Tumgik
#c'est de pire en pire les services d'aides
chaotictomtom · 1 year
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pas pole emploi qui doit envoyer des mails pour dire "svp arretez de nous solliciter autant on a remarqué une grosse augmentation de demande et questions concernant les indemnisations et vos droits pour genre vivre on comprend que vous voulez des réponses mais bon attendez tranquille jsp hihi ✨" 💀
#de l'augmentation de gens qui demandent des indemnités pour vivre et manger🤔🤔 bizarre#c'est de pire en pire les services d'aides#ils sont débordés parce que de plus en plus de personnes sont dans la grosse merde#et derrière y'a des services comme la mission locale où les conseillers depuis janvier 2023 reçoivent des refus pour TOUTES les demandes#d'aides d'urgence. ils ont également plus le droit de donner un billet de 20 quand la personne est dans la merde la plus totale pour manger#l'aide de la cej qui a remplacé la garantie jeune a encore changé et ne dure plus que SIX MOIS. si tu as le malheur de sortir de formation#avec la rfpe aka l'aide qu'on te donne de 500/mois parce que t'as ZERO revenu à côté bah pour la cej c'est trop 👍#donc tu peux te faire niquer 2 mois d'aide sur les pauvres 6 mois de cej. si t'as un loyer a payer et genre. tu dois bouffer bah temps pis#derrière les services d'assistance sociale pareil tu sors de formation et t'as olus AUCUN revenu bah t'es trop haut dans les barèmes vu que#y'a ça prend sur TROIS MOIS en arrière ou purée tu gagne 500/mois c'est beaucoup trop en fait t'es riche à ce stade là#vraiment au bout du bout jamais on s'en sortira les pauvres j'ai juste plus une once d'espoir.#tomtom_is_rambling#tomtom_communique#je vent pour pas sauter du 3eme jvais pas vous mentir#jsuis fier que depuis pas mal de temps je relativise et arrive à tenir le coup malgré tout les bails mais là#là y'a plus rien qui me donne de l'espoir c'est fini pour de bon je pense.#oh well
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Comment reconnaitre que votre ami ne va pas bien ?
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Comment reconnaitre que votre ami ne va pas bien ? Nous avons vu que dans notre pays, le harcèlement pousse une ado jusqu'au suicide plutôt que d'en parler, mais qu'en est-il de nous les adultes ? Lorsque les personnes que nous côtoyons vieillissent, il est important d'être attentif aux signes indiquant qu'elles peuvent avoir besoin d'aide et simplement détecter une perte de concentration répété qui montre qu'elle à l'esprit ailleurs. On est pas tous né psychologue pour savoir comment interprété ces comportements mais il y a des signes ! Dans ma petite ville de Forbach, je croise des gens, je discute avec des amis de ce mal-être que l'on ne voit pas ronger le pays. Partant d'un regard vide, un manque d’intérêts, de vivre et de profiter de la vie et parfois, une tendance souvent a regarder vers le bas, fixer le parterre. En connaissant ces signes, vous pourrez leur permettre de savoir ce qui les empêche de vivre de façon digne. Parce qu'après il est trop tard, une personne peu, suite a une dépression caché, laisser en elle une partie morte, dans son cœur ou son esprit, qui fait qu'elle ne sera plus jamais vraiment heureuse. Elle continuera de s'assumer pour survivre et de garder propre, un minimum, son chez sois, mais c'est tout ! Quelles sont les situations, les facteurs de risque qui peuvent amener une personne à envisager le pire ? Même si vous ne savez pas ce qui peut pousser un ami ou un proche à tenter de se suicider, il y a au moins quelques caractéristiques communes à connaître. Facteurs individuels les plus évidents - A déjà tenté de se suicider dans le passé, donc là, facile de ce dire qu'elle peut recommencer. - Souffre d'une maladie, telle que la dépression et les troubles de l'humeur, les troubles anxieux. - Exprime des sentiments de désespoir et semble fatalement tiré vers le bas. - A des problèmes financiers ou juridiques. - A un comportement violent ou impulsif. - A des problèmes d'abus d'alcool ou d'autres substances. - Se victimise ou exprime un sentiments de nullité.
Facteurs relationnels
- A des antécédents d'abus physiques, émotionnels ou sexuels, de négligence ou d'intimidation. - A perdu des relations à la suite d'une rupture, d'un divorce ou d'un décès. - Est socialement isolé et/ou manque de soutien. - A honte de demander de l'aide, en particulier pour des problèmes morale. - N'a pas accès aux services de santé, en particulier aux traitements de santé mentale et de toxicomanie. Voici quelques-uns des signes les plus courants qui indiquent qu'une personne envisage de mettre fin à ses jours: - Être triste ou de mauvaise humeur : La personne souffre d'une tristesse durable et de sautes d'humeur. La dépression est un facteur de risque important pour le suicide. - Calme soudain : La personne devient soudainement calme après une période de dépression ou d'humeur. - Retrait des autres : La personne choisit d'être seule et évite les amis ou les activités sociales. Elle perd également tout intérêt ou plaisir pour les activités qu'elle appréciait auparavant. - Changements dans la personnalité, l'apparence, les habitudes de sommeil : L'attitude ou le comportement de la personne change, comme le fait de parler ou de se déplacer avec une vitesse ou une lenteur inhabituelle. En outre, elle devient soudainement moins soucieuse de son apparence personnelle. Elle dort beaucoup plus ou beaucoup moins que la normale. - Comportement dangereux ou autodestructeur : La personne adopte un comportement potentiellement dangereux, comme conduire de manière imprudente, avoir des rapports sexuels non protégés ou augmenter sa consommation de drogues et/ou d'alcool. - Traumatisme récent ou crise de la vie : Parmi les exemples de crises, citons le décès d'un être cher ou d'un animal de compagnie, le divorce ou la rupture d'une relation, le diagnostic d'une maladie grave, la perte d'un emploi ou de graves problèmes financiers. - Être dans un état de désespoir profond : La personne parle de se sentir désespérée, de ne pas avoir de raison de vivre, d'être un fardeau pour les autres, de se sentir piégée ou de souffrir d'une douleur émotionnelle grave. - Faire des préparatifs : La personne commence à mettre de l'ordre dans ses affaires personnelles. Il peut s'agir de rendre visite à des amis et à des membres de la famille, de donner ses biens personnels, de rédiger un testament et de ranger sa chambre ou sa maison. Souvent, la personne cherche en ligne des moyens de mourir ou achète une arme. Certaines personnes écrivent une note avant de tenter de se suicider. - Elles menacent de se suicider ou parlent de leur désir de mourir : Toutes les personnes qui envisagent de se suicider ne le disent pas, et toutes les personnes qui menacent de se suicider ne passent pas à l'acte. Cependant, toute menace de suicide doit être prise au sérieux.
Le suicide peut-il être évité ?
Dans de nombreux cas, le suicide peut être évité. La meilleure façon de contribuer à la prévention du suicide est la suivante : - Apprendre les facteurs de risque du suicide. - Être attentif aux signes de dépression et d'autres problèmes de santé mentale. - Reconnaître les signes avant-coureurs du suicide. - Apporter un soutien bienveillant. - Demander directement à la personne si elle a pensé à se faire du mal. Les personnes qui reçoivent le soutien d'amis et de membres de la famille bienveillants et qui ont accès à des services de santé mentale sont moins susceptibles de passer à l'acte que celles qui sont isolées de tout soutien. Que dois-je faire si une personne de mon entourage parle de suicide ? Si votre ami ou votre proche n'est pas en danger immédiat mais qu'il parle de suicide et qu'il présente des facteurs de risque pour se faire du mal, prenez-le au sérieux. Si vous le pouvez, enlevez-lui tout objet susceptible d'être utilisé pour une tentative de suicide. Encouragez-le à appeler - ou à appeler ensemble - des services d'aide tels que la ligne d'appel d'urgence pour le suicide. Les conversations avec un conseiller qualifié et formé sont gratuites, confidentielles et disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Si l'ami ou le proche semble extrêmement angoissé, ne le laissez pas seul. Si une personne que vous connaissez présente des signes avant-coureurs de suicide, n'hésitez pas à lui demander si elle est déprimée ou si elle pense au suicide. Écoutez sans juger. Dans certains cas, votre ami ou le membre de votre famille a simplement besoin de savoir que vous vous souciez de lui et que vous êtes prêt à l'écouter parler de ce qu'il ressent. Encouragez-le à demander une aide professionnelle. La personne suicidaire souhaite cesser de souffrir et ne désire pas réellement mourir. En fait, la personne suicidaire est souvent ambivalente quant à son désir de vivre, mais différemment, et son impossibilité à continuer de souffrir. Et cela peut prendre différentes formes. Ce peut être des messages verbaux directs (« je n’ai plus le goût de vivre », « je vais en finir avec tout ça » …), mais aussi indirects (« je suis à bout », « je n’en peux plus », « j’ai peur de ce que je vais faire », « bientôt vous allez avoir la paix »…). Plus globalement la personne exprime des sentiments de désespoir ou de n’avoir aucun but, de se sentir piégée ou de faire face à une douleur insupportable ou d’être un fardeau pour les autres. Mais ce sont aussi des indices comportementaux (changement radical d’attitudes, dons d’objets significatifs, diminution de la performance scolaire ou au travail, retrait, isolement, modification des habitudes alimentaires, hygiéniques, vestimentaires, consommations excessives d’alcool, de drogues ou médicaments, des prises de risques excessives, etc.…), ou encore des indices émotifs (désintérêt, perte de plaisir, de désir, tristesse, pleurs, anxiété, fatigue, apathie, découragement, sentiment d’échec et d’inutilité, manque d’estime de soi, dévalorisation, incohérence, brusques changements de l’humeur, agressivité, émotions contradictoires et changeantes, etc.… ). Autre indice possible : un mieux-être subit qui survient après des mois de dépression, un peu comme si la personne avait retrouvé le goût de vivre et qui peut s’avérer un soulagement face à la décision prise d’en finir. Bien que la personne suicidaire soit la plupart du temps en période dépressive, toutes ne présentent pas nécessairement des signes de dépression. Au contraire certaines personnes paraissent dures et insensibles alors que d’autres sont de bonne humeur et très actives. Ces comportements peuvent servir à cacher une grande tristesse et des pensées suicidaires. Une personne ne se suicide pas par choix, mais par manque de choix. La personne suicidaire n’y voit là ni courage, ni lâcheté : sa vie lui est insupportable, elle a atteint sa limite de tolérance face à sa souffrance et elle ne voit plus d’autres solutions pour arrêter de souffrir. Il se peut qu’une personne en crise suicidaire semble momentanément soulagée et paraisse de bonne humeur ou apaisée, mais cela ne signifie pas que le danger est écarté. Une amélioration soudaine dans un processus suicidaire peut indiquer une urgence élevée. Soit la personne a décidé de montrer des signes de mieux-être pour rassurer son entourage ou encore, sentant sa souffrance tirer à sa fin, elle ressent un réel soulagement. Il convient d’être très vigilant.e et tenter de vérifier quels sont les dénouements favorables à l’origine de ce changement de comportement. Les personnes qui ont fait une tentative de suicide, ce qui devient apparent, c’est que le suicide au moment où elles tentent de le mettre en œuvre leur semble une solution très logique à leurs problèmes. Le plus souvent, leur problème est de se sentir profondément indigne, profondément déprimé.e et/ou profondément pesant.e pour les autres. Ce qui semble irrationnel de l’extérieur, dans leur esprit est, à ce moment-là, complètement rationnel. Et cette pensée d’être un fardeau est un thème récurrent qui revient sans cesse. La recherche suggère que les personnes les plus à risque de suicide peuvent se percevoir comme un fardeau ou avoir le sentiment d’un manque d’appartenance, même s’il s’agit d’une perception erronée nuisible. Parce que ce sentiment d’être un fardeau est si fort, le suicide peut être considéré comme « non pas un acte égoïste, mais presque un acte désintéressé «, par ses victimes. Il peut y avoir une sous-estimation grossière de l’impact psychologique de ce que sera un suicide, même pour les proches, et un sentiment irrationnel que sa mort aidera les gens, même ceux qu’ils.elles.iels aiment le plus. Cette pensée est profondément éclairée par le fait d’être dans un état mental altéré pouvant être alimenté notamment par la dépression ou d’autres troubles psychologiques. David SCHMIDT Read the full article
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blog59-world · 3 years
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Marie-lyne Bezille
3 h ·
Le bloc bourgeois odieux de mauvaise foi nous distille son fiel partout , tout le temps sur toutes les chaines d'infos, sur toutes les radios , dans les journaux , sur les réseaux sociaux . ils jettent ce pays dans les griffes des pires fachos , des racistes , des tarés nostalgiques du pétainisme , du nazisme , des admirateurs de Mussolini , de Franco et de Pinochet . Ces gens sont méprisables , minables et , ne se rendent même pas compte à quel point ils sont ignobles , insultants, mais surtout irresponsables . Cet ignoble bloc bourgeois va finir par provoquer une guerre civile . Les groupuscules de l'extrême-droite qui soutiennent zemouche , c'est pas des " gentils " , ils sont armés jusqu'aux dents avec des armes de guerre et bien financés par des riches donateurs , des gens très très fortunés . . Bon sang OUVREZ VOS YEUX ET VOS OREILLES LES GENS ? En France il y a plus de 1 million de pauvres en plus depuis l'élection de Macron ; plus de 8 millions de gens qui ont besoin d'aide alimentaire ; plus de 1 jeune de moins de 24 ans sur 5 qui vit sous le seuil de pauvreté . Des millions de personnes vont basculer dans la pauvreté ; des millions de demandeurs d'emploi vont se retrouver avec des indemnités chômage fortement réduites , sous le seuil de pauvreté et , plus de 1 million n'aura droit à rien ! Mais dans quel monde vivent ces gens ? Les petits commerçants ,artisans , petites entreprises ont eu des prêts garantis part l'Etat , et , s'ils ne remboursent pas fautes de clients , ce sera une grave crise qui fera plongée le système bancaire . C'est pas la dette publique qui est dangereuse ! mais la dette privée ! Macron n'a pas été " généreux " avec les travailleurs et les petites entreprises , par contre il l'a été avec les grosses multinationales , les mêmes qui licencient en masse après avoir reçu des dizaines de milliards d'argent public , c'est à dire l'argent des Français . Macron n'a rien donné du tout ! Il a juste pris dans les caisses de l’État et de la sécurité sociale , et compte bien faire rembourser la dette à la majorité sans toucher aux fortunes démesurées , déshumanisées des ultra-riches , ce 0,1% qui a profité de cette crise pour se gaver toujours plus ! JLM nous avait pourtant bien prévenu qu'avec ces gens là , nous allions cracher le. sang ! En effet nous le crachons , au figuré comme au propre . La colère monte , elle monte de plus en plus face à cette bande de rapaces malfaisants . La macronie commençait à sentir le vent du boulet sur sa nuque , la MLP ne faisant plus assez " barrage " , le front républicain devenant plus sûr du tout face au RN et , que JLM avait de plus en plus d'écoute surtout chez les jeunes , qu'il devenait de plus en plus en capacité d'être au 2éme tour , il fallait trouver un plus raciste , un plus xénophobe , un plus facho encore que MLP , Bolloré s'en est chargé , il a mis en selle le zemouche , ce qui arrange bien Macron , puisque il pourra se présenter comme le moins pire face à zemouche . "Politiquement, la faiblesse de l'argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu'ils ont choisi le mal. " Hannah Arendt . Le fascisme apparaît quand les intérêts privés priment sur l’intérêt collectif, quand les gouvernements et leurs instruments de coercition sont au service du capital, des banques et des industriels et non plus au service du citoyen. Il est entendu que le totalitarisme qui est une forme de fascisme engendre le mal absolu. Absolu parce que ce système ne connaît plus les limites de la moralité et de l’éthique. Le bien-être du citoyen n’a plus la moindre importance, et celui-ci est réduit à l’état d’outil de production, dans le meilleur des cas, de charge inutile quand il n’est pas apte à produire, voire à l’état de parasite à éliminer. Seule compte l’avidité de richesses de la caste dirigeante, toute autre considération étant devenue secondaire. Georges Orwell avait compris la consubstantialité du fascisme et du capitalisme, disant qu’il ne sert à rien de lutter contre le fascisme si on ignore le capitalisme
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abladesosharp · 3 years
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brakebills; explications.
incipit : brakebills, explications générales.
L'université de Brakebills a ouvert en 1903, financée par le clan Herne. Située dans Greenwich Village, autour de Washington Square l'université occupe et fait vivre la majeure partie du quartier. L'université est divisée en une dizaine de bâtiments et quatre dortoirs communs, chacun bénéficiant d'un certain prestige et d'une certaine réputation. L'administration exige que tous les étudiants résident sur le campus pendant les quatre années d'étude ; le coût conséquent d'une telle obligation décourage de nombreux étudiants de poursuivre leurs études ou même de postuler à Brakebills.
i. l'enseignement.
