature. Sauf les peuples chasseurs. En Europe, ceux-ci nous ont laissé le témoignage admirable des grottes ornées de représentations animales. Le plus souvent, les hommes se défient de la Nature. Ils en ont peur, même quand ils prétendent la protéger. La Nature, les hommes d’aujourd’hui l’aiment éventuellement dans les poèmes ou dans les jardins ratissés, c’est-à-dire dans sa négation. Quand elle est vraie, vivante, sauvage, inquiétante, ils la fuient, la combattent et la détruisent. Elle leur répugne et les effraye.
La Nature nous angoisse, et pas seulement par ce qu’elle révèle de redoutable : la nuit, seul en forêt, en mer ou en montagne dans la tempête. La Nature nous angoisse surtout parce qu’elle est inexplicable. Elle est réfractaire à notre entendement. Elle échappe au principe de raison qui veut que toute chose ait une raison d’être qui l’explique. Pourquoi le monde ? Parce que… dieu par exemple. Pourquoi Dieu ? Parce que le monde… Mais qu’est-ce qui nous prouve que la raison ait raison ? Pourquoi le mystère du monde se laisserait-il percer par la petite raison des hommes ? Comment et pourquoi pourrions-nous tout comprendre, tout expliquer, puisque ce « tout » nous précède, nous contient et nous dépasse ?
Ce qui nous déroute et nous inquiète c’est que la Nature ne poursuit aucun but. Elle ne nous écoute pas. Elle ne nous demande rien. Elle ne s’occupe pas de nous. Elle n’a pas été créée pour nous. Mais elle nous englobe. Elle est libre. Rien d’extérieur à elle ne la gouverne. Selon le mot de Lucrèce, elle est à la fois incréée et créatrice. Elle est sans pensée, sans conscience, sans volonté.
Nul n’a mieux traduit l’angoisse et même l’horreur de la Nature que Jean-Paul Sartre dans son roman philosophique La Nausée (1938). On sait que, dans un court essai publié en 1946, Sartre définissait son existentialisme comme un humanisme. Par humanisme, il entendait une forme de cartésianisme qui pose l’homme au centre de la création. La certitude du « Je pense, donc je suis » est pour lui la base de l’existentialisme. « Mais pourquoi est-ce que je pense ? » Son existentialisme affronte à cet instant le caractère injustifiable de l’existence. Reprenant l’interrogation de Leibniz, il répond : il n’y a aucune raison pour qu’il y ait quelque chose plutôt que rien. Sartre est un rationaliste désenchanté.
Roquentin, héros existentialiste de La Nausée, reste cartésien. Mais, comme Sartre, c’est un rationaliste révolté. Il découvre en effet que la raison ne peut répondre de l’existence concrète. La galet que Roquentin tient dans sa main en se promenant le long du rivage fait naître en lui la nausée. Il aura beau définir les propriétés du galet, sa composition minérale, sa couleur, sa forme et autres abstractions, son existence reste totalement inexplicable. Pourquoi un galet plutôt que rien ?
Cependant, pour un humaniste exaspéré comme Roquentin, un galet est moins irritant qu’un arbre. La crise nauséeuse de Roquentin atteint son sommet pendant sa promenade dans un parc où il rencontre un marronnier. Le silence de l’arbre, sa pose immuable, ses racines dans le sol, ses branches dans le ciel, son refus implicite de réduire son existence à un concept, tout cela offense Roquentin, l’emplit de dégoût. Accablé par l’examen d’une racine du marronnier ; Roquentin lui donne un coup de pied, sans parvenir à entamer l’écorce.
