Tumgik
#bureau fixé au mur
general-cheezits · 9 months
Text
Paris Built-In Home Office
Tumblr media
An illustration of a medium-sized, contemporary built-in desk study space with beige walls.
0 notes
homomenhommes · 2 months
Text
saga: SOUMISSION / DOMINATION 131
Fin Aout plan Jimmy, Ed et Ric chez DGSE (190 26 épaisse)
Le dernier WE d'Août, ;j'ai organisé pour mon client " DGSE " sa soirée interrogatoires. Avec l'accord d'André pour l'utilisation de Ric (en récompense de sa malléabilité et de tout ses progrès), nous avons débarqués à 4 chez lui.
J'avais prévenu Ric de l'ambiance qui allait y avoir mais nous avons été surpris, tous, du démarrage direct dès la porte d'entrée refermée et la remise de mon enveloppe.
Les trois jeunes se sont retrouvés contre le mur de l'entrée bras écartés mains posées sur le mur et pieds en retraits écartés aussi. Palpation de vérification de port d'arme et les trois se sont retrouvés menottés dans le dos. Poussés au sous sol, ils sont entrés dans la salle des interrogatoires. J'ai noté qu'elle avait subi quelques changements : nombreux anneaux au plafond et au sol, porte ouverte sur une autre partie faisant cellule avec lits en fer.
Je me calais dans un coin pour mater le spectacle et surtout vérifier que le client n'allait pas trop loin.
Il leur a lu un chef d'accusation bidon de trafic de drogue et de prostitution puis en a enfermé deux dans l'autre pièce (Ric et Ed) attachés chacun au pieds d'un lit.
Interrogatoire de Jimmy, traité de petite pute, de dealer, intimidations, menaces etc. Pour finir, il le fout à poil et l'attache avec des chaines les bras tirés vers le plafond alors que les pieds sont fixés au sol par des menottes acier aux anneaux dont j'avais remarqué la présence nouvelle en entrant. Là il le laisse pour aller chercher Ed et Ric. Ces deux derniers sont à moitié surpris de trouver Jimmy dans cette position. DGSE leur dit que s'ils n'avouent pas, il va leur faire subir la même chose. Je vois Ed s'apeurer et Ric sourire. Ils refusent de parler (c'est évident) et ils se retrouvent tous les trois fixés aux anneaux, nu pour Ed. DGSE sort alors le matériel. Je vois apparaître sur une table roulante, plugs, godes de taille très correct à monstrueuse, baillons boule ou mini bite, bandeaux et appareillages de stimulation électrique. De mes trois " employés ", seul Ric jubile de ce qu'il voit, surtout de l'appareil de stimulation dont il n'a jamais testé les effets. DGSE commence par " jouer " avec Ed et Jimmy qui encadrent Ric. Dilatations anales, pincement de tétons, étirements de couilles... puis détachés il les encule l'un et l'autre avec les 26cm épais qu'il porte entre ses jambes, pliés sur le plateau de son bureau. Ric regarde et commence à s'impatienter. DGSE le voit mais le laisse attendre. Il prend bien le temps de limer les culs de Jimmy et Ed, jusqu'à ce que ces derniers laissent passer sa tige entière sans le freiner. Quand il arrive à ce stade, il les plug et leur demande de serrer dessus, que s'il en voit un tomber, ça va être leur fête. Puis il les rattache semi pendus au plafond.
Quand il passe à Ric, je vois dans ses yeux un éclair de vice. Il faut dire qu'encadré par les deux crevettes, Ric paraît encore plus musclé qu'il ne l'est (ce qui est impressionnant !). DGSE passe du temps à faire courir sa main sur la peau de Ric, pinçant de temps à autre pour vérifier l'absence de graisse sous cutanée. Ric est affuté, son coach à son club de gym le maintient en condition de concours. De plus l'absence totale de poil donne un effet surréaliste à la " chose " bronzé intégralement.
Il commence à le travailler. Un téton puis l'autre, les deux sont pincés et étirés. Leurs tailles au dessus de la moyenne sous entend un travail régulier. Il ne faut pas longtemps pour que Ric se mette à bander ferme et que son jeans montre la forme exacte de son gland plaqué contre sa cuisse (il n'a pas mis de slip !). DGSE s'en aperçois. Il cesse et décide de le faire débander. Il le met à poil et le douche à l'eau glacée. Je n'avais pas remarqué jusque là qu'un des coins de la pièce était aménagé pour cela, tuyau d"arrosage et siphon d'évacuation. Quand Ric revient mouillé, il a débandé. DGSE en profite pour lui enfiler une cage de chasteté qu'il cadenasse. Vue de loin, elle ne lui laissera pas beaucoup de possibilité de développement !
Il le rattache en croix et recommence à tordre ses tétons. Ric bande direct et je le vois souffrir un peu de la restriction. Avant de venir, je lui avais demandé de régulièrement me regarder pour me signifier s'il était toujours d'accord d'un clignement simple des yeux. Il cligne et me rassure par la même occasion. DGSE s'attaque alors à son anus. Il commence direct par un gode à manche d'au moins 22cm. Juste une noisette de gel et il l'enfonce jusqu'à la garde. Une fois, deux fois, trois fois avant de passer à la taille au dessus. Je vois quand même qu'il prend la précaution de ne pas le dilater plus que sa propre bite, il veut encore un peu de travail lorsqu'il rentrera son bout. Je ne dis rien mais je connais mon Ric, même dilaté, avec la musculation de son anneau, il pourrait encore serrer une petite bite après. Il détache les poignets de Ric et les lui ré-attache à ses chevilles. Pour éviter le risque qu'il ne bascule complètement, il lui passe une ceinture qui, elle se trouve attachée au plafond. Comme cela son trou devient facilement sodomisable. Ce qu'il fait. Le cul de Ric lui arrache un gémissement de plaisir. Il profite du trou une bonne demi heure s'arrêtant fréquemment pour ne pas jouir. Puis il passe à la vitesse supérieure. Je le vois tirer de la pièce adjacente un fauteuil d'examen gynéco. Il y installe Ric attachant ses chevilles aux cales pieds écartés. Il lui attache aussi les bras et lui passe un collier qu'il fixe à son tour, bloquant toute tentative de se redresser. Il défait la cage qui lui bridait le sexe et tous nous voyons se développer ses 20cm violacés. DGSE attend qu'il bande bien avant d'installer les branchements électriques. Pinces aux tétons, un anneau serrant la bite avec les couilles au ras du pubis, un autre placé sous le gland et pour finir un plug. Ric n'a pas débandé d'un poil, ça l'excite un max. L'ensemble est branché sur un bornier avec trois potentiomètres, le premier pour l'intensité, le second pour la durée de l'impulsion et le troisième pour la fréquence. Il commence gentiment, nous voyons Ric contracter sous les impulsions électriques ses pecs ou bien sa bite. Quand DGSE envoie du courant dans le plug, Ric décolle les fesses de la table. Avec l'augmentation de l'intensité, les contractions sont plus violentes mais il bande toujours autant, preuve du plaisir qu'il y prend. Je pense que j'informerais son père de cela, ils pourront ainsi varier leurs jeux. Maintenant DGSE joue sur les deux tableaux, intensité et fréquence. En faisant varier les deux, Ric ne sait plus à quoi s'attendre. Courts violents ou longs faibles, chaque type d'impulsion de fait réagir et bander un peu plus. Deux trois fois DGSE test sa résistance extrême par des impulsions hautes et longues. Ric encaisse et bande toujours autant.
Mes deux minets n'en mènent pas large. Chacun se dit qu'après Ric se sera son tour. De temps en temps, quand ils arrivent à détacher leurs regards du corps de Ric, ils me fixent interrogatifs.
DGSE a maintenant retiré le plug électrifié et kpoté s'enfile dans le conduit rétréci de Ric. Pendant ce temps là, les réglages sont sur faible intensité comme fréquence. Il prend tout son temps pour faire entrer ses 26cm. Mais bien calé au fond, il donne deux, trois coups de rein supplémentaire pour en être sûr. Ric gueule son plaisir. Le temps passant, la stimulation électrique progresse et DGSE règle sur haute intensité, court mais fréquent. Le résultat est que ses va et vient deviennent hachés. Chaque passage du courant contracte Ric qui serre son anus au point de l'empêcher de bouger. Les deux hommes ont l'air d'y prendre un plaisir incomparable. Ils finissent par ne plus tenir et nous voyons Ric éjaculer de façon extraordinaire. Son sperme gicle 5 a 6 fois à au moins 1m au dessus de lui avant de retomber sur son torse. DGSE tamponne le fond de son boyau remplissant sa kpote (quand il la videra, son sperme remplira un tiers d'un verre !).
DGSE débranche Ric. ce dernier ne tient plus sur ses jambes et il doit le porter sur un des lits. Je me permets d'aller le voir. Accroupi à sa tête, je lui demande tout bas comment ça va. Son ton est fatigué mais il me répond avoir pris un plaisir jusque là jamais atteint. Je lui dis de se reposer.
Quand je rejoins les autres, c'est au tour de Jimmy d'être sur la table d'examens. DGSE n'a pas débandé d'un pouce ! (viagra ??). Sans électricité, DGSE lui travaille le cul et ne tarde pas à l'enfiler de nouveau. Pour la première fois je vois DGSE se pencher et venir rouler un patin à sa " victime ". Jimmy apprécie et je le vois tendre la tête quand DGSE se redresse. Je ne sais si c'est l'effet salive mais j'ai l'impression que DGSE monte plus vite en pression qu'avec Ric. Il recommence à lui mettre la langue pénétrant les deux extrémités de mon petit Jimmy. Contactions, quand il se redresse ses abdos sont couvert du jus de Jimmy et quand il sort de son cul, le contenu de sa kpote me paraît encore important pour une deuxième éjaculation aussi proche de la première.
Il détache Jimmy et le prend dans ses bras pour lui rouler un dernier patin, qui dure, dure un bon moment. Jimmy lui demande s'il peut faire jouir Ed qui commence à avoir mal ;de n'avoir pas juté depuis un bon moment. Avec l'accord de DGSE, Jimmy suce Ed encore attaché jusqu'à ce qu'il jute sur son visage.
Avant de partir, DGSE me prend à part pour me demander deux choses. La première si je pouvais lui ramener Ric de temps en temps et deuxièmement si il pouvait avoir une exclusivité sur Jimmy. Pour Ric je m'y attendais un peu connaissant le loustic et ses réactions à la domination physique. Par contre pour Jimmy, c'est une surprise. Il ajoute rapidement qu'il a les moyen de me dédommager et de l'entretenir. Je lui dit que je dois y réfléchir et surtout en parler avec l'intéressé. Ça beau être ma " pute ", je l'aime beaucoup et il a beau être majeur je dois voir avec son oncle (Samir). Je lui dis que je le rappellerai plus tard. Pendant le retour, je prend Jimmy à mes cotés. Moi je n'ai pas encore juté et mes couilles me font mal tellement elles sont pleines. Dès le coin de la rue passé, je tire sa tête sur mes genoux et il me déboutonne le jeans et avale mon gland. Je suis tellement excité que je ne me retiens que 10 mn avant de le gaver de mon jus. Il avale, avale et avale encore. Il aime ça et cela laisse le pantalon propre !
Les deux autres à l'arrière ne sont pas restés sans rien faire et dans le rétroviseur, je vois Ric se faire sucer par Ed. mais quand il jute, c'est dans un mouchoir en papier.
Je lâche Ed devant chez lui, Jimmy à la maison et rend Ric à son paternel. J'accompagne Ric. André nous attendait impatient de savoir comment cela s'était passé. Je lui ai dit qu'il avait tellement bien fait l'affaire que mon client serait prêt pour une autre fois. Je lui ai dit aussi que Ric avait testé la stimulation électrique et que c'avait été efficace. Quand je lui ai raconté la sodomie sous impulsion, j'ai compris que André était intéressé.
Retour définitif à la maison. J'y suis seul Marc est en déplacement. Le dimanche sera calme propice à la réflexion. En fin de soirée je prend Jimmy et Samir dans le bureau de Marc et leur explique ce que voudrait DGSE. Jimmy est tout excité, je n'avais pas compris à quel point les trois rencontres avec ce client lui avait plu. J'explique bien à Samir qui est ce type (résultat de l'enquête de mon client flic) et ce qu'il propose. Je leur explique aussi que pour moi, cela allait devenir difficile de continuer le petit jeu de façon aussi intense et que finalement c'était ce que nous avions prévu même si c'était pour plus tard.
Samir me dit que si c'est OK pour moi, c'est bon pour lui. Je lui dis que je le tiendrais au courant de l'arrangement que je vais négocier.
JARDINIER
Tumblr media
+
Tumblr media
11 notes · View notes
corydon8 · 3 days
Text
LE VOISIN
Mon entreprise repose totalement sur mes épaules. Deux dactylos avec les machines à écrire et les registres dans l’antichambre, la pièce que je me suis réservé avec bureau, caisse, table pour recevoir les clients, un fauteuil club et le téléphone, voici tout l’équipement que requiert mon travail. Aussi simple à superviser que facile à gérer. Je suis tout jeune et les affaires marchent toutes seules. Je ne me plains pas. Je ne me plains pas.
Au Nouvel An, un jeune homme a loué sans hésiter le petit appartement contigu à mon bureau et inoccupé, ce que j’ai moi-même tant tardé à faire par maladresse. Egalement un bureau avec antichambre, mais avec en outre encore une cuisine. J’aurais certes pu avoir besoin de cette pièce et de l’antichambre – mes deux dactylos se sont senties déjà plus d’une fois surchargées de travail –, mais à quoi aurait pu me servir la cuisine ? C’est par la faute de cette considération mesquine que je me suis fait souffler cet appartement. Et maintenant, c’est ce jeune homme qui y est, un dénommé Harras. Ce qu’il peut y faire au juste, je ne sais pas vraiment. Sur la porte on peut lire : « Bureau Harras ». J’ai pris mes renseignements et on m’a fait savoir qu’il s’agissait d’une affaire semblable à la mienne. On ne pouvait carrément mettre en garde contre le consentement d’un crédit, car il s’agissait tout compte fait d’un jeune homme ambitieux dont l’affaire avait peut-être quelque avenir, mais on ne pouvait pas non plus me conseiller l’accord d’un crédit car, présentement, tout portait à croire qu’il ne possédait aucune fortune. C’est le genre de renseignement que l’on donne habituellement lorsque l’on ne sait rien.
Parfois je rencontre Harras dans l’escalier, il doit toujours être extraordinairement pressé, il file littéralement devant moi à toute vitesse. Je ne l’ai pas encore vraiment bien vu qu’il a déjà la clé de son bureau à la main. En un clin d’œil il a ouvert la porte. Comme la queue d’un rat, il s’est faufilé à l’intérieur et je me retrouve de nouveau devant la plaque « Bureau Harras » que j’ai déjà lue bien plus souvent qu’elle ne le mérite.
Il y a ces cloisons d’une misérable minceur qui trahissent l’homme aux activités honnêtes mais qui protègent les malhonnêtes. Mon téléphone est fixé au mur de mon bureau qui me sépare de mon voisin. Mais je ne dis cela que pour souligne l’ironie particulière de la chose. Mais s’il était accroché à la paroi d’en face, on entendrait tout dans l’appartement d’à côté. Je me suis défait de l’habitude d’appeler les clients par leur nom au téléphone. Mais naturellement il n’y a pas besoin de beaucoup de malices pour deviner ces noms à partir des expressions caractéristiques, inévitablement employées dans la conversation. Parfois l’écouteur contre mon oreille, il m’arrive sous l’aiguillon de la nervosité de danser sur la pointe des pieds sans pour autant pouvoir empêcher que des secrets soient divulgués.