∙ Brakebills est un passage obligé pour tout jeune magicien du Haut de bonne famille, non seulement pour son enseignement de haut niveau mais aussi pour les connections et le réseau qui peuvent s'y créer.
∙ Un étudiant complète son cycle d'études en quatre ans et enchaîne directement sur le service militaire. Après le service militaire, un étudiant peut choisir de commencer à travailler ou revenir à Brakebills pour un master et un doctorat. Avoir effectué un master et un doctorat est nécessaire pour ensuite devenir enseignant à Brakebills.
∙ freshman year (18-19 ans): année générale et commune à tous les étudiants. ∙ cours obligatoires : latin 101, grec ancien 101, pratique des sigils (offensif et défensif), science politique, géométrie avancée, algèbre. ∙ sophomore year (19-20 ans): année générale et commune à tous les étudiants. ∙ cours obligatoires : latin 202, grec ancien 202, pratique des sigils (offensif et défensif) intermédiaire, science politique intermédiaire, géométrie intermédiaire, algèbre, ec. ∙ junior year (20-21 ans): année de spécialisation en magie offensive ou défensive. ∙ cours obligatoires : latin 303 ou grec ancien 303, pratique des sigils (offensif ou défensif) avancée, science politique avancée, géométrie avancée, algèbre magique. ∙ senior year (21-22 ans): année finale. ∙ cours obligatoires : latin ou grec 404,  pratique des sigils (offensif ou défensif) extra-avancée, science politique extra-avancée, géométrie alchimique, algèbre magique.
Brakebills permet à tous les étudiants de prendre des cours optionnels, autant que leur emploi du temps le permette:
∙ liste de cours optionnels : langues (vivantes ou mortes), sport (ballet, tennis, escrime, aviron), histoire de la magie, anthropologie, chimie, physique, archéologie, trigonométrie, data science, photographie, dessin, peinture, sculpture, commerce, logistique, etc...
ii. les dortoirs.
∙ kingsway court: Kingsway Court est un dortoir réservé aux hommes (cis et trans). Kingsway est le dortoir le plus ancien et a longtemps été considéré comme le plus prestigieux de Brakebills. Historiquement, Kingsway accueille des magiciens spécialisés dans la magie offensive et intéressés par des carrières militaires, dans la politique ou la finance. Niché au sein d'une gigantesque maison, Kingsway offre un cadre de vie luxueux et privilégié à ses membres : les chambres sont individuelles, des domestiques s'occupent du linge et de la cuisine, et des salles d'étude comme d'entraînement magique sont à disposition. ∙ cedarvale mansion: Cedarvale Mansion est le dortoir historiquement réservé aux femmes (cis et trans). Créé peu de temps après Kingsway Court, Cedarvale représente l'excellence et la pugnacité qu'il a fallu aux femmes pour obtenir leur place à Brakebills. Les membres de Cedarvale doivent obligatoirement participer à des activités de bienfaisance et maintenir des résultats scolaires au-dessus de la moyenne pour garder leur place dans le dortoir. À l'instar de Kingsway, le cadre de vie à Cedarvale est particulièrement confortable, laissant à ses membres l'ample possibilité de se concentrer sur leurs études. ∙ halston cloister: Halston Cloister est situé dans un ancien cloître déconsacré. Le bâtiment s'organise autour d'un jardin-potager et l'emphase est mise sur l'étude et le calme. Les chambres sont soit doubles (elles peuvent être mixtes), soit individuelles pour ceux qui peuvent se le payer. Halston Cloister accueille tous les genres et il n'y a pas de pré-requis en termes de résultats scolaires pour rester à Halston Cloister ; en revanche, le dortoir est entièrement géré et financé par ses membres, il faut donc mettre la main à la pâte et prouver sa valeur pour y rester. ∙ snowcove house: Snowcove est la résidence des étudiants venus du Bas ou des étudiants bénéficiant d'une bourse. Petite maison de deux étages et comportant une dizaine de chambres (toutes doubles, pouvant être mixtes), Snowcove ne bénéficie pas de domestiques ou d'aide à l'entretien. Les étudiants doivent tout faire eux-même. Pour conserver leur place à Snowcove, les étudiants doivent maintenir leurs notes au-dessus d'une moyenne de 3.8 sur 4 tous les semestres et sont requis de travailler sur le campus.
iii. la vie étudiante et les sociétés secrètes.
∙ serpents and bones: Tout le monde connaît Serpents and Bones, et pourtant, on serait bien incapable de reconnaître ses membres. Club de duel aussi prestigieux que violent, ses membres s'affrontent en combat singulier, partout dans New York, parfois en plein jour. Le principe est simple : tous les mois, deux des membres reçoivent une "invitation" devant leur porte (sous la forme d'un crâne de serpent) avec un lieu et une heure. S'ensuit un combat au sommet de l'art des sigils et de la magie rouge, car Serpents and Bones admet des mages des deux côtés de New York. Sortir vainqueur d'un duel garantit gloire éternelle au sein de Brakebills... et au-delà, car bien des membres de la société secrète rejoignent ensuite l'armée ou les mercenaires. ∙ charioscuro: La société secrète Charioscuro vise à repousser les limites de l'esprit. Ses membres sont recrutés parmi les étudiants intéressés par la psychologie, la médecine ou encore la physique, et seuls les étudiants qui passent le test d'initiation (qui change selon les années) sont acceptés. Les membres de Charioscuro organisent des séances afin de tenter de communiquer avec l'au-delà, pratiquent l'hypnose et tentent de créer des sigils permettant le contrôle d'autrui. ∙ the nephilim: Moins secrète que les trois autres, les Nephilim accueillent en leur sein tous ceux qui souhaitent pratiquer une foi plus approfondie et étudier les textes sacrés. De nombreux jeunes Augures en devenir sont passés par les Nephilim, mais certains étudiants cherchent simplement à satisfaire une soif mystique. Il est à noter que pendant la guerre, certains Nephilim se sont radicalisés et ont encouragé à la révolte contre le système clanique, ce que certains ont payé de leur vie.
iv. brakebills et la recherche scientifique.
∙  Brakebills n'est pas seulement un lieu d'éducation. Comme toutes les grandes universités, c'est également un haut lieu de recherche qui travaille main dans la main avec de prestigieuses institutions, tels que le Metropolitan Museum of Magic mais aussi des entreprises, ainsi que l'armée. Ainsi, Brakebills conduit souvent des études subventionnées par telle ou telle entité. Les inventions notables sont les suivantes:
- le sérum de passage: Inventé en 1934 par un membre de la famille Herne, le sérum de passage est l'une des substances les plus recherchées de New York. Grâce à une injection de ce sérum, un magicien du Haut peut passer au Bas et vice-versa sans presque d'effets secondaires. Ce sérum est extrêmement cher et difficile à produire, et il est impossible de s'en procurer sans une demande spéciale aux Herne, qui devront d'ailleurs notifier la demande au Clan Stratège. Il sert principalement aux étudiants du Bas venant étudier au Haut, mais peut être également utilisé par des espions, des militaires, etc. - le sigil de bestialité: Créé en 2018 par le département de recherche en magi offensive, le sigil de bestialité offre au magicien qui l'utilise plusieurs dizaines de minute de force surhumaine et de super-vitesse, un état que l'on appelle le berserk. Ce sigil est extrêmement dangereux et instable et les effets secondaires sont nombreux : amnésie, perte d'empathie sur le long terme, magie instable, comportements addictifs...
v. brakebills pendant et après la guerre.
∙  Pendant la guerre, Brakebills a été la cible de nombreuses attaques. Point sensible et stratégique du Haut, l'université a d'abord tenté de poursuivre ses activités comme si de rien n'était mais les tensions ont tôt fait de faire imploser la vénérable institution. En effet, lorsque la guerre a commencé, de nombreux étudiants du Bas ont été expulsés manu militari, créant de vives réactions chez leurs camarades du Haut, certains applaudissant la décision de l'université, d'autres la qualifiant de cruelle.
∙ De nombreux étudiants ont été enrôlés de force dans l'armée et n'ont pas pu continuer leurs études. D'autres ont trahi le Haut et ont déserté, partant au Bas ; d'autres ont dû commettre des atrocités ou trahir leurs plus propres amis pour survivre. La population étudiante de Brakebills, politiquement engagée, a été durement touchée par les horreurs de la guerre, et il n'est pas facile de se retourner sur ces années noires, ni de croiser le regard d'anciens camarades qui aujourd'hui sont au pire des ennemis, au mieux des étrangers.
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leonlafricain · 4 years
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Je me dis décidément que nous vivons une époque étrange tout de même... L'orientation politique de notre pays et les valeurs affichées s'éloignent de plus en plus... dangereusement. La solidarité est criminalisée, cf. les ennuis judiciaires de Cédric Heroux, les sauvetages en mer de l'Aquarius ou les gilets jaunes. La violence policière a rarement atteint des sommets aussi hauts dans l'impunité la plus totale. En parlant d'impunité, le personnel politique et les grands affairistes bénéficient sous nos latitudes d'une complaisance assez unique en son genre. Les dossiers sont enterrés les uns après les autres. De temps en temps on laisse morfler un mouton noir sacrificiel ( cf. Balkany) pour donner l'impression d'un système judiciaire qui fonctionne et le reste du temps les puissants parviennent grossièrement à se soustraire aux fourches caudines de la justice. Ils n'essayent même plus de faire semblant, d'avoir l'air innocents... Le milieu médiatique est quasi totalement possédé par une poignée de riches propriétaires qui font la pluie et le veau-temps sur l'opinion publique...Le tout dans l'illusion du pluralisme et de la démocratie. Ces enculeurs de mouches passent leur temps à démolir l'état social et le service public tout en se gavant eux même d'aides d'état, sans vergogne, toute honte bue. Ils tirent sur les soit disant assistés qui peinent à boucler leur mois et doivent choisir entre le repas de Noël et la facture d'électricité alors qu'ils parasitent largement les fonds publics...cf. les dernières aides encores accordées aux médias par le dernier gouvernement. La dernière trouvaille des vendeurs de soupe c'est de cibler le marché des réactionnaires et des fachos de tous bords en faisant plein cap à l'extrême droite: recrutement de pseudos chroniqueurs tous plus réactionnaires et racistes les uns que les autres: LCI, BFM, CNEWS etc...La presse écrite alimentant ce vivier de serpents racistes, islamophobes et sexistes à outrance. Plus ils dépassent les bornes et plus on les encense. Aucune limite ne semble les contenir. C'est la chasse aux "gauchistes", féministes, syndicalistes, immigrés de tous poils. Le musulman restant la star des boucs émissaires... Dès que les rédactions ont un agenda en manque de buzz, que les requins n'ont pas l'odeur de sang d'un fait divers ou d'un pseudo événement politique on revient aux fondamentaux, sus au sarrasin, figure haïe s'il en est...Les pseudos démocrates jouent avec le feu réactionnaire et populiste pour se faire élire encore et encore. L'escalade ne semble pas trouver de limite depuis la séquence obscène et funeste du nabot à talonnettes... Indéniablement, une partie de la population est tentée par la pente autoritariste, sécuritaire et fascisante. Qu'importe qu'ils aillent encore plus mal, pourvu que le métèque auquel ils attribuent tous leurs malheurs trinque davantage qu'eux...Quand la haine de l'autre dépasse l'amour propre, on peut s'attendre à de tragiques engrenages et des lendemains obscurs. Pourtant, en parallèle, dans des poches de résistance humaines, des bulles d'air frais, beaucoup d'entre nous continuent à alimenter les solidarités, à vivre ensemble, partager des fêtes, des kermesses d'écoles, des repas de quartier. Les enfants de toutes origines continuent à se tenir la main dans les cours de récré et leurs parents de s'échanger des photos d'anniversaire. On se dépanne d'un carton de vêtements, d'un boulot au black, d'un plat de couscous ou d'un coup de main administratif loin de toutes les mesquineries qui ternissent et déshonorent l'image de ce pays que j'idéalise et porte aux nues malgré toute cette laideur...
Non, décidément, Nous vivons vraiment une époque étrange et je peine de plus en plus à avoir une lecture clair de ce qui se profile... Probablement le pire et le meilleur (qui peut encore nous surprendre). Gardons simplement à l'esprit, nous autres qui ne hurlons pas avec les loups, que le mal est victorieux avant tout quand il est porté par l'inaction des gens bons, des gens de bien. Dépanner un voisin, garder l'esprit ouvert sur une autre culture, surseoir à un jugement de valeur ou un raccourci enfermant l'autre dans la case la plus facile, ne jamais céder à la facilité intellectuelle et garder en tête que la poésie est un formidable point de repère au quotidien. A toi qui lis ces mots, tu seras peut être le seul...mais ce sera déjà pas mal...
Réflexion nocturne
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claudehenrion · 4 years
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Après ''Conflans'' : des discours, des promesses et... rien !
  Le réveil aurait dû être brutal : un professeur décapité dans l'exercice de ses fonctions, à trois jets de pierre de Paris, ça aurait dû être un coup sérieux pour tous nos donneurs de leçons et tous les professionnels du ''pas d'amalgame'', emmurés vivants dans leurs fausses certitudes mortifères... Or, que voit-on ? Les chrétiens continuent à être ciblés, la Gauche à exciter les tueurs, et les ''collabos'' à hurler à l'islamophobie et à l'amalgame, autour de ce qui reste d'une laïcité qui n'est plus, au mieux, qu'une version partisane et dévoyée par l'intolérance de leur cathophobie de système, et au pire un déni de tout ce qui n'est pas leur idée fixe refermée sur elle-même... Ces responsables-coupables ont faite ‘’leur’’, au quotidien, la pratique de tous les comportements qu'ils disent dénoncer chez ceux qu'ils critiquent.
  Pour les commentateurs autorisés (il faut lire : ''ceux qui répètent en boucle les poncifs convenus'') c'était ''l'attentat de trop'', celui qui aurait fait prendre conscience de la gravité de la situation. Huit jours plus tard, dans le pays endeuillé ici et là, on voit la perversité intrinsèque des commentaires officiels (si j'osais, j'écrirais ''cons-menteurs'', mais certains pourraient ne pas apprécier, et je vais donc m'abstenir de ce mauvais jeu de mots) : on ne voit rien d'autre que la multiplication des ''marches blanches'', des dépôts de roses, des pancartes recopiées des précédentes (au nom de la ville près), et des déclarations qui se veulent ''définitives'' mais qui ne sont qu'insupportables. Comme pour tous les drames récents qui ont ému les français de souche et quelques musulmans, l’indescriptible décapitation du malheureux professeur de Conflans-Sainte-Honorine a été sur toutes les lèvres et dans tous les cœurs... le temps d'être ''remplacée'' par les horreurs de Nice et de Lyon... et par toutes celles qu'il va falloir subir dans les jours qui viennent : l'après Conflans est banalement devenu un après Nice, puis un après Lyon, en attendant plus, et pire.
  Ces tueurs ont trouvé une nouvelle arme, plus dégueulasse encore que les précédentes : ils organisent l'arrivée discrète en France d'un ''migrant'' (tu parles ! Depuis le temps qu'on crie ''au loup'' ! Il est temps de se soigner énergiquement contre cette fiction aussi fausse que dangereuse) qui va entrer dans le pays juste à temps pour réaliser une tuerie --dont le plan a été préparé par d'autres ''migrants'' des vagues précédentes. On lui explique en une demi-heure ce qu'on attend de lui... et on le ''lâche'' sur le terrain, pour exécuter sa sinistre mission le jour-même, dans la foulée... Il poignarde autant de chrétiens qu'il peut, puis il se fait tuer (ou on le soigne dans un de ces lits d'hôpitaux qui seraient si rares, pour les braves gens atteints de pathologies ''hors covid''), et les discours, les proclamations, les réunions de ''Comités de crise'' et autres inutilités peuvent recommencer.. Et il ne reste plus à nos grands hommes si petits qu'à se répandre en discours pompeux, recopiés des précédents, d'une platitude pitoyable que leurs mimiques qui se voudraient viriles mais ne sont que puériles n'arrivent pas à camoufler. Sans rien changer, au fond.
  On savait depuis longtemps, mais on sait maintenant de manière certaine que ni le déchaînement indécent des déclarations publiques à temps et surtout à contretemps, ni les marches blanches, les bougies, les banderoles, les lâchers de ballons, les ''cellules d'aide psychologique'' et tout le fatras qui voudrait ressembler à une tristesse codifiée qui n'est qu'un ‘’passage à l'inaction’’,  convenue, verbeuse, n'a jamais servi à quoi que ce soit. Passe encore, au niveau individuel, qu'on honore les morts comme on peut, chacun à sa façon... Mais ce ne peut être qu'à la seule condition que des actes forts suivront, et que eux-mêmes seront le résultat d'analyses intelligentes, et non du bla-bla-bla mille fois répété, mille fois menteur et mille fois inutile que nous ressortent à chaque fois ''les autorités'' (qui n'en ont plus aucune)... qui n'arrivent même plus à entraîner la moindre adhésion autour d'eux, comme l'a compris le satrape turc, furieux, qui les insulte sans cesse impunément.