Pour un esprit rationaliste, un galet est philosophiquement opaque. Un arbre l’est encore plus. Roquentin est enfermé dans les limites de la conscience humaine, au-delà desquelles existe la Nature, indépendante, autonome, indifférente. Or, ce qui échappe au monde de l’intelligibilité humaine, de l’intelligibilité mathématique, le terrifie. Roquentin est donc condamné à la ville, ultime forteresse de l’humanisme et de la rationalité. Dans une ville, si l’on choisit ses heures, on ne rencontre que des minéraux, les moins inquiétants des existants. Mais Roquentin sent qu’un jour, comme dans les prédictions de Vico, la végétation triomphera de la ville. Cela le remplit de terreur.
Ce qui est horreur pour Sartre est joie pour Giono. Le contraste entre l’imaginaire de ces deux écrivains souligne celui de deux façons opposées de percevoir la Nature. Dans une nouvelle datée de 1932, le romancier du Chant du monde se laisse aller à un rêve un peu fou qu’il ne faut pas prendre pour une anticipation, mais pour une songerie panthéiste : « Il n’y aura de bonheur pour vous que le jour où les grands arbres crèveront les rues, où le poids des lianes fera crouler l’obélisque et courbera la Tour Eiffel ; où, devant les guichets du Louvre on n’entendra plus que le léger bruit des cosses mûres et des graines sauvages qui tombent ; le jour où, des cavernes du métro, des sangliers éblouis sortiront en tremblant de la queue… » (Solitude de la pitié, 1932).
A la suite de Leibniz, Sartre s’inquiète jusqu’à la nausée de ne pouvoir expliquer le pourquoi du monde. Pourquoi y a‑t-il quelque chose au lieu de rien ? Giono, lui, regarde le monde. Il ne le pense pas, il ne l’interroge pas, il le perçoit et le goûte. Il ne tente pas de l’enfermer dans un discours. Il se promène, il contemple. Il se laisse pénétrer par cette évidence, cet émerveillement : il y a quelque chose, et non pas rien ! Ce quelque chose est sans “pourquoi”. On songe à la fin de L’Etranger, roman pourtant très nihiliste d’Albert Camus, dont le héros, à la veille de mourir, éprouve une sensation inattendue : « La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée… »
Nous avons tous vécu, je l’espère (et les chasseurs peut-être plus que d’autres), de tels instants de plénitude dans la contemplation de la Nature. C’est ce que Romain Rolland appelait le « sentiment océanique ». Un sentiment d’union indissoluble avec la Nature, ce que les lointains Orientaux appellent « le grand Tout ». Ce n’est souvent qu’un sentiment. Mais il arrive que ce soit plus. Que ce soit une expérience bouleversante, un état modifié de la conscience. Expérience de l’unité entre soi et la Nature.
La contemplation des arbres, de la forêt, de la montagne, de la mer ou du ciel étoilé, rend l’ego dérisoire. « Quel calme, soudain, quand l’ego se retire ! » (Comte-Sponville). Il n’y a plus que l’être immense de la Nature au sein de laquelle on se sent immergé. Dans son livre La Mystique sauvage (PUF, 1993), Michel Hulin caractérise cette expérience par « le sentiment d’être présent ici et maintenant au milieu d’un monde lui-même intensément existant. »
Les hommes ne sont pas pour autant des pierres ou des animaux. Le sentiment d’être uni à la Nature ne signifie pas que l’on se fond dans un chaos indistinct. Mais bien au contraire que l’on observe les distinctions de la Nature. Au début de la Théogonie, Hésiode montre fortement que la vie, sans ordre, se détruit. Zeus et les dieux olympiens, figures du principe d’ordre, sont venus ordonner le cosmos pour permettre la vie. Et celle-ci fonctionne par distinction et séparation.
Commentaires de Paul Mazon dans sa traduction de la Théogonie (Belles Lettres, 1982) : « La force mystérieuse qui fait naître la vie, si rien ne vient la régler et la contenir, ne crée que confusion et mort : elle détruit aussitôt ce qu’elle vient de mettre au jour. » C’est le sens du mythe d’Ouranos, puis de sa mutilation par Cronos, enfin de la victoire de Zeus sur ce dernier.