Ceci fait que je suis naturellement moins sûr de moi dans mes décisions d’affaire, que j’ai la voix qui tremble. Que fait Harras pendant que je téléphone ? En exagérant beaucoup – mais c’est souvent ce qu’il faut faire pour y voir clair – je pourrais dire ceci : Harras n’a pas besoin de téléphone, il se sert du mien, il a poussé un canapé contre le mur et il écoute, moi par contre, quand la sonnerie retentit, il faut que je courre au téléphone, que j’enregistre les désidératas des clients, que je prenne des décisions graves, que, pour les convaincre, je développe des argumentations de grande envergure – mais par dessus tout, il faut que pendant tout ce temps je fasse contre mon gré mon rapport à Harras à travers la paroi.
Peut-être n’attend-il même pas la fin de la conversation, peut-être qu’au contraire, il se lève après le passage de la conversation qui lui a fourni des éclaircissements suffisants à propos de l’affaire, qu’il traverse la ville furtivement selon son habitude, et qu’avant même que j’aie raccroché l’écouteur, il est déjà en train d’œuvrer contre moi.
0 notes
fadingduckmusic · 4 months
Link
0 notes
tinynemodekaren · 10 months
Text
Ce dimanche 13 août !
J'ai :
rangé, rangé, rangé
fixé la solive "diagonale" soutenue par la tige filetée à son contact mur
poncé mon plan de travail de cuisine en hêtre acheté hier puis enduit ce dernier de brou de noix
lasuré mon lambris dans mon bureau (après l'avoir poncé)
coupé le bas de ma porte de coffre technique à la scie plongeante (ma première fois avec cet outil et son rail - puis découpé une lame de bois et une plus petite que j'ai encollées ensemble puis fixées au bas de la porte
mis la sous-couche manquante sur ma porte de coffre technique
mastiqué là où se trouvait des agrafes sur mon coffre technique
mastiqué sous ma remorque
retaillé avec le multitool la languette de la lame de bardage qui bloque l'ascension sur le mur Tolkien
remis du frein vapeur à l'incision faite au poële (cf prochain article de blog) - et rescotché le tout
découpé les liteaux de part et d'autre du chemin du tuyau de poele pour fixer dans le futur la plaque de fermacell - qui sera insérée dans une plaque de galva
rangé, rangé, rangé
alors maintenant je veux dormir !
0 notes
ilya100ans · 2 years
Text
Il y a 100 ans : novembre-décembre 1922
Novembre-Décembre  1922 - des Annales de Lyre No. 191.
1.
(Ce numéro des Annales est entièrement consacré au Palinod de Lyre de 1922. Nous en donnons des extraits des commentaires du Jury et, au mois de décembre, quelques exemples des poèmes « lyrés ». éd.)
LE PALINOD DE LYRE DE 1922
8e SESSION
________
Dans sa séance du 23 octobre, à Echauffour, sous la présidence de M. Paul Harel, le Jury d’Examen du Palinod de Lyre a pris les décisions suivantes :
En ce qui concerne le Palinod de 1922
Le travail de M. l’abbé Dumez, professeur à Marcq-en-Baroeul, sur la prosodie de Gustave Le Vavasseur est absolument remarquable. L’auteur aurait pu entrer davantage dans la technique du poète et illustrer par des citations plus nombreuses. Son étude n’en est pas moins la meilleure que nous ayons reçue depuis dix ans sur notre grand poète normand. Ainsi, notre persévérance à proposer cette étude reçoit enfin sa récompense. Il est bien juste qu’en retour la lyre Gustave le Vavasseur soit décernée à M. l’abbé Dumez, avec les félicitations du Jury.
Par contre, les poésies de la session de 1922 ont été inférieures en nombre et en qualité, - dans leur ensemble - , à celles des sessions précédentes : une soixantaine seulement, dont plus de quinze en dehors des sujets fixés…
… On lira plus loin les poésies mariales et patriotiques qui ont été « lyrées ». Cinq lyres seulement ont été attribuées …..
… Se référant à sa décision de 1920, dont les motifs subsistent, le Jury décide que les récompenses de 1922 consisteront en médailles d’argent de Notre Dame de Lyre, dont l’écusson de Lyre constitue l’avers, - et que les suppléments des prix y seront joints en espèces…..
Novembre-Décembre  1922 - des Annales de Lyre No. 191.
2.
(Ce numéro des Annales est entièrement consacré au Palinod de Lyre de 1922. Nous en donnons ici quelques exemples des poèmes « lyrés ». éd.)
AUX FRANÇAISES DE LA GRANDE GUERRE
Lorsqu’en un ciel d’été s’ébranlait le tocsin,
Appelant tous les fils de France à la frontière,
L’ennemi ricanait dans le pays voisin,
Pensant anéantir la nation entière.
 Il ne connaissait pas les femmes au grand cœur,
Vestales de l’autel sacré de la patrie,
Entretenant le feu vivace de l’honneur,
Le courage viril, la charité bénie.
 Humbles filles des champs, au lieu du laboureur,
Vous creusez le sillon dans le sein de la terre ;
Le pur froment grandit, grâce à votre labeur,
Pain qui soutient les corps, pain du divin mystère.
 Et vous qui vous penchez sur un lit de douleurs,
Coiffes pareilles aux blanches ailes des anges,
Consolatrices qui raffermissez les cœurs,
Vous dévouant toujours, sans vouloir de louanges,
  Vous êtes le travail et vous êtes l’effort
Dans ce qu’ils ont d’humain, tandis que, solitaire,
La sainte Moniale, en un ardent transport,
S’offre pour son pays, victime volontaire.
 Epouses, mères, sœurs , non, vous ne mentez pas
Au sang si généreux qui coule dans vos veines ;
Vous peinez, vous souffrez, jointes à ceux là-bas
Qui luttent en héros, face aux aigles germaines.
 Ils ont gagné la guerre, et vous avez tenu.
Par votre sacrifice, adjuvant de leurs armes,
Avec eux vous luttiez et vous avez vaincu,
Mêlant au sang versé le flot pur de vos larmes.
                             M. G. CHOQUET DE BROCA,
                                     de Langres
 AU FOYER
                  Moderne chambre rose où descend une lumière
                  Du plafonnier voilé d’un réseau transparent …
                  Femme délicieuse et qui semblez si fière
                  De clore avec la voix les beaux yeux d’un enfant,
                                    Vous formez un tableau d’intense poésie
                  Que le regard contemple avec un doux émoi.
                  Forte, une impression de bonheur et de vie
                  De ce groupe charmant émane jusqu’à moi.
                    Aux murs tendus de toile, on rencontre une       esquisse, 
                  Quelques photos de sport : jeune fille à cheval ;
                 Les pieds chaussés de skis sur un sommet de Suisse ;
                  Joueuse de tennis ; danseuse allant au bal …
                    C’est une seule femme en diverses tenues,
                  La même qui, ce soir, fredonne un lent refrain …
                  Sur son coquet bureau, parmi fleurs et statues,
                  Un livre dédaigné jaunit, loin de la main.
                    Le titre en est connu … sur des cheveux de femme
                  Cette œuvre fit poser des lauriers glorieux,
                  Alors que la critique, en des mots pleins de flamme,
                  Vantait le jeune auteur au rire gracieux,
                    Qui, reine dans les sports, y montrait sa souplesse.
                  … La femme dont le livre éclaire le bureau
                  Est celle qui, ce soir, endort avec tendresse
                  Un enfant dont le geste anime le berceau.
                    Au doux pays de France, à l’ombre d’un « moïse »,
                  La femme sacrifie et sa plume et ses goûts …
                  Elle sait écarter, avec sa grâce exquise,
                  La gloire et le plaisir de son foyer jaloux.
                    Dans ce temple où Dieu règne, une calme demeure,     
                  Où le Père entouré fait le nid plus charmant.
                  Il faut que l’Ecrivain, que la sportswoman meure,
                  Pour n’être qu’une Mère auprès de son Enfant.
                                                Mlle. Marguerite WARL,
                                                       D’Angoulème.
0 notes
kanraandchrome · 4 years
Text
MCL LL Chapter 10 Answers/Walkthrough
Here are my answers (in French, but Google translation works wonders for this) for chapter 10 with how much love increased/decreased, where to find Auntie and the outfits for the 3 illustrations. Everything is under the cut, I hope it can help ♥
UPDATED ! All good answers have their lovo next to it now. Have fun !
Cost :  1156 APs (1106 APs if you refuse to see Marina)
LI : Nathaniel
Auntie seen : Yes.
Outfits :
Stripped shirt : Nina
Black outftif : Dan
Purple top : Eric
ROSALYA
Qu’est-ce que c’est que ce plan… ? J’espère que… Oui, j’espère qu’il n’a rien fait de trop impulsif… Il avait pourtant l’air d’aller bien, la dernière fois que je l’ai vu. -5 avec Alexy Ne t’en fais pas, je suis sûre que tout va bien. Il y a sûrement une bonne explication à tout ça. +5 avec Alexy
ALEXY
Vous seriez surprises du nombre de rencontres qu’on peut faire en un mois, avec cette appli… Ça ne tourne pas trop en rond ? Je ne doute pas que c’est amusant, mais une vraie relation ne te manque pas ? -5 Du moment que vous êtes tous clairs sur le fait que vous n’êtes pas exclusifs, tu as bien raison de t’amuser un peu. +5
... Mais je ne serais pas surprise que Rayan ait quelque chose à se reprocher. Je ne suis pas certaine qu’il connaisse les limites… Parce que, pour l'instant je n’en sais rien du tout ! Comment je pourrais me permettre de juger alors que je n’étais pas là ? +10 Mais je ne peux pas croire que Rayan soit coupable de ce dont on l’accuse. -5 Rosalya
RAYAN
"Si ça t’agrée, passe quand tu veux, je ne bouge pas de chez moi, de toute façon. Rayan" (Le pauvre, il doit être au trente-sixième dessous. J’aurais dû l’appeler moi-même. Mais je n’osais pas…) → Aller chez lui. (Je n’ai pas forcément envie de le voir en ce moment… Et puis qu’est-ce que c’est que cette histoire de service ?) → Passe la scène.
1/ (Optionnel) Va retrouver Rayan chez lui : Aller dans la Rue des Magasins.
RAYAN
"Si ça t’agrée, passe quand tu veux, je ne bouge pas de chez moi, de toute façon. Rayan" (Le pauvre, il doit être au trente-sixième dessous. J’aurais dû l’appeler moi-même. Mais je n’osais pas…) → Aller chez lui. (Je n’ai pas forcément envie de le voir en ce moment… Et puis qu’est-ce que c’est que cette histoire de service ?) → Passe la scène.
Elle ne recule vraiment devant rien… Et elle est en train de réussir son coup, je dois dire… Ce n’était pas exactement ça. En fait, elle voulait que je témoigne contre toi, lors de ton futur procès. → Neutre. Oh… Rien de précis… Elle voulait juste me mettre au courant avant tout le monde, étant donné qu’on se connaît. → Neutre.
Est ce que tu t’es déjà sentie agressé par mon attitude ? Rayan… Je crois que tu ne te rends pas compte de certaines choses. Tu ne vois peut-être pas le problème… -10 Non. Certes, tu n’avais rien d’un prof… conventionnel. Mais personnellement, je n’ai jamais eu de problème avec ça. +10
Non le pire, c’est les gens que tu pensais être des amis et qui ne veulent plus t’adresser la parole. Murielle, par exemple… Rayan… il faut que je sache. Et sois franc avec moi. On est d’accord que tu n’as rien à te reprocher, hein… ?  Mon pauvre… Tu ne mérites pas ce qui t’arrive ! Tu n’es pas un pervers, je le sais. → Neutre.
Et je ne l’ai pas vue depuis… C’est Culann qui m’a mis au courant de l’accusation plus tard… Je… je ne comprends pas… Rayan, tu m’as aussi dit que tu allais "régler ça à ta manière"… Je t’avoue que je ne suis pas sûre de vouloir comprendre ce que ça impliquait… -5 Hum, oui, pourquoi pas témoigner, après tout. C’est vrai que je peux attester que tu n’avais même pas réalisé ses sentiments. +5 Rayan… Je ne peux pas juger ce qu’il s’est passé… Je n’étais pas dans ton bureau avec vous… → Neutre.
Je reste persuadé que ses avocates lui ont monté la tête. C’est tellement un beau coup de pub, pour elles ! Non, Priya n’est pas comme ça ! Tu l’as bien vu quand on a aidé Castiel… elle veut faire les choses bien. → Choix additionnel. C’est… une accusation assez lourde. Mais c’est vrai que, pour elles, c’est une aubaine, cette affaire… → Neutre.
Choix additionnel : Non, non... bien sûr. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Mais sa patronne... Cette Renata Dautzenberg... Hum, c'est vrai qu'à moi non plus, Renata ne m'inspire pas trop confiance. J'ai du mal avec elle. Non, je ne crois pas non plus. Elle est dure. Mais Priya l'admire pour son intégrité. Et moi, je crois Priya.  
Je ne peux plus mettre les pieds sur le campus, et comme elle te connaît, peut-être qu’elle t’écoutera. Je suis désolée, mais il n’est pas question que je me mêle de ça. Tu m’en demandes trop, là. Et c’est vraiment une très mauvaise idée. → Passer la scène. Hum… Je vois ce que tu veux dire. Et si tu dis vrai, ça permettrait peut-être de mettre fin à tout ça sans heurts. Je vais essayer. → Voir Marina.
2/ (Optionnel) Trouver Marina sur le campus : Aller à la bibliothèque universitaire.
MARINA
Et je ne tiens pas plus que ça à revenir sur ce qui s’est passé. Ce n’est pas facile. Ça ne t’a pourtant pas gêné, quand il s’agissait de faire suspendre Rayan, non ? Et je pense qu’on sait toutes les deux pourquoi…  Je comprends… Et je ne veux surtout pas remuer le couteau dans la plaie… +5
Crois-moi, moi aussi j’aurais voulu que les choses se passent autrement. J’imagine bien que tout ça ne doit pas être facile à vivre. Je sais très bien comment peut être Rayan. Mais je sais aussi qu’il n’a pas mérité ça. -10
Je voudrais qu’on arrête cette conversation ici. J’ai du travail… et beaucoup de mal à me concentrer. Il voulait seulement parler en terrain neutre. Il est complètement détruit, et il aimerait comprendre d’où viennent ces accusations. Oui, je comprends. Je voulais simplement tenter de comprendre et aider d’une façon ou d’une autre. → Neutre.
NINA
Disons que c’est mon interprétation. En tout cas, tu es courageuse de t’être lancée comme ça. +10 Je comprends que ce soit douloureux, mais tu ne te sens pas un peu soulagée, quand même ? → Neutre Il aurait pu avoir plus de tact quand même ! J’ai bien envie d’aller lui dire deux mots…
3/ Va au magasin de vêtements de Leigh.
NINA
Tu crois que je retrouverai l’amour un jour ? Mais bien sûr ! Raphaël ne te méritait pas, voilà tout. Tu l’oublieras plus vite que tu crois. -10 Mais, Nina… ce n’était pas de l’amour, ça. C’était un coup de cœur à sens unique. Ça n’a rien à voir. +10
=> ILLUSTRATION NINA.
→ Tata est au studio d'enregistrement après avoir validé l'objectif.
4/ Rentre au Cosy Bear Café.
5/ Rentre chez toi.
NATHANIEL
Et tu es toujours aussi magnifique, avec toutes ces rides ! J’en ai, de la chance. Tu crois vraiment que c’est le moment de plaisanter ? Je n’ai pas envie de rire, moi ! Je suis tellement heureuse de te retrouver que je veux même bien faire semblant de trouver ça drôle… → Neutre ou Positif.
... Je te préviens, je ne suis pas certaine d’être là à ton retour, la prochaine fois que tu me fais un coup pareil… -10 Je ne veux pas que tu y retournes. J’ai eu bien assez peur pour toute une vie !
6/ Rentre dans le café.
7/ Va retrouver Dan dans la rue générale.