  J'entends certains admirer le récent simulacre de fermeté du lamentable Gérald Darmanin qui décrétait solennellement la fermeture (temporaire !) de la mosquée de Pantin et l’expulsion de... 231 dingos radicalisés, ce qui est une une plaisanterie de plus, car il y a officiellement en France 4 111 étrangers signalés pour radicalisation à caractère terroriste (donc, sans doute, le double... ou davantage !). Alors... pourquoi  s’arrêter à 231 ? Les Services du Renseignement parlent de 540 mosquées radicales sur notre sol (ce qui veut sans doute dire 2, 3 ou 4 fois plus), sur lesquelles il y aurait eu... 15 fermetures en 3 ans. De qui se moque-t-on ? Les seules mesures qui ont été réellement prises sont des marches blanches, des ballons, des fleurs  et des bougies. On a regretté, déploré, condamné, et brandi des écriteaux ''Je suis Un Tel'' ou ''Plus jamais ça''. C'est pitoyable ! On en pleurerait.
  Un autre bobard ''XXL'' est relatif aux ''atteintes à la laïcité'' dont on nous bombarde jour et nuit, dans l'espoir que nous finirons par croire que c'est ça, le vrai problème, ce qui permettra de ''taper'' une fois de plus sur les juifs et les cathos, nos élites délitées espérant ainsi cacher la trouille panique qui les paralyse, et éviter (on ne sait jamais !) d'avoir à parler des musulmans fanatiques... et des autres, c'est-à-dire de tous ceux qui se taisent et font semblant de regarder ailleurs, oubliant cette vérité première que ''qui ne dit rien, consent''. Les télévisions vont chercher à grand peine quelques imams et quelques ''pontes'' (déviants dans leur communauté d'origine), qui vont dire que les lois de la République devraient passer avant celles de l'Islam (NB- Merci ! Ils risquent leur vie, leur patriotisme n'étant partagé, disent les sondages, que par un quart des musulmans de France...).
  La France entière se demande à quoi pourrait ressembler ''l'après Conflans''. Mais on le sait déjà, en faits accomplis ou en filigrane : après Conflans, déjà Nice, Lyon,... et tout ce qui va suivre, n'en doutons pas. La majorité des enseignants va s'en étonner, mais va continuer à raconter aux élèves toutes les mauvais sketches que la ‘’doxa’’ de gauche a fabriqués sur la colonisation (rebaptisée, par eux, ''colonialisme'', comme si c'était une autre de ces fausses religions sans dieu dont ils sont friands). C'est pour lutter contre ces déviances ‘’histé- et historiques’’ qu'il faut sans se lasser dénoncer le mensonge, malgré la censure, le mépris officiel, l'ironie grinçante des cuistres incultes et une absence systémique dans la presse écrite... S'étonner, oui, se désoler, sûrement, et être dégoûté, plus encore... Mais continuer à dire haut et fort ''ce qui est'' et ''ce qui va être'' : une ''justice immanente'' viendra un jour rétablir la supériorité du ''Bien'' sur la justice des hommes, tellement contre-idéale, en ces temps de trouble des esprits et de plongée du monde dans une folie envahissante...   Il faut simplement espérer qu’il ne sera pas trop tard !
H-Cl.
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days-of-a-nurse · 4 years
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Reconfinement Day 1
Vendredi 30 octobre.
Voilà, ça y est,on est reconfiné.
Enfin, "on" est un bien grand mot, je suis infirmière, pour moi tout continu quasi à l'identique, même horaires, même trajet, même boulot, même collègues.... Malgré la peur, malgré ce foutu Covid qui reprend du terrain jour après jour, je continue à m'occuper de mes patients, car l'hôpital ne s'arrête jamais de tourner.
Posons le décor : Ce reconfinement à fait remonter tous mes souvenirs à la surface, j'espère que vous me pardonnerez mes bavardages et la longueur de ce post.
Je travaille dans un hôpital de la region Parisienne, un gros hôpital, une vraie petite ville, même les "rues" qui séparent la multitude de bâtiments portant le nom d'obscurs médecins et les différents secteurs qualifiés par couleurs portent de vraies plaque de rue avec de vrais noms ...
C'est un vrai labyrinthe où j'ai bien failli me perdre plus d'une fois, surtout les premiers mois.
Je suis diplômée depuis Juillet 2019 et le poste que j'occupe actuellement est mon premier poste.
Infirmière en pneumologie.... Tout mes proches disent que j'ai le pire timing qui soit, en même temps ils n'ont pas tort ... J'ai été embauchée dans le service le 10 Mars dernier.
Cette date vous dit quelque chose ? Normal trois jours plus tard nous étions confinés ....
J'ai été jetée dans le grand bain via le plus haut plongeoir avec comme seule sécurité une bouée percée par les "circonstances sanitaires" comme les bureaucrates aiment bien dire.
Ça n'a pas été simple, surtout au début, j'avais un sentiment d'imposture d'incompétence qui me prenait aux tripes a chacune de mes prises de poste, et puis au final j'ai eu de la chance, notre équipe soignante est jeune et on s'entend tous bien. Nous nous sommes serrés les coudes et plus je voyais arriver nos "renforts" :des étudiantes infirmières de troisième année venues faire fonction d'aide soignante, des externes en médecine venus faire fonction d'infirmière, des collègues proche de la retraite arrachés à leurs poste en hôpital de jour ou d'assistantes dans les salles d'examens (scanner, fibro, ...) ; plus je me disais que finalement je n'étais peut être pas si perdue et incompétente que ça, qu'on était tous dans le même bateau, dans la même galère et qu'on allait s'en sortir, ensemble.
Notre service est constitué de deux "ailes" une grande aile de 36 lit dont une douzaine de chambres doubles, et une petite aile de 15 lits dont cinq chambres doubles. Pour faire tourner tout ce petit monde, en temps normal il faut trois infirmière sur la grande aile et une à deux sur la petite aile à tout moment et autant d'aides soignantes.
Nous tournons en horaire de 7h30 de jour et 10h la nuit . Soit une horaire de "Jour" 6h45 - 14h15, une horaire de "Garde" 14h - 21h30 et une horaire de nuit 21h-7h.
Avec le Covid nous avons vu notre nombre de lit et notre effectif faire les montagnes russes.
Au tout début, dès le confinement nous avons déplacé tout nos patients fragiles le plus loins possible de notre service pour qu'il y ait moins de chance qu'ils attrapent le Covid, et avons fermés tout les lits doubles afin de ne plus avoir que des chambres simples. Nous voulions éviter tout problème de contamination croisée.
Puis ils ont passé notre petite aile en Unité Covid. Jusqu'ici elle était fermée pour travaux et venait d'être prête à la réouverture.
Pas de problème de personnel au début, bien sur il fallait une infirmière et une aide soignante pour s'occuper de l'unité Covid, mais comme nous avions baissé notre nombre de patients à 23 sur la grande aile il ne fallait plus que deux infirmières de ce côté là.
Et puis la situation s'intensifie, on a besoin de lits covid supplémentaires, alors on nous annonce le passage de la grande aile en unité covid, mais comme nous avons toujours des patients non covid qui ne sont pas en état de rentrer chez eux, la petite aile redevient covid negative, il a fallut faire un gros transfert de tous les patients d'une aile à l'autre ... Heureusement qu'il n'y a qu'un couloir entre les deux ...
On s'aperçoit très vite que là ou une infirmière peut s'occuper de douze patient non covid sans trop de difficulté, les contraints sanitaires font qu'il est difficile de s'occuper de plus de six patients covid pour un binôme Infirmière-aide soignante.
Alors nos 23 lits sont divisés en 4 secteurs (3 de 6 et 1 de 5). Nos collègues de fibroscopie bronchique et d'hôpital de jour de pneumologie nous rejoignent pour gonfler les effectifs.
La demande en lit monte encore, nos dernier patients non covid sont transférés dans un autre hôpital et la petite aile rejoint le côté obscur du covid... Dix chambres donc deux infirmières, les externes et étudiants infirmiers viennent en renfort.
Les lits manquent partout, les unités covid fleurissent dans tout les service, les soins intensifs, les réas, sont débordés ont ouvres les blocs opératoires et la salle de réveil pour en faire des unités de réa et même comme ça de plus en plus de nos patients qui en temps normal seraient descendus aux soins intensifs ou en réa au vu de leur état restent en salle malgré un debit d'oxygène à très haute doses.
La peur et la colère s'installe parmis l'equipe. Peur, peur de ne jamais voir le bout de cette pandémie, peur d'être contaminer et de contaminer sa famille, peur de ne pas réussir à soigner nos patients, peur de nous noyer sous cette vague de Covid.
Colère, colère contre le gouvernement qui n'a pas écouter quand on leur a dit que nos moyens et nos effectifs n'étaient pas suffisant, colère contre ceux qui n'ont rien ou peu fait par peur de faire paniquer la population, colère contre ceux qui n'ont pas pris au sérieux l'ampleur de la pandémie et la nécessité des mesures, colère contre les gens dans la rue qui semblaient avoir plus de FFP2 que nous, colère contre les sans masques et les anti vax, contre ceux qui ne respectaient rien...
C'en est venu au point où vos applaudissements, vos encouragements nous semblaient bien dérisoires.
Pour autant nous n'avons jamais perdu ni l'espoir et le sourire, nous avons trouvés la force de continuer, dans un gâteau fait par une collègue ( soyons honnêtes c'est moi la pâtissière de l'équipe donc là je parle de moi), dans nos rires et nos decompressions inopinés a coup de bataille d'eau, et de blagues plus ou moins douteuses, dans le sourire de nos familles au travers d'un écran, dans la vision bienvenue d'un patient resté longtemps en réa sortir du service sur ses deux jambes pour rentrer chez lui.
Puis les cas ont baissés et petit a petit le service a retrouvé ses patients non covid jusqu'à ne plus en avoir du tout... Et puis septembre est arrivé et avec lui la deuxième vague et le retour des patients covid ....
Cette fois-ci nos médecins espèrent ne pas avoir à passer la grande aile en unité covid car nos patients habitiels devant faire leurs bilans de suivi habituels ont déjà du être décalé, si nous annulons à nouveau leurs rendez vous, nous ne pourrons jamais rattraper le retard et ce sera nos patients qui en pâtirons. Alors la petite aile est pleine à craquer, quatorze patients, deux infirmières, deux aides soignants et beaucoup de demandes d'intérim parceque entre les deux vagues plusieurs de nos collègues sont partis travailler ailleurs et que nous manquons cruellement de personnel.
Vendredi, malgré le confinement, il y avait toujours autant de monde dans les transports et toujours autant de monde qui ne portent pas leurs masque correctement... Sous le menton, sous le nez, a le triturer en permanence, portant des gants qui ne servent a rien vu qu'ils pensent que le seuls faits de les porter les protège et qu'ils se touchent le visage, le masque, Etc après avoir mis leurs mains partout.
Oubliez les gants, le lavage de mains est bien plus protecteur, et portez vos masques bon sang !!!
Vendredi, c'était le dernier jour de stage pour nos internes, Lundi ce seront des petits nouveaux qui travailleront avec nous ... Alors on a décidé de leurs souhaiter leurs départ comme il se doit : avec une bonne bataille : eau, mousse à raser, betadine, ... Tout est bon pour les arroser des pieds à la tête en embuscade entre deux couloirs. Et ils ne sont pas en reste, la riposte à été féroce ! Certains diront que c'est un comportement de gamins, mais en fait c'est juste la soupape de décompression d'une équipe soignante épuisée, surchargée de travail et au moral au plus bas, a deux doigts de finir noyée dans cette deuxième vague.
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snuggybuggyrug · 6 years
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Comment devenir parfait (Ron Padgett)
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"Tout est parfait, cher ami." - Kerouac
N'oubliez pas de dormir.
Ne donnez pas de conseils.
Prenez grand soin de vos dents et gencives.
Ne craignez pas ce que vous ne pouvez contrôler. Ne craignez pas, par exemple, que l'immeuble s'effondre pendant votre sommeil, ou que quelqu'un que vous aimez tombe soudain raide mort.
Mangez une orange chaque matin.
Soyez gentil. Vous serez plus heureux.
Faites monter votre pouls à 120 pulsations par minute pendant vingt minutes d'affilée, quatre à cinq fois par semaine en faisant une activité de votre choix.  
Espérez tout. N'attendez rien.
Occupez-vous d'abord des choses qui sont à portée de main. Rangez votre chambre avant de sauver le monde. Ensuite, sauvez le monde.
Sachez que le désir de perfection est sans doute l'expression dissimulée d'un autre désir - celui d'être aimé, peut-être, ou de ne pas mourir.
Accrochez le regard d'un arbre.
Traitez l'ensemble des opinions avec scepticisme, mais tâchez de leur trouver à toutes de la valeur.
Habillez-vous comme cela vous plaît mais aussi comme cela plaira à votre entourage.
Ne parlez pas trop vite.
Apprenez quelque chose (Dzien dobre !)
Soyez gentil avec les gens avant qu'ils aient l'occasion d'être nuisibles.
Ne restez pas en colère plus d'une semaine, quel qu'en soit le motif, mais n'oubliez pas ce qui l'a provoquée. Tenez votre colère à bout portant et regardez-la, comme si c'était une boule de cristal. Puis ajoutez-la à votre collection de boules de cristal. 
Soyez loyal. 
Portez des chaussures confortables.
Organisez vos activités de façon à ce qu'elles soient agréablement variées et équilibrées. 
Soyez aimables avec les vieilles personnes, même quand elles sont infectes. Quand vous serez vieux, soyez aimables avec les jeunes. Ne leur balancez pas votre canne quand ils vous appellent grand-père. Ce sont vos petits-enfants !
Partagez la vie d'un animal. 
Ne passez pas trop de temps en groupe. 
Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à en demander. 
Apprenez à bien vous tenir jusqu'à ce que cela devienne naturel. 
Si quelqu'un tue votre enfant, faites-lui sauter la cervelle au fusil de chasse. 
N'exigez pas l'amour de vos enfants, laissez-les vous aimer s'ils le souhaitent. 
Méditez sur les choses de l'esprit. Puis allez plus loin, si cela vous dit. Qu'est-ce qu'il y a là dehors (dedans) ?
Chantez, de temps à autre. 
Soyez à l'heure, mais si vous êtes en retard, ne vous perdez pas dans une longue explication.
Ne soyez pas trop dur avec vous-même, ni trop tendre. 
Ne croyez pas que le progrès existe. Ça n'existe pas.
Montez l'escalier.
Ne vous livrez pas au cannibalisme.
Imaginez ce que vous souhaiteriez voir se produire, et ensuite ne faites rien pour l'empêcher. 
Décrochez le combiné de votre téléphone au moins deux fois par semaine. 
Nettoyez souvent vos fenêtres.
Extirper la moindre trace d'ambition personnelle.
N'utilisez pas le mot extirper trop souvent.
Pardonnez à votre pays de temps en temps. Si ce n'est pas possible, changez de pays. 
Si vous vous sentez fatigué, reposez-vous.
Faites pousser quelque chose.
N'errez pas dans les gares en marmonnant "Nous allons tous mourir !"
Ayez parmi vos amis proches des gens de tous les horizons.
Sachez apprécier les plaisirs simples, comme le plaisir de mâcher, le plaisir de sentir l'eau chaude couler dans votre dos, le plaisir que procure une brise fraîche, le plaisir de s'endormir.
Ne vous exclamez pas "Vive la technologie !"
Apprenez à étirer vos muscles. Étirez-les tous les jours.
Organisez votre journée de façon à ne pas devoir vous presser.
Témoignez toute votre gratitude aux gens qui vous rendent service, même si vous les avez payés, même s'ils font pour vous des choses que vous n'avez pas demandées. 
Ne gaspillez pas l'argent que vous pourriez donner à ceux qui en ont besoin. 
Attendez-vous à ce que la société ne soit pas parfaite. Ensuite, vous pourrez pleurer quand vous vous rendrez compte que c'est encore pire que ce que vous aviez imaginé.
Rendez les choses empruntées dans un meilleur état que celui où vous les avez trouvées. 
Dans la mesure du possible, utilisez des objets en bois au lieu d'objets en plastique ou métal. 
Regardez cet oiseau là-bas. 
Après le diner, faites la vaisselle. 
Calmez-vous. 
Voyagez à l'étranger, sauf dans les pays dans les habitants ont exprimé le désir de vous tuer.
Ne soyez pas déprimé à l'idée de vieillir. Vous ne vous en sentiriez que plus vieux. Ce qui est déprimant.
Faites une seule chose à la fois.
Si vous vous brûlez le doigt, mettez immédiatement de l'eau froide dessus. Si vous vous tapez sur le doigt avec un marteau, tenez la main en l'air pendant vingt minutes. Les pouvoirs curatifs de l'eau froide et de la gravité vous surprendront.