A l’instar des dieux eux-mêmes qui ne sont pas extérieurs à la création et sont le reflet du cosmos, les hommes sont des êtres de la Nature, dont ils ne peuvent être isolés. C’est ce que manifeste Homère dans quelques vers célèbres de l’Iliade : « Comme naissent les feuilles, ainsi font les hommes. Les feuilles, tour à tour, c’est le vent qui les épand sur le sol, et la forêt verdoyante qui les fait naître quand se lèvent les jours du printemps. Ainsi des hommes : une génération naît à l’instant même où une autre s’efface » (Iliade, VI, 146).
Dans les temps anciens, chantés par Hésiode, Homère ou Ovide, les ancêtres des Européens respectaient la Nature, même s’ils en craignaient les dangers. Ils avaient la conscience intime de l’unité du monde ressenti comme une harmonie de conflits. Ils se savaient eux-mêmes dépendants des forces qui en commandent les équilibres. La Nature avait une âme. Elle était animée. Elle manifestait en toute chose son universelle divinité. Les bois, les landes et les sources étaient peuplés de nymphes, de farfadets ou de fées. Et les hommes en respectaient la sacralité.
Dans une des plus fameuses légendes du Nord, ayant tué le dragon et goûté son sang, Sigurd comprend le chant des mésanges. Nos mythes et nos rites cherchaient une coïncidence entre les œuvres humaines et l’image d’un cosmos ordonné. La disposition circulaire du temple solaire de Stonehenge reflétait ainsi l’ordre du monde, symbolisé par la course du soleil, son éternel retour à la fin de la nuit et à la fin de l’hiver. Elle figurait l’anneau de la vie unissant la naissance à la mort. Elle représentait aussi le cycle éternel des saisons.
Malgré les ruptures avec cet ordre ancien introduites par le christianisme, la construction des églises romanes ou gothiques répondait encore aux anciens symbolismes. Bâties sur d’antiques sites sacrés, elles en assuraient la perpétuation. Elles continuaient d’être « orientées » par rapport au soleil levant, et leurs sculptures étaient toutes bruissantes d’un bestiaire fantastique. Dans son impressionnant jaillissement, la futaie de pierre des nefs gothiques était la transposition des anciennes forêts sacrées.
Pourtant la rupture fondamentale cheminait, qui dissociait les humains de la nature et postulait l’idée vaniteuse et peu sensée que l’univers avait été créé pour les hommes seuls. En définissant l’homme comme « maître et possesseur de la nature », en voyant dans les animaux des « machines », Descartes ne fit que théoriser ce qu’avait préparé la séparation d’avec la nature inhérente aux religions monothéistes. Il exprimait la logique du nihilisme, anticipant sur l’arrogance technique et la manipulation du vivant. Il annonçait l’univers de la mégapole universelle, édifié sur la haine de la Nature.
Plus l’homme est « moderne », c’est-à-dire urbanisé, plus sa détestation de la Nature grandit. Il croit aimer les animaux en condamnant par exemple les chasseurs, sans voir qu’il obéit ainsi à une morale compassionnelle étrangère à la nature. Sans comprendre que la mort fait partie de la vie. Sans savoir de surcroît que, dans la Nature, la mort de l’animal sauvage est toujours cruelle, rongé qu’il est par des parasites et la maladie, dévoré vivant par des prédateurs. La mort foudroyante en plein vol, en pleine course ou au repos, sous les plombs ou la balle du chasseur, oui, cette mort donnée est autrement clémente.
En réalité, ce que l’homme « moderne » déteste dans le chasseur, sans d’ailleurs bien tout comprendre, c’est la part d’animalité, de vraie nature et de sauvagerie encore préservée en lui.
Dominique Venner
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vague-abondage · 10 months
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Sans l'espérance, on ne trouvera pas l'inespéré, qui est introuvable et inaccessible.
Héraclite d'Ephèse
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