DAN
À ce sujet, dites-moi… Vous ne vous sentez pas à l’étroit, parfois, entre les murs de votre café ? Non, le Cosy Bear me va bien comme il est. Je ne l’imagine pas autrement. C’est vrai que c’est un peu petit. Mais j’aime à penser que ça fait partie du charme. +5
Vous savez que, dans les affaires, j’accorde beaucoup d’importance à l’instinct ! Je suis désolée, Dan… mais c’est un peu soudain. Et je crois que les choses me vont bien comme elles sont. -20 Et bien… OK, bingo ! Allons-y, Dan ! Vous avez raison : ce monde nous appartient, prenons-le ! +20
=> ILLUSTRATION DAN
8/ Retourne au Cosy Bear Café.
NATHANIEL
J’aurai assez de preuves pour le foutre à l’ombre pendant quelques siècles… Je serai contente de savoir que tu en as fini avec toute cette histoire, en tout cas… -5 Et qui te dit que ce n’est pas toi qui vas tomber dans un piège ? Je n’aime pas ça… 
... Sans compter que le timing n’aurait pas pu être pire… Je me réjouissais vraiment de notre sortie de ce soir. Enfin… tu as intérêt à me revenir entier, parce que je n’ai pas renoncé à notre soirée spéciale ! +10
9/ Va au restaurant avec Eric.
ERIC
... Et j’essaie de me mettre en retrait parce que je sais que, lui comme toi, vous ne ménagez pas votre peine. Mais ce n’est pas toujours facile. +10
Mais tu peux comprendre que parfois, j’en ai assez et je voudrais avoir la priorité, non ?
De fait… ça fait des années que je n’avais pas honoré un resto chicos de ma présence… Je suis désolée pour toi… Je comprends, c’est pareil pour moi, toutes mes pensées sont fixées sur quelqu’un d’autre ce soir. Je vois… En tout cas, je suis bien contente que notre soirée ait pris ce tournant surprenant. Profiter du présent, c’est ce qu’il y a de plus important, non ? +10
=> ILLUSTRATION  ERIC
90 notes · View notes
fallenrazziel · 4 years
Text
Les Chroniques de Livaï #486 ~ MONDE, JE TE FAIS MES ADIEUX (mai 846) Livaï
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
Tumblr media
Je reste les yeux fixés sur ma fenêtre sombre, à attendre quelque chose que j'ignore. Ma chandelle est réduite à un petit tas de cire fumant dans mon bougeoir et je sais que je vais devoir me lever pour en changer. Pas moyen de pioncer cette nuit, ce qui est pas nouveau. Il doit être minuit passée, et je peux penser à rien d'autre qu'à ce qui nous attend dans quelques jours.
C'est crevant de former ces bleus sans aucune base, et je me rends bien compte que je suis une exception ; devenir explorateur sur le tard sans avoir subi l'entraînement standard des cadets est quasiment impossible. Même s'ils y mettent tous de la bonne volonté, je me doute bien qu'ils seront pas d'une grand aide et que la plupart seront bons qu'à servir d'appâts. Mais ils restent confiants malgré tout...
Je sais pas si je le suis. J'aime pas ce que je peux pas contrôler, et je me remets toujours pas de ce coup de salaud, doublé de ce complot contre nous. Je sens que je vais devoir m'apprêter à supporter des tas de morts vaines contre lesquelles je pourrais rien. Mon esprit se prépare déjà à ces moments, et je crispe les poings en songeant que cela a été prévu par tous ceux qui nous ont collés dans cette merde.
J'ai besoin de marcher. Arpenter les couloirs de l'étage me paraît une bonne idée pour essayer d'évacuer le stress. J'me demande si tout le monde dort... Je me lève de mon fauteuil et vais chercher dans mon tiroir une chandelle neuve. Je débarrasse le bougeoir des restes de l'ancienne et plante le bâton dedans. Je fais craquer une allumette et aussitôt, une lumière palpitante se remet à danser sur les murs de la chambre. J'attrape le bougeoir, ouvre la porte et me retrouve dans le corridor.
Il y a personne, évidemment. La nuit venue, ce couloir est souvent tout à moi. J'y patrouille lentement, en faisant le moins de bruit possible, et parfois, je descends me faire un thé. Mais j'en ai pas envie, là... En fait, la solitude du bâtiment endormi me fout le cafard. J'ai besoin de voir quelqu'un, de parler à quelqu'un qui ne soit pas encore un fantôme. J'avance le long du corridor, ma bougie jetant des ombres mouvantes sur les murs, en quête d'un son inhabituel. Il me semble entendre un sanglot étouffé derrière la façade... Je suis pas sûr, je l'imagine peut-être. A tous les coups, ce sont des rats. Tttcchh, ces saletés...
Je fais quelques mètres et m'arrête devant la porte d'Erwin. Le chat attend devant, la tête levée, la queue fouettant l'air doucement. Je sais que ça se fait pas, mais... je pose mon oreille contre le chambranle et écoute attentivement. Il doit dormir, j'entends rien. Allez, autant aller jusqu'au bout. Je jette un oeil dans le trou de la serrure et constate vite qu'il y a un peu de lumière là-dedans. Il dort pas, évidemment. Même si on le voit rarement sur le terrain en ce moment, je sais qu'il a beaucoup à faire de son côté pour tout organiser. Il est allé à Mitras l'autre jour pour demander une audience, mais je crois qu'on l'a même pas reçu... Ces enfoirés... Fallait voir sa gueule pour comprendre que ça tournait vraiment mal pour nous.
Il a peut-être besoin de parler lui aussi... Dis-moi un peu, le chat : je fais quoi, je frappe ? T'as envie de rentrer, toi aussi ? Au point où j'en suis... Oh et puis merde, j'y vais, il aura qu'à me renvoyer s'il veut pas me voir.
Je gratte plus que je ne frappe à la porte, et pousse le battant avec lenteur en laissant mon regard se glisser en premier dans la pièce. Enfin juste après le chat ; il pénètre dans le bureau et se fond tout de suite parmi les ombres. Erwin est assis à sa table, dans un halo de lumière dorée, la tête penchée, sa plume à la main. Il ne m'a même pas entendu, il est trop absorbé. L'unique chandelle qui l'éclaire est à moitié réduite, mais je suppose qu'il en a déjà utilisé un certain nombre. La pièce est saturée de l'odeur de cire chaude, et seul le son de sa plume sur le papier se fait entendre.
Enfin, il lève les yeux vers moi et hoche imperceptiblement la tête pour me saluer. Sa bouche reste une ligne dure et droite et il ne prononce pas un mot. Je dérange ? Si c'est le cas, j'peux m'en aller. Il répond rudement que je peux rester si je veux. Ok, j'apporte un peu de lumière en plus. Je suis pas sûr que tu voies grand chose, là.
J'attrape une chaise et la place à côté de la sienne, à l'autre bout de son grand bureau. Erwin reprend son travail sans plus faire attention à moi pendant un moment. Mais je voudrais qu'il parle, il garde tout pour lui... Ah, au fait, t'es allé à Mitras pour quoi faire au juste ? Il me dit - toujours en écrivant - qu'il espérait négocier un délai supplémentaire pour la préparation de la reconquête, mais qu'il est resté sur le pas de la porte, comme un malpropre. Quand je pense qu'ils t'ont porté aux nues au lendemain de l'évacuation, ces faux-culs... Y a vraiment quelqu'un qui nous en veut, tu devines pas qui ? Moi, j'ai une idée, je suis sûr que t'as la même, pas vrai ? Il ne répond rien, mais je sais qu'il pense comme moi, même pas la peine d'en discuter.
Si ça peut nous arranger le coup, je peux aller éplucher quelques gueules, si tu vois ce que je veux dire... J'peux trouver ce connard et le faire couiner... juste un peu, non ? Erwin rétorque que cela n'arrangera certainement pas notre situation et qu'il ne peut de toute façon pas me demander de faire ça. Dommage, j'aurais adoré.
Erwin semble plus disposé à bavarder et me demande comment je m'en sors avec les recrues. Oh, te fais pas d'idée, y a rien de miraculeux dans le lot. Mike dit que je suis trop exigeant mais si on veut les coller face aux mochetés, faut un minimum ! J'espère surtout qu'ils seront disciplinés, qu'ils paniqueront pas face aux titans et suivront les ordres, sinon ça tournera mal. Qu'est-ce que je dis ?... Evidemment que ça tournera mal. Je suppose que t'en es conscient ? Il confirme que oui, mais que les choses doivent suivre leur cours.
Je remarque la grande feuille qu'il garde sous la coude et je la tire un peu pour voir de quoi il s'agit. Je comprends que c'est un plan de formation. Les lignes tracées au crayon ne sont pas très visibles dans cette lumière chiche  alors Erwin prend le temps de m'expliquer ce qu'il a prévu. Apparemment il est pas encore sûr des détails mais l'essentiel y est. Pas de formation de détection à longue distance cette fois, évidemment, ce serait inutile. Le but est de rester au plus près des réfugiés. Avancer en ligne droite, en rangs serrés ; les civils au centre, les explorateurs sur les flancs. Le flanc droit sera le plus exposé comme d'habitude. Je suppose que ce sera mon poste ? Il approuve, mais me précise que mon travail sera de patrouiller du nord au sud le long des flancs afin de m'assurer que personne n'a besoin d'aide. Aucun titan ne doit traverser les lignes de protection, sinon nos protégés seront sans défense. On sera assez ? Trois-cents explorateurs, en comptant les non-militaires, seront harnachés avec le dispositif et serviront de rempart. Trois lignes de défense qui devront rester en place, et mon escouade qui se déplacera périodiquement pour s'adapter aux difficultés qui se présenteront. Je vois... Mike sera où ? Erwin remonte sa plume et m'indique le fleuve. Trois ferries transporteront les civils les moins valides, ainsi que du matériel de réparation pour le Mur Maria. Les équipes de Mike devront se charger des ferries et s'assurer qu'aucun titan ne veut jouer avec. C'est pour ça que je me tape tout le boulot des entraînements avec les bleus, il est parti s'exercer avec ses hommes sur le fleuve pour être prêt le jour dit. Et la bigleuse ? Encore une fois, la plume se déplace et Erwin me montre le centre de la formation, où Hanji jouera le rôle de vigie et de relais pour transmettre les ordres. Et toi, tu seras en tête, je suppose.
J'arrive pas à réaliser combien de monde ça représente. Plusieurs milliers, j'imagine. Bouger cette masse humaine de façon disciplinée me paraît impossible... Erwin précise qu'il compte partir à la nuit par pleine lune afin de limiter les risques. Chaque civil portera une torche afin que les explorateurs puissent y voir un minimum ; le cas échéant, la lune sera une alliée pour nous. Pas bête. Faudra t'assurer que le temps reste clair. On pourrait prendre de l'avance sur l'ennemi, et atteindre le... Erwin me montre un lieu marqué d'une croix. Le premier avant-poste que tu as choisi. Un bourg assez grand, j'espère. Il répond qu'il est impossible de loger tout le monde dans des bâtiments mais que de toute façon leur repos sera de courte durée, les civils devront accepter de marcher aussi de jour. Nous aussi, on va devoir prendre des forces, sans ça, on s'écroulera de fatigue... Erwin a prévu un roulement des combattants afin d'économiser les énergies. Bien... j'ai l'impression que personne peut pondre mieux que ce que tu proposes, alors... y a plus qu'à tenter le coup... Bordel, j'ai mal au crâne, là...
Je le laisse écrire en silence pendant quelques minutes quand un détail me revient. Je l'informe qu'il nous faut vite du nouveau matériel. Les dispositifs des civils, enfin des nouveaux explorateurs, sont plutôt nazes, on voit bien qu'ils tiendront pas en expédition. C'est un coup à se tuer tout seul, comme un con. T'as des nouvelles de ton pote de la guilde ? Il confirme qu'une commande a été passée en début de mois dès l'annonce royale - eh ben, t'as pas perdu de temps - mais il ignore si Maja tiendra le délai, il est plutôt court pour du matériel de qualité. C'est pour ça que tu voulais du temps supplémentaire... Le problème, c'est qu'on l'a pas.
Il hoche la tête en posant sa plume et se met à lire sans plus faire attention à moi. Je peux pas le juger comme je le ferais pour n'importe qui d'autre ; personne n'est à sa place. J'ai foi en lui, mais je ne peux pas savoir ce qu'il a dans la tête à présent. C'est comme sauter dans le vide. La décision qu'il a prise était la meilleure mais elle va provoquer une catastrophe, c'est inévitable. Au moins il fait quelque chose, il essaie de faire en sorte que les choses changent. Tous ces civils veulent le suivre au combat, pouvait-il décemment tourner le dos et faire comme s'il ne voyait rien ? Moi, je peux le faire. Mike, Hanji, nous pouvons tous ignorer la situation. Mais pas lui. On a beau l'épauler du mieux qu'on peut, il reste seul face à tout ça.
J'aimerais l'aider plus, mais je sais pas comment. Tout ce que je peux faire, c'est rapprocher ma chandelle de lui pour qu'elle lui donne plus de lumière. Je regarde son profil dans la pénombre et distingue bien ses traits tirés, ses yeux plissés par le manque de sommeil, son poing serré sur le parchemin... Il ira pas dormir tant qu'il aura pas terminé, mais moi je commence à être fatigué. Ma tête pèse une tonne... Alors je la pose sur mon bras et fixe la flamme de la chandelle qui fond lentement entre mes doigts. Il n'en reste déjà plus qu'un petit bout... Le temps file à une vitesse... et on en aurait tellement besoin...
Je ferme les yeux quelques secondes et je sens le sommeil tenter de me choper sans crier gare. C'est la main d'Erwin frôlant mes cheveux qui me réveille en sursaut. Je l'entends me dire d'aller me coucher si je suis crevé, mais il est hors de question que j'aille me pieuter tant qu'il veille. Erwin, tu devrais aller dormir. On a besoin d'un leader en bon état. Il répond qu'il a encore deux pages à relire, et qu'ensuite il songera à se reposer. Ok, j'irai aussi quand tu auras fini. Ma bougie est presque consumée, et la tienne va pas tarder à s'éteindre ; tu seras obligé.
Je l'entends produire ce petit rire étouffé, contenu dans sa poitrine, dont il a le secret, et ça me réconforte un peu. Il a encore de l'espoir, alors je peux aussi essayer d'en avoir. Il reste quelques minutes de cire. Je me demande alors comment je vais réussir à marcher dans le couloir jusqu'à ma chambre sans lumière. Merde, j'avais pas pensé à ça ! Et voilà que la chandelle d'Erwin s'éteint ! Il doit me rester encore un peu de temps avec la mienne, assez pour retourner à ma piaule, je crois. Mais je veux quand même être sûr.
Erwin, tu promets que tu vas te coucher ?
12 notes · View notes
galit27 · 4 years
Text
Orphelinat - Nouvelle littéraire
———— Pour plus d’info voir le poste d’avant ————
Tumblr media
J'étais allongée dans un lit, c'était un dortoir mais l'on aurait plutôt dit un poulailler ; aucun confort un simple drap pour couverture et du foin comme matelas. En face de moi, une fille qui m'était familière était allongé et parler avec d'autres personnes. Tout était froid, lugubre, comme si nous étions sous terre. Aucune couleur, de lumière, excepté le bougeoir accroché à une poutre. Ma voisine d'en face sous les encouragements des autres enfants se mit à taper avec ses pieds sur le plafond en vieux bois au-dessus d'elle, je voyais avec horreur, toutes les plaques bouger coup après coup. Je tentais de les prévenir, je criais ! Mais ma voix semblait tellement lointaine et les encouragements toujours plus fort. Comme prédit un craquement sinistre venant des plaques fit taire tout le monde, puis comme un orage qui éclate les lourdes plaques se mirent à tomber. Sous l'effet de la peur et grâce à notre instinct de survie, nous atteignirent tous à temps le couloir. Certains pleurés tandis que d'autres applaudissez la coupable. La poussière se dissipa et au loin, je crus... Non ! J'aperçue une silhouette qui n'avait l'air aucunement humaine, presque animal...