Apprenez à siffler à plein tube. 
En pleine crise, restez calme. Plus la situation est critique, plus vous devez être calme. 
Prenez souvent votre pied, sans pour autant que ça devienne une obsession. Sauf lors de courtes périodes de l'adolescence, de la jeunesse, de l'âge adulte et de la vieillesse. 
Envisagez le contraire de toute chose. 
Si vous êtes soudain saisi par la peur d'avoir nagé trop loin, faites demi-tour et retournez au canot de sauvetage.
N'oubliez pas l'enfant qui sommeille en vous. 
Répondez aux lettres sans tarder. Affranchissez avec des timbres de collection, comme celui avec une tornade dessus.
Pleurez de temps à autre, mais seulement quand vous êtes seul. Voyez ensuite à quel point vous vous sentez mieux. Ne soyez pas gêné de vous sentir mieux. 
N'avalez pas la fumée.
Respirez un bon coup.
Ne jouez pas au plus malin avec un policier.
Restez sur le trottoir jusqu'à ce que vous soyez sûr de pouvoir traverser la route. Depuis le trottoir, vous pouvez observer les piétons qui se retrouvent coincés au milieu d'une circulation folle et féroce.
Soyez sage.
Empruntez des rues différentes.
À reculons.
Souvenez-vous de la beauté, qui existe, et de la vérité, qui n'existe pas. Remarquez bien que l'idée de vérité est tout aussi puissante que celle de beauté. 
Évitez la case prison.
Plus tard, devenez mystique.
Choisissez le dentifrice Colgate nouvelle formule antitartre.
Rendez visite à vos amis et connaissances à l'hôpital. Quand vous sentez que c'est le moment de partir, allez-y.
Soyez honnête envers vous-même, diplomate avec les autres.
Ne faites pas trop le fou. C'est une perte de temps.
Lisez et relisez les grands classiques.
Creusez un trou à l'aide d'une pelle.
En hiver, avant d'aller vous coucher, humidifiez votre chambre.
Sachez que la perfection n'existe qu'au bowling, quand on fait un score de 300, et au baseball, quand le lanceur sort 27 batteurs d'affilée. 
Buvez beaucoup d'eau. Si on vous demande ce que vous voulez boire, dites : "de l'eau, s'il vous plaît".
Demandez "Où sont les cabinets ?" mais pas "Où puis-je uriner ?"
Soyez gentil avec les choses.
A partir de quarante ans, faites un bilan médical tous les deux-trois ans chez un docteur en qui vous avez confiance.
Ne lisez pas le journal plus d'une fois par ans.
Apprenez à dire "bonjour", "merci" et "baguette" en mandarin.
Rotez et pétez, mais discrètement.
Veillez à être aimable avec les étrangers.
Allez au théâtre d'ombres chinoises et imaginez que vous êtes l'une d'entre elles. Ou toutes à la fois.
Sortez les poubelles.
Aimez la vie.
Faites l'appoint.
Quand ça tire dans la rue, ne vous approchez pas des fenêtres.
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ecrivures · 4 years
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02/04/2020
L'équipe du personnel entre dans le bureau afin de s'entretenir avec leur supérieur hiérarchique, et établir au sein d'une réunion de groupe le diagnostic technique de la situation en cours étudiée le long des derniers mois. Tout ceci dans le but de relever drastiquement et intelligemment l'énorme chiffre d'affaires de l'entreprise « Écoutons-voir », en chute libre depuis l'arrivée soudaine d'une épidémie au sein du pays qui, rapidement, s'est vue mondialement transformée en gigantesque pandémie.
PATRON CHARLES : Salut DenUne pandémie qui, cela va de soi, n'est pas partie de nulle part. Selon les sources majeures, un animal à carapace dure et puissante en serait le porteur initial, désaffecté pour sa part, mais dont l'une des causes principales de sa courte espérance de vie relèverait de la main même de l'être humain. Est-ce à charge de revanche divine ou bien naturelle, quoi qu'il en soit la transmission du virus de ce mammifère à l'homme et femme humaines causera chez ces derniers, et jusqu'à nouvel ordre inconnu, le montant d'un nombre incommensurable de décès en tous genre, principalement actifs chez les personnes âgées. Nombre dont les chiffres accumulés dépassent de fort loin, et allant contre son efficacité, ce feu chiffre d'affaires énorme de l'entreprise « Écoutons-voir », entreprise dont l'activité a-locale se trouve principalement ancrée dans la production de lunettes numériques sonores reliées directement au géant des internets, produits en cours d'achèvements et non encore déposés sur le marché.
DENIS-JEAN : Bien et vous Charles ?
PATRON CHARLES : Oh oui tu sais, ma fCes lunettes numériques sonores ont, sur le papier stratégique, pour objectif d'être portées et de lier directement le consommateur aux données visuelles fournies, images et sons avec lequel il ou elle pourra vivre constamment en connexion directe, moyennant le développement technique d'une réalité augmentée forte de progrès technologique.
DENIS-JEAN (réfléchissant sur les faits et dires de son patron quant à répondre au mieux à ce dernier, ce dernier feignant, propre à son rang supérieur, la sympathie avec ses employés, sympathie bien évidemment douteuse et dangereuse pour ces derniers, d'employés, qui risque de faute d'un langage ou d'une remarque incertaine se peuvent d'être aussitôt placés sur la sellette, foudroyés d'une mise directe aux placards de la précarité)su viser juste avec moi.
PATRON CHARLES : Eh bien je lui ai tout simplPrécisons par ailleurs un point non forcément négligent de micro-détail potentiel, et pour cela il est sage de clarifier que nous revenons un instant sur cette histoire de propagation mortelle, noyau de cette pièce fictive et notamment d'une réalité plutôt morbide, donc, précisons que selon les mêmes sources majeures de l'information, beaucoup sont à se chamailler un semblant de vérité quant à l'origine du virus : car ce dernier pourrait, au travers d'autres recherches et raisonnements dits scientifiques, provenir d'un animal plus proche et connu de nous, occidentaux, qui sans le nommer afin d'éviter tout type d'acharnement gratuit auquel l'être humain semble doué de nature, serait défini par son nom comme l'homonyme d'un petit rongeur apprécié des expérimentations scientifiques en laboratoires mais autre qu'un rongeur ce porteur là serait ailé et atteint de par son appellation humaine d'une anodine fin de calvitie mieux, oui, d'aller mieux...
On sent une tension installée dans la voix de Denis-Jean et afin de bien comprendre cette dernière, venons préciser, comme exprimée plus haut, que Denis-Jean, employé certes à échelon augmenté mais tout de même au sein d'un rang hiérarchique moins élevé que Charles, son patron, Denis-Jean donc, n'est dupe de rien en ce qui concerne la haute hiérarchie structurative de tout type d'entreprises patronales dont les objectifs majeurs se veulent être la ruée vers l'indécence de profits croissants, entreprises patronales dans laquelle s'inscrit celle où Denis-Jean est lui-même employé, et où Charles est lui-même le patron, soit le supérieur de Denis-Jean, soit l'entreprise de laquelle nous n'avons toujours pas déplacé le décor de notre récit théâtralisé, soit l'entreprise « Écoutons-voir ».
PATRON CHARLES : Mais tu sais Denis, il ne faut pour autant jamais se croire à l'abri du malheur, chaque jRappelons par ailleurs, tout autant, que, tandis que s'entretiennent intimement Charles le patron et Denis-Jean son employé, l'équipe du personnel citée à la première ligne de cette pièce est, elle, déjà assise autour de la table en train d'écouter et regarder parler ces deux personnages, attendant que commence la réunion qui, par logique de situation, risque de prendre un certain retard sur sa durée.
DENIS-JEAN : Je suis tout ouïe, Charles.
PATROAinsi cela va de soi, mais on se doutera que la discussion intime qu'entretiennent Charles le patron et Denis-Jean son employé ne s'avère au contraire aucunement intime, mais bel et bien officieusement publique. L'un des membres de l'équipe du personnel, nommons le Hernard, nom non existant ou du moins inconnu à la législation Francophone certes mais qu'importe, vu qu'Hernard n’interviendra à aucun moment par la suite dans la pièce et par ailleurs n'est jamais intervenu de quelque manière que ce soit au sein d'une dynamique active en interne à l'entreprise « Écoutons-voir », faut dire que la timidité propre au caractère de Hernard ne peut terriblement pas aider ce dernier à permettre l'expression de ses pensées face à quelqu'un d'aussi imposif que Charles, son patron, Hernard bref donc, l'un des membres de l'équipe du personnel, est à ce sujet en train de ruminer en son fort intérieur car encore une fois il risque de rentrer chez lui plus tard, au sein de son chez soi, petit studio où l'y attendent ses deux enfants âgés simultanément de 8 et 4 ans, enfants gardés par une infirmière non protégée du virus (dont nous parlions plus haut et dont nous reparlerons plus bas), non protégée pourquoi tout simplement car les gouvernances supérieures Étatiques se refusent à plier le marché au service de la santé et de la dignité des gens, non ce qui les intéresse eux c'est l'inverse, enfin, infirmière donc qui garde les deux enfants de Hernard sur les temps où Hernard se doit d'être présent au travail, lui imposant alors à Hernard, homme veuf précisons-le, de rallonger la rémunération de cette dernière, infirmière, sur les heures où il est retenu ici Hernard à devoir attendre d'écouter et voir parler ces deux personnes lui étant hiérarchiquement positionnée au-dessus, sans ne rien pouvoir interrompre au risque de prendre aussitôt la porte et ne pas pouvoir l'emporter chez lui, la porte, lui dont le salaire ne se hausse à pas plus que la jauge d'un SMIC réduit tandis que ces deux autres qui ne font que papoter et se sentir hors de tout danger précaire font bien gonfler leurs compte en banque personnel on le sait ça, enfin du moins il le sait ça, Hernard.me sens pour lui que pour moi.
Le patron Charles tousse et c'est bien fait, songe en lui-même Patrock, autre patronyme anonymisé et dont cette fois nous ne développerons pas plus que ça l'existence car Patrock, sinon d'être généralement présent aux réunions assis autour de la table à somnoler comme les autres, ne fait rien d'autre dans sa vie que de se rendre au bar en bas de chez lui avec tous ses amis aux côté desquels il picole depuis plus de 20 ans maintenant ah la vie la vraie en tout cas c'est ce qu'il se dit Patrock, et plus encore lors de cette actualité existentielle où, toute enseigne reconnue comme « non de première nécessité » ayant été par la loi fermée depuis l'injonction d'un confinement sanitaire douteux, lors de cette actualité existentielle donc où Patrock ne peut que suite aux réunions interminables et selon lui inutiles de l'entreprise « Écoutons-voir » rentrer chez lui tout seul à y déverser sur les flots de sa triste solitude (solitesse en valise) le reste du fond de ses réserves d'eau de vie qui l'aident à oublier ne serait-ce qu'un temps la vie misérable du monde et des choses dont il fait lui aussi partie Patrock.
DENIS-JEAN : Désirez-vous un mouchoir, Charles ?
PATRON CHARLES (s'essuyant le nez sur l'honneur d'une conscience de classe dont il n'a que faire Charles il a sa vie bâtie après tout, de ses mains celle-là, par ses capacités propres et indépendamment de toute aide dite assistée, du moins c'est ce qu'il semble prétendre croire Charles car l'être humain a constamment besoin d'aide de son environnement pour se développer vivre et survivre, si on part de là on peut même remonter aux Genèses de nos propres naissances individuelles, allez donc vous faire accoucher dans la nature laissés ensuite seuls à votre sort parmi les dangers du monde, on verra si y'a pas besoin de l'aide de quiconque bande d'ahuris oups c'était pas nécessaire ça surtout qu'en voilà un exemple bien simpliste, quoi qu'il en soit Charles se croit bel et bien mériteux de sa situation plus que stable et avantageuse et c'est bien dommage car si Charles réfléchissait un peu et se souvenait un peu mieux aussi il se rendrait compte qu'il n'est pas tombé à sa naissance au sein de la plus miséreuse des familles, lui Charles, lui le 4ème fils d'une fratrie de six ou sept enfants je sais plus en tout cas pas la grande famille aux nombreux enfants élevés par la mère seule dont l'accroche qui peut encore la faire tenir économiquement à la vie se trouve dans les aides sociales non non, là pour Charles on parle de la grande famille où tout le monde est voué et pourra l'être à entrer au sein des plus prestigieuses écoles si le souhait en est formulé, souhait bien souvent proposé voir poussé par les géniteurs brutaux de l'idéologie, grande famille où il peut aussi être vu en interne comme « punk » et à contre-courant de s'exclure de la bourgeoisie en allant faire de l'artistisme vaseux dans les institutions qui les y attendent ou pire encore aller faire des voyages dans des pays d'un faux tiers-monde des imaginaires afin d'y rechercher une situation de pauvreté simulée, bref, on pourrait tirer plus loin sur la corde mais pour faire court et un peu vulgaire, admettons-le, Charles, un patron quoi. Et pas d'une petite PME (ce qui est là un pléonasme, comme un grand géant ou un maigre singe maigre), soyons en sûr, car « Écoutons-voir » dépasse de largement par son potentiel toute puissance économique instaurée sur le marché du monde mondial, ce marché qui nous bouffe la santé, et en parlant de santé il est bon de revenir à nos moutons tondus en rappelant que justement, l'intrigue de cette histoire repose particulièrement sur la baisse fulgurante du chiffre d'affaire de l’entreprise « Écoutons-voir » suite à la situation sanitaire, alors, poursuivons.bien noble.
Denis-Jean tend à son patron Charles un mouchoir neuf et soyeux mais malheureusement infecté de pus provenant du manque d'hygiène de la société industrielle qui produit ces mêmes mouchoirs, et car bah oui Charles, c'est comme tout, personne n'est à l'abri de la maladie et de la mort, quel que soit toute position hautement hiérarchique liée au titre que l'on puisse occuper.
DENIS-JEAN : À ce propos, maintenant que je vous tiens Charles, j'en profite pour vous demander s'il serait possible d'obtenir ma primOù en étions-nous ah oui évidemment donc on peut certainement éclairer quelques questions éventuelles pouvant germer dans les têtes de gens attentifs à la lecture de cette pièce de théâtre authentique : nous avons plus ou moins fait l'étalage des explications liées à la situation sanitaire de confinement dont le point de départ se veut être la propagation d'un virus viré au pandémisme autant que de l'incompétence de dirigeants abrutis par le choix d'une économie plutôt que de la vie, mais qu'en est-il donc de ce qui se passe au sein de cette entreprise, « Écoutons-voir », dont le chiffre d'affaire baisse drastiquement depuis et qui se voit là être le centre névralgique de toute cette histoire dialoguée ? À réponse simple question simple, euh enfin à question simple réponse simple,il s'avère que nos amis les employés sous-payés de l'entreprise « Écoutons-voir » n'ont eu d'autres choix suite aux lois confinées que de devoir venir pointer chaque jour, comme à l’accoutumée, à l'intérieur de ses locaux insalubres et aseptisés de longs murs longés d'immenses baies vitrées odieuses, ces employés donc ne nous égarons pas trop qui, eux aussi sans mesures de protections sanitaires fournies, se doivent encore et toujours de venir faire régulariser leurs heures de travails au dépend de leur santé et de leur salaire qui, sinon, ne se verserait pas sur le minable chiffrage qui s'affiche lorsqu'ils osent jeter un œil sur leur compte en banque, ou alors faudrait-il qu'ils prennent sur leur propres jours de congés, qu'ils assument un peu après tout, ça ne va tout de même pas être à l'état ou aux richesses du patronat de les payer ces fainéants non mais on veut un système néo-libéral capitaliste qui tourne oui ou non ?
PATRON CHARLES (esquissant le sourire d'un genre de type à qui on pourrait facilement attribuer le titre de « plus que patron en voilà un bel et beau moche de vrai poltron »)du très bon travail Denis, et quant à cette prime qui pourrait arriver plus tôt, ne t’en fais pas Denis, mais je t’en prie en attendant assieds-toi, nous en parlerons promptement suite à la réunion, il est déjà (regardant sa montre en or massif bien sûr quel cliché et pourtant Ô combien souvent réel et insultant d'autant que sur cette montre s'affichent aisément plusieurs écrans dont un donne l'heure à l'aide d'aiguilles automatiques et l'autre à l'aide de données numériques chiffrées et en plus elle fait réveil et radio sa montre à ce porc pardon pour les porc c'est pas sympa pour eux ce que je viens d'affirmer)les négociations ahah, je rigole, les discussions.
Charles le patron et Denis-Jean l'employé s’assoient à la table parmi les autres membres de l'équipe du personnel qui depuis le début attendent enfin que ces deux là les rejoignent comme écrit  plus haut qu'on en finisse vite bon sang surtout que tout le monde autour de cette table s'en fout pertinemment de ce qui va s'annoncer car la conscience règne que comme d'habitude rien de ni pertinent ni très intéressant ne viendra s'annoncer ici comme ailleurs.