Encore troublée par la nuit dernière, j'étais allongée dans un nouveau lit, un nouveau dortoir. Incapable de dormir je fixais le plafond -en bois-. Alors que j'allai m'assoupir, le parquet craqua, je me retournais et vis un garçon à peine plus jeune que moi, -Nicolas je crois- sortir du dortoir. Curieuse je le suivie j'enfilai mes chaussons remplis de paille, j'attrapai une bougie dans l'armoire juste à côté de la porte.  Je réussis à l'allumer après deux allumettes craquer. Je me hâtai à rejoindre le couloir et me diriger vers la salle principale. Lorsque je passais devant d'autres dortoirs, je prenais garde à cacher la flamme. Si bien que ma main devenait noire de suie. Inquiète d'avoir pu réveiller quelqu'un je me retournais... Seule ma chemise de nuit blanche traîner par terre. Au loin, l'obscurité, il aurait été impossible de savoir où était mon dortoir, je repris mon chemin, incapable d'y voir le bout. Je montais les escaliers est arrivai dans la salle principale de l'orphelinat. Cela faisait trois jours à peine que nous avions emménagé ici et je connaissais déjà les lieux comme ma poche. Je regardais autour de moi et vis le garçon regardait par la fenêtre, je passais à côté de la cage des mascottes, deux cochons d'Inde, l'un était noir avec un trait blanc sur le museau et l'autre était crème et gris, il avait une patte noire et l'autre blanche. Je m'avançais près du garçon, il regardait la lune, et la ville éclairée en face de nous J'ouvrais plusieurs fois la bouche avant de me lancer :
  « -Toi non plus tu n'arrives pas à dormir ?
- Il n'arrête pas de parler, j'ai beau lui dire de se taire, il continue.
-Qui ça ?  Mikael dort et Emy est à trois lits de toi.
-Tu ne comprends pas... Il veut que je l'aide !
-Qui ça ?! »
Il me regarda puis fixa la fenêtre à nouveau. Dans un soupir il dit –« J'en ai parlé à sœur Thérèse... elle ne me croit pas. - Je commençais a m’inquiéter- Elle a raison... Je ferais mieux d'aller dormir. » Je regardais dehors lorsqu'il commença à s'éloigné, je l'entendis ouvrir l'armoire près du couloir, je me retournais pour le voir prendre une bougie et l'allumer. Alors qu’il allait refermer un battant, les bougies roulèrent sur le sol, je partie le rejoindre pour l'aider à les ramasser, à peine avais-je fait un pas que par inadvertance il fit tomber sa bougie, celle-ci roula avec vitesse vers la paille et les journaux stocké dans le bas de l'armoire comme un mendiant n’ayant pas mangé pendant des mois, le feu se jeta sur la nourriture. Il dévora tout sur son passage, je n'eus le temps de faire quoi que ce soit que l’armoire tel un monstre assoiffait de mort avala d'une seule bouchée le garçon. Un bruit sec raisonna lorsque la criminelle rencontra le sol. Les sœurs et la mère supérieure arrivèrent essouffler dans la grande salle, assez tôt pour voir le feu dévorer les deux rongeurs et disparaître aussi vite qu'un voleur. Le silence pesait dans la pièce, les enfants venait petit à petit se questionnant sur  l'origine du bruit. La mère supérieure ordonna à deux sœurs de ramener tout le monde au lit. Alors que je passais devant, celle-ci m'arrêta. Je la suivis jusqu'à son bureau. Il était sombre bien qu'elle ait allumé les bougies. Ses murs verts pâles donné un air sévère, et le parquet grincer sous chaque pas comme une plainte. Une fois qu'elle fut assise dans son fauteuil derrière son imposant bureau, je m'assis sur la malheureuse chaise en bois tellement vieille qu'elle avait vécu à l'époque où la mère supérieure était jeune et gentille. Bref ! il nous aurait fallu du carbone 14 pour savoir de quand elle date.
« -Que s'est-il passé ?! Que faisiez-vous hors de votre lit ?
-         Pardonnez-moi ma mère -dis-je les yeux baissés au sol- Nicolas est sorti, j'étais soucieuse de savoir ce qui n'allait pas alors je l'ai suivi. Il était à la fenêtre de la salle principale, il avait l'air ailleurs, il... il disait qu'il... qu'il n'arrivait pas à dormir -devrais-je lui dire ? -  il ... il a parlé de quelqu'un qui l'empêcher de dormir. Ensuite il n'a pas voulu en parler plus longtemps. Il a attrapé une bougie pour partir se recoucher, mais, la paille et les journaux stocké se sont enflammés et l'armoire lui est tombé dessus. - Une boule s'est formé dans ma gorge et les larmes montèrent. - Vous... Vous pensez qu'il est mort ?
À ce moment même, quelqu'un frappa à la porte. D'une voix sans hésitation, elle somma à la personne d'entrer. Sœur Madeleine apparue, elle s'avança jusqu'au bureau. La mère supérieure pleine de patience :
« - Et bien ? Parlé !
-  Pardonnez-moi ! -elle baissa la tête- Nous avons soulevé l'armoire le feu est maîtrisé mais Nicolas est mort... Nous avons simplement retrouvé son corps calciné. »
La mère supérieure pris son chapelet entre ses mains, fit le signe de croix, me regarda est m'ordonna de retourner me coucher, sans plus de consolation. Les larmes dévalant mes joues, je me couchais dans mon lit, sous les questionnements de mes camarades, je regardais le lit de Nicolas, vide. Je me tournais vers le mur et m'endormir sombrant dans des limbes étranges. J'avais passé ma journée dans mon lit sous l'autorisation de Sœur Thérèse. Le soir par devoir, j'expliquais ce qui s'était passé, à mon dortoir. Un enfant plus jeune que moi, Maxime :
« - Alexia montre leur.
-Je me retournais pour voir qu'Alexa été celle qui avait fait s'effondrer le plafond, elle était pâle et un filet de sueur coulé sur sa tempe. Elle commença à parler d'une voix tremblante et faible. -
- C'est arrivé lors de la fin de nuit où le plafond s'était effondré, j'avais laissé dans ma couchette un bout de pain que j'avais volé alors j'ai voulu aller le chercher... Ça a été facile d'atteindre mon lit, mais lorsque j'ai fait le chemin pour sortir, j'ai vu quelque chose... Le plafond... Il caché un étage, j'ai commencé à vouloir escalader, mais, quelque chose comme une mâchoire, a mordu ma jambe, lorsque j'ai regardé derrière moi il n'y avait rien et quand j'ai vérifié ma cheville il n'y avait rien ! Le lendemain j'ai à nouveau regardé et voilà ce que j'ai vu... » - Sur ses mots elle souleva sa chemise de nuit-
L'horreur... On voyait où la créature l'avait mordu, la chair... n'étais plus, seul l'os était visible, un os qui commencé à être rongé par les mites et les vers... Tous les décomposeurs naturel...  La chair autour était putride. Je ravalais la bille qui me monter et alla m'assoir sur son lit :
« -Tu... Tu n'as pas... mal ?
-Elle se mit à pleurer-
- C'est bien ça le problème. Je... J'aimerai mais...Il a dit... Non... Je ne dois pas m'inquiéter...
-Elle se mit à rire-
-Tout ira bien... Emy va chercher sœur Thérèse, s'il te plait.
-Elle partit en courant-
-Non ! Personne ne doit être au courant ! »
Elle commença à faire une crise d'hystérie en criant : « Non, Non ! Il ne faut pas ! »
Elle se mit à convulser et sa tête frappa de plus en plus fort les planches de bois autour de son lit. Tout le monde fut choqué, mais heureusement, Maxime et moi reprîmes contenance et tandis que je placé sa tête sanguinolente, immobile. Maxime, lui, essayer d'empêcher ses doigts de gratter les veines de ses poignées. Quelques secondes après être parti chercher sœur Thérèse, Emy revint avec celle-ci et sœur Madeleine. Alexia se calma tout à coup, Maxime et moi lâchâmes le corps épuisé. Tandis que sœur Madeleine examiner avec retenue la morsure, sœur Thérèse calma les plus jeunes et demanda aux curieux d'autres dortoirs d'aller se recoucher. Alexia se mit alors à crier : « Satan est parmi nous ! Il s'infiltres dans notre esprit ! La folie a régné dans cet endroit ! Les murs en sont imprégnés... Brûlez ! Détruisez cet endroit damné ! Partez, Fuyez car c'est chez lui ... »
À la fin de sa tirade elle se redressa et mordit le bras de sœur Madeleine celle-ci hurla et compressa sa plaie. Sœur Thérèse accourue au secours de Madeleine. Pendant ce temps, le corps lasse et épuisé d'Alexia s'enfonça dans son lit. Elle s'était endormi son souffle se ralentissez ; sur ses joues, couler des larmes... Des larmes de sang... Son sang...
Sœur Thérèse se concentré sur la blessure de sœur Madeleine lorsqu'elles virent ce malheur se dérouler ; d'une même personne elles attrapèrent leur chapelet... La chambre c'était tu, aucun bruit.
« Le malin est parmi nous »
Nous étions tous assis, dans notre chemise de nuit jauni, certains à peine éveillé, d'autres les larmes aux yeux... Cette nuit en ces murs, le démon avait frappé, il était ici... Ces milles et un yeux fixés le sol, et dans ce silence oppressant, la mère supérieure nous lisait des psaumes et fis une prière à la mémoire des orphelins décédés depuis le début de l'année. En effet, nous avions connu une période bien sombre, la maladie avait pris d'assaut notre ancien orphelinat. Elle passée sous les portes, s'infiltrer dans les murs, ramper jusqu'à sa prochaine cible. Comme l'a dit le chœur dans Antigone : « Tous ceux, qui avaient à mourir sont morts. » Et nous, qui vivons encore, leurs noms commencent à nous échapper, et à se confondre.
Contrairement à ceux que j'avais pu croire ; à la fin de cette épidémie, l'horreur ne s'était pas arrêtée. Non. Elle commençait aujourd'hui. Vous avez déjà remarqué, que lorsqu'une chose désastreuse vous arrivez vous avez du mal à vous imaginer, une situation pire que l'initial ? Eh bien, c'est le cas aujourd'hui... J'aimerais que tout ceci ne soit qu'un horrible mal entendu, car je ne peux me résoudre à penser à une situation plus extrême.
Lorsque la mère supérieure eu finit son sermon, d’un geste lent, dans une unité, nous commencèrent à manger. La gorge nouée, les yeux humides, rien, aucune nourriture ne me semblait appétissante. Ma cuillère à la main elle planait, telle un rapace, au-dessus de mon bol de lait, des viennoiseries, des confitures... J'ai attrapé un croissant tentant de réprimer un haut-le-cœur.  J'émiettais la pâte, mis en boule des morceaux avant de les laisser tomber dans ce tourbillon de calcium. Autour de moi, rien que des murmures, l'ambiance bon enfant remplacé par cette atmosphère funèbre.  J’avais peur ; d'un même cœur... Nous avions peur. Nous pensions, qu'ici, au plus près de Dieu, plus rien ne pouvait nous atteindre... Nous avions tort. Un bruit sourd nous fait sortir de notre réflexion. Sœur Madeleine, était en train de convulsée sur le carrelage de la salle commune. Un filet de sang coulait sur sa joue, elle s'était ouvert l'arcade droite. En perdant connaissance, elle avait heurté le coin du banc.
1 note · View note
Text
COMMENT BIEN CHOISIR L’ECLAIRAGE DE CHAQUE PIECE DE LA MAISON ?
L’éclairage est indispensable dans la décoration de la maison. Dans une habitation, on distingue différents types d’éclairages : l’éclairage général, l’éclairage ponctuel, l’éclairage fonctionnel. Nous allons vous démontrer pour quel type d’éclairage opter pour chaque pièce.
ü L’éclairage dans le salon
Vous pouvez installer des lampadaires SLV pour créer une ambiance chaleureuse dans le salon. Si les assisses sont basses, des lampes de différentes hauteurs accentueront la verticalité de la pièce.
ü L’éclairage dans la cuisine
L’éclairage doit assurer une ambiance agréable et donner une lumière suffisante dans cette pièce. Dans la cuisine, il faut un éclairage général comme le plafonnier SLV qui est fixé au plafond, éclairant toute la pièce.
ü L’éclairage dans la salle à manger
Pour une ambiance chaleureuse dans la salle à manger, des suspensions SLV permettront à la lumière de se réfléchir sur la surface de la table. Réflexion d’autant plus prononcée si la table est d’une teinte claire.
ü L’éclairage dans la salle de bain
Dans la salle de bain, on peut installer des luminaires fixes pour l’éclairage général comme des spots SLV. Le bon choix d’un éclairage pour salle de bain permet aussi d’apporter plus de style à cette pièce même avec très peu d’objet décoratif.
ü L’éclairage dans le bureau
Pour éclairer le bureau sans éblouir, il faut un éclairage à faisceau ascendant qui diffusera une lumière d’ambiance. Veillez à installer une lampe de bureau SLV dans la pièce qui dirige vers la zone de travail illuminant le point d’attention pour ne pas fatiguer les yeux. Bien choisir son luminaire de bureau permet aussi d’optimiser sa performance au travail.
ü L’éclairage du coin télévision
Regarder la télévision dans le noir fatigue les yeux, mais l’éclairage trop puissant est aussi gênant. Pour cela, des appliques murales SLV avec diffuseur fixées au mur feront l’affaire.
ü L’éclairage des escaliers et couloirs
L’éclairage des escaliers offre avant tout une sécurité renforcée. On sous-estime parfois le risque d’accident dans les escaliers, il est hors de doute que c’est un risque à prendre au sérieux. Afin de souligner clairement la structure des marches, des appliques SLV et spots SLV peuvent être installés le long de l’escalier.
Le couloir est un endroit qui est particulièrement délaissé en matière de décoration, car personne n’y prête jamais attention. Pour cela, les appliques SLV peuvent être disposées pour transformer le couloir en galerie lumineuse.
1 note · View note
traitor-for-hire · 4 years
Link
Secrets
Jo était très occupée dans le grenier, car les jours d'octobre commençaient à se faire frisquets, et les après-midi étaient courts. Deux ou trois heures durant, le soleil réchauffait la fenêtre haute, éclairant Jo en train d'écrire, assise sur le vieux sofa, ses feuillets épars sur un coffre devant elle, tandis que Scrabble, le rat familier, se promenait sur les poutres au dessus d'elle, accompagné par son fils aîné, un raton évidemment très fier de ses moustaches. Très absorbée par son travail, Jo griffonna jusqu'à avoir rempli la dernière page, où elle signa de son nom avec un paraphe, et jeta sa plume en s'exclamant,
« Voilà, j'ai fait ce que j'ai pu ! Si ça ne convient pas je devrais attendre jusqu'à ce que je sois capable de faire mieux. »
Étendue sur le sofa, elle relit soigneusement le manuscrit, plaçant des tirets ça et là, et de nombreux points d'exclamation qui ressemblaient à de petits ballons ; puis elle le noua d'un joli ruban rouge, et resta assise une minute à le contempler avec une expression grave et songeuse, qui montrait clairement à quel point son travail lui tenait à cœur. Le bureau de Jo dans cette pièce était un vieux four à réflecteur en métal, pendu au mur. Elle y conservait ses papiers ainsi que quelques livres, à l'abri de Scrabble, qui partageait ses goûts littéraires et aimait bien se constituer une bibliothèque des livres laissés à sa portée, en en grignotant les pages. Du coffre de métal, Jo tira un autre manuscrit, et, après les avoir glissés tous les deux dans sa poche, elle descendit discrètement, laissant ses amis libres de mâchonner ses plumes et goûter à son encre.
Elle enfila sa veste et mit son chapeau aussi silencieusement que possible, et, par la fenêtre de derrière, elle passa sur le toit d'un porche bas, se laissa tomber dans la pelouse, et prit un chemin détourné jusqu'à la route. Une fois là elle prit un moment pour se calmer, puis elle héla un omnibus de passage et s'en fut en ville, l'air très gaie et mystérieuse.
Quiconque l'aurait observée à cet instant, aurait trouvé son attitude pour le moins singulière, car, en descendant, elle se mit à marcher à vive allure jusqu'à avoir atteint un certain numéro dans une certaine rue très animée. Ayant trouvé l'endroit, avec quelque difficulté, elle s'avança vers la porte, leva les yeux sur les marches crasseuses, et, après être restée totalement immobile durant une minute, repartit soudain dans la rue, aussi rapidement qu'elle était arrivée. Elle répéta cette manœuvre à plusieurs reprises, au grand amusement d'un jeune gentleman aux yeux noirs penché à la fenêtre d'un immeuble de l'autre côté de la rue. En revenant pour la troisième fois, Jo se secoua mentalement, rabattit son chapeau sur ses yeux, et monta l'escalier, avec l'air de quelqu'un qui allait se faire retirer toutes ses dents.
Il y avait l'enseigne d'un dentiste, parmi d'autres, au dessus de l'entrée, et après avoir fixé un moment la mâchoire artificielle qui s'ouvrait et se refermait lentement pour attirer l'attention sur des rangées de belles dents, le jeune homme enfila sa veste, prit son chapeau, et vint se poster dans l'entrée opposée, en se disant, avec un sourire et un frisson,
« C'est bien d'elle de venir toute seule, mais si elle passe un mauvais moment, elle aura besoin de quelqu'un pour l'aider à rentrer à la maison. »
Dix minutes plus tard Jo émergea en courant dans les escaliers, le visage très rouge, et l'air de quelqu'un qui venait de traverser une terrible épreuve de quelque sorte. Quand elle vit le jeune gentleman, elle n'eut pas l'air ravie le moins du monde, et elle passa devant lui avec un signe de tête ; mais il la suivit, et demanda avec un air compatissant,
« As-tu passé un mauvais moment ?
—  Pas trop.
—  C'est allé très vite.
—  Oui, Dieu merci !
—  Pourquoi y es-tu allée seule ?
—  Je voulais que personne ne sache.
—  Tu es le type le plus étrange que j'ai jamais vu. Combien t'en a-t-on enlevé ? »
Jo regarda son ami comme si elle ne le comprenait pas ; puis se mit à rire, comme profondément amusée.
« J'aurais voulu qu'on m'en prenne deux, mais je dois attendre une semaine.
—  Pourquoi ris-tu ? Tu prépares quelque sottise, Jo, dit Laurie, perplexe.
—  Tout comme toi. Que faisiez-vous, sir, dans ce salon de billard ?
—  Je vous demande pardon, m'dame, ce n'était pas un salon de billard, mais un gymnase, et je prenais une leçon d'escrime.
—  J'en suis heureuse !
—  Pourquoi ?
—  Tu pourras m'apprendre, et quand nous jouerons Hamlet , tu pourras être Laërte, et nous ferons des merveilles dans la scène du duel. »
Laurie éclata d'un rire jovial, qui fit sourire plusieurs passants malgré eux.
« Je t'apprendrai, que nous jouions Hamlet ou non ; c'est très amusant, et ça te redressera de manière épatante. Mais je ne crois pas que ce soit la seule raison pour laquelle tu as dit "J'en suis heureuse" de manière si décidée, n'est-ce pas ?
—  Non, j'étais heureuse que tu ne sois pas dans ce salon, parce que j'espère que tu ne te rends jamais dans de tels endroits. Y vas-tu ?
—  Pas souvent.
—  J'aimerais que tu n'y ailles pas du tout.
—  Il n'y a pas de mal, Jo, j'ai des billards à la maison, mais ce n'est pas drôle à moins d'avoir de bons joueurs. Alors, comme j'aime bien ce jeu, je viens parfois faire une partie avec Ned Moffat ou d'autre camarades.
—  Oh Seigneur, j'en suis navrée, tu vas y prendre goût de plus en plus, et perdre temps et argent, et devenir comme ces horribles garçons. J'espérais pourtant que tu resterais respectable, et ferais la satisfaction de tes amis, dit Jo en secouant la tête.
—  Est-ce qu'on ne peut pas s'amuser de temps en temps, sans perdre sa respectabilité ? demanda Laurie, l'air agacé.
—  Cela dépend de la manière et de l'endroit. Je n'aime pas Ned et sa bande, et j'aimerais que tu restes à l'écart d'eux. Mère ne veut pas le laisser venir chez nous, bien qu'il le souhaiterait, et si tu deviens comme lui elle nous voudra plus que nous nous amusions ensemble comme nous le faisons maintenant.
—  Vraiment  ? demanda Laurie avec anxiété.
—  Non, elle ne peut pas supporter les jeunes dandies, et elle nous enfermerait dans des cartons à chapeau plutôt que de nous laisser les fréquenter.
—  Eh bien, elle n'a pas encore besoin de sortir ses cartons, je ne suis pas smart, et je n'entends pas l'être ; mais j'aime avoir quelque innocent amusement de temps à autre, pas toi ?
—  Oui, personne ne t'en voudra, alors amuse-toi, mais ne fais pas de folies, d'accord ? ou ce sera la fin de notre bon temps.
—  Je serai un vrai saint.
—  Je ne supporte pas les saints, sois simplement un garçon honnête et respectable, et nous ne te tournerons jamais le dos. Je ne sais pas ce que je ferais si tu agissais comme le fils de Mr. King ; il avait des tonnes d'argent, mais ne savait comment le dépenser, et il s'est enivré, et a joué, et s'est enfui, et a falsifié la signature de son père, je crois, et a été tout bonnement horrible.
—  Tu penses que je serais du genre à faire la même chose ? Merci bien.
—  Non je ne - oh, Seigneur, non ! - mais j'entends parler de l'argent comme d'une telle tentation, et parfois je souhaiterais que tu fusses pauvre, je n'aurais pas à m'inquiéter alors.
—  Tu t'inquiètes pour moi, Jo ?
—  Un peu, quand tu as l'air sombre ou mécontent, comme il t'arrive parfois, car tu as une telle volonté qu'une fois engagé dans la mauvaise voie, j'ai peur qu'il ne soit difficile de t'arrêter. »
Laurie marcha en silence pendant quelques minutes, tandis que Jo l'observait, en souhaitant avoir tenu sa langue, car ses yeux étaient pleins de colère, même si ses lèvres continuaient de sourire comme pour moquer ses avertissements.
« Vas-tu me faire la leçon sur tout le chemin ? demanda-t-il soudain.
—  Bien sûr que non, pourquoi ?
—  Parce que si oui, je prendrais l'omnibus, mais si non, j'aimerais marcher avec toi, et te dire quelque chose de très intéressant.
—  Je ne te sermonnerai plus, et j'ai grande envie d'entendre la nouvelle.
—  Très bien, alors ; allons-y. C'est un secret, et si je te le dis, tu dois me dire le tien.
—  Je n'en ai pas, » commença Jo, avant de s'interrompre brusquement, se rappelant qu'elle en avait un.
« Tu sais que si, tu ne peux rien cacher, alors dépêche-toi et avoue, ou je ne dirai rien, s'exclama Laurie.
—  Est-ce que ton secret en vaut la peine ?
—  Oh que oui ! Ça concerne des personnes que tu connais, et c'est si amusant ! Il faut que tu l'entendes, et il y a longtemps que je meurs d'envie de le dire. Allez ! Tu commences.
—  Tu ne diras rien de tout ça à la maison, n'est-ce pas ?
—  Pas un mot.
—  Et tu ne me taquineras pas en privé ?
—  Je ne taquine jamais.
— Oh que si ; et tu obtiens toujours ce que tu veux. Je ne sais pas comment tu fais ça, mais tu es un enjôleur né.
—  Merci, allez, à toi͏͏͏ !
— Eh bien, j'ai laissé deux histoires à quelqu'un d'un journal, et il doit me donner sa réponse la semaine prochaine, dit Jo à l'oreille de son confident.
—  Hourra pour Miss March, la célèbre autrice américaine ! » s'écria Laurie en jetant son chapeau en l'air et en le rattrapant, au grand bonheur de deux canards, quatre chats, cinq poules et une demi-douzaine de petits Irlandais ; car ils étaient maintenant hors de la ville.
« Chut ! Je suis presque sûre que ça ne donnera rien, mais je ne pouvais pas trouver le repos avant d'avoir essayé, et je n'en ai rien dit, parce que je ne voulais pas que quelqu'un d'autre que moi soit déçu.
—  Tu ne seras pas déçue ! Enfin, Jo, tes histoires sont dignes de Shakespeare comparées à la moitié des sottises qu'on publie tous les jours. Est-ce que ça ne sera pas drôle de les voir imprimées, et ne devrions nous pas être fiers de notre autrice ? »
Les yeux de Jo étincelaient, car il est toujours plaisant de savoir que l'on croit en vous, et le compliment d'un ami est toujours plus agréable que toutes les louanges des journaux.
« Quel est ton secret ? Ne me dis pas de sottises, Teddy, ou je ne te croirai plus jamais, » dit-elle en essayant d'étouffer les espoirs embrasés par ses encouragements.
« Il est possible que je m'attire des ennuis en le disant, mais je n'ai pas promis de le taire, aussi je vais te le dire, car je ne me sens jamais à l'aise tant que je ne t'ai pas raconté toutes les meilleures nouvelles que j'apprends. Je sais où se trouve le gant de Meg.
—  C'est tout ? » dit Jo, désappointée, tandis que Laurie hochait de la tête, rayonnant, avec l'air de celui qui connaît quelque mystérieuse information.
« C'est bien assez pour l'instant, comme tu en conviendras quand je t'aurai dit où il est.
—  Eh bien, dis-le. »
Laurie se pencha et murmura quelques mots à l'oreille de Jo, qui produisirent un changement des plus comiques. Elle resta figée à le dévisager pendant une bonne minute, l'air à la fois surprise et contrariée, puis reprit sa route en disant vivement, « Comment le sais-tu ?
—  Je l'ai vu.
—  Où ?
—  Dans sa poche.
—  Tout ce temps ?
—  Oui. N'est-ce pas romantique ?
—  Non, c'est horrible.
—  Cela ne te plaît pas ?
—  Bien sûr que non, c'est ridicule, ça ne se fait pas. Seigneur ! Que dirait Meg ?
—  Attention, tu ne dois le dire à personne.
—  Je n'ai rien promis.
—  C'était implicite, et je t'ai fait confiance.
—  Eh bien, je ne dirai rien pour le moment, de toute façon ; mais je suis révulsée, et j'aimerais que tu ne m'aies rien dit.
—  Je pensais que tu serais contente.
—  À l'idée qu'on vienne nous prendre Meg ? Non, merci.
—  Cela ne te paraîtra pas aussi désagréable quand quelqu'un viendra pour toi.
—  J'aimerais bien voir ça ! s'exclama férocement Jo.
—  Moi aussi ! » et Laurie gloussa à cette idée.
« Je pense que les secrets ne me réussissent pas ; je me sens toute retournée depuis que tu me l'as dit, dit Jo, avec une certaine ingratitude.
—  Courons jusqu'en bas de la colline, et tu te sentiras mieux, » suggéra Laurie.
Il n'y avait personne en vue. La route s'inclinait devant elle d'une manière attrayante, et, ne pouvant résister à la tentation, Jo se lança en avant, laissant bientôt chapeau et peigne derrière elle, et éparpillant des épingles à cheveux dans sa course. Laurie atteint le but le premier, et se trouva plutôt satisfait du succès de son traitement ; car son Atalante arriva, le souffle court, les cheveux au vent, les yeux étincelants et les joues rouges, sans trace de mécontentement sur le visage.
« J'aimerais être un cheval, alors je pourrais courir sur des kilomètres dans ce bon air, et ne pas perdre mon souffle. C'était épatant ; mais vois un peu dans quel état je suis. Va me chercher mes affaires, comme l'ange que tu es, » dit Jo en se laissant tomber sous érable, qui recouvrait le bord de la rivière de feuilles écarlates.
Laurie partit d'un pas tranquille récupérer les objets perdus, et Jo refit ses tresses, espérant que personne ne passerait avant qu'elle ne se soit rajustée. Mais quelqu'un vint à passer, et qui d'autre que Meg, l'air particulièrement apprêtée dans son costume des grands jours, car elle venait de faire des visites.
« Qu'est-ce que tu peux bien faire ici ? » demanda-t-elle, en regardant sa sœur échevelée avec une surprise polie.
« Je cherche des feuilles, » répondit simplement Jo, en triant la poignée colorée qu'elle venait juste de ramasser.
« Et des épingles à cheveux, ajouta Laurie en en jetant une demi-douzaine sur les genoux de Jo. Elles poussent sur cette route, Meg. Tout comme les peignes et les chapeaux de paille brune.
— Tu as couru, Jo ; comment as-tu pu ? Quand cesseras-tu de f��latrer ainsi ? » dit Meg avec réprobation, tout en ajustant ses manchettes et en lissant ses cheveux, avec lesquels le vent avait pris quelques libertés.
« Jamais, tant que je ne suis pas vieille et raide et que je ne dois pas me servir d'une béquille. N'essaie pas de me faire grandir avant l'heure, Meg ; c'est bien assez difficile de te voir changer tout à coup ; laisse-moi être une petite fille tant que je le peux. »
Tout en parlant, Jo baissait la tête vers les feuilles pour dissimuler le tremblement de ses lèvres ; car dernièrement elle avait eu l'impression que Margaret devenait rapidement une femme, et le secret de Laurie lui faisait redouter la séparation qui viendrait sûrement, et lui semblait bien proche à présent. Il vit son trouble et attira l'attention de Meg en demandant vivement, « À qui as-tu rendu visite, si élégante ?
— Aux Gardiner, et Sallie m'a tout raconté du mariage de Belle Moffat. C'était absolument splendide, et ils sont partis passer l'hiver à Paris. Comme cela doit être délicieux !
—  L'envies-tu, Meg ? demanda Laurie.
—  J'en ai bien peur.
— J'en suis bien contente ! » marmonna Jo, en nouant brusquement le ruban de son chapeau.
« Pourquoi , demanda Meg, surprise.
— Parce que, si tu te soucies tant de la richesse, tu n'iras jamais épouser un homme pauvre, » dit Jo, en fronçant les sourcils en direction de Laurie, qui tentait de la prévenir par signes de faire attention à ce qu'elle disait.
« Peut-être que je "n'irai" jamais épouser personne, » fit remarquer Meg, qui reprit son chemin avec grande dignité, tandis que les autres la suivaient en riant, chuchotant et faisant des ricochets sur la rivière voisine, et en « se comportant comme des enfants », se dit Meg en elle-même, quoiqu'elle aurait pu être tentée de se joindre à eux si elle n'avait pas porté sa meilleure robe.
Pendant une semaine ou deux Jo se comporta de manière si étrange que ses sœurs en restèrent perplexes. Elle se précipitait à la porte quand le facteur sonnait ; se montrait désagréable avec Mr. Brooke quand elle le croisait ; restait souvent assise à regarder Meg avec une expression tourmentée, se levant parfois d'un bond pour venir la secouer, puis l'embrasser, de manière très mystérieuse. Laurie et elle n'arrêtaient pas de se faire des signes et de parler de « Grands Aigles », si bien que les filles finirent par décréter qu'ils avaient tous les deux perdu l'esprit. Le second samedi suivant l'escapade de Jo, Meg, assise pour coudre à la fenêtre, fut scandalisée en voyant Laurie donner la chasse à Jo dans tout le jardin, pour finalement l'attraper dans la charmille d'Amy. Ce qui se passa là, Meg ne put le voir, mais elle entendit des éclats de rire, suivis de murmures, et de bruissements de feuilles de journaux.
« Qu'allons nous faire de cette fille ? Elle ne se conduira jamais comme une lady, » soupira Meg, en les regardant se courser avec un air désapprobateur.
« Je l'espère bien, elle est si drôle et adorable telle qu'elle est, » dit Beth, qui n'avait laissé voir à personne qu'elle était un peu blessée de ce que Jo partage des secrets avec quelqu'un d'autre qu'elle.
« C'est très difficile à endurer, mais nous ne pourrons jamais la rendre comme la fo *  , » ajouta Amy, qui était en train de se coudre de nouvelles fanfreluches, ses boucles relevées de manière très seyante - deux choses agréables qui la faisait se sentir exceptionnellement élégante et féminine.