.PATRON CHARLES : Bien, il est 11h12, nous avons un peu de retard alors commençons. Ber(il se tourne vers Bertrand Roger, un des employés membres de l'équipe du personnel assis autour de la table et qui va s'exprimer juste après ça c'est triste mais ses dires prochains à Bertrand Roger signeront son départ imposé de l'entreprise qui entendons-nous ne lui assurera aucune sécurité financière sur le restant de sa vie et pour couronner le tout voilà que c'est triste encore plus Bertrand Roger n'est pas au meilleur de sa forme physique en ce moment il tousse beaucoup on ne sait pas encore de quoi mais croisons les doigts pour lui que le pire n'est pas à venir)tion.
BERTRAND ROGER (sortant de sa sacoche en cuir aux trous rongés de mites car il n'a pas les moyens de s'en procurer une autre pourquoi donc beh il ne peut pas se la payer c'est tout et le patron Charles est très regardant sur les apparences il fait partie de ce monde là comme quoi chez « Écoutons-voir » il est promptement impossible de venir au boulot avec du matos acheté au rabais dans par exemple quelques friperies justes et arrangeantes sur les prix)vais étaler maintenant sur la table (il sent que la pression monte Bertrand Roger le pauvre la tension est à son comble l’œil vitreux de son patron le Charles est rivé sur lui et n'attend qu'une chose ça va se savoir très vite par la suite et Bertrand Roger n'est ni fou ni aveugle il se rend bien compte que sa position dans l'estime de Charles son patron n'est pas des meilleures et ce depuis plusieurs semaines déjà notamment il le sait très bien Bertrand Roger à cause de cette fameuse sacoche en cuir aux trous rongés de mites dont il était question en la parenthèse de juste avant et qui ne sera pas dit mais qui camouflera la réelle prise de décision que Charles le patron insolent de cette entreprise douteuse « Écoutons-voir » prendra là tout de suite très vite attendez lire)je ne suis pas encore certain de ce que j'affirme.
PATRON CHARLES (ll est heureux enfin car de ce qu'il vient d'entendre lui Charles le « GRAND » patron à ses propres yeux égocentriques sent enfin qu'il tient cet énergumène selon lui détestable répondant au nom de Bertrand Roger et qu'il se doit de payer chaque mois sans trouver la faille de l'enfler plus encore mieux et là ça y'est la brèche est ouverte il va bien appuyer dessus ce coquin)quelle épidémie t’exprimes-tu ?
BERTRAND ROGER : Patron, je fais bien sûr référence à l'épi
DENIS-JEAN (à Bertrand Roger, avec toute la politesse et le regret du monde qui s'impose à son empathie car Denis-Jean se rend bien compte de ce qui est en train de se jouer lui aussi et il en est fort désolé il ne faut pas croire trop non plus malgré ce que pensent, et certainement légitimement, le reste des employés, Denis-Jean a beau leur être de quelques échelons supérieurs lui aussi est aux prises de la domination d'un puissant véreux qu'il faut nommer ce puissant véreux c'est le patron Charles et Denis-Jean n'a jamais et ne souhaitera jamais la chute d'un quelconque camarade quelque soit la position de ce dernier au sein de la société mais en attendant voilà Denis-Jean ne peut y faire grand chose lui aussi est tenu par les ficelles de la saucissonade qui vient pourrir les dogmes d'une servitude non volontaire clarifions ça un peu aussi enfin on aura tout le temps d'en reparler une autre fois espérons)pandémie, plutôt, désormais ?
PATRON CHARLES (d'un geste selon lui noble et majestueux qui pour autant ne fait qu'affirmer la crasse de son identité mentale sur laquelle la honte et le dégoût sont seuls et purs fondements)et non d'épidémie. Soyons juste sur les termes.
BERTRAND ROGER : Oui patron en attendant permettez que je puisse finir mon rapport
PATRON CHARLES : Non Bertrand, car tu es vir(Puisses-tu aller pourrir de miasmes douloureux rongeant ton corps suintant du moisi périmé de toute l'humanité malade aux plus sordides des enfers les plus athée et les plus rutilants d'horreurs sale crapule).
Bertrand Roger sort de la salle de réunion. Il est viré.
Et moi aussi, depuis longtemps.
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annenadden · 6 years
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Écrire pour tout et rien - ou - Be messy and complicated and afraid but show up anyways.
Chaque jour, je lis quelque chose, je vois quelque chose, j'entends un discours qui pousse ma pensée ailleurs ou plus loin. Ma compréhension ne cesse de s'agrandir et pourtant j'oublie ce que j'ai lu, je suis incapable de répéter ce que j'ai entendu. Tous les jours j'y pense, un peu ou beaucoup, selon le temps qu'il me reste. Je pense à l'oeuvre, la chose (officielle, sérieuse) que j'ai envie de construire avec des mots, des images, des sons. Un poème, ou une pièce de théâtre car il ne faut surtout pas que ce soit une entreprise capitaliste ou profitable. J'ai compris ça hier, mais je l'avais probablement compris à 20 ans. C'est probablement pour ça que j'ai tant résisté à me conformer au monde du travail, ce qui m'a mise dans le trouble financier très souvent. Très jeune j'ai détesté le système de paie à l'heure. J'avais 18 ans. Je travaillais dans une petite cabine de stationnement où je louais des voitures usagées. Mais il n'y avait que très peu de clients. Je trouvais ça absurde qu'on me paie à ne rien faire. J'y pense: c'est à cette époque que je suis devenue accroc à la loterie. Pour me désennuyer, j'avais découper 49 petits morceaux de papier marqués de 1 à 49. Je les mettais dans un chapeau ou un bol, je ne sais plus, puis je pigeais 6 numéros afin de créer des combinaisons. Puis je jouais à la loterie étatique celles qui m'apparaissaient ayant le plus de "potentiel". J'avais lu quelque part que la meilleure façon de gagner par hasard était de reproduire ce hasard...
Trente ans plus tard je n'ai toujours rien gagné. Certaines personnes ne peuvent s'arrêter de fumer, moi je ne peux m'arrêter de m'acheter du rêve. Je sais, c'est pathétique, mon fils a honte de moi lorsqu'il est témoin de l'un de mes achats. Je suis raisonnable tout de même, je ne dépense jamais plus de cinq dollars à la fois, sauf à Noël alors que le gros billet bien dodu coûte cinq fois plus. J'ai déjà arrêté pendant quelques semaines, mais à quoi bon? Si je prends des latte de temps à autres, un billet de loto c'est pas plus grave.
Bref je suis arrivée au point où je dois commencer à cerner mon sujet. Ça fait trois mois que j'y pense (un peu plus sérieusement), que je fais des recherches dans plusieurs directions. Je m'intéresse aux discours marginaux des personnes qui refusent de travailler dans un bureau, entre autres. Par exemple, la fille qui a décidé un jour qu'elle serait travailleuse autonome à la maison pour le reste de sa vie, malgré l'insécurité et l'irrégularité des revenus. Ça m'impressionne. Moi j'ai essayé, plus par dépit qu'autre chose, et j'ai vite compris que je détestais ça encore plus que le travail traditionnel. La solitude, devoir se vendre, je n'aime pas. Je ne sais même pas ce que j'ai à vendre. Au fil des ans j'ai réussi à faire un peu de sous en tant que travailleuse autonome mais c'était auprès de mes amies, je leur rendais service et elles savaient qu'elles contribuaient à mon portefeuille en même temps. Je ne chargeais pas cher, c'était plus comme du troc, une sorte d'échange charitable. J'aurais préféré travailler gratuitement pour elles et souvent, je le faisais.
Travailler pour des amies gratuitement me remplis de satisfaction. Je me sens utile, généreuse de mes talents et connaissances et ce sentiment suffit à me sentir bien. L'argent qui me revient ensuite m'apporte souvent une impression d'abuser de mes clients, comme si ça venait annuler ma générosité, presque comme si je les volais. Ça doit être mon fond catholique. Foncièrement, j'aimerais aider sans être payée, et recevoir assez d'argent d'une autre manière pour subvenir à mes besoins. Que mes besoins primaires soient couverts et je serais la femme la plus heureuse au monde en rendant service à plein de gens, en allant travailler là où on a besoin d'aide. C'est le principe derrière le revenu minimum garanti, d'ailleurs. J'ai besoin de me sentir utile, sinon je m'ennuie et je déprime. Ensuite, j'ai besoin d'argent mais c'est secondaire.
Le pire c'est quand tu occupes un "bullshit job" comme disent les Français. Tu t'habitues aux rentrées d'argent et tu finis par noyer ton sentiment d'inutilité dans une quelconque substance ou activité euphorique, par exemple en prenant des anti-dépresseurs. Ou tu fais un burnout. C'est tellement courant.
Donc je sais aujourd'hui que mon oeuvre parlera du système capitaliste et surtout de l'industrialisation. De leur impact sur les humains. Déjà je crois que plusieurs personnes de ma génération (les X), le plus souvent en silence car honteux, ont cessé d'essayer de "faire sa place au soleil". Car c'est ainsi qu'on parlait à 20 ans, dans les années 80, 90. Il fallait se battre pour cette place, rien ne nous était dû, il fallait accepter de jouer selon les règles du jeu capitaliste (le bonheur de consommer dans l'abondance) ou vivre en marge de celui-ci (se priver, vivre avec l'essentiel donc être malheureux). Dans tous les cas, échouer ou réussir à faire sa place au soleil était nécessairement et uniquement de notre ressort. Avec le recul je ne suis pas sûre que mes amies (et moi) qui nous jugeons comme ayant plus ou moins raté nos vies professionnelles sommes si nulles que ça. Et si nous avions eu raison de ne pas nous conformer? Et si, en résistant de multiples manières, souvent originales, au mode de vie capitaliste et consumériste nous avions pavé la voie à d'autres façons de vivre, pour nos propres enfants? Parce que oui, malgré tous les avertissements, nous avons eu des enfants. Souvents seules. Ce sont nos enfants qui font la grève du climat en séchant leurs cours. Nous ne sommes pas fières de nous, mais nous sommes fiers de nos enfants en esti.
Je m'égare. Que suis-je venue exprimer ici?
Ce n'est pas nouveau que je sois éparpillée, décentrée, sans plan d'action, zigzaguant mon chemin. J'ai préféré chercher l'amour au lieu d'un emploi pendant une grande période de ma vie. Je ne pensais qu'à ça, je ne m'intéressais qu'à trouver l'amour, c'était prioritaire, je n'avais pas d'ambition professionnelle, je voulais le grand Amour, des enfants, une famille à tout prix. Je travaillais pour passer le temps et pour payer mes comptes, mon loyer. J'ai pris des risques, je me suis souvent trompée, j'ai mis beaucoup (trop) d'énergie dans mon besoin d'être aimée et reconnue par les hommes. Effectivement être (bien) aimée a fini par apaiser mes angoisses, d'abord grâce à un enfant qui m'a forcée à devenir adulte, puis avec un homme normal qui partage mon toit depuis 12 ans déjà.
Mais si je revenais à mon vrai sujet, qui est...? Seigneur. Je suis si fatiguée de moi.
Oui, le capitalisme. Rien de banal. Tout ou rien.
J'écoutais Susan Sontag l'autre soir, sur YouTube, en caressant les cheveux de mon amoureux dont la tête reposait sur mes cuisses. Je ne connaissais pas cette autrice américaine, ni ses livres. J'ai aimé l'entendre parler. Il y a chez elle une quête de dire quelque chose de très intelligent, cohérent, tout en étant fidèle à sa vision de la vie. Elle m'a semblée têtue, du moins entêtée. Et compétitive face à l'homme qui discutait avec elle. J'ai ça un peu moi aussi. J'aime m'obstiner - surtout avec mes patrons, à leur grand désarroi. J'exige des preuves de ce que tu avances, et si tu échoues à me convaincre, je ne changerai pas d'idée juste pour faire plaisir à ton ego (ou bien: je cède et mens, pour plaire et flatter l'ego paternaliste du patron). La pire insulte que tu peux me faire c'est de me juger stupide. Laide, sans talent, méchante, étourdie, naïve, inconsistente, incohérente, agressive, ok, mais ne touche pas à mon intelligence. Qui ne se mesure pas, soit dit en passant.
Susan Sontag parlait de storytelling et c'était passionnant. Les histoires permettent de structurer la vie sinon on deviendrait fou. Ce n'est pas elle qui le dit c'est mon chum, qui poussait plus loin qu'elle la question de la différence entre les histoires de la vie réelle versus les histoires dans la littérature. Peut-être que j'écris pour me sauver de la folie. Plus ma vie est absurde (je travaille à temps plein dans une institution particulièrenent toxique depuis 4 mois) plus j'écris. Pendant trois ans avant cet emploi, j'ai très peu travaillé de façon traditionnelle; j'avais beaucoup plus de temps pour écrire et pourtant je ne le faisais pas. L'écriture serait donc thérapeuthique pour moi, c'est assez évident, mais l'est-elle pour une lectrice, un lecteur? Personne ne me lit. Ce texte a-t-il une valeur pour autrui? Si vous(?) saviez tous les textes que j'ai écrit avant de les effacer!
Il faudra un jour que j'accepte d'être ordinaire. De prendre le risque de ne pas être lue, ni écoutée, ni entendue. C'est comme l'amour: le jour où j'ai réellement compris dans mon corps et mon cerveau que la meilleure relation amoureuse était plate, ne contenait ni drame ni exploit ni passion dévorante, j'ai quitté une relation destructrice (mais satisfaisante sur le plan érotique) et commencé à mieux vivre, à mieux prendre soin de moi. Peut-être que ce sera le même chemin pour mon travail d'écriture (d'artiste?): quand j'aurai accepté que la plupart du temps, le lecteur s'ennuiera à me lire - et que ce sera suffisant - qu'il n'y a que de rares moments d'extase, que de courtes éclipses de magie littéraire dans des centaines de pages, peut-être alors pourrais-je commencer à en faire mon métier.
En attendant ce déclic, je pense au tirage (double sens!) de ce soir et termine ce long texte sur Tumblr comme une goutte de plus dans l'océan... Là où flottent des déchets de plastique et au fond duquel de magnifiques êtres vivants bioluminscents vivent en paix. Ils me survivront, avec ou sans capitalisme. Au montage, je terminerais avec la scène finale belle et sinistre du Grand Bleu. Une fin ouverte, mais hey! c'est si fréquent qu'on est habitué à la frustration.
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squiz-france · 6 years
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Bonjour ! Il y a quelques temps déjà je vous annonçais avoir reçu deux gourdes Squiz (fouloulou que le temps file vite). Maintenant que je suis convaincue je vous les présente, avec en prime une petite recette salée ;)
Les gourdes :
Le principe des gourdes Squiz est d'être réutilisables. Elles ressemblent donc aux gourdes que l'ont achète pleines dans le commerce et que l'on jette après utilisation, mais celles-ci s'ouvrent par le fond. Vous les remplissez vous même, vous les fermez et hop, en voiture Simone.
Petite photo de l'intimité d'une Squiz
Le principal intérêt est de réduire les déchets. Oui mais c'est quand même pas éternel me direz vous. C'est vrai, mais moi je ne suis pas parfaite. Je réduis mes déchets mais j'en produit toujours. Je suis persuadée que la solution n'est pas forcement de demander aux gens de devenir ultra carré de l'écologie (parce qu'ils ne le feront pas) mais du côté de ces petites solutions du quotidien qui au cumulé des familles font grandement réduire nos poubelles nationales.
Faut juste expliquer à loulou qu'il ne faut pas la jeter celle là.
Deuxième intérêt majeur : Vu que tu la remplies, tu contrôle mieux ce qu'il y a dedans. Quand tu fais toi même ta compote pomme banane, tu sais d'où vient ta pomme, ta banane et que t'as pas vidé le pot de sucre dedans pour pousser chouquette à y revenir. T'es pas obligé d'y mettre du bio ou du sain hein, tu peux mixer de la poire avec du Nutella si t'as envie. Mais tu maîtrises et personne ne va te coller un panier de fraise recouvertes de rosées sur la photo alors que dedans t'as 2 fraises espagnoles aussi chimiques que vertes et le reste de pommes. Pensez toutefois que les Squiz ne sont pas un environnement stérile. Donc si tu as fait des yaourts maison avec plein d'amour dedans pour Chipounou, évite de le mettre dans le Squiz s'il part en rando pendant 6 heures alors qu'il fait 38 degrés. Moi je mets des compotes (ou du salé) très fraîches avant de partir au parc (ou en pique nique).
Troisième point positif : Tu peux faire preuve d'originalité. A part de rares marques (qui coûtent un bras) généralement les gourdes c'est pomme, pomme poire, pomme banane, pomme fraise... houuuu quel éveil au gout ! Là si t'as envie de faire pomme cannelle, banane caramel ou anchois ananas tu peux !