Quelques minutes plus tard Jo bondit dans la pièce, s'étendit sur le sofa, et feignit de lire.
« Y a-t-il quelque chose d'intéressant là-dedans ? demanda Meg avec condescendance.
—  Rien d'autre qu'une histoire, ce qui n'est pas grand chose, je suppose, répondit Jo en prenant soin de dissimuler le nom du journal.
—  Tu ferais bien de la lire à voix haute, cela nous distraira, et nous empêchera de faire des sottises, dit Amy sur son ton le plus adulte.
—  Quel est le titre ? demanda Beth, qui se demandait pourquoi Jo cachait son visage derrière les feuillets.
—  Les Peintres Rivaux.
—  Cela sonne bien ; lis-la, » dit Meg.
Après un « Hem ! » sonore et une longue inspiration, Jo commença à lire très vite. Les filles écoutèrent avec intérêt, car l'histoire était romantique et plutôt triste, car la plupart des personnages mouraient à la fin.
« J'aime la partie sur le beau tableau, » fut la remarque approbatrice d'Amy, quand Jo s'interrompit.
«  Je préfère l'histoire d'amour. Viola et Angelo sont deux de nos prénoms favoris, n'est-ce pas étrange ? » dit Meg en s'essuyant les yeux, car la romance était tragique.
« Qui est l'auteur ? » demanda Beth, qui avait aperçu la figure de Jo.
La lectrice se redressa d'un bond, rejeta le journal, révélant un visage rouge, et, dans un drôle de mélange de solennité et d'excitation, répondit d'une voix forte, « Votre sœur !
—  Toi ? s'écria Meg en abandonnant son ouvrage.
—  C'est très bon, dit Amy d'un ton critique.
—  Je le savais ! Je le savais ! Oh, ma Jo, je suis tellement fière ! » et Beth courut pour prendre sa sœur dans ses bras et se réjouir de ce splendide succès.
Et vraiment, comme elles étaient toutes ravies ! Meg ne voulut pas le croire avant d'avoir vu les mots « Miss Joséphine March » imprimés dans le journal. Amy offrit gracieusement sa critique de la partie artistique de l'histoire, ainsi que des pistes pour une suite, qui ne pourrait malheureusement pas être écrite, étant donné que le héros et l'héroïne étaient morts. Dans son excitation, Beth sauta de joie et chanta. Hannah elle-même vint s'exclamer « Bonté gracieuse, ça alors ! » toute étonnée de ce que Jo avait fait. Mrs. March fut très fière en apprenant la nouvelle. Jo, les larmes aux yeux, rit en disant qu'elle ferait tout aussi bien de se transformer en paon. Et le « Grand Aigle » étendit ses ailes triomphalement au dessus de la maison des March, comme le journal passait de main en main.
« Raconte-nous tout.
—  Quand le journal est-il arrivé ?
—  Combien as tu été payée ?
—  Qu'est-ce que Père va dire ?
— Laurie ne va pas rire ? » s'écria toute la famille en même temps, toute rassemblée autour de Jo ; car ces personnes ridiculement affectueuses faisait une célébration de la moindre petite joie de la maisonnée.
« Cessez de jacasser, les filles, et je vous dirai tout, » dit Jo, se demandant si Miss Burney s'était sentie plus fière de son Evelina qu'elle ne l'était de ses Peintres Rivaux. Après avoir raconté comment elle avait proposé ses histoires au journal, Jo ajouta, « Et quand je suis venue pour avoir une réponse l'homme a dit qu'il aimait les deux, mais qu'il ne paye pas les débutants, il les publie seulement pour les aider à se faire remarquer. C'est un bon entraînement, a-t-il dit, et quand les débutants se sont améliorés, n'importe qui paiera. Alors je lui ai laissé les deux histoires, et aujourd'hui on m'a envoyé ceci, et Laurie m'a surprise avec et a insisté pour le lire, alors je l'ai laissé faire ; et il a dit que c'était bon, et que je devrais continuer d'écrire, et il va faire en sorte qu'on me paye la prochaine fois, et oh - je suis si heureuse, car en temps voulu je pourrai gagner ma vie et aider mes sœurs. »
Jo finit sa phrase à bout de souffle ; et, enveloppant sa tête dans le journal, elle humecta sa petite histoire de quelques larmes bien naturelles ; car être indépendante et mériter les éloges de ceux qu'elle aimait étaient les deux souhaits les plus chers à son cœur, et ceci semblait bien être le premier pas en direction de ce but heureux.
* En français dans le texte. Plus ou moins ^^
1 note · View note
theatreetplus · 4 years
Text
LA DAME BLANCHE mise en scène de Pauline Bureau à l’Opéra Comique
Tumblr media
“La Dame blanche” est un opéra-comique en trois actes créé en 1825. Un village d’Ecosse, un nouveau-né, un parrain à trouver à l’enfant, de l’amour, un château, un tribunal… et la Dame blanche qui apparaît et disparaît au gré du récit.
Le spectacle dure 2h50… et on ne s’ennuie pas une seconde. Plusieurs enfants d’une dizaine d’années étaient présents dans la salle et ont été tout aussi captivés par le spectacle que le reste des spectateurs. Il y a des dizaines de trouvailles scéniques qui participent au rythme soutenu du spectacle en y intégrant des facéties magiques : passages secrets, utilisation à différentes reprises du feu (mini explosions, le papier qui se consume seul, les bougies qui s’allument en un geste…), les tissus qui s’envolent en un instant qui figurent la présence de fantômes (ou la Dame blanche elle-même ?). Les lumières sont très travaillées et donnent une ambiance particulière à une esthétique “ambiance château d’Harry Potter”.
Pauline Bureau a réalisé une mise en scène qui occupe tout l’espace. L’intrigue se passe sur deux étages : parfois en hauteur sur un flanc de montagne ou à l’étage de la salle des fêtes du château. De la vidéo est intégrée par touches : les tableaux fixés aux murs s’animent, les apparitions de la Dame blanche, le ciel numérique est subtilement changeant.
Les chanteurs, doit-on le préciser, sont excellents, tant en chant qu’en jeu pour les passages parlés (ils sont une quarantaine sur le plateau). La direction d’acteurs est précise, ce sont les détails d’intention des protagonistes qui rendent la mise en scène si fluide et fine, en un mot si réussie. Et puis, quel talent de donner aux rôles féminins autant de corps et permettre que tout au fil du récit ils soient aussi forts que ceux des hommes : les femmes existent par elles-mêmes, autant que les hommes.
Cette version moderne de “La Dame blanche”, agile et lumineuse, est typiquement le spectacle qui donne à s’intéresser et à apprécier l’opéra. Le public ne s’y trompe pas, et de nombreux éclats de rire se font entendre. Quel plaisir de voir une telle production dans un lieu si beau que l’Opéra Comique, le public prend autant de plaisir que les chanteurs-comédiens sur scène ! On se sent chanceux de partager un tel moment de communion. Ce spectacle est un véritable coup de cœur : il est époustouflant !
> La Dame Blanche Direction musicale // Julien Leroy Mise en scène // Pauline Bureau Photo // Christophe Raynaud de Lage Du 20 février au 1er mars 2020 à 20h ou 15h selon les représentations Durée // 2h50, entracte compris > Opéra Comique Place Boieldieu - 75002 Paris Métro : Richelieu-Drouot www.opera-comique.com
2 notes · View notes
itslalie · 2 years
Text
Projet maquette – Description du projet et du processus créatif
Tout d’abord, j’ai longuement réfléchi avant de faire des choix quant aux éléments que j’allais présenter dans ma maquette de chambre. J’ai décidé de ne pas construire mon coin bureau puisqu’il est sur un mur qui me semblait moins intéressant à présenter que les deux que j’ai choisis. De plus, la reproduction de ma chaise papasan semblait être un beau défi qui résulterait en un objet plus original qu’une chaise de bureau plus banale. Pour la réaliser, j’ai récupéré du fil électrique usagé que j’ai fixé avec du ruban collant et de la colle chaude, puis j’ai peint la structure à la bombe et cousu un coussin dans du tissu texturé et brillant que j’ai trouvé dans le matériel du collège.
Je me suis aussi creusé la tête afin de trouver des idées qui allaient sortir du lot, tout en restant fidèle à la réalité. Je crois avoir atteint cet objectif avec la poubelle renversée qui témoigne du passage de mes chiens (chose qui arrive souvent dans la réalité) et avec mon radioréveil qui fait vraiment de la lumière dans ma maquette. La poubelle, tout comme les pots de plante ainsi que les tiges d’une des plantes, a été faite en argile. Pour le radioréveil, j’ai utilisé une sorte de fiole en plastique que j’avais dans ma salle de bain; je l’ai coupée et sablée avant de fixer le couvercle de manière à créer la base de l’objet.
Au niveau des vêtements, je souhaitais fabriquer une mini version de mon « blanket hoodie » que j’ai reçu à Noël et que je porte très souvent tellement il est confortable. J’ai trouvé chez moi une couverture dans laquelle ma mère avait déjà découpé auparavant et dont la texture ressemble beaucoup à ce vêtement. Aussi, j’avais des vieux morceaux de jean dans ma chambre que j’ai décidé d’utiliser pour créer un mini pantalon. J’ai également utilisé plusieurs autres matériaux neufs et usagés afin de créer différentes formes et textures.
Je suis très fière du résultat final de ma maquette. J’ai porté une attention particulière aux finitions, ce qui signifie que j’ai entre autres fait beaucoup de papier mâché et des retouches de peinture, et je trouve que cela a porté fruit. Malgré les petits pépins de sol et de murs qui se courbaient, je crois avoir trouvé des solutions qui ont fait que le résultat à ce niveau n’était pas choquant. Je trouve que j’ai aussi réussi à bien utiliser l’espace sans toutefois donner une impression d’encombrement. Bref, après toutes les heures que j’ai consacrées à ce projet, je me sens très satisfaite quand j’observe ma maquette.
0 notes
lachambrel · 3 years
Text
L1-C1-02 - Les qualités et manière d’être à adopter
Mais ce n'est pas tout... pour qu'une autre personne s'intéresse à vous il vous faudra quelques qualités qui sont requises à la fois pour vivre en communauté et pour le bien être personnel autant que du couple. Ces qualités vont faire que vous vous respecterez pour la personne que vous êtes, vous aideront à vous faire accepter dans la vie courante et devraient attirer l'attention d'une (ou plusieurs, je vous le souhaite) personnes avec qui vous pourriez avoir l'envie de tenter l'aventure à deux... mais chaque chose en son temps ; cet ebook est destiné à parler de vous et vous aider à faire de vous la meilleure version de vous-même possible, en commençant par les bases.
Être aimable Avant tout, vous devriez être quelqu'un d'aimable en tout temps. Comprenez qu'être colérique, distant avec les autres ou encore vulgaire ne vous aidera en rien à vous faire accepter ou encore aimer d'autrui. Préférez avoir un caractère aimable et agréable, être attentif aux attentes des autres autant qu'être une personne rassurante qui a un mot de réconfort, de soutient ou simplement gentil sans rien n'attendre en retour seront bien plus productif. J'irais même jusqu'à dire qu'une personne s'intéressera plus facilement à vous si vous êtes ouvert, aimable, souriant, joyeux... en gros de bonne humeur lorsque vous côtoyez d'autres personnes ou même dans votre vie de tous les jours. Comprenez par-là que la bonne humeur influe sur votre caractère (voir chapitre 6 les émotions) ; si vous êtes renfermé, colérique ou encore agressif, cela se ressentira à travers vos gestes et votre manière de parler, repoussant ainsi toute personne qui pourrait essayer de vous aborder. Au contraire, la bonne humeur et accepter la vie tel qu'elle se présente à vous en la prenant comme des leçons à apprendre et en tirant le bon côté de ce que vous traversé vous rendra plus serein, calme et prompt à être abordé par autrui.
Comprenez aussi que les querelles, et ce quels qu'elles soient leur nature ou origine, ne font qu'installer la distance entre les gens. Préférez le dialogue autant qu'il se peut.
Pour clore l'amabilité, prenez l'habitude d'avoir des mots gentil pour les personnes qui vous entourent, autant que la disponibilité, en gardant en tête que certaines personnes ont plus d'importance que d'autres. J'entends par là que si vous attendez « l'aide » ou la présence d'autrui auprès de vous, il vous faudra aider ces personnes ou être présent pour eux lorsqu'ils en ont besoins. Par ordre d'importance, nous pourrions dire que la famille passe avant les amis ; les amis passent avant les connaissances ; les connaissances passent avant un inconnu. Il manque une personne dans cette liste, il s'agit de la personne qui partage(ra) votre vie, qui sera tout aussi importante que votre famille et plus importante que vos amis.
Savoir de quoi parler et avec qui en débattre Tant qu'à aborder ce sujet, j'aimerais revenir sur la culture et les discussions que vous pourriez avoir. Votre famille parle « de tout », de vous, d'eux même, de leurs passions et de leurs réussites ou échec dans la vie. Le rôle des membres de la famille est d'être à l'écoute et d'échanger des points de vue ou avis sur ces sujets. Théoriquement, vous êtes supposés vous soutenir en famille.
Avec vos amis, vous parlez de vous, de vos passions et hobby, de ce qui se passe dans le monde, de ce que vous aimeriez faire.
Avec les connaissances vous aborderez les sujets qui sont propres à l'origine de la rencontre ; par connaissances est entendu ceux avec qui vous travaillez ou pratiquez des activités sans pour autant être aussi proche que des amis, sans pour autant être de parfaits inconnus. Il se peut que vous en appréciez certains et n'aimez pas d'autres... c'est normal, vous les côtoyez « par la force des choses ».
Les inconnus... peuvent devenir des connaissances puis des amis selon vos affinités et le temps que vous passerez ensemble. Il vous faut donc des sujets à abordés pour créer ces affinités.
Vous devez comprendre ici l'importance d'avoir une culture générale pour pouvoir échanger et enrichir vos rencontres, vos amitiés, et ce à travers ce que vous avez à dire.
Avec la personne qui va partager votre vie romantique, vous allez parler de vous, non plus au point de vue réussites ou échec, de vos passions et attentes sur la vie.... enfin si, mais ce n'est pas là le but du couple ; il s'agit de pouvoir parler de vous « à nu », vos envies de couples, ce que vous aimeriez faire à deux, créer des projets de vie et tout mettre en œuvre pour les concrétiser.
Être persévérant Ce qui me mène à parler de la persévérance qui devrait être votre seconde grande qualité. J’entends par là que quel que soit ce que vous entreprenez, vous devriez apprendre à le faire « à fond » et au moins à essayer d'aller au bout de ce que vous faites. Il s'agit là de la persévérance d'action. Vous avez le droit de réaliser que vous n'aimez pas une activité ou un sujet, tout comme vous avez le droit de ne plus vouloir pratiquer cette activité... mais vous n'avez pas le droit de baisser les bras avant de vous être impliqué au point de vous faire une réelle oignon sur ce sujet précis. Si on prend mon propos dans l'autre sens, avant de vous lancer dans une activité, apprenez ce qu'il faut à son propos et assurez-vous que celle-ci vous plaira avant de vous lancer dans la pratique. Ce n'est qu'après avoir essayé plusieurs fois que vous pourrez décider si celle-ci vous convient ou non.
Savoir gérer l’échec Ce qui m'amène à parler de l'échec... quel que soit ce que vous entreprenez, l'échec n'existe pas. En fait, le seul échec qui soit pertinent est de ne rien faire. En effet, quel que soit votre activité, si vous essayez de faire quelque chose, soit vous y arrivez, soit vous n'y arrivez pas. Si vous n'y arrivez pas, c'est là l'occasion de réaliser qu'il vous manque des compétences, du savoir ou de la pratique pour réussir la prochaine fois que vous essayerez. Si vous baissez les bras et renoncez au premier échec, vous n'êtes pas persévérant. Ne rien faire revient à admettre que vous n'avez aucunes qualités à mettre en avant et à tester. Comprenez ici que la notion d'échec, le regard des autres qui vous juge sur votre réussite, est un fléau de notre époque et n'est en rien une réalité. Ce n'est pas parce que vous échouez à quelque chose que vous êtes bon à rien, un nul ou un raté. Au contraire, c'est en essayant et en échouant que vous vous motiverez à apprendre et à faire mieux.
A propos de la persévérance Revenons à la persévérance... il y a celle d'action dont nous avons déjà parlé, et la persévérance de la manière d'être. Si vous devez vous forcer à être « autrement » que la personne que vous êtes pour rentrer dans un moule, cela va être compliqué à tenir sur la durée. Nous avons tous notre caractère qu'il faut assumer et éventuellement assouplir pour pouvoir vivre en société. Soyez donc sincère et vrai dans ce que vous faites et dites. C'est en étant soi même que l'on s'autorise à vivre.
Tant qu'à parler de persévérance, j'aimerais souligner que vous ne devez jamais vous laisser abattre par un obstacle. Tout se surmonte, d'une manière ou d'une autre. Soit en réessayant d'une autre manière, soit après avoir appris sur les lacunes qui sont la source de votre échec. Si vous vous êtes fixé un objectif ; ou qu'on vous a donné un objectif que vous avez accepté ; ne vous découragez pas et donnez-vous les moyens d'agir pour réussir. Le temps nécessaire importe peu pourvu que vous essayiez jusqu'à y parvenir quitte à vous faire aider. Demander de l'aide n'est pas un signe de faiblesse. Ne rien faire en est un. Ce qui importe dans mon propos est que quel que soit la relation envisagée (amitié ou affective), l'autre ne pourra vous faire confiance si vous laissez toujours tout en plan ou que vous laissez tout tomber à la première contrariété. Ce qui veut dire que vous devez être actif ; être mou, découragé sans cesse, tout voir en noir et être persuadé d'une médiocrité ne fera que nuire à votre image personnelle et par conséquence à la manière dont les autres vous voient. Or vos amis le sont parce que vous leur apportez quelque chose de positif ; être actif est une forme de positivité.
Mieux, si vous avez des ambitions pour votre vie, faites le ; agissez et concrétisez les. C'est en agissant que vous utiliserez vos compétences et vous donnerez la possibilité d'apprendre de nouveaux savoir. Repousser une tentative à une date ultérieure pour quelque raison que ce soit revient à ne jamais faire les choses. Et j'aimerais vous donner un exemple concret de ce propos :
J'ai un ami qui souhaite rédiger un livre sur sa vie et ses différentes relations de couples. Il attend d’avoir construit son atelier pour pouvoir construire sur le toit un bureau fleuri avec vue sur le ciel. Certes l’idée est belle, mais son terrain est encore vierge plus de trois mois après son installation, il lui a fallu plusieurs semaines pour dresser les poteaux qui serviront à accueillir les murs végétaux… et comme tout le reste est hors de ses capacités, il se refuse à trouver du personnel compétent pour concrétiser ce projet ou de suivre une formation pour le faire… dès lors, son bureau avec vue sur le ciel est remis aux calendes grecques…pire, une fois son ouvrage rédigé, il souhaite le distribuer par librairies spécialisées pour jauger de sa valeur et peut-être le mettre en vente libre. Pour résumer, il s’est trouvé tout un tas d’excuses lui servant de moyen de repousser ses projets et ne pas commencer à écrire. Ce qu’il pourrait faire dans n’importe quelle pièce et à n’importe quel moment.
Entretenir ses relations Comprenez aussi que vos amis, vos proches et surtout la personne qui va partager votre vie n'est jamais acquis. Entretenir une relation c'est continuer d'être tel que les autres vous ont découvert, avec vos qualités et vos défaut. Il vous faudra donc persévérer à être vous-même et à tenir la même attitude bien viellant avec ceux qui vous tiennent à cœur. Changer subitement de caractère et de manière d'être ; ou en changer au gré de vos humeur, n'aura comme conséquence que le questionnement des autres sur la personne que vous êtes. D'où « porter un masque pour être accepté » n'est pas une bonne idée, car ce masque vous aurez à le porter au détriment de la personne que vous êtes. Soyez-vous même et vous ne porterez que le masque de votre identité, c'est tellement plus simple de vivre en s'affirmant que de plier à tout et n'importe quoi pour continuer d'être « bien vu ».
L’argent et les amis… Revenons un instant sur vos amis, vos proches et la personne qui possiblement partagera votre vie. Toutes ces personnes sont des individus, à apprécier pour qui ils sont et non pas pour la richesse financière qu'ils peuvent vous apporter. Ainsi, il en va de même pour vous envers eux. Votre richesse personnelle financière ne peut être le moteur d'une quelconque relation. En effet, toute histoire d'amitié ou d'amour, qui serait basée sur l'argent est voué à l'échec... simplement parce que l'argent n'achète pas les sentiments.
J'entends par là que si vous dépensez votre argent pour plaire aux autres, c'est la valeur financière qui sera le moteur de vos relations ; le jour où vous n'aurez plus d'argent à mettre à disposition, en sortie ou en cadeaux, vos « amis » ne seront plus présent ; encore plus si vous êtes superficiel (sous-entendu sans qualités et sans bagage culturel). Dépenser pour avoir des amis revient à cacher le vide intérieur et essayer de le combler par des moyens détournés qui ne sont hélas pas porteur du bonheur.
Dans l'autre sens du propos, être avare et ne jamais participer à la moindre cagnotte pour une sortie ou ne pas savoir faire un réel cadeau à une occasion précise (les fêtes ou anniversaire par exemple), revient à passer pour le pingre de service et finira, tôt ou tard, par vous faire rejeter du groupe auquel vous êtes lié.
Ce qu'il faut comprendre avec l'argent et les relations, c'est qu'il ne faut pas en faire étalage et agir avec sa conscience en restant réaliste, c'est participer ou le geste qui compte, pas la valeur mise sur la table.
A propos de vos amis Tant qu'à parler des amis... j'aimerais faire la différence entre être social et chercher un partenaire pour former un couple, qui sont deux aspect totalement différent d'un même sujet, à savoir la rencontre de personnes. En effet, être social c'est avoir une vie à l'extérieur de son domicile et de son travail. C'est participer aux activités publiques, c'est sortir, rencontrer du monde. Chercher un partenaire, c'est ce mettre en quête de la personne avec qui vous allez partager votre quotidien, votre domicile, votre vie privée.
Ainsi, l’homme, comme la femme ne s’approchera pas outre mesure d’une personne qui est déjà mariée. Egalement, il/elle ne cherchera pas l’intimité avec une personne ayant des enfants, sauf si cette personne est veuve ou divorcé. Il ne courtisera pas la personne qui est ami avec son ennemi, pour le bien-être de ses propres activités. Même si cette personne est puissant ou riche ; si cette personne vous aborde, sachez rester distant et sobre.
Cependant, se lier d’amitié avec un personne mariée à un puissant ou influant, un entrepreneur ou une autre personne étant indépendante et d'une manière générale aisée (sous-entendu qui ne dépend pas financièrement d'autrui ou des aides sociales), fait de son mari/sa femme un ami également. Le couple étant indivisible et toujours représenté par l’un et l’autre des partenaires. Ainsi, autant l’homme que la femme devrait choisir qui aborder avec justesse et ce pour le bien de ses propres affaires.
En cherchant à s’unir à une femme, l’homme (autant que la femme d’ailleurs) s’apprête à être honnête et dévoiler sa vie à ce futur partenaire ; ce qui peut selon les cas, être nuisible pour la réputation de l’un ou l’autre des courtisans impliqués.
D’une manière générale, l’homme et la femme ne devraient pas s’unir ou se lier d’amitié par intérêt mais bien par des centres d’intérêts communs et l’envie d’être ami ou de former un couple. Toute autre raison à se lier d’amitié ou d’intimité ne ferait que créer des ennuis à l’une ou l’autre des personnes impliquées ou de leurs cercles de connaissances proche.
L’homme ou la femme pourrait ainsi se lier d’amitié avec les personnes qu’il connait depuis son enfance, celles qu’il côtoie dans le cadre de sa vie courante, les gens studieux, ou toute personne qui connait ses secrets et les gardent jalousement, les enfant de ses amis, les amies de ses amis.
Pour considérer autrui comme un amis, celui-ci doit avoir des qualités dont dire toujours la vérité, rester le même (être constant dans sa manière d’agir et de penser), encourager vos efforts (d’arts ou projets de vie). Cette personne que vous souhaiteriez avoir comme ami doit être ferme (une fois une décision prise, elle l’applique) et ne pas faire l’objet de controverse en public. Être social et chercher un partenaire pour former un couple n’est pas exactement la même chose. En effet, être social c'est avoir une vie à l'extérieur de son domicile et de son travail. C'est participer aux activités publiques, c'est sortir, rencontrer du monde. Chercher un partenaire, c'est ce mettre en quête de la personne avec qui vous allez partager votre quotidien, votre domicile, votre vie privée.
0 notes
Text
Ecrire la vie
Elle parcourut des yeux la tranche des livres qu’elle avait entreposés sur la planche de bois. Quelques jours auparavant, un projet d’étagère avait germé dans son esprit mais, entrevoyant la complexité d’une telle réalisation, elle avait préféré la confier à l’homme. Il avait tenu à ce qu’elle investisse ce recoin de loggia mal entretenu pour en faire son bureau, un endroit à elle, afin qu’on ne lui reproche plus jamais à lui d’entraver son espace. Faute de pièces disponibles, il avait placé le sien dans un angle de la chambre conjugale, ce qui avait certainement titillé son orgueil quelques minutes, ou quelques heures, avant qu’il ne dût se rendre à l’évidence : lui pouvait travailler partout, n’importe quand, dans le silence ou dans le bruit, alors qu’elle en était incapable. Il l’avait donc vivement encouragée à ce qu’elle repeigne ces murs défraîchis de la loggia de la couleur qui l’inspirait mais avait insisté pour qu’elle prenne le temps de bien faire les choses - marquage des angles, bâchage des sols et meubles alentour, sous-couche, première couche, deuxième couche. Il devinait ô combien la procédure devait être éprouvante pour elle, se concentrer sur des tâches purement manuelles et fonctionnelles pendant que son esprit bouillonnait de pensées dont elle se sentait sur le point de déborder. Pour la peinture, elle avait vite opté pour une couleur chaude, la terracotta. C’était l’exacte teinte qui flamboyait sur les murs du collège d’en face, un imposant bâtiment qui bordait une cour dont lui parvenait, à certaines heures du jour, les cris des adolescents. Elle se demandait parfois à quelles émotions ces cris étaient reliés - la joie, l’excitation, la frayeur ? Ils étaient surtout l’évidence que la vie abondait à quelques mètres d’elle, et cette idée pouvait lui apporter un certain réconfort. La première couche à peine sèche, elle s’était attelée à la décoration du bureau, une simple planche de bois que l’homme avait fixée. Elle avait acheté des nouveaux stylos, un nouveau carnet, posé un mini cactus et un trèfle à quatre feuilles qu’elle avait décidé de faire germer plus tard. Enfin, elle avait soigneusement sélectionné des livres de la bibliothèque de la chambre, pour les faire migrer vers son bureau. C’est à ce moment-là qu’elle avait eu l’idée de cette étagère. Elle avait proposé un emplacement à l’homme, il avait parcouru des yeux le petit espace, arborant une moue de connaisseur, puis avait acquiescé. “Je peux te la mettre là oui, c’est assez simple, je le ferai ce week-end.” En l’observant, elle avait remarqué que son corps avait changé ces derniers mois. Alors qu’il avait abandonné depuis longtemps ses ambitions d’activité sportive hebdomadaire, ses épaules s’étaient mystérieusement élargies, son torse semblait plus imposant. Il lui apparut clair que plus elle sombrait dans la vulnérabilité, plus sa carrure se développait. On était lundi, l’étagère n’avait pas été achetée, les livres trônaient encore sur la planche de bois. Ils étaient au nombre de cinq et elle se demanda pourquoi elle les avait choisis, eux. Ils avaient en commun d’avoir tous été achetés par elle, condition impérieuse pour pouvoir figurer sur ce bureau. L’idée d’y poser un livre qu’il aurait acheté pour lui était insupportable. Face à ce quinté littéraire, elle fut frappée de découvrir que trois d’entre eux arboraient le mot “vie” dans leur titre. 
Le sens de ma vie de Romain Gary 
Ecrire la vie d’Annie Ernaux 
La Vie ordinaire d’Adèle Van Reeth
Le mot “vie” flottait à différents endroits de son bureau, on aurait dit des drapeaux, hissés fièrement. Cette image lui donna une irrépressible envie de pleurer qui, comme souvent ces derniers temps, vint se loger dans sa gorge pour ne plus en bouger. Elle se sentit tout à coup emplie - ou plutôt vide - d’une profonde désolation. Elle qui avait tant aimé la vie, tant espéré d’elle, tant eu peur de la perdre soudainement, comment pouvait-elle aujourd’hui penser à y mettre fin ? Elle avait le sentiment d’avoir passé les trente-cinq premières années de sa vie à se battre pour avoir une grande vie. Elle croyait avoir résolu ces angoisses de mort en brisant la routine, en vivant des amours passionnelles, en évoluant dans un milieu créatif, en donnant vie à deux enfants pleins de joie et d’espoir. Elle avait eu tant de fois peur que la mort l’attrape au vol qu’elle avait voulu vivre, vivre, vivre, le plus de choses possible. Comment aujourd’hui pouvait-elle se mettre à désirer une fin qu’elle avait toujours repoussée hors de sa pensée ? Elle avait fait tout ça pour en arriver là ? 
Elle pensa aux trois hommes qui avaient perdu la vie au cours de l’année écoulée. 
Son grand-père, un homme taciturne, exilé de son pays à l’âge de dix-huit ans, qui mourut soixante-huit ans plus tard encore inconsolable de la tristesse de son départ. 
Son collègue de travail, qui avait choisi de mettre fin à sa vie à l’aube de la quarantaine, que son amour inconditionnel pour ses enfants n’avait pu préserver d’un tel sursaut de désespoir.
Son beau-frère, qu’elle soupçonnait de croire encore en la vie dans ses derniers efforts pour actionner la pompe de morphine censé soulager les douleurs atroces précédant son dernier souffle. 
Ces hommes avaient basculé de l’autre côté et elle aurait dû être ivre de gratitude que ce ne soit pas tombé sur elle. Ces morts auraient dû constituer une preuve par trois que la vie était courte et éphémère, et qu’il fallait continuer à en profiter. 
Mais la mort avait désormais toute la place sur la vie et elle ignorait complètement comment inverser le rapport de forces. Son regard se posa sur les deux autres livres posés sur la planche de bois. 
La sagesse de l’amour d’Alain Finkielkraut
L’homme-joie de Christian Bobin
La solution devait se situer quelque part par là, entre l’amour et la joie, mais elle sentait que le chemin était long et mal éclairé pour y arriver. 
0 notes
fallenrazziel · 5 years
Text
Les Aventures d’Erwin & Livaï #1
Recueil d'OS EruRi, constitué de petites scénettes qui me trottent dans la tête et que j'écris quand l'envie est trop forte^^ Ils seront donc écrits et publiés selon mes émotions du moment. Bien que je place ces OS dans un contexte canon, ils ne font pas partie des Chroniques de Livaï, mais de mon headcanon. Ils ne sont pas non plus publiés dans l'ordre chronologique. Certains épisodes peuvent se suivre mais tous peuvent être lus séparément. Ces OS peuvent être tour à tour romantiques, comiques, tristes, émouvants, coquins ou drôles (pas de sexe explicite).
Tumblr media
Le froid de l'hiver hurlait dehors. Mais dedans, le crépitement des flammes dans le grand âtre du château suffisait à donner une impression de chaleur. Les pierres disjointes des murs anciens laissaient malgré tout passer des courants d'air que le feu ne parvenait pas à faire oublier totalement.