Petit point accessoire mais qui moi m'a bien plu : Elles sont trop beeeeeelles. Je sais normalement on s'en moque, mais moi j'étais super fière de pouvoir sortir mes gourdes Petit Prince. Avec une citation et tout. Il y a d'autres modèles (des animaux, des avec une partie transparente...) mais le Petit Prince et moi c'est une grande histoire d'amour
Sont trop choux hein ? Y a même une petite fenêtre pour voir dedans
Enfin un des meilleurs arguments d'après moi est qu'ils fournissent de l'emploi à un ESAT. J'en avais parlé sur Facebook, le texte vous avez touché, alors je vous le retransmets ici : [ESAT et Sourire comme une gourde] Il y a quelques jours la marque Squiz - français(petites gourdes réutilisables) m'a contactée pour me dire combien j'étais fantastique. ... Non, bon en vrai c'est moi qui les ai contacté, en leur disant qu'en théorie ils avaient un chouette produit, et que s'il voulait que je le teste objectivement ça me ferait plaisir. Ils sont sympas, ils m'ont dit oui (et en plus j'ai eu des gourdes petit prince, un de mes livres préférés. Bref.). On a tous des sensibilités à des choses différentes. Moi dans mes sensibilités il y a le handicap. Alors quand j'ai regardé l'étiquette arrière et que j'ai vu "emballé par un ESAT" j'ai fait "oooooh <3 " et j'ai souri comme une gourde (réutilisable. ok je sors). Pour ceux qui ne connaissent pas les ESAT sont des Etablissements et Service d'Aide pour le travail, qui proposent une insertion dans le milieu professionnel pour des personnes en situation de handicap qui ne pourraient pas y accéder sinon. J'ai travaillé dans 2 d'entre eux, à l'époque où on les appelait encore les CAT. C'était des lieux fantastiques, où je travaillais avec des adultes avec déficience mentale, pas uniquement que le travail mais également le rapport au corps, à l'alimentation, l'hygiène, les déplacements... Je me rappelle très bien ces hommes et ces femmes fiers de pouvoir dire qu'ils avaient un travail, comme tout le monde. Je me rappelle aussi les moniteurs d'atelier qui ralentissaient la cadence pour qu'il y ai du travail jusqu'à la fin de la semaine. Je me rappelle aussi les fois où il n'y avait plus de travail. Ces personnes qui tuaient le temps comme elles pouvaient en attendant qu'on leur trouve quelque chose à faire. La déception. Le stress qu'il n'y en ai plus jamais. Le retour à leur condition d'handicapés, payés même s'ils n'ont rien produit. Et leurs sourires et leur soulagement quand l'activité reprenait, qu'ils redevenaient des travailleurs qui "méritaient" leur salaire. Alors je n'ai pas encore testé ces gourdes. Je ne sais pas si elles tiendront leur promesse de praticité et de solidité. Mais franchement, rien que pour ça j'espère pouvoir en dire beaucoup de bien.
Le système d'attache est solide. J'ai même essayé d'y mettre de l'eau pour vérifier qu'il n'y a pas de fuite. Il faut prévoir un petit goupillon pour bien nettoyer le petit trou je trouve (moi j'utilise celui des tétines) mais je suis un peu maniaque. Certains les mettent au lave vaisselle, moi je n'ai pas osé. Avec mes gourdes j'ai eu le petit machin pour les fermer (comme sur les sacs aspirables IKEA. La référence de la honte). Ça fait gadget mais je trouve ça pratique surtout quand t'es pressé, que tu veux être sur de bien les fermer et/ou à tout hasard hein, que tu as une sclérose en plaque et que parfois tu ne sens pas bien tes doigts.
Voilou vous avez mon avis. Je n'ai pas la ligne pour me transformer en madame du Juste Prix (référence de vieux) et poser en tailleur sur le bord d'une table, un sourire de quiche et gourde en équilibre sur la main (une gourde sur une gourde, haha ! Pardon.) mais le cœur y est. Si vous aussi vous voulez voir la vie en Squiz (bon c'est de pire en pire là) vous pouvez jeter un œil à leur page Facebook ou à leur site internet.
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Avec Scoop, PSA et Renault préparent un Waze automatisé
Les constructeurs ont commencé à déployer un standard technologique de communication entre les voitures et les routes connectées. Objectif : alerter d'un danger sans intervention humaine.
  Le projet Scoop rassemble constructeurs auto (Renault, PSA), pouvoirs publics, gestionnaires  de routes, télécoms, et universitaires autour d'un objectif : développer puis déployer un standard technologique dit "V2X", permettant à n'importe quelle voiture connectée de communiquer avec l'infrastructure, mais aussi  avec d'autres véhicules, afin d'anticiper des dangers à venir sur la route.
  Le projet est entré dans le concret  en avril, depuis que Renault et PSA ont commencé à commercialiser quelques milliers de véhicules connectés (Renault Mégane,  Citroën C4 et DS4) ayant subi des modifications (pose d'une antenne Wi-Fi, boitier connecté spécifique, logiciel de génération d'alertes…) par rapport aux modèles classiques. Les constructeurs ont également installé des boîtiers connectés en seconde monte sur des véhicules traditionnels.
  De l'autoroute aux cols de montagne
Côté infrastructure, des bornes Wi-Fi utilisant une fréquence (5,9GHz) dédiée aux applications de sécurité routière ont été disposées à intervalles réguliers sur les cinq zones pilotes du projet : Ile-de-France (hors périphérique), l'axe autoroutier Strasbourg – Metz – Reims – Paris, la Bretagne (Nantes– St-Malo, Rennes – St-Bieuc), la rocade bordelaise ainsi que les routes montagneuses d'Isère. Un cocktail de territoires permettant d'expérimenter sur différents types de routes. Ce début d'infrastructure connectée n'est pas expérimental : il s'agit de déploiements pérennes correspondant aux technologies qui seront ensuite installées dans le reste du pays.
Sur ces axes, les véhicules connectés à Internet via Wi-Fi peuvent recevoir des informations de deux manières. Elles peuvent soit venir du gestionnaire de la route, vers lequel remontent tous les incidents de sécurité routière, soit des voitures elles-mêmes, qui peuvent détecter un danger grâce à leurs capteurs et systèmes d'aide à la conduite (ADAS). Cette communication entre véhicules sera cependant plus difficile à expérimenter, pour des raisons de masse critique. Avec seulement quelques milliers de voitures connectées impliquées, les chances pour que plusieurs d'entre elles se trouvent au même moment sur la route et à une distance proche est faible, reconnaissent les constructeurs.  
Le véhicule donne l'alerte
Contrairement aux services communautaires comme Waze, le conducteur n'a rien à faire. "L'objectif est d'automatiser la remontée d'événements afin de ne pas distraire le conducteur", explique Delphine Duperret, responsable du projet Scoop chez PSA.  Si l'envoi d'informations est automatisé, la prise de décision ne l'est pas. "Techniquement, il serait par exemple possible de déclencher automatiquement un freinage d'urgence sur plusieurs voitures se trouvant derrière un véhicule qui a pilé, mais nous nous intéressons plutôt aux échanges véhicules-infrastructure", ajoute Christine Tissot, en charge de Scoop chez Renault. Le conducteur reçoit donc une alerte sur son tableau de bord. A lui d'agir en conséquence.
On peut déduire un danger potentiel si un véhicule se gare sur la bande d'arrêt d'urgence et que ses portes s'ouvrent : un piéton pourrait se trouver sur la route
Les constructeurs et leurs partenaires ont développé une quinzaine d'alertes standardisées pour des évènements détectés par leurs véhicules. "Si la route est glissante, mon véhicule le sait grâce à son ESP (correcteur électronique de trajectoire, Ndlr) et va propager l'information", illustre Delphine Duperret. De la même manière, on peut déduire un danger potentiel si un véhicule se gare sur la bande d'arrêt d'urgence et que ses portes s'ouvrent : un piéton pourrait se trouver sur la route. Un freinage brusque, voire un déclenchement d'airbag, indiquent au mieux un soudain ralentissement de la circulation, au pire un accident.
Préparer la voiture autonome
Les constructeurs ont désormais un an pour valider les technologies développées avec leurs partenaires. Les résultats seront ensuite remontés à la Commission européenne, avant que ne débute Scoop 2, qui permettra d'expérimenter d'autres méthodes de connectivité comme la 4G. En participant à ce projet, Renault et PSA espèrent prendre de l'avance sur leurs concurrents dans plusieurs procédés qui, anticipent-ils, deviendront la norme à terme. D'abord dans la relation avec les gestionnaires d'infrastructures, jusqu'ici inexistante pour des constructeurs qui n'avaient aucune raison de se soucier de l'information routière. "C'est la première fois que nous travaillons avec eux," relève Christine Tissot. "Il fallait qu'ils comprennent nos exigences, notamment dans les cycles de validation qualitative." Ensuite, parce que les constructeurs s'attendent à ce que ces systèmes (les ADAS et les alertes qu'ils envoient) deviennent à terme une obligation légale. Et de toute façon, ils seront rendus inévitables par la prochaine phase de transformation de l'automobile, celle des véhicules sans chauffeur aux prises de décision automatisées.
Yves Pellemans's insight:
Après quatre ans de développement, la France est prête à déployer les premiers éléments de ce qui doit devenir une vaste infrastructure routière connectée. C'est l'ambition du projet Scoop, cofinancé par la Commission européenne
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myfuckingtwentysix · 8 years
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Nuit du 30 au 31 janvier
Je me sens dans une mauvaise période et j'ai besoin de soutien, de reconnaissance, d'écoute. Mais j'ai rien de tout ça, en tout cas pas autant qu'il me faudrait. Ça fait plus d'un mois que je suis rentrée d'erasmus, que j'ai réussi mes examens et que je suis en “vacances”. Tout devrait s'annoncer merveilleux, sauf que ça ne l'est pas du tout. Premièrement, il faut savoir que j'ai débuté l'année en réalisant que mes “amies” sont toxiques, peu fiables et que je ferais mieux de ne plus compter dessus. Il faut ensuite savoir que j'ai eu une fois des nouvelles d'une d'entre elles, qui a fini par me poser un lapin en me laissant en plan pour une autre, qui aurait dû s'excuser auprès de moi depuis le 1er janvier. Donc en définitive, comme nous sommes le 31 janvier, je peux dire que ça fait 1 mois que je n'ai plus d'amies (…). Mon année commence donc merveilleusement bien. J'ai ensuite passé tout ce mois à ne rien faire, pendant que ma sœur passait ses examens. Aucune vie sociale et aucune vie tout court, à quelques exceptions près. Ma vie se résume à me lever à 13h, me poser dans le salon, boire un café, chipoter sur mon gsm, manger, regarder la télé, monter dans ma chambre vers 1h, fumer une clope et regarder des séries jusqu'à 3-4h du matin, pour me réveiller à 13h le jour suivant et recommencer. Une vraie vie de merde, à me fatiguer à force de ne rien faire et à perdre toute motivation et énergie à l'idée d'entreprendre quoi que ce soit. C'était exactement la routine que j'avais adoptée lors de ma dernière (et non des moindres) période de chagrin d'amour, pour faire passer la pilule et vivre en parallèle avec la réalité pour mieux l'oublier. Là, je fais pareil. Mis-à-part cette problématique de vie sociale inexistante, je me prends évidemment la tête avec tout le monde. Je m'en veux mais en meme temps, c'est plus fort que moi. Évidemment, de leur côté, aucune remise en question (contrairement à moi) et on me tourne encore plus le dos, alors que tout en étant désagréable j'essaie de bien faire. Ainsi, à part ne rien faire de mes journées, j'ai été conduire ma sœur en voiture pour 2 de ses examens. La première fois, elle a décidé de rentrer de son côté après que je l'ai attendue toute la journée. J'ai évidemment peté un câble auprès de ma mère, qui a fini par prendre la défense de ma sœur. J'ai vécu ça comme un manque total de considération pour moi, exactement comme celui dont mes ex-amies avaient fait preuve. Suite à ça, moi qui considère en permanence que ma mère favorise ma sœur par-rapport à moi, les tensions sont restées telles qu'elles étaient, voire pire. Je m'étais jurée de ne plus jamais lui rendre service, pour au final lui proposer de la conduire quelques semaines plus tard, après avoir enterré la hache de guerre par le biais de cadeaux, dont elle ne s'attendait pas. La vérité c'est que je suis tellement seule que j'en oublie ma fierté avec elle. Quant à ma mère, elle oublie toujours tout comme si ça n'avait pas d'importance et qu'on pouvait juste faire semblant de rien et continuer comme si de rien n'était. Alors que non, pas avec moi, et encore moins quand le problème réapparaît encore et encore. Mais pour elle, le problème vient de moi. Je suis trop égocentrique (me disait-elle à mes 18ans), trop centrée sur moi-même, “je m'en fous” me dit-elle quand elle perd patience et finit par réagir. Sauf que, tu vois, c'est ça le problème. “Tu t'en fous” Tout le monde s'en fout. Alors la chose que je me dis depuis quelque temps pour me justifier mon égocentrisme, c'est que : si tout le monde s'en fout et si j'ai pas le droit d'être égoïste, de me faire passer avant les autres, qui se soucie de moi au final ? Qui me fait passer avant ? Personne. D'où l'intérêt d'être égocentrique. CQFD. Cependant, je regrette de ne pas l'être d'avantage. J'aimerais tellement oublier les autres et être en paix. Mais je ne le suis pas, parce que j'ai besoin d'eux, je suis comme ça. Bref, il y a des tensions avec les seules personnes que je côtoie. Et pour ne rien arranger, ma mère et mon père n'en ont environ pas grand chose à faire des animaux jusqu'à (même si j'ai du mal à le croire) me refiler volontairement à manger des trucs contenant des oeufs et du lait. Soit. Pour couronner le tout, il y a le putain de stage. C'est ça mon plus gros problème en ce moment qui me force à écrire pour évacuer. J'ai envie de demander de l'aide, mais j'ose pas et/ou je veux pas. Premièrement parce que j'ai honte, de pas savoir me débrouiller, de pas pouvoir le trouver toute seule, de m'y prendre à la dernière minute. Ça reste dans la continuité de “Inès la débile qui a fait 3 fois sa première, 2 fois sa troisième puis, quand tu penses qu'elle s'en sort bien en réussissant en première session tous ses examens depuis lors, elle se montre de nouveau telle qu'elle est en foirant à trouver un stage à la con”. Voilà pour quoi “j'ai honte”. J'ai pas d'ambition, je réussis rien, personne voudra de moi. C'est l'image que je renvoie et je finis par y croire, même si tout le monde me répondrait “mais non arrête de te dire ça, tu sais que c'est faux”. Pourtant, c'est l'image que je pense renvoyer dans cette situation et c'est comme ça que moi je me vois. Ensuite, je pensais avoir une seconde raison à mon refus de demander de l'aide mais je ne la trouve pas. À mon avis, c'est parce que la première est la principale. C'est triste. Bon, c'est aussi parce que j'ai l'art de tout faire à la dernière minute, de penser que tout me tombera du ciel, mais c'est quand même relié à la première raison. Donc suite à l'écriture de mes pensées, je pense que j'ai juste honte de moi et que je veux réussir à trouver moi-même un stage pour me prouver à moi et aux autres que je vaux quelque chose, que je suis pas une merde comme je le pense. Cependant, le problème c'est que j'ai trouvé une entreprise géniale qui ne me répond pas malgré mes 3 mails et mes 2 coups de fil. Je n'ai pas non plus reçu de réponse à mon mail d'hier adressé à une marque de vêtements Belge et vegan (qui n'est peut-être d'ailleurs qu'une putain de marque et pas une entreprise). Le problème c'est qu'on est en février dans quelques heures et que je devrais déjà commencer mon stage. En gros, je suis nulle part, j'ai honte et je suis dans la merde. J'ai pas envoyé de mail à mon promoteur depuis 4 mois, alors que c'était prévu. Je comptais basé mon mémoire sur mon stage donc là c'est mal barré et mon sujet me fait maintenant peur sans support. Et j'ai pas envie de devoir subir la honte d'expliquer aux autres que j'ai pas encore de stage à la rentrée. Je vais m'arrêter là car j'ai pas envie de conclure sur une note pire que celle-là. Mais ça m'a fait du bien d'écrire ce que j'avais sur le cœur, parce que mine de rien, j'ai personne qui m'écoute et personne qui ne soit pas impliqué dans tout ce bordel de vie de merde que j'ai. Demain est un autre jour. J'ai peur de l'échec mais à part m'apitoyer sur mon sort (ce qui ne servirait à rien) je dois essayer. Le problème c'est que je n'ose pas demander d'aide alors que grâce à ça je pourrais avoir un stage… Mais pas dans un domaine qui m'intéresse et ça ne résoudra pas mon problème de confiance en moi. Donc en conclusion : j'ai une semaine pour trouver un stage. Let’s go !!!
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Première diffusion : Février 2015. La semaine dernière a été diffusé un reportage sur le harcèlement scolaire, qui en a secoué pas mal, ne connaissant probablement pas l'ampleur du phénomène ni les conséquences que celui-ci peut avoir sur une personne. (chose que je reproche pas, je précise.) Je me permet de vous partager mon histoire à cesujet, qui n'est qu'un témoignage, parsemé parfois d'analyses personnelles, mais qui n'a pas la valeur d'un article analytique du phénomène.
Le 11 Février 2014, un article parlant d'un adolescent ayant très violemment agressé deux jeunes filles a circulé sur Internet. Je me suis démarqué d'une grande partie des gens en disant ouvertement que je comprenais la folie de son geste, ce qui a choqué, énervé quelques personnes. Pourquoi en étais-je arrivé à dire ça ? Parce que cet adolescent subissait du harcèlement scolaire. Tout comme moi à son âge. Tout d'abord, il convient de cadrer précisément le sujet : qu'est-ce que du harcèlement scolaire ? Scolaire,pas besoin de préciser, harcèlement cela reste à préciser. Selon Marie-France Hirigoyen, psychanalyste, le harcèlement se définit comme tel : «conduite abusive qui se manifeste notamment par des comportements, des paroles, des gestes, des actes, des écrits pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychologique d’un personne ». A cela il convient de rajouter que ces conduites sont répétitives, chroniques : si un enfant se fait emmerder une fois ou deux à l'école, ce n'est pas du harcèlement. Le harcèlement, c'est quotidien. Et les jours où je ne le subissais pas, je les marquais d'une pierre blanche. Né dans une famille marquée par l'une des pires tragédies possible, je n'étais pas un enfant-roi : j'étais un enfant-dieu. Fatalement, en arrivant à l'école, j'étais un casse-couilles notable. Et la réaction s'est vite faite sentir : au bout de quelques mois, j'étais totalement ostracisé, seul. Pour tout enfant, aller à l'école, c'est pas la montagne du fun, pour moi, ça tenait plus de la punition qu'autre chose. Là je suppose que certains se disent que c'était de ma faute. Et bien, il s'agit là d'une grande question qu'on se pose quand on est harcelé : est-ce ma faute ? Suis-je responsable de tout ça ? À l'époque, je ne me posais pas ces questions : j'étais plus intéressé de savoir comment les Power Rangers allaient sauver le monde, comment Jerry allait encore piéger Tom. Finalement, la maternelle se passa sans vraiment me marquer l'esprit au moment même. Vint l'école primaire. Où j'étais avec les même enfants qu'en maternelle. Cependant, je n'étais plus seul. Peut-être m'étais-je calmé, peut-être que les autres avaient été invités par des adultes à m'accepter parmi eux, bref, je n'ai aucun souvenir de cette transition. J'avais donc des copains. Mais j'étais très faible physiquement, très mauvais en sport. Et je faisais partie de ce groupe de garçons qui «dominaient» un peu le tout, les coolkids qui font des conneries. Et c'est là que j'ai commencé à servir de souffre-douleur. J'étais celui qui était simple à emmerder, à taper, le mauvais de service. Même si des fois, ça me mettait en larmes et je passais de très mauvaises journées, de façon générale, la situation ne me dérangeait pas : c'était un mieux par rapport à ce que j'ai vécu avant. Et surtout, je n'ai jamais rien connu d'autre. Pour moi, c'était ça, avoir des copains. Qu'on se moque de moi, qu'on me tape dessus à l'envie, qu'on m'humilie, c'était ma place, c'était normal. Je n'étais pas mis à l'écart, je jouais avec eux, j'étais invité à des anniversaires : j'existais. Et c'était tout ce qu'il fallait pour me satisfaire. Je pense pouvoir dire qu'ils ne me haïssaient pas. Durant deux ans, j'étais dans cette vie un peu étrange. J'ai même osé fêter mon anniversaire, tous sont venus, on s'est bien amusés. Et vint le CE2, où, encore une fois, nous avions bien grandi. Mais cette fois, ça n'allait pas être pour le mieux. De nouveaux arrivèrent, et intégrèrent directement le groupe des coolkids. Ce fut ma première expérience de nouvelles personnes, la première fois que je découvris la perception que les gens avaient de moi via le traitement que les autres me faisaient subir. Tous me connaissaient depuis que nous avions deux ou trois ans. Et là, ces enfants arrivaient, à sept ou huit ans, et se retrouvaient face à un groupe où l'un des enfants était le harcelé. Très rapidement, ils prirent le pli, mais avec bien moins de subtilité : ce fut le début de ma prise de conscience. Ils intégrèrent le groupe, et le traitement que je subis durcit très clairement.
Je tentai de fêter mon anniversaire de nouveau, ce fut un échec total : nous étions cinq. Je me souviens encore d'une des mères venant chercher son enfant, en voyant combien nous étions «Ah, nous sommes les derniers ? -Non, vous êtes la première.» lui répondit mon mère. Le regard qu'elle m'a lancé m'a glacé, et m'a fait comprendre que quelque chose n'allait pas. La discussion qui s'ensuivit avec mon père, où ils évoquèrent à demi-mots la tristesse totale de l'évènement, sans doute pour éviter que je comprenne. Mais, comme beaucoup de gens le font avec les enfants, ils ont sous-estimé ma capacité de compréhension. Ce jour-là, je pris conscience de ma place : celle du type qu'on appréciait pas. Qu'on tolérait, sans plus. Plus personne ne m'invitait à des anniversaires. Quand on me laissait jouer, cela finissait souvent en humiliation, moqueries. Mais plutôt ça que la solitude. Je pris également une habitude stupide afin d'essayer de changer un peu la vision qu'on avait de moi : mentir en racontant des histoires extravagantes pour me rendre intéressant. Faire en sorte que je sois intéressant, pas juste un punching-ball sur pattes qui se mettait à pleurer de temps à autre. Ça fonctionnait un peu, mais les retombées furent bien pires. Perdu et cherchant de l'aide, je ne savais pas quoi faire. Je me savais plus faible qu'eux, n'osait pas remettre en question cet ordre des choses qui me rendait bien malheureux, et que je tentais à tout prix de cacher à mes parents. Mais il ne fallait pas non plus chercher l'aide des adultes : c'était la pire honte possible, et ça allait empirer les choses. Donc je tentai de chercher l'aide des adultes de façon détournée : qu'ils voient que je souffrais énormément, que j'avais besoin d'aide, mais sans formuler ouvertement ma demande. Cela passait par deux choses : des mises en scène où j'aggravais les séquelles des coups que je prenais (par exemple, boiter plus longtemps que nécessaire quand on me frappait aux jambes, me tenir le bras même si je n'avais pas mal, etc), et me plaindre, (Chose que je fais encore énormément aujourd'hui, et qui rend dingue mon entourage.) dans l'espoir que des adultes entendraient mon mal-être, sans que les autres enfants ne se rendent compte qu'ils étaient les personnes que je voulais faire réagir. Ce fut un bide total, au point que les adultes eux-même se mirent à me reprocher mon comportement. Devinez comment les autres enfants ont réagi ? Sauf que les autres enfants comprirent mon jeu : je devins alors le menteur, qui en faisait des caisses pour faire punir les autres enfants exprès, tout en pleurnichant sans cesse. Donc j’étais le pleurnichard : Pierre et le Loup dans ma gueule. De plus, étant donné que mes seuls copains, que je regardais avec admiration tant ils étaient plus intelligents, aimés, bons en sport, etc, étaient ceux qui faisaient des conneries et emmerdait le monde, et bien … je les imitais. Je voulais vraiment m'intégrer, et je pensais que c'était la bonne stratégie : montrer que j'étais «en haut», avec eux. J'étais clairement un suiveur, jamais un meneur. Cependant, une situation pareille amène à une forte frustration. Et la frustration amène à ressortir des aspects très négatifs de notre personnalité : en l'occurrence, j'ai parfois fait subir mon mal-être à plus faible que moi en étant d'une méchanceté qui m'effraie encore aujourd'hui. La chose la plus atroce de l'histoire, c'est pas que je me sentais mieux, mais presque. Être purement méchant, gratuitement, procurait une sensation de satisfaction perverse. Le harcèlement changea alors dans un aspect bien plus pervers, parce qu'il prit une toute nouvelle dimension, que j'ai abordé plus haut : celle de la responsabilité personnelle. J'étais quelqu'un qui se comportait mal, donc je méritais ce qu'il m'arrivait. Les adultes ? Ils avaient bien vu ce qu'il se passait. Mais ils ont également vu que je suivais un groupe d'emmerdeurs, que j'emmerdais des petits dans mon coin, que je jouais la comédie parfois. J'étais très loin d'être un ange, et c'est probablement pour ça qu'ils n'ont rien fait.
Du coup, leur manque de réaction a appuyé l'idée que je méritais ce qu'il m'arrivait, autant pour moi que pour les autres. Mais le pire restait à venir. Nous sommes tous allés au collège. Et jusqu'ici, je n'avais côtoyé que les même enfants, une cinquantaine, depuis ma petite enfance. Or, à présent, nous étions plusieurs centaines, répartis dans plusieurs villes aux alentours. Naïf que j'étais, je pensais que la situation resterait la même, ou même changerait, étant donné qu'il y aurait d'autres personnes ! Dans les films (que je regardais à un rythme effrayant), les séries, les dessins animés, un enfant à toujours des copains fidèles, avec qui il passerait d'excellents moments. Peut-être ne les avais-je pas encore trouvés, et que ça allait enfin arriver. C'est l'inverse qui s'est passé. Vous vous souvenez de ma première expérience avec de nouvelles personnes par le prisme des gens qui me harcelaient ? Et bien là c'est la même chose. Mais avec plusieurs centaines de personnes. (L'un de ceux que je connaissais depuis mon enfance, lors d'un voyage scolaire, m'a annoncé qu'ils m'avaient crée une sale réputation dans le coin où on vivait à cause de la façon dont ils me traitaient en primaire, puis au collège. Ensuite il quitta la chambre de l'Auberge de Jeunesse où on se trouvait, pour aller avec TOUS les autres ados dans une autre chambre passer une chouette soirée, sauf moi et une autre personne ayant subi les même choses dans son école. Celui-ci a d'ailleurs décidé de mal se comporter avec moi, espérant gagner grâce à leurs yeux. La dernière fois que je l'ai vu, on avait 19 ans : il continuait de le faire.) Le harcèlement changea de forme et s'étendit clairement : à présent, ce n'était plus des gamins de mon âge qui me mettait des coups de temps à autres, c'était des adolescents de 15 ans. Je me suis rarement fais taper par eux, pour une raison simple : ça a été tellement violent les premières fois que je me pliais à absolument toutes leurs exigences ensuite. Le harcèlement était justifié, à leurs yeux. Des ados (je n'ai jamais connu le nom de certains)me frappaient,, m'insultaient, m'humiliaient, parce que ça les amusait. Mais ce harcèlement était également justifié aux yeux du personnel du collège. Qui estimait que j'étais un branleur qui méritait ce qui m'arrivait. (Tiens, ça me rappelle quelque chose.) Étant donné que je ne me privais pas d'emmerder à mon tour d'autres gens ou à participer aux conneries de mes camarades. Parce que oui, en plus de ces défauts crées par le harcèlement, j'avais les miens -comme tout le monde. J'étais parfois colérique et mauvais joueur, principalement. Donc tout le monde, adultes y compris, en déduisaient que je n'étais pas quelqu'un de bien, que mon sort ne valait pas la peine qu'on s'y penche. Le prof de sport a même déclaré à la classe, un jour où j'étais malade, que le cours était bien mieux sans moi. Plusieurs élèves me l'ont annoncé, amusés, le lendemain. Néanmoins, tout n'était pas si noir : j'avais quand même réussi à me faire des copains. Mais cela restait superficiel, tant mon statut de paria à ne pas côtoyer était marqué. Et puis ma personnalité était déjà tordue par tout ce que j'avais subi, donc j'imagine que je ne devais pas être la personne la plus intéressante avec qui rester. Ma mesquinerie et mon envie de faire du mal à plus faible grandissait en même temps que ma frustration et le désespoir face à cette situation : seul face à une centaine d'adolescents, sans espoir qu'un adulte vienne m'aider un jour. Un jour, j'ai craqué : un adolescent de 15 ans, l'un de ceux qui me harcelait le plus, m'a insulté devant toute sa classe et la mienne. Ce à quoi j'ai répondu un simple, mais efficace «Oh, ta gueule!». Les rires de sa classe, les regards surpris de la mienne, tout ceci m’a remplit de fierté. Pendant un après-midi, j'étais content : j'avais tenu tête, les choses pouvaient changer ! Le début de la fin ! Si j'avais réussi à faire taire l'un d'entre eux, on commencerait à me respecter. Peut-être que je pourrais venir au collège sans être constamment terrifié, peut-être que je serais même apprécié, voir populaire ! Et encore une fois, c'est l'inverse qui se produisit.
J'ai rarement eu aussi peur de ma vie. Cet adolescent vivait dans le même village que moi. Nous étions dans le même car pour le retour. L’un d’entre eux m’a vu, a annoncé à l’adolescent où j’étais. Celui-ci est venu, a menacé de «m’éclater pour de vrai» si je montrais le moindre signe de rébellion. Toute envie de tenir tête à qui que ce soit venait de disparaître. (D’ailleurs, mon père s’est bien rendu compte qu’il s’est passé un truc étrange, m’a proposé d’aller voir au collège en parler avec des personnes compétentes (un bien grand mot.) : j’ai refusé. Par peur que tout empire. Tout aurait pu se terminer là.)
Le collège était devenu un lieu de pure terreur où je ne voulais plus mettre les pieds. Autant en maternelle je m'ennuyais, en primaire on m'emmerdait, là j'avais peur pour mon intégrité physique. Il m'arrivait fréquemment de me prendre des coups de tête, des coups de pieds, les fameuses «béquilles». Et aucun adulte ne voulait m'aider. Je me souviens encore de la CPE qui, une fois, à donné du grain à moudre à mes harceleurs : ceux-ci venaient de me frapper à plusieurs, j'étais au sol, j'avais vraiment mal partout. Je ne jouais pas du tout la comédie : mes membres me lançaient comme rarement. Et elle crut intelligent de crier, durant une récréation, que je faisais semblant d'avoir mal. Elle venait, sans s'en rendre compte, d'autoriser tous les ados de me taper dessus, en montrant à tous qu'elle ne m'aiderait pas. Ce qu'ils ne se privèrent pas de faire. Pierre et le Loup, de nouveau. Et inconsciemment, je me suis mis de leur côté. Ce qui faisait qu'elle avait raison. Et que je méritais toujours ce qui m'arrivait. (peut-être la haine de soi qui en arrive à un niveau si élevé qu’on se comporte comme étant un être différent de soi-même ? Allez savoir. Je suis pas psychologue et je fréquente bien trop les comptoirs.) Je me suis posé une question à cette époque : et si en fait, j'aimais ça ? Et bien en fait, non, mais c'est un des aspects les plus odieux du harcèlement : le premier harceleur du harcelé, c'est le harcelé lui-même. Ce questionnement perpétuel sur la responsabilité, qui se termine quasi systématiquement par un «C'est de ma faute» (les harceleurs se justifient toujours très bien de ce qu'ils font, le harcelé a bien souvent une piètre image de lui, du coup…), couplé à une expérience sociale composée uniquement de harcèlement, faisait que j'allais automatiquement me mettre dans cette position. Je ne l'ai compris qu'à 11 ans : si les autres enfants avaient contribué à ce que les autres me harcèlent, moi aussi. Par pure habitude. Mon estime pour moi-même s'est effondrée. Quand les autres m'insultaient, je m'insultais volontiers avec eux, dans une sorte de trouble de personnalité multiple où j'essayais de me détacher de ce personnage de harcelé. Une sorte d'évolution glauque de ce que j'essayais de faire plus tôt : m'intégrer, être normal. Et c'est également au collège que ce harcèlement a passé les frontières de l'école : dans un rayon de 15km, à peu près tous les adolescents connaissaient mon nom, qui était désormais associé à un être laid, stupide, méchant, la personne que l'on adorait détester. Un nouveau arrivait en classe ? «Il faudra qu'il tape Stéphane!» Ce qui a fait que j'avais désormais peur de sortir de chez moi. Peur qui est restée jusqu'à mes 21-22 ans. J'étais haï par la grande majorité des gens autour de moi, alors que je n'avais même pas adressé la parole à la moitié d'entre eux. Certains disaient/faisaient des choses stupides, et pour éviter d'être ridicule aux yeux de tous, me les imputaient : personne n'allait les remettre en question, et ma réputation s'empirait, ainsi que mon moral. C'est à cette période que mes envies de suicide sont apparues. Ma mère m'a envoyé chez des psys, qui ont eu une conclusion simple : «Il est hyperactif, c'est pour ça que ses notes baissent.» J'étais si seul et désespéré que j'en vins à faire des choses d'une idiotie folle, comme par exemple saccager volontairement mes notes dans une matière. J'ai toujours été plutôt bon en mathématiques, et en quatrième, je me suis pris une mauvaise note. J'avais pas compris un truc, j'étais surpris, mais c'était pas grave en soi. Sauf que j'ai fais une blague, toute la classe a rit. C'est la première fois que ça arrivait. Je tenais le moyen de m'en sortir : ne plus travailler en maths, faire n'importe quoi, avoir des mauvaises notes et faire rire tout le monde. J'étais passionné d'astronomie, géologie et paléontologie, à l'époque. Avant d'entrer au collège, j'aspirais à devenir un scientifique, et tous les adultes hors cadre scolaire trouvaient ça normal, possible : j’étais toujours fourré dans des bouquins de vulgarisation scientifique, enfant, et j’étais doté d’une culture sur la question supérieure aux enfants de mon âge. (la tendance s’est inversée ensuite) Je venais d'achever cette possibilité dans un souci d'intégration. Mais j'ai également failli faire une immense erreur. Un soir, à bout, j'ai pris un couteau de cuisine pour le mettre dans mon sac. Mon frère m'a vu, m'a engueulé comme rarement il l'a fait.