En cette fin d'année 846, les expéditions avaient cessé et ne reprendraient que l'année prochaine. Erwin Smith, le major du bataillon d'exploration, en avait donc profité pour tenter de dénicher un nouveau quartier général pour son régiment. Cet ancien bâtiment fortifié, à l'intérieur du Mur Rose, lui avait paru adéquat, mais le coût des réparations serait exorbitant, pas du tout dans les moyens du bataillon. Seules la salle commune et l'aile ouest tenaient encore debout. Il avait espéré en venant ici que les dégâts du temps ne soient pas si conséquents, et il s'était trompé.
Le temps de s'en rendre compte, la tempête de neige s'était levée, coupant toute possibilité de retour avant plusieurs heures. La nuit était tombée et l'avait forcé à rester ici. Mais il ne s'en plaignait pas ; il était du genre à s'accommoder de toutes les situations. Assis dans le canapé qui trônait dans la pièce, il avait étalé devant lui sur une table basse quelques papiers importants qu'il avait emmenés avec lui. Il devait vérifier l'état des finances et se préparer à se rendre à des soirées de donateurs en cas de besoin.
Il parcourait des yeux de longues listes de fournitures quand la grande porte d'entrée claqua derrière lui. Un souffle violent chargé de flocon envahit la pièce pendant quelques secondes. Il ne sursauta même pas, il savait qui c'était. Il se tourna à demi par-dessus le dossier du sofa et regarda un instant Livaï, son fidèle subordonné, occupé à taper ses bottes contre le mur de l'entrée. Des plaques de neige blanche tombèrent au sol, où elles ne tardèrent pas à fondre grâce à la chaleur ambiante. Les cheveux de jais du caporal étaient constellés de neige brillante et il se secoua un peu pour la chasser. Emmitouflé dans son manteau militaire rembourré, il ressemblait à un petit animal à fourrure à la mine hargneuse plutôt qu'à un humain. Il s'exclama alors :
- Putain, Erwin, on se les gèle vraiment là-bas ! Mais les chevaux sont à l'abri. Ils passeront la nuit au chaud.
Erwin hocha la tête sans répondre et retourna à ses papiers. Il devait se concentrer pour ne pas perdre le fil. Le caporal se déplaça dans son dos, longeant le canapé pour se placer face au feu. Il étendit ses mains devant les flammes et soupira d'aise en sentant sa peau se réchauffer à travers ses gants. Il commença à retirer son manteau doucement, puis avec plus d'empressement, car la neige fondue devait couler en dessous. Erwin sourit à cette vue, et un moment son attention se détourna de nouveau de sa tâche.
Il ne pouvait s'empêcher de regarder Livaï se débarrasser au fur et à mesure de toutes les couches qu'il portait, jusqu'à ce que sa chemise habituelle de militaire apparaisse. Des auréoles de sueur et de neige fondue la marquaient par endroit, et il vit Livaï frissonner.
- Tu devrais rester près du feu et te frictionner, lui conseilla-t-il. Tu risques d'attraper froid.
Sa phrase fut ponctuée par un court éternuement, suivi d'une protestation ennuyée.
- C'est de ta faute si je me suis enrhumé ! On a pas idée de venir ici, loin de tout, alors qu'une tempête de neige se trouve dans les parages !
- Je ne savais pas, les prévisions météo étaient bonnes pourtant...
- Tu sais bien qu'elles sont bidons deux fois sur trois ! Vraiment, je te retiens de m'avoir fait venir ici...
- Hanji et Mike n'étaient pas disponibles, et puis je ne t'ai pas forcé...
- Non, mais c'est quand même de ta faute. Heureusement qu'on a prévu de quoi se changer.
- Je ne savais pas si nous allions rentrer aujourd'hui au QGR, j'ai préféré que nous soyons parés...
Livaï marcha vers son paquetage adossé à un coin de la cheminée, et fouilla dedans un moment. Il en retira un pull en mailles fines, et un pantalon épais, un peu trop larges pour lui. Erwin avait remarqué sa perte de poids récente ; il lui en avait parlé une semaine plus tôt, mais Livaï n'avait pas paru s'en inquiéter.
Le caporal se dirigea avec ses vêtements secs dans un coin de la pièce, une petite alcôve obscure, mais le major ne ratait rien de ses gestes. Il n'avait plus la tête à compulser les listes interminables et la quiétude du lieu le saisit soudainement. Avec le froufroutement des vêtements de Livaï qui glissaient sur le sol, l'endroit lui parut tout à coup très pittoresque et solitaire - et même un peu romantique. Il se laissa aller à la rêverie pendant quelques minutes - tout en gardant ses yeux fixés sur le caporal à moitié nu, à l'autre bout de la pièce.
Quand Livaï revint dans la lumière, il baissa précipitamment les yeux et fit semblant de lire ses papiers. Le caporal essayait de s'enrouler dans une grande couverture. Il le laissa s'approcher et entamer lui-même la conversation.
- J'y crois pas, il a fallu que tu ramènes du boulot, t'es vraiment qu'une tête de mule. Tu peux pas lâcher ça, une minute ?
- Pour une minute, je le peux, plaisanta Erwin. Qu'as-tu de plus utile à me proposer ?
- Ben... cet endroit, déjà. J'ai cru comprendre qu'il ferait pas l'affaire, non ?
- Effectivement.
- Génial, je me suis pelé le cul pour rien et on va devoir passer la nuit entre ces murs remplis de blattes, je parie !
- Si tu veux faire la chasse aux blattes, je crains d'avoir du mal à dormir...
- Je peux pas blairer ces saloperies, s'il y en a, il est hors de question que je pionce là.
- Tu peux essayer l'aile ouest mais elle n'est plus isolée... et il n'y a plus de mobilier.
- Plus rien à part ce canapé moisi.
- Il est encore assez confortable.
- Parce que t'as des grosses fesses.
- Et si tu me disais quelque chose de gentil pour changer ? le supplia-t-il en souriant.
Erwin était habitué à l'humeur souvent exécrable de son subordonné. Il ne lui en tenait jamais rigueur car c'était la seule méthode que Livaï connaissait pour extérioriser ses sentiments. Il ne fallait jamais prendre ce qu'il disait au pied de la lettre. Il tapota le canapé à côté de lui et dit :
- Assieds-toi, tu verras qu'il n'est pas si mal.
Livaï se laissa tenter et s'affala sur le sofa qui grinça un peu sous son poids. Il ronchonna en cherchant une meilleure position.
- Y a des ressorts rouillés là-dedans.
- Ils ne te feront pas de mal. Je ne sens rien, moi.
- T'as toujours réponse à tout.
- Ca fait partie de mon travail.
- Justement, t'as pas dit que tu laisserais tomber un peu ? Au moins ce soir, ça va pas te tuer.
- Bien, qu'allons-nous faire alors ?
Erwin repoussa ses papiers et porta réellement son attention sur le caporal, enroulé dans sa couverture. Il était nonchalamment appuyé sur l'accoudoir opposé et le regardait lui aussi avec intérêt. Erwin se sentit un instant scruté par ce regard jusqu'aux os. Les yeux gris de Livaï paraissaient enflammés par les reflets du feu dans la cheminée. Le caporal brisa le charme.
- Si tu me racontais ce que vous vous êtes dit avec Moustache l'autre jour ? T'as rien voulu me dire et j'ai pas arrêté de me poser des questions. C'était important, top secret, ou quoi ?
- C'était en rapport avec cet espion que nous avons découvert le mois dernier. Apparemment, c'était un cultiste, un fanatique des Murs.
- Il était pas très discret, faut dire. Avec ses discours débiles... Mike a pas tardé à remarquer que son odeur traînait dans ton bureau. Il m'a suffi d'aller le choper...
- Il t'a tout de même forcé à voler sur les toits du QGR !
- Il a pas volé longtemps. Moustache t'a rien dit d'autre ?
Erwin baissa la tête et resta les yeux dans le vague un moment. Il entendit Livaï glisser sur le canapé et s'approcher de lui, juste un peu...
- Nile n'est pas un mauvais homme, tu sais. Il a choisi sa vie...
- Et toi, non ?
- Si, mais... parfois, je l'envie.
- C'est vrai ? s'étonna Livaï. Tu es toujours raide de... Mary ?
- Non, ce n'est pas ça. Mais... sa vie est bien paisible. N'importe qui pourrait l'envier.
- Pas moi. Je pourrais pas rester les bras croisés pendant que les mochetés attendent de nous becqueter de l'autre côté.
- Pourquoi ?
- Je sais pas. J'aurai l'impression d'être inutile.
- Tu as donc besoin de te sentir utile ?
- C'est une sensation agréable.
"Tout comme ta présence juste à côté de moi", pensa très fort Erwin. Mais il se garda bien de l'exprimer à haute voix. Au lieu de cela, il eut envie que Livaï en dise plus. Il s'étala un peu dans le canapé, rejeta la tête en arrière et étendit son bras sur le dossier. Ses doigts effleurèrent les mèches encore humides de Livaï. Il avait tout à fait oublié ses documents si importants...
- Tu ne l'avais jamais ressentie avant ? interrogea Erwin.
- Tu veux dire en bas ? Si, de temps en temps. Mais c'était pas... ce que je voulais.
- Tu avais tes amis pourtant. Ils comptaient pour toi...
- Oui... mais c'était pas... suffisant. Il me manquait quelque chose...
- Quoi ?
Livaï secoua la tête, comme gêné par la question. Peut-être n'avait-il pas de réponse et Erwin s'en voulait de lui imposer cet interrogatoire. Mais il était si près d'obtenir l'explication qu'il attendait depuis si longtemps, il ne voulait pas laisser passer cette chance. Il attendit que Livaï reprenne ses esprits.
- Je voulais... une vie digne, prononça enfin le caporal.
- C'est digne de tuer des titans ? Beaucoup pensent le contraire.
- On s'en fout, moi, ça me va. Je pourrais pas vivre une vie tranquille tant qu'ils seront là.
- Tu penses encore à ton salon de thé ?
- Arrête de te marrer ! Ouais, pourquoi pas. Mais y a du boulot avant ça.
- Pourquoi as-tu à ce point besoin de te battre ?
Erwin se résigna à poser la question qui le taraudait depuis que Livaï était devenu explorateur à part entière. Il eut du mal à la sortir, comme si le simple fait de l'énoncer en révélait trop sur lui-même.
- Pourquoi es-tu resté, Livaï ? Tu aurais pu me tuer et t'enfuir. Tu voulais me tuer, réellement. Alors pourquoi ?
Le caporal resta la bouche ouverte, incapable de prononcer un mot. Il détourna la tête et regarda ses pieds qui dépassaient de la couverture. Erwin suivit son regard et constata que la façon dont il tordait ses orteils en disait long sur ce qu'il ressentait.
- N'essaie pas de comprendre..., souffla Livaï. J'essaie pas, moi, j'essaie plus, j'ai jamais réussi à comprendre. C'est arrivé, c'est tout...
- C'est... "tout" ?
- Je crois que je suis né pour cette vie. C'est suffisant.
- Pas pour moi.
- Tu veux toujours trouver des réponses logiques à tout...
- Il y en a forcément une.
- Pas toujours, non.
Mais Erwin sentait que Livaï cédait. Le caporal se rapprocha de lui, et son visage se trouva alors à quelques centimètres du sien.  Erwin pouvait sentir la chaleur qui émanait de sa peau à travers la laine, et il avala sa salive.
- C'est quelque chose en toi, prononça Livaï doucement. J'ai senti que je devais... aller avec toi. Qu'avec toi, je pourrais enfin être... ce que je devais être... Oh, merde, fais chier, je sais pas comment dire ça...
- Mais il y a bien quelque chose, même si tu n'arrives pas à le décrire...
- Ouais, il y a quelque chose, mais je veux pas vraiment savoir quoi. T'as envie, toi ?
"Et briser ce qu'il y a entre toi et moi, peut-être ?" se demanda Livaï en silence. Le caporal passa sa main dans les cheveux blonds de son supérieur et regarda un moment la lueur du feu jouer sur ses mèches dorées. Quelque chose, dans ses cheveux, dans ses yeux... Il ne pouvait pas le décrire réellement, mais... tout ce qu'était Erwin Smith l'avait appelé. Il avait entendu comme un cri vibrer tout contre son coeur et le monde avait soudainement basculé. C'était étrange de se souvenir aussi parfaitement de ce moment précis sans parvenir à le comprendre pleinement. Mais Livaï s'en moquait. Il lui suffisait d'être là, près de lui, et rien d'autre ne comptait.
Il était parfaitement à sa place et c'était la seule chose dont il était sûr en ce monde.
Erwin se détendit un peu et invita Livaï à se blottir davantage contre lui. Mais le caporal se leva en laissant tomber sa couverture et se dirigea vers l'âtre, comme s'il se sentait tout à coup glacé. Le major se demanda s'il n'était pas allé trop loin, si ses questions n'avaient pas menacé quelque chose de précieux entre eux. Alors, il murmura :
- Non, ça ne m'intéresse pas de le savoir. Ta présence me suffit.
Il tendit la main vers le caporal et celui-ci revint vers lui. Il y avait dans ses yeux quelque chose de nouveau, qu'il n'avait pas encore vu. Ou qu'il avait fait semblant de ne pas voir. Si la confiance totale pouvait s'exprimer par la couleur et la lumière, alors Erwin affirmerait que c'était bien ce qu'il voyait dans le regard de Livaï. Il se sentit comblé comme jamais auparavant. Et pendant un moment, il oublia la vie confortable de Nile et se dit qu'il avait lui aussi de la chance.
Il se mit à bailler et entreprit ensuite d'enlever ses bottes.
- Il est tard, nous devrions essayer de dormir.
- Très bien, je te laisse le canapé.
- On peut s'y serrer à deux, ajouta malicieusement Erwin. Tu ne vas pas dormir par terre.
- Dormir avec toi, moi ? Tu doutes de rien, major. Y a pas assez de place là-dessus ! Tu vas me flanquer par terre !
- Tu n'as qu'à prendre cette place, je dormirai de l'autre côté.
- Compte pas là-dessus ! Et puis je gigote dans mon sommeil. Enfin si j'arrive à m'endormir.
- Si tu fais un cauchemar, je te réveillerai. Ou je te serrerai très fort jusqu'à ce qu'il parte.
Livaï s'éloigna alors avec en tête l'idée de se faire un lit avec les paquetages, mais Erwin n'était pas satisfait. Il susurra :
- Livaï, s'il te plaît.
- C'est un ordre ? demanda Livaï de l'autre côté de la pièce.
- Non, c'est une proposition.
Le caporal se retourna et revint vers le canapé à pas lents. Erwin voulut se pousser, mais Livaï enjamba son corps déjà à moitié allongé pour se caler contre le sofa. Il prit place presque naturellement entre Erwin et le dossier, l'espace laissé libre étant parfaitement adapté à sa taille. Le major attrapa la couverture abandonnée à côté et la remonta sur eux deux. Ils ne disposaient pas d'oreiller, et il laissa la tête de Livaï reposer sur son bras. Sa chaleur rassurante et l'odeur familière de ses cheveux inonda ses sens un instant, mais ce fut la paix qui s'installa en lui, pas le désir.
Le visage enfoui contre la poitrine d'Erwin, son corps pressé contre celui du major, les membres enroulés autour des siens, Livaï écoutait les battements de son coeur. Un coeur si puissant, capable de supporter tant de choses difficiles, et qui gardait aussi tant de secrets. Il tenta de les percer en écoutant ce rythme régulier, de déceler une mélodie, mais finit par abandonner. Erwin gardait ses secrets, mais il avait aussi les siens. Et c'était bien ainsi.
Les lèvres d'Erwin effleurèrent gentiment son front, et Livaï lui délivra dans un soupir :
- Ne me pose plus de question... Laisse-moi juste être près de toi...
- Promets-moi juste de ne pas t'enfuir...
- Idiot.
La main de Livaï se resserra sur la poitrine d'Erwin et il ferma enfin les yeux. Une bûche crépita dans la cheminée.
Ces deux insomniaques, qui fuyaient d'ordinaire les cauchemars que leur apportait le sommeil, dormirent jusqu'au matin, et rien ne vint troubler leur repos.
17 notes · View notes