J’ai même tenté les menaces de plainte chez les flics, et même les menaces de mort. (Jeu : Essayez de deviner la réaction d’un groupe d’adolescents que tu menaces de mort quand tu es tout frêle.) Le collège continua dans cette ambiance glauque, terrible, où je voyais les autres adolescents heureux en apparence, avoir des copains, faire des choses entre eux en dehors du collège, tout en sachant que ça m'était interdit. C'est à cette période là que je commença à développer une sorte de vision fantasmée de la vie d'autrui, en opposition à l'horreur complète qu'était la mienne. Aujourd'hui encore, j'ai ces visions, tout en sachant très bien la stupidité totale de celles-ci. Mon père fit également une erreur à cette époque, en voulant m'apprendre quelque chose de la vie : selon lui, ce qu'il y a de plus important dans la vie, c'est l'amour. Tu peux être dans la merde la plus noire, si en amour ça va, alors tout va bien. Du coup, je me suis dis «Hey, quand ça m'arrivera, tout ira mieux!». Or, avec ma réputation, c'était bien évidemment cuit d'avance. Ce qui n'est pas important en soi, on n'a pas besoin de ça, étant ado. Mais mon père m'a montré qu'il restait une possibilité de bonheur, mes espoirs sont montés, et se sont écrasés aussitôt. Il ne me restait donc plus rien. Juste à me lever, chaque jour, à devoir aller dans le pire endroit du monde, à subir saloperies sur saloperies, à faire subir saloperies sur saloperies. Des fois, certains élèves un peu populaires prenaient ma défense. Mais c'était relativement rare. Et la plupart du temps, ils se faisaient engueuler par le personnel du collège, et ne s'y risquaient plus. Je peux faire comprendre l'horreur que c'était via un ressenti que j'ai eu en regardant une série. Une excellente série, mais qui m'a provoqué une sensation de malaise et de «déjà-vu» très étrange pendant le premier épisode, jusqu'à ce que je comprenne pourquoi. Il s'agissait d'Oz. Oui oui, Oz, la série carcérale ultra-violente. La terreur constante, cet enfermement parmi différents groupes de gens qui semblent te haïr et risquent de te faire du mal gratuitement à n'importe quel moment, la peur d'être au contact d’autrui, les menaces, etc. Ça peut paraître ridicule et exagéré, mais encore une fois, il s'agit d'un ressenti personnel, sur lequel je n'ai aucun contrôle. Et systématiquement, les séries/films carcéraux me donnent cette sensation. Mais heureusement, tout s'est terminé avec le passage au lycée. Cette fois, c'est bon, c'est la fin. On va tous être répartis dans différents lycées, certains iront dans des lycées pros, d'autres vont déménager, et moi je serai dans un lycée chouette, avec des gens sympas, intéressants, drôles, ayant envie de me voir : bref, le bonheur, une vie normale. Ce fut la dernière fois de ma vie que je fus optimiste sans retourner la question des jours durant. Nouvelle leçon du harcèlement : si tu arrives dans un tout nouveau cadre, mais qu'une seule personne de ton ancien cadre de harcèlement est présente, ça va également infecter tous les autres, comme un fruit pourri. En seconde, j'ai été présenté comme la personne à taper quand on s'ennuie. Mais ça s'est clairement calmé par rapport au collège : il m'arrivait de me faire frapper, mais c'était bien moins fréquent. Et les personnes qui me harcelaient le plus était encore une fois ceux qui avaient subi les même traitements que moi, ceux qui n'avaient pas confiance et la prenaient (souvent par le biais de la musculation, d'ailleurs) : je constituais pour eux un marche-pied parfait pour leur permettre d'accéder à la «classe sociale» supérieure. (ça m'est arrivé 4 fois ensuite, et encore à mon âge, des gens tentent de le faire. Mais ça fonctionne beaucoup moins bien, heureusement.) J'ai passé ma première journée avec deux harceleurs, que je connaissais depuis la primaire, dont l'un m'a dit «Ah, on sera pas dans la même classe. Ça nous empêchera pas de te taper !» en riant. C'était quelqu'un de bien plus intelligent de moi, mais je ne sais toujours pas s'il a compris la portée de ce qu'il disait. Mes harceleurs sont devenus populaires, ont eu plein d'amis, et cette seconde qui m'avait tant fait espérer était une horreur totale. J'ai totalement lâché prise. Je ne travaillais plus. Je ne voulais plus rien, plus aucun contact avec personne. Ma façon de penser était en total décalage avec le reste des gens. Je m'en suis rendu compte en regardant Elephant : le film parle de la tuerie de Columbine. J'étais pour les tueurs. J'étais bien plus compréhensif envers une personne qui tenait un pistolet et allait s'en servir qu'envers une personne terrifiée qui ne voulait pas mourir. Ma solution a été de me couper intégralement du monde, des gens autour de moi, en m'immergeant totalement dans un MMORPG. C'était le seul endroit au monde où on m'acceptait, où des gens s'amusaient avec moi, où des gens étaient sympas, où je pouvais faire rire des gens, où mes efforts étaient récompensés. L'été de mes 15 ans, je suis resté enfermé 6 semaines de suite sans sortir.
Nous avions deux chiots et un chaton que j'adorais, mais dont je ne m'occupais plus du tout. Ils venaient souvent chercher un compagnon de jeu, un peu d'affection, mais ne le trouvèrent pas pendant des mois. Je me suis tellement immergé dans cet autre monde où tout allait merveilleusement bien que j'ai été jusqu'à ignorer la mort de proches. J'ai donc redoublé, étant un spécialiste de la sieste et de la non-écoute en cours. De toute façon, je suis idiot, laid, méchant alors pourquoi essayer quoi que ce soit, vu que ma vie est vouée à l’échec ? Paradoxalement, c'est de là qu'est venu mon salut. En redoublant, je me suis retrouvé avec des gens plus jeunes que moi, sans harceleurs directs, mais juste des gens ayant connaissance de ma réputation. Le prisme ne fonctionna pas, cette fois. Ces même personnes faisaient partie de notre groupe d'amis, mais gardaient des réserves quant à ma personne : je savais très bien qu'on ne pouvait plus être amis, que j'étais comme marqué au fer rouge de la honte à leurs yeux. C'est d'ailleurs la première fois de ma vie que je faisais vraiment partie d'un groupe d'amis. Je faisais de temps en temps rire ma classe. J'ai fais pleurer aux larmes une prof avec une blague. Je m'entendais avec tout le monde. J'avais désormais des amis. J'avais la sensation qu'on m'autorisait désormais à faire partie du monde, que j'y avais ma place. Mais ce n'était que le début de processus de réhabilitation, qui allait prendre beaucoup de temps. J'étais devenu tordu, mesquin, paranoïaque, sans aucune confiance, addict à un MMORPG, feignant, très plaintif, ayant un gros souci avec la responsabilité personnelle (je ne savais jamais vraiment ce qui relevait de ma responsabilité, de celle des autres.) et avec une confiance dans le négatif absolu. Je lassais donc rapidement les gens. Et personne n'ira le leur reprocher. Après une année de fac, j'ai déménagé : mes amis de fac ne me parlent plus parce que je n'ai pas maintenu le contact. Tout simplement parce que, malgré tout le temps passé ensemble, je restais convaincu que mon absence ne les choquerait pas, qu'ils ne voulaient pas de nouvelles de moi. Ils l'ont mal pris, à raison. Même extirpé de cet enfer, certains tentaient de le faire perdurer. Lors des soirées étudiantes de ma ville, des gens que je ne connaissais pas venaient me provoquer en sachant qui j'étais, que j'étais selon eux une victime facile à cibler. L'un d'eux a annoncé en hurlant qu'il m'avait tapé : je ne savais absolument pas qui c'était. Mais il avait très probablement raison. Aujourd'hui, il me reste quelques séquelles physiques mineures, mais ma personnalité est énormément marquée par ces années, et le sera sans doute jusqu'à ma mort. Je n'ai absolument aucune confiance, je me refuse d'être optimiste de peur d'être encore déçu, j'ai des relations sociales compliquées étant donné que je ne comprend pas toutes les subtilités qu'on apprend naturellement en grandissant, je ne sais plus du tout gérer la notion de responsabilité, les rapports de domination dans un groupe m'obsèdent autant qu'elles m'effraient, je suis d'une rare paranoïa, etc, etc Certains de mes amis, de façon totalement inconsciente et pour protéger leur estime quand ils font des erreurs, en prennent avantage. (Ce que je ne leur reproche pas, c'est juste un des effets secondaires de ma personnalité.)
A chaque situation sociale, je passe mon temps à me poser énormément de questions sur ce que pensent les autres de moi, à me projeter, et à créer tous les scénarios possible. Donc il m'arrive très souvent de me retrouver à perdre totalement le moral, souvent sans raison, parce que j'ai suivi la route d'un scénario qui se termine très mal. La photo la plus connue de moi, qui a fait rire beaucoup de gens, est d'ailleurs née d'une de ces réflexions. (et en effet : elle est hilarante.) De plus, tout ceci ayant duré jusqu’à très tard, je n’ai eu accès aux relations sentimentales que TRÈS tard («Ah ouais, t’as 10 ans de retard sur tout le monde» s’est exclamé un pote quand je lui ai expliqué ma situation.), donc je suis désormais une sorte d’inadapté social ne comprenant absolument pas comment tout ceci fonctionne, et cette solitude entrave également le chemin de la «guérison». Mais, au milieu de tous ces souvenirs atroces, des bons moments me font me poser une question : est-ce que tout ceci s'est vraiment passé ? Est-ce que je ne grossis pas les pires moments pour faire de mon existence une tragédie ? C'est désormais les questions qui me tourmentent, et qui font que je ne sais absolument plus qui j'étais à l'époque, que je ne sais plus vraiment ce que j'ai vraiment vécu. Ceci est sans doute le résultat de l'auto-lavage de cerveau que je me faisais pour leur donner raison. (par exemple : j'ai retapé pas mal de passages de ce texte, en me disant que j’exagérais. Et je ne sais pas si je le faisais ou non : mes pensées et souvenirs sont constamment sujets au doute.) Étais-je vraiment une petite ordure insupportable, ou un garçon relativement normal qu'on emmerdait et qui réagissait comme il le pouvait ? Dans ce texte, j'ai défini un portait que j'estime être le plus objectif, basé sur mes souvenirs et sur les observations de certaines personnes de mon entourage. Mais en réalité, cette perception de moi-même change tout le temps. Parce que cette notion de mérite et de responsabilité du harcèlement ne m'a pas quitté. La plupart me disent que non, je n'ai pas mérité tout ça. Mais cela fait bien trop longtemps que c'est planté dans mon crâne : je continue à être du côté de mes harceleurs, à subir leur influence sur ma pensée.
J'aimerais désormais préciser deux choses, à propos des harceleurs. Tout d'abord, le cliché de série télé qui veut que le harcelé est un nerd à lunettes qui deviendra milliardaire alors que les harceleurs deviendront des toxicos au chômage à 16 ans : dans mon cas, c'est l'inverse qui s'est produit. Quasiment tous ont fait de bonnes études, s'en sortent beaucoup mieux que moi désormais. Et ceux qui m'ont suivi de la primaire jusqu'au lycée, n'étaient pas des monstres. Des enfants emmerdeurs comme il y en a beaucoup, à la limite. Avant de quitter cet endroit où je ne pouvais plus vivre, j'ai fais une dernière soirée étudiante dans ma ville natale, la veille de mon départ. En quittant mes amis et en rentrant chez moi, j'ai croisé mes harceleurs, qui sont venus m'interpeller en me provoquant un peu. Mais j'ai répondu simplement, comme à des anciens copains. Et nous avons discuté comme ça, normalement. Je leur ai d'ailleurs ouvertement pardonné ce qu'ils avaient fait, estimant que nous étions simplement des gamins, tous aussi stupides les uns que les autres. On s'est retrouvé à parler de nos études, de notre avenir. Une vraie discussion. C'était les dernières personnes de mon âge à qui j'avais parlé avant de quitter ma ville. Au collège, au milieu de tout ce merdier, une journée me paraît un peu joyeuse. Ce jour-là, je me suis senti proche des gens qui me détestaient, me frappaient. Ils m'ont même laissé manger avec eux, étaient sympathiques. Je me souviens qu'on a tous levé notre verre d'eau, qu'on a trinqué, qu'il y avait une bonne humeur palpable dans l'air. Pour quelle raison ? La CPE venait tout juste de mourir.
La mort d'une personne m'a permis d'avoir la paix et la bonne humeur durant une journée. Mais le souvenir qui fait que je ne peux pas ouvertement dire que j'étais haï de tous et qu'ils étaient monstrueux (ce qui serait bien plus facile pour moi), c'était en CM2, quand des professeurs ont réuni ce groupe de coolkids pour nous calmer et nous dire d'arrêter d'emmerder les autres élèves. Tous les garçons se sont tournés vers moi, et ont dit aux professeurs que j'étais innocent dans cette histoire. Sans aucune raison, ils m'ont tous innocenté et m'ont laissé partir. La question de la responsabilité reste en suspens. Mais cette question possède une réponse relativement simple, en théorie : je pense que les adultes sont responsables. Ceux qui voyaient ce qu'il se passait, mais ne se posait pas de questions, n'essayaient pas de comprendre pourquoi les choses se passaient comme ça, et ont donc laissé continuer cette horreur. Maintenant, je ne vais pas totalement les blâmer non plus : une fois, j'ai été cet adulte. Alors que j'étais animateur, un enfant de 9 ans, en larmes, m'a expliqué qu'il subissait également ça à l'école. J'étais désemparé, je ne savais pas quoi lui dire. Lui partager mon expérience ? Ça lui aurait fait une belle jambe. Je lui ai dis de ne pas se laisser faire (ce que j'ai tenté, et m'a traumatisé quant à la résolution de problèmes), de prendre confiance en lui, qu'il était un être qui méritait qu'on le traite bien. Je me suis trouvé atrocement nul dans ce rôle. Néanmoins, dans le centre, là où j'avais un vrai pouvoir, j'ai clairement expliqué à ceux qui l'emmerdaient les conséquences de tels actes. Ils jouaient ensemble après, semblaient plutôt bien s'entendre dans ce cadre. C'était ma petite victoire. Je n'ai eu aucune nouvelle ensuite. Je fais partie de ceux qui s'en sont bien sortis. J'ai une personnalité tordue, mais j'ai réussi à me réintégrer socialement, malgré d'énormes défauts, beaucoup issus de ces années difficiles. Je pense même pouvoir dire sans me tromper que j'étais populaire dans ma promo en école supérieure (en plus d’avoir des potes par ci par la dans les autres sections). J'ai réussi à me réorienter sur une autre passion. Je n'ai pas de graves séquelles physiques. Je n'ai pas violemment agressé quelqu'un, ni fini dans un centre de redressement. Je ne suis pas devenu un monstre, comme ça aurait pu être le cas. Le jour où j'ai appris qu'un de mes harceleurs avait perdu son enfant de quelques mois, je ne me suis pas dis que c'était un retour de karma : je ne sentais vraiment désolé pour lui. Néanmoins je galère encore énormément à me remettre sur les rails d'une pensée normale, rationnelle, parfaitement adulte, et le bonheur n'est pas encore un concept avec lequel je suis familier, malgré tous les aspects positifs de ma vie. Mais au moins, je suis encore en vie. Ce qui est un luxe dont beaucoup de personnes ayant vécu des choses similaires aux miennes ne peuvent malheureusement plus se vanter.
Ce que j'espère avoir vraiment montré avec mon texte, ce n'est pas qui m'a fait quoi, qui est coupable, qui est responsable.
Le point qui m'intéressait le plus était de montrer à quel point une situation pareille peut modifier notre esprit en profondeur et vraiment nous marquer à vie. Vous montrer la portée et la violence que peuvent avoir de tels actes. Montrer qu'une fois que c'est terminé, ça continue encore.